EPISODE DRAMATIQUE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
CUISINE
SPÉCIAL BARBECUE D’ÉTÉ POISSON À L’HUILE D’OLIVE ET AU CITRON, PORC MARINÉ AU ROMARIN, POULET AU CITRON, KEFTEDES À LA MENTE,... UN BBQ GOURMAND
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LE MONASTÈRE DE KERA ET SON ICÔNE MIRACULEUSE L’HERBIER D’ANNE: CHAUD, CHAUD L’ÉTÉ
CLINd’oeil La Crète en photos
kritimag
07 ETE 2017
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KritiMag La bataille de Crète
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Sommaire 22
HISTOIRE 06 La bataille de Crète Retour sur un passé douloureux
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NATURE 28 L’herbier d’Anne Des fleurs et des insectes
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CLIN D’OEIL 30 La Crète en photos Vestiges ottomans
VISITER 34 Le monastère de Kera “Les moines-artistes” de la Crète
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byzantine
CUISINE 44 Spécial barbecue Poulet, boulettes de viande, poisson au citron, porc mariné,... tout pour un barbecue gourmand aux saveurs de Crète
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Le temps des célébrations de famille sur toute la Crète, des mariages aux baptêmes,... si l’activité touristique bat son plein, l’on ne se prive pas pour autant des festivités qui font le ciment de l’âme crétoise. Et le barbecue prend une grande place dans l’art de la table crétoise. Voici donc le moment venu d’un petit focus sur quelques recettes qui donneront à votre table d’été les safeurs de la phrygane, le maquis crétois. Thym et romarin ont la part belle pour sublimer des viandes dans une cuisson sur la braise que la marinade garde moelleuses à souhait.
Bon appétit estival
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Voilà l’été
Editeur Editeuren enchef chef Pierre PierreGraff Graff contact@madeincrete.com contact@madeincrete.com
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Les 24 et 25 juillet, le port d’Héraklion a reçu la visite de l’équipe de volontaires de Greenpeace et de leur voilier écologique Rainbow Warrior. L’équipe de volontaires a reproduit la fresque minoenne des dauphins sous forme de mosaïque composée de 10.000 gobelets en plastique jetables utilisés pour les cafés frappés, de manière à sensibiliser la population à l’usage abusif du plastique dans la vie quotidienne. 10.000 gobelets jetables, c’est en effet la quantité moyenne utilisée en Grèce en seulement un quart d’heure!
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Une fresque de dauphins place Eleftheria
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GreenpeaceNoPlastic
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La bataille de Crète Retour sur un moment sombre de l’histoire de l’île
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“OXI“!
la Grèce dans le gouffre de la seconde guerre mondiale Un“non”catégorique, c’est la réponse du gouvernement Metaxa à l’ultimatum lancé par Mussolini qui plonge la Grèce et la Crète dans les affres de la guerre.
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Les campagnes italiennes et allemandes d’invasion de la Grèce Le 28 octobre 1940, Mussolini demande à la Grèce le libre accès à ses troupes. Le gouvernement de Metaxa répond non à l’ultimatum (encore célébré de nos jours lors de la fête du Oxi). Mussolini décide d’envahir le nord de la Grèce mais ses plans ne se passent pas comme prévu. Les 27 divisions italiennes, supérieurement équipées, peinent face aux 16 divisions grecques, qui lancent une offensive fin de l’année 1940 et enfoncent le front italien. Fin décembre 1940, l’armée grecque s’est enfoncée de 60 kms en territoire albanais. Hitler veut protéger son flanc sud et redorer le blason terni de l’axe, mais il n’a pas trop envie de se lancer dans une opération dans les Balkans car il a retenu les leçons de l’histoire de la première guerre mondiale. Hitler estimait que
l’engagement dans les Balkans était une cause majeure de la défaite de l’Allemagne en 1918. Le besoin de redorer le blason de l’axe l’emporte finalement et, le 6 avril 1941, Hitler lance l’opération « Marita « dans les Balkans: une grande offensive en Yougoslavie et en Grèce, depuis la Bulgarie. Le 21 avril, jour du 52eme anniversaire d’Hitler, le général Papagos signe la capitulation de l’armée royale grecque. Les troupes anglaises qui avaient été déployées dans la région rembarquent et regagnent en partie la Crète: c’est l’opération d’évacuation « Demon ». Les Anglais rapatrièrent toutes leurs armes stratégiques en Angleterre mais massent une partie de leurs troupes évacuées de Grèce continentale sur l’île de Crète.
10 kritimag Le drapeau nazi flotte désormais sur l’Acropole. Pour poursuivre sa blietzkrieg, Hitler veut absolument la Crète pour protéger les champs de pétrole de Ploesti, en Roumanie
Hitler, lui, vient de réaliser la première étape de son plan visant à priver les Anglais de toute base maritime et aérienne en Méditerranée. Ses autres objectifs sont Gibraltar, l’Afrique du Nord, et... la Crète. La manœuvre de Hitler vise à s’emparer de toutes les bases possibles en méditerranée pour priver l’Angleterre de ses bases de ravitaillement. Hitler veut absolument la Crète car s’il la laisse aux alliés, l’aviation pourrait être une menace contre les champs pétrolifères de Ploesti, en Roumanie. Hitler sait qu’il est illusoire de poursuivre une blitzkrieg (guerre éclair) basée sur la coordination des blindés et des forces de frappe aériennes sans bon approvisionnement en pétrole. Hitler souhaite également utiliser la Crète pour faire la jonction avec l’Afrikakorps
du général Rommel et porter un coup majeur aux Anglais. Le jour de la capitulation grecque, Hitler rencontre, dans son train privé, en Autriche, l’instigateur du plan d’invasion de la Crète : le général Student. Pour le général, le moment est venu de lancer ses troupes aéroportées d’élite, les « Fallschrimjäger « pour une opération coup de poing. La volonté du général est de galvaniser le moral et l’idéal nazi par un coup d’éclat des forces d’élite du Reich. L’Allemagne nazie est en pleine euphorie. La campagne des Balkans est un succès et les plénipotentiaires du Reich veulent profiter de la dynamique du succès : Hitler prévoit donc l’invasion pour mai 1941. Et un nom de code : « Merkur».
Winston Churchill Dès fin 1940, les Britanniques ont pris la responsabilité de la défense de la Crète. Ce qui inquiète Winston Churchill, c’est de savoir « si tout ce monde est assez compétent pour comprendre l’enjeu que représente cette île de Crète. Il faut tous les efforts soient faits pour acheminer, d’urgence, armes et provisions sur l’île et qu’il y ait suffisamment d’hommes pour la défendre. Nous perdrions la Crète, parce que nous ne disposerions pas de forces armées suffisantes; cela serait un crime». Télégramme de Churchill au Quartier Général de la Marine. Le commandement militaire de Crète, dont le quartier général est établi à Souda (Chania) se doute qu’en cas d’invasion allemande, le gros des forces nazies sera aéroporté. Les troupes sont réparties comme suit : 12.000 hommes à Chania, 550 à Réthymnon, 900 à Héraklion et 400 pour le Lassithi, soit 13.850 hommes. Mais le Ministère de la Défense ordonne de réduire la puissance de la milice à 1.500 hommes et demande aux Anglais de les armer. Dès mars 1941, l’or de la banque de Grèce est évacué par bateau vers la Crète, puis vers l’Egypte. Le gouvernement grec installe un nouveau commandement militaire en Crète mais les instructions de défense sont vagues et la coordination avec les Anglais est difficile.
Pourtant, l’enjeu est de taille, comme le souligne encore Winston Churchill, car la Crète dispose de ports et d’aéroports fort précieux pour la poursuite des opérations stratégiques en Afrique du nord. Lorsque l’armée allemande attaque, début avril, l’ordre est donné dans la précipitation aux fantassins classes 1940-41, fraîchement formés de convoyer vers la Crète. Quelques 5000 fantassins débarquent à Souda, quelques semaines avant l’assaut aéroporté allemand. Le 23 avril 1941, un hydravion de la Royale Air Force évacue George II de Grèce et le prince héritier pour la Crète. Fin avril, le 1er Ministre grec rencontre le Général de division anglais Weston pour discuter de la situation au Moyen Orient. Weston affirme, une fois de plus l’intérêt stratégique de la Crète, qui ne sera pas abandonnée. Le gouvernement britannique fera tout pour conserver la Crète. Lors de cette réunion, le préfet de la région de Réthymnon demande à ce que les anglais arment la population, mais l’administration centrale de Chania s’y refuse. Le lendemain de cette réunion débarquent sur l’île les 5.000 hommes de la 5eme brigade néo-zélandaise.
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“Perdre la Crète serait un crime”
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La Grèce tombée aux mains des Allemands, les alliés se replient sur la Crète
12 kritimag Fin avril, les troupes britanniques évacuées de Grèce continentale débarquent dans le port de Souda, près de Chania
Le 28 avril, Churchill, que les services secrets ont prévenu de l’imminence d’une attaque allemande, envoie un message au chef d’état major au Moyen-Orient ou il lui demande « il apparaît qu’une violente attaque aéroportée allemande, avec bombardements massifs, sera lancée contre la Crète. Faites-moi savoir de quelles forces vous disposez dans l’île et quel est l’état de l’approvisionnement. Il faut organiser la défense et se cramponner à la Crète. Ce sera une occasion brillante de porter un coup efficace à l’armée aéroportée allemande. Début mai, le général Néo-zélandais
Freiberg, est choisi par l’état-major du MoyenOrient pour créer la «Creforce « et assurer la défense de l’ile. C’est le plan « Ajax «. Première mission pour Freiberg : fédérer et prendre en main toutes les forces éparpillées et désorganisées. Néo-zélandais, Gallois, Ecossais, Australiens, tous aguerris, ainsi que des soldats grecs peu expérimentés constituent le gros des troupes. A cela s’ajoute la gendarmerie locale, les « Antartissa « (les maquisards) et quelques milices très mal armées. En tout, 20.000 hommes.
Le 14 mai, la Luftwaffe bombarde sans relâche les aéroports et ports de l’île pour priver les Anglais de tout ravitaillement et surtout de tout renfort en provenance d’Afrique du nord. Pour le ministre grec Tsouderos, encore sur place, la situation est catastrophique et les forces sur place insuffisantes. Il envoie un télégramme à Londres pour faire part de ses craintes. Le général Freiberg, lui, se veut plus rassurant. Il estime que les troupes sont en bonne condition physique et que le moral est bon. Du côté allemand, les préparatifs s’intensifient. Le 19, le général Student rassemble son état-major pour un dernier briefing. Le plan d’invasion ( Merkur ) est relativement simple : il consiste à larguer vers 7h plusieurs milliers de parachutistes ( à l’aide de Ju 52 et de planeurs DFS 230 ) en plusieurs vagues sur les points forts de Héraklion ( colonel Brauer ) , Maleme ( régiment d’assaut du général Meindel ) et Réthymnon ( colonel Sturm ) en vue de s’emparer des 3 aérodromes s’y trouvant tandis que la capitale , La Canée et la rade de Souda devaient être rapidement conquises par le régiment du colonel Heidrich . La Luftwaffe devait auparavant neutraliser les défenses de ces points et le parachutage devait se faire sous le couvert de la surprise. Les premiers points en passe d’être conquis, environ
6 à 7.000 chasseurs alpins « Gebirgsjäger» devaient être débarqués à l’aide de 2 flottilles légères constituées de caïques (navires de pêche locaux ). La conquête des divers aérodromes de l’île devait permettre d’acheminer rapidement d’autres renforts par air, notamment des unités lourdement armées des divisions SS qui s’étaient déjà illustrées durant la guerre des Balkans. Les troupes allemandes se composent de 2 divisions d’élite: la 7e division parachutiste du Général Student et la 5e division de montagne du Général Ringel. Parfaitement équipées et entraînées, ces 2 divisions fortes de 7 régiments au total sont 2 formations de 1er ordre. Des compagnies divisionnaires : anti - char, sapeur, mitrailleuses lourdes, mortiers et des compagnies sanitaires complètent le dispositif allemand. Le parachutage initial devra se faire sur 3 zones : Le Groupe Ouest (Generalmajor Meindl) avec l’essentiel du Régiment d’assaut : Maleme Le Groupe Centre (Generalleutnant Süssmann) avec le 1er et 3e régiment : Chania, Réthymnon, Souda Le Groupe Est (Generalleutnant Ringel) le 2e régiment : Héraklion. L’état-major est confiant. Les conditions météo sont favorables et il prévoit l’assaut pour le lendemain.
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Des milliers de parachutistes allemands dans le ciel bleu de Crète
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Le plan ”MERKUR”
14 kritimag Les parachutistes allemands se préparent à un parachutage massif sur l’île. Plusieurs milliers de Fallschirmjäger se préparent à sauter sur Chania, Réthymnon et Heraklion.
Dès le début, les Allemands comprennent que l’invasion sera rude. La surprise est totale pour les troupes d’élite allemandes. L’état-major s’était basé sur les rapports de l’amiral Canaris, qui avait estimé les forces alliées, essentiellement composées des restes de l’armée grecque en déroute, très peu nombreuses, mal organisées et très mal armées. Rapport accentué par les reconnaissances allemandes négatives. Ainsi, le 16 mai 1941, un avion de reconnaissance Henschel Hs 126 est abattu autour de Réthymnon. Les photographies aériennes trouvées à bord montrèrent qu’une seule des positions de la défense pouvait être identifiée et le camouflage fut immédiatement renforcé. Cela incita les Allemands à penser que la zone était pratiquement sans défense. Et personne ne s’attendait, au quartier général de Berlin, à ce que la population crétoise se défende de la sorte. Mis au courant par l’appareillage de décryptage Ultra du plan allemand, le général
Freiberg a eu tout le loisir d’établir son plan de défense. Et il dispose, aux premiers jours de la bataille d’une supériorité numérique de 1 pour 5. Il a ordonné aux servants de DCA de ne pas tirer sur les chasseurs et bombardiers allemands des premiers raids pour leur donner l’impression que toute résistance a cessé. Les allemands poursuivent cependant leurs frappes, mais sans grand résultat. La défense alliée est à peine entamée. Lorsque les « tantes Ju « (transporteurs Ju 52) entrent en action, remplis de parachutistes, l’artillerie anti-aérienne effectue un tir de barrage nourri. La surprise est totale chez les allemands et les pertes sont lourdes avant même d’arriver sur les zones de parachutage. Ainsi, le général Wilhelm Süssmann, chargé de couper en deux le dispositif de défense britannique, est tué, perturbant ainsi grandement les plans allemands.
15 kritimag Prévenu par les services secrets anglais de l’imminence de l’invasion allemande et en possession des plans d’invasions décryptés, le général Néo-Zélandais Friberg organise les défenses Seul bémol au plan de défense de Freiberg : il a disposé sur les plages une partie de ses troupes, chargées de repousser un assaut amphibie des troupes de chasseurs alpins allemands. Des troupes qui, si elles avaient été disposées sur les points de défense des villes, auraient sans doute anéanti la première vague de parachutistes. Dans les airs, la situation n’est pas mieux pour l’armée allemande. Les Messerschmitt Bf 109 allemands, bien que plus nombreux, ne parviennent pas à obtenir la suprématie aérienne car ils sont à la limite de leur rayon d’action. Le secteur d’Héraklion, défendu par la 14e Brigade de Chappel, manque de matériel lourd pour enrayer les attaques aériennes. La meilleure unité, le bataillon 2nd Black Watch se charge de la défense de l’aéroport. Ils y disposent une dizaine de canons. Vers 15 heures, une centaine d’appareils bombardent les positions alliées, mais c’est un échec et lorsque les avions de transports larguent le premier des 4 bataillons parachutistes du colonel Bauer, il est anéanti avant même d’avoir pris pied sur le sol crétois. Les 3 autres bataillons se posent tant bien que mal mais sont cloués au sol. Au premier soir de la bataille, les paras du colonel Bauer tiennent uniquement la colline est de l’aéroport et leur situation est précaire. Ils ont perdu plus de 800 hommes, tués, blessés ou dispersés
Le secteur de Réthymnon est défendu par 2 bataillons australiens (Colonel Campbell). Ils ne disposent que de très peu d’armement lourd et aucune défense anti-aérienne lourde. Quatre bataillons grecs très faiblement armés constituent la réserve. Lorsque le 2eme régiment parachutiste du colonel Sturm se lance à l’assaut de l’aéroport, il est violemment repoussé par les 2 bataillons australiens. L’unité d’élite allemande, plus lourdement armée que les alliés, parvient cependant à s’emparer de la colline A de l’aéroport, mais une contre-attaque grecque les repousse. Au premier soir, la situation à Réthymnon est catastrophique pour les paras allemands, qui doivent essuyer de très lourdes pertes. Sur Maleme et Souda bay, les pertes sont pires encore. La division néo-zélandaise et des troupes aguerries au combat comme les Royal marines attendent les paras du colonel Heidrich de pied ferme. Deux des trois régiments des fallschrimjäger sont décimés. Mais les allemands ont parachuté à cet endroit des unités d’élite. Les 2 bataillons restants du régiment d’assaut parviennent, au prix d’un combat acharné et de lourdes pertes, à tenir l’aéroport de Maleme. Une première victoire cruciale puisqu’elle permettra d’acheminer par air 2 divisions lourdement armées et renverser le rapport de forces en présence.
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“Le cimetière des parachutistes allemands”
L’atterrissage des paras allemands fut un véritable bain de sang. Le terrain accidenté, la relative préparation des forces alliées, la farouche résistance des maquisards et de la population crétoise qui allait jusqu’à attendre les allemands avec des armes de fortune, un soleil de plomb… Autant de facteurs qui entravent la progression allemande. Au premier soir de l’opération aéroportée, aucun objectif militaire n’est atteint. Pire, les allemands enregistrent des pertes très lourdes (plus de 4.000 hommes hors d’état de combattre sur les 6.000). Sans compter les pertes en officiers
qui déstabilisent les troupes. La liste des officiers supérieurs allemands morts la première journée est longue : le général Willhem Süssmann (général adjoint de la 7e division parachutiste), le Major Braun (Commandant du régiment d’assaut) le Major Koch (Commandant du 1er bataillon du régiment d’assaut) et le Major Scherber (Commandant du 3e bataillon du régiment d’assaut) sont tués. Le Generalmajor Meindl (responsable du groupe ouest) et le Major Derpa (Commandant du 2e bataillon du 3e régiment) sont blessés.
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Selon l’avis même de l’état major allemand, la Crète fut le cimetière des parachutistes et troupes d’élite de l’Allemagne nazie. Le 21 mai , le commandant Freiberg décide de ne monter aucune opération nocturne contre les paras allemands et de camper sur ses positions bien défendues. Ce dont profitent les allemands pour tenter de renforcer leurs positions sur l’aéroport de Maleme et constituer une tête de pont aérienne. Près de 600 chasseurs alpins arrivent de nuit et montent à l’assaut de la colline faisant face au terrain d’aviation. Les soldats allemands s’emparent également de la localité de Maleme. Par contre, tous les efforts étant concentrés sur Maleme, aucun ravitaillement par air n’est effectué par les allemands et les troupes au sol tentent bien que mal de garder leurs positions précaires. C’est en mer que se jour le plus gros des combats de ce 21 mai : les convois de caïques (petits bateaux de pêche) transportant plus de 2000 soldats allemands est intercepté par la Royal Navy. Le torpilleur italien d’escorte entre en action et les survivants (près de 1700 soldats) regagnent la Grèce continentale pour effectuer le trans-
port par voie aérienne. Les Anglais ont réussi à retarder l’arrivée de renforts. Dans les airs, la Luftwaffe engage les bâtiments de la Royal Navy en vue d’assurer un corridor naval pour les transports d’hommes. Le destroyer Juno est coulé. Le 22, l’aviation allemande doit désormais combattre sur plusieurs fronts : elle poursuit sa lutte contre les chasseurs anglais pour la maîtrise du ciel, poursuit également ses frappes au sol pour soutenir les positions précaires des paras tout en pourchassant les bâtiments de la Royal Navy. Le bilan est lourd pour la Royal Navy : les croiseurs lourds HMS Gloucester, HMS Fidji et le destroyer Greyhound, sont coulés. Le cuirassé Warspite, les croiseurs Naiad, et Carlisle sont fortement endommagés. La Luftwaffe perd 10 appareils (des Stukas et junker Ju 88). Malgré les pertes, la Royal Navy parvient à détourner un autre convoi de transport de troupe qui rebrousse chemin.
18 kritimag Dans les airs, la Luftwaffe entame des ravitaillements aériens et transporte de nouveaux renforts. Elle largue également 800 paras au dessus d’Héraklion et Réthymnon. Le 23 mai,la Luftwaffe accentue sa chasse aux navires anglais. Elle coule les destroyers Havoc, Kashmir et Kelly. Deux autres destroyers sont endommagés. Au sol, la situation évolue favorablement pour les allemands. Les chasseurs alpins du général Ringel arrivent à pied d’œuvre dans la région de Maleme et effectuent une percée pour élargir les positions allemandes et atteignent Souda. L’aéroport est fermement tenu et des avions allemands peuvent utiliser les pistes pour quelques missions. Pas très longtemps, cependant, car la RAF envoie des chasseurs bombardiers pilonner les pistes de Maleme pour les rendre impraticables. Les allemands sont en vue de Souda, le port va pouvoir être utilisé pour l’acheminement rapide de troupes. Dans le secteur d’Héraklion, les paras piétinent. Les troupes du colonel Bauer on perdu 1.300 hommes et sont clouées sur place, attendant des renforts. De leur côté, les Anglais entament des opérations de sécurisation de points stratégiques en vue d’un éventuel retrait de l’île. Ainsi, 200 commandos sont débarqués sur Hora Sfakio pour tenir le port donnant accès à l’Egypte. Les trois jours qui suivent voient les combats
s’intensifier dans la région de Chania. Grâce au pont aérien, le général Ringel dispose désormais de sa division de chasseurs alpins au complet. Grâce au régiment d’artillerie de montagne acheminé par les airs, les allemands disposent des moyens suffisants pour faire reculer les troupes néo-zélandaises et australiennes qui tenaient les abords de Chania.Le verrou saute et la route de Chania tombe aux mains des allemands. Le 26, le navire Glenroy, chargé d’acheminer des renforts sur l’île, est pris en chasse par la Luftwaffe et doit rebrousser chemin. Le commandement allié se rend compte que la situation est grave et le commandant Freiberg ordonne aux troupes alliées de se replier vers le sud. Le 27, les allemands débarquent sur l’île une compagnie de la 5e panzer division et s’emparent de Chania, progressant encore un peu plus vers Souda. De leur côté, les alliés entament le repli vers la côte sud ou embarquent à Souda. L’aviation allemande fait subir de lourdes pertes à la Royal Navy. Trois destroyers et un croiseur sont détruits. Les trois jours qui suivent voient les troupes alliées quitter l’île sous les bombardements répétés de la Luftwaffe. Ceux qui n’ont pu embarquer par Souda ou par la côte sud sont désormais prisonniers sur l’île. Ceux qui ne sont pas capturés iront renforcer les rangs de la résistance crétoise.
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Le dĂŠbut de la rĂŠsistance
20 kritimag Maîtres de la région de Chania et du nord de l’île, les allemands doivent encore s’emparer des ports du sud, dont Hora Sfakio et Paleochora. Si les forces alliées ont renoncé, la population et les maquisards crétois continuent leurs guérilla d’embuscades dans les passages escarpés que sont obligés d’emprunter les troupes allemandes. La première décision du nouvel occupant ne laisse planer aucun doute sur sa volonté de mettre au pas la population crétoise : pour chaque allemand tué dans une embuscade, dix villageois seront fusillés.
pour y installer les autorités militaires allemandes. En septembre, les allemands arrivent en vue de Hora Sfakio, lieu de rassemblement de la résistance crétoise. Pris au piège, 26 maquisards sont fusillés. La résistance crétoise entraîne de lourdes pertes chez les allemands, qui tentent dès le début septembre de désarmer les résistants. Le premier ministre grec, les autorités allemandes et un représentant des forces alliées se rencontrent à l’instigation des autorités allemandes. Celles-ci ordonnent aux Antartissa encore dans le maquis de déposer les armes qu’ils ont conservé des Anglais lorsque ceux-ci ont quitté l’île. Tout refus Dès le mois d’août 1941, le nouveau préfet de sera sanctionné par de lourdes représailles à Chania, aux ordres des nazis, ordonne l’éva- l’encontre des civils. cuation des monastères, qui ont de tout temps joué un rôle majeur dans les révoltes crétoises,
Loin de céder, la résistance crétoise s’intensifie. Et les représailles allemandes également
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qui y est trouvée sera fusillée sur le champ. La situation devient tellement critique que le président grec vient en personne essayer de convaincre les maquisards de rendre les armes. Puis c’est au tour de la Croix-Rouge de demander une inspection de la côte nord de l’île. Les allemands refusent. La partie est désormais sous le commandement des troupes italiennes, mais la situation n’y est guère meilleure car aucun ordre n’y règne et la famine y sévit. D’autant que les autorités crétoises, nommées par l’occupant, accentuent les mesures de réquisition pour l’armée allemande. Ainsi, le préfet du Lassithi ordonne aux maires de livrer 15% de la production locale, faute de quoi ils seront déportés!
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Dans le même temps, les soldats allemands commencent à piller les vivres de la population locale. Loin de céder, la résistance crétoise s’organise, sous l’autorité de Manolis Badouva, qui deviendra le chef suprême de la résistance. Des espions anglais sont envoyés sur la côte sud avec mission d’encadrer et former la résistance crétoise. Malgré quelques coups de filet des services secrets et des autorités militaires allemandes, le mouvement de résistance ne faiblit pas. En juillet 1942, les autorités allemandes prennent de mesures draconiennes: Sur une largeur de 6kms, toute la côte nord, du département d’Héraklion jusqu’au Lassithi est déclarée «no man’s land» et toute la population doit évacuer la zone. Toute personne
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1943: un tournant dans la résistance En mai 1943, la résistance crétoise se voit dotée de postes télégraphes sans fil, amenés en sous-marin par les services secrets anglais. Mais des messages relatifs à cette opération sont interceptés par la gestapo et les forces allemandes entament des opérations coup de filet dans la région de Réthymnon, où se trouvent les radios. Comme la résistance s’amplifie, essentiellement dans le sud, les autorités allemandes, qui savent que la mer de Lybie est le lien entre les forces alliées d’Egypte et les résistants, ordonne la même mesure que sur la côte nord: un no man’s land est instauré. En août 1943, des forces armées alliées débarquent dans le sud, dans la région de Sfakia et se sont réfugiées dans les montagnes du Lefka Ori pour effectuer la jonction avec les maquisards et renforcer leurs positions. La garnison allemande est de plus en plus sous pression et se livre à des représailles de plus en plus sanglantes: déportations, villages brûlés, villageois fusillés où brûlés vifs...
désormais à obtenir leur reddition. Pris entre deux feux, les italiens choisissent le camp allié et parviennent, avec l’aide des anglais, à fuir l’île par le sud, en direction de l’Afrique du nord. La situation des allemands est de plus en plus intenable. Pour tenter de rétablir l’ordre, les allemands rasent une vingtaine de villages dans le sud et tuent tous leurs habitants.En octobre, les allemands décident d’une opération d’envergure contre le village de Koustogerako. Ils saccagent Koustogerako, Livada, Moni et Selinou. S’ensuit un mois d’intenses combats de guérilla entre résistants et SS. A la demande des services secrets anglais, une réunion a lieu dans un monastère avec les représentants de la résistance. Lors de cette réunion, les responsables anglais mettent en place une stratégie de harcèlement des troupes allemandes.
Manousakis «le Diable»
Ils sont secondés dans leur tâche par Manousaki (un résistant communiste surnommé «le diable», qui connaît très bien les stratégies de guérilla). Forts de ces nouvelles directives, la résistance crétoise multiplie les actions d’éclat. De leur côté, les forces d’occupation poursuivent également l’escalade dans les reEn septembre 1943, des agents des services présailles secrets entament des tractations secrètes avec les forces italiennes stationnées à La situation est telle qu’en mars 1944, l’île de Aghios Nikolaos et dans le Lassithi. Les An- Crète, jadis grenier à vivre de la Grèce, n’est glais tentent de rallier à eux les troupes ita- plus que villages brûlés, population décimée liennes, fortement démoralisées par la chute et la famine s’empare de l’ensemble de l’île. La de Mussolini. De leur côté, les allemands se résistance tente des opérations pour dérober méfient des italiens depuis la chute du dic- aux allemands des vivres et les redistribuer à tateur fasciste italien. Après avoir bombardé la population.. les italiens installés dans l’est, ils cherchent
Tractations secrètes avec les Italiens
Fin avril va avoir lieu un fait d’armes important dans la lutte crétoise. Le 19 avril, une poignée de résistants de l’ELAS quittent les contreforts du mont Psiloritis pour s’enfoncer dans la vallée. Ils ont décidé d’une opération majeure: l’enlèvement du général Kreipe. Le groupe se rend au village de Skalani et se rendant à l’embranchement de la route que doit emprunter la voiture du général. Les maquisards, encadrés par deux officiers anglais, le commandant Leigh Fermor et le capitaine Moss, prennent position de part et d’autres de la route en vue de soutenir le feu de l’ennemi. Deux résistants, vêtus d’uniforme de la police militaire allemande, sont chargés d’arrêter la limousine en faisant des signaux lumineux avec une lanterne. Les soldats de l’ombre s’attendaient à une escorte
mais la chance est avec eux. Le général a décidé de regagner sans escorte la maison qu’il occupe (l’ancienne maison qu’occupait Sir Arthur Evans durant ses fouilles à Knossos). Le chauffeur du général, voyant les signaux lumineux des policiers militaires, se range. Il est aussitôt maîtrisé par les résistants. Les officiers anglais prennent place dans la voiture, tenant en joue le général. La voiture parvient à s’enfuir en direction de Réthymnon. Les péripéties de l’officier allemand sont loin d’être finies. Il est emmené par un petit groupe de soldats crétois, toujours accompagnés des officiers anglais, et escorté à travers les montagnes du Lefka Ori pour gagne la côte sud, où un sous-marin embarqua le général Kreipe en direction de l’Egypte.
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Le commando crétois et les commandos anglais Moss et Leigh Fermor qui ont organisé l’enlèvement
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L’enlèvement du général Kreipe
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Le commando crétois et les commandos anglais Moss et Leigh Fermor qui ont organisé l’enlèvement Fin 1944, les combats entre maquisards et gendarmes grecs à la solde de l’occupant, encadrés par l’armée allemande, sont de plus en plus sanglants et la résistance perd des forces à chaque instant. Ce qui ne l’empêche pas de commettre une nouvelle action d’envergure: l’assassinat du commandant SS Knabe. De nouvelles représailles ont lieu: des dizaines de villages sont anéantis et la population fusillée. Cette situation devient intenable pour la population et, en septembre 1944, un comité de «sages» composé des notables, bourgeois et professions libérales se réunit, à la demande de l’épiscopat de Chania. Le comité demande aux allemands de prendre des mesures contre la famine qui sévit, mais également de respecter le code de la guerre et d’organiser le retrait de l’île de toutes les troupes de SS. Pendant ce temps, les combats continuent et la résistance gagne du terrain: des prisons sont libérées et les flux de résistants mettent en déroute les troupes SS qui quittent les grandes villes de Sitia et Ierapetra. Les troupes allemandes se replient de plus en plus et abandonnent progressivement les points stratégiques tels les aéroports, non sans les avoir saboté aupara-
vant. Les allemands se replient vers la baie de Souda. En décembre, l’est est pratiquement libéré (Chania est toujours aux mains des allemands) mais l’ouest de l’île est toujours le théâtre de combats intenses. En janvier 1945, les différents réseaux de résistance se réunissent pour décider d’une attaque conjointe sur Chania. Tous les résistants des régions libérées convergent vers la ville. Les allemands perdent peu à peu pied. Ils se replient en commettant de nouveaux carnages dans la population. En mars, les derniers militaires allemands, épuisés, à court de munition, n’ont d’autre choix que de se rendre. Une reddition qu’ils appréhendaient, vu les exactions commises par l’armée allemande durant cette sanglante occupation. Les prisonniers allemands sont livrés aux troupes alliées. La Crète est libérée! Jamais les alliés n’oublieront l’intense collaboration entre force alliée et population crétoise. En remerciement, ils aideront la Crète à se reconstruire, en la dotant notamment d’un nouveau réseau scolaire qui permettra son développement.
25 kritimag Les soldats allemands iront même jusqu’à réquisitionner les ânes de Crète pour le transport de munitions
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L’HERBIER d’ANNe
Chaud chaud L’été La Crète au climat typiquement méditerranéen a des hivers doux et pluvieux, au sud les pluies sont espacées, les montagnes sont rarement blanches mais au nord les sommets sont enneigés pendant plusieurs mois. En revanche les étés sont chauds et secs, voir torrides à l’extrême est … L’eau se fait rare, les cours d’eau s’assèchent … Pendant 6 mois les plantes vont devoir attendre patiemment que les pluies reviennent.
plusieurs dizaines de mètres ! La réduction de la transpiration se fait par la transformation des feuilles, qui deviennent soit très poilues comme celles de la sauge, soit cireuses comme on peut l’observer chez le chêne ou encore être réduites à des épines comme chez le genet scorpion qui porte très bien son nom ! L’adaptation peut-être poussée à l’extrême par la disparition totale des feuilles.
C’est ainsi que, après un printemps flamboyant de couleurs et d’odeurs, la végétation passera très rapidement au jaune paille, les fleurs se transformeront en fruits qui prépareront minutieusement leurs graines, celle-ci seront dispersées partout dans la nature mais il faudra patienter encore pour retrouver la verdure, car ce ne sera qu’en automne, dès l’apparition des premiers orages, que la germination débutera.
Certaines plantes peuvent également diminuer temporairement la surface d’évaporation en recroquevillant les feuilles ou en les enroulant. Enfin on trouve quelques plantes prévoyantes ne craignent pas l’aridité car elles font des réserves d’eau, ce sont les Crassulacées, comme les Sédums qui ont des petites feuilles rondes et gonflées d’eau.
Les quelques plantes qui se risquent à fleurir en pleine Sans toutes ces adaptations particulières, le paysage chaleur, sont appelées «xérophiles» du grec xeros : sec crétois n’offrirait qu’une surface rocheuse et pauvre en et philos : ami . végétation. La garrigue ou phrygane reste cependant un milieu fragile et facilement inflammable ! Trois grandes stratégies sont mises en place par les végétaux qui se déploient en été : limiter les pertes d’eau, Heureusement, même après un incendie, les fleurs reaugmenter les apports d’eau et si possible faire des ré- viennent rapidement puisque les parties souterraines serve de ce précieux liquide. développées sont très résistantes et les nombreuses graines disséminées à la fin du printemps permettent Le thym, qui fait la joie des abeilles, est réputé pour rapidement à la végétation de reprendre le dessus. sa résistance à la sécheresse, il possède de longues racines capables de se faufiler dans les fissures et de puiTexte: Anne Lebrun, botaniste ser l’eau à des profondeurs très importantes, jusqu’à
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Le chêne et ses feuilels cireuses
Le genet scorpion qui porte bien son nom
La sauge et ses feuilles poilues
Le phrygane couverte de thym
Si vous aimez flâner dans les vallées, suivre les chemins bordés de fleurs aux mille couleurs, respirer les odeurs de printemps ou reconnaître les senteurs plus fortes des plantes aromatiques qui parfument les montagnes l’été, venez découvrir avec nous la variété de plantes sauvages que l’on peut trouver en Crète.En toute saison, en vous baladant, vous aurez le plaisir de découvrir une palette bien étendue de végétaux et de paysages…
contact: 0030 697 631 3506
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CLINd’oeil La Crète en photos
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Vieux tacots & ancètres
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Le monastère de Kera
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Le monastère de Kera 36 kritimag Intérieur du petit musée. Il contient des objets ayant appartenu aux moines depuis la construction du monastère. Malheureusement, les nombreuses destructions ont fait disparaître nombre d’entre eux. Sur la route du Lassithi, à seulement 2 kilomètres de Krassi et devançant le village de Kera, se trouve le MONASTERE DE KARDIOTISSIS. Habité par sept religieuses, couvertes de noir de la tête aux pieds, dont la gentillesse rappelle celle de Jésus lui-même, ce petit monastère domine la vallée comportant les villages d’Avdou et Goniès, ainsi que le barrage de Potamiès, offrant une vue époustouflante sur la nature environnante. Ce n’est pas pour rien que ce lieu spirituel fasse l’objet de pèlerinages pour les habitants de toute la région . Le monastère aurait été fondé pendant la période byzantine (10e – 12e siècle). Les fresques de l’église principale , témoignage de l’apogée du monastère, datent du 14e siècle. Avant l’arrivée des Ottomans en 1645, les frères Magganari ont restauré le monastère et l’ont meublé richement « pour le repos des voyageurs et la commémoration de nos pères... ». Il a été détenu par cette même famille jusqu ‘ au début du 20e siècle, même si
en 1443, une querelle éclate entre les Magganari et le Patriarche de Constantinople concernant la propriété des lieux, qui englobait également des champs, des jardins, des moulins, ainsi que des dépendances dans les villages voisins. Les moines ont participé activement aux révolutions crétoises contre les Turcs, ce qui a entraîné des incendies et des destructions successives. En 1866, le monastère est transformé en siège de la commission de la révolution locale, dont le mythique Michalis Korakas était le commandant. Il fut à nouveau incendié en 1866 et 1867. En 1881, il n’y a plus que 5 moines et la confrérie est dissoute en 1900. Ces dernières années, il fut reconstruit et accueille une congrégation de soeurs. La vierge « Kardiotissa » est la vierge protectrice , celle qui vous garde des maladies et de tous les malheurs.
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originaire deTurquie, et à laquelle était attachée l’icône miraculeuse, est toujours visible dans la cour centrale.
Quelques icônes à découvrir dans le musée
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La colonne de granit, qui serait
Le monastère de Kera 38 kritimag
Un souffle de spiritualitĂŠ
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Le monastère de Kera
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41 La place de cette icône de la vierge Kardiotissa est dans l’église principale du monastère. Sur la gauche du « templon » ou iconostase. L’on raconte que, sous l’occupation ottomane, l’un des gouverneurs turcs, – personne ne connaît son nom – ayant été soigné de ses maux lors de sa visite au monastère, entreprit de ramener l’icône à sa demeure, à Constantinople. L’icône, à peine arrivée, retourna par miracle au monastère. Le gouverneur turc revint,et la reprit une deuxième fois, mais l’icône y retourna à nouveau. A la troisième fois, celui-ci attacha l’icône à une des colonnes de sa luxueuse demeure, à l’aide d’une chaîne. L’icône, tenace, parvint une fois de plus à revenir à Kera, entraînant avec elle la colonne et la chaîne auxquelles elle était attachée ! Cette colonne de granit est toujours visible dans la cour servant de salle de réception de l’Higoumène. Quant à la chaîne, elle a trouvé sa place sur le « templon » ou iconostase de l’église principale (nef centrale). Lorsque l’icône revint pour la troisième fois, la légende dit aussi qu’elle s’arrêta en contrebas du monastère, laissant son empreinte sur un rocher. Une petite église sur le lieu-dit « Apotypossi » y a été érigée. Bibliographie : « Proskynetarion du monastère de Kera Kardiotissis » Kostas D.Giapitsoglou 2013.
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La légende de l’icône miraculeuse
DECOUVREZ LA CUISINE ET LES TRADITIONS CRETOISES 42 kritimag
organisation d’excursions: Découverte du terroir, des traditions
La Crete autrement.
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DEGUSTATION DE VINS
SHOW COOKING AVEC LES VILLAGEOISES
VISITE D'UNE BERGERIE
VILLAGE TRADITIONNEL
REPAS MEZZE AUTHENTIQUE
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Barbecue d’été
Aux saveurs de laCrète
Quand le barbecue devient une fête aux saveurs du soleil
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viande de porc marinée Poisson à l’huile et au citron Poulet mariné aux herbes Boulettes de viande à la menthe
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«Keftedes» Boulettes de boeuf à la menthe et au cumin
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1 kg de hachis de boeuf 20 cl d’huile d’olive extra vierge Jus d’un citron 1 oeuf, mie de pain menthe, cumin Un peu de paprika (facultatif)
Les keftedes sont un classique de la cuisine grecque mais cuits sur le grill, avec un mélange d’épices, elles agrémenteront avec beaucoup de gourmandise vos repas au jardin entre amis. Ou à l’apéritif en version mini....
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Dans un grand plat, saler, poivrer la viande de boeuf hachée. Incorporer le pain de mie haché et l’oeuf. Ajouter ensuite le cumin et la menthe fraîchement hachée. Incorporer éventuellement un peu de paprika doux.
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Prendre une quantité de mélange de viande suffisant pour tenir dans le creux d’une main (se huiler les mains pour faciliter la manipulation). Façonner une boule et l’aplatir entre les deux paumes de main. Réserver dans un plat, citronner légèrement, puis passer sur le grill, 10 minutes sur chaque face à feu moyen
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Pour 4 personnes
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Brème de mer A l’huile d’olive, au citron et fenouil sauvage
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6 brèmes de mer (ou daurade) 20 cl d’huile d’olive extra vierge Jus d’un citron Sel, poivre, fenouil sauvage ou aneth. Un brin de romarin pour huiler le poisson
Recette simple et déliceuse inspirée de l’univers des pêcheurs crétois. Le poisson cuit lentement, retourné régulièrement, et badigeonné d’huile au citron. Saveurs simpes et authentiques au rendez-vous
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Dans une tasse, réunir 20 cl d’huile d’olive, le jus de deux citrons.
Farcir le ventre du poisson de fenouil sauvage (à défaut, de l’aneth), saler, poivrer , huiler avec le mélange et poser sur la grille du barbecue. Retournez toutes les cinq minutes en badigeonnant le poisson (les pêcheurs crétois utilisent un brin de romarin) du mélange d’huile et de citron. Après 15 minutes, vérifier la cuisson du poisson (chair blanche non laiteuse et ferme au niveau des arrêtes dorsales).
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Pour 6 personnes
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«Pancetta» Poitrine de porc marinée au vinaigre de vin
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1 kg de poitrine de porc non fumée et légèrement salée 20 cl d’huile d’olive extra vierge Jus d’un citron Vinaigre de vin Origan, romarin, thym Un peu de paprika (facultatif)
La pancetta marinée se consomme en Crète pratiquement à chaque barbecue. Fêtes, dimanche entre amis, sur le pouce dans les snacks et autres “cantina” installées le long des routes.
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Réunir l’huile d’olive, les herbes, le vinaigre de vin et le jus de citron . Dans un plat, disposer la poitrine de porc et verser la marinade pour qu’elle recouvre le porc. Réserver au frais et mélanger de temps à autre pour que tout le porc soit en contact avec la marinade. Laisser reposer 5 à 6heures.
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Griller la “pancetta” à feu vif sur le barbecue . Saler et badigeonner d’un peu de marinade lorsque vous retournez la viande. Compter une bonne dizaine de minutes minimum de cuisson à feu vif. Les Crétois la consomme bien grillée.
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Pour 6 personnes
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Ingrédients
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Porc marinĂŠ Au romarin et Ă la moutarde douce
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6 côtes de porc désossées 20 cl d’huile d’olive extra vierge Jus d’un citron ou 3cl de vinaigre de vin Sel, poivre, moutarde douce, romarin
Rien de plus tendre qu’une viande de porc marinée durant 24 heures et grillée au barbecue. Voici une recette facile, savoureuse et bon marché pour un barbecue entre amis
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Dans un récipient pouvant contenir les côtes de porc, mélanger 20 cl d’huile d’olive, le jus d’un citron (ou le vinaigre de vin), deux cuillères à soupe de moutarde douce, le romarin et 10 cl d’eau. Saler, poivrer. Y déposer la viande et la recouvrir de la marinade. Réserver au frais et réhydrater régulièrement la viande avec la marinade si celle-ci ne la recouvre pas complètement.Laisser mariner pendant 24 heures
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A feux vif, saisir la viande deux minutes des deux côtés puis surélever la viande pour continuer sur le barbecue à feux moyen pendant cinq minutes pour chaque face.
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Pour 6 personnes
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Poulet au citr
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12 cuisses de poulet 20 cl d’huile d’olive extra vierge Jus de deux citrons 3 gousses d’ail Sel, poivre, olives noires, romarin
La saveur acidulée du citron, le romarin, l’ail et les olives noires pour des saveurs du sud prononcées.
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Dans un récipient pouvant contenir le poulet, mélanger 20 cl d’huile d’olive, le jus des citrons, les olives noires, les gousses d’ail concassées et le romarin. Ajouter un peu d’eau. Saler et poivrer. Réserver au frais et réhydrater régulièrement le poulet avec la marinade si celle-ci ne la recouvre pas complètement.Laisser mariner pendant 12 heures
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A feux vif, saisir le poulet 5 minutes des deux côtés puis surélever la volaille pour continuer sur le barbecue à feux moyen en ajoutant régulièrement un peu de jus de la marinade sur la peau du poulet.
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Pour 6 personnes
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