SUISSE
encourageant
USA
N° 161 novembre 2016 – CHF 6.- ¤6 – 360.ch
bienvenue au texas
head
10 ans d’innovations
BOY’S LOVE & réalité
360° – novembre 2016
ACTU INTERNATIONALE Piégés sur le web – P.2 Après Dieu, le partenariat - P.3 SUISSE Large consensus - P.4 Ouf de soulagement - P.5 Fiches inclusives pour les familles – P.7 JAPON Sur le chemin de la visibilité - P.8 USA La bulle progressiste du Texas - P.10 MODE Des genres et des vêtements - P.16 ECONOMIE Mindgeek, le prédateur du X - P.23
construire DEMAIN
SOCIété
S
CULTURE ARTYSHOW Théo Mercier, trublion enchanteur - P.30 CINEMA Oliver Stone revient avec Snowden - P.34 Stéphane Brizé s’attaque à Maupassant - P.35 LITTéRATURE Capitale de la luxure - P.36
GAYMAP GROS PLAN Save the dates - P.43 RENCONTRE Quand l’humour s’engage – P.44 SORTIES Dans l’écran de l’autre - P.46 Des Bobines - P.47
Guillaume Renevey, Rédacteur en chef
ET ENCORE
Vignette édito ©Maurane Di Matteo Couverture : ©Michael Brown
Livres et transdessinée – P.39 Infos partenaires – P.38, 40, 41 Tu t’es vu ? – P.48 et 50 Plans Genève, Lausanne et Berne P.54, 56 et 58 GRETA GRATOS – P.60
Des exemplaires vous sont offerts dans tous les lieux partenaires LGBT et friendly de Suisse romande. 360° est un magazine indépendant dont le contenu rédactionnel ne reflète pas nécessairement les positions de l’Association 360. Retrouvez toutes les infos sur 360.ch 1
SOMmaiRE N° 161
BUZZ Les bijoux de la Kardashian – P.27
’il y a bien un aspect caractéristique des luttes LGBTIQ, c’est la capacité de la « communauté » et de ses allié.e.s de ne jamais cesser d’avancer. Certes, de regarder le passé mais pour mieux construire le futur et sans rancœur stérile. Les leviers de croissance se trouvent là également. Que cela soit du point de vue des droits mais également de celui de la libération du potentiel de nos sociétés et de nos économies. Un potentiel créateur des conditions du développement de demain. Il faut accompagner les changements. Convaincre que l’inclusion crée de la richesse et fait baisser les coûts de la détresse. Ce qui est valable pour notre cause l’est aussi pour celles d’autres groupes qui luttent pour leurs droits. Qu’il soit question d’origine, de sexe, d’identité, de milieu social ou encore de handicap nous sommes parfois tous logés à la même enseigne. A toutes celles et ceux qui exigent de nous des preuves de notre « normalité », à l’heure où les discours réacs font un retour nauséabond, opposons-leur un adage simple : il faut aimer pour avancer.
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actu internationale
PIÉGÉS SUR LE WEB
©Ahmad Al-Rubaye
En Irak, depuis le début du mois de septembre, onze hommes auraient été exécutés par une milice chiite. Un contre-coup de l’appel à la clémence lancé par le chef religieux Moqtada al-Sadr. François Touzain
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es défenseurs des droits de l’homme en Irak tirent la sonnette d’alarme. Une nouvelle vague d’assassinats vise des hommes gay dans le pays. Depuis début septembre, à Bagdad, onze d’entre eux auraient péri après avoir été piégés par une milice chiite, Asa’ib Ahl al-Haq, rapporte le site américain Washington Blade. Ses militants utiliseraient Grindr et Facebook pour attirer des proies. Selon l’activiste Ayaz Hassan, Asa’ib Ahl al-Haq est un groupe qui a fait sécession de l’Armée du Mahdi, puissante organisation de Muqtada al-Sadr. En juillet, ce chef religieux avait appelé ses fidèles à « respecter la vie des personnes homosexuelles ». « Cette opinion s’est complètement retournée contre la communauté LGBTQ en Irak », souligne Hassan, qui estime que les opposants
à Al-Sadr ont redoublé de violence contre cette minorité. L’utilisation des réseaux sociaux pour débusquer des homosexuels présumés n’est pas une pratique nouvelle au Moyen-Orient. En Irak, des cas de « faux rendezvous » ont été signalés dès 2011. Les jihadistes sunnites de Daech utiliseraient également internet dans leurs traques meurtrières. « Tous les gays que je connais sont terrifiés, même ici », ajoute Ayaz Hassan, basé dans le Kurdistan autonome. L’utilisation de Grindr est devenue trop risquée pour beaucoup d’entre eux. « Il est essentiel pour les compagnies qui gèrent ces réseaux sociaux de développer des solutions pour prévenir ces cas tragiques », estime pour sa part Shawn Gaylord, de l’ONG Human Rights First. 2
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AUSTRALIE
MOBBING
©Evgeniy Stetsko
Tombées amoureuses alors qu’elles étaient au couvent, deux religieuses ont quitté les ordres pour se partenarier.
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n partenariat conclu en Italie fait les gros titres de la presse transalpine. Federica et Isabel, 44 ans, se sont unies mercredi à Pinerolo, près de Turin. Les deux femmes sont tombées amoureuses il y a trois ans, alors qu’elles travaillaient dans un centre de réhabilitation pour toxicomanes. Le problème, c’est qu’elles étaient déjà mariées à Jésus. Elles avaient en effet prononcé leurs vœux dans un couvent franciscain. « Dieu veut que les gens soient heureux, et qu’ils vivent leur amour au grand jour », a expliqué Isabel au quotidien « La Stampa ». Les deux femmes ont quitté les ordres, mais pas perdu la foi. Une cérémonie de bénédiction a suivi la signature du partenariat
en mairie. Elle a été dirigée par un prêtre excommunié par le Vatican à cause de son soutien au mariage pour tous. « Je peux assurer que toutes les nonnes n’étaient pas contre cette union, a-t-il commenté. Il y a eu des critiques, mais aussi beaucoup de compréhension de la part de certaines sœurs. Tout comme il y a beaucoup de prêtres qui ne condamnent pas ce genre de choix. » Il a ajouté que ce n’était pas la première fois qu’il « mariait » deux religieuses. Le partenariat transalpin est entré en vigueur cet été, après des années de débat politique. L’Italie était le dernier grand Etat d’Europe de l’Ouest à ne pas reconnaître les couples de même sexe. FT
OUGANDA
PRIDE NON GRATA Une fête réunissant une centaine de personnes qui célébraient joyeusement et courageusement les fiertés LGBT a été interrompue par la police, mi-septembre, pour la deuxième fois en deux mois. Des cas de violences ont été rapportés sur les réseaux sociaux.
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« 7,6% des Japonaises et Japonais se considèrent LGBT. » La suite en page 8
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actu internationale
APRèS DIEU, LE PARTENARIAT
L’Australie fait souvent figure de modèle d’intégration des LGBT dans les institutions. Mais au sein de la police de Nouvelle-Galles du Sud, il y a encore du boulot. Ainsi trois agents de la ville de Newtown, près de Sydney, ont porté plainte après avoir été la cible d’une curieuse opération antidrogue interne. Pendant six mois, leurs communications ont été interceptées par leurs collègues, qui les ont suivis et espionnés dans des bars et soumis à des tests de drogue, rapporte SBS News. Les trois fonctionnaires, qui ne se fréquentent pas en dehors de leur travail, soupçonnent que l’opération, baptisée «Andro», les visait spécifiquement en tant qu’officiers ouvertement gay. Le compagnon d’un des policiers a subi le même traitement.
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LARGE CONSENSUS Les futures avancées législatives pour les gays, lesbiennes, bi et trans suisses jouissent d’une confortable approbation dans l’opinion, révèle un sondage de Pink Cross.
actu suisse
François Touzain
Le socialiste valaisan Mathias Reynard veut étendre la norme antiraciste aux LGBT.
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résentée dans le « Tages-Anzeiger » et le « Bund », l’enquête de Pink Cross fait état d’un remarquable consensus autour du mariage pour tous. Cette ouverture est soutenue par 69 % des sondés, à peine deux points de moins que lors du précédent sondage, en 2015. Seuls 25 % s’y opposent. L’approbation est forte dans toutes les classes d’âge, avec une proportion d’indécis et d’opposants qui augmente légèrement chez les aînés. Dans les partis, la majorité est écrasante à gauche, mais elle est aussi très nette chez les soutiens de l’UDC populiste (59 % pour, 37 % contre) ou chez les démocrates-chrétiens (PDC, 63 % pour, 29 % contre). L’initiative déposée par les
Vert’libéraux en 2013 a été approuvée par les deux chambres. Elle est à présent entre les mains de la ministre de la justice Simonetta Sommaruga. ADOPTION Pink Cross a aussi sondé les Suisses sur la question de l’adoption de l’enfant du conjoint au sein des couples de même sexe, définitivement approuvée par le Parlement. Ce volet de la réforme de l’adoption, contesté sans succès par les milieux conservateurs, obtient 50 % d’opinions favorables, contre 39 % de défavorables. Les femmes semblent plus enclines à aller de l’avant. A noter également : une réticence plus forte chez les moins de 40 ans (pour et contre à 4
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égalité à 42 %, 16 % d’indécis). Sans surprise, une majorité des électeurs de l’UDC (59 %) et du PDC (56 %) se disent contre cette nouvelle loi. Tr o i s i è m e s u j e t p o l i t i q u e « chaud » : l’extension de la norme antiraciste aux LGBT. Cette proposition du socialiste valaisan Mathias Reynard est soutenue par 86 % des sondés. Le principe de punir pénalement les insultes et discriminations homophobes s’impose partout, même à l’UDC (78 %), dont certains barons ne se sont pourtant pas privés de critiquer une « atteinte à la liberté d’expression ». L’enquête a été réalisée par l’institut GFS Zurich auprès de 1011 personnes en avril-mai 2016.
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OUF DE SOULAGEMENT
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a réforme de l’adoption en Suisse est désormais inscrite dans le marbre. Le texte accepté ce printemps par les deux chambres du Parlement permettra notamment au partenaire d’adopter l’enfant de son ou de sa conjoint·e de même sexe. Vent debout contre ce volet de la réforme, le petit parti d’extrême droite évangélique UDF et des membres de l’UDC et du PDC n’ont réussi à réunir que 30 000 signatures à peine, sur les 50 000 requises pour lancer un référendum. Le délai courait jusqu’à mercredi. « C’est une journée noire pour le droit de l’enfant », a déploré le comité référendaire. Pour les homoparents suisses, c’est l’aboutissement de plus de sept ans de lutte, depuis la pétition « Même droit pour toutes les familles ». « Nous sommes soulagé·e·s et rempli·e·s de joie, a déclaré Martin della Valle,
coprésident de l’association faîtière Familles arc-en-ciel. Un référendum aurait inutilement prolongé l’insécurité juridique de milliers d’enfants en Suisse et perpétué la discrimination des familles arc-en-ciel. Aujourd’hui, nous nous sentons reconnu·e·s. » ET MAINTENANT ? Il appartient maintenant au Conseil fédéral de décider de la date d’entrée en vigueur de la nouvelle loi. En fonction des lenteurs bureaucratiques et administratives, cette étape pourrait prendre plusieurs mois. Après l’échec du référendum contre la Loi sur le partenariat enregistré, en 2005, il avait fallu attendre 18 mois avant la signature des premières unions dans les mairies helvétiques, en janvier 2007. FT Publicité
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actu suisse
Aucun référendum ne contestera la nouvelle loi permettant d’adopter l’enfant de son ou sa partenaire au sein d’un couple de même sexe.
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FICHES INCLUSIVES POUR LES FAMILLES Depuis cette rentrée, les écoles genevoises disposent de formulaires qui permettent aux parents de même sexe d’être pleinement reconnus. François Touzain
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©Jean-Luc Leopoldi
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e changement est passé inaperçu, sauf des familles arc-en-ciel genevoises. Pour cette rentrée 2016-2017, Le Département de l’Instruction publique (DIP) a innové en soumettant aux parents d’élèves un formulaire BDS inclusif. Jusque-là, les homoparents ne pouvaient pas s’y inscrire correctement. Le parent non statutaire se retrouvait relégué sous la case « logeur/ logeuse », « ce qui posait bien évidemment problème, surtout pour les enfants en âge de savoir lire et rapportant eux-mêmes le formulaire à la maison », relève l’association 360 dans un communiqué.
n’est donc pas anodin. La reconnaissance des familles arc-en-ciel passe aussi par ce vécu de paperasserie administrative. A défaut d’une reconnaissance légale jusqu’ici – même si on y est presque – chaque formulaire inclusif est un bout de reconnaissance par l’Etat. » Depuis 2013, un travail de modification a été entrepris par le Canton avec le groupe Homoparents de 360 et la Fédération genevoise des associations LGBT. Résultat : les formulaires permettent aux deux parents de même sexe de s’inscrire pleinement. « Pionniers, ces changements montrent que le DIP de Genève anticipe les changements juridiques qui permettront bientôt l’adoption de l’enfant du/de la partenaire dans un couple de même sexe et, surtout, que le DIP a à cœur de reconnaître toute la diversité familiale actuelle, y compris les familles arc-en-ciel, et de mettre toutes les familles sur un pied d’égalité », ajoute l’association.
« UN BOUT DE RECONNAISSANCE » Une maman rappelle une anecdote survenue en primaire à cause des formulaires : « Une prof de 7P a bombardé notre fils de 11 ans de questions sur ce ‹ père absent ›. Le fait que l’institution pose d’emblée un cadre inclusif 7
actu JAPON
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Sur le chemin de la visibilité Cinéma, médias, services, marketing ou monde du travail : l’Archipel bouge lentement sur les questions de diversité sexuelle et de genre. La droite conservatrice, au pouvoir, reste frileuse Jonas Pulver
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eux hommes qui s’aiment. L’un a les épaules nues et le regard fragile lorsqu’il regarde par la fenêtre après l’amour. L’autre lui lance un sourire ravageur dont il use sans doute un peu trop. Ils se sont connus dans la vapeur du sauna, c’est cliché, mais le reste ne l’est pas. Ils essaient de se rencontrer, de vivre ensemble, de se faire confiance dans un appartement qui domine la nuit tokyoïte. Sur l’écran de cinéma, leur relation surprend par son réalisme. Surtout, ce n’est qu’une relation parmi d’autres : « Ikari », l’un des films-phares de la rentrée japonaise, met en perspective trois couples, dont l’un s’avère être homosexuel d’une manière aussi anecdotique que frontale.
Oui, « Ikari » fera date en termes de visibilité LGBT au Japon, parce que le film met en lumière une relation non hétérosexuelle sans en faire l’axe principal de l’intrigue. Celle-ci, policière, met en scène des personnages qui soupçonnent un proche d’être un violent criminel. Ken Watanabe (en père inquiet) et Ryuichi Sakamoto (qui signe la somptueuse bande originale) apparaissent au générique, tandis que les hyper-stars Satoshi Tsumabuki et Go Ayano campent les deux amants masculins. Boy’s love Le Japon est loin d’être exempt de représentations homosexuelles, cependant celles-ci prennent généralement place dans le cadre bien défini du BL 8
(Boys’ Love), un style de mangas, d’animés et de séries télévisées qui s’adresse principalement à un public féminin. Le genre cultive des codes stéréotypés et paradoxalement hétéronormatifs, qui font souvent dire à la communauté LGBT que le BL ne reflète en rien la réalité quotidienne des gays et lesbiennes japonais et, en ce sens, dessert leurs intérêts. Doté historiquement d’une structure de genre moins rigide que l’occident (le travestissement est pratiqué de longue date sur la scène du kabuki, plus récemment par la troupe de théâtre 100 % féminin Takarazuka), dépourvu de lois condamnant les relations entre personnes de même sexe (elles étaient socialement tolérées entre hommes durant l’ère Edo),
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7,6% des Japonaises et Japonais se considèrent LGBT selon une étude.
Sompo Japan Nipponkoa a étendu les conditions des congés mariage aux employés en concubinage avec un partenaire de même sexe. Avant même les ressources humaines, ce sont les départements de marketing qui se sont penchés sur le potentiel et les caractéristiques des populations LGBT japonaises. Dentsu, le plus important publicitaire du pays, a mené l’une des premières études de grande ampleur sur le sujet en 2012, étude réactualisée en 2015 sur un échantillon de 70 000 personnes, selon laquelle 7,6 % des Japonaises et Japonais se considèrent LGBT. Hakuhodo, une autre firme de communication, a établi il y a quelques mois un think tank baptisé LGBT Research Institute, avec le double objectif de donner davantage de visibilité aux minorités sexuelles tout en investigant leurs préférences de consommation. En mai, le bureau japonais de Human Rights Watch publiait un rapport alarmant sur le harcèlement à l’école. Non seulement les cas de violence et d’exclusion sont fréquents, mais le corps enseignant semble mal équipé pour répondre à ce genre de situations : selon les étudiants interrogés dans le cadre du rapport, les informations fournies par les professeurs sont 9
souvent inexactes, subjectives plutôt que basées sur les droits humains ou la science, et teintées de partis pris religieux. Début octobre, l’organisation appelait le gouvernement à mieux inclure les questions de diversité sexuelle et de genre dans le curriculum scolaire. Hélas, si la gauche d’opposition (le parti démocratique) poursuit une politique constructive dans ce sens, le parti libéral démocrate au pouvoir (LDP, droite conservatrice) est loin d’y être pleinement sensible. Le LDP, probablement pour faire bonne figure en amont des JO de Tokyo 2020, reconnaît bien l’importance de prendre en compte les difficultés auxquelles les personnes LGBT font face. Mais le parti est réticent à l’idée d’inclure dans la loi une protection contre les discriminations basées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Il promeut aussi une vision hétéronormative de la famille comme brique primordiale de la société, et rejette l’égalité des droits en matière de mariage. Enfin, le LDP affirme aspirer à une société dans laquelle les minorités ne ressentent pas le besoin de se rendre visible par le processus du coming out. La route sera encore longue.
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l’Archipel a néanmoins embrassé les valeurs victoriennes, l’idéal du couple homme-femme et le modèle de la famille nucléaire depuis sa modernisation rapide, dès la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, si certaines poches de pop culture offrent des représentations alternatives, l’espace public, l’école, le monde de l’entreprise et l’institution de la famille traditionnelle n’encouragent pas la visibilité des LGBT. Les signes d’une évolution se multiplient pourtant. Le film « Ikari » semble traduire l’expression d’un mouvement plus général qui inclut le marketing, les médias, plusieurs grands groupes industriels et une poignée de municipalités. La préfecture de Shibuya (Tokyo), la première du pays à avoir mis sur pied une union civile, vient de se doter d’un attaché aux minorités sexuelles et de genre. Les géants de la télécommunication et du commerce en ligne SoftBank, NTT Docomo et Rakuten offrent aux couples de même sexe des avantages similaires aux couples hétéros. Sony et Panasonic travaillent dans le même sens depuis cette année. La compagnie aérienne JAL permet à toutes les configurations de couples de mettre en commun leurs miles, tandis que l’assurance
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La bulle progressiste du Texas
Gregory Abbink, premier et seul officier transgenre de police d’Austin.
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Alors que le mariage homosexuel a été officiellement reconnu le 26 juin 2015 pour l’ensemble des Etats-Unis, Austin accueille les LGBT de tout le très conservateur Texas. Delphine Bauer Photos : Moland Fengkov
A deux pas d’ici, les bars gays ouvrent leurs portes pour la nuit, coincés entre des gratte-ciels de verre impressionnants et des « ruelles » typiquement américaines aux anciens bâtiments du XIXe siècle, type western. Et dans la nuit étouffante de l’été, le drapeau arc-en-ciel flotte sur le fronton de la mairie. Car si Austin s’affiche comme une ville définitivement gay friendly, cela résulte, aux yeux de Tom Vandestadt, pasteur, de décennies de passé engagé. « Dans les années 60, la ville s’investit dans un fort mouvement anti-guerre du Vietnam », raconte-t-il. Janis Joplin y fit ses débuts. « La décennie d’après, les hippies débarquèrent, dans le sillage du chanteur de country Willie Nelson qui s’installa à Austin en 1972. Et avec lui, une scène artistique ouverte. Austin est vraiment différente du reste du Texas, et cela s’est perpétué », estime Tom. S’il tient ce discours, c’est qu’au sein de son église, la Congregationnal Church of Austin, il « soutient les membres de la communauté LGBT. Nous sommes ouverts et affirmés 11
dans cette démarche », éclaire-t-il, dans son bureau situé en centreville. Son église est même répertoriée comme faisant partie du réseau GayChurch.org, qui collecte les informations (adresse, contacts, célébration de mariage homosexuel) des églises ouvertes à la cause LGBT. Fondamentalement ouvert à l’altérité, il raconte encore que « nous avons été les premiers à apposer la bannière de soutien à nos compatriotes musulmans », après l’attentat d’Orlando. RELIGION « Chez nous, certains ne croient pas en un Dieu traditionnel mais sont très ouverts aux différentes spiritualités ». Au contraire, afin d’offrir un discours différent de ce que d’autres églises, conservatrices, n’hésitent pas à déclamer, le pasteur « sait comment utiliser et interpréter les textes, dans des termes post-modernes », explique Tom Vandestadt. « Je leur répète que la vie est sacrée. Que le but n’est pas d’aller au Paradis, mais de créer une présence spirituelle et de libérer ceux qui sont oppressés, sans juger. » Au risque de choquer les
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«
Ici, c’est la Mecque des gays! lâche Adam, courtier en assurances, en plaisantant à moitié. 40 % de la ville est LGBT ! » « Ici », c’est Austin, la capitale du Texas, une ville de 2 millions d’habitants, lovée au coeur de la Greenbelt, une ceinture de végétation apaisante. Si l’on peut douter des chiffres, la tendance est claire. « Les LGBT s’installent ici pour bénéficier de cette ouverture d’esprit », estime encore Adam. Cheveux bruns et tiré à quatre épingles, le jeune homme, planté sur la terrasse du très chic hôtel W, assiste au gala qu’organise annuellement la Chambre de Commerce Gay et Lesbienne de la ville (AGLCC). Malgré les sourires affichés des participants, cette édition s’inscrit dans un contexte particulier. Les esprits sont encore bouleversés par la tuerie homophobe d’Orlando du 13 juin dernier. Lors de la soirée, une minute de silence est instaurée. « Un AK-47 n’aura jamais la force de nos efforts communs », lâche Celia Israel, une députée texane ouvertement lesbienne, présente ce soir-là. Après les discours, vient le temps de s’amuser.
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Des invités au gala annuel de la Chambre de commerce LGBT d’Austin.
« puristes », le pasteur n’hésite pas à revisiter les textes de la Bible. « Ce texte a été écrit il y a 3000 ou 4000 ans, et il reflète ce que les gens pensaient à l’époque. Nous ne sommes pas obligés de croire en la même chose et avons la responsabilité d’y injecter nos propres significations. » A l’extérieur de cette bulle d’ouverture, des jeunes gens attendent la distribution des repas. Tom Vandestadt, autrefois à la tête d’une association d’aide aux sans-abris, a placé comme priorité la mission « sociale » de son église. « Une partie des sans abris d’Austin sont de jeunes gays mis à la porte de chez eux. Ou pupilles de la Nation, ils sont lâchés à leurs 18 ans, sans aucun suivi », s’inquiète-t-il. Texas conservateur Toutes ces belles intentions ne doivent pas faire oublier que le Texas reste l’un des Etats les plus conservateurs des Etats-Unis, niché au cœur de la Bible Belt (les Etats du Sud, anciennement esclavagistes) Après la tuerie d’Orlando, le pasteur texan Donnie Romero, qui officie à
Fort Worth, a déclaré qu’il priait pour « que Dieu finisse le job commencé par Omar Mateen » (le tueur, ndla). Après l’horreur du geste, celle des mots. D’après les chiffres du FBI, en 2015, 19 % des crimes de haine, en hausse, étaient d’ailleurs liés à l’orientation sexuelle des victimes. A Austin, en revanche, l’esprit est différent. Donald Trump, par exemple, n’était pas le candidat inné des « Austinites ». Tom explique lutter, à son échelle, contre le phénomène Trump. A ses yeux, « ses partisans sont plein de peurs, effrayés, anxieux. Ce sont des Blancs qui n’acceptent pas l’idée que, dans 25 ans, ils ne seront plus majoritaires aux Etats-Unis ! Les gays ont les mêmes droits, sont nos égaux, le status quo bouge. Ils ont peur de perdre leurs privilèges de Blancs. On ne peut pas changer leurs mentalités mais au moins on peut leur faire passer des messages (de tolérance, ndla). » De son côté, Austin Powell, membre de 24 ans de la Chambre de Commerce LGBTI d’Austin, 12
avec sa bouille ronde, son allure délicieusement vintage, a toujours le mot pour rire. Il désigne Austin comme « une tomate dans un saladier de myrtilles » (allusion aux couleurs politiques de la capitale, démocrate, donc rose, versus le reste de l’Etat, républicain, donc bleu). Guillermo, un quarantenaire gay venu s’installer à Austin pour une histoire d’amour, déclare : « Tout le monde veut s’amuser. Il y a beaucoup d’étudiants, les gens boivent et font la fête. Les bars gays et les shows de drag queens sont nombreux ! », déclare celui qui voue un culte aux drag queens et réalise leurs portraits photo bénévolement, car « elles ne gagnent pas assez avec leurs shows. » Drew Riley, artiste peintre, confirme cette ouverture. Celui qui fut un jeune homme est devenue une jolie jeune femme au visage doux et discrètement maquillé. Les personnes transgenres sont devenues le cœur de son travail. En réalisant leurs portraits hyperréalistes, elle cherche à saisir l’unicité des parcours, la complexité des ressentis.
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« A 22 ans, j’étais censé être heureux, j’étais marié, je travaillais dans l’industrie du jeu vidéo, mais quelque chose me manquait », raconte-telle. Elle se maquillait certes, mais n’a pas compris tout de suite qu’elle n’était simplement pas née dans le « bon » corps. Elle se plonge dans de nombreuses lectures, comprend enfin qui elle est, saisit l’importance d’utiliser des concepts précis et les mots adéquats. Elle quitte son travail, et débute sa transformation, prend des hormones. « Mes copains m’ont soutenue. Je me souviens avoir retrouvé une ancienne amie, que je n’avais pas vue depuis des années. Elle est venue me saluer comme si de rien n’était ! Ça donne le courage d’affronter toutes ces batailles », raconte-t-elle, buvant un café dans l’East Side d’Austin, le nouveau quartier branché. Pour elle, Austin est définitivement la clé de cette transformation réalisée plutôt dans l’apaisement. « Ailleurs, au Texas, cela n’aurait pas été possible. Et si je ne peux pas dire qu’il n’y a pas de discrimination, je n’ai jamais connu d’attaque physique », se réjouit celle
qui expose régulièrement ses toiles dans des vernissages locaux, et dernièrement à l’étranger. « Quand je montre les portraits à mes modèles, ils sont généralement heureux. C’est presque thérapeutique. » Dans sa vie personnelle, tout n’est pas encore simple. « Passer des lieux ‹ straights › aux lieux ‹ queer ›, implique de comprendre que les codes de séduction sont différents », lâche-t-elle, néanmoins pleine d’espoir. De son côté, Gregory Abbink, 41 ans, a pu compter sur le soutien inconditionnel de sa femme lors de sa transformation. Il est le premier policier transgenre (né femme, il est aujourd’hui un homme) d’Austin, et est devenu l’un des visages de la communauté. Le déclencheur ? Quand il apprend que son neveu s’affirme comme transgenre, il franchit également le pas. Aujourd’hui, il vit avec son épouse à la campagne, à une heure d’Austin. « Là-bas, les gens conduisent des tracteurs, nous restons discrets. Ici, je me sens à l’aise, je ne me sens pas comme un outsider, » lâche-t-il. Au sein de la police, il a aussi bénéficié 13
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Drew Riley, artiste peintre
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Spectacle de drag queen lors d’une soirée privée, à la veille de la Fête nationale américaine.
d’une solidarité incroyable. Il reçoit de nombreux mots de ses collègues saluant son courage, sa persévérance, les marques d’amitié s’accumulent. « Je suis chanceux, béni, même », affirme Gregory Abbink. En tant que membre de la communauté LGBT, il sent qu’il a une « responsabilité particulière car il faut refonder la confiance entre la police et la communauté, qui n’a pas toujours été bien traitée par les autorités ». Faire le lien entre soi et les autres, une des missions que Greg a saisie au vol, en plus des formations dont il est en charge. Pro-actifs et solidaires Adam, le courtier en assurances, a un job un peu particulier : ses clients sont gays. Lui est gay. Son patron l’a commissionné pour se spécialiser dans cette clientèle. « L’idée est de faire en sorte que les bénéfices réalisés dans notre communauté reviennent prioritairement à notre communauté », explique-t-il. « A la fin des années 80, un groupe de businessmen LGBT expriment le souhait de faire du business
ensemble. Ils voulaient soutenir la communauté, ils n’étaient pas officiellement « out » dans leur boulot, raconte Ceci Gratias (présidente de la AGLCC), évoquant la genèse « non-officielle » de la chambre de commerce. L’AGLCC comptait 15 membres en 2012. Ils sont 300 en 2016, signe d’un beau succès. « En 2013, on a dû revitaliser la Chambre. Aujourd’hui, elle va très bien, nos membres sont de plus en plus nombreux, on recrute, on organise des événements, on sent les effets positifs sur la communauté. » D’autant plus qu’Austin, qui compte 39000 PME, est la ville la plus dynamique en termes de petits business aux Etats-Unis. Les membres LGBT se lancent dans des secteurs aussi variés que l’immobilier, la banque, les technologies, l’hôtellerie, pas « seulement les métiers créatifs, comme le voudraient les stéréotypes », précise Ceci Gratias. « Ils viennent vers nous simplement parce qu’ils se sentent en sécurité », explique Austin Powell, ne craignent pas les préjugés. Car des combats sont encore à mener. »On se bat pour des lieux de travail qui intègrent complètement 14
les LGBT, sans aucune forme de discrimination, on collabore au niveau fédéral et national », raconte encore Ceci Gratias. Dans le secteur social, la communauté LGBT s’accroche également à toujours plus d’égalité. Mary Wilson, 59 ans, est l’essence même d’un combat personnel qui est devenu un engagement solidaire. Mariée pendant 23 ans au père de ses deux filles, elle fait son coming out et change totalement de vie, en passant du métier de mathématicienne à... pasteur. Elle reprend des études de théologie à Austin. « Quand il a été clair que j’allais être nommée pasteur, beaucoup des membres de l’église m’ont soutenue, d’autres non. D’un coup, des gens que je connaissais depuis des années, parlaient dans mon dos. Ce fut très dur pour mes enfants de me voir traiter de la sorte, elles ont cessé de venir à l’église. Elles entendaient qu’être gay était un péché », raconte Mary, ses yeux bleus tristes à l’évocation de ces mauvais souvenirs. Aujourd’hui, l’église ne s’est pas totalement « remise » de sa
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nomination, « certains ne sont jamais revenus », lâche-t-elle, mais elle est heureuse de constater que 80 % sont dans l’optique d’aimer leur voisin. « Ceux qui sont restés sont ouverts à l’idée d’avoir une pasteur lesbienne, car ils sont très portés sur le social ». Quand elle a appris avec effroi la tuerie d’Orlando, elle a été prise dans le tournis du nombre de victimes. 20, 30, 40, 50... « On a allumé des bougies à chaque service, j’ai beaucoup pleuré, j’ai écrit dans un journal local »,
Guillermo, artiste
raconte-t-elle, les larmes aux yeux. « J’ai parlé de ma tristesse et de mon chagrin, et comment la communauté LGBT était devenue un vrai sanctuaire pour nous. Moi aussi, quand j’ai fait mon coming out, je suis allée dans des bars lesbiens pour ne pas me sentir devenir « folle ». Ce qui a été un refuge pour moi est devenu un cercueil pour les jeunes d’Orlando », lâche la pasteur, qui se console avec la légalisation du mariage de personnes de même sexe depuis juin 2015. « Avec ma compagne, on avait organisé une
cérémonie avant que la loi ne passe. Quand on a appris que la loi était adoptée au niveau national, on s’est appelé immédiatement pour se dire qu’on avait gagné. Ce fut un moment fabuleux. Notre mariage en Californie est enfin reconnu au Texas ! » Dans son église, environ 15 à 20 % des membres sont LGBT, et viennent « pour ne pas être condamnés pour ce qu’ils sont. » Photos : Moland Fengkov molandfengkov.com Publicité
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actu USA
Mary Wilson, pasteur
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ACTU mode
des genres et des vêtements
© Vicky Althaus
La Haute école d’art et de design de Genève fête ses 10 ans. L’occasion de s’intéresser au travail de ses jeunes talents comme celui de la designer de mode Xenia Laffely. Nadia Barth
«
Le vêtement est un thermomètre de son époque », affirme Xenia Laffely, diplômée depuis juin 2016 d’un master en design mode et accessoire à la HEAD. A l’heure où les habits sont encore très catalogués homme ou femme, la jeune styliste n’a pas hésité à flouter les limites. Lors de son travail de diplôme de fin d’année, elle a présenté une collection de vêtements et d’accessoires pour homme inspirée notamment de la garde robe de célèbres femmes artistes. Un projet audacieux et très remarqué qui colle bien à la personnalité de Xenia Laffely. A 31 ans, elle se défini volontiers comme une « touche-à-tout ». Après des études en Lettres à Lausanne, elle décide de se diriger vers la mode en s’inscrivant à la HEAD. Puis, son bachelor en poche, elle part deux ans à Londres et à New York où elle réalise des
stages dans le domaine de la mode. De retour en Suisse, elle poursuit sa formation et décroche son master en juin 2016. Outre des vêtements, elle créée aussi des bijoux, des accessoires et de la céramique. Autant de supports qu’on retrouve, en partie, dans sa collection pour homme qu’elle a baptisé : Psycho slut - Wicca bitch, We are not angry, Just self-reliant. « Ce titre exprime l’autonomie, la liberté et l’absence d’agressivité », détaille la jeune femme. Un slogan qu’elle a bricolé à partir de mots et d’expressions glanés auprès des muses de sa collection. Louise Bourgeois, Marguerite Duras, Buffy ou encore Simone de Beauvoir sont quelques-unes des artistes qui ont inspiré Xenia Laffely. Parmi elles, plusieurs féministes et écrivaines qui ne sont pas sans rappeler l’amour des 16
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ACTU mode
© Vicky Althaus
mots de cette diplômée en Lettres. « J’ai imaginé que ces femmes vivaient ensemble et que les hommes devenaient leur bannière et leur muse, raconte la styliste. Pour ce, j’ai fait une recherche iconographique en mélangeant leur vestiaire, le mien et celui des hommes. » Le résultat est une collection qui se décline sous forme de patchwork de tissus imprimés et brodés. Parfois on peut y distinguer des mots, d’autres fois des dessins au crayon. Et puisqu’il est aussi question de patchwork d’identités et de genres, la styliste n’a pas hésité à faire enfiler à
ses modèles masculins, l’un des emblèmes du vêtement féminin : la jupe. Homme en jupe « Les femmes se sont battues pour porter des pantalons alors que les hommes ne peuvent ou ne veulent toujours pas porter de jupe, précise la designer. Historiquement, elle a toujours été le vêtement du faible, c’est-à-dire de la femme et de l’homme d’église. Finalement ce qui est toujours mis en avant c’est la référence masculine. Moi j’aimerais revaloriser le vêtement féminin ». Et 17
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© Vicky Althaus
c’est en passant par l’homme que Xenia Laffely véhicule son message. Un recours original et efficace qui vise davantage à mettre les genres féminins et masculins sur un pied d’égalité plutôt qu’à les faire s’affronter.
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comme un manifeste « Pour moi le féminisme est avant tout un élan de liberté qui sert les deux sexes parce que les hommes ont peu de liberté aussi. Je pense par exemple au congé paternité. » Derrière l’approche esthétique, la créatrice se sert aussi de la mode comme outil pour faire évoluer les mentalités. « Pour ce projet, j’ai crée deux couvertures sur lesquelles apparaissent le slogan de ma collection, ajoute la jeune femme. Elles ont une dimension de Manifeste. » Deux pièces qui continuent d’ailleurs à nourrir la créativité de la styliste. En plus d’animer des ateliers artistiques pour enfants dans des musées suisses, elle travaille actuellement sur une collection de couvertures. Elle souhaiterait les offrir à des artistes femmes d’aujourd’hui qu’elle admire. Une façon peut-être de boucler la boucle et de rendre hommage à ses muses.
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© Vicky Althaus
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la Tête de la mode
actu mode
« En 10 ans, la filière Design Mode s’est développée de manière exponentielle, explique Sandra Mudronja, Responsable Communication & Relations extérieures de la HEAD – Genève. La HEAD s’est hissée en quelques années au rang des meilleures écoles de mode en Europe. Cette année, elle a même fait son entrée dans le très prestigieux ranking des meilleures écoles de mode du monde du site américain prescripteur « Business of Fashion ». Cette formation n’a cessé de se développer sous les directions successives de Leyla Belkaïd Neri, de Christiane Luible, de Ying Gao et de Léa Peckre aujourd’hui. Les étudiants en design mode sont quant à eux, depuis quelques années sous les feux des projecteurs des recruteurs des grandes maisons de couture. Ils participent régulièrement à des concours comme le Prix Chloé ou encore le prestigieux H & M Design Award à Stockholm où ils se distinguent au fil des années. » Défilé HEAD 2016 Vendredi 18 novembre à l’Espace Hippomène, Genève Prochaines journées portes ouvertes : Vendredi 20 janvier 2017 de 14h à 19h Samedi 21 janvier 2017 de 10h à 18h © Aurore Bonami
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MINDGEEK LE PRÉDATEUR DU X
actu économie ©Vera Hartmann/Wicked Pictures
En flirtant avec l’illégalité, une firme très opaque a établi sa domination sur l’industrie du porno, hétéro comme gay, à travers une multitude de « tubes » comme PornHub. Antoine Gessling
G
oogle, Amazon, Facebook… on connaît tous les géants d’internet. Pourtant, un acteur très discret et dont les résultats financiers sont un secret bien gardé se taille une place de choix sur la Toile. Son nom ne vous dit sans doute rien : MindGeek a été créé en 2013 (après s’être longtemps appelé Manwin). Et si cette discrète société basée à Luxembourg figure parmi les 10 plus gros consommateurs de bande passante du monde, c’est parce qu’elle est devenue l’acteur incontournable de l’industrie pornographique. XTube c’est MindGeek – comme RedTube, YouPorn, Tube8 et un nombre impressionnant de « tube »
déversant des clips classés X « gratuits ». Navire amiral, PornHub revendique près de 80 milliards de vidéos vues et 100 millions de visiteurs par jour. Avec un tel trafic, MindGeek tire des profits colossaux de la publicité en ligne. Créateur de Manwin et de MindGeek (dont il a été écarté), l’Allemand Fabian Thylmann en était un des pionniers dès les années 1990. Au tournant de 2010, l’investisseur s’est engagé dans une course aux rachats de « tubes » à grands renforts de montages financiers. Résultat : un quasi monopole, qui lui a permis au passage de mettre la main sur une bonne partie des studios de la San Fernando Valley, la mecque 23
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…une avalanche de stéréotypes sexistes, racistes et homophobes.
californienne du X. Le porno gay n’échappe pas à la fringale de l’empire MindGeek, qui a absorbé plusieurs sites destinés à ce public, comme GayTube dès 2011.
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actu économie
À CONTRECœUR Mais plus que l’argent de Wall Street, ce sont les contenus qui font la fortune des « tubes ». Or ceux-ci sont en grande partie piratés par des particuliers, avant d’être téléchargés sur de multiples plateformes de visionnement. Pour un petit studio ou une producteur indépendant, la détection et le signalement des vidéos volées (et souvent renommées et modifiées) en vue de leur suppression deviennent une mission impossible. Pour ne rien arranger, ce qui reste de l’industrie du porno, éclatée et stigmatisée, semble incapable d’actionner les lois antitrust capables de brider l’hégémonie d’un acteur comme MindGeek. La situation a toutefois évolué ces dernières années, alors que MindGeek achevait de dominer le marché. Les studios, quand ils n’ont pas été rachetés par « l’hydre » du porno, ont fini par collaborer à contrecœur. Ils sont nombreux à utiliser les « tubes » pour promouvoir leurs sites payants, avec à la clé un partage des bénéfices sur les abonnements. MindGeek en capterait jusqu’à 50 %, selon « The Economist ». Cet « écosystème vampirique » a des conséquences sur l’industrie du porno, qui voit ses perspectives de bénéfices s’effondrer. Une situation qui touche en premier lieu les acteurs et techniciens, forcés de tourner davantage pour des salaires en chute libre. Quant à l’internaute amateur de X, il peut croire qu’il est le bénéficiaire de ce système, qui lui apporte une quantité illimitée de films pour pas un rond. A condition qu’il ne soit pas découragé par les popups intempestifs et les logiciels malveillants, et qu’il se satisfasse d’une pornographie de piètre qualité, réalisée dans des conditions douteuses, voire purement et simplement volée. Des chercheurs américains ont aussi relevé que les « tubes », à travers leurs algorithmes et mots-clés, canalisent une avalanche de stéréotypes sexistes, racistes et homophobes. Comme le résumait Shira Tarrant, professeure de l’Université Cal State dans « The Atlantic », « dès que les gens sont excités sexuellement, ils entrent dans une sorte de déni politique et économique sur ce qu’ils sont en train de faire ».
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Les bijoux de la Kardashian SOCIéTé BUZZ
La pie Kardashian s’est fait chourer ses bijoux, l’info n’est pas d’hier. Par contre ce que l’on comprendra peut-être demain, c’est la morale de cette fable moderne. Vladimir Ennyday
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ans l’espace-temps des réseaux sociaux, le drame semble s’être déroulé il y a des années lumières. Refresh : pensant dormir sur ses deux oreilles « et sur son butin de bijoux » dans la suite d’un hôtel particulier du 8e arrondissement à Paris, Kim Kardashian se faisait braquer et dérober ses joyaux pour une valeur de neuf millions d’euros (quand même) dans la nuit du 2 au 3
octobre. L’ironie du sort pour l’épouse de Kanye West qui découvrait à ses propres dépens que le sur-étalage de soi sur les réseaux pouvait camoufler de méchants revers de médailles. En deux mots, la pie se faisait piéger par la géolocalisation. Le comble ! La mésaventure a vite fait d’envahir les médias du monde entier, agrémentée ça et là de perles, telles la 27
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©DR
SOCIéTé BUZZ
déclaration bien vacharde de son ami Karl Lagerfeld : d’une autre époque tout en symbolisant la nôtre, le vétéran directeur artistique de Chanel déplorait que l’incident en pleine Fashion Week n’entache un peu plus l’image déjà ternie par les attentats de Paris, que Kim ne faisait que payer la rançon de sa fortune outrancière exhibée sur Instagram et surtout, donnait une piste aux enquêteurs en déclarant qu’il s’agissait « apparemment de cambrioleurs d’Europe de l’Est, les pires », selon lui. On vous laisse le soin d’en penser ce que vous voulez, à vomir peut-être ? Evidemment, l’expérience n’est à souhaiter à personne. Pour autant, on n’a pas envie de la plaindre. Les théories du complot ? On s’en fout. Mais alors totalement. Etrangement après un fait divers aussi croustillant, elle n’en sort pas auréolée tel un martyr du capitalisme. De cette fable moderne, Kardashian n’aura gagné qu’un peu de mépris. Victime, elle l’a certainement été, mais sans compassion. L’héritage d’une vie snapchattée sans doute. Dans sa mission du grand déballage en tentant de combler le vide par des pierres précieuses, la jet-setteuse des années 2010 a pourtant réussi un tour de force qui mérite d’être salué ici : plutôt que rendre vertes de jalousie toutes les filles de la planète avec sa « vie parfaite », elle a fini par éduquer ses millions de followers à rester insensibles à ses joies autant qu’à ses peines. Apprendre à se murer dans ce qu’il nous reste de sphère privée pour éviter de s’abimer dans des sentiments négatifs comme la jalousie ou l’envie face à la vie des autres, merci Kim. Sacrée pirouette de la part de la star qui en dehors de la téléréalité et d’Instagram n’est rien. Tiens, elle nous donnerait presque envie de nous replonger dans l’ouvrage Mythologie du philosophe français Roland Barthes, qui s’exclamait dans les années 50 : « La science va vite et droit en son chemin ; mais les représentations collectives ne suivent pas. Elles sont des siècles en arrière, maintenues stagnantes dans l’erreur du pouvoir, la grande presse et les valeurs d’ordre. » Bref, sinon elle rêve de quoi aujourd’hui ? D’invisibilité, aux dernières nouvelles. Raté, car il s’agit là d’un don, chère Kim. Que tu as savamment œuvré à réduire à néant. 29
culture artyshow
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THéO MERCIER TRUBLION ENCHANTEUR
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Adulée à juste titre, la nouvelle coqueluche de l’art contemporain n’a pas fini de nous faire rire jaune. Leatherette
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nouveau, inédit, carnavalesque, peuplé de totems hilares, de sextoys en porcelaine, de jumelages imprévus d’objets siamois, d’alchimie du dérisoire magnifiés en parfaite adéquation avec l’air du temps et le désir d’un public avide de positivité curatrice et de joie communicative. Les œuvres de Théo Mercier fonctionnent en ce sens et sont un pur pied-de-nez à la banalité. Le facétieux magicien transcende avec maestria un répertoire infini d’outils dont il dispose avec une totale liberté et la vision qu’il en délivre est indéniablement un véritable tour de force. Cet authentique artiste toutterrain a acquis le don réel de se réinventer à chaque pirouette, tout en possédant une griffe reconnaissable au premier coup d’œil. Impossible de ne pas avoir aperçu son adorable mastodonte, Le Solitaire, haut de 3 mètres, au regard de verre bleu embué, affalé sur une chaise minuscule et constitué de spaghettis ramollis qui a fait le tour du Net et de la presse spécialisée. L’emblématique gentil monstre mélancolique dégage une irrésistible émotion tragi-comique qui a fait craquer des hordes de fans de 7 à 77 ans. Ayant notamment tâté dans la foulée à la scénographie avec un talent peu commun, il a offert à un public éberlué un envoûtant rituel de « motomachie » au titre évocateur de Radio Vinci Park, à la Ménagerie de Verre de Paris, performance programmée aussi au Pavillon Sicli de Genève 31
culture artyshow
ourire aux lèvres et mains dans les poches, Théo Mercier possède la force tranquille des plus grands et surprend un peu plus à chaque nouvelle intervention. Libre comme l’air et plus efficace à lui tout seul qu’une horde de kids à haut potentiel lâchés dans un musée d’ethnographie extra-terrestre, il affole la sphère artistique internationale telle la nouvelle drogue à la mode. Voguant au firmament des stars que l’on s’arrache aux quatre coins du monde, son regard aussi enjoué qu’acéré contient une charge d’authenticité et de justesse qui tape en plein dans le mille à tous les coups. Il incarne facilement le jeune premier à qui tout réussit sans effort apparent, tout en réveillant le cancre endormi en chacun de nous par des stimuli aussi variés que réjouissants. Néanmoins, pas de recette-miracle chez celui qui déclare stoïquement que « le futur est foutu, le présent est futile et le passé est sanglant ». Son humour potache sans cesse renouvelé insuffle quant à lui une énergie hors-normes à un travail déjà bien ancré dans le panthéon contemporain. Par un doux mélange de loufoquerie infantile héritée des grands maîtres du surréalisme s’entremêlant sans complexes à des références sociologiques détournées et revisitées, il donne naissance à d’étranges hybrides totalement surprenants. Et par le biais de cet invraisemblable cabinet de curiosités que le corpus de son œuvre a généré, on pénètre ainsi dans un monde
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travail s’imprègne de l’iconographie ethnique du pays en abandonnant les bibelots plastiques et les gadgets multicolores pour se tourner vers des matériaux plus chamaniques, tels que les os, le bois et la pierre auxquels il parvient à conférer une aura fun et sexy, loin du premier degré hippie que ce type de démarche pourrait suggérer. Il empile les totems et s’amuse à mettre en scène des mariachis immaculés à l’intérieur de ses accrochages, sans se départir de l’esprit frondeur qui est devenu sa marque de fabrique incontournable, ni tomber dans le déjà-vu en fonctionnant comme la majorité des artistes voyageurs pillant allègrement la culture locale sans y apporter la moindre valeur ajoutée. Chacune de ses interventions en terre mexicaine est légitime et novatrice et il parvient même à créer un néo-folklore bien à lui des plus enchanteurs. Ce jeune homme prouve là une fois encore qu’il est véritablement un très bon artiste doublé d’un excellent artisan et d’un humain à l’écoute de l’inconscient collectif qu’il sait redessiner avec une pureté toute enfantine. La totalité de son œuvre est passionnante, bourrée de surprises sympathiques et constituée d’une certaine logique évolutive flirtant parfois avec l’obscur, tout en 33
étant intégralement emplie de générosité et de bonne humeur. T h é o Me rc i e r m é r i t e s a n s conteste son titre d’enfant terrible de l’art contemporain. Et le public vorace, lassé de l’ennui lénifiant qui est son lot dans le milieu ultra-codé de l’art contemporain en redemande et trépigne déjà d’impatience dans l’attente de ses prochains 400 coups à venir, et nous aussi. theomercier.com Publicité
culture artyshow
durant le festival de la Bâtie 2016. Une machine à fantasmes urbains flirtant avec le cauchemardesque, réalisée avec le chorégraphe François Chaignaud et un motard cascadeur sans visage hantant un parking au troisième sous-sol plus vrai que nature, devenu arène mythologique et terrain anxiogène véhiculant nos peurs citadines amplifiées par une puissante dramaturgie. Un spectacle étourdissant à haute teneur en adrénaline, digne de David Lynch. L’e n f a n t p r o d i g e d e l’a r t contemporain peut également se targuer d’avoir fait un parcours exemplaire, un véritable sans-faute, sans y laisser une plume. Chaque étape de sa biographie bien huilée l’emmène en quelques sauts vers le sommet, avec un savoir-faire bien rodé, prêt pour une longue route les cheveux dans le vent. D’abord assistant de Bernhard Willhelm puis du grandiose Matthew Barney sur son projet d’opéra River of Fundament à New-York, il tourne le dos à sa formation en design industriel. Il file ensuite à Berlin traîner dans les squats punks qu’il quitte à regret lorsque sa carrière décolle telle une fusée. Envoyé à la villa Medicis de Rome où il se languit, il préfère la joyeuse Mexico City où il passe dix-huit mois durant lesquels son
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culture cinéma
Oliver Stone revient avec Snowden
©DR
Un sujet sur mesure pour le réalisateur et un protagoniste incarné par Joseph Gordon-Levitt, hallucinant de ressemblance avec son personnage Edmée Cuttat
A
près s’être livré, dans les années 80-90, à une radiographie de la société américaine à travers d’excellents films, de « Platoon » à « Nixon » en passant par « Wall Street », « Né un 4 juillet », « JFK » ou « Tueurs nés », Oliver Stone connaissait une baisse de régime depuis 2000. Mais le voici de retour avec Snowden. Il y trace le parcours d’un jeune ingénieur en informatique, patriote idéaliste fier de rallier la CIA et la NSA, puis devenu, taraudé par sa conscience, le lanceur d’alerte le plus célèbre de la planète. Un sujet sur mesure pour le réalisateur qui aime critiquer la puissance économique et politique de son pays. Et une question cruciale. Faut–il sacrifier la liberté au profit d’une sécurité aléatoire? C’est ce que se demande le héros qui, en juin 2013, finit par rencontrer un groupe de journalistes dans une chambre d’hôtel à Hong Kong. Et leur fournit des informations sur les méthodes des renseignements américains pour s’introduire dans la vie privée des citoyens. Le rendez–vous est tiré d’un épisode magistralement relaté dans « Citizenfour » de Laura Poitras, Oscar du meilleur documentaire l’an dernier. Suit un long flashback où Edward Snowden, incarné par un Joseph Gordon-Levitt hallucinant de ressemblance, raconte la façon dont il a été initié à ses secrets et amené à trahir sa hiérarchie. Des révélations qui, après analyse des
preuves pour leur publication, seront au centre du plus grand scandale d’espionnage de l’histoire des Etats-Unis. montagne de données Le monde apprend en effet qu’il est sous gigantesque surveillance. Les agences gouvernementales ne se sont pas contentées de mettre sur écoute d’importants dirigeants ou autres personnalités, mais ont dirigé leurs grandes oreilles partout, interceptant des milliards d’échanges téléphoniques, de mails, de SMS, de conversations sur les réseaux sociaux. Certains reprochent au réalisateur de manquer de nuances en versant dans l’hagiographie. Ou encore de proposer une pâle copie de « Citizenfour » dans sa démonstration et sa dénonciation des conséquences néfastes d’une obsession du contrôle. Mais pour qui n’a pas vu le documentaire et ne se souvient que du tsunami provoqué par le grand déballage de Snowden, le film d’Oliver Stone ne permet pas moins de découvrir, derrière le crack informatique, la vie privée et l’histoire d’amour un homme hors norme. Considéré, c’est selon, comme un traître ou un héros. A noter qu’il est toujours recherché par les autorités américaines, accusé d’espionnage et de vols de secrets d’Etat.
Sortie le 2 novembre
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Stéphane Brizé s’attaque à Maupassant En adaptant « Une vie », monument de la littérature française, le réalisateur avait l’impression que l’écrivain le défiait.
N
ous sommes en Normandie, en 1819. Après ses études au couvent, Jeanne Le Perthuis des Vauds revient dans le château familial avec des rêves plein la tête. Elle adore s’occuper du jardin avec ses parents, esprits libres et ouverts. Mais le baron et la baronne sont aussi très protecteurs et Jeanne, réticente à quitter l’enfance, n’est guère préparée à une existence d’adulte quand elle tombe amoureuse de Julien Lamare, le beau vicomte du coin. Il ne tarde hélas pas à révéler sa nature de coureur de jupons avare et brutal. Les illusions de la jeune femme bafouée, incapable de faire face à la réalité, laissent peu à peu place à la souffrance. « Une vie », mélodrame délicat et subtil présenté en format carré pour traduire l’enfermement de son héroïne, a été tourné sur plusieurs
saisons. Il montre la métamorphose de la nature et le vieillissement des corps, donnant ainsi une sensation plus forte du temps qui s’écoule. Adapté du premier roman de Guy de Maupassant, il est signé Stéphane Brizé qui, avec « La loi du marché », avait permis à Vincent Lindon d’être sacré meilleur acteur à Cannes l’an dernier. Récemment rencontré à Genève, l’auteur révèle que son désir de faire le film datait de plus de 20 ans. « Je relisais régulièrement le livre, en me disant parfois qu’il ne fallait pas réaliser ses fantasmes. » Jusqu’en 2012, où il s’attaque avec audace à ce monument de la littérature française. Avec l’impression que Maupassant le défiait. « Tu voulais faire le malin, regarde comme c’est dur… » Stéphane Brizé avoue une attirance particulière pour le 35
personnage de Jeanne, dans la mesure où il a également éprouvé du mal à faire le deuil de son enfance. « Elle y reste attachée, comme à son rapport simple au monde qui ne peut cohabiter avec la tragédie. De plus il y a quelque chose de perturbant dans son immense foi en l’homme. » Pour l’incarner, le réalisateur a choisi la lumineuse Judith Chemla. « Je voulais un être intense croyant à la beauté, à la vérité, à la pureté .» Elle est notamment entourée de Jean-Pierre Darroussin et Yolande Moreau, peu évidents en baron et baronne. A priori du moins car selon Stéphane Brizé, ils portent en eux un raffinement bien qu’issus de milieux modestes. « Ils forment certes là un couple singulier, mais cohérent et en avance sur son époque. » EC Sortie le 23 novembre
culture cinéma
©DR
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capitale de la luxure Dans un ouvrage qui vient d’être publié on découvre, dans une perspective historique, le visage homosexuel de Vienne.
culture littérature
Annabelle Georgen
©DR
D
ans son ouvrage consacré aux secrets d’alcôves et aux dessous coquins de la capitale autrichienne à travers les époques, l’historienne Michaela Lindinger montre que Vienne n’avait rien à envier à Paris et livre plusieurs anecdotes ayant trait à l’homosexualité. Si les guides de voyage queer avaient déjà existé au 18e siècle, pensez-vous que Vienne aurait été digne d’y figurer ? J’imagine que les gens qui allaient à Vienne à cette époque et qui se sentaient chez eux dans les milieux homosexuels avaient assurément de quoi donner des conseils à leurs amis vivant à Paris, à Londres ou à Berlin. Y avait-il à cette époque beaucoup de bars, de clubs, de bordels destiné à une clientèle homo ? C’est difficile à dire car cela n’a pas été documenté. La seule chose qu’on a sur la période allant jusqu’à la fin du 19e siècle, ce sont les textes de Casanova, dans lesquels il cite le quartier viennois de Neubau. À l’époque c’était la banlieue, c’était donc bien meilleur marché d’y ouvrir un établissement qu’en ville. C’est pourquoi il y avait tant de bars dans cette partie de Vienne. La zone située
autour du Spittelberg était dévolue à la prostitution. Et il n’y avait évidemment pas seulement des femmes pour les hommes, mais aussi des hommes pour les hommes. Par contre on ne sait pas s’il y avait des femmes pour les femmes, même si c’est très probable. Étant donné que les relations sexuelles entre lesbiennes avaient lieu – et c’est aujourd’hui encore souvent le cas – dans le secret des appartements privés, le sexe lesbien était donc invisible. Mais le mot « homosexualité » a été, dites-vous, inventé à Vienne… Dans les années 1860, un journaliste austro-hongrois, Karl-Maria Benkert, a formulé pour la première fois les mots hétérosexuel et homosexuel dans une lettre. Il y avait bien sûr déjà des mots pour désigner les homosexuels, mais ce terme était totalement nouveau, et il est resté longtemps méconnu. Jusqu’à la fin du 19e siècle, seuls les juges et les médecins l’utilisaient. Il était fréquent que les hommes qui se retrouvaient au tribunal parce qu’ils étaient poursuivis pour homosexualité ne comprennent pas quel crime leur était reproché parce qu’ils n’avaient jamais entendu ce mot.
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360° – novembre 2016 Vous évoquez l’histoire d’une adolescente, Margarete Csonka, que son père a obligé à consulter Freud. Elle avait une liaison avec Leonie Puttkamer, une baronne allemande qui multipliait les conquêtes féminines et qu’on surnommait « la femme la plus sans-gêne de la République de Weimar »... Ce qui est intéressant, c’est que Sigmund Freud n’avait pratiquement que des patientes, qui étaient envoyées chez lui contre leur gré par des hommes, soit leur mari, soit leur père, qui prétendaient qu’elles étaient folles... Au début du 20e siècle, la jeune Margarete Csonka a été envoyée chez le psychanalyste par son père parce qu’elle refusait de se marier et qu’il avait eu vent de sa liaison avec cette femme beaucoup plus âgée, qui a d’ailleurs notamment eu une liaison avec la célèbre danseuse bisexuelle Anita Berber [immortalisée toute de rouge vêtue par le peintre Otto Dix, NDLR]. Margarete a vu Freud une ou deux fois, et dans une interview qu’elle a donné en 1997, elle l’a traité d’« idiot », car celui-ci comptait la « guérir » de son homosexualité !
Même si l’homosexualité a très longtemps été interdite en Autriche, y a-t-il eu des périodes moins répressives ? Oui, la fin du 18e siècle et les années 1920. Mais cela ne concernait que les homosexuel(le)s fortuné(e)s. Ceux qui évoluaient dans les cercles de la noblesse, à la fin du 18e siècle, n’avaient aucun problème puisqu’ils pouvaient se divertir et inviter qui ils souhaitaient dans de grands châteaux et des salles de bal privés sans que personne ne le remarque. Mais un pauvre domestique qui allait s’amuser au Prater avec un ami et se faisait surprendre en plein rapport finissait derrière les barreaux. Dans les années 1920, il y avait plusieurs bars lesbiens et gays à Vienne. Ils étaient connus des autorités, mais comme ils se fondaient dans l’anonymat de la grande ville, leur clientèle n’était pas inquiétée. Rappelons que jusqu’en 1972, il y a eu des condamnations pour homosexualité en Autriche. À lire (en allemand) : « Die Hauptstadt des Sex. Geschichte und Geschichten aus Wien », éd. Amalthea, 224 p. Publicité
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culture littérature
Vous évoquez également des soirées costumées dans les châteaux, lors desquelles les femmes étaient déguisées en prêtres, ou les hommes en nonnes, et ce qu’on appelle en Autriche le « Rouge », ce fard à joues dont les femmes comme les hommes abusaient. Entre 1730 et 1780, la mode vestimentaire était très sexualisée. Les hanches des femmes étaient très arrondies, les pantalons des hommes très serrés. Comme les gens nobles
croyaient à cette époque que l’eau était un vecteur de maladies, ils ne se lavaient pas et s’enduisaient le visage de pâte blanche pour en masquer la crasse. On utilisait du fard à joues pour avoir bonne mine. C’était incroyablement exagéré, les gens ressemblaient à des clowns. À ce maquillage s’ajoutaient les mouches. Il paraît d’ailleurs que selon où la mouche était positionnée, on pouvait devenir l’orientation sexuelle d’un homme.
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Le marché du logement ne laisse pas leur chance aux jeunes du Refuge : aidez-les ! Les efforts fournis par les jeunes suivis par le Refuge Genève leur permettent de renouer avec leur milieu ou de prendre leur indépendance. Pour ces derniers, trouver un logement pérenne est un obstacle à la poursuite dans de bonnes conditions de leurs études ou de leur projet professionnel. Le marché du logement à Genève rend les régies et les propriétaires frileux à l’idée de leur louer un bien alors que des garanties pour le versement du loyer existent. Si vous disposer d’un logement vacant, contactez le Refuge !
l’avenir qu’ils envisagent à nouveau. Cette situation n’est pas à la hauteur de la volonté et des efforts déployés par ces jeunes ! 2 moyens d’aider : bailleur ou garant Si vous disposez d’un bien disponible pour une location à durée indéterminée, vous pouvez grandement contribuer à àméliorer le quotidien des jeunes LGBT. Ce dont les jeunes ont besoin est d’un logement qu’ils pourront appeler « chez moi ». C’est une étape essentielle pour pousuivre sereinement les projets dans lesquels ils et elles se sont lancé.e.s. Se porter garant est une autre possibilité d’aider. Cette démarche permet de facilité l’acceptation d’un dossier pour un logement.
Pas d’avenir sans logement Trouver à se loger à Genève est un problème depuis de nombreuses années. Mais, pour les jeunes qui ont posé les bases d’un nouvel avenir avec l’accompagnement du Refuge, ces difficultés compromettent à nouveau leurs perspectives. L’expérience montre que les propriétaires de biens opposent des refus quasi systématiques à leur dossier. L’errance de chambres temporaires en foyers d’accueil, quand il ne s’agit pas d’un simple canapé dans le salon d’une connaissance, est propre à faire s’écrouler
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Des garanties pour les propriétaires Ces difficultés à se loger sont d’autant plus incompréhensibles que des garanties existent. L’Hospice Général accorde à ses bénéficiaires des sommes mensuelles pour le logement selon un barème précis. Pour rassurer les propriétaires, le loyer peut même être versé directement au propriétaire par l’hospice. Si vous correspondez, contactez le Refuge Genève qui vous détaillera les garanties possibles : Rue de la Navigation, 13 | 1201 Genève accueil@refuge-geneve.ch | +41 22 906 40 35 Lu 15h30-19h30 | Ma au Ve 10-19h30 refuge-geneve.ch
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SILENCE ET VERTIGES Minard, Céline Le grand jeu,
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e huitième opus de Céline Minard, décidément toujours aussi talentueuse et créative, nous emmène « jusqu’aux crêtes qui perforent les nuages, et même au-delà». L’héroïne, équipée d’un violoncelle et d’un carnet pour noter ses observations, se retire, isolée de tout, dans un « tube de vie » en fibre de verre ultra high-tech qu’elle a fait construire au préalable et qui est suspendu, entre ciel et terre, sur un éperon granitique à 3400 m. d’altitude. Loin du bruit du monde, elle essaie de donner de la hauteur à son âme, de comprendre ce qu’elle négligé, ce qui aurait pu la conduire au bonheur, jusqu’à l’apparition incongrue d’une « créature » qui va briser son rêve d’isolement, mais aussi ouvrir une voie inattendue vers une autre forme d’intériorité et d’altérité. Ce roman s’annonce comme un des plus beaux vertiges littéraires de cette rentrée 2016 ! Rivages
Transdessinée par Johanna
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culture livres
’est d’une écriture sobre et retenue que l’auteure esquisse l’histoire de son premier roman. Une jeune femme franco coréenne – comme l’écrivaine elle même – travaille dans un modeste hôtel d’une petite ville balnéaire de Corée du Sud. Arrive un dessinateur français, de sa Normandie natale, venu chercher de l’inspiration. Tout comme vont se diluer petit à petit la couleur et l’encre sur le papier de l’artiste, les sentiments, les émotions, les gestes vont être esquissés pour aussitôt être abandonnés à leur propre disparition. Les éléments – l’hiver, la mer, les coquillages et les crustacés, les bouillons fumants et la chair crue des poissons vénéneux – comme les mots, sont posés là, sans jamais s’enchevêtrer ni se mêler aux personnages qui ne font, finalement, que passer. On l’aura compris, dans ce roman plein de délicatesse que l’on savoure petit à petit, il est question de silences, de solitudes et d’incommunicabilité. Ed. Zoé
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SAVE THE DATES La fièvre s’empare de Genève en cette fin d’année.
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onne nouvelle. La fin de l’année à Genève s’annonce festive grâce à l’équipe de 360° Fever qui organise deux soirées. Le 12 novembre vous avez rendez-vous au Palais Mascotte pour guincher en bonne compagnie. Le 10 décembre, Fever en partenariat avec La Gravière propose une nouvelle édition
des désormais incontournables 36gr. Rappelons que les bénéfices de ces soirées ont pour vocation de financer le pôle social de l’association 360, dont une permanence juridique accessible à toutes et à tous. A noter aussi, la Soirée Paradise Party, le 19 novembre dès 23h, jusqu’à 5h avec DJerem. Une soirée
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organisée par le collectif des Vilains Garçons. Où ? Caves des Vollandes, à la rue du même nom numéro 73 à Genève. On se retrouve sur les dancefloors ?! HS 360fever.ch facebook/lesvilainsgarcons
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GAYMAP rencontre
Quand l’humour s’engage
©Laura Gilli
Sur scène, l’humoriste Charles Nouveau dénonce l’intolérance à l’encontre des homosexuels. Un fait rare dans le stand up romand alors que les inégalités demeurent. Zelda Chauvet
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e stand up made in Romandie fait fureur. Thomas Wiesel, Marina Rollman, le Swiss Comedy Club ou encore le Montreux Comedy Club sont autant d’exemples d’un genre à succès. Si de nombreux humoristes s’attaquent aux questions politiques ou économiques, peu sont ceux qui s’élèvent contre l’homophobie. Pourtant, les inégalités entre homosexuels et hétérosexuels restent débattues dans les médias. Preuve en est l’émis-
sion Infrarouge du 24 août 2016. L’humoriste Charles Nouveau a choisi d’en faire l’un de ses combats. Il explique les raisons de son engagement. Comment expliquer que l’humour romand n’aborde que rarement la question de l’homophobie ? Tant qu’on n’est pas vraiment victime d’une discrimination ou d’une différence, on ressent moins le besoin 44
d’en parler. En Suisse romande, on parle beaucoup du coût de la vie, on se moque des banquiers, parce qu’il y a beaucoup d’humoristes qui sont pauvres, donc ça leur parle. Moi aussi par ailleurs (rires). Il faut savoir que la Suisse reste un pays relativement conservateur où l’humour a tendance à être un peu plus théâtral et champêtre qu’ailleurs. Le stand up est très jeune en Europe, mais particulièrement jeune ici en Suisse.
360° – novembre 2016 On est forcément plus à même de parler de choses personnelles que de dénoncer des questions comme l’homophobie. Mais heureusement, ça évolue. Avez-vous donc un lien personnel avec l’homosexualité ? Non pas particulièrement. Je me suis posé des questions sur ma sexualité quand j’étais adolescent, comme beaucoup. Il s’avère que pour moi la réponse était l’hétérosexualité. Mais j’ai toujours eu un problème avec l’homophobie parce que je n’ai jamais vu les homosexuels comme des gens différents. Le fait qu’ils soient stigmatisés me choque. L’homosexualité ne fait de mal à personne, c’est de l’ordre du privé. Il faudrait qu’on laisse les gens faire ce qu’ils ont envie de faire. On est tous des êtres humains, foutez-nous la paix.
Est-ce différent de le faire si l’on est homo ou hétérosexuel ? Oui et pour moi, c’est à double tranchant. En tant qu’hétérosexuel, j’ai peut-être une position qui n’est pas tout à fait attendue puisque cela ne me concerne pas directement. Ça peut interpeller et donner de la force à ce que je dis. Mais on peut aussi se poser la question de la légitimité d’une personne qui ne souffre pas de discrimination et qui la dénonce. Ça peut être moquable. Concrètement comment dénoncez-vous l’homophobie sur scène ? Je me moque des homophobes en les personnifiant par exemple. Je pointe du doigt leur bêtise et retourne les préjugés contre eux. Ce que je viens de dire n’est absolument pas drôle mais sur scène c’est marrant en théorie (rires) ! Je parle par exemple du foot parce que j’en ai fait longtemps. Le foot, amateur en tous cas, est un milieu extrêmement homophobe, ce qui est ironique. Le vestiaire de foot est en effet le temple de l’homo-érotisme. Les joueurs y sont à poil tout le temps, se fouettent avec des linges et font des blagues douteuses. Et pourtant, tout le monde a une crainte permanente et injustifiée d’être catalogué comme homosexuel, un peu comme ça « Eh salut ça va ? Ben non pourquoi t’es pédé ? Ben non et toi t’es pédé ? Ben
non ! Allez viens on va se doucher chouchou ! » Voilà, c’est très bête ! Est-ce que vous espérez changer les choses ? Non, je n’ai pas cette prétention-là. Je ne pense pas que je vais entamer un mouvement, d’autant plus que je me joins à un mouvement existant. Il est simplement important que de plus en plus de gens se rendent compte qu’autour d’eux, on banalise un genre de sanction idéologique de l’homophobie. Au bout d’un moment tout le monde va trouver ça absolument normal. C’est peut-être un peu utopique ce que je vais dire, mais ça deviendra un combat que l’on aura plus trop besoin de mener.
SES BONS PLANS Pour me changer les idées, je vais courir dans les champs autour de Nyon ou jouer au foot au centre sportif de Colovray. Je regarde les épisodes de séries que j’ai déjà vues mille fois, comme The Office, House ou Family Guy. J’aime les pizzas de l’Auberge du Château à Nyon. Une des deux meilleures tables de la ville, juste à côté du château, avec une vue spectaculaire sur le lac et ma fenêtre d’appartement.
SON ACTU EN BREF Les mots Nouveau(x) – Couleur 3 Ambiance feutrée – Couleur 3 Les Beaux Parleurs - La Première, en tournus avec Thomas Wiesel et Nathanaël Rochat Fifty Fifty – avec Alexandre Kominek un mercredi sur deux au Bouffon de la Taverne, Genève, et tous les vendredis soirs au Sentier des Halles à Paris. Publicité
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GAYMAP rencontre
Est-ce que les choses sont différentes ailleurs, à Paris par exemple ? Paris est une grande métropole européenne et mondiale. C’est le genre d’endroit où les gens ont un peu plus d’avance sur ces questions de manière générale. A Paris, il y a plus d’humoristes, donc proportionnellement plus d’humoristes homosexuels, et par conséquent plus de gens susceptibles d’aborder ce sujet. Mais la France n’est pas pour autant un exemple en matière de tolérance. Nombreux sont les humoristes à avoir des propos homophobes sur scène. Je pense que l’immense majorité ne s’en rend pas compte. C’est dangereux, parce qu’ils arrivent à faire rire avec ça. Si les gens ne sont pas stupides et qu’il
est souvent facile de faire la part des choses, parfois il est possible de faire passer une idée discriminatoire comme acceptable. Il faut donc faire attention et faire rire de façon intelligente, même si c’est en disant des choses horribles. Donc, tant qu’à faire, faisons rire en nous moquant des homophobes.
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DANS L’ÉCRAN DE L’AUTRE
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Et si la femme devenait homme et l’homme devenait femme ?
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©BeAnotherLab
ous en avez peut-être déjà rêvé. Être transposé dans le corps d’un homme si vous êtes une femme ou d’une femme si vous êtes un homme. L’expérience est désormais possible grâce à la réalité virtuelle et le festival genevois Tous écrans. The Machine to be Another y est présenté en première Suisse. Cette expérience est à ne pas manquer dans les sous-sols de la Maison
communale de Plainpalais, une expérience unique en son genre. Rappelons que le festival se déroule jusqu’au 12 novembre et proposera également 169 œuvres, dont 70 en compétition. La majorité de ces œuvres sont également présentées en première helvétique. HS tous-ecrans.com Publicité
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QUEERSICHT LGBTI-Filmfestival Bern Festival de films LGBTI de Berne
EN VRAC mini maxi QUEER Qui a dit que Genève était morose alors qu’elle devient chaque jour un peu plus rose. Exemple avec de nouvelles soirées à vocation queer « La petite mardi » à « La petite reine » juste derrière la gare Cornavin. La soirée se veut un événement résolument festif mais aussi une plateforme de rencontre et d’échange où tout le monde à voix au chapitre. Un bon bol d’air frais bienvenu. La rédaction vous recommande vivement d’aller vous y dandiner les premiers et troisièmes mardi de chaque mois. facebook.com/lapetitemardi
coup de blizzard Notez la date de la prochaine Blitz ! Les soirées les plus remuées de Lausanne et des environs. Après la version Halloween qui s’est révélée une fois de plus un gros succès, toute cette joyeuse équipe emmenée par Francis Ases remet le couvert le 16 décembre. Bounce baby bounce. Retrouvez la Blitz sur facebook
VAPEUR
Les festivals du film LGBTI de Berne souffle 20 bougies.
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ous allez en voir de toutes les couleurs au festival Queersicht cette année. 20 ans ça se fête et les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens. Et cette année, une question se pose à ces derniers et ponctuent la programmation: que représente réellement la patrie à nos yeux? Un endroit où nous nous sentons bien? Des gens que nous aimons? Un goût ou une odeur qui nous rappelle un souvenir lointain? Ou un espace entre deux chaises? Queersicht c’est plus qu’un festival, c’est une véritable queersicht.ch plateforme d’échange et & facebook de débat. Un événement
incontournable qui se déroule du 3 au 9 novembre. HS.
queersicht.ch
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GAYMAP sorties
Il n’y en a pas que pour les mecs. Les filles aussi ont désormais le droit à leur rendez-vous bien-être. Les Bains de l’Est organisent les derniers samedi de chaque mois leur journée « O’Feminin ». Il y a fort à parier que ces dames trouveront de quoi se réjouir dans cette nouvelle offre qui fait du bien. HS. bainsdelest.ch
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soirées MERCREDI 2.11 BERNE Café Marta William, DJ Audiophil dès 20h VENDREDI 4.11 LAUSANNE Chic Club La Mala Educación, 23h. Pre-party @GT’s dès 19h BERNE Frauenraum Tanzbar Meets Popshop DJanes Rrrahelz (girls only), dès 20h ZURICH Heaven Club Boyteschema DjCK, 23h SAMEDI 5.11 LAUSANNE GT’s Dîner-Concert Récital de Catherine d’Oex & Steven Gallavin, 18h ZURICH X-tra Black Party. Angels 20th Anniversary Party, 22h Alte Kaserne Purplemoon Halloweenparty, 22h Heaven Club Büsi, Pop for cool cats, 23h DIMANCHE 6.11 LAUSANNE GameBoy The MAD Gay Party, dès 23h BÂLE Hirscheneck Untragbar, 21h
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VENDREDI 11.11 ZURICH Heaven Club G.U.Y. DJ Milky Diamond, 23h SAMEDI 12.11 GENÈVE 360° Fever Party @Palais Mascotte, 22h LAUSANNE GT’s Academy (huitième de finale), 19h GIUBASCO (TI) Imbarco Immediato «Jukebox» 1950s LGBT party @Area18, 21h ZURICH Heaven Club Hell on Heels, 23h DIMANCHE 13.11 LAUSANNE GameBoy XXL @MAD Welcome to Miami! feat. Hansell Leyva, 23h BERNE Frauenraum Barometer, 14h BÂLE Hirscheneck Untragbar, 21h VENDREDI 18.11 LUCERNE El Cartel Frigay Night, 23h ZURICH Heaven Club Scream & Shout (r’n’b party), 23h SAMEDI 19.11 GENÈVE Les Vilains Garçons, Pink Paradise Party@Caves des Vollandes, 23h LAUSANNE Le Romandie Club Sandwich feat. Mykki Blanco, 22h GT’s Academy (quart de finale), 19h BÂLE Borderline La Messe Fetish techno party, 23h ZURICH Heaven Club Avalon, DJ Angel O, 23h Stairs Club Inside, 23h DIMANCHE 20.11 LAUSANNE GameBoy The MAD Gay Party, dès 23h BÂLE Hirscheneck Untragbar, 21h BELLINZONA Imbarco Immediato Sunday’s Happy Gays @Folk Bar, 18h30 VENDREDI 25.11 ZURICH Heaven Club Attitude DJ Vicky Goldfinger, 23h SAMEDI 26.11 LAUSANNE GT’s Academy (demi-finale), 19h BERNE Golden Tolerdance @ISC, DJ Ludwig & Guest, 22h ZURICH Heaven Club 3 Jahre Dudecute! 23h DIMANCHE 27.11 LAUSANNE GameBoy The MAD Gay Party, 23h BÂLE Hirscheneck Untragbar, 21h
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CRUISING VENDREDI 4 NOV LAUSANNE Pink Beach Grizzly Night (bears and friends), 20h Trafick En Travelo, 19h BERNE Aqualis Sneakers or Underwear, 23h ZURICH Rage Sneak attack! 22h SAMEDI 5 NOV GENÈVE Bains de l’Est QNu (naked), 23h LAUSANNE Trafick Naked Bastards, 21h ZURICH Rage Sexfabrik No dresscode, 22h DIMANCHE 6 NOV LAUSANNE Trafick X-trem Gay (naked), 14h ZURICH Rage Mega Nackt-Party (naked in Sector C), 17h VENDREDI 11 NOV GENÈVE Cruising Canyon Air X Night (fetish), 22h LAUSANNE Pink Beach No Limit (naked), 20h Trafick Bear Night, 21h BERNE Aqualis Naked Night, 23h ZURICH Rage Underwear, Jocks, Naked, 22h
DIMANCHE 13 NOV LAUSANNE Trafick X-trem Gay (naked), 14h
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VENDREDI 18 NOV LAUSANNE Trafick Les Délires du Trafick, 21h BERNE Aqualis FF-Night, 23h ZURICH Rage Erection (full fetish in Sector C), 22h SAMEDI 19 NOV GENÈVE Bains de l’Est Bear, 16h LAUSANNE Trafick Méga Travelo Night, 19h ZURICH Rage Freistoss, 22h DIMANCHE 20 NOV LAUSANNE Trafick X-trem Gay (naked), 14h JEUDI 24 NOV LAUSANNE Trafick En Travelo, 19h VENDREDI 25 NOV GENÈVE Cruising Canyon Air X Sports, 22h LAUSANNE Trafick Mask & Naked XXL, 21h BERNE Aqualis Naked Night, 23h ZURICH Rage Friday Naked Plus, 22h SAMEDI 26 NOV LAUSANNE Pink Beach X-perience Night (dark & naked), 21h Trafick Mixte XXL, 12h ZURICH Rage Workers in Gear (strict dresscode in Sector C), 22h DIMANCHE 27 NOV LAUSANNE Trafick X-trem Gay (naked), 14h
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GAYMAP agendas
SAMEDI 12 NOV GENÈVE Bains de l’Est Black Out, 23h LAUSANNE Trafick Orgie Romaine, 21h ZURICH Rage X-treme Rubber and Leather, 22h
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totemjeunes.ch A9 Plaque commémorative de Bartholomé Tecia, Place Bel Air A3 Asile LGBT Genève lgbt.asile.ch
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Étudiant.es. Universités et Hautes écoles
S4 Menuiserie – agencement – Fazio & Cie
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2, rue Jargonnant S7 Mode – Maniak 6, rue du Vieux-Billard S8 BRAVO Coiffure, Rue Jean-Gutenberg 16 S9 Publicité Etienne & Etienne 30, rue Saint-Joseph, Carouge S10 Opticien – Vue des Bains 8, avenue du Mail S11 Pharmacie 3, rue Ecole de Médecine S13 Coiffure Trajectoire 9 13, rue de la Filature, Carouge
5, rue Vignier
B9 Lola 7, rue Richemont
S15 Mode – Garçon Manquée
B13 Le verre à Monique,
11-13, rue de la Navigation > A4
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B15 Le Nathan 34, route de Frontenex A1
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Hors-plan • Outside of the map : Double Jeu 4, rue de la Faucille, Annemasse (F)
25, rue de l’Arquebuse S17 Tatouages – BRUT 6, rue Sismondi S18 Cinéma – Ciné 17, rue de la Corraterie 17 S19 Mode – Jack Cuir, 40, rue de Monthoux
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X4 Substation X-World
14, rue de Neuchâtel
15, Alfred-Vincent X5 Cruising Canyon X6 Sauna des Sources 17, rue des Sources
Hors-plan • Outside of the map Sport/Santé – CrossFit Across 17-21, rue Eugene Marziano
Cruising 3, rue de l’Est X1 Les Bains de l’Est u te d Pradier X2 Duplexx 8,rorue e Ma lagn X3 Sauna des Avanchets ou Avenue Baptista, Les Avanchets
31, rue Saint-Joseph
S16 Le Bal des Créateurs
B14 La Suite 115 61, rue des Eaux-Vives och
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S6 Sport/santé – PLAZA SPORT
Clubs C1 La Gravière 9, chemin de la Gravière C2 Le Chat Noir 13, rue Vautier, Carouge
Parties-Soirées C5 360° Fever, C/o Palais Mascotte
C3 La Garçonnière 4-8, rue de la Rôtisserie C4 L’Usine 4, place des Volontaires C5 Palais Mascotte, 43 rue de Berne
Hors-plan • Outside of the map : ro u Sauna ed tKing eF lr i s s a Jean-Jaurès, 39, orue nt Ambilly (F)
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43, rue de Berne P1 Les Vilains Garçons, C/o Cave des Vollandes, 73 rue des Vollandes
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26, rue des Vollandes
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Shopping & Services S2 La Case à Max 19, rue de la Navigation S3 Librairie-café Livresse > B8
facebook.com/Think-Out-Association Parents d’Homos,
T1 Dubois 4, carrefour de Villereuse T2 Dubois 49, boulevard Carl-Vogt T3 Chez Quartier 29, rue Voltaire
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Mode – Un Style de Vie 9, av. SamsonRaymondin 1009 Pully (13km)
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S3 Sensuel Store – 7e Ciel 11, rue de Bourg S4 Institut de beauté – ABR –
S11 Coiffure-Yookoso Hair Design 74, rue Marterey
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S10 Globus Voyages 26, rue de Bourg
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S3 Body art – Mario’s Piercing & Tattoo Experience 23, rue du Conseil
B1 REX « Good Vibes » 22, rue de la Madeleine on
S5 Décoration – EvasionMD, 20 rue du Lac S6 Décoration – Un Amour vache,
HORS PLAN • OUTSIDE OF THE MAP Café-Restaurant, Café du Châtelard, A v. Sentier des Crozet 1, Corsier-Sur-Vevey d
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Santé/Health A4 Checkpoint Vaud A v e n Centre de conseils et dépistage VIH et IST u
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rue du Pont 22
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021 631 01 76
Urgences/Emergency
0848 133 133
Consultation VIH/
HIV testing and info
Traitement post-exposition
VIH (PEP)/HIV post-
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Dermatologie (IST)/
Dermatology (STD’s)
Police
Urgences/Emergency
Bars B2 Bourg 51, rue de Bourg
021 314 10 22
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B3 GT’s Bar & Lounge Club 5, avenue de Tivoli B5 D3 9, place du Tunnel
47, av. de la Harpe
B6 Pin Up bar 31, rue Marterey B8 Le Saxo
021 314 66 66
22, avenue de Tivoli H1 Rainbow Inn Hors-plan • Outside of the map :
Restaurants
3, rue de la Grotte
R1 Auberge de Beaulieu 15, av. Bergières
Parties – Soirées
R2 Café de Grancy 1, av. du Rond-Point
P1 Gameboy et Bordello c/o MAD 23, route de Genève
R3 Lausanne-Moudon 20, rue du Tunnel R4 Le Tramway 6bis, rue de la Pontaise
P3 Backstage Club 5, av de Tivoli > B3
R6 Le relais 163, avenue de Morges R8 La Tonnelle 16, av. Mont-Loisir GT’s 5, av de Tivoli > B3
021 314 04 00
Hors-plan • Outside of the map : Le Raisin Les Cullayes (13km)
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360° – novembre 2016
Chants nocturnes DE Greta Gratos
Mélancolies certitudes, je peux les éviter. Sans difficulté. Je n’en ai pas. Les leçons, je les garde pour moi. J’ai bien assez à faire avec mes manques et le chemin qui me reste à parcourir. Me restent les redites et, malgré mes tentatives, je ne sais comment les faire disparaître de mon vocabulaire. Je voudrais ne plus parler des rapports de force où il faut à tout prix avoir raison, qui figent les esprits au mépris de la raison. Où chacun-e campe sur ses positions. Ne plus parler de ces quêtes du Pouvoir qui ne peuvent que rendre malheureux celles et ceux qui le subissent comme celles et ceux qui le détiennent et dont je ne comprendrai jamais l’intérêt. Ne plus parler de dominances, d’inégalités, de jugements et de violences et laisser mon âme voguer sur les douces mélancolies de l’automne. J’aimerais. Infiniment. Alors, fuite ou plaisir, je me glisse dans cette autre part de réalité qui n’appartient qu’à moi, où je choisis ce qui vient et ce qui s’en va. Je ferme les yeux un instant sur ce Monde pour mieux les ré-ouvrir dans cet ailleurs où certitudes, leçons et redites n’ont pas force de loi.
Autoportrait d’après le portrait dit de Sappho, Pompéi, 1er siècle après J.-C.
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arfois, je me demande si ce Monde existe vraiment. S’il n’est pas juste une illusion. Si les peuples aborigènes ne sont pas dans le vrai. Si nos rêves ne sont pas nos réalités et la réalité un songe aussi lointain qu’étrange. Parfois, j’avoue, ça m’ar-
rangerait. Peut-être même souvent. Mais, quelle que soit la réponse, c’est bien ici et sur ce Monde que j’écris, en tentant d’éviter les redites, les leçons, les certitudes. Mais comment faire, avec ce Monde qui ne produit que redites, certitudes, leçons. Les
Greta Gratos
«Nous sommes le rêve d’un dormeur qui dort si profondément qu’il ne sait pas qu’il nous rêve.» Jean Cocteau
Abonnement Rolan Delorme (abo@360.ch) Expédition Alain André Claude Federico François Gerald Jacques Jean-Patrice Michel René Otto Editeur Association Presse 360 Impression Appi, Gland 360° 36, rue de la Navigation – CP 2217 – CH-1211 Genève 2 Tél. 022 741 00 70, Fax 022 741 00 74
Rédaction en chef Guillaume Renevey (guillaume@magazine360.ch) Rédaction texte
° Nadia Barth ° Zelda Chauvet Vladimir Ennyday Antoine Gesseling ° ° Annabelle Georgen Leatherette François Touzain ° ° Jonas Pulver Vera + VG (Livresse) ° Corrections Delphine Bauer
Edmée Cuttat
°
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°
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Schönborn Hernandez Publicité Philippe Scandolera (pub@360.ch)
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