Manne du matin
Hugh E. Alexander
Manne du matin
Sauf indication contraire, les textes bibliques cités sont tirés de la Bible Segond 21.
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L’abréviation V.A. signale que le texte biblique cité est une traduction de la version autorisée anglaise.
L’abréviation V.O. signale que le texte biblique est cité dans la version Ostervald.
Les textes d’information historique sont tirés et adaptés de Combattant la famine de la Parole de Dieu pendant la guerre, Contre vents et marées, La Bible à l’Exposition Internationale, Un pêcheur sortit pour pêcher et Un moissonneur sortit pour moissonner
© et édition: La Maison de la Bible, 1954, 2012, 2016
21e édition 2023
Chemin de Praz-Roussy 4bis
1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse info@bible.ch
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Photo couverture © evgenii141 – Fotolia.com
ISBN édition imprimée 978-2-8260-3567-1
ISBN format epub 978-2-8260-0012-9
ISBN format pdf 978-2-8260-9754-9
Imprimé en République tchèque par Finidr
Janvier
En 1917 commence à Genève le ministère d’édition d’une œuvre chrétienne fondée sous l’impulsion d’Hugh Edward Alexander (1884-1957), un évangéliste écossais: le Bureau des publications de l’Alliance biblique. L’objectif? Editer des ouvrages d’annonce et de défense de l’Evangile de Christ.
En 1925, une première librairie est ouverte à Paris sous l’enseigne La Maison de la Bible.
En 1943, la Société Biblique de Genève est enregistrée sous ce nom. Sa mission? Imprimer et diffuser la Bible en français, allemand et italien (trois langues nationales de la Suisse).
A côté de cela, H.E. Alexander est à l’origine de l’Ecole (devenue Institut) biblique de Genève et des Eglises évangéliques Action Biblique, connues notamment pour leur ministère parmi les enfants et les jeunes.
Fêter 100 ans au service de l’Evangile, c’est surtout célébrer la bonté de Dieu. Des extraits de comptes rendus – publiés par ailleurs – d’événements qui ont marqué cette histoire sont reproduits ici.
Se souvenir… pour mieux vivre le présent et envisager l’avenir.
Amos 8.11-12 a été constamment présent à l’esprit de M. Alexander. Il décrit d’une façon extraordinairement vivante, comme seules peuvent le faire les Saintes Ecritures, la condition spirituelle des âmes privées de la Parole de Dieu, dans les pires moments de détresse, quand tout secours humain fait défaut. L’angoisse de ceux qui cherchent la vérité divine et ne la trouvent pas est comparée à la souffrance de la soif, la souffrance la plus intolérable. Et ce texte s’est réalisé dans des centaines de milliers de cas pendant la guerre. Quel privilège d’avoir pu contribuer à en diminuer le nombre!
Lorsque, dans un pays après l’autre, la vague du règne de terreur a déferlé, quand les Eglises ont été privées de leurs conducteurs spirituels et les chrétiens du droit de se rassembler dans leurs lieux de culte, la Bible vint à manquer; les Eglises se sont trouvées démunies, souvent sans armes, sans munitions pour le combat spirituel. Ceux qui auraient pu et dû prévoir la disette de la Parole divine et faire en sorte qu’elle ne manque pas au moment du plus grand besoin n’avaient rien fait de plus qu’en temps ordinaire. Aucune mesure préventive n’avait été prise. Les sociétés qui jusqu’alors avaient approvisionné l’Europe en Ecritures saintes ont été prises au dépourvu par la rapidité foudroyante des événements, et bientôt Bibles, Nouveaux Testaments et Evangiles firent défaut dans les pays de langue française.
C’est alors que par une dispensation divine remarquable, La Maison de la Bible de Genève, constituée en Société Biblique de Genève, put parer aux besoins. Comptant sur Dieu, elle entreprit d’éditer la Parole divine. Ce fut une lutte épique, un combat contre la famine de la Parole de Dieu, une guerre sainte menée contre la puissance des ténèbres.
«Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos.»
Exode 33.14
Dans le cœur de Moïse, il y avait une prière, un désir inspirés par Dieu lui-même. Derrière lui et autour de lui, c’était le trouble et la confusion; devant lui, l’inconnu. Le peuple de Dieu était sous la terrible menace des conséquences de son infidélité. Et c’est au milieu de telles circonstances que du cœur de celui qui était resté fidèle est sorti un soupir entendu de Dieu seul: «Fais-moi connaître tes voies… Fais-moi donc voir ta gloire!» Et l’Eternel lui a répondu: «Je marcherai moi-même avec toi et je te donnerai du repos.»
Dieu entend de telles prières, et il se propose de les exaucer. Pour son enfant, ses voies sont préparées, tracées d’avance, bien que dans sa sagesse il les révèle une à une; en effet, il veut que le principe de la foi gère la vie de ses enfants obéissants. Ne nous étonnons pas qu’il nous laisse dans l’ignorance quant à la forme que prendront ses voies. Il nous suffit de savoir qu’il a promis que sa présence même irait devant nous, frayant le chemin. Remettre nos voies au Seigneur, c’est le glorifier.
Si nous obéissons et le suivons pas à pas, nous le réjouissons, car l’épreuve de notre foi, plus précieuse que l’or périssable, lui est chère. Il veut que, le jour où nous le verrons, notre foi lui donne honneur et louange. S’il nous demande la foi, il l’accompagne du don de la paix, à laquelle s’ajoute l’espérance qui ne trompe pas, brillant dans notre cœur comme une lumière grandissante, une force inspirante.
Nous faut-il plus que sa présence? Elle comprend tout, absolument tout. Elle est notre avant-garde et notre arrière-garde. Elle nous assure direction et protection. Elle est notre sagesse et notre paix. Sa présence glorieuse nous est assurée par son Esprit; au milieu de l’agitation, de la tempête, elle nous donne le repos. Elle rend notre travail fructueux et victorieux. Elle nous fait grandir dans la connaissance de Dieu et progresser jusqu’à la stature parfaite de Christ. Et, par le revêtement de cette présence divine, notre vie attire les âmes à lui et triomphe des difficultés.
Psaumes 16.8-11; 25.1-15; 73.23-28; Hébreux 4.3-11
«Fais-moi connaître tes voies… Fais-moi donc voir ta gloire!»
Exode 33.13, 18
Ceux qui cherchent la gloire de Dieu ne désirent que sa volonté et son chemin. Veillons, car notre Seigneur n’a-t-il pas dit: «Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé» (Matthieu 6.22)? Quand la vue n’est pas voilée, quand l’œil ne regarde que dans une direction, tout l’être suit cette direction. Que notre regard soit sain et franc pour voir le chemin que Dieu montre à ceux qui ne cherchent que sa gloire.
Votre sentier n’est peut-être pas facile, mais pourvu que cela soit le sien! Alors la sécurité est parfaite et sa gloire paraîtra. Dieu a montré ses voies à Moïse, mais ce chemin était rempli d’obstacles. Conduisant son peuple par la colonne de nuée et de feu, Dieu a manifesté sa gloire, réduit à néant les obstacles et donné au peuple de triompher des difficultés. Il en sera de même pour vous. Le désert et la solitude sont les conditions dans lesquelles il fait voir sa gloire à son enfant qui obéit à son appel.
Quelle est la réponse de Dieu à la requête de Moïse? «Je ferai passer devant toi toute ma bonté.» Au milieu des circonstances où se trouvait son serviteur – du point de vue humain, elles ne pouvaient pas être plus difficiles – Dieu ouvre les écluses de sa grâce. Vous vous êtes réfugié(e) en lui; et lui, de son côté, tourne vers vous son regard favorable. Il agit en grâce pour vous au fur et à mesure de vos besoins. Gardez donc votre cœur ouvert à cette merveilleuse grâce et ne vous y habituez jamais.
A quelle condition Dieu nous montre-t-il son chemin et nous fait-il voir sa gloire? Elle est simple: «Voici un endroit près de moi… Je te mettrai dans un creux du rocher.» L’apôtre Paul nous dit que ce rocher qui suivait le peuple était Christ (1 Corinthiens 10.4).
Prenons notre place dans le creux du rocher: c’est le seul lieu où nous soyons vraiment en sécurité. La communion avec JésusChrist est le secret de la persévérance et de la fidélité. C’est là, dans cet endroit près de lui, que le Seigneur nous montrera son chemin et nous fera voir sa gloire.
«Voici un endroit près de moi. Tu te tiendras sur le rocher. Quand ma gloire passera, je te mettrai dans un creux du rocher et je te couvrirai de ma main.»
Exode 33.21-22
C’est ainsi que l’Eternel agit en faveur de Moïse attristé pour son Dieu, à cause de l’état de son peuple qui vit délibérément dans la désobéissance et la confusion.
Celui qui prend à cœur de s’occuper des intérêts du peuple de Dieu éprouve la même tristesse; il refuse de se conformer à ce qui est contraire aux instructions de la Parole divine et souffre en conséquence. Il est visé par l’ennemi qui provoque cette confusion de la chrétienté et qui profite des illusions qui s’ensuivent. C’est ainsi que le croyant entre dans la véritable communion aux souffrances de Christ pour les siens; c’est de cette façon qu’il est «déjà comme sacrifié» (2 Timothée 4.6) alors que d’autres cherchent «leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ» (Philippiens 2.21), tout en portant son nom. Il endure avec le Seigneur la douleur du chef de l’Eglise pour ses membres aveugles à leur état, qui refusent ses moyens de guérison; et, parce que l’Eglise présente ce triste spectacle au monde, les hommes blasphèment. Peu de chrétiens se consacrent à Christ sur ce point, tandis que beaucoup cherchent à se disculper et persistent dans l’aveuglement décrit dans Apocalypse 3.15-17. Peu comprennent le sens profond des souffrances de Christ selon Colossiens 1.24-25.
Mais une telle position et une telle vocation sont au-dessus des capacités de la bonne volonté et des forces humaines. Et c’est ici où notre Seigneur intervient, comme il l’a fait pour son serviteur Moïse. Il y a un creux dans le rocher frappé pour nous. C’est dans le creux de ce rocher que notre Seigneur nous cache, nous couvre de sa main. Pour employer une autre image inspirée, tout comme le sarment est identifié au cep, fait partie du cep et vit de sa vie en manifestant sa plénitude, de même ceux qui suivent leur Seigneur dans la voie décrite par ce passage de l’Ecriture connaissent la vie «cachée avec Christ en Dieu» (Colossiens 3.3), qui fait contraste avec ce qui se passe autour d’eux. Tel est le sanctuaire où Dieu met à l’abri les vies par lesquelles il accomplit ses plans.
1 Rois 19.7-18; Colossiens 1.24-29; 3.1-4; Philippiens 2.17-21
«Lui-même savait ce qu’il allait faire.»
Jean 6.6
Voici le secret de la foi et de la paix du chrétien: quelles que soient les circonstances de ceux qui se confient en leur Sauveur et lui obéissent, Jésus sait d’avance ce qu’il va faire pour eux. Qu’ils aient des difficultés, des souffrances, est nécessaire pour leur croissance spirituelle. Leur vie ne peut pas être autre que celle de leur Maître.
Chacune de nos nuits a son lendemain; si nous traversons l’obscurité, nous nous fortifions en sachant que Jésus sait déjà comment il va faire éclater la lumière. Dans nos perplexités, quand nous ne savons pas que faire, ni comment agir, il est bon de connaître le repos de la foi et de nous souvenir que Jésus sait comment il interviendra. Il a son plan tout tracé pour nous et pour les nôtres, et, s’il permet telles circonstances pour nous éprouver, il mesure la difficulté et saura nous en sortir victorieusement, à son heure.
Pour nous, l’épreuve amère et intime est pleine de mystère et de douleurs qui parfois nous submergent, nous écrasent; mais sachons la voir avec le recul du temps. Quand il nous demande des actes de foi et d’obéissance, sans appui visible, marchons, obéissons comme Abraham qui est parti sans savoir où il allait. Et plus tard, nous verrons que le Seigneur avait pourvu à la sortie du tunnel et qu’il a fait entrer son enfant dans une œuvre préparée d’avance pour qu’il y marche en toute simplicité.
Oui, il sait ce qu’il va faire! Comme aux premiers disciples, il nous demande de lui donner ce que nous avons, ne serait-ce que cinq pains et deux poissons, et de faire ce qu’il nous dit. Il est le premier et le dernier (Apocalypse 1.18), et il sera toujours le premier à savoir comment nous faire sortir de l’impasse.
Quand il nous a appelés dans toute notre faiblesse et notre ignorance, il savait d’avance ce qu’il allait faire! «Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie» (Jean 8.12).
Février
Composer la Bible au plomb… un travail important dans tous les sens du terme.
Les Bibles arrivées de l’imprimerie Wyss sont prêtes à l’envoi, au début des années 1940.
En mai 1940, quand fut prise la décision d’éditer la Parole de Dieu, une double certitude remplissait le cœur de M. Alexander. D’emblée il était entendu que ces éditions seraient nouvelles, c’est-à-dire que l’on renoncerait absolument au procédé de la photocopie, qui est plus rapide, mais dont le résultat est combien moins satisfaisant; ensuite que ces éditions seraient aussi belles et dignes de la Parole divine que possible, et enfin que les éditions populaires seraient vendues sans aucun bénéfice. De fait, elles ont été vendues au-dessous de leur prix de revient. Et tout cela fut décidé en sachant qu’aucune provision financière n’était assurée. Tout dépendait de Dieu… et de la foi. Il s’agissait de couper les amarres et d’avancer en pleine eau!
Afin que Dieu ait le champ libre pour manifester sa puissance, il fallait renoncer d’emblée à tout intérêt personnel si légitime soit-il et à tout bénéfice. Il est évident que le produit des ventes devait immédiatement retourner au fonds d’édition. Ce fut donc une œuvre entièrement désintéressée, mais agissant avec la joie et la paix que donne le Dieu d’espérance. Que de fois M. Alexander n’a-t-il pas dit à ses collaborateurs ou dans les conférences qu’il donna ici et là sur l’œuvre d’édition: «Nous n’avons pas de fonds derrière nous, ils sont au-dessus de nous! Le président de notre conseil d’administration est sur le trône de la grâce!»
C’est pourquoi il était d’autant plus naturel de s’attendre à Dieu, et à lui seul. Cette attente n’a pas été déçue, bien au contraire!
«Ils n’ont pas cru à la parole de l’Eternel, ils ont murmuré dans leurs tentes, ils n’ont pas écouté l’Eternel.»
Psaume 106.24-25
«Ils ont murmuré dans leurs tentes.» Ce n’est pas encore le grave péché de la révolte, de l’apostasie ouverte; il s’agit de ce qui en est le début, de simples «murmures» étouffés, cachés peut-être, entendus seulement de Dieu, des murmures qui ne sont pas encore extériorisés, qui s’entendent seulement «dans les tentes». Mais ils ont tout de même été le point de départ de choses fatales dans l’histoire du peuple d’Israël. Dans la cour du sanctuaire on chante les louanges de Dieu, devant le public on témoigne pour le Seigneur, mais «dans les tentes» il y a murmures…
Murmures contre la situation, contre les circonstances de la vie. Pourquoi? Parce qu’on ne croit pas aux promesses du Seigneur, on ne l’écoute pas, on n’obéit pas à sa voix. Cependant, la situation qui nous trouble (non pas celle que nous nous sommes faite par incrédulité ou par désobéissance) n’est pas plus grande que Dieu. Il n’y est pas indifférent. Ecoutons seulement ce que dit sa Parole et obéissons… sans murmures. Si nous murmurons, même «dans nos tentes», Dieu l’entend et son Esprit est attristé. Sa Parole dit que «tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu» (Romains 8.28). Voilà le remède contre les murmures, voilà ce qui inspire les louanges de la foi!
Murmures contre tel ou tel… «dans notre tente». Pourquoi? Pourquoi blesser autrui par des pensées qui n’osent pas s’exprimer ouvertement? Pourquoi donner place, dans notre cœur de racheté, à la jalousie, à la rancune, à la haine, à des sentiments inspirés par celui qui est «menteur» et «meurtrier dès le commencement» (Jean 8.44)? Laissons celui ou celle qui est l’objet de notre ressentiment entre les mains du Seigneur. Et si l’on nous a fait du tort, disons-le à Dieu, ne murmurons pas!
Que son sang purifie notre cœur de tout murmure, que son Saint-Esprit nous vivifie et établisse en nous une source intarissable de louanges, comme l’exprime le Psaume 106.1, 48: «Célébrez l’Eternel, car il est bon! Oui, sa bonté dure éternellement… Et tout le peuple dira: ‘Amen, louez l’Eternel!’»
Exode 16.1-8; Nombres 14.1-38; 1 Corinthiens 10.10; Philippiens 2.14
«Les voies de l’Eternel sont droites. Les justes y marcheront, mais les rebelles y trébucheront.»
Osée 14.10
Il n’est dit nulle part dans la Bible que la vie chrétienne soit facile et que notre chemin nous soit montré longtemps à l’avance. Ce que Dieu dit clairement, en revanche, c’est qu’il appelle ses enfants à exercer leur foi et à apprendre à vivre de la Parole qui sort de sa bouche, tout en poursuivant leur route.
«Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie» (Jean 8.12). Le croyant sait d’avance – c’est chose entendue désormais – que les voies de l’Eternel sont droites, sûres et tracées par sa main. En y marchant, le juste demeure ferme et dans la paix. Ce qu’il ne comprend pas, il sait qu’il en aura un jour l’explication. Il ne cherche pas à se soustraire aux difficultés; il les accepte comme une discipline du Père céleste destinée à l’instruire. Il lui suffit de se savoir dans la volonté de Dieu, en communion avec lui, sous un ciel ouvert.
Souvent le Seigneur juge bon de ne pas nous conduire par le chemin qui nous paraît le plus court. Il sait conduire par le désert le peuple racheté à grand prix, le diriger sûrement par son Saint-Esprit. «Les voies de l’Eternel sont droites», le juste y marche. Marcher dans ses voies est notre sécurité et notre protection, le secret de la marche en avant en face de situations hostiles et de circonstances opposées. Ceux qui font ainsi découvrent toujours le chemin que même l’œil du faucon ne voit pas (Job 28.7); le Seigneur leur ouvre une voie même à travers les grosses eaux; il leur prépare un sentier même dans le désert.
Il a dit: «Ne soyez pas comme un cheval ou un mulet sans intelligence… Je te montrerai la voie que tu dois suivre» (Psaume 32.9, 8). Voici le secret du repos, de la paix, de la prospérité et du succès spirituel: rester dans les voies de Dieu, savoir qu’elles sont justes et qu’il conduit son enfant un pas après l’autre. Quand le chrétien demeure dans cette attitude, le merveilleux plan de Dieu se dévoile dans toute la clarté de son amour qui en connaît la fin depuis le commencement.
Deutéronome 32.3-4; 1 Rois 2.1-4; 2 Chroniques 17.3-6; Psaume 25.8-15
3 FÉVRIER
«David reprit courage en s’appuyant sur l’Eternel, son Dieu.»
1 Samuel 30.6Le début du verset nous dit que David était «dans une grande angoisse, car la troupe parlait de le lapider». Tout était contre lui, il avait tout perdu. Le présent était fait d’adversité, et l’avenir n’offrait aucun espoir. Mais, parce que David a repris courage en s’appuyant sur l’Eternel, celui-ci est intervenu, et son enfant a tout recouvré.
Vous qui êtes dans une grande angoisse, dans la lutte, harcelé(e) par l’ennemi de tous côtés, tenté(e) d’abandonner la partie, porté(e) à regarder à droite et à gauche, reprenez courage en vous appuyant sur l’Eternel, votre Dieu!
N’essayez pas de remédier vous-même à votre situation avant d’avoir reçu de lui tout le secours qu’il a préparé pour ce moment précis de votre vie. Ne vous laissez pas gagner davantage par des pensées noires, ne vous laissez pas écraser encore plus en vous renfermant en vous-même. N’attendez pas, mais appuyez-vous sur l’Eternel, votre Dieu!
Cela revient à dire: «Revenez à la source, à votre point de départ avec votre Sauveur.» Souvenez-vous des promesses sur lesquelles sont basées votre vie et votre vocation, et par lesquelles elles ont été engendrées. Il ne peut se renier lui-même, même si nous sommes infidèles.
Venez donc à l’écart, laissez toutes vos préoccupations pour reprendre courage en lui. Et, quand l’épreuve aura fait son œuvre, vous en sortirez épuré(e) comme l’or; comme David, vous recouvrerez tout.
Le monde a besoin de vies qui connaissent cette sorte de courage, de vies qui glorifient Dieu ainsi et qui puissent aider ceux qui sont dans la détresse. Et, avec David, vous pourrez chanter: «Tu es mon secours, et je crie de joie à l’ombre de tes ailes. Mon âme est attachée à toi. Ta main droite me soutient» (Psaume 63.8-9).
«Quand mon âme était abattue en moi, je me suis souvenu de l’Eternel, et ma prière est parvenue jusqu’à toi.»
Jonas 2.8
Qui n’a pas fait l’expérience de ce sentiment d’abattement? Est-ce au moment d’une épreuve douloureuse, de la perte subite d’un bienaimé, que l’on expérimente quelque chose des termes inspirés de cette prière de Jonas? Nous n’avons plus de force, nous défaillons, mais nous nous souvenons de l’Eternel, et de notre faiblesse même jaillit une prière qui monte jusqu’au trône de la grâce.
Est-ce l’obscurité et la puissance des ténèbres qui semblent nous envelopper de tous leurs effets mortels? L’esprit, l’âme et le corps sont abattus, sans force de résistance. Mais nous nous souvenons de l’Eternel, notre prière perce les épais nuages et parvient jusqu’à lui. Est-ce le doute, la tentation, la perplexité tenace, les inquiétudes et les craintes? Notre âme n’a plus de ressort, plus d’énergie, ses capacités se paralysent. Mais nous nous souvenons de l’Eternel, et nos soupirs parviennent jusqu’à lui.
Ou bien est-ce la fatigue physique, le surmenage, parce que nous sommes réellement à bout de forces? Mais nous nous souvenons que l’Eternel a dit: «Il donne de la force à celui qui est fatigué et il multiplie les ressources de celui qui est à bout. Les adolescents se fatiguent et s’épuisent, les jeunes gens se mettent à trébucher, mais ceux qui comptent sur l’Eternel renouvellent leur force» (Esaïe 40.29-30).
Ce que l’Esprit de Dieu décrit en termes si réalistes dans notre texte est l’expérience de nombreux enfants de Dieu qui désirent de tout leur cœur le glorifier et s’efforcent de vivre une vie qui lui soit agréable. Le Seigneur permet pour eux cette épreuve qui leur révèle ainsi la puissance de la prière. Si leur âme défaille, leur Seigneur, lui, n’est pas défaillant! Il règne dans la vie sur son trône de gloire en puissant vainqueur de l’ennemi. Il est le libérateur de l’esprit, de l’âme et du corps de ses enfants. Il nous fait connaître la puissance de sa résurrection, et nous disons, comme Jonas à la fin de sa prière: «Je t’offrirai des sacrifices avec un cri de reconnaissance, j’accomplirai les vœux que j’ai faits. Le salut vient de l’Eternel» (Jonas 2.10).
Psaumes 42.1-12; 69.1-19; 73.13-18; 138.3
Mars
Impression de l’intérieur, puis de la couverture d’un Nouveau Testament.
Il y eut de petits dons, même de très petits dons qui représentaient pour Dieu «la pite de la veuve» et qu’il préfère à ces dons qu’autrefois les gens riches donnaient de leur superflu au trésor du temple… Il y eut de grands dons, venant au moment précis où leur nécessité était urgente, et qui furent inspirés par une consécration et une humilité entièrement dignes du sanctuaire. Au moment où le produit des ventes s’accumulait en France et où les lenteurs du clearing faisaient que de grosses sommes étaient dues à nos imprimeurs, un chrétien désirant garder l’anonymat envoya un chèque de 50’000 francs suisses qui fut immédiatement transmis à Berne (lieu des impressions) et permit que le flot de la Parole de vie continuât sans interruption. Un seul verset de la Bible accompagnait le chèque, révélant quelque chose des sentiments qui l’avaient inspiré: 2 Samuel 23.16, ce passage qui décrit comment David, ayant en main l’eau du puits de Bethléhem que trois hommes vaillants étaient allés chercher au péril de leur vie, ne voulut pas la boire, mais la répandit devant l’Eternel. Combien sacrés sont de tels gestes! Un jour, un petit garçon de cinq ans frappa à la porte du bureau du directeur de l’Ecole biblique. Il apportait deux pièces de cinq centimes.
«C’est pour la Bible, dit-il, j’ai vendu des fleurs!» La simplicité de cet enfant avait quelque chose d’émouvant, et son don fut une vraie joie.
Le lendemain matin, un don anonyme de 5000 francs parvenait à l’Ecole biblique pour le fonds. Et c’était justement au moment du besoin. Ces deux dons, également précieux aux yeux de Dieu, ont déclenché un courant de prière et de reconnaissance. Et Dieu a su comment bénir les donateurs.
«Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha et fit route avec eux.»
Luc 24.15
Ce récit décrit fidèlement la vie de beaucoup de disciples qui voudraient être de vrais chrétiens, semblables à celui dont ils portent le nom, mais auxquels il manque ce que seule la résurrection donne: la présence du Ressuscité dans leur vie, transformant tout et y amenant tout ce que signifie la résurrection. Il y a encore tellement de ce «parlant et discutant» parmi ses disciples contemporains! Leur cœur n’est pas encore vraiment ouvert, et, par conséquent, ils sont exposés au négatif qui vient du dehors ou du dedans. Leur esprit n’est pas encore entièrement livré, et ainsi se laisse influencer par d’autres esprits, d’autres pensées que celles de Dieu. Que de temps perdu par les disciples qui parlent et discutent, d’une façon qui n’est pas toujours agréable à Christ!
Mais pour nous comme pour ces disciples-là, il arrive un moment où le Seigneur Jésus lui-même, connaissant notre besoin, s’approche et fait route avec nous. Dès lors, tout est changé; une nouvelle vie commence. A son contact, notre cœur enfin s’ouvre pour lui et aussi pour les autres; un état spirituel entièrement nouveau commence. Notre esprit se livre à lui et entre en communion avec lui et ce que donne sa résurrection; notre cœur «lent à croire» commence à «brûler en nous», et notre esprit «sans intelligence» spirituelle reçoit ce qui lui manque. Nous devenons canaux et témoins de lui et de sa résurrection. Plus de temps perdu en conversations sans intérêt, en discussions inutiles, et surtout plus de distance entre nous et notre Seigneur.
Sa présence amène une vie nouvelle, un soulagement, un repos divins. Il demeure en nous par son Esprit, et ce défenseur est quelqu’un qui se charge de nos soucis et nous assiste comme il sait le faire. Quand il s’approche de nous, nos conceptions changent; il calme les tempéraments qui en ont besoin et il vivifie ce qui était passif et endormi.
Enfin «il entra pour rester avec eux». Ainsi la résurrection de Jésus-Christ trouve des vies par lesquelles elle se prouve et se manifeste, et le monde le voit et croit.
«Priez pour nous afin que la parole du Seigneur se propage et soit honorée comme elle l’est chez vous.»
2 Thessaloniciens 3.1
Voilà comment nous devons prier les uns pour les autres. Nous savons que cette prière est conforme à la volonté de Dieu et, par conséquent, qu’elle est efficace. Quand il en est ainsi, nous savons que Dieu exauce, car il est écrit: «Nous avons auprès de lui cette assurance: si nous demandons quelque chose conformément à sa volonté, il nous écoute» (1 Jean 5.14). Il y a des prières que nous savons être conformes à sa volonté, des chemins que nous savons être les siens. Et quand notre vie et notre service sont dans l’orbite de cette volonté, nous avons l’assurance qu’il exauce nos prières. La Parole qui doit «se propager» (littéralement «courir») est, dit l’apôtre, celle du Seigneur Jésus. Cela revient à dire que, si nous écoutons la Parole, c’est comme si nous l’entendions parler luimême quand, autrefois, il «allait de lieu en lieu en faisant le bien» (Actes 10.38). Celui qui répand sa Parole suit ses traces, apprend ses attitudes et s’attend aux mêmes fruits, aux mêmes résultats! Soyons pénétrés de cette pensée: la Parole que nous répandons est celle du Seigneur Jésus, sa voix même, celle de l’Auteur du Livre! De quelle dignité ce seul fait ne revêt-il pas notre action de diffusion de la Parole! Quelles possibilités, quel rafraîchissement et quelle inspiration dans ce travail!
Faire que la Parole du Seigneur coure, c’est veiller à ce qu’il n’y ait jamais stationnement ou stagnation, mais toujours progrès, avance et offensive. Maintenir cette course veut aussi dire éviter les chemins d’à côté, les déviations hors de la ligne droite, l’accaparement, les méthodes incompatibles avec l’Esprit de Christ.
Dans la mesure où la Parole du Seigneur progresse et prévaut, nous devons veiller à ne pas être affectés par l’opposition des principautés spirituelles contemporaines qui résistent aux conquêtes du livre divin. Cette course en avant n’est-elle pas tracée au milieu du royaume des ténèbres? Revêtons toutes les armes de Dieu dans ce bon combat de la foi! Le maintien du témoignage vivant, quand il est bien compris, se fait à ce prix. Prions, agissons! Que sa Parole soit honorée!
Actes 12.24; 19.20; 1 Thessaloniciens 1.8; Colossiens 4.3
1 Rois 17.4
Elie, un homme «de la même nature que nous» (Jacques 5.17), souffrait à la fois de la famine dans le pays et de la guerre spirituelle entre les puissances du ciel et de l’enfer. Pourtant, il a contrôlé la situation par ses prières. Il n’a pas essayé de se soustraire aux difficultés dont tous souffraient: il était un homme de sa génération. Mais le Seigneur le protégeait, parce qu’il faisait sa volonté et était fidèle à sa vocation difficile.
Et voici, d’en haut vient l’ordre qu’il aille se cacher au torrent de Kerith… car «c’est aux corbeaux que j’ai ordonné de te nourrir là».
Un torrent… en temps de famine! Un corbeau… comme messager et moyen employé par Dieu pour nourrir son enfant! Si Elie avait raisonné selon sa sagesse propre, il aurait hésité à suivre cet ordre; il n’aurait pas opté pour ces moyens-là. Mais Dieu choisit les choses qui n’existent pas pour accomplir ses plans et glorifier son saint nom. Il sait faire jaillir des sources dans le désert, et il sait employer toute chose pour bénir et secourir ceux qui lui sont fidèles. Ce corbeau vorace dont la nourriture est précisément le pain et la viande est aux ordres du Créateur. Plus encore, le corbeau n’est-il pas un des oiseaux impurs signalés dans Lévitique 11? Mais Dieu est maître de ses voies, au-dessus de toute routine et de toute habitude ou forme. En temps de famine et d’apostasie, il choisit ce qu’il veut et qui il veut pour accomplir ses plans, et son choix est souvent un défi lancé à la sagesse humaine comme à la religion morte et traditionaliste.
Mais notre méditation d’aujourd’hui vous concerne personnellement; elle s’adresse à vous qui, là où vous êtes, devez affronter un «Achab» et souffrez de la famine, spirituellement parlant. Dans de telles circonstances, il y a un torrent auquel il faut boire pendant la marche (Psaume 110.7). En temps de famine, les courants du fleuve «réjouissent la ville de Dieu» (Psaume 46.5). Et quand les ressources tarissent, quand les moyens habituels font défaut, écoutons la Parole qui dit: «C’est aux corbeaux que j’ai ordonné de te nourrir là.» Dieu est derrière les circonstances, au-dessus des difficultés. Seulement, comme Elie, tenons-nous dans la présence de l’Eternel!
«C’est aux corbeaux que j’ai ordonné de te nourrir là.»Psaumes 33.18-22; 46.1-12; 121.1-8
«Même si l’Eternel faisait des fenêtres au ciel, une telle chose ne pourrait pas se produire!»
2 Rois 7.2
Fenêtres dans le ciel! Fenêtres… ce mot parle de nos limitations, de nos petites demeures, et le ciel parle de l’infini. Dans le récit sacré, l’officier qui parle ainsi montre son incrédulité. Ce même mot n’a-t-il pas aussi son message pour notre incrédulité?
Sommes-nous aussi devant un «impossible»? Au lieu de nous incliner devant lui dans le découragement et le doute, sachons que Dieu peut ouvrir des fenêtres dans ce ciel qui nous paraît fermé. La foi sait que, pour lui, tout est ouvert, ouvert sur ses faibles enfants qui luttent ici-bas.
Dans le Psaume 102.20-22 nous lisons que l’Eternel regarde sur la terre, du haut de sa demeure sainte, pour écouter les gémissements des prisonniers et pour les délivrer, afin qu’ils proclament le nom de l’Eternel et ses louanges. Toutes nos circonstances lui sont connues; oui, il y a des fenêtres dans le ciel. Il ne nous abandonne pas, il ne nous quitte pas des yeux. Et nous qui sommes écrasés de soucis, chargés de perplexités, regardons en haut!
Il nous est dit, à propos d’Etienne, qu’ayant les yeux fixés vers le ciel il a vu la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu (Actes 7.55). Au lieu de nous attacher à ce qui trouble, au lieu de nous laisser encercler par les ténèbres et arrêter par la difficulté, regardons en haut, à celui qui est à la droite de Dieu, le lieu de la puissance et des ressources!
Il sera avec nous toujours, et partout où nous sommes dans la ligne et le chemin de sa volonté. Les caractéristiques de ce chemin sont variées; il comprend des joies et des tristesses, des épreuves et des victoires. Dieu met à l’épreuve notre foi en permettant des circonstances qui exigent l’emploi de la foi. Ne le décevons donc pas! Ayons les yeux fixés vers le ciel.
Y a-t-il des fenêtres dans notre ciel? Sachons voir Jésus couronné de gloire et d’honneur… établi sur les œuvres de ses mains, toutes choses sous ses pieds. Alors, tout est possible. Quand l’Eternel fait des fenêtres dans le ciel, quelque chose «se produit»! Et, comme dans le récit biblique, il y a délivrance et même abondance.
Psaumes 34.16-18; 42.6; 85.10
Manne du matin
Hugh E. AlexanderBesoin d’être encouragé(e) et stimulé(e) dans votre foi?
A la fois évangéliste et enseignant, fondateur de plusieurs œuvres chrétiennes inscrites dans la durée,
Hugh Edward Alexander a fait preuve d’un grand dynamisme et d’un engagement extraordinaire. Quel était donc son secret? Découvrezle en vous penchant chaque jour sur la réflexion que lui a inspirée un texte biblique et sur les passages associés. Vous trouverez aussi dans ce recueil un aperçu du service de l’Evangile vécu au sein de la Société Biblique de Genève La Maison de la Bible, dont il est le fondateur.
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ISBN 978-2-8260-3567-1