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L’actualité de la place financière

client final, grâce à une combinaison de certains partenaires et des bases de données distribuées (et non plus blockchain), peuvent être partagées avec l’ensemble des acteurs et intermédiaires prenant part au processus de distribution. Les opérations de réconciliation sont communes à tous les acteurs. Cela évite à chacun de devoir mener ces opérations de son côté. On peut dès lors réduire considérablement la complexité liée à une démarche d’investissement. Cela n’est pas anodin. Récemment, dans le cadre du recrutement de jeunes universitaires, nous avons posé la question de leur intérêt à l’égard d’une démarche d’investissement. Lorsqu’on leur a demandé s’ils avaient déjà investi dans des fonds, beaucoup ont répondu négativement, soulignant que cela était trop complexe. Ces mêmes universitaires ont préféré investir dans les cryptos, plus directement accessibles.

Comment décririez-vous la proposition de valeur de votre plateforme ?

Tout d’abord, la blockchain permet un gain d’efficacité opérationnelle et contribue à la réduction des coûts. Surtout, elle permet de gagner beaucoup de temps. Plusieurs opérations peuvent être réalisées de manière simultanée, et plus uniquement les unes à la suite des autres. Au-delà de cela, le modèle permet d’envisager de nouveaux services, et ce grâce à une meilleure compréhension des attentes des clients par l’ensemble des acteurs. Avec une approche traditionnelle, comme nous l’évoquions, le gestionnaire d’actifs ne dispose pas d’une connaissance approfondie du client final. Souvent, il ne sait pas qui il est. La blockchain et les bases de données distribuées logées dans le cloud permettent à tous les acteurs d’accéder au même niveau d’information. Cela doit permettre au gestionnaire d’envisager la création de produits plus en phase avec les attentes de l’investisseur final, de pouvoir proposer des approches plus personnalisées. L’asset manager, grâce à la tokénisation des actifs au niveau de la blockchain, peut aussi envisager de nouveaux canaux de distribution, à travers des banques numériques ou des plateformes cryptos.

Blockchain

Le projet FundsDLT a été initié en 2016 par la Bourse de Luxembourg et Fundsquare. En 2017, l’initiative a permis d’opérer la première souscription de fonds sur blockchain au monde. En avril 2020, FundsDLT devient une société commerciale à part entière, détenue par des acteurs majeurs de l’industrie : Clearstream, Credit Suisse Asset Management, la Bourse de Luxembourg et Natixis Investment Managers. La société compte actuellement près d’une quarantaine de collaborateurs et affiche des ambitions de développement importantes en Europe et au-delà. Son siège social est à Luxembourg. La société est déjà présente en France.

Certains intermédiaires, avec cette technologie, pourraient ne plus avoir de raison d’être ?

Nous ne prônons pas la désintermédiation. Nous pensons qu’au sein de la chaîne de valeur, chacun a un rôle à jouer, une expertise à faire valoir. Cependant, au regard des obligations auxquelles chacun doit répondre, les intermédiaires consacrent parfois beaucoup de temps à des choses pour lesquelles ils n’ont pas de valeur ajoutée. Un conseiller en investissement, proche de l’investisseur, aura toujours une raison d’être. Le temps qu’il ne passe pas sur des aspects administratifs, il peut le consacrer à l’écoute de ses clients.

En s’appuyant sur la blockchain, les possibilités qu’offre la technologie en matière d’automatisation ne risquent-elles pas de rendre certaines fonctions obsolètes ?

Certaines fonctions, au niveau du backoffice, pourront être entièrement automatisées grâce à la technologie. C’est évident. Mais c’est une bonne chose pour l’ensemble de l’industrie. À l’avenir, les acteurs n’auront plus qu’à gérer ce qui ne va pas, les exceptions qui pourraient survenir au cœur de la chaîne de distribution. Si certaines fonctions pourraient disparaître, de nouvelles opportunités vont aussi émerger dans l’objectif de mieux servir l’investisseur final.

La plateforme FundsDLT, demain, pourrait-elle devenir une infrastructure de distribution paneuropéenne ?

C’est l’ambition à long terme. Les perspectives, en outre, ne se limitent pas au marché européen. Il y a un intérêt pour la technologie qui émane notamment d’Asie. Toutefois, les défis sont nombreux. Actuellement, le marché européen est encore fragmenté, avec des divergences au niveau des réglementations entre pays qu’il nous faut pouvoir appréhender, en adaptant parfois la plateforme à certains marchés, mais le cœur reste identique. Nous sommes là pour soutenir le changement, accompagner les acteurs en créant des solutions nouvelles. Il s’agit de protéger l’investisseur, de réduire les coûts, d’améliorer les processus…

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