catherine seher

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catherine seher

catherine seher

Gilles Naudin Galerie Paris

Gilles Naudin Galerie Paris


en couverture Sous l’arbre

80 x 80

cm




catherine seher

PrĂŠface Huguette HĂŠrin-Travers

Gilles Naudin Galerie Paris


Š Armel Leroy


Catherine Seher

« Dis-moi, ton cœur, parfois, s’envole-t-il, Agathe ?... » Baudelaire Il est toujours possible de décider d’avoir recours à la chronologie à propos d’une œuvre et ainsi déterminer des évolutions, des paliers… S’agissant des peintures de Catherine Séher, ce choix manquerait totalement de pertinence. Les premières toiles et dessins exposés portent déjà les grandes options – explicites ou en filigranes – de l’artiste. Une alchimie, une oscillation entre l’incertitude, le suspens et cette façon d’être au monde assumant un indéniable défi que seule l’enfance osera susciter. La personne de premier plan est souvent une fille, une petite fille parfois dans sa fragile apparence, touchée par cet air de gravité qui lui appartient en propre ; rien de naïf ou de puéril, en effet, le sourire retenu, le regard ténébreux affrontent l’espace qui la sépare des autres. La sévérité de l’enfant est comme tamisée par des esquisses de gestes presque imperceptibles : l’avancée d’une jambe, le repli d’un bras, le mouvement d’un tissu… L’enfance n’est plus l’enfance depuis longtemps et par exemple telle enfant laisse pendre un bouquet dont elle voit mal la nécessité ; sa timidité, son malaise sont déposés dans ce geste de dérision ; elle assume son ennui, sa maladresse, sa perplexité devant le monde… Parfois, yeux insolents, bouche maquillée elle affiche son caprice, comme elle en a décidé ; alors émerge la force d’un tumulte. Ailleurs, un regard nous prend à témoin, nous saisit dans sa tentative de repousser une menace dont on n’a nul besoin de constater la matérialité. Il faut fuir, c’est tout ; fuir sans se perdre, cela se peut sur une monture blanche et duveteuse. La chevauchée n’élude pas la peur qui affleure – immanquablement. Par son pouvoir de l’ellipse, de la suggestion, Catherine Séher réussit à circonscrire l’émoi, la crainte, l’ambivalence, la confusion... L’élément de confiance vient de l’animal mystérieux, d’une flaque de lumière ; dans tel autre tableau il surgira d’une tache claire, d’un éclair de bleu strident, d’un fil éclatant qui s’étire et zigzague et juste au bord du tableau, il y aura quelque chose de l’incertitude, du besoin d’élucidation qui nous retient. Si elle est de face l’enfant traverse le temps et aussi nos regards un peu gênés qui nous enjoignent alors de nous arrêter sur la robe flottante, diaphane ; elle, est déjà loin. Nous sommes rêveurs devant un tournoiement de tissus. Une envolée de matières vaporeuses qui se mêlent spontanément à l’environnement naturel ; oui, robes diaphanes, ou dansantes, elles flottent, s’approprient les mouvements les plus subtils et les restituent. Leurs palpitations sont empreintes de douceur et aussi de cette esquisse chorégraphiée qui les font virevolter. Des marcheuses – visages pris dans des enroulées d’écharpes – semblent avancer en connivence, et hasardeusement contre le vent… Il n’y a pas de rupture à proprement parler entre le paysage et la personne ; en somme, toute fonctionne comme si l’arrière-plan affranchi revendiquait un autre statut. Pas un décor ni un fond arbitraire, mais une force souple, mobile, sachant aussi bien s’abstraire que converser… Ainsi une série avec son côté bord de mer, les vêtements, les chevelures se déploient en éléments du paysage, le vent est écharpe et enturbanne les embruns, les chemins, les rochers. Sous un ciel lourd, la bouche d’une grande enfant profère un cri de mouette ; des vagues s’en vont comme une réminiscence habitée de la Côte d’Opale, quand le ciel et la plage sont à l’unisson, lamés de brun-bleu.


Chez Catherine Séher aucun désir d’arrêter notre regard, bien au contraire, elle autorise la recherche intime, vagabonde. Seul-e devant le tableau, l’impression de prendre des risques est forte. Il y a de l’audace, de l’affront sans vergogne dans les portraits de profils qui affirment : je suis là, quoi que vous en pensiez ; je suis là, je regarde loin, ailleurs. Les dessins d’ailleurs exposent plus explicitement encore le désir de ne pas céder aux affres du temps. Il y a une forme inédite de l’urgence assumée dans ces stupéfiants dessins, les silhouettes – coudes au corps – révèlent une touchante et étrange gémellité, ou la maîtrise de la solitude. Les titres nous indiquent un espace de mystères, de rêves – clés pour l’entrée dans de nouvelles et étranges contrées – à l’instar de l’écriture ; il ne s’agit pas de contes pour enfants, mais de la puissance de création qui naît de l’enfance, dès l’enfance et porte son devenir. Autant de suggestions de sensations, de couleurs, d’intermittences et tout ce qui invente des ombres ou des éclairs fugaces, que pourtant nous retenons, par une troublante complicité. Dans les palpitations du temps, des matières et de ces présences si souvent féminines, libertaires qui d’emblée refusent la condescendance ou l’apitoiement peut alors se libérer ce souffle qui ne laisse jamais place aux masques triviaux de l’indifférence ou du mépris. La force de Catherine Séher est dans cette capacité d’appréhension – au sens premier du terme - des émotions les plus ténues, qui surgissent à la fois intenses et fugaces, toujours renouvelées ; dans ce parcours de saisissement, de méditation aussi, ce qui nous étreint, nous fascine est à l’aune de chaque regard que signent l’exigence, la grâce, la pudeur. « Dis-moi, ton cœur, parfois, s’envole-t-il, Agathe ? » Baudelaire (Moesta et Errabunda)

Huguette Hérin-Travers

Après un premier roman remarqué, Coquelicots Varsovie, bouleversant d'intensité et de pudeur, Huguette HérinTravers, par sa plume trempée dans l'urgence et le désir d'écrire l'insaisissable, la déraison, les dénis, la fêlure, conduit son lecteur dans un singulier labyrinthe littéraire. Qu'il est bon et glaçant de s'y perdre. Virginie Guiraud, revue Europe A paraître : La Modestie du monde Huguette Hérin-Travers participe régulièrement aux chroniques littéraires de la Revue Encres de Loire

Sans titre

30 x 25

cm


7


8

Peine et magie

73 x 60

cm


9


10

L’orage

73 x 60

cm


La mitaine rose

73 x 60

cm

11


12

Et le silence

100 x 100

cm


13


Un murmure s’élève et fait entendre la lecture d’une lettre.

Catherine Plassart

14

Couleur de paille

130 x 97

cm


15


16

Sans titre

30 x 25

cm


Sans titre

30 x 25

cm

17


18

Les vagues

146 x 114

cm



20

La forêt bleue

116 x 89

cm


21


22

Une reprĂŠsentation

30 x 40

cm



24

Confusion

116 x 89

cm


Dans un rĂŞve

116 x 89

cm

25


Comme un murmure de ruisseau...

GĂŠrard Gamand

26

Etreinte

90 x 90

cm


27


28

Sur la bouche

92 x 73

cm


29


30

La soirée

30 x 30

cm


Entre deux 30 x 30 cm Une si petite personne

25 x 25

cm

31


Pas faite, défaite, la figure se fragmente à mesure qu’elle se rebiffe. Que va-t-il en rester ? Thierry Delcourt

32

Regardez-la

100 x 100

cm


33


34

Dans les poches

100 x 100

cm


35


36

Cavalier bleu

100 x 100

cm


37


38

Sans titre Sans titre

30 x 25 30 x 25

cm cm


Sans titre

40 x 40

cm

39


40

Pique-nique

146 x 114

cm


41


42

Dans le bois

130 x 130

cm


43


44

L’escarpin rouge

116 x 89

cm


45


46

Les cheveux rouges

100 x 100

cm


47


48

Sans titre

30 x 25

cm


49


Quand le soleil s’absente, que la nuit accélère…

Gilles Naudin

50

La ligne bleue

100 x 81

cm


51


52

Sans titre

25 x 25

cm


Sans titre

25 x 25

cm

53


Diplômée de l'école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris Expositions personnelles 2012

Galerie GNG, Paris Lille Art Fair, avec la Galerie GNG Galerie Picot-Leroy, Morgat, presqu’île de Crozon Art Karlsruhe, Allemagne, avec la Galerie GNG

2011

Galerie LBL, La-Flotte-en-Ré Art Karlsruhe, Allemagne, avec la Galerie GNG Galerie Art 4, Caen

2010

Galerie GNG, Paris Galerie Picot-Leroy, Morgat, presqu’île de Crozon Galerie EnAparté, Limoges

2008

Galerie Art 4, Caen Galerie du Cardo, Reims Galerie au delà des apparences, Annecy Lille Art Fair, avec la Galerie au delà des apparences Galerie Ovadia, Nancy

2007

Galerie au delà des apparences, Annecy Galerie Picot-Leroy, Morgat, presqu’île de Crozon Galerie Art 4, Caen Galerie Jean-Pierre Delage, Saintes Arte Grenoble, avec la Galerie au delà des apparences

2006

Galerie Picot-Leroy, Morgat, presqu’île de Crozon Galerie Joëlle Possémé, Paris Galerie Jean Pierre Delage, Saintes Art et Espoir, Hôpital Necker, Paris

2005

La Galerie, Hossegor Galerie Village d’Artistes, Rablay-sur-Layon Home Art, Perros-Guirec Bibliothèque Robert Desnos, Montreuil Salons d’art contemporain

2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005

Salon de mai, espace Commines, Paris Salon de mai, espace Commines, Paris Salon de mai, espace Commines, Paris Salon de mai, espace Commines, Paris Miac Puls’Art, Le Mans MAC 2006, Paris Biennale d’art contemporain, Champigny MAC 2005, Paris - les 5 artistes nominés par le magazine Azart Miac Puls’Art, Le Mans Art Metz, foire internationale d’art contemporain, Metz Presse Portrait de 9 pages dans le n° 27 (juillet - août 2007) du magazine Azart


Préface Huguette Hérin-Travers Maquette Gilles Naudin Maïwenn Cudennec Bruno Cigoi

Achevé d’imprimer sur les presses de Stella Arti Grafiche, Italie, en Mai 2012 contact stellarte@me.com

ISBN 978-2-9537576-1-3

© 2012 Gilles Naudin Galerie Paris

3, rue Visconti - 75006 Paris + 3 3 ( 0 ) 1 4 3 2 6 6 4 7 1

w w w . g a l e r i e g n g . c o m


Sans titre

30 x 25

cm


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Gilles Naudin Galerie Paris


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