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Grand témoin, Valérie Spaëth

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Geneviève Zarate

Geneviève Zarate

Franchir les frontières avec Louis Porcher. Fragments d’une rencontre

Valérie SPAËTH

Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 DILTEC EA 2288 Université Sorbonne Paris-Cité

« Tout ce qui est facile à enseigner est inexact… » (Bachelard, 1940/2012, p. 25)

Je souhaiterais ici rendre hommage à Louis Porcher en proposant une réflexion libre sur une rencontre et une relation marquées par la constance, la pudeur, la réserve, la chaleur et la profondeur, mais qui se révèle au mieux dans le thème du franchissement des frontières. Je ne saurais pourtant commencer sans évoquer le sourire de Louis Porcher, ses yeux brillants et sa voix juvénile qu’un déjeuner annuel, dans un bon restaurant qu’il prenait toujours soin de bien choisir, me donnait l’occasion de retrouver. Ces échanges étaient marqués par un grand respect mutuel et les mots étaient choisis. Impressionnant, bienveillant envers moi, suspendant tout jugement quand il pouvait être féroce envers d’autres. C’était un véritable intellectuel – c’est bon de le noter dans des temps où l’université semble les combattre – et nos échanges entremêlaient les vies et des discussions sur des auteurs découverts ou déjà aimés, sur les livres lus.

Le souhait est ici de montrer comment Louis Porcher, en tant que directeur de thèse, amenait à franchir toutes sortes de frontières. C’était un passeur et un créateur à la fois. Son engagement pour les vaincus, son travail pour la démocratie, sans aucune complaisance démagogique, son exigence méthodologique et sa capacité à être dans l’institution pour la dérouter et la transformer marquent une trajectoire remarquable.

1. UN « NOO-MAÏEUTICIEN »

Pour commencer ce cheminement dans la mémoire d’une relation, il est nécessaire de l’historiciser, c’est-à-dire de la reconstruire à partir d’éléments saillants de deux vies au moment d’une rencontre placée certes sous le sceau de l’université, mais d’emblée marquée par la thématique de la frontière.

Le terme de « noo-maïeuticiens » (accoucheurs d’esprit) paraît le plus approprié pour désigner ce genre de guides dans la recherche qu’ont été, avant Louis Porcher, le latiniste Guy Serbat et l’étruscologue Alain Houis, avec qui j’avais réalisé, à Paris 4, mes deux premiers vrais travaux de recherche. Avec eux, Louis Porcher a joué le

rôle d’un accoucheur de la personnalité dans la recherche. Mais cela n’était rendu possible que parce qu’il pensait la recherche a priori sans frontières disciplinaires. La passion de la lecture qui l’animait et l’anti-dogmatisme qui le caractérisait ne pouvaient qu’aller contre toute forme de « gouroutisation » ou d’inféodation. Sa capacité à produire de la transgression a porté tous ses fruits.

1.1. ETHNOCENTRISME SCIENTIFIQUE ET NATIONALISME MÉTHODOLOGIQUE

Il faut revenir aux positions scientifiques de Louis Porcher pour comprendre la manière dont il formait ses étudiants en DEA contre quelque positivisme que ce soit, en faisant émerger chez eux des postures phénoménologiques, dont Bachelard était le modèle. Mais dans un domaine comme le français langue étrangère (FLE), cette posture amenait nécessairement à objectiver les formes d’ethnocentrisme de nos pensées. De fait, il prémunissait les étudiants capables de l’entendre contre le piège du nationalisme méthodologique tel qu’A. Appadurai (2001) ou U. Beck (2007) le mettront en évidence quelques années plus tard.

1.2. UNE PHILOSOPHIE DE L’ACTION : ENGAGEMENT POUR LES ENFANTS DE MIGRANTS

Le point de départ de cette réflexion est constitué en partie par l’ensemble de l’action menée par Louis Porcher envers les migrants et les enfants de migrants, c’està-dire, les vaincus, les oubliés, les fragiles au sens qu’en donne W. Benjamin (1940). Ils représentent les figures radicales de la frontière et de l’altérité. L’actualité de cette question ne peut qu’être relevée ici si l’on s’en tient aux chiffres fournis par le rapport annuel du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) fin 2015 et qui compte 21,3 millions de réfugiés dans le monde1 .

L’engagement de L. Porcher pour la question de l’éducation et la scolarisation des migrants et des enfants de migrants constitue une philosophie de l’action et de l’éducation inédite en Europe à la fin des années 1970, dans le sens qu’il va favoriser, d’une part, l’émergence d’un questionnement intellectuel et scientifique didactique et, d’autre part, une institutionnalisation de la question des migrants.

On rappellera ici quelques éléments bibliographiques de L. Porcher2 qui permettent de retracer cette philosophie qui va s’inscrire progressivement, notamment grâce à son engagement au cœur de la politique linguistique éducative européenne :

1976 :

– Questions réponses sur la scolarisation des enfants de travailleurs migrants

1. Global trends. Forced displacement in 2015. The UN Refugee Agency. En ligne : www.unhcr. org\576408cd7 2. Je remercie F. Barthélémy qui a constitué cette recension bibliographique.

1978 :

– « Des migrants confrontés au français » – « La scolarisation des enfants de migrants en France » – Pour la formation des travailleurs migrants – « L’enseignement du français aux enfants de travailleurs migrants » – « Identification des besoins langagiers des travailleurs migrants en France »

1979 :

– « L’éducation des enfants de migrants : une pédagogie interculturelle sur le terrain » – « L’enseignement de la langue du pays d’accueil aux migrants adultes »

1982 :

– Identification des besoins langagiers des travailleurs migrants en France – Propositions pour la définition d’objectifs intermédiaires d’apprentissage du français à destination des travailleurs migrants

1984 :

– L’enseignement aux enfants migrants

Cet empirisme méthodologique impliqué dans la construction européenne fait aussi progressivement émerger des questionnements, des concepts plus larges qui fonderont aussi les horizons idéologiques et éthiques de la didactique des langues et du FLES3 .

L’ensemble de cette philosophie est bien résumé, par Louis Porcher lui-même en 2013, dans un billet de son blog qu’il intitule « Hospitalité ». Il importe ici de souligner l’ouverture philosophique vers Levinas : « Levinas, qui ne fait certes pas partie des fréquentations habituelles des tenants du français langue étrangère accorde une très large place, dans l’ensemble de sa philosophie pratique, au concept d’hospitalité. C’est lui qui nous a ouvert les yeux sur l’importance exactement décisive de ce mot (à condition qu’il ne reste pas qu’un mot) dans l’ensemble de notre quotidienneté et, en particulier, pour tout ce qui touche à nos relations avec “l’étrangeté” ou même “l’altérité”. […] Justement le concept d’hospitalité, d’accueil de l’autre, qui est, en vérité, moi-même, apparaît comme un recours. C’est l’antidote du découragement, une raison d’espérer, même “contre toute espérance”. Être ouvert, disponible, c’est dans les siècles des siècles, la voie la meilleure, la plus sûre, la plus gratifiante pour être heureux. » (daté au 16/06/2010) (Porcher, 2013, p. 47).

3. Cf. en 1981, L’interculturalisme et la formation des enseignants en Europe, et en 1998, avec M. Abdallah-Pretceille, Éthique de la diversité et éducation.

2. UN TÉMOIGNAGE : DE LA MAÎTRISE FLE À L’HDR (1988-2007)

La rencontre avec Louis Porcher constituait donc un dépassement des frontières. Le témoignage que représente modestement cet article voudrait à présent en préciser les contours et montrer comment s’est opérée la transmission de témoin, comment une rencontre peut réorienter une vie intellectuelle et professionnelle. En creux, ce témoignage en forme de parcours bio-scientifique met aussi en évidence un point de vue interne à Paris 3 sur la constitution même du champ FLES. Avec le recul des années, il apparaît clairement que cette rencontre existentielle et intellectuelle avec Louis Porcher a permis de faire germer et éclore d’autres rencontres purement livresques du côté de la philosophie (encore Levinas, 1978) et de l’histoire (N. Elias, éd. fr. 2010). Pour faire droit à l’idée de filiations intellectuelles, il faut cependant préciser que Geneviève Zarate, une autre actrice importante du domaine, y joue un rôle clef. Le parcours qui va ici être rapidement retracé de la maîtrise au doctorat, effectués sous la direction de Louis Porcher, exemplifie, à sa manière, la grande liberté que ce dernier laissait aux jeunes chercheurs avec qui il travaillait. On pourra y reconnaître à la fois son influence et la manière propre dont je me la suis appropriée.

2.1. L’ENTRÉE DANS LA RECHERCHE EN FLE ET PREMIERS QUESTIONNEMENTS DANS LE CHAMP

Il faut un début à toute histoire. C’est donc la maîtrise FLE soutenue en 1988 avec un mémoire intitulé L’anthropologie dans la revue Le français dans le monde qui joue ce rôle. Ce mémoire que Louis Porcher avait jugé excellent à l’époque, contient en germe l’ensemble des réflexions et des pistes de recherche qui vont se déployer ensuite jusqu’à l’HDR (habilitation à diriger des recherches) en 2007.

J’avais lu avec enthousiasme deux ouvrages de Louis Porcher, alors récemment parus, La civilisation (1986) et Champs de signes (1987). J’y avais trouvé des questions de recherche fondamentales pour mon travail autour d’un champ en émergence, le FLE, et la nécessité de s’interroger sur les questions de culture. Le choix de l’étude du traitement de la culture dans une revue comme Le français dans le monde signifiait clairement de suivre un chemin ouvert par Louis Porcher et l’ambition était d’apporter une contribution à l’élaboration de ce champ. Mais pour cela, il fallait passer et dépasser les frontières de la connaissance, car l’enjeu était tout autant d’ordre épistémologique que théorique ou méthodologique. Le séminaire de recherche de Louis Porcher avait été extraordinairement porteur pour tous ces points. J’y avais découvert des auteurs, directement ou indirectement, qui continuent encore de nourrir ma réflexion, mais par-dessus tout, je m’étais confrontée, pour la première fois dans ma vie de jeune chercheure, aux concepts que j’appris alors très vite à associer entre eux. Par exemple, les concepts bachelardiens de réalité feuilletée, d’obstacle et de rupture épistémologiques sont immédiatement attelés, voire exemplifiés, alors dans ma propre réflexion, à ceux de champ, d’habitus et de parole d’autorité issus de la

pensée de Bourdieu (1982). La découverte des notions de représentations et de mentalités portées par les travaux de P. Ariès (1979) et de M. de Certeau (1986) dans la nouvelle histoire constitue un choc intellectuel qui va entièrement réformer mes cadres de pensée. L’intérêt porté à la sociologie de la connaissance, qui s’exprime clairement dans ce travail de maîtrise par le choix de l’étude du Français dans le monde, s’appuie alors sur la lecture de la remarquable thèse d’A. Boschetti, Sartre et les temps modernes, parue en 1985 dans la collection « Sens commun » que dirigeait alors Bourdieu chez Minuit. C’était une des nombreuses lectures que Louis Porcher m’avait personnellement recommandées.

Finalement, la rigueur méthodologique de la table des matières, de l’appareil critique et de la bibliographie de ce mémoire de maîtrise sont exemplaires et sont encore aujourd’hui les marqueurs manifestes d’une initiation à la recherche réussie.

2.2. LE DEA : L’AFRIQUE, LES CONTEXTES ET L’HISTOIRE EN PERSPECTIVE

C’est avec le DEA, soutenu en 1990 sous le titre : La pédagogie en contexte africain dans la revue Le français dans le monde que le projet de recherche prend les contours de la thèse. L’exploration de la revue d’un point de vue idéologique m’avait amenée à poser la question de la quasi-absence du continent africain au moment de la création de la revue. Louis Porcher m’invite alors à me tourner du côté d’un ethnologue de l’éducation, Pierre Erny. Son article, « Un siècle de pédagogie en Afrique noire » (1972), me permet d’opérer une suture dans mon travail qui s’oriente alors clairement vers une démarche historicisante sur la constitution du champ du FLE en relation avec les questions de domination et de transformation politiques.

2.3. LE DOCTORAT : LE FLE ET L’HISTOIRE

Le doctorat, La formation du français langue étrangère : le paradigme africain et ses enjeux. De la colonisation (1880-1900) aux indépendances (depuis 1960), finalement soutenu en 1997 fait radicalement droit à une histoire historicisée. À l’époque, la question de l’histoire en FLE n’est pas du tout représentative du champ, surtout s’il s’agit d’une histoire qui remonte à l’époque coloniale. Seules l’histoire des méthodologies de C. Puren (1988) et l’histoire institutionnelle de D. Coste (1992 et 1994) ont véritablement droit de cité. Dans cette thèse, où ce sont clairement les cadres coloniaux et post-coloniaux qui fondent la recherche, la sociologie, l’histoire et l’anthropologie linguistique constituent les domaines de référence. Cela n’avait été rendu possible que par l’ouverture absolue d’un directeur qui faisait confiance à ses jeunes chercheurs. Ce sont donc déjà les concepts de variations d’échelles (Ricœur), de configurations sociales et d’habitus (Elias/Bourdieu), qui y sont dynamiques et mis au service d’une vision benjaminienne de l’histoire.

Dix années plus tard, en 2007, l’HDR : Théories, politiques et pratiques de la langue. L’enseignement du français : des colonies au français langue seconde (xixe -xxe siècles),

affirmera fortement dans le champ de la didactique du FLES un axe de recherche histoire et politiques de la diffusion du français.

Conclusion

Louis Porcher a été un infatigable passeur de frontières, disciplinaires, institutionnelles, personnelles. Son œuvre multiforme en constitue une forme originale et elle continue de nous interroger sur le temps présent. Son action envers les enfants de migrants frappe à la fois par sa précocité et par son actualité. Son approche sociologique et philosophique « impliquée » dans son temps nous invite une nouvelle fois à franchir les frontières et à nous affranchir du conformisme sociologique ou historique pour aller vers les vaincus et les opprimés de l’histoire (Benjamin, 1940). C’est plus que jamais d’actualité. C’est donc encore un privilège d’avoir marché dans les pas de cet homme-là…

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

■ APPADURAI A. Après le colonialisme. Les conséquences culturelles de la globalisation. Payot, Paris, 2001. ■ ARIÈS P. L’homme devant la mort. Seuil, Paris, 1979. ■ BACHELARD G. La philosophie du non. Essai d’une philosophie du nouvel esprit scientifique. PUF, Paris, 1940/2005. ■ BECK U. La condition cosmopolite et le piège du nationalisme méthodologique. M. Wieviorka (éd.) Les Sciences sociales en mutation. Éditions Sciences Humaines, Auxerre, 2007, pp. 223-236. ■ BENJAMIN W. Sur le concept d’histoire. Payot, Paris, 1940/2013. ■ BLOT B., MARIET F. et PORCHER L. Pour la formation des travailleurs migrants. Crédif-Didier, Paris, 1978. ■ BOSCHETTI A. Sartre et les temps modernes. Minuit, Paris, 1985. ■ BOURDIEU P. Ce que parler veut dire. L’économie des échanges linguistiques. Fayard, Paris, 1982. ■ CERTEAU (de) M. L’opération historique. J. Le Goff et P. Nora (éds.) Faire de l’histoire. I. Nouveaux problèmes. Folio Histoire, Paris, 1986, pp. 19-68. ■ CLÉVY J. (éd.) Questions réponses sur la scolarisation des enfants de travailleurs migrants. ESF, Paris, 1976 (J. Clévy et L. Porcher ont rédigé la majeure partie des réponses).

■ COSTE D. Aspects d’une politique de la diffusion du français langue étrangère depuis 1945. Crédif-Hatier, Paris, 1992. ■ COSTE D. (éd.) Vingt ans dans l’évolution de la didactique des langues. 19681988. Paris, Didier, 1994. ■ ELIAS N. Au-delà de Freud. Postface B. Lahire. La découverte, Paris, 2010. ■ ERNY P. Un siècle de pédagogie en Afrique noire. Ethnopsychologie. 1972, XXXI, 2-3, pp. 293-321. ■ LEVINAS E. Autrement qu’être ou au-delà de l’essence. Biblio Essais, Paris, 1978/2011. ■ PORCHER L. (éd.) Des migrants confrontés au français. Études de linguistique appliquée. 1978, n° 30. ■ PORCHER L. La scolarisation des enfants de migrants en France. Crédif-Didier, Paris, 1978. ■ PORCHER L. L’enseignement du français aux enfants de travailleurs migrants. Les cahiers du Crelef. Université de Franche-Comté, 1978, pp. 7-20. ■ PORCHER L. Identification des besoins langagiers des travailleurs migrants en France. Migrants Formation. 1978, n° 52, pp. 75-80. ■ PORCHER L. L’éducation des enfants de migrants : une pédagogie interculturelle sur le terrain.Rapport d’un séminaire du Conseil de l’Europe, 24/28 septembre 1979. ■ PORCHER L. L’enseignement de la langue du pays d’accueil aux migrants adultes. Actes de colloque, Suède, 1979. ■ PORCHER L. L’interculturalisme et la formation des enseignants en Europe. Conseil de l’Europe, 1981. ■ PORCHER L. Identification des besoins langagiers des travailleurs migrants en France. Conseil de l’Europe, 1982. ■ PORCHER L. Propositions pour la définition d’objectifs intermédiaires d’apprentissage du français à destination des travailleurs migrants. Conseil de l’Europe, 1982. ■ PORCHER L. L’enseignement aux enfants migrants. Didier, Paris, 1984. ■ PORCHER L. La civilisation. CLE International, Paris, 1986. ■ PORCHER L. Champs de signes. États de la diffusion du français langue étrangère. Crédif-Didier, Paris, 1987. ■ PORCHER L. et ABDALLAH-PRETCEILLE M. Éthique de la diversité et éducation. PUF, Paris, 1998.

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