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Dominique Groux
Dominique GROUX Université des Antilles
Pour moi, Louis Porcher était un ami et un maître, au sens platonicien ou augustinien des termes.
Il était un ami d’une immense générosité et d’un grand sens du partage. Il était aussi un maître d’une grande richesse intellectuelle due à sa curiosité protéiforme et à sa formidable intelligence. Après une rencontre avec lui, on avait toujours l’impression d’être plus intelligent.
Dans les contributions qui vont suivre, nous nous réfèrerons à son intérêt pour la philosophie, la sociologie et l’éducation. Il me disait souvent : « Il faut lire et enseigner les Grands ». Pour lui, les Grands, c’étaient Hegel, Sartre et Bachelard, pour la philosophie ; pour la sociologie, Durkheim et Bourdieu ; pour l’éducation, Kant. Mais Louis Porcher avait beaucoup d’autres centres d’intérêt.
Nous parlerons également de son intérêt pour la sémiotique, la communication et les médias, et pour la didactique du français langue étrangère et langue seconde.
Louis Porcher avait encore bien d’autres passions. Il avait, en particulier, une grande passion pour la littérature et pour le sport. Il s’intéressait beaucoup aux animaux et au comportement animal. Il souhaitait aussi écrire un ouvrage sur quelques villes d’Europe et du monde qui l’avaient impressionné. Il aimait la géographie et pensait que cette discipline pouvait beaucoup apporter à l’éducation comparée.
Bref, il avait une immense culture et il était, par sa culture et sa générosité à la partager, l’ami que tout le monde rêve d’avoir. J’ai eu la chance incommensurable de l’avoir pour ami pendant 27 ans et notre amitié n’a jamais failli. Elle fut indéfectible.
Louis Porcher a dirigé nos DEA et nos thèses et je crois que l’on peut dire qu’il nous a tous fortement influencés mais dans le même temps, il nous a aidés à grandir, à prendre notre autonomie et à voler de nos propres ailes. Il était extrêmement respectueux des autres et de leur liberté. Je voudrais citer ce que Glauber Rocha, le grand cinéaste brésilien en exil à Cuba, lui avait dit un jour, alors qu’ils se promenaient ensemble sur le Malecón à La Havane : « Tu es un prof à travers lequel on s’écoute ». C’était un formidable compliment dont il était très fier.