Astolfo Zingaro, la lumière est un secret

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galerie les montparnos


- Rétrospectivement lorsque vous regardez votre parcours, quel est votre sentiment ?

- La sensation que j'ai été dépassé par la peinture, que je le suis encore mais je continue à peindre.

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Paris, ligne 12, nord-sud, de la station Notre-Dame-des-Champs au métro Abbesses. De Montparnasse à Montmartre, deux monts où s’enracine la légende. À l’ombre du Moulin de la Galette se trouve un atelier, rue Tholozé, dernier étage sans ascenseur. En haut de l’escalier le peintre qui nous ouvre sa porte se nomme Astolfo Zingaro. À l’intérieur, quatre grandes baies vitrées ouvrent les toits de Paris, leurs bleus ardoise veinent le gris du ciel et le blanc nacreux des pignons de la ville. D’ici, de là, les gouttières rigolent le ciel et les cheminées entre-elles se montrent leurs coiffes. Tout s’angle ainsi dans les hauteurs jusqu’aux cassures des lignes qu’une anarchie harmonique imbrique. On est loin de l’agitation branchée, banale, d’un quartier à la mode. Un îlot de quasi vétusté glorieuse audessus de la ville. Le sol de l’atelier est marbré d’un lourd tapis de peinture sèche, sa palette est une table entière sur laquelle s’agglomèrent des monts résiduels de peintures sur-usées, des tubes, des pots gros comme ceux d’un peintre en bâtiment et de pinceaux dont certains plus larges que des rouleaux. Les murs, également, sont tapissés de peintures. Les tableaux empilés les uns contre les autres font office de mobilier. Deux ou trois chaises, un chevalet. L’ensemble est simple, juste, rien de plus rien de moins, ici, est lieu consacré. Il faut savoir que chaque tableau de Zingaro pèse plusieurs dizaines de kilos et est constitué de superpositions de couches denses, séance après séance de travail, année après année, comme autant de chronologie de couleurs et d’épaisseurs de temps. Chaque toile est une vie, la trace des vécus, le passé comme poupe à l’arrière d’une proue pénétrant l’inconnu. Comment dater ces œuvres ? Ne pas se fier aux chiffres au dos d’une toile. Mieux vaut préciser l’âge du tableau. Ce tel a 30 ans, cet autre en a 40 et… cet… era. 6


Au point que le poids permette d’en avancer l’âge. Chaque tableau comme strates d’une expérience. Le tableau d’ailleurs peut-il être fini ? Est-ce le peintre ou le tableau qui décide de la dernière couche ? « Je peins ce que j'ai sous les yeux ; je suis dans cet atelier

m'a confié Zingaro. « Et la peinture, lui demandais-je ?... « Je n'ai aucune opinion ».

depuis presque toujours » pour toi ? »

Des peintures qui montrent ce que le peintre a sous les yeux, tout simplement, une vue au dessus de Paris, l’intérieur de l’atelier, une table, un nu, quelques tubes de peintures, une nature morte, des fruits… la vie. Au début de l’œuvre, tout est clair, on distingue bien les choses représentées. Mais peu à peu, au fur et à mesure que les couches se déposent, ces visibles d’apparence commencent à disparaître. La représentation est toujours là mais de plus en plus loin, telle ensevelie, recouverte. La peinture par-dessus les choses, ou bien des tableaux qui seraient de plus en plus de la peinture et de moins en moins ce que l’on croyait visible. À se surprendre y voir une nature qui reprendrait ses droits sur la ville dès que celle-ci relâcherait son attention, un peu comme ces racines d’arbres qui déchaussent les ciments des trottoirs ou des bords du fleuve. « Tout ce que j'ai essayé en peinture c'est d'arriver à cela, à une espèce d'absence presque, pour que la peinture soit totalement elle-même. »

Eugène Leroy

Remonter la source

Patiemment, à tâtons, le peintre s’éloigne du sujet et avance vers une réalité autre, plus profonde, qui semblait attendre derrière les images. Recouvrir le tableau comme pour cacher quelque chose qui serait l’apparence. Plâtrer le mensonge, couvrir les séductions, voire les ruses du style et, mystérieusement, faire émerger, légère, une forme qui pourrait être celle de l’essentiel. Des masses de matières lourdes découvrant un visible nouveau en fentes de lumière. Voir enfin dans le grondement des couleurs, une présence sûre et furtive. 7


Sans doute est-ce pourquoi, qu’une fois achevé – mais peut-il vraiment l’être ? – le tableau demande au regard à qui il se confie, d’apprivoiser le temps. « Soudain vous entendîtes les jours passés. Ils résonnaient sous ce jour-ci, et non pas dans votre mémoire ; ils n'étaient pas en votre corps, mais dans les choses, dehors, - plutôt, ils étaient on ne sait où, entre les choses et vous. Ce n'était pas du souvenir, mais du sentir. Une fissure, une faille de temps, ouverte plus qu'aux entrailles de la conscience, rejoignant un élément nouvel, inépuisable, troublement pur, où des instants passés pareils à celui-ci, étaient pris. Je sens ce que j'ai déjà senti.»

Catherine Pozzi, (Peau d'Âme).

Des signes apparaissent et fixent une présence dans l’ambre des couleurs. Et cette présence se donne à être découverte à mesure que le peintre couvre et recouvre sa toile, de strates de couleurs. Sensuel paradoxe. À moins que Zingaro soit l’un de ces derniers passeurs du savoir nous rappelant que rien ne se peut vraiment penser sans le sensible. Sur la toile, le pinceau caresse et caresse lentement et sans cesse le monde à presque entendre le geste rituel demander : « Es-tu là univers ? » Éclats rouges vif, blanc sourd, verts étranges et jaune calme… Jusqu’au venir, à peine dans une sorte de transparence, d’un reconnu. On le sait, le quotidien d’un peintre est une difficile épreuve d’endurance et de solitude. Il doit surmonter un à un les obstacles de l’incompréhension de son entourage. À croire que de nos jours la quête de la beauté n’est plus indispensable. L’artiste doit faire face aux regards hâtifs et désertiques, asséchés par la grande usine à images. À rendre le cœur opaque. Aujourd’hui on sait que les gens regardent un tableau en moyenne trois secondes. Pendant ce temps, il aura fallu au peintre 60 ans pour parvenir à « achever » le tableau. 8


Alors Astolfo pourquoi continuer ? Jusqu’au bout et à contre courant du monde ? Qu’elle est la nature de cette quête, de cette espérance ? Astolfo Zingaro l’homme du haut atelier qui toujours garde son sourire d’enfant. Le peintre qui parle de peinture avec bonté. Il est des rides que l’on sait ouverte sur l’humilité sincère. Son œuvre si lumineuse se dévoile, discrète, et indiscutable et qu’importe si cet indiscutable n’est pas traduisible. Après tout la lumière est un secret. Le temps d’un atelier, en marge des idées, plus d’arguments, juste le tableau d’une vie sur les toits du réel. Les tôles de l’aube. Parce que cela est bon, parce que cela est beau. Qu’y a-t-il de plus vrai ? La galerie Les Montparnos est fière et heureuse de vous inviter à découvrir cette nouvelle exposition consacrée au peintre Astolfo Zingaro qui se déroulera du jeudi 26 octobre au samedi 9 décembre 2017. À L’Art Vivant ! t Mathyeu Le Bal 9


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La dernière marche de la station de métro Abesses découvre la place du même nom sous le signe de l’auvent du manège. La conscience est déjà suffisamment aiguisée pour enjamber immédiatement les trottoirs et les chaussées en direction de la rue Tholozé. Les pieds crissent jusqu’au numéro indiqué. Le code d’entrée cède. Le couloir se dérobe rapidement. Les narines perçoivent un parfum diffus d’humidité légère et habituelle. La montée des escaliers modifie ce premier contact et au 3e étage, la senteur évolue. C’est une odeur d’huile pleine et entière qui frappe le visiteur jusqu’au palier du 4e. La porte s’ouvre et le visage du peintre, les yeux pétillants et le sourire aux lèvres, apparait. Nous sommes accueillis chez Astolfo Zingaro. Le café attend. Les biscuits sont sur le rebord du tabouret. La masse des tableaux est répartie de part et d’autre de la pièce. Un siège nous est tendu. On s’installe au milieu de l’atelier. Quel que soit le temps, une même lumière filtre les ébats de l’œil et le prédispose à recevoir le choc de la peinture. Les toits de Paris couronnent la vue extérieure et ramènent l’esprit à la préoccupation majeure de l’habitant des lieux. De nouvelles toiles, en cours ou achevées, ajoutent à la connaissance de l’œuvre. Il n’est pas une visite qui ne confirme l’ampleur du travail et ce paradoxe entre les doutes exprimés par le peintre et l’impression personnelle d’une force expressive inexorable. La peinture de Zingaro mange les couleurs depuis longtemps, se nourrissant d’une intensité intérieure suffisamment vaste pour embrasser le spectre des tons sans besoin de les énoncer autrement 11


qu’à l’ombre du blanc et du noir. De rares incursions jaunes, bleutées ou rouges confirment la loi d’airain que le peintre semble subir. Incarner une vision au plus haut point d’incandescence nécessite de s’y soumettre au prix de l’angoisse de croire à une autre voie moins délimitée. Mais rien ne semble en mesure de briser l’élan émotif qui porte l’imaginaire du visiteur devant les tableaux de Zingaro. C’est au contraire un vent de la plus haute tenue qui dévoile sa vision au-delà des apparences. Des signes éparses, affirmés par leur dissolution même, réécrivent la relation de Zingaro au réel. Dire de sa peinture qu’elle est abstraite serait proférer un contresens. Elle est recueillement évidé de tous les substrats accumulés au fil des heures, des jours, des années. Quand le regard ne cesse qu’à la nuit de tenter de comprendre. C’est bien par l’observation de la réalité que Zingaro rentre en peinture et non par apposition gratuite de signes purs. De la transmutation effectuée, découle une surface sans repères concrets, chahutée par une matière somptueuse à l’épaisseur impressionnante. Un brouillard de formes flottantes domine avant que les yeux mieux accoutumés du spectateur ne précisent l’ordonnancement de l’espace. Un sentiment indicible nait alors. Une lumière sourd des sédiments et rejoint les fenêtres par lesquelles Montmartre s’offre à Paris. En quêteur assoiffé d’une vérité inaccessible, Zingaro accomplit la restitution de la réalité sans s’être borné par une idée préconçue de sa représentation. Commencée dans les années 50 au contact des grandes gloires de l’école de Paris, son œuvre a cheminé sans cesser de s’accrocher pour comprendre l’essence du quotidien, nourrie par la fréquentation des musées et des expositions, aussi bien que par la lecture d’élie Faure ou l’échange avec ses contemporains. Chaque rencontre avec Astolfo Zingaro confirme sa modestie. L’homme, rétif à toute mondanité trop prononcée, consent néanmoins à partager les secrets d’une existence de labeur pictural pour qui sait susciter son empathie et sa confiance. Son regard, imparable, ne conclut jamais sans douter de son propre jugement. Profondément sensible et ne se départissant pas d’une naïveté qui garde intacte sa fraîcheur, il goûte à la vie en gourmand et affirme qu’en peinture « il ne faut pas faire le malin » . t Frédéric Jacquin

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- Le besoin de trouver un peu de vĂŠritĂŠ, le besoin de ne pas faire de gestes, d'ĂŞtre intime.

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Entretien avec le peintre Astolfo Zingaro – Galerie Les Montparnos - Mars 2017 Avec le peintre Frédéric Jacquin et Mathyeu Le Bal.

MLB : Astolfo Zingaro, pouvez-vous

MLB : Vous arrivez donc en France très

dessiner en quelques traits le portrait de l’enfant que vous étiez ?

jeune… AZ : Oui j’avais deux ans, avec ma mère que

AZ : Ah ça… oui, peut-être. J’étais très

j’adorais. C’est elle qui dirigeait tout. Mon

capricieux, je savais tout, il n’y avait que moi

père était dans la banque en Italie, il avait une

qui avait raison. J’étais turbulent, ma mère

place honorable, puis il arrive ici, bon ben il a

avait beaucoup de mal. Intenable, je ne pensais

fait n’importe quoi, la peinture en bâtiment…

qu’à moi. Je n’ai jamais été bon à l’école, c’est ça qui me revient, une enfance extrêmement agitée. Je suis arrivé à deux ans ici en France,

Il était quelqu’un en Italie et ici plus rien. Je ne m’en rendais pas compte…

Ma mère elle suivait, c’était une vraie femme

à Paris, et j’ai eu beaucoup de mal avec

d’intérieur, pour elle l’important c’était les

les premières écoles que j’ai faites. Je ne

enfants et puis son mari. Elle adorait son mari.

comprenais pas très bien leurs motivations,

Elle l’a adoré jusqu’à la fin, même quand il a fait

mais après, petit à petit, il m’est arrivé de

des conneries.

fermer ma gueule et d’accepter d’essayer

C’est même assez surprenant l’adoration que

de comprendre puis de me mettre à étudier

ma mère avait pour mon père. C’était un type

sérieusement. Aujourd’hui j’étudie toujours,

formidable. Il était la générosité même, mais

avec beaucoup d’enthousiasme. Peut-être

bon ce n’est pas toujours compréhensible…

moins maintenant, après ce qu’il m’est intéressé. Est ce que je m’exprime bien ?

FJ : Dites-nous Astolfo, vos parents vont donc quitter l’Italie à cause du fascisme ?

FJ et MLB : Parfaitement bien (sourires).

AZ : Bien sûr ! Mon père a fui tout ça ; d’abord

arrivé, mais je reste tout de même à l’écoute,

il nous a fait partir en premier ma mère et moi, MLB : Où êtes vous né, et en quelle année ?

parce qu’il avait peur, puis il nous a rejoint en France un an ou deux après. Mais il a été

AZ : Je suis né à Naples en 1930. Les derniers

mal reçu, il aurait dû rester en Italie. Il se serait

jours de l’année 30, et mon père pour

peut-être habitué. En France ça n’a jamais

essayer de m’éviter le service militaire m’a

marché. Il ne le disait pas mais je crois qu’il

déclaré après, le 6 ou le 7. Mais Je ne sais pas

était profondément malheureux. Les Français

exactement quel jour je suis né.

sont charmants mais quand ils n’aiment pas

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En France, le paysage est magnifique, en Italie pareil mais... Je crois que j’ai mal vécu mon transfert en France toutes ces années-là. J’étais malheureux comme tout, sans savoir pourquoi. FJ : Comment avez-vous vécu la guerre ? AZ : Ma mère a compris qu’il fallait me mettre un peu à l’écart. Je n’ai pas vraiment vécu la guerre. J’ai tout senti, toutes les atrocités mais je ne les ai pas vraiment vécues. Je n’ai pas trop de souvenirs, je me souviens simplement de un individu, ils le lui font sentir. Ce qui n’était

la douleur que ma mère avait auprès de mon

peut-être pas tout à fait le cas pour mon père

père. Il était inadapté pour cette vie-là.

mais c’est ainsi qu’il l’a vécu. Et mon père ça l’impressionnait. Il était très beau ! Une espèce

MLB : Le moment où vous devenez peintre ?

de dandy. Quand il était jeune il travaillait dans la banque… et il plaisait aux femmes.

AZ : C’est très tard, je devais avoir 23-24 ans.

Quand on est arrivé en France, c’est comme s’il

Alors là évidemment personne n’a compris.

avait perdu tous ses repères. Il a dû se sentir

Ma mère était complètement en dehors du

incompris. Et moi je suivais mon père.

coup, comme toute ma famille. Et puis… petit à petit, ils l’ont accepté. Et j’ai été

MLB : Enfant, aviez-vous des passions ?

récompensé…

AZ : Non. Ma seule passion c’était de jouer.

MLB : C’est quoi le déclic ? Que s’est-il passé ?

Sortir dehors et jouer. J’ai passé ma jeunesse, là, sur les marches de Montmartre. Après, plus tard, je suis retourné en Italie pour essayer

AZ : Alors ça je le sais avec exactitude. Lorsque

de retrouver une certaine forme de beauté...

mon père a commencé à me chercher du

Môme, Je n’avais gardé aucun souvenir de

travail, il connaissait très bien Sépo un type de

l’Italie. J’étais assez déconcerté de venir ici en

la publicité qui était très fort avec son copain

France et de ne pas savoir quoi faire.

Paul Colin. Mon père les admirait et il m’a présenté Sépo qui m’a pris dans son atelier.

FJ : Au bout du compte, aujourd’hui,

Là je n’ai rien foutu pendant six ans. Je crois

avec le recul vous vous sentez plutôt français ou italien ?

qu’il ne comprenait pas très bien les enfants... Jeune il avait fait de la peinture avant d’être dans la publicité. J’avais beaucoup d’affection

AZ : Je suis français, formidablement français,

pour lui car il m’a gardé six ans et je ne faisais

il y a des choses en Italie qui m’agacent

rien mais alors rien. Il ne me comprenait pas.

profondément, le côté m’as-tu-vu, beaux

Je pense que j’avais besoin d’autre chose...

parleurs, on ne peut pas se fier à eux, il n’y a rien à faire.

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MLB : Ce besoin d’autre chose, comment

MLB : Sous quelles formes ces difficultés

va-t-il se manifester ?

sont-elles apparues ?

AZ : Bah … il m’a foutu à la porte. Alors il a fallu

AZ : Par le travail. Je me suis mis à travailler.

que je trouve un truc pour travailler. Je ne

J’allais au Louvre le matin, à la Grande

me souviens plus trop alors de ce que j’ai fait.

Chaumière l’après-midi, à l’Académie des

Puis on m’a présenté un type qui un jour m’a

Beaux-Arts le soir. Ça a duré des années.

emmené dans une galerie. Ça m’a beaucoup

Les cours avec les modèles vivants. Je n’étais

marqué, frappé. À partir de ce moment-là tout

jamais très à l’aise dans ces milieux-là.

a changé. Déclic total… Comment ce genre de choses

FJ : Là nous sommes dans les années 50,

arrive-t-il à quelqu’un qui n’y connait rien… ?

vous avez 20/25 ans.

préparé. Or ce fut un vrai choc.

AZ : Après j’étais dans différentes

Voilà comment cela a commencé, le début

manifestations mais l’important pour moi

de l’aventure, et ça en a été une terriblement

c’était de travailler, d’aller chercher. J’étais

dure, parce que vraiment pour rentrer dans

un passionné. Sans réussir vraiment quelque

ce domaine…

chose qui aurait pu intéresser Sépo ou les amis,

Rien dans ma tradition familiale ne m’y avait

mais j’ai eu la présence d’esprit de tenir, de m’accrocher coûte que coûte.

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MLB : C’est-à-dire ?

AZ : Aujourd’hui ?

AZ : Ne pas être compris par les gens qui

MLB : Oui.

m’entouraient et d’insister. Comme un fou. J’ai insisté comme un fou.

AZ : Je lutte de continuer à peindre, parce que j’ai eu l’impression que c’était fini.

MLB : Reconnaissez-vous des périodes

J’ai eu un petit caillot de sang et j’avais perdu

différentes dans votre travail ?

beaucoup de possibilités. Je suis toujours très pris par ça mais bon.

AZ : Il y en a eu énormément. D’abord les quatre ou cinq périodes où j’arrivais à comprendre que ce que j’avais décidé de faire

MLB : Dans votre peinture avez-vous toujours une ligne directrice ?

était le juste, je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas pour qui mais c’était vers ce juste qu’il

AZ : Plus ou moins, oui. Je sais qu’il faut trouver

fallait que j’aille. Le juste par rapport à ce que

la réalité qui nous est cachée. Et le fait de la

je sentais. À ce que j’avais cru comprendre.

trouver, ou non, demande toute une vie.

FJ : À cette époque-là, qui admiriez-vous

MLB : Techniquement, comment

comme peintres ?

travaillez-vous ?

AZ : Tous les jeunes, Utrillo et toute la bande,

AZ : Ah, je suis un peu dingue... et non pas

et à Montmartre j’étais très pris par toute la

seulement parce que je travaille beaucoup. Il y

bande, Picasso, Braque. Après ça a évolué…

a des moments où ça vient et d’autres où ça ne

à cette époque-là tous ces mecs étaient

vient pas. Et puis les toiles m’échappent.

vivants et ils habitaient près de chez moi.

Heureusement que j’ai des copains pour

J’avais beaucoup de copains peintres avec

me rassurer.

lesquels je ne me suis jamais vraiment très bien entendu. J’aurais pu… MLB : Si vous deviez avoir un frère

FJ : Quand vous dites que les toiles vous

échappent, qu’est-ce que vous entendez par là ?

d’esprit en peinture ce serait qui ? AZ : Il y a des toiles dont certains copains m’ont AZ : Morandi. Parce qu’il y a une habitude chez

dit qu’elles étaient bonnes. Peut-être le sont-

lui qui est de bien envisager les problèmes.

elles, mais dans l’immédiat je ne vois pas bien.

Il les prend un par un, tranquillement, sans se

Après ça commence à être un peu vrai. Il faut

monter la tête. Il était à l’écart, il était connu

du temps. Comme le fait d’avoir dû quitter

bien-sûr mais il avait le sens de ne pas parler.

l’Italie, il m’a fallu beaucoup de temps pour savoir que c’était ici qu’il fallait que je vive.

MLB : Quelles peuvent être les difficultés

que vous êtes amené à rencontrer dans le quotidien de votre travail ?

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MLB : Quand vous vous trouvez face à la

toile vierge, avez-vous une certaine idée du tableau fini ?


AZ : Non jamais ! Je ne sais jamais ce que cela

profondément ce que je pouvais. C’est très

va devenir. Cela devient d’ailleurs presque

évident.

toujours le contraire de ce que je croyais au départ. Et ça c’est vrai.

FJ : Vous vous sentez plutôt dans une

peinture figurative ou abstraite ? MLB : Mais savez-vous alors quand la

toile est achevée ?

AZ : Je ne sais pas, j’aimerais bien être abstrait parce qu’ils sont allés au bout, jusqu’au bout

AZ : Jamais ! Et parfois je reprends telle ou telle

de ce qu’ils sentaient de la peinture.

toile quelques mois après et je ne sais pas si elle est terminée ou non. Ce que je sais c’est

FJ : Là, si on prend les trois peintres

que maintenant je suis dans un trou assez terrible. Ça va cesser j’espère. Je ne sais jamais.

évoqués, le seul qui a été abstrait c’est Bram Van Velde…

FJ : Vous parlez beaucoup de Morandi,

AZ : Oui mais Bram Van Velde arrivait à donner

de Giacometti, mais aussi de Bram Van Velde...

des notes sur la peinture, Giacometti jamais.

AZ : Bien-sûr, ce sont les trois peintres qui

FJ : Dans les interviews Giacometti parle

m’ont amené à essayer de faire un peu plus

surtout de son incapacité à faire…

Il ne parle pas de peinture. Je me trompe ?

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arrivés à décortiquer la peinture, il me semble.

MLB : Vous êtes là, dans cet atelier, depuis combien de temps ?

MLB : Qu’attendez-vous de la peinture ?

AZ : Toute ma vie. Quand je suis arrivé en

AZ : Ce sont des individus qui ne sont pas

France on habitait un peu plus bas, et ensuite AZ : Tout. Être tranquille surtout. Je ne suis

on a loué ici, puis j’ai acheté petit à petit.

pas tranquille. Pas tranquille et c’est terrible. rencontré les copains qui n’ont rien arrangé.

MLB : Cet atelier représente quoi pour vous ?

MLB : Dans quel état êtes-vous lorsque

AZ : Capital. Je ne sais pas pourquoi mais je m’y

vous peignez ?

sens bien. Tout en étant dans une aventure

Dès que je me suis mis à peindre. Après j’ai

nerveuse difficile. AZ : Je suis un peu excité sans l’être vraiment. Je ne sais pas du tout dans quel état je suis.

FJ : La peinture vous procure t’elle

Ça ne me fait pas de bien du tout.

néanmoins quelques plaisirs ?

FJ : Alors pourquoi continuez-vous à

AZ : Oui bien sûr, pas beaucoup, même assez

peindre ?

rarement, mais parfois je suis stupéfait, pas souvent, de ce que j’ai pu faire. Je m’exprime

AZ : Parce que c’est indispensable, sinon je n’ai

bien ? Et ce n’est pas dit que je puisse

plus aucun intérêt. Je dis souvent à des copains

continuer. C’est ça qui est difficilement

qui m’étaient proches que j’ai jeté l’éponge.

supportable.

Bien ou mal je m’en fiche. Je continue à peindre. J’ai jeté l’éponge. Je ne dis pas que ça m’est égal mais je suis sur autre chose. Et ça c’est peut être ce qui m’est arrivé… J’ai jeté l’éponge.

MLB : Quand on observe vos tableaux, on voit une multitude de couches. Vous travaillez ainsi par rajout sur la matière elle-même. Des couches sur quoi ? Que cherchez-vous à couvrir ?

FJ : Vous avez jeté l’éponge mais en tout

cas sans renoncer à votre exigence.

AZ : Je ne sais pas. C’est un peu de la folie. Ce qui me pousse à reprendre une toile c’est

AZ : Non elle est de plus en plus importante,

qu’il y a un ton qui ne va pas. Je voudrais le

elle devient capitale, je ne pense qu’à ça, je ne

remettre en place. Et puis là je repeins et je

raconte pas d’histoires…

refais la toile. Je peins beaucoup par instinct.

MLB : Nous parlions de silence tout à l’heure, est-ce-qu’il y a quelque chose qui parle ?

FJ : Vous n’avez jamais dit précisément

AZ : Qui me parle ? La peinture…

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que vous vous méfiez des idées, mais vous l’exprimez d’instinct. Je ne connais qu’un seul peintre qui soit aussi accumulateur que vous mais dans un autre genre, c’est Eugène Leroy.


AZ : Ah la vache alors lui c’est le grand ! Il faudrait lui consacrer une salle toute entière à Pompidou.

AZ : Bah… J’ai fait ce que j’ai pu.

Le regard des autres n’a aucune espèce d’importance, il y a seulement le regard de deux ou trois mecs qui comptent.

FJ : Pompidou a des œuvres de lui mais

ne les montre jamais.

FJ : Rétrospectivement lorsque vous

MLB : Pompidou c’est de la télévision, ça n’a

regardez votre parcours, quel est votre sentiment ?

aucune importance. AZ : La sensation que j’ai été dépassé par la FJ : Et Zoran Mušič ?

peinture, que je le suis encore mais je continue à peindre.

AZ : Oui bien sûr, mais je trouve qu’il y a un côté un petit peu fabriqué. C’est très beau mais

MLB : Si vous aviez une phrase à dire à

j’attends…

l’enfant, ou au jeune tout jeune peintre du début que vous étiez, laquelle serait-elle ?

MLB : Je suis d’accord avec vous. J’ai toujours été d’accord avec toi Frédéric en ce qui concerne Eugène Leroy, mais sur Mušič je partage votre avis Astolfo, je trouve Isaac Celnikier beaucoup plus dans la peinture elle-même que Mušič. Le peintre, la peinture, quel est votre rapport aux expositions ?

mec là ?! Il est fou. »

AZ : Je crois en toute humilité avoir été

FJ : Vous semblez en effet apaisé, en tout

l’homme qui a vu le plus d’expositions. Il y

cas en apparence comme vous dîtes, auriez-vous intériorisé votre angoisse ?

a eu pas mal d’expositions sur moi, très sympathiques mais bon… malgré que cela me

AZ : Calme-toi bon sang ! Quand on me connaît aujourd’hui, je suis tranquille, apparemment. Mais les jeunes qui avaient été élevés en même temps que moi, ils se disaient « mais qu’est ce que c’est que ce

soit nécessaire. Mais j’ai toujours préféré voir

AZ : Peut-être, oui. Mais je l’ai très fortement,

celles des autres. Cela m’apportait plus…

très fortement, le matin c’est difficile.

MLB : Et financièrement ?

MLB : Ici nous sommes dans un atelier au-dessus des toits de Montmartre. C’est quoi Montmartre pour vous ? Que représente cette vue au-dessus des toits ?

AZ : Très dur. J’ai énormément travaillé. Mais on m’a beaucoup aidé. MLB : Faire une œuvre c’est une chose,

la faire connaître c’est sans doute l’autre part du métier. Comment souhaiteriezvous que les gens considèrent votre travail ?

AZ : Pour moi c’est formidable. Mais j’ai horreur de ce quartier. MLB : Ah oui ?

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AZ : Mais je suis toujours à côté. J’ai horreur de

FJ : Pardon de vous couper, l’impression

ce quartier, ce qui abonde ici c’est la mauvaise

AZ : C’est plus authentique.

que j’ai c’est que vous n’avez pas d’opinion pré-établie mais que au grès d’un questionnement et d’un cheminement dans une discussion ouverte, finalement se forge une opinion, un regard. Au lieu de parler d’opinion, parlons plutôt d’un regard qui serait le vôtre. La preuve, quand vous parlez de peintres, nous avons cité Zoran Mušič (je ne suis pas d’accord avec vous mais ce n’est pas grave), vous en avez une vision. Quel regard portezvous sur le monde aujourd’hui ?

MLB : C’est plus caché, il y a encore les

AZ : C’est affreux ce qu’il se passe. Je ne

comédiens, les peintres, les ateliers, les enfants, les petits enfants des peintres... Et il n’y a pas ce tourisme fol-chlorique. Montparnasse existe encore. C’est quelque chose de secret mais qui existe encore. Il faut avoir les clefs.

m’intéresse pas à tout ça mais je regarde les infos.

culture. MLB : Mercantile vous voulez dire ? AZ : Oui. Ici c’est fou, c’est affreux ! Les gens se prennent au sérieux. MLB : On a beau dire mais Montparnasse

malgré ce que le quartier est devenu après la tour…

MLB : Et comment votre peinture se confronte-t-elle à ça ? Est-ce d’ailleurs une confrontation ou un refus radical par et pour la peinture seule ? AZ : C’est une chasse gardée. Mais par rapport

AZ : Qui existe encore et qui existera.

aux événements extérieurs peut-être que les artistes sont des éponges.

MLB : Un jour, il y a quelques temps

déjà, nous nous étions dit qu’il faudrait garder une trace de la peinture d’aujourd’hui.

FJ : Et pourtant, au milieu du monde,

possibilité d’un livre réunissant une sélection de peintres et vous m’aviez répondu « Je n’ai aucune opinion ».

chaque artiste traduit ce monde différemment que vous le vouliez ou non, si chacun n’était qu’une éponge, on retranscrirait sans doute la même chose. Or le signe s’incarne différemment d’un peintre à un autre, donc il y a des caractéristiques irréductibles à chaque artiste, et il en est comptable si j’ose dire.

AZ : Oui je n’ai pas d’opinion sur la plupart des

AZ : Oui c’est vrai aussi. Vous allez loin là…

AZ : Oui MLB : Et nous avions évoqué la

individus. C’est un peu vite dit, mais c’est la réalité.

MLB : Qu’est ce qu’un signe ?

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AZ : Je pense que toute cette période

FJ : Quelques peintres dont nous avons

contemporaine n’est qu’une tentative pour

déjà parlés ?

essayer de trouver ce qu’est un signe. AZ : Oui. MLB : Et pour vous ? Fj : Et d’une façon plus générale ? AZ : Bah… Ce serait pas mal. J’aimerais bien trouver quelques signes.

AZ : Il n’y a pas grand-chose… C’est dur en général, non ?

FJ : Mais quelle est la différence entre

ce que vous venez de dire à propos de la peinture contemporaine dans sa quête du signe et ce que serait pour vous votre propre quête du signe ?

FJ : Oui je suis d’accord avec vous, on

oscille entre le dur au sens creux ou le dur au sens inanité. Enfin on se rejoint. MLB : Pourriez-vous me donner trois

AZ : Je ne sais pas.

adjectifs qui qualifieraient votre peinture ?

MLB : Y a-t-il des signes dans vos

tableaux ?

AZ : Le besoin de trouver un peu de vérité, le besoin de ne pas faire de gestes, d’être intime.

AZ : Il me semble oui. FJ : Votre peinture n’est pas ostentatoire. FJ : Comment définiriez-vous la peinture

contemporaine ?

AZ : Non.

AZ : Ça a complètement changé et maintenant

FJ : Et votre peinture n’est pas

on ne cherche plus que ce qui est vrai.

volontaire.

FJ : Ce qui est vrai ?… Peut être n’avons-

AZ : Pas du tout.

nous pas la même vision des choses. Je parlais de la peinture contemporaine au sens de celle qui est visible dans les galeries d’aujourd’hui.

AZ : Je ne crois pas.

AZ : Celle-là… elle n’est pas souvent admirable.

Fj : Ni engagée.

FJ : Elle n’est en rien bavarde.

C’est petit.

AZ : J’espère bien. Est-ce que tout ceci répond FJ : Quand vous pensiez peinture

à ce que vous m’avez demandé ?

contemporaine, vous pensiez à… MLB : Très bien. AZ : Quelques peintres.

FJ : Notre ami Mathyeu commence à vous connaître depuis quelque temps, quant à nous deux… 24


AZ : Une éternité…

AZ : Mais tout ça est vrai. Je ne me prends pas

FJ : Une belle éternité… Et donc,

sérieux. La réalité c’est ça.

apprenant à vous connaître à travers mes visites et nos longues discussions autour de la peinture, on découvre, à vous écouter, votre caractère inquiet. Il est souvent question d’angoisse et d’une certaine forme de mal-être quant à vos relations avec le monde. Mais pour moi, de façon étonnante, ce qui ressort le plus c’est votre côté rigolard. Cette humour espiègle, cette merveilleuse joie de vivre. Quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux et qui en même temps est doté d’une grande profondeur.

au sérieux. Et je ne veux pas me prendre au

MLB : Quel désir aujourd’hui ? AZ : C’est de reprendre un peu de vitalité et de remarcher. D’aller voir ce qu’il se passe. FJ : Et un plat préféré ? AZ : Les spaghetti.

t

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L’ombre rouge 2007 - huile sur toile signée en bas à droite 100 x 81 cm

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Face au miroir 2014-2017 - huile sur toile signĂŠe en bas Ă droite 100 x 81 cm

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Nu assis dans l’atelier fusain sur papier signé en bas à droite 24 x 32,5 cm

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Nu jaune 2015 - huile sur panneau signée en bas à droite 174 x 53,5 cm


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Composition 2012 - huile sur toile signée en bas à droite 80 x 100 cm

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L’intérieur 2012 - huile sur panneau signée en bas à droite 70 x 50 cm


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Les citrons 1987 - huile sur toile signĂŠe en bas Ă droite 81 x 100 cm

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Tête d’homme 2017 - huile sur toile 41 x 27 cm

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Les racines du ciel Vers 1990 - huile sur panneau signĂŠe en bas Ă droite 145 x 83,5 cm

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- Quand on observe vos tableaux, on voit une multitude de couches. Vous travaillez ainsi par rajout sur la matière ellemême. Des couches sur quoi ? Que cherchez-vous à couvrir ?

- Je ne sais pas. C'est un peu de la folie. Ce qui me pousse à reprendre une toile c'est qu'il y a un ton qui ne va pas. Je voudrais le remettre en place. Et puis là je repeins et je refais la toile. Je peins beaucoup par instinct.

L’intérieur de l’atelier Vers 1970 - huile sur panneau signée en bas à droite 99 x 65 cm

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Le port de Saint-Tropez Vers 1960 - huile sur panneau 60 x 103,5 cm

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La main 2016 - huile sur panneau signĂŠe au dos 50 x 54 cm

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Nu alongé huile sur toile signée en bas à gauche 38 x 46 cm

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Le pot bleu 1985 - huile sur toile signée en bas à droite 81 x 100 cm


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Intérieur 2008 - huile sur toile signée en bas à droite 163 x 97 cm

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La galerie remercie chaleureusement le peintre Frédéric Jacquin, pour son aide à l'organisation de cette exposition.

Photographies de juliette Raynal et David Raynal Conception Graphique / Tanguy Ferrand 2017

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