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ÉTÉ 2015, vol. 11 no 1

Le magazine des matières résiduelles au Québec

NU CONCTLUE S I F E XDIFFUSÉ SUR

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DOSSIER SPÉCIAL

Convention de la poste-publications no 41122591

Lorsque la consigne menace la survie du bac bleu

Le dossier consigne : une couverture médiatique à compléter !

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La dérive de la collecte sélective : 18 comment en sommes-nous arrivés là ? Le bannissement : éduquer et responsabiliser avant toute chose

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www.magazine3rve.cc




Dossier spécial

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Lorsque la consigne menace la survie du bac bleu

SOMMAIRE

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GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

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LES AMIS DE 3RVE

ONSS LES B TACT CON

chroniques 16

CENTRES DE TRI LE DOSSIER CONSIGNE : UNE COUVERTURE MÉDIATIQUE À COMPLÉTER !

18

COLLECTE SÉLECTIVE LA DÉRIVE DE LA COLLECTE SÉLECTIVE : COMMENT EN SOMMES-NOUS ARRIVÉS LÀ ?

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CETEQ LE BANNISSEMENT : ÉDUQUER ET RESPONSABILISER AVANT TOUTE CHOSE

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3R MCDQ L’INDUSTRIE DES DÉBRIS DE CONSTRUCTION, DE RÉNOVATION ET DE DÉMOLITION : UN SECRET TROP BIEN GARDÉ, UNE INDUSTRIE TROP PEU CONNUE

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs Jean-Louis Chamard Dominique Dodier Richard Mimeau Ginette Pellerin Frédéric Potvin

Direction artistique MAYA.cc Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub) Révision linguistique Émilie Pelletier Annie Talbot Impression Carpe diem

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.

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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 11 N O 1 ÉTÉ 2015

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère QC J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazine3rve.cc www.magazine3rve.cc

© Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié trois fois l’an.

ÉTÉ 2015, vol. 11 no 1

Le magazine des matières rrésiduelles és duelles au Qu ési ébec Québec



adumouchel@maya.cc

éditorial

« L’OPI N ION PU BLIQU E EST FAVORABLE À L’ÉLARG ISSE M E NT DE LA CONSIG N E »...

AH OUI, VRAIMENT?

insi donc, le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel, a récemment indiqué qu’il n’écartait pas l’élargissement de la consigne publique à d’autres contenants d’aluminium, de verre ou de polyéthylène téréphtalate (PET). Micro à la main, les médias ont sondé la population, qui s’est prononcée André Dumouchel majoritairement pour l’élargissement de la consigne. L’opinion publique offre donc un appui de taille au ministre s’il désire aller en ce sens, et il ne serait pas surprenant qu’elle fasse pencher la balance.

A

Cela dit, pourquoi l’opinion publique est-elle favorable à la consigne ? Interrogez les gens autour de vous à ce sujet et ils vous parleront invariablement de la bouteille brune et des avantages écologiques qu’offrirait la consigne. Si Labatt l’applique, pourquoi ne serait-ce pas aussi le cas de la SAQ ? demandent-ils. La réponse : simplement parce que la bouteille brune est assortie d’un système de consignation privée géré par les brasseurs du Québec, qui récupèrent les bouteilles pour les laver et les réemployer. Comme elles peuvent être réutilisées jusqu’à 12 fois, ceux-ci tiennent à les récupérer. C’est bien différent pour la bouteille de vin, par exemple, qui ne peut pas être réemployée, pour des raisons évidentes, au grand dam de ceux qui rêvent naïvement de voir leurs bouteilles de Beaujolais nouveau être réemployées par les châteaux français. Une consigne sur les bouteilles de vin ne serait donc pas privée, mais bien publique, comme l’est celle sur les canettes de bières ou de boissons gazeuses. Tout comme la bouteille de vin, la canette vide n’a plus aucune valeur comme contenant, car elle ne peut être réutilisée. Ce qui a de la valeur, toutefois, c’est la matière qui la compose. L’aluminium recyclé vaut environ 1 100 $ la tonne. Comme l’aluminium vierge coûte plus de 1 600 $ la tonne sur les marchés boursiers, certains ont donc tout intérêt à mettre la main sur la matière recyclée. Quant à lui, le PET recyclé est coté à environ 350 $ la tonne.

Mais en ce qui concerne le verre de la bouteille de vin, la réalité est tout autre. Pour l’instant, l’intérêt pour le verre mixte issu de la collecte sélective est plutôt mince. Bien sûr, l’industrie s’affaire à lui trouver des débouchés. Certains produits, comme les dalles Regénération et l’ajout cimentaire VERROX®, ont déjà vu le jour et sont parfaitement compatibles avec le verre récupéré par la collecte sélective. Mais un fait demeure : le verre est une matière inerte formée de silice, le principal constituant du sable. Il est donc aisé d’affirmer que cette matière ne sera jamais cotée en bourse comme l’est l’aluminium ! Pourquoi, alors, veut-on transporter le verre par un système qui équivaut à une limousine avec chauffeur, alors que le « transport en commun » de la collecte sélective fait déjà un travail remarquable, avec un taux de récupération dépassant les 90 % ? La question se pose d’autant plus que selon RECYCQUÉBEC1, le système de consignation des canettes de boissons gazeuses n’a permis de récupérer que 66 % des contenants, et ce, malgré les 15 000 points de dépôt et la maturité du système. Il semblerait que cette volonté vise à approvisionner les fonderies, qui ont besoin d’un verre clair de très grande qualité, contrairement aux autres débouchés qui s’accommodent sans problème du verre mixte. Or, comme 80 % du verre de la collecte sélective est vert, on s’apprête donc à imposer une consigne sur les bouteilles de vin (au coût initial de plus de 200 M$ pour l’instauration des points de dépôt, en plus des frais de gestion annuels de 20 M$) pour des revenus de vente du verre clair d’un peu moins de 2 M$, selon les chiffres qui circulent. En fin de compte, ce sont les Québécois qui se feront refiler la facture si le gouvernement élargit la consigne. Il y a donc lieu de se demander si, étant mieux informés, ils seraient toujours aussi nombreux à se dire favorables à une mesure qui augmente considérablement les gaz à effet de serre tout en coûtant 17 fois plus cher que la collecte sélective — particulièrement en cette période d’austérité. Poser la question, c’est y répondre… ■ 1. RECYC-QUÉBEC, Bilan 2012 de la gestion des matières résiduelles au Québec, 2014, p. 23.

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Dossier spécial

DOSSIER SPÉCIAL

Lorsque la consigne menace la survie du bac bleu Dossier réalisé par André Dumouchel

DÈS L’IMPLANTATION AU QUÉBEC DE LA COLLECTE SÉLECTIVE, AU TOURNANT DES ANNÉES 1990, UNE QUESTION S’EST POSÉE : LE SYSTÈME DE CONSIGNE MIS EN PLACE EN 1984 DEVAIT-IL ÊTRE SUPPRIMÉ ? AU COURS DES ANS, LE DÉBAT SUR L’ABOLITION DE LA CONSIGNE A REFAIT SURFACE PÉRIODIQUEMENT, SANS TOUTEFOIS SE CONCLURE.

NNAEGZE VISEIO PORT LE R

be.com/ www.YouTu tionvideo duc MAYAPro

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OR, LA SITUATION A PRIS UNE TOURNURE INATTENDUE R É C E M M E N T, LO R S Q U E L E M I N I ST R E D U DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA L UTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES A LAISSÉ ENTENDRE QU’IL N’ÉCARTAIT PAS L’ÉLARGISSEMENT DE LA CONSIGNE À D’AUTRES MATIÈRES. S’IL EST CERTAIN QUE LE RETRAIT DES BOUTEILLES D’EAU DU BAC DE RECYCLAGE SE TRAD U I RAIT PAR D E S P E RTE S D E R EVE N U S IMPORTANTES POUR LES CENTRES DE TRI, SES I M PACTS N É G AT I F S P O U R R A I E N T S ’AV É R E R SIMPLEMENT FUNESTES POUR LA SURVIE DE LA COLLECTE SÉLECTIVE. PORTRAIT D’UN DOSSIER QUI INQUIÈTE L’INDUSTRIE DE LA GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES.


Dossier spécial

Contenants visés par le projet d’élargissement de la consigne L’ÉLARGISSEMENT DE LA CONSIGNE VISERAIT PLUSIEURS CONTENANTS FAITS D’ALUMINIUM, DE VERRE OU DE POLYÉTHYLÈNE TÉRÉPHTALATE (PET). DEUX TYPES DE CONTENANTS ATTIRENT PARTICULIÈREMENT L’ATTENTION : LES BOUTEILLES D’EAU, PRINCIPALEMENT MISES EN MARCHÉ PAR LES EMBOUTEILLEURS, AINSI QUE LES BOUTEILLES DE VIN ET DE SPIRITUEUX VENDUES PAR LA SAQ. C ES CONTENANTS FAITS DE PET OU DE VERRE SONT PRÉSENTEMENT RÉCUPÉRÉS PAR LA COLLECTE SÉLECTIVE À DES TAUX RESPECTIFS DE 61,8 % POUR LES BOUTEILLES D’EAU ET DE 94 % POUR LES BOUTEILLES DE VIN ET DE SPIRITUEUX*. *ÉCO E NTREPRISES QUÉBEC

ET

RECYC-QUÉBEC, CARACTÉRISATION 2010.

94 9 4

%

8% % 611,,8% 6

DES MATIÈRES

RÉSIDUELLES DU SECTEUR RÉSIDENTIEL,

LA BOUTEILLE BRUNE EST LE CONTENANT À R E M P L I S S A G E M U LT I P L E T Y P I Q U E . C ONTRAI R E M E NT AUX CONTE NANTS À R E M P LI S SAG E U N IQU E, C OM M E LE S BOUTEILLES DE VIN, ELLE PEUT ÊTRE LAVÉE ET RÉEMPLOYÉE JUSQU’À

CRM vs CRU

12 FOIS.

Conséquences pour les villes

$$

$$

$

$

$ $

L’ORGANISME ÉCO ENTREPRISES QUÉBEC (ÉEQ) DÉTERMINE LE TARIF ET PERÇOIT LA CONTRIBUTION DES ENTREPRISES QUI METTENT EN MARCHÉ DES CONTENANTS, DES EMBALLAGES ET DES IMPRIMÉS, AFIN DE FINANCER 100 % DES COÛTS NETS DE LA COLLECTE SÉLECTIVE. CEUX-CI SONT LIÉS AUX FRAIS DE COLLECTE, DE TRANSPORT, DE TRI ET DE CONDITIONNEMENT DES CONTENANTS, DES EMBALLAGES ET DES IMPRIMÉS. LES FRAIS CONCERNANT LES AUTRES MATIÈRES DITES ORPHELINES, DONT ON ESTIME QU’ELLES OCCUPENT 15 % DES BACS, SONT ASSUMÉS À PARTS ÉGALES PAR ÉEQ ET LES MUNICIPALITÉS. OR, COMME UNE FORTE PROPORTION DE CITOYENS CONTINUERA — PAR HABITUDE OU COMMODITÉ — À DÉPOSER CES CONTENANTS DANS LEUR BAC, LA FACTURE LIÉE À LA GESTION DES MATIÈRES ORPHELINES RISQUE DE GONFLER POUR CES PARTENAIRES.

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Dossier spécial

Polyéthylène téréphtalate LE POLYÉTHYLÈNE TÉRÉPHTALATE, MIEUX CONNU SOUS L’ACRONYME « PET » OU COMME « PLASTIQUE NUMÉRO 1 », EST L’UNE DES MATIÈRES RECYCLÉES DONT LA VALEUR DE REVENTE EST LA PLUS ÉLEVÉE. I L EST LÉGER ET FACILEMENT COMPACTABLE, ET LE COÛT DE SON TRANSPORT VERS LES CENTRES DE TRI EST EXTRÊMEMENT AVANTAGEUX. SON TRAITEMENT NE SEMBLE PAS POSER PROBLÈME NON PLUS, PUISQUE P LASTREC TRANSFORME ANNUELLEMENT PLUS DE 2 MILLIARDS DE CONTENANTS DE PET PROVENANT DE LA COLLECTE SÉLECTIVE. CETTE ENTREPRISE DE JOLIETTE PRODUIT UNE RÉSINE DE QUALITÉ ALIMENTAIRE COMPARABLE À LA RÉSINE VIERGE. E LLE EST MÊME UTILISÉE POUR LA FABRICATION DE NOUVELLES BOUTEILLES FAITES À 100 % DE MATIÈRES RECYCLÉES.

353 /tonne :

$

SAVIEZ-VOUS QUE ? Outre les bouteilles d’eau et de boissons gazeuses, de nombreux produits sont vendus dans des contenants de PET. Les contenants de beurre d’arachide, de m a y o n n a i s e e t d e k e t ch u p s o n t assurément ceux qui se retrouvent le plus couramment dans le bac.

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valeur moyenne de revente du PET en 2014 selon RECYC-QUÉBEC

LES PRINCIPAUX ACHETEURS DE PET AU QUÉBEC SONT LES ENTREPRISES PLASTREC ET KLÖCKNER PENTAPLAST.



Dossier spécial

Le verre : LONGTEMPS POINTÉ DU DOIGT COMME ÉTANT L’UNE DES PRINCIPALES SOURCES DE CONTAMINATION DES MATIÈRES QUI SE RETROUVENT DANS LES CENTRES DE TRI, IL FAIT FIGURE DE BOUC ÉMISSAIRE MÉDIATIQUE DEPUIS LA FERMETURE DE KLARECO, SON PLUS IMPORTANT CONDITIONNEUR. LES PARTISANS DE LA CONSIGNE ONT PROFITÉ DE CET ÉVÉNEMENT POUR RÉCLAMER À HAUTS CRIS L’INSTAURATION DE LA CONSIGNE POUR LES BOUTEILLES DE VERRE VENDUES PAR LA SAQ.

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POURTANT, CONTRAIREMENT À CE QUI EST VÉHICULÉ, LA CONTAMINATION PAR LE VERRE DES MATIÈRES TRIÉES N’EST PLUS U N P ROB LÈM E. DE NOUVEAUX ÉQUIPEMENTS PERMETTENT MAINTENANT DE RETIRER LA QUASI-TOTALITÉ DU VERRE DE LA CHAÎNE DE TRIAGE . D E PLUS , L’ INDUSTRIE A INVESTI MASSIVEMENT DANS LA RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT AFIN DE METTRE AU POINT DES PRODUITS À VALEUR AJOUTÉE, FAITS À PARTIR DU VERRE MIXTE. LES DALLES ÉCOLOGIQUES DE G AUDREAU E NVIRONNEMENT ET L’AJOUT CI M E NTAI R E VERROX ® DE TRICENTRIS, FAIT À PARTIR DE VERRE MICRONISÉ, EN SONT DES EXEMPLES PROBANTS.

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40

M$

Éco Entreprises Québec a récemment annoncé un investissement colossal de 40 millions de dollars, qui servira notamment à soutenir les centres de tri dans l’optimisation de leurs équipements de traitement du verre.

M$

C’est la somme investie par la SAQ dans la Chaire de valorisation du verre dans les matériaux de l’Université de Sherbrooke. Ses recherches ont permis de mettre au point la micronisation du verre qui est à la base de l’ajout cimentaire VERROX®, lequel augmente la durabilité du béton.


De la collecte sélective au béton Blocs de béton architecturaux et mobilier urbain écologique contenant jusqu'à 30 % d’ajout cimentaire VERROX®, fait à partir du verre de la collecte sélective.

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Dossier spécial

CENTRE DE TRI

CONDITIONNEUR

POINTS DE DÉPÔT

Impact environnemental COLLECTE SÉLECTIVE CONSIGNE

35 GES

%

M ISE

SUR PIED DANS LES ANNÉES 1990, LA COLLECTE SÉLECTIVE EST AUJOURD’HUI BIEN IMPLANTÉE AU Q UÉBEC : 99 % DE SES HABITANTS Y ONT ACCÈS. VÉRITABLE SYSTÈME DE TRANSPORT EN COMMUN DES CONTENANTS, DES IMPRIMÉS ET DES EMBALLAGES, ELLE PERMET AUX CONTRIBUABLES DE LES RÉCUPÉRER AU PLUS FAIBLE COÛT POSSIBLE TOUT EN LIMITANT LA PRODUCTION DE GAZ À EFFET DE SERRE.

SIMPLE ET SANS EFFORT POUR LE CITOYEN, DES CONDITIONS ESSENTIELLES À UN TAUX DE PARTICIPATION MAXIMAL, LA COLLECTE SÉLECTIVE PERMET DE RÉCUPÉRER 17 FOIS PLUS DE MATIÈRES QUE LE SYSTÈME DE CONSIGNATION, ET CE, POUR LE TIERS DES COÛTS DE CELUI-CI. LE

SYSTÈM E DE CONSIG NATION E N VIG U E U R SU R LES CONTE NANTS , NOTAMMENT SUR LES CANETTES D’ALUMINIUM, NE REPRÉSENTE NI PLUS NI MOINS QU’UN DÉDOUBLEMENT DU SYSTÈME DE COLLECTE SÉLECTIVE, QUI PEUT AISÉMENT RÉCUPÉRER LES MÊMES MATIÈRES. S ELON UNE RÉCENTE ÉTUDE DE LI D D, L’ É L A R G I S S E M E N T P R É V U D U SYS T È M E D E C O N S I G N AT I O N CONTRIBUERAIT À UNE AUGMENTATION DE 35 % DES GAZ À EFFET DE SERRE POUR CE SECTEUR D’ACTIVITÉ.

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ANNO NCER D

ANS

3 R V C’E E

ST AU SOUT SSI E

N I R STRIE !

L’INDU

POUR ANNONCER

450-508-1515 Info@maya.cc


CENTRES DE TRI

LE DOSSI E R CONSIG N E : U N E COUVE RTU RE MÉDIATIQU E À COM PLÉTE R !

Frédéric Potvin Directeur général Tricentris fpotvin@tricentris.com

L

e débat sur la consigne tire à sa fin. Nous en avons perdu la moitié : celle de l’opinion publique.

Il s’agissait au départ d’un débat très complexe, comportant beaucoup de chiffres, de subtilités et d’enjeux… Mais publier des articles contenant des chiffres, des calculs et des projections, des articles presque scientifiques, ce n’est pas très « vendeur ». Pas assez scandaleux. Demandez aux gens qui vous entourent si la Société des alcools du Québec (SAQ) devrait reprendre ses bouteilles : ils vous répondront que oui ! Demandez-leur ensuite pourquoi, comment et à quel prix, et ils ne pourront pas vous répondre parce qu’aucun article n’a abordé ces questions. Quel journaliste a fait un travail de fond pour creuser un peu le sujet avant de proclamer que la consigne était la solution, dites-moi ? Quel journaliste a essayé de définir comment la SAQ pourrait, physiquement, reprendre ses bouteilles? Qui a tenté de calculer ce que coûterait l’aménagement des points de dépôt et combien il en faudrait pour que les consommateurs n’aient pas à parcourir plus de kilomètres qu’actuellement pour acheter leur vin ? Quels sont les taux de récupération actuels des contenants à remplissage unique (CRU) consignés ? Cette forme de récupération est-elle vraiment meilleure que l’utilisation du bac de récupération ? Nous avons eu droit à des gros titres et à des ballons d’essai, mais pas à des articles de fond. Pourtant, nous aussi, qui sommes pour la collecte sélective, nous avions la possibilité de suggérer de bons gros titres juteux : • • • • • •

Québec s’apprête à dépenser 250 millions pour récupérer 1,5 million de dollars de verre clair ! Québec veut dépenser plus pour récupérer moins ! Quel est le véritable objectif des proconsignes? Qu’est-ce que le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets ? Qui finance les activités du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets ? Québec prendra vos impôts pour envoyer du verre aux États-Unis !

Certes, nous aurions pu attirer l’attention de cette façon. C’eût été, étant donné la couverture médiatique offerte sur le sujet, la bonne façon de faire. Mais bon, restons pédagogues. ✓ Saviez-vous que la valeur du verre clair disponible au Québec est de moins de deux millions par année et qu’on s’apprête à instaurer un système qui en coûtera plus de 20 millions annuellement ? ✓ Saviez-vous que le taux de récupération des bouteilles de vin en Ontario (avec consigne) est de 79,6 % tandis qu’il est au Québec de plus de 93 % selon RECYC-QUÉBEC et Éco Entreprises Québec (EEQ)?

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✓ Saviez-vous qu’il est physiquement et logistiquement impossible que les épiceries reprennent le verre, pour des raisons d’espace et de règles de manutention de la CSST ? ✓ Saviez-vous que pour un conditionneur de verre, le verre séparé par couleur se vend moins cher que le verre vendu pour fabriquer de l’abrasif ? ✓ Saviez-vous qu’il existe une étude, réalisée par Cascades et Tricentris, qui démontre que le verre est présent à environ 1,5 % dans les ballots de fibre alors que les papetières peuvent en accepter jusqu’à 5 % ? En d’autres termes, la contamination des fibres par le verre est une lubie ! ✓ Saviez-vous que 80 % du verre est de couleur verte et que pour le vendre pour sa couleur, on devra l’envoyer aux États-Unis ? ✓ Saviez-vous qu’aucun représentant d’un centre de tri ne siège au comité-conseil du ministre de l’Environnement ? ✓ Saviez-vous qu’à ce même comité-conseil siègent le directeur de l’usine Owens-Illinois Canada Corp. et la vice-présidente de l’Association de l’aluminium du Canada (AAC) ? ✓ Saviez-vous qu’environ 1 000 trieurs travaillent chaque jour dans les régions du Québec ? En toute modestie, il y a quand même là pas mal d’informations pouvant instruire un contribuable qui s’apprête à voir ses impôts amputés de 200 millions d’un coup, plus 20 millions par année de frais de gestion ! Pour en savoir plus, visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/ MAYAproductionvideo

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Le dossier consigne : une couverture médiatique à compléter

Pourquoi, pour une fois, ne pas avoir l’âme entrepreneuriale au Québec ? Pourquoi ne pas saisir l’occasion qui se présente ? Soyons optimistes ! Travaillons à adopter des solutions permanentes qui auront des retombées positives pour l’ensemble de la société québécoise. Si nous devons investir de telles sommes, faisons-le pour créer de la richesse chez nous. Améliorons les centres de tri, qui ainsi produiront du verre de meilleure qualité, offriront un meilleur service aux municipalités et aux entreprises qui consacrent tant d’efforts à l’amélioration des taux de valorisation, et créeront des emplois en région. Gardons le verre au Québec plutôt que de l’exporter aux États-Unis et transformons-le ici. Encourageons l’innovation québécoise et ses projets prometteurs de nouvelles utilisations du verre, tels que les dalles écologiques de Gaudreau Environnement, l’ajout cimentaire VERROX® de Tricentris, les travaux de l’École de technologie supérieure (ÉTS) sur l’utilisation du verre dans l’asphalte ou encore les murs antibruit des Industries Jansen. Je ne veux pas de cette consigne, pas parce que je suis gestionnaire d’un centre de tri, mais simplement parce que je suis Québécois ! ■

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COLLECTE SÉLECTIVE

LA DÉRIVE DE LA COLLECTE SÉLECTIVE : COMMENT EN SOMMES-NOUS ARRIVÉS LÀ ?

Jean-Louis Chamard M. Sc. Env. Conseiller principal Chamard, stratégies environnementales j l . c h a m a rd @ c h a m a rd - e n v . c o m

vec l’inclusion du paiement des coûts nets de la collecte sélective par les entreprises dans la Loi sur la qualité de l’environnement, on a scellé ce qu’est une matière recyclable à mettre dans le bac bleu. La loi indique maintenant que les seules matières recyclables admises sont les contenants, les emballages, les imprimés et les journaux. À juste titre, les entreprises, qui paient maintenant pour la collecte sélective, ne veulent pas payer pour la collecte de matières dont les producteurs ne paient pas leur juste part des coûts nets. C’est la guerre aux matières indésirables, à celles qui ne doivent pas se retrouver dans le bac bleu, même si elles pourraient être recyclables. Les citoyens sont invités à les déposer à l’écocentre ou, plus simplement, aux ordures.

A

Le tri à la source et la collecte sélective ont changé avec l’adoption de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008. Auparavant, on demandait au citoyen de trier à la source, de rincer les contenants et de séparer les fibres des emballages dans le bac de récupération. Le camion de collecte sélective était séparé en plusieurs compartiments, ce qui permettait un tri sommaire directement dans la benne et facilitait le travail des manœuvres au centre de tri. Il était facile de laisser

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un « billet de courtoisie » à ceux qui ne suivaient pas les consignes du tri à la source. Seules les matières recyclables admises au centre de tri et ayant un marché étaient collectées. Le coût de la collecte sélective était relativement élevé, et le temps requis plus long qu’actuellement. Celui du tri et du conditionnement des matières recyclables au centre de tri était plus bas, et la mécanisation, relativement faible. Avec l’adoption de la politique 1998-2008, on a commencé à lier la performance de la collecte sélective des matières recyclables à son financement. Après le financement volontaire, avec Collecte sélective Québec, est apparu le financement obligatoire, avec Éco Entreprises Québec, Recycle Médias et l’inclusion du financement des coûts nets de la collecte sélective dans la législation. Une certaine rationalisation des opérations s’est matérialisée. On a automatisé la collecte sélective avec le bras mécanique et fourni des bacs roulants de 360 litres où déposer ses matières recyclables pêle-mêle, augmentant ainsi l’efficacité de la collecte tout en en réduisant les coûts. Cependant, on a compliqué les opérations de tri des matières recyclables, désormais livrées pêlemêle au centre de tri. Étant donné l’augmentation des quantités de matières recyclables collectées, la plupart des centres de tri ont également automatisé leurs opérations de tri et de conditionnement. Des appareils plus complexes ont remplacé les manœuvres sur la chaîne de tri, et des presses plus performantes et automatisées ont été installées pour effectuer le conditionnement. Pendant ce temps, les municipalités étaient indirectement incitées à augmenter les quantités de matières recyclables dans le bac

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LA DÉRIVE DE LA COLLECTE SÉLECTIVE : COMMENT EN SOMMES-NOUS ARRIVÉS LÀ ?

roulant de récupération. Leur financement de la collecte sélective est basé sur les quantités récupérées. Plus les citoyens mettent de matières dans le bac bleu, plus c’est payant. À l’inverse, moins il y a de résidus dans les ordures, plus la municipalité reçoit de redevances à l’enfouissement, puisque ces redevances sont basées sur les quantités éliminées par citoyen. Moins on élimine, plus c’est payant. Les municipalités ont donc un double intérêt à inciter les citoyens à mettre des matières dans le bac roulant de récupération. C’est la recherche de la quantité au détriment de la qualité de la matière recyclable. Si l’on compare les données de 2006 à celles de 2013, on constate une diminution annuelle de 4,2 % des coûts par tonne et une augmentation annuelle de 1,2 % des coûts par unité d’occupation. Ainsi, il en a coûté 108 millions $ en 2006 pour 386 000 tonnes provenant de la collecte sélective comparativement à 124 millions $ en 2013 pour 656 000 tonnes. Une excellente augmentation de 70 % des quantités récupérées pour une augmentation de seulement 15 % des coûts d’exploitation. Par ailleurs, si l'on compare les quantités de matières recyclables des années 1990 à celles des années 2010, on constate que les quantités de papier et de journaux sont en baisse constante, que les quantités de carton sont stables, que celles du verre clair ont diminué, que celles du verre vert ont augmenté, que les quantités de boîtes de conserve ont diminué et que les quantités de canettes d’aluminium et de plastique ont augmenté. En ce qui concerne les emballages, il y a un déplacement vers les canettes d’aluminium et les plastiques au détriment des boîtes de conserve et du verre clair. Quant au verre vert, les quantités ont augmenté en proportion de

l’augmentation de la consommation de vin. D’autre part, le marché du recyclage québécois s’est détérioré, à l’instar de l’activité manufacturière québécoise en déclin : les usines de pâtes et papiers ont réduit leurs activités, et le nombre de verriers et de recycleurs de plastiques a diminué. L’industrie du carton et celle des métaux sont demeurées stables. L’exportation vers l’Asie a augmenté en concordance avec le développement manufacturier de cette région. Actuellement, on tente de resserrer les critères pour la récupération des matières recyclables par la collecte sélective. On incite le citoyen à ne mettre que les matières recyclables admises dans le bac bleu. Les autres matières potentiellement recyclables devraient être déposées à l’écocentre ou mises au rebut. Pourtant, l’objectif principal de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles est de n’éliminer que le résidu ultime ayant fait l’objet d’un traitement. Il faudra bien collecter différemment les résidus valorisables pour en faciliter la mise en valeur. Il faudra innover et faciliter la tâche du citoyen si l’on veut atteindre les objectifs de mise en valeur. Étant donné cette situation, peut-on envisager que la collecte sélective inclue de nouvelles matières recyclables qui ne sont pas incluses dans la législation actuelle ? Bien sûr : en faisant payer les producteurs de ces matières pour les justes coûts ajoutés au système déjà en place. Mais une chose est certaine, pour que le citoyen ordinaire participe, il faut garder à l’esprit que les gestes qu’on lui demande de faire doivent être faciles, simples et rapides. C’est la clé du succès. ■

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LE BANNISSEMENT : ÉDUQUER ET RESPONSABILISER AVANT TOUTE CHOSE

CETEQ

Richard Mimeau Directeur général Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) rmimeau@ceteq.ca

E

n février 2011, le gouvernement du Québec a adopté la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, qui, vous le savez, vise à ce que seul le résidu ultime soit éliminé. Un des enjeux majeurs de la politique est de « responsabiliser l’ensemble des acteurs concernés par la gestion des matières résiduelles 1 ». Le plan d’action de cette politique mise entre autres sur le bannissement de certaines matières, soit le papier, le carton, le bois et les matières organiques putrescibles, des lieux d’élimination. Si le principe du bannissement est louable, l’industrie s’inquiète de la façon dont il sera appliqué. Selon les dernières indications fournies par les fonctionnaires du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), il semble que le contrôle des matières bannies sera effectué uniquement dans les lieux d’enfouissement, soit à la toute fin de la chaîne. Pourtant, la responsabilisation des générateurs de matières résiduelles et de la population est essentielle au succès de la mise en pratique de cette politique — sans compter que c'est un de ses objectifs. » En effet, selon cette dernière, « [un] modèle de gestion durable des matières résiduelles suppose que chaque acteur touché assume les responsabilités qui lui incombent et qu’il en paie les coûts. Cette approche est fondée sur les principes du pollueur payeur et de production et consommation responsable ». Faire payer les lieux de transbordement ou les LET (lieux d’enfouissement techniques) pour le non-respect du bannissement ne peut pas être considéré comme un moyen de faire assumer leur responsabilité à l’ensemble des acteurs. Il est donc indispensable de travailler à sensibiliser la population pour que les matières bannies soient connues et se retrouvent dans la bonne collecte. Les entreprises qui gèrent les matières résiduelles connaissent les matières bannies et la chaîne de valeur. Ce n’est pas en aval que le problème se situe, mais bien en amont. Une fois au LET, une matière bannie aura fort probablement été contaminée durant le transport, ce qui élimine toute possibilité qu’elle soit recyclée et va donc à l’encontre de l’objectif principal de valoriser les matières générées. Sur le plan économique, c’est aussi un problème, car il est évident qu’il y aura une augmentation du temps de traitement, donc un retard dans la collecte des matières, lequel affectera nécessairement les coûts de collecte. Certes, le Ministère prévoit une période de grâce de quelques mois. C’est un geste apprécié, mais quand on pense que la collecte des matières recyclables a été mise en place il y a 25 ans et qu’elle présente aujourd’hui encore des problèmes, il est légitime de se questionner sur la valeur de ces quelques mois pour s’ajuster – surtout que le bannissement touche aux habitudes des gens, et, on le sait, changer les comportements sociaux est un travail à long terme.

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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 11 N O 1 ÉTÉ 2015

D’ABORD SOUTENIR LES GÉNÉRATEURS Pour toutes ces raisons, il est essentiel que le gouvernement mette en place des moyens de communication visant à sensibiliser l’ensemble de la chaîne et que les générateurs soient incités à générer moins de matières, car ils sont les premiers acteurs de cette chaîne. En effet, la matière la plus facile à gérer est celle qui n’a pas été produite. Il ne faut pas oublier que le premier palier de la hiérarchie des 3RVE est la réduction à la source. L’élimination vient en dernier lieu, comme solution de dernier recours. Des incitatifs devraient être mis en place pour aider à bannir certaines matières qui peuvent être valorisées. Que les LET soient les seuls responsables d’un problème qui concerne autant les générateurs que la population en général ne suit pas la logique même de la Politique. Pour en savoir plus, visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/ MAYAproductionvideo

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Bannissement des matières organiques : l'enjeu de l'application

Et ce n’est pas seulement la population qui doit être sensibilisée. Il y a un énorme travail à faire auprès des industries, commerces et institutions (ICI) pour qu’eux aussi soient sensibilisés, informés, et qu’ils comprennent leur rôle. Il faut également outiller les ICI pour les aider à mettre en place un système fonctionnel et qui réponde aux orientations gouvernementales et aux nouvelles réalités de nos sociétés, qui ont le souci de se développer de façon durable. Les municipalités ont reçu beaucoup de soutien pour mettre en place la collecte sélective dans le secteur résidentiel. Malgré le fait qu’ils soient les plus grands générateurs de matières résiduelles au Québec, les ICI ne peuvent compter que sur très peu de programmes d’aide destinés précisément à répondre à leurs besoins. Les ICI ont besoin d’être soutenus dans leurs efforts de gestion des matières résiduelles afin que le bilan global du Québec en matière de réemploi et de recyclage soit plus marquant. Les mots clés dans l’application du bannissement sont éducation et responsabilisation. Si la population et les ICI ne sont pas sensibilisés et qu’ils ne comprennent pas qu’ils ont une partie de la responsabilité de ce qu'ils génèrent comme matières, alors comment peuvent-ils se sentir responsables et faire l’effort qui leur est demandé ? Bref, c’est d’un effort collectif que nous avons besoin pour que l’orientation et la politique gouvernementale du bannissement soient suivies de façon responsable et éclairée, et ce, dans l’intérêt de tous. Il est donc souhaité que les différents acteurs concernés se réunissent et travaillent de concert afin de s’assurer de l’application harmonieuse de la politique sur le bannissement. ■ 1 MDDELCC, Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, 2011, www.mddelcc.gouv.qc.ca/matieres/pgmr/politique-go.pdf

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L’INDUSTRIE DES DÉBRIS DE CONSTRUCTION, DE RÉNOVATION ET DE DÉMOLITION : UN SECRET TROP BIEN GARDÉ, UNE INDUSTRIE TROP PEU CONNUE

3R MCDQ

Ginette Pellerin Directrice générale Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec (3R MCDQ) gpellerin@3rmcdq.qc.ca

n février 2015, lors de son congrès annuel, le 3R MCDQ a eu le plaisir de recevoir comme conférencier M. Jacques Nantel, éminent professeur depuis 1981 à HEC Montréal, où il fut directeur du service de l’enseignement du marketing, titulaire de la Chaire de commerce de détail Omer DeSerres et directeur des programmes. En juin 2014, Jacques Nantel s’est joint en qualité d’associé universitaire au Groupe Léger Recherche Stratégie Conseil.

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Dans la présente chronique, je vous résume l’essentiel de la présentation de M. Nantel, qui a suscité des réactions parmi les congressistes. Cette présentation nous oblige, en tant qu’acteurs engagés et responsables, à réfléchir aux constats dégagés, à mettre en place un plan d’action et à le réaliser. Statistiques à l’appui, M. Nantel nous a démontré que les Québécois sont très sensibles au recyclage et qu’ils sont, parmi les Canadiens, ceux qui recyclent le plus. En 2014, les Québécois étaient sensibles à 84,8 % au recyclage alors qu’ils étaient sensibles au compostage à 47,1 %.

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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 11 N O 1 ÉTÉ 2015

Soulignons que Jacques Nantel a démontré que les entreprises de recyclage du Québec sont nettement plus productives que celles du reste du Canada. Et quel est le secteur le plus performant ? Le secteur des débris provenant de la construction, de la rénovation et de la démolition ! Mais ne tenons rien pour acquis : beaucoup reste à faire. Malgré cette performance, notre industrie est trop peu connue, et nous sommes un secret trop bien gardé ! Toutes les entreprises ont avantage à être connues et reconnues, et en travaillant ensemble à nous faire connaître, nous y arriverons plus rapidement. 86,5

Recyclage Consommation locale Déconsommation

85,9

88,2

87,0

84,8 - 1,7 pt

69,1

67,8

67,2

65,8

2010

2011

71,0

66,9 2012

73,2

71,1 + 2 pts

69,3

2013

70,8 + 3,6 pts

2014

Cette volonté d’action, nous devons l’avoir en tant que regroupement. L’association avec laquelle je collabore a l’avantage de réunir les divers acteurs de la chaîne de valeur du monde de la construction, de la rénovation et de la démolition (CRD). Cela facilite les choses lorsqu’on veut parler d’une même voix. Mais pour ce faire, tous les membres doivent s’impliquer activement et participer à la démarche.

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L’ I N D U S T R I E D E S D É B R I S D E C O N S T R U C T I O N , D E R É N O V A T I O N E T D E D É M O L I T I O N : UN SECRET TROP BIEN GARDÉ, UNE INDUSTRIE TROP PEU CONNUE

Protection de l’environnement protection des animaux consommation citoyenne

67,7 66,2 60,4

69,3 65,4 64,2 58,1

45,5

46,0

transport durable

43,9

44,6

compostage

2010

2011

64,6 63,1

67,7

67,6

67,5

61,4

61,0

_ pts + 1,3 pt + 0,6 pt

57,2 46,2 43,3 2012

46,4 44,9

2013

48,6 47,1

+ 3.1 pts + 3.2 pts

2014

Quel est alors l’intérêt d’avoir une approche marketing ? Chaque entreprise doit avoir la volonté de suivre avec obsession ce que font et ce que veulent ses clients et le public en général, de mesurer leurs besoins et de se positionner par rapport à ces besoins et aux divers concurrents, ainsi qu’être déterminée à agir en conséquence. Avant de penser aux moyens, nous devons nous poser les questions suivantes : • Quel est l’avantage comparatif de notre industrie ? • Pour qui ? • Sur quel(s) marché(s) ? • En quoi nous distinguons-nous des concurrents dans la commercialisation de nos produits (message, service, prix, retombées ) ? La présentation de Jacques Nantel m’amène à faire quelques réflexions : • Les résidents du Québec connaissent la collecte sélective puisque 99 % de la population y a accès. Très souvent, toutefois, ils ne connaissent pas l’emplacement des écocentres les plus

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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 11 N O 1 ÉTÉ 2015

près de chez eux où ils pourraient apporter les différentes matières qui ne sont pas recueillies par la collecte sélective, particulièrement les débris de CRD et les matières assimilables. • Parallèlement, des efforts doivent être entrepris auprès des associations qui regroupent les entreprises de construction, de rénovation et de démolition pour que leur soient présentés clairement tous les services offerts par les centres de tri de CRD, et ces mêmes entreprises doivent être invitées à expédier leurs résidus vers des centres de tri de CRD et non vers des sites d’enfouissement. • Tous les organismes et associations qui représentent les acteurs de la récupération et du recyclage au Québec doivent travailler ensemble pour informer, sensibiliser et éduquer les particuliers et les entreprises. C’est un enjeu qui transcende chacune de nos activités respectives. • RECYC-QUÉBEC doit continuer son travail concernant l’information, la sensibilisation et l’éducation non seulement au sujet de la collecte sélective, mais au sujet de tous les types de résidus. • Étant donné que près de 9 Québécois sur 10 appuient la récupération, à quand une loi qui interdirait l’enfouissement des débris de CRD non triés ? Si vous avez des idées pour faire connaître et reconnaître la juste valeur de notre secteur d’activité, merci de m’écrire à info@3rmcdq.qc.ca ou d’afficher vos commentaires sur notre blogue à www.3rmcdq.qc.ca/blogue ■

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G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE UN BON CHEF : VOILÀ TOUTE LA QUESTION !

Dominique Dodier Directrice générale EnviroCompétences d o m i n i q u e . d o d i e r @ e n v i ro c o m p e t e n c e s . o rg

entrée de jeu, rappelons qu’on ne naît pas bon chef : on le devient. Et même si certains ont des prédispositions naturelles, comme la capacité de communiquer, c’est avec l’expérience, des essais, des erreurs et de la sueur qu’on devient un bon chef.

D’

Voyons de plus près les qualités et les aptitudes d’un bon chef. Disons d’abord que les théories et les études sur le sujet ne manquent pas, et qu’en fonction des experts consultés, des écoles de pensée et des tendances, les qualités épinglées au veston d’un bon chef diffèrent. Cela dit, certains éléments sont constants et persistent au fil du temps. J’en ai retenu cinq, qui forment bien sûr une liste non exhaustive. La voici, résumée au plus court étant donné l’espace dont nous disposons.

Numéro 1 : faire preuve d’intégrité Disons que cette qualité est aujourd’hui bousculée au point d’être devenue un sujet d’actualité. L’intégrité fait référence à l’absence de mauvaise intention (Larousse), au fait d’être soi-même parmi les autres et à celui d’être honnête. Si un seul membre de votre équipe doute de votre intégrité, cela peut vous causer de sérieux problèmes. Si un employé vous voit faire des culbutes avec les chiffres et les clients, ne soyez pas étonné qu’il se donne la permission de vous dénoncer ou d’en faire autant avec vous.

Numéro 2 : démontrer de l’intérêt pour les employés, les membres de votre équipe Les gens ne veulent pas être des numéros : ils portent des noms, veulent faire partie d’une équipe et sont d’abord et avant tout des personnes. Comme gestionnaire, président ou directeur, vous contribuerez au développement de leur sentiment d’appartenance par votre capacité à les faire se sentir des personnes à part entière. Connaître ses employés, leurs goûts et leurs champs d’intérêt ne peut pas nuire. Un commentaire souvent entendu de la part d’employés dont l’entreprise est en croissance est qu’ils n’ont plus de contacts avec la direction et qu’ils sont devenus des numéros. Instaurez des pratiques de gestion des ressources humaines (GRH) cohérentes et constantes. Votre intérêt pour les employés peut se démontrer par le maintien d’un environnement de travail sain et équilibré. Faites en sorte que tous disposent de toute l’information, de toutes les ressources et de tout le soutien dont ils ont besoin pour faire leur travail. Fixez des objectifs clairs, mesurables et atteignables. Plus les gens savent ce qu’on attend d’eux, plus ils sont responsables de leur travail.

Numéro 3 : communiquer Communiquer est une aptitude essentielle qui sert aussi souvent de remède à bien des situations. Communiquer, c’est aussi DIRE et ÉCOUTER. Dites simplement les choses, adaptez votre langage et votre vocabulaire en fonction des personnes qui vous écoutent :

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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 11 N O 1 ÉTÉ 2015

ce n’est pas ce que vous dites qui est important, mais ce que les gens comprennent. Communiquer, c’est quelquefois dire ce que personne ne veut entendre. C’est aussi recadrer, féliciter, reconnaître. Et comme le disait Ken Blanchard, célèbre auteur américain spécialisé dans le domaine du management et du leadership situationnel de proximité : « Les bonnes pensées que l’on garde pour soi ne valent rien – et cela peut aussi être applicable aux choses moins positives à dire. » Pour savoir si on a bien compris votre message, voici un petit truc : demandez que l’on vous redise ce que vous avez dit. C’est un bon test, et ça remet les choses en perspective. Toujours au chapitre de la communication, donnez une rétroaction continue à vos employés. De cette façon, vous pourrez contribuer à leur développement professionnel et avoir une bonne vision de ce que font les membres de votre équipe et de votre organisation. On ne communique jamais trop – mal, parfois, mais jamais trop.

Numéro 4 : prendre des décisions Il arrive qu’on doive prendre des décisions dont on sait d’avance qu’elles ne seront pas populaires et qu’elles feront baisser notre cote de popularité auprès de certains… Comme prix de consolation, dites-vous que ceux qui ne prennent pas de décisions n’en prennent ni de bonnes ni de mauvaises ! Vos décisions feront rarement l’unanimité, mais vous devez les expliquer (sans les justifier) si vous voulez qu’on vous suive. Vous devez savoir vous-même où vous voulez aller et en informer vos employés. Des employés qui vous comprennent sont des employés qui vous suivront plus facilement.

Numéro 5 : rester soi-même Rester soi-même n’est ni une aptitude ni une qualité de chef à proprement parler, mais une condition essentielle à votre bonheur. Vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde, et vos décisions, quelles qu’elles soient, ne feront jamais l’unanimité, même les plus généreuses. Dans certaines équipes, vous serez vu comme un « Maître »; dans d’autres, comme un incompétent. Plusieurs facteurs – l’environnement de travail, la personnalité de chacun, la culture organisationnelle, le contexte, etc. – auront une grande influence sur la perception qu’on aura de vous. La règle d’or, c’est de rester vous-même (en vous améliorant toujours), de respecter vos valeurs, de rechercher des gens qui partagent vos valeurs, de tenir parole et d’être authentique. Essayez de développer vos qualités – vos aptitudes en gestion, par exemple – ou de communiquer davantage et mieux : les gens verront les efforts que vous faites. Dites-vous que la perfection ne peut être revendiquée par personne, et ce, même si nous désirons tous l’atteindre.

Combien de temps et d’argent investissonsnous dans les ressources humaines de nos organisations et de nos équipes ? Pour terminer, voici une question à laquelle réfléchir : beaucoup de temps et d’argent sont investis chaque année en processus et en machinerie, alors que la dimension la plus fragile, la plus stratégique et la plus complexe d’une organisation, c’est sa dimension humaine. Combien de temps et d’argent investissonsnous dans les ressources humaines de nos organisations et de nos équipes ? ■

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LES AMIS DE 3RVE

NS O B S LE TACTS CON

34, rue de Chenonceau, Blainville, Qc J7B 1P6

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BFI Usine de Triage Lachenaie devient

Complexe Enviro Progressive Ltée 3779 chemin des 40 Arpents Terrebonne (Qc.) J6V 9T6 tél.450 474-2423 ou 450 474-4947 télec.450 474-1871

N’hésitez pas à nous contacter pour plus de renseignements ou pour visiter nos installations

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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 11 NO 1 ÉTÉ 2015




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