Une occasion à saisir pour le secteur des CRD
Un changement d’échelle pour un Québec circulaire
Économie circulaire : des outils pour se mettre en action
Une occasion à saisir pour le secteur des CRD
Un changement d’échelle pour un Québec circulaire
Économie circulaire : des outils pour se mettre en action
Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de tonnes de matériaux sont reçus à nos installations et de ce nombre, plus de 75% sont remis sur le marché en tant qu’alternative écologique.
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« Le transfert complet du système aura lieu le 1er janvier 2025, dans moins de deux ans. Nous avons beaucoup de livrables à très court terme. Il y a de la fébrilité et des appréhensions, mais je dis à mon équipe : “Yes, we can!” Je sais que nous allons réussir. »
— Maryse VermetteÉditeur et rédacteur en chef
André Dumouchel adumouchel@maya.cc
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Contenu de bacs de recyclage qui finit par être brûlé en Asie, centres de tri aux pratiques douteuses, voire frauduleuses : les scandales se sont accumulés dans le domaine du recyclage dans les dernières années au Québec. Résultat ? La population et les entreprises ont perdu confiance dans le système. Bien sûr certains font un travail admirable, mais un coup de barre était nécessaire et c’est ce qu’a fait Benoit Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
Évidemment, rien n’est jamais parfait. Je ne suis toujours pas convaincu du bien-fondé de l’élargissement de la consigne - je le dis depuis 15 ansqui fait partie de la stratégie du ministre. À mes yeux, cela augmentera d’une couche la complexité de la gestion des matières pour les citoyens qui risquent de continuer à tout mettre dans leur bac de recyclage de toute façon. De plus, cela multipliera les camions sur la route, sans parler du chaos appréhendé aux différents points de dépôts.
Mais, laissons la consigne de côté et concentrons-nous sur la grande révolution en cours dans le système de collecte sélective. Comme vous le découvrirez plus en détail dans notre reportage principal, le gouvernement provincial a confié l’automne dernier à Éco Entreprises Québec (ÉEQ) la tâche gargantuesque de gérer la collecte sélective sur tout le territoire de la province. Actuellement, ÉEQ se contente de faire un chèque et la gestion est assurée par pas moins de 560 organismes municipaux. Le modèle d’affaires sera complètement changé.
ÉEQ devra s’entendre avec chacun des organismes municipaux : il souhaite qu’ils se regroupent pour aller chercher des contrats plus avantageux de service de collecte et de transport de la matière vers les centres de tri. Une fois triées, les matières seront reprises par ÉEQ et grâce au volume, elle tentera d’aller chercher de meilleurs débouchés.
Cette révolution doit se faire dans un temps record : moins de deux ans pour réaliser le transfert des responsabilités et cinq ans pour arriver à un système mature. Pour y arriver, ÉEQ devra doubler son personnel alors que la pénurie de main-d’œuvre frappe toujours.
La tâche est donc colossale. Mais, je crois qu’ÉEQ pourra relever le défi. En grande partie parce que Maryse Vermette, la PDG, est aux commandes. Elle connaît le monde municipal et le milieu de la collecte sélective sur le bout de ses doigts. Et, vous le lirez dans le reportage, elle m’apparaît être une femme investie d’une mission. Elle veut faire de cette modernisation son legs. C’est une leader forte, inspirante et c’est ce dont son équipe – et les personnes qui la joindront - a besoin pour réaliser ce projet plus grand que nature.
Municipalités, centres de tri, entreprises productrices de matières à recycler, citoyens : il est temps de se rallier et de ramer tous dans le même sens. Le statu quo n’était plus une option. Et comme le révélait l’an dernier le rapport L’état des lieux et la gestion des résidus ultimes du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), l’enfouissement de déchets dans la province a connu une nette augmentation depuis 2015, et ce, même si les bacs de recyclage n’ont jamais été aussi pleins.
Vous apprendrez aussi dans la chronique de Daniel Normandin, directeur du Centre d’études et de recherche intersectorielles en économie circulaire, que la circularité de l’économie de la planète aurait chuté à 7,2 % l’an dernier alors qu’elle était à 9,1 % en 2018.
De son côté, le gouvernement du Québec souhaite toutefois mettre le pied sur l’accélérateur dans le domaine de l’économie circulaire ces prochaines années. Est-ce que la modernisation du système de collecte sélective piloté par ÉEQ pourrait avoir un impact positif ? Certainement ! En élargissant le mandat d’ÉEQ, le gouvernement provincial met toutes les chances de son côté pour voir émerger une réelle transformation des pratiques. Je pense par exemple à la réduction du suremballage, mais aussi, à la réutilisation des matières pour réduire au maximum ce qu’on envoie au centre de tri.
Qui sait, le Québec pourrait même réaliser de petits miracles et devenir un exemple cité dans le monde en matière économie circulaire. Chose certaine, il est temps d’avancer ensemble. n
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En raison du grand nombre d’organismes municipaux (il y en a plus de 560), qui se chargent de la collecte sélective chacun à sa façon, de la qualité quelquefois douteuse des matières recyclées et de l’absence de reddition de comptes des centres de tri, la confiance de la population québécoise envers le système de recyclage et de récupération ne cesse de diminuer. En parallèle, l’insatisfaction des entreprises mettant en marché des contenants, des emballages et des imprimés continue d’augmenter, puisqu’on leur demande de financer un système sans leur permettre de veiller à son rendement. Après des années de tergiversations, le gouvernement du Québec souhaite maintenant renverser ces tendances en confiant à Éco Entreprises Québec (ÉEQ) le mandat de gérer le système sur tout le territoire de la province. Sa PDG, Maryse Vermette, nous parle de son « projet de vie ».
Le 24 octobre 2022, ÉEQ a été sélectionné comme organisme de gestion désigné (OGD) pour mener la modernisation du système de collective sélective, au terme d’une importante réflexion du gouvernement et d’une étude commandée au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) par le ministre provincial de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette.
Pourquoi cette organisation plutôt qu’une autre ? Parce qu’elle collabore étroitement avec les producteurs depuis 2005. « Cette année-là, la Loi sur la qualité de l’environnement avait institué un principe voulant que les producteurs, soit les
entreprises que nous représentons, étaient financièrement responsables du système de collecte sélective au Québec, explique Maryse Vermette. Depuis, ÉEQ joue un rôle de percepteur auprès de ceux-ci : nous percevons les sommes nécessaires pour indemniser les municipalités en ce qui concerne les coûts du système de collecte sélective. Nous sommes les financiers du système. C’est notre rôle premier. »
Assez rapidement, un problème est apparu : les producteurs ont l’impression de signer des chèques en blanc. « Ils paient un système sans avoir droit de regard sur la façon dont celui-ci est exploité, géré et encadré. Il n’y a pas de reddition de comptes sur
les taux de récupération ni sur les taux de recyclage. Après toutes les crises de recyclage qu’on a connues au cours des dernières années, cela devenait un enjeu. Les entreprises voulaient encadrer le système qu’elles financent. »
Ce désir de saine gestion est nommé, expliqué et répété depuis une décennie. « Depuis 2005, j’ai vu toutes les démarches réalisées auprès des différents gouvernements et ministres qui se sont succédé, afin de les sensibiliser à notre vision, pour que les entreprises puissent avoir le contrôle du système et pas seulement signer un chèque une fois par année. »
Après avoir été entendu et avoir assisté aux changements législatifs et réglementaires au cours des deux dernières années, Éco Entreprises Québec a à l’automne 2022 été désigné par RECYC-QUÉBEC comme leader du nouveau système. En entrevue, Maryse Vermette parle d’un aboutissement. On pourrait quasiment dire que c’est un soulagement pour celle qui a mené le projet à bout de bras.
Ouvrons une parenthèse sur son parcours pour mieux comprendre son attachement à la protection de l’environnement. « Dans ma jeunesse, j’étais membre des jeunes naturalistes, se souvient-elle avec un sourire dans la voix. À une époque où on parlait peu de protection de l’environnement, ça m’animait déjà. Toute ma vie, j’ai été préoccupée par la mise en place de mesures pour éviter la pollution, pour protéger les terres agricoles et pour bien gérer nos déchets. »
Elle a été témoin de première ligne en œuvrant pendant quinze ans à l’aménagement urbain du territoire pour la municipalité régionale de comté (MRC) de Marguerite-D’Youville. « C’est un passage important dans ma vie professionnelle. Comme une MRC est un lieu de regroupement de services, j’ai travaillé à mettre en place différents types de services publics, comme le transport adapté, une cour municipale régionale et l’unification des services de police sur la Rive-Sud de Montréal. J’ai aussi travaillé dans le domaine du développement économique, mis en place un conseil local de développement et contribué à la protection du territoire agricole. »
Par-dessus tout, elle a instauré le premier système régional de collecte sélective du Québec au début des années 1990. « Nous étions des précurseurs ! » Durant cette période, elle a été nommée représentante de la Fédération québécoise des municipalités sur le conseil de Collecte sélective Québec, plus ou moins l’ancêtre d’ÉEQ, alors que l’organisation gérait des fonds privés pour appuyer les municipalités dans l’implantation de la collecte sélective. « À cette époque, les entreprises qui contribuaient à ce fonds trouvaient que ce n’était pas équitable, car certaines y contribuaient sur une base volontaire tandis que d’autres n’y contribuaient pas. Nous avons donc travaillé pour faire en sorte que les producteurs deviennent financièrement responsables du système. »
L’industrie lui a alors demandé si elle voulait mettre sur pied la nouvelle organisation afin de gérer le régime de compensation. Non seulement at-elle dit oui, mais elle n’est jamais partie. « Pour moi, c’est un projet de vie ! Ce qui se passe actuellement, la transformation que nous allons vivre au cours des prochaines années, c’est l’aboutissement d’une vision que j’ai personnellement portée. »
En effet, elle a réussi à susciter l’adhésion de son conseil d’administration, des entreprises, du gouvernement et de diverses parties prenantes du milieu municipal. « C’est un gros changement pour les municipalités. C’est un transfert de responsabilité vers les entreprises. Il fallait que les municipalités deviennent des partenaires et non des opposants. »
En plus de tenir à la cohésion entre les intervenants, Maryse Vermette veut redonner au public confiance envers le système de collecte sélective et l’encourager à récupérer encore plus et mieux. « Il y a encore beaucoup de travail à faire. Nos taux de récupération stagnent depuis des années. Il faut redonner une deuxième vie à la matière que l’on met dans les bacs pour favoriser la circularité. »
Ne comptez pas sur elle pour baisser les bras. « C’est mon legs à la société québécoise. Il me reste encore quelques années avant la retraite, et je veux bien ancrer le projet. »
La nomination d’Éco Entreprises Québec comme OGD du nouveau système a suscité des réactions plus que positives. Toutefois, les membres de l’équipe sont conscients de la montagne à gravir pour opérer ce changement de paradigme.
« Nous serons en transition organisationnelle. Même si nous connaissons bien la chaîne de valeur du recyclage et que nous avons plusieurs experts à l’interne, nous devons nous assurer que l’équipe suivra. Comme nous devrons créer une équipe de vendeurs des matières recyclables que l’on retrouve dans les bacs, l’organisation va grossir. »
Peu à peu, ÉEC passera de cinquante à près de cent employés pour bien s’occuper d’un marché d’au moins 300 millions de dollars. Malgré la pénurie de main-d’œuvre, la PDG ne croit pas avoir du mal à pourvoir les postes à venir. « Nous sommes attractifs grâce à notre mission : “De la collecte sélective à l’économie circulaire, ensemble pour un monde durable”. Nous voulons changer
les choses et améliorer le système. Les gens ont envie de donner un sens à leur carrière et de faire partie de quelque chose de plus grand qu’eux, pour se sentir satisfaits au travail et pour avoir l’impression de contribuer à améliorer le domaine. »
Si la planification de la modernisation avait commencé avant que les changements
réglementaires soient terminés, le rythme s’est accéléré depuis. « Le transfert complet du système aura lieu le 1er janvier 2025, dans moins de deux ans. Nous avons beaucoup de livrables à très court terme. Il y a de la fébrilité et des appréhensions, mais je dis à mon équipe : “ Yes, we can!” Je sais que nous allons réussir. »
ÉEQ se donne jusqu’en 2030 pour arriver à un système mature. Pour ce faire, l’organisation pourra miser sur l’industrie qui a exercé une pression positive en faveur de sa désignation. Si certains observateurs pourraient affirmer que cela relevait de l’évidence, Mme Vermette préfère nuancer la situation. « Je crois que c’est l’une des premières fois, au Québec, qu’on enlève une responsabilité au monde municipal pour la donner au privé. Ça
demandait beaucoup de courage de la part du gouvernement. Après toutes les crises du recyclage, le statu quo n’était plus une option et il fallait aller ailleurs. »
Elle était loin d’être seule à vouloir revoir le système opaque. « Les recycleurs nous disent depuis des années qu’ils achètent de la matière avec un taux de contamination important. Les centres de tri, qui sont soumis à un processus d’appel d’offres public, étaient choisis selon le plus bas soumissionnaire. Les meilleures pratiques n’étaient pas nécessairement appliquées partout. Il nous faut une approche systémique, l’encadrer avec les mêmes règles du jeu pour tout le monde, et nous soucier de la qualité et de la traçabilité de la matière. »
Pour rallier tout le monde, la gestionnaire et son équipe ont mené l’équivalent d’une campagne électorale… sans grande opposition. « C’était un passage obligé en vertu du règlement. Nous devions déposer notre candidature à RECYCQUÉBEC et recevoir un appui formel des producteurs. C’est pour ça que nous avons mis en place une campagne d’appui. »
Les entreprises devaient signifier leur appui de façon formelle dans une période assez courte, en plein été. « Nous avons obtenu plus de 2000 appuis. Nous en sommes très fiers. C’est une belle marque de confiance. On parle d’entreprises du Québec et d’ailleurs. Pour elles, il allait de soi que ce rôle nous revenait. »
Si l’opposition était faible, voire inexistante, c’est entre autres parce qu’Éco Entreprises Québec s’impliquait depuis longtemps auprès des intervenants de la collecte sélective : une façon de préparer le terrain.
« Nous nous étions donné le sobriquet d’optimisateurs de la collecte sélective sur une base volontaire, souligne la PDG Maryse Vermette. Nous faisions de l’accompagnement. Nous donnions des conseils. Il y a eu de belles réalisations. Ces démarches faisaient en sorte que nous étions en mesure de démontrer que nous avions la capacité d’aller plus loin et que nous serions capables d’assumer les responsabilités pleines et entières du système. »
Tout au long du processus, l’organisation s’est assurée de consulter les entreprises. « Nous avons fait des représentations et tenu des webinaires avec les producteurs malgré la pandémie, en plus d’organiser plusieurs activités de sensibilisation. Nous représentons les producteurs. Nous avons porté leur voix. »
Le nouveau règlement gouvernemental impose certaines obligations de gouvernance. « Le conseil d’administration de notre organisme à but non lucratif doit être formé de représentants des
producteurs, ce qui était déjà le cas, et de représentants de la chaîne de valeur, des experts. Le gouvernement est venu préciser certains critères portant sur la composition de notre CA, mais nous étions déjà une organisation regroupant des producteurs. »
Pendant la transition, Éco Entreprises Québec portera deux chapeaux : celui d’organisme agréé pour le régime de compensation jusqu’en 2025 et celui, tout récent, d’organisme de gestion désigné du nouveau système.
« Je crois que c’est l’une des premières fois, au Québec, qu’on enlève une responsabilité au monde municipal pour la donner au privé. Ça demandait beaucoup de courage de la part du gouvernement. Après toutes les crises du recyclage, le statu quo n’était plus une option et il fallait aller ailleurs. »
Cyrculia Capital Inc. vise à mettre en œuvre un modèle commercial différencié en créant et en maintenant des entreprises capables de fournir des produits et des services engagés dans la voie de l’économie verte et circulaire.
Quand on lui demande quels sont les plus grands obstacles qui se dresseront sur la route de son organisation, Maryse Vermette répond sans hésiter : convaincre les 560 organismes municipaux (MRC, villes, petites municipalités et autres) de se regrouper pour faciliter la collective sélective.
N’allez pas croire qu’ÉEQ souhaite tasser les municipalités. Au contraire. « J’ai travaillé dans le monde municipal pendant quinze ans, rappelle-t-elle. Je sais que les municipalités sont les mieux placées pour offrir un service de première ligne à leurs citoyens. Ça fait partie de leur ADN. Il est important qu’elles jouent un rôle névralgique dans cette modernisation. »
Elle veut donc faire des municipalités des fournisseurs de services – bien qu’elle préfère le mot partenaires – dans la collecte et le transport de la matière. « Il faut contracter des ententes avec elles qui comprendront un devis type qu’elles devront utiliser pour lancer des appels d’offres de collecte. Pour ce faire, il faut que les municipalités se regroupent. »
Le regroupement n’est pas une suggestion ni un caprice. « L’optimisation passe par une masse critique, afin de nous assurer que le système de collecte soit performant. Je sais que certaines municipalités n’aiment pas se regrouper pour offrir des services, mais nous allons uniquement signer des ententes avec des organisations représentant des municipalités ayant une masse critique suffisante. »
Maryse Vermette rappelle que les municipalités n’auront plus aucune responsabilité financière dans le secteur. « Elles recevront un chèque d’ÉEQ pour être dédommagées et elles n’auront plus à taxer leurs citoyens pour ce volet. L’OGD paiera l’entièreté des dépenses. En résumé, nous leur disons : “Regroupez-vous, et vous ne subirez aucun impact financier.” »
Éco Entreprises Québec souhaite collaborer avec environ 200 organismes municipaux. Et pour bien expliquer les nombreux changements à venir, l’organisation fera une tournée des municipalités. « Nous avons déjà commencé la tournée, puisque j’ai rencontré les préfets des MRC au début décembre, mais je souhaite maintenant me promener à travers le Québec. Nous ne voulons pas gérer cela en direct de notre bureau à Montréal. Nous voulons rencontrer les gens chez eux et prendre le temps de jaser avec eux. »
L’objectif : démystifier le système et leur faire comprendre l’obligation de résultat. « Notre but est d’avoir le meilleur rapport qualité-prix. Le système est sous-capitalisé. Il manque d’investissements. Il faut investir dans un système de traçabilité de la matière et dans nos centres de tri pour avoir
une matière de meilleure qualité. Ensuite, les revenus de revente de cette matière pourraient être supérieurs. »
La mise en commun des ressources municipales permettra certainement d’autres économies. « En regroupant les municipalités, il n’y aura plus de camions à moitié vides qui vont se promener sur les routes. Il y aura une optimisation des coûts de collecte et de transport. Dans un horizon de cinq ans, cela donnera des résultats positifs sur le plan financier. »
Les marqueurs temporels ne manquent pas. ÉEQ veut commencer les transferts de responsabilité en 2024 et terminer la transition en 2025. Parla
suite, la modernisation du système de collecte s’étendra à tous les secteurs d’activité de la société. « Le gouvernement nous donne l’obligation d’encadrer un programme de collecte dans les lieux publics, dans les commerces, dans les industries, dans les hôpitaux et dans les universités. Ce sera un énorme défi ! »
Ce n’est pas tout. ÉEQ aura également la responsabilité de collaborer avec les communautés éloignées et celles du Grand Nord québécois. « Nous travaillons avec les communautés autochtones pour nous assurer qu’elles pourront elles aussi avoir accès à un service. Nous ne pouvons pas aborder la gestion de ce service avec une communauté innue du Grand Nord comme avec une municipalité qui gère ce service depuis trente ans. Ça aussi, ce sera un gros défi. » n
« On nous demande de faire en cinq ans ce qu’on n’a pas fait dans les trente dernières années. Mais j’y crois. »
L’an 2030 sera un moment névralgique.
— Maryse Vermette
Ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, ministre responsable de la région des Laurentides
Dans ses efforts pour protéger l’environnement et lutter contre les changements climatiques, notre gouvernement s’est consacré, au cours des dernières années, à améliorer la gestion de nos matières résiduelles, et ce, à tous les niveaux de la hiérarchie des 3RV-E.
La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles a pour objectif fondamental de faire en sorte que la seule matière résiduelle éliminée au Québec soit le résidu ultime. Cela signifie qu’il faut utiliser au maximum le potentiel de valorisation de tous nos produits de consommation, et celui des matières résiduelles qui en découlent.
C’est pourquoi nous avons notamment annoncé la modernisation du système de consigne, de manière à améliorer le tri à la source, ainsi que la modernisation du système de collecte sélective des contenants, des emballages et des imprimés, afin de récupérer plus, mais surtout de recycler mieux.
Le système modernisé de collecte sélective entrera graduellement en vigueur. D’ici novembre 2023, nous déploierons la consigne modernisée pour les contenants de boissons « prêtes à boire » de 100 millilitres à 2 litres, et d’ici novembre 2025, nous ajouterons les contenants multicouches.
Je tiens à remercier les organismes de gestion désignés par RECYC-QUÉBEC – l'Association québécoise de récupération des contenants de boissons pour la consigne et Éco Entreprises Québec pour la collecte sélective – ainsi qu'à souligner les excellents partenariats amorcés avec eux. Ce sont eux qui représentent les producteurs dans leur obligation d’élaborer, de
mettre en œuvre et de financer chacun des systèmes qui seront modernisés.
Comme vous le savez, la responsabilité élargie des producteurs (REP) vise à reconnaître les producteurs qui commercialisent, mettent en marché ou distribuent des produits, de leur conception jusqu’à leur fin de vie. L’objectif de la modernisation des deux systèmes est d’assurer la prise en charge efficace de l’ensemble des contenants, des emballages et des imprimés au Québec. Ceux-ci seront dirigés vers des filières performantes de récupération et de valorisation dans une perspective d’économie circulaire.
En faisant plus avec moins, en réduisant à la source et en modifiant fondamentalement notre perception des déchets pour les considérer comme des ressources, nous avançons dans la bonne direction.
L’économie circulaire est une avenue que nous devons continuer d’explorer et de développer comme société. C’est d’ailleurs l’un des pans de notre Plan pour une économie verte 2030, qui jette les bases d’une économie sobre en carbone, résiliente face aux changements climatiques et plus prospère à l’horizon 2030.
Je suis fier de voir que partout au Québec, les initiatives en ce sens se multiplient sous l’influence de l’État, mais aussi sous celle des multiples autres agents de changement. Il s’agit là d’une belle occasion pour les Québécoises et les Québécois de démontrer leur capacité à s’adapter et à innover.
Benoit CharetteConseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) kmorin@ceteq.quebec
Le 25 janvier 2022 est une date importante pour les entreprises qui œuvrent dans le secteur des résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD). En effet, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) publiait alors son rapport d’enquête sur L’état des lieux et la gestion des résidus ultimes, dans lequel les commissaires formulaient des avis afin de réduire la quantité de résidus de CRD éliminés annuellement. Par ailleurs, en début d’année 2023, RECYC-QUÉBEC publiait le Bilan 2021 de la gestion des matières résiduelles au Québec , qui confirme une fois de plus que ces matières sont en augmentation et constituent la deuxième plus grande catégorie de matières éliminées.
C’est parce que recourir à l’élimination est plus simple et moins coûteux que récupérer, trier à la source, réemployer, recycler et valoriser ces résidus. Cette situation est exacerbée par des appels d’offres publics qui favorisent le plus bas soumissionnaire conforme. Si le donneur d’ordres n’exige pas que les résidus de CRD soient recyclés, il y a fort à parier que celui qui remportera l’appel d’offres public soit celui qui éliminera les résidus plutôt que celui qui les recyclerait.
Quand on veut que les choses changent, il faut apporter sa contribution, et c’est ce que nous faisons. Le CETEQ joue un rôle clé dans le secteur des CRD, notamment en coordonnant les rencontres du comité d’experts du projet-pilote de traçabilité des résidus de CRD de Stratzer visant à documenter son application sur le terrain. La traçabilité sera l’outil par excellence pour s’assurer que les matières seront acheminées aux bons endroits.
L’une des contributions les plus importantes du CETEQ au dossier est sans aucun doute sa participation au comité d’experts de RECYC-QUÉBEC, dont l’objectif était de faire des propositions concrètes et applicables afin de favoriser l’adoption de meilleures pratiques pour gérer les résidus de CRD.
L’automne dernier, le CETEQ et RECYC-QUÉBEC ont par ailleurs amorcé des visites sur le terrain afin de mieux comprendre les besoins des entreprises. Plus celles-ci seront outillées, plus vite elles participeront aux succès du secteur des CRD.
QUE RESTE-T-IL À FAIRE ?
Pour bâtir une filière CRD forte, plusieurs actions devront être posées, mais parmi celles-ci, deux méritent une attention plus particulière.
Dans sa Stratégie de valorisation de la matière organique annoncée en 2020, le gouvernement du Québec énonçait son intention d’introduire, au
site d’emplois de l’économie verte !
moyen de modifications au Règlement sur les redevances exigibles pour l’élimination de matières résiduelles, des pénalités pour les résidus de CRD qui sont éliminés sans avoir été préalablement acheminés à un centre de tri reconnu. L’objectif était d’augmenter la demande et l’offre en matière de services de ces centres de tri, tout en améliorant leur compétitivité par rapport aux lieux d’élimination. L’industrie a salué cet engagement et souhaite toujours son implantation.
Comme dans tous les secteurs d’activité, des entreprises font le choix de ne pas respecter les règles, notamment en faisant de l’accumulation excessive de résidus de CRD dans leurs installations. Ces entreprises nuisent à l’image de l’industrie et font une concurrence déloyale à celles qui respectent les règles. Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a mis en place plusieurs mesures visant à éviter de tels comportements, mais le CETEQ est d’avis que celles-ci atteindront leur pleine portée lorsque l’application sur le terrain sera renforcée.
Nous souhaitons donc une intervention rapide sur trois fronts. D’abord, il faut plus d’inspecteurs sur le terrain pour démasquer les entreprises délinquantes. Il faut aussi imposer des pénalités dissuasives aux entreprises qui font manifestement preuve de mauvaise foi dans l’application des règlements environnementaux. Enfin, il faut accélérer les démarches judiciaires afin que, rapidement, ces entreprises rentrent dans le rang ou cessent leurs activités qui, globalement, font plus de tort à l’environnement.
Présentement, non seulement ces entreprises peuvent agir en toute impunité, mais pour les rares qui se font contrôler, la lenteur du processus, combinée au faible montant des pénalités, ne les incite même pas à cesser leurs comportements. De surcroît, si elles ne paient pas les pénalités, ces entreprises ne subissent pas de véritables conséquences.
Au CETEQ, nous invitons les entreprises qui œuvrent dans le secteur des CRD à joindre nos rangs afin de consolider l’ensemble de la chaîne de valeur que nous représentons et de déterminer les prochaines actions les plus structurantes pour développer la filière des CRD, qui offre tout un potentiel de croissance. L’expression « seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin » résume exactement l’approche que nous devons adopter dans notre secteur. n
DIVERSIFIEZ VOS APPROVISIONNEMENTS
RENTABILISEZ
RÉDUISEZ
VOTRE IMPACT
ENVIRONNEMENTAL
Le 26 janvier dernier, RECYC-QUÉBEC a diffusé les résultats du Bilan2021delagestiondesmatièresrésiduellesauQuébec1, qui établit la quantité de matières éliminées à 716 kg par habitant cette année-là. Non seulement ces résultats montrent que notre production de déchets par habitant augmente légèrement plus rapidement que notre population, mais ils nous éloignent encore un peu plus des objectifs inscrits dans le plan d’action 2019-2024 2 de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles. Autant dire que pour atteindre l’objectif de 525 kg ou moins de matières éliminées par habitant en 2023, il nous faudra bien plus qu’un bac de compost ! Il nous faut un changement d’échelle de priorités.
Pour Réseau Environnement, il va de soi que les actions entreprises pour réduire la génération de « déchets » au Québec passeront par l’ouverture à de nouvelles approches technologiques nous permettant de mieux traiter les matières résiduelles avant d’éliminer celles qui doivent l’être. Mais ces gestes devraient aussi s’inscrire dans le respect des principes des 3RV-E : réduire à la source, réemployer ce qui peut l’être, recycler ce qui devrait l’être, valoriser ce qui peut nous être utile ailleurs dans la chaîne de production et, en dernier recours, éliminer ce qui se rend au bout de la chaîne de consommation sans répondre à l’une ou l’autre de ces possibilités écologiques.
Le 16 décembre 2020, le ministre Benoit Charette a mandaté le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour qu’il tienne une enquête sur la gestion des résidus ultimes. Dans son mémoire 3 présenté au BAPE, Réseau Environnement recommandait de prioriser les actions et les investissements des gouvernements et des entreprises privées en fonction de la hiérarchie des 3RV-E: « Ainsi, les mesures visant la réduction devraient donc être mises en place en premier et accaparer la plus grande part des efforts des parties prenantes. Viendraient ensuite les mesures permettant le réemploi, puis le recyclage et la valorisation énergétique. »
Un exemple évident d’action à la source concerne le suremballage de nos produits de consommation. Réglementer la mise en marché afin de réduire l’emballage et d’interdire progressivement les produits faits de matière non recyclable et non valorisable représente une politique concrète et en parfaite cohérence avec le premier « R » des principes du 3RV-E. Qui ne s’est jamais senti mal à la vue de fruits et de légumes étroitement recouverts de pellicule de plastique à l’épicerie, ou encore en ouvrant à la maison un colis rempli de carton et de plastique sous toutes leurs formes ?
La même logique s’applique dans plusieurs positions prises par Réseau Environnement, comme notre position 4 sur la présence de substances
perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les biosolides destinés à l’épandage agricole. Nous produisons tous des biosolides, et leur « élimination » n’est pas une solution viable. Leur recyclage représente toutefois un excellent modèle d’économie circulaire. La qualité des matières demeure primordiale pour le succès de cette filière : c’est pourquoi nous croyons être en mesure d’exiger des normes de qualité rehaussée pour le recyclage de matières biosolides et, par conséquent, de réduire à la source la présence de PFAS dans ces dernières.
Ici encore, il nous est possible d’agir à la source en visant l’interdiction de l’utilisation des PFAS – conformément à l’échelle de priorisation des 3RV-E – tout en nous assurant que les produits de remplacement ne seront pas aussi néfastes pour la santé humaine et l’environnement. Mais pour concrétiser de tels choix et mettre en œuvre des politiques cohérentes avec les principes des 3RV-E, il faut non seulement de l’audace de la part de nos décideurs publics, mais un véritable changement de culture dans la manière dont nous consommons au quotidien. En réalité, c’est de la cohérence pure et simple.
Les résultats du Bilan 2021 de RECYC-QUÉBEC font écho à un récent rapport 5 de l’organisme néerlandais Circle Economy, qui démontre un recul de la circularité dans le monde. En effet, l’indice de circularité de l’économie mondiale, qui était déjà faible, est passé de 9,1 % en 2018 à seulement 7,2 % en début d’année 2023. Et ce n’est pas tout : le Québec se situe actuellement bien en dessous de cette moyenne mondiale, avec un taux de circularité 6 de seulement 3,5 % ! En comparaison, les Pays-Bas ont un impressionnant indice de circularité de 24,5 % et visent à rendre leur économie pleinement circulaire d’ici 2050.
Concrètement, ces chiffres signifient que pas moins de 96,5 % des ressources consommées au Québec ne sont pas réintégrées dans notre économie et revalorisées. Il ne faut pas non plus oublier les conséquences que cela entraîne sur notre système de gestion des matières résiduelles. Mais comme nous le montrent la hiérarchie des 3RV-Eet les principes de l’économie circulaire, un autre modèle est à notre portée. Nous pouvons adopter de meilleures pratiques pour que les résidus ultimes le soient véritablement ! n
Réseau Environnement recommande d’exiger que toute matière résiduelle acheminée comme « déchet » et non triée au préalable – par exemple, les ordures ménagères, dans le secteur des industries, des commerces et des institutions (ICI), ou encore les résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD) – fasse l’objet d’un tri en bonne et due forme avant d’être éliminée.
L’objectif est clair : extraire toute matière valorisable et n’éliminer que les résidus véritablement ultimes. Mais le chemin pour s’y rendre nécessitera un mouvement collectif : pour passer à la vitesse supérieure, Réseau Environnement croit que la concertation de l’ensemble des parties prenantes du secteur de la gestion des matières résiduelles et des milieux utilisateurs est nécessaire.
1 RECYC-QUÉBEC. (2023). Bilan 2021 de la gestion des matières résiduelles au Québec. https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/actualite/recyc-quebec-diffuse-les-resultats-du-bilan-2021-de-la-gestion-des-matieres-residuelles-au-quebec-bilan-gmr/
2 RECYC-QUÉBEC. (2019). Politique québécoise de gestion des matières résiduelles : plan d’action 2019-2024. https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/plan-action-2019-2024-pqgmr.pdf
3 Réseau Environnement. (2021). Pour que les résidus ultimes le soient véritablement. https://reseau-environnement.com/wp-content/uploads/2021/05/RE_Memoire_V2_BAPE.pdf
4 Réseau Environnement. (2022). Position de Réseau Environnement concernant la présence de SPFA dans les biosolides destinés à l’épandage. https://reseau-environnement.com/position-de-reseau-environnement-concernant-la-presence-de-spfa-dans-les-biosolides-destines-a-lepandage/
5 Circle Economy. (2023). circularity gap report: 2023. https://www.circularity-gap.world/2023
6 Circle Economy et RECYC-QUÉBEC. (2021). Rapport sur l’indice de circularité de l’économie du Québec. https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/rapport-indice-circularite-fr.pdf
Directrice générale
Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI)
claude.maheuxpicard@cttei.com
« Lorsque souffle le vent du changement, certains construisent des murs, d’autres des moulins. » J’aime ce proverbe qui illustre bien l’engagement constant du CTTÉI en faveur de la transition vers l’économie circulaire.
À titre de centre de transfert technologique affilié au Cégep de SorelTracy, nous documentons des actions territoriales en économie circulaire, nous diffusons des trucs et astuces pour donner plus de valeur à vos résidus et nous publions des outils gratuits visant à aider les organisations à s’engager dans la nécessaire transition socioéconomique. Ces outils sont pour vous. N’hésitez pas à les utiliser, à les partager et à nous faire connaître vos besoins.
Le guide Réaliser une analyse des coûts des flux de matières (ACFM) , élaboré avec le Centre de recherche en comptabilité et développement durable (CerCeDD) de l’Université Laval, explique la manière de mesurer la valeur réelle de la gestion des déchets, qui va bien au-delà du coût de levée d’un conteneur.
Grâce à cet outil qui présente la démarche étape par étape, les gestionnaires peuvent mieux estimer les répercussions économiques associées à la gestion de leurs résidus. Ils trouveront des occasions de réduire les dépenses, d’optimiser leur chaîne de valeur et de réduire leur empreinte environnementale.
Réalisée sous l’égide de RECYC-QUÉBEC et avec la collaboration du Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO) et du Conseil régional de l’environnement – région de la CapitaleNationale, cette trousse guide les municipalités et les autres chefs de file régionaux à chaque étape de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une démarche régionale d’économie circulaire.
La trousse est constituée d’un guide méthodologique et d’outils personnalisables : grille budgétaire, échéancier, configuration de structure organisationnelle.
Pour s’améliorer, il faut d’abord se mesurer ! C’est l’objectif de ce guide de caractérisation des matières résiduelles élaboré avec la collaboration de Stratzer et de RECYC-QUÉBEC. Il fournit aux entreprises et aux organisations une méthodologie permettant de dresser le portrait quantitatif et qualitatif des matières résiduelles générées, récupérées et jetées, et ce, par catégorie de matières.
L’organisation obtient la base nécessaire pour améliorer sa gestion des matières résiduelles, entreprendre de nouvelles démarches ou obtenir une certification comme ICI on recycle ! de RECYC-QUÉBEC. Avec ces chiffres en main, vous pouvez confirmer l’impact de vos mesures de réduction des déchets. Un incontournable !
ADOPTER LES MEILLEURES
PRATIQUES DE TRI DU BOIS DE CRD Élaboré avec Stratzer pour le 3R MCDQ, ce guide répertorie les meilleures pratiques à implanter en centre de tri de résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD) pour permettre une valorisation maximale du bois post-consommation au Québec.
Il démontre que poser quelques gestes simples peut augmenter la qualité des différentes catégories de bois et les revenus qu’on peut en tirer.
Les symbioses industrielles maillent des entreprises pour échanger des ressources (résidus, énergie, expertise, etc.) dans un rayon de proximité. Ces « synergies » permettent de détourner de l’enfouissement des tonnes de résidus et représentent autant d’économies pour les participants. Ce sont les membres de la communauté de pratique Synergie Québec qui, partout sur le territoire québécois, concrétisent ces échanges.
Des exemples chiffrés sont publiés depuis trois ans par le CTTÉI sous forme de recueils téléchargeables, présentant les matières, les modalités d’échange et de partage des ressources, les secteurs d’activité et les types d’entreprises, ainsi que les retombées probantes pour les organisations et leurs collectivités de rattachement.
Ce service-conseil en économie circulaire est-il offert dans votre région ? Consultez le site www.synergiequebec.ca pour le savoir.
Tous les outils sont disponibles et téléchargeables gratuitement, sur notre site Internet : https://www.cttei.com/publications n
Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire (CERIEC)
daniel.normandin@etsmtl.caDans l’ombre du conflit russo-ukrainien et de la menace inflationniste, pour ne nommer que ces enjeux-là, la nouvelle n’a malheureusement pas fait grand bruit, mais la circularité de l’économie mondiale s’est encore détériorée en 2022. En effet, lors du Forum économique mondial de Davos, en janvier dernier, l’organisme néerlandais Circle Economy diffusait son cinquième rapport, lequel révélait une statistique alarmante : la circularité de l’économie de la planète aurait chuté, l’an dernier, à 7,2 %. Rappelons que la première mesure, effectuée en 2018, indiquait déjà un taux préoccupant de 9,1 %. Faut-il s’inquiéter de cette détérioration ? La réponse est sans équivoque : oui !
Alors qu’en 1972, la quantité de matières qui entraient dans l’économie mondiale était de l’ordre de 28,6 milliards de tonnes, celle-ci franchissait, en 2019, la barre des 100 milliards de tonnes pour s’établir à 101,4 milliards de tonnes en 2021. Toujours selon le rapport de Circle Economy, si la tendance se maintient, cette quantité de matières nécessaires à soutenir l’embonpoint de notre économie pourrait se situer entre 170 et 184 milliards de tonnes en 2050. Lorsque l’on réalise que les ressources planétaires sont fixes (y compris, en bonne partie, les ressources renouvelables, car celles-ci répondent à des cycles) et que la demande pour ces ressources augmente non seulement avec l’accroissement de la population, mais également avec l’élargissement des besoins individuels, cela annonce une tempête parfaite.
En effet, l’humanité a franchi, en silence, la barre des huit milliards d’individus en novembre dernier. Combinée à un recul de la circularité, cette statistique évoque un impact encore plus important sur la biodiversité et, par effet domino, sur les changements climatiques. Ainsi, comme on le sait, le lien entre la nature et la mitigation des changements climatiques n’est plus à faire 1. En conséquence, la hausse de l’exploitation des ressources naturelles vierges à grande échelle aura forcément des répercussions sur la capacité de la nature à atténuer les changements climatiques. Autre conséquence, le UN Environment Programme estime que 50 % du PIB mondial est lié à la nature 2, entre autres par l’intermédiaire des services écosystémiques. Si une part importante de ces services rendus par la nature devait être remplacée par des technologies, cela entraînerait inévitablement une ponction supplémentaire de ressources vierges. Je vous laisse imaginer la spirale…
Décembre 2022 fut marqué par la COP15 sur la biodiversité. Le constat parle de lui-même : un million d’espèces sont menacées d’extinction, 85 % des zones humides (essentielles, entre autres, à la reproduction de
1 UN Environment Programme (PNUE). (2020). Six ways nature can protect us from climate change https://www.unep.org/news-and-stories/story/six-ways-nature-can-protect-us-climate-change
2 PNUE. (2021). Becoming #GenerationRestoration: Ecosystem restoration for people, nature and climate. https://www.unep.org/resources/ecosystem-restoration-people-nature-climate
3 Stockholm Resilience Centre. (s. d.). The nine planetary boundaries. https://www.stockholmresilience.org/research/planetary-boundaries/the-nine-planetaryboundaries.html
4 United Nations. (2022). UN conference concludes with ‘historic’ deal to protect a third of the world’s biodiversity. https://news.un.org/en/story/2022/12/1131837
nombreuses espèces d’oiseaux, de batraciens et de poissons) ont disparu, et 75 % de la surface terrestre est altérée de manière significative, sans parler des récifs coralliens, dont 50 % ont été décimés depuis 1870. Cela vous interpelle ? Moi aussi ! Je vous invite à explorer la notion de « limites planétaires », telle que définie par le Stockholm Resilience Centre 3. Sur les neuf limites évoquées,, cinq auraient été franchies, dont celle concernant l’intégrité de la biosphère.
Le 19 décembre dernier, les négociations à la COP15 ont abouti sur un accord, soit celui visant à protéger 30 % des terres et 30 % des mers d’ici 2030 4. Parmi les moyens évoqués pour y arriver, notons la création d’un nouveau Fonds de soutien à la préservation et à la restauration de la biodiversité, la fin des subventions néfastes à celle-ci, et un changement en profondeur de nos modèles économiques. Cette transformation ne peut pas passer à côté de la circularisation des flux de matières 5. Et cela ne se fera pas sans casser des œufs. Le bateau coule ! Distribuer des vestes de sauvetage ne réglera pas le problème ! Notre économie carbure à la surconsommation, au gaspillage et à l’extraction des ressources sans égard à leur fin de cycle. Il faut donc rapidement s’éloigner de la linéarité. Cela dit, la circularité de l’économie ne fera pas miraculeusement disparaître tous les problèmes. Si nous ne devenons pas plus sobres en ce qui a trait à notre consommation, le recours aux ressources vierges pour répondre à une hausse de la demande continuera d’évoluer à un rythme qui mettra en péril non seulement la biodiversité, mais également nos chances d’atteindre nos cibles climatiques.
Le point positif, c’est que la transition est bel et bien amorcée. Non seulement, ici comme ailleurs, parle-t-on plus que jamais d’économie circulaire (environ la moitié des pays de la planète ont des politiques publiques liées à l’économie circulaire), mais la question de la sobriété prend également de plus en plus de place dans l’espace public. Comment accélérer le mouvement au Québec ? Voici ma suggestion : le gouvernement québécois est à réviser sa Stratégie gouvernementale de développement durable pour la période 2023-2028. Cette stratégie s’applique aux ministères et organismes gouvernementaux. Or, non seulement faire de l’économie circulaire la colonne vertébrale de cette stratégie aurait du sens (car sans économie circulaire, point de développement durable), mais en alignant l’ensemble des politiques publiques et des initiatives pertinentes à l’économie circulaire issues des ministères et organismes assujettis, on s’assurerait d’une grande cohérence et d’un puissant coup d’accélérateur.
Pour en apprendre davantage, je vous invite à parcourir le mémoire que le CERIEC a déposé en commission parlementaire, le 2 février dernier 6 .
Vous voulez participer aux discussions touchant la transition vers l’économie circulaire ? Soyez présents en grand nombre à Americana 2023 : plusieurs sessions aborderont ce sujet. n
5 Ministère français de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. (2022). La COP15 biodiversité aboutit à un accord https://www.ecologie.gouv.fr/cop15-biodiversite-aboutit-accord
6 CERIEC. (2023). Mémoire CERIEC | Stratégie gouvernementale de développement durable 2023-2028 https://www.quebeccirculaire.org/library/h/memoire-ceriecstrategie-gouvernementale-de-developpement-durable-2023-2028.html
Ville de Québec, Canada
"Ce système est une première en Amérique du Nord. C'est une occasion en or de démontrer notre expertise localement et d'apporter une nouvelle façon de faire afin d’extraire et de valoriser la matière organique enfouie dans nos déchets. Au cours des dernières années, nous avons raffiné nos solutions en Europe dans le traitement des matières résiduelles résidentielles et commerciales, et nous arrivons au Québec avec une approche novatrice qui constitue un défi très stimulant pour nous", explique Jonathan Ménard, vice-président des ventes et du positionnement stratégique chez Machinex.
L’entreprise Éco-captation est à l’origine d’une véritable révolution dans le recyclage du polystyrène (PS), le fameux « plastique no 6 », cet indésirable des bacs bleus. S’il n’en tient qu’à son fondateur, Gilles Venne, le modèle de la PME deviendra pancanadien.
« C’est un concept qui va probablement s’inscrire dans l’histoire de la gestion des matières résiduelles au Québec », estime-t-il.
Éco-captation exploite une usine à Prévost, dans les Laurentides, où environ 500 tonnes de polystyrène en vrac, récupérées en bonne partie aux écocentres, peuvent être triées annuellement dans une usine à la fine pointe de la technologie, avec l’aide de l’intelligence artificielle.
Propriété de NexKemia depuis novembre 2022, l’entreprise prévoit construire au cours de la prochaine année une deuxième usine afin de pouvoir traiter tout le polystyrène qu’elle récupère. L’emplacement n’a pas encore été dévoilé. Son entrée en service est prévue au printemps 2024.
La matière transformée en agrégat par Éco-captation a différentes utilités et s’inscrit dans un concept d’économie circulaire. Un exemple ? Le polystyrène en granules est un des ingrédients de la recette parfaite de béton mise au point par le fabricant québécois de mobilier urbain Simax.
L’ingéniosité et la détermination de Gilles Venne, désormais directeur du développement des affaires pour le Canada et l’Est des États-Unis, sont à l’origine de la mise sur pied d’Éco-captation.
M. Venne a eu la « piqûre » du polystyrène en 2015, alors qu’il travaillait chez Cascades. Il avait à l’époque participé avec RECYC-QUÉBEC à un projet-pilote sur le recyclage du polystyrène.
« Il a été conclu que parce que c’est une matière légère, ce n’est rentable pour personne. Et ça a été abandonné », explique-t-il.
Les années ont passé, mais son intérêt pour le recyclage de cette matière, qui occupe un volume important dans les poubelles, est demeuré aussi vif.
Éco-captation a ainsi vu le jour en 2019, après qu’André et Sylvain Gagnon – propriétaires du Groupe Gagnon, une entreprise de Prévost spécialisée dans le déchiquetage et l’entreposage de documents – ont invité Gilles Venne à démarrer une division axée sur le recyclage du polystyrène. Avant de commencer à le récupérer, M. Venne s’est employé
à y trouver une « deuxième vie ». L’utilisation du polystyrène recyclé dans les produits de commodité a été priorisée au terme de plusieurs tests.
M. Venne a par la suite convaincu, une à une, les administrations municipales d’installer des bacs de récupération de polystyrène, entre autres celui utilisé pour les barquettes alimentaires et les emballages de produits de consommation.
À ce jour, Éco-captation a des ententes avec 75 écocentres. Mais l’entreprise veut récupérer le polystyrène dans les 396 écocentres québécois d’ici deux ans.
Le retrait, l’an dernier, d’André Gagnon des activités du Groupe Gagnon et le désir de son fils Sylvain de ne plus poursuivre l’aventure d’Éco-captation auraient pu sonner le glas de l’entreprise. Mais Gilles Venne a multiplié les démarches pour trouver de nouveaux partenaires. Et il a trouvé une oreille attentive chez les propriétaires de NexKemia.
L’entreprise de Mansonville, en Estrie, fabrique une résine de polystyrène expansible utilisée dans la confection de plusieurs produits courants, dont les panneaux d’isolation employés dans le secteur de la construction.
« Un de nos rêves est de faire un pas de plus vers la circularité et de nous assurer que le polystyrène a une seconde vie », explique Pierre Beaudry, directeur général de NexKemia.
L’acquisition, en novembre 2022, d’Éco-captation représentait donc une occasion à saisir. Ainsi, NexKemia développera sous peu une résine contenant du polystyrène recyclé.
« On s’est donné comme objectif de ne plus enfouir aucun polystyrène post-consommation – au Québec pour commencer, et dans le reste du Canada par la suite », précise Gilles Venne. Il collabore déjà avec différents intervenants qui travaillent dans le domaine du plastique dans les autres provinces.
Dans quelques années, chaque province pourrait donc compter une usine semblable à celle mise sur pied par Éco-captation.
Le plus grand défi rencontré en cours de route par Gilles Venne a été de mettre en place un système de facturation qui n’est pas lié à la gestion des matières résiduelles : « Nous ne pouvons pas facturer [le polystyrène] à la tonne. Ça ne pèse rien », lance-t-il.
Éco-captation ne facture donc pas la matière, mais le service offert. « Le système de gestion des matières résiduelles, qui est en fonction d’un prix à la tonne, freine le vrai développement du recyclage », estime M. Venne.
Les objectifs à moyen terme de l’entreprise sont d’optimiser les activités de transport pour éviter d’ajouter des camions sur la route, de même qu’évaluer la réduction des gaz à effet de serre générée par le service et les crédits de carbone qui y sont associés.
Gilles Venne affirme qu’au fil des ans, plusieurs personnes ont prédit l’échec d’Éco-captation. Mais le modèle a fait ses preuves : « Les sceptiques ont été bien confondus! », se réjouit-il. n
« Un de nos rêves était de faire un pas de plus vers la circularité et de nous assurer que le polystyrène aura une seconde vie. »— Pierre Beaudry, directeur général de NexKemia
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Le dernier diagnostic industriel et de main-d’œuvre d’EnviroCompétences, qui date de 2021-2022, fait état d’une situation él oquente : seulement 29,7 % des postes du domaine de l’environnement sont occupés par des femmes. Cette statistique n’a pas évolué depuis les éditions précédentes, ce qui nous porte aujourd’hui à questionner davantage le secteur sur cette donnée.
En parallèle, le marché du travail est en pleine mutation. Le secteur de l’environnement n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre qui est reliée de très près aux questions de santé publique, et les enjeux auxquels font face les entreprises qui recrutent de la main-d’œuvre ayant étudié en environnement sont alarmants.
À la lumière de la nouvelle stratégie vers la transition verte de la ministre de l’Emploi, il est important et stratégique de connaître les raisons et les enjeux de cette absence des femmes dans le milieu.
Il faut mesurer et comprendre pour agir. EnviroCompétences est toujours soucieux d’identifier les tendances provinciales, d’anticiper les développements majeurs du secteur et d’en prévenir les répercussions sur la main-d’œuvre au moyen d’interventions pertinentes et adaptées.
C’est pourquoi EnviroCompétences a réalisé une étude qui permettra de brosser un portrait de la main-d’œuvre féminine du secteur. En attendant le rapport final, voici les tendances nettes et significatives :
= Le secteur de l’environnement est en pleine évolution sur le plan du marché du travail, puisque les femmes se manifestent et se sentent de plus en plus concernées face au défi des changements climatiques et des enjeux environnementaux.
= Plus de femmes occupent des postes de conseillère, de directrice et de chargée de mandats. Ce sont plus de femmes dans des postes décisionnels, qui contribuent à déterminer des orientations importantes au sein des entreprises. On observe donc une représentation de plus en plus adéquate des femmes dans les hautes sphères décisionnelles.
= Le besoin de bénéficier du point de vue et des intelligences (cartésienne et de cœur) des femmes pour résoudre les nombreux problèmes environnementaux auxquels la société fait face favoriserait leur intégration dans le secteur.
EnviroCompétences vous invite à suivre avec attention la sortie des résultats complets de son enquête à la fin mars 2023, sur son site Internet ( www.envirocompetences.org ).
Face à ce constat, et pour favoriser l’équilibre hommes-femmes, les employeurs peuvent mettre au point des outils visant à atténuer les limites liées au milieu de travail qui agissent négativement sur la rétention des
femmes au sein des organisations, et ce, tout au long du cycle d’emploi des travailleurs au sein de l’organisation (recrutement, accueil/intégration, progression) :
= Adopter une démarche de recrutement le plus neutre possible à l’égard du genre.
= Montrer une tolérance zéro face à toute forme de harcèlement ou de sexisme : réagir immédiatement face à un collègue ou à un client problématique.
= Former le personnel sur les avantages d’une équipe mixte de travail, sur les préjugés et les stéréotypes à briser; favoriser le travail en équipe homme-femme.
= Instaurer des mécanismes de communication et de formation sur les enjeux d’égalité.
= Ne pas discriminer en fonction du genre dans l’allocation des tâches et des responsabilités afin de ne pas tomber dans les stéréotypes.
= Offrir des possibilités d’avancement équivalentes pour les hommes et les femmes; objectiver les évaluations de rendement et la gestion de carrière selon les compétences et non selon le genre.
= Intégrer des femmes dans la haute direction et les comités de travail décisionnels.
= Implanter un parrainage ou un mentorat en milieu de travail pour favoriser l’intégration.
= Mettre en valeur des modèles féminins.
= Féminiser les titres d’emploi.
= Offrir une bonne conciliation travail-famille; par exemple, offrir une garderie et des installations sportives en milieu de travail.
= Respecter l’équité salariale entre les hommes et les femmes.
Grâce à cette étude, nous pourrons mieux comprendre et mieux agir, car la main-d’œuvre féminine est un bon bassin pour acquérir de nouvelles ressources au sein du secteur. Mieux comprendre permettra d’implanter des mesures, de bonnes solutions pour attirer les femmes vers une formation et un métier ou une profession en environnement.
Surveillez aussi nos autres travaux ! n