AUTOMNE 2015, vol. 11 n o 2
Le magazine des matières résiduelles au Québec
NU CONCTLUE S I F E XDIFFUSÉ SUR
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ENTREVUE avec
Réjean
Pion Convention de la poste-publications no 41122591
L’avocat recyclé en valorisateur
Élections fédérales et environnement : 18 parlons d’espoir… Collecte sélective : le leadership fait bouger les choses !
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Pour une modernisation du régime d’autorisation environnementale.
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www.magazine3rve.cc
8 « Avec la collecte des matières recyclables, nous avions amené les citoyens à changer leurs habitudes. Auparavant, toutes les matières étaient dirigées vers la poubelle sans qu’on se pose de questions. Avec la collecte des matières recyclables est apparue l’étape qui consiste à s’interroger pour savoir ce qui doit être mis à la poubelle ou dans le bac de recyclage. » — Réjean Pion
SOMMAIRE
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GESTION HUMAINE DES RESSOURCES
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LES AMIS DE 3RVE
ONSS LES B T A NT C CO
chroniques 18
CENTRES DE TRI ÉLECTIONS FÉDÉRALES ET ENVIRONNEMENT : PARLONS D’ESPOIR…
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COLLECTE SÉLECTIVE COLLECTE SÉLECTIVE : LE LEADERSHIP FAIT BOUGER LES CHOSES !
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CETEQ POUR UNE MODERNISATION DU RÉGIME D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE
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3R MCDQ L’UTILISATION DES MATIÈRES RECYCLÉES : UNE NÉCESSITÉ !
Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs Dominique Dodier Richard Mimeau Ginette Pellerin Frédéric Potvin Maryse Vermette
Direction artistique MAYA.cc Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub) Photos de la page couverture et de l’entrevue Sébastien Arbour de Arbour photo Révision linguistique Émilie Pelletier
Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.
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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 11 N O 2 AUTOMNE 2015
Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazine3rve.cc www.magazine3rve.cc
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AUTOMNE 2015, vol. 11 n o 2
Le magazine des matières résiduelles au Québec
adumouchel@maya.cc
éditorial
LENDEMAIN DE GALA
e Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) organise de main de maître le Gala EnviroLys depuis maintenant six ans. Véritable happening pour les acteurs du domaine de la gestion des matières résiduelles (GMR), cet événement permet de reconnaître et de souligner l’expertise, André Dumouchel l’entrepreneuriat et l’innovation des bâtisseurs de l’industrie des services environnementaux. Rarement réunis sous un même toit, les intervenants municipaux, industriels et politiques ont ainsi l’occasion de se rencontrer pour échanger et se tenir au courant de ce qui se fait de mieux en matière de GMR.
L
Les entreprises lauréates d’un prix EnviroLys profitent de cet élan dans les jours et les mois qui suivent. En plus de gagner une visibilité enviable, elles sont galvanisées par les effets de cette tape dans le dos souvent déterminante lorsqu’on œuvre dans un milieu aussi difficile que celui de l’environnement.
Les matières provenant de la collecte sélective n’échappent pas à cette réalité. Le cas du verre est probablement le plus médiatisé. Malgré les importants investissements faits pour trouver des débouchés à cette matière, et bien qu’on en ait découverts, le verre porte toujours l’étiquette de matière indésirable. Il suffirait pourtant que les villes et les gouvernements exigent le recours à une fraction, même minime, de poudre de verre Verrox dans le renouvellement de leurs infrastructures de béton pour que le verre de la collecte sélective devienne une matière prisée. Et c’est sans parler du recours aux dalles de béton écologique Regénération. Ce ne sont là que quelques exemples qui illustrent bien que pour boucler la chaîne, nous devons tous valoriser davantage les matières recyclées. Nous nous sommes collectivement donné le mandat de détourner le plus grand nombre de matières des sites d’enfouissement. Pour ce faire, force est de constater que les donneurs d’ordres publics devront eux aussi agir en prenant des engagements formels quant à l’utilisation des matières recyclées. Qu’on le veuille ou non, au lendemain du Gala… on en est rendus là. ■
Travaillant sans relâche et souvent avec des moyens financiers plutôt modestes par rapport aux problèmes complexes qu’elles tentent de résoudre, ces entreprises souffrent d’un manque de visibilité auprès des principaux donneurs d’ordres municipaux et gouvernementaux. Souvent, les avancées et les solutions qu’elles proposent demeurent des secrets trop bien gardés. Pensons par exemple aux matières recyclées provenant des débris de construction, de rénovation et de démolition (CRD) : comme le souligne judicieusement dans sa chronique la directrice du 3R MCDQ, l’utilisation insuffisante de ces matières pose problème. Les entreprises collectent, trient et traitent avec toujours plus d’intelligence les matières résiduelles provenant des CRD, afin de les rendre réutilisables sous une forme ou une autre. Mais trop souvent, ces matières recyclées s’empilent, faute d’acheteurs.
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M. David Heurtel, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Réjean Pion NNAEGZE VISIO PORT LE RE
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L’avocat recyclé en
valorisateur
Entrevue réalisée par André Dumouchel
AVOCAT DE FORMATION, RÉJEAN PION EST DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA RÉGIE INTERMUNICIPALE D’ACTON ET DES MASKOUTAINS DEPUIS SEPT ANS. CELLE-CI COMPREND PARMI SES MEMBRES LA VILLE DE SAINT-HYACINTHE, UN CHEF DE FILE EN MATIÈRE DE GESTION ÉCOLOGIQUE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES. RÉJEAN PION A GUIDÉ LES 23 MUNICIPALITÉS DE SON TERRITOIRE VERS LA RÉALISATION D’OBJECTIFS AMBITIEUX ET IL COMPTE MÊME LES AMENER PLUS LOIN AVEC DES PROJETS DE SENSIBILISATION AUPRÈS DE LA JEUNESSE. I L EST FIER DE MENTIONNER L’APPORT ESSENTIEL DE SON ÉQUIPE. COPRÉSIDENT DU COMITÉ-CONSEIL DU MINISTRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’E NVIRONNEMENT ET DE LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES DAVID H EURTEL, ET AUPARAVANT MEMBRE DU COMITÉ AVISEUR DU MINISTRE PIERRE ARCAND, RÉJEAN PION NE MANQUE PAS D’ENGAGEMENT. QUEL BILAN LA RÉGIE DRESSE-T-ELLE DE LA GESTION DE SES MATIÈRES RÉSIDUELLES (GMR) ? QUE CONSEILLE M. PION AUX MUNICIPALITÉS RELATIVEMENT À LA GMR DANS LES INDUSTRIES, LES COMMERCES ET LES INSTITUTIONS (ICI) ? LE MAGAZINE 3RVE A RENCONTRÉ POUR VOUS CET HOMME D’EXCEPTION.
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SUR LE TERRAIN
Votre Régie aura 25 ans l’an prochain. Quel est votre bilan ?
Vous effectuez actuellement votre cinquième mandat à titre de président de l’Association des organismes municipaux de gestion des matières résiduelles (AOMGMR). Quel bilan faites-vous de votre présidence ?
Il est important de mentionner que nous revenons de loin. En 1991, chaque citoyen concluait sa propre entente avec une firme d’éboueurs, qui pouvait passer une ou deux fois par semaine pour ramasser les ordures et en disposer. On pouvait voir des poubelles à la rue tous les jours et croiser chaque semaine six ou sept camions de collecte d’ordures sur une même rue. Il a fallu attendre jusqu’en 1996 pour assister à la municipalisation de la collecte des déchets sur notre territoire.
Je suis extrêmement satisfait du chemin parcouru avec toute l’équipe du conseil d’administration. Tout d’abord, lors de mon arrivée à la présidence, je voulais contribuer à mieux faire connaître et reconnaître notre organisation. Je me suis donc impliqué activement afin de collaborer avec les fonctionnaires du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) ainsi qu’avec RECYCQUÉBEC, Réseau Environnement, Éco Entreprises Québec et diverses autres organisations afin de rappeler l’importance du rôle des gestionnaires municipaux au chapitre de la gestion des matières résiduelles au Québec. Quelles sont les activités de l’organisme ? Nous offrons des journées de formation qui favorisent la diffusion et le partage des connaissances et des nouvelles techniques dans le domaine de la gestion des matières résiduelles. Nous avons effectué une refonte de notre site Internet et créé L’AOMGMR vous informe, une veille stratégique hebdomadaire destinée à nos membres, qui répertorie les nombreux articles publiés au sujet de la gestion des matières résiduelles. La Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains est sous les projecteurs depuis quelques années grâce aux nombreuses innovations de la Ville de Saint-Hyacinthe. Où en est la Ville à ce sujet ? En effet, l’implantation de l’usine de biométhanisation et du centre de valorisation des matières organiques a grandement attiré l’attention des médias et des gestionnaires de matières résiduelles. Elle s’inscrit directement dans le cadre de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles et du Plan d’action 2011-2015. Pour la Régie, il s’agit d’une solution innovante qui permet de traiter localement les matières organiques recueillies sur son territoire dans les bacs bruns. La Ville de Saint-Hyacinthe complète actuellement la dernière phase d’implantation des infrastructures qui permettront de gérer davantage de matières organiques. Comment arrivez-vous à coordonner la GMR dans 23 municipalités de tailles aussi différentes ? La structure de la Régie offre de nombreux avantages et j’ai la chance de pouvoir compter sur une équipe qui accomplit un excellent travail. Notre organisation permet le partage des frais de la GMR. De plus, la Régie a été créée afin de favoriser une gestion des matières résiduelles qui soit intégrée plutôt qu’en silos. En effet, toutes les municipalités membres lui ont transféré leurs pouvoirs relatifs à la gestion de ces matières, tout en conservant un siège au conseil d’administration afin de prendre ensemble toutes les décisions à ce sujet. De façon plus spécifique, quels sont les principaux avantages de regrouper les municipalités ? Le regroupement permet d’augmenter la masse critique des matières générées et ainsi de créer un intérêt accru pour les entreprises de gestion des matières résiduelles qui souhaitent assurer ce service chez nous. Il en coûte environ de 115 $ à 120 $ par porte pour bénéficier de l’ensemble des services. Il est indéniable qu’il en coûterait beaucoup plus cher si chaque municipalité offrait individuellement les mêmes services à ses citoyens.
À quel moment la collecte sélective a-t-elle été implantée ? Dès 1997, nous avons poursuivi sur notre lancée en implantant la collecte porte-à-porte des matières recyclables. D’ailleurs, je me souviens qu’à l’époque, plusieurs citoyens me disaient que jamais ils ne nettoieraient leurs contenants et autres matières. Les choses ont heureusement beaucoup évolué au cours des vingt dernières années. En janvier 2006, nous avons mis en place la mécanisation de la collecte des résidus domestiques sur tout le territoire. Et qu’en est-il de la collecte des matières organiques ? La mise sur pied de la collecte des matières organiques sur l’ensemble du territoire de la Régie a eu lieu en 2007, et ce, tant en milieu rural qu’en zone urbaine. Sept ans plus tard, nous avons signé une entente avec la Ville de Saint-Hyacinthe pour le traitement par biométhanisation des matières organiques recueillies dans le cadre de la collecte à trois voies dans la première usine de ce type au Québec. L’ouverture de cette usine s’est faite en grande pompe en présence du ministre David Heurtel. Avez-vous de nouveaux projets ? Bien évidemment ! Conformément aux orientations de notre Plan conjoint de gestion des matières résiduelles, nous avons également décidé d’aller de l’avant avec un projet d’information, de sensibilisation et d’éducation auprès des milieux scolaires et des groupes sociaux. La ressource que nous avons engagée à cette fin, dans le cadre d’un projet pilote, consacrera également une partie importante de son temps à accompagner les industries, les commerces et les institutions afin de leur permettre de mieux gérer leurs matières résiduelles et de réduire leur volume de matières dirigées vers l’enfouissement. Votre Régie est devenue un exemple en matière de bonne gestion des matières résiduelles. Quelle est la recette ? Premièrement, la municipalité doit se fixer des objectifs et un calendrier réalistes. Ensuite, s’ils veulent conserver leur élan, les élus et les gestionnaires municipaux doivent collaborer afin de respecter le plus possible les échéances prévues et annoncées, pour ne pas démotiver la population. Finalement, ils doivent croire en leur projet. Ils doivent exercer un leadership auprès de leurs citoyens et des médias afin de créer un sentiment de fierté collective autour du projet commun. La Régie a-t-elle atteint ses objectifs de quantité de matières organiques valorisées ? Nous sommes extrêmement fiers puisque dès la première année d’implantation de la collecte des matières organiques, les citoyens y ont cru et ont immédiatement participé de façon importante au programme de collecte à trois voies. Dès 2007, nous avons pu détourner environ 10 000 tonnes de matières organiques de l’enfouissement et nous avons maintenu ce rythme année après année. Notre principal objectif est de continuer à réduire le volume de matières dirigées vers l’enfouissement, bien que la population continue à croître sur notre territoire. Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 11 N O 2 AUTOMNE 2015
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Considérez-vous que l’implantation préalable de la collecte de matières recyclables avait préparé le terrain auprès des citoyens ? Le principal constat que j’ai fait lors de cette implantation, c’est qu’avec la collecte des matières recyclables, nous avions amené les citoyens à changer leurs habitudes. Auparavant, toutes les matières étaient dirigées vers la poubelle sans qu’on se pose de questions. Avec la collecte des matières recyclables est apparue l’étape qui consiste à s’interroger pour savoir ce qui doit être mis à la poubelle ou dans le bac de recyclage. Maintenant, la question reste la même, mais contient une catégorie supplémentaire : celle des matières organiques. C’est probablement pour cette raison que toutes les implantations de collectes de matières organiques connaissent un succès si rapide. D’ailleurs, tous les gestionnaires qui ont implanté la collecte des matières organiques s’entendent pour dire qu’ils ne reviendraient pas en arrière. Vous avez également une façon différente de gérer les boues de fosses septiques. Que faites-vous ? Ces boues sont prétraitées sur un site dûment autorisé à cette fin par le Ministère. Elles passent tout d’abord par l’étape du dégrillage
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et sont par la suite soumises à une injection de polymère afin de favoriser une floculation. Elles sont ensuite dirigées vers des presses afin de retirer une autre fraction liquide et, conséquemment, d’augmenter le dessèchement de la boue. Finalement, la fraction solide est retournée aux champs, notamment sous forme de compost, et la fraction liquide est traitée dans des bassins de décantation aérée destinés à cette fin. Cela fait en sorte que depuis maintenant cinq ans, chaque résidence isolée qui n’est pas raccordée à un réseau d’égout municipal est vidangée aux deux ans. Quel est le portrait de la gestion des matières dans les ICI de votre territoire ? À ce jour, nous sommes très fiers des résultats. Nous couvrons actuellement environ 1 000 petits ICI assimilables à la collecte résidentielle pour les matières recyclables et environ 430 petits ICI pour la collecte des matières organiques. À compter de janvier prochain, le nombre de bacs qui pourra être fourni aux petits ICI pour recueillir les matières recyclables et les matières organiques passera de trois à cinq. Nous ferons également de la sensibilisation afin d’augmenter le nombre de bacs des ICI actuellement couverts par le programme.
LES ENJEUX MUNICIPAUX Quel est le plus grand défi des gestionnaires et des municipalités concernant la GMR ? En ce qui concerne les matières organiques, le volume de produits recyclés rendus disponibles (compost et digestat) continuera à augmenter et le défi sera de favoriser une plus grande utilisation de cette matière chez tous les intervenants de première ligne. La structure actuelle d’émission des certificats d’autorisation devra être allégée pour permettre l’utilisation de la matière rendue disponible. Par ailleurs, je ne m’explique toujours pas que le MDDELCC, par son Pr o g r a m m e d e t r a i t e m e n t d e s m a t i è r e s o r g a n i q u e s p a r biométhanisation et compostage (PTM O B C), favorise la transformation des résidus organiques en compost et en digestat alors que le ministère des Transports n’autorise pas l’utilisation de ces produits lors de la réalisation de ses travaux d’infrastructures. Les projets de nouveaux sites d’enfouissement ou d’agrandissement connaissent souvent une très faible acceptabilité sociale. La meilleure option semble donc d’augmenter la durée de vie des sites existants. Comment peut-on s’y prendre, et comment amener la population à suivre le mouvement ? En lui offrant les services qui permettent de détourner la matière valorisable des sites d’enfouissement. Les citoyens sont de plus en plus sensibles à la protection de leur environnement. Ils sont prêts à faire leur part, mais il faut que les outils soient faciles d’accès et offerts à un coût raisonnable. Selon le plus récent bilan de RECYCQUÉBEC, seulement 59 % des matières recyclables générées sont effectivement dirigées vers un recycleur. Il faut donc en conclure que 41 % de celles-ci sont encore dirigées vers l’enfouissement. Beaucoup de petits et moyens ICI ont besoin d’accompagnement pour améliorer la gestion de leurs matières résiduelles. Des interventions peuvent également être faites auprès des citoyens qui habitent dans les multilogements. Il y a encore beaucoup à faire, mais il faut y aller étape par étape. Un éléphant se mange une bouchée à la fois. Les boues municipales sont considérées comme des matières organiques qui entrent dans le calcul du Plan de gestion des matières résiduelles. Cela représente un défi pour les municipalités qui doivent trouver des méthodes pour les valoriser. Que leur suggérez-vous ?
Il m’apparaît clair que l’enfouissement des boues municipales ne constitue plus une option aujourd’hui.
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Il m’apparaît clair que l’enfouissement des boues municipales ne constitue plus une option acceptable aujourd’hui. Diverses possibilités s’offrent aux municipalités pour valoriser ces boues, selon le cas. À Saint-Hyacinthe, la biométhanisation des boues municipales a été retenue pour en permettre une valorisation optimale. D’autres solutions existent, comme le compostage et la possibilité de recourir à un procédé non mécanisé de déshydratation des boues, notamment en utilisant le procédé Geotube®. Dans ce cas comme dans les autres, les boues générées pourront éventuellement être valorisées sur les terres agricoles. La restauration est un secteur où on produit beaucoup de matières résiduelles. Comment la récupération des différentes matières y est-elle possible ? Évidemment, la collecte hebdomadaire offerte en secteur résidentiel n’est pas très appropriée pour cette catégorie de générateurs de matières. En regroupant plusieurs ICI qui génèrent ce type de résidus afin de créer une route pour un entrepreneur intéressé à la collecte, il devient plus avantageux et souvent moins coûteux pour les ICI de recourir à la valorisation plutôt qu’à l’enfouissement des résidus alimentaires. Le procédé de biométhanisation tel qu’implanté à SaintHyacinthe favorise une excellente valorisation de ces résidus et le fait que le procédé se déroule en pression négative favorise l’acceptabilité sociale de ce type de procédé. Compte tenu des objectifs ambitieux de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, considérezvous que les municipalités ont suffisamment de soutien de la part des gouvernements ? Des changements apportés aux règles entourant l’attribution des subventions dans le cadre du PTMOBC ont amené certaines municipalités et MRC à remettre en question leurs projets de gestion des matières organiques. D’autre part, le prolongement récemment annoncé du programme jusqu’en 2022 plutôt qu’en 2020 devrait favoriser la poursuite des projets municipaux. Évidemment, dans un monde idéal, nous aurions plus de moyens, mais les gestionnaires municipaux ont appris à manœuvrer avec les ressources disponibles. Cependant, quand le gouvernement déverse de nouvelles obligations dans la cour des municipalités, il est certain qu’il doit prévoir un soutien financier adéquat pour la réalisation de celles-ci.
CE QU’IL EN PENSE Comment envisagez-vous le bannissement complet des matières putrescibles d’ici 2020 ? Il s’agit d’un objectif vers lequel nous devons tendre, et le secteur municipal y travaille de plus en plus intensivement. Nous oublions trop souvent que 10, 15 ou 20 ans, c’est bien court dans la vie d’une société. Pourtant, beaucoup de chemin a été parcouru depuis vingt ans au chapitre de la gestion des matières résiduelles et de nombreux projets de gestion des matières organiques sont en cours d’implantation. J’ai bon espoir qu’au cours des cinq prochaines années, la collecte des matières organiques sera offerte sur plusieurs nouveaux territoires municipaux et on pourra alors mieux évaluer le chemin qui restera à parcourir. Il faut surtout éviter de se décourager et de jeter le bébé avec l’eau du bain.
J’ai bon espoir qu’au cours des cinq prochaines années, la collecte des matières organiques sera offerte sur plusieurs nouveaux territoires municipaux. Le gouvernement du Québec a mis sur pied le PTMOBC, qui entraînera des investissements de 650 millions de dollars. Était-ce justifié ? Les résultats sont-ils probants ? Il m’apparaît clair que sans ce programme de subventions, nous n’en serions pas au même point aujourd’hui. Il a agi en tant que catalyseur pour le secteur municipal et a grandement incité les gestionnaires à aller de l’avant dans l’implantation des programmes de gestion des matières organiques sur leur territoire. D’ailleurs, lorsque les règles
relatives au PTMOBC ont été changées au moment de l’annonce de sa prolongation, certaines MRC ont même remis en question leurs projets de collecte à trois voies. Que pensez-vous du débat entourant un possible élargissement de la consigne ? Personnellement, je suis pour la coexistence des systèmes de consigne et de collecte sélective, dans le contexte où cela permet de mieux gérer nos matières résiduelles et de détourner un volume plus important de résidus des sites d’enfouissement. Je suis cependant d’avis que le système de consigne doit être modernisé et adapté à la réalité actuelle. Les points de réception des contenants consignés créent beaucoup de mécontentement et le montant de la consigne, qui n'a pas augmenté, met la table pour une modernisation du système. Il faut cesser de se mettre la tête dans le sable et il est temps que notre gouvernement fasse connaître ses orientations afin que nous puissions travailler à l’atteinte d’un objectif commun. La collecte à trois voies peut-elle être implantée dans toutes les municipalités ? Je crois que c’est possible sur la très grande majorité du territoire québécois. Cela fonctionne très bien chez nous, tout comme dans les régions de Victoriaville, de Drummondville, de Sherbrooke et de la Gaspésie, pour ne nommer que celles-là. Il faut arrimer l’implantation des infrastructures de traitement avec celle des programmes destinés aux citoyens et l’expérience nous démontre que la population est majoritairement prête à participer. Dans bien des cas, elle réclame même ce service, mais on n’entend trop souvent que la voix des détracteurs, qui se fait entendre avec beaucoup plus de force. Monsieur Pion, merci beaucoup. ■
QUI EST RÉJEAN PION ? Né à Saint-Hyacinthe, Réjean Pion était un enfant tranquille et studieux qui s’intéressait beaucoup à la musique. La présence de plusieurs mélomanes dans sa famille l’a probablement influencé : les rencontres familiales se terminaient toujours en musique. Avec son frère, il a même fondé un orchestre dont le nom fait sourire : les Chants Pion. Adolescent, il rêvait de devenir médecin, mais ses résultats scolaires n’étaient pas à la hauteur de ses ambitions. Il a alors choisi le droit. Après son baccalauréat, son Barreau et un certificat en administration, il a réalisé un stage au Bureau d’aide juridique de Saint-Hyacinthe. C’est d’ailleurs à ce moment qu’il a rencontré celle qui est devenue son épouse et la mère de ses deux enfants. Il a maintenant une petite-fille qui est « un vrai rayon de soleil » dans sa vie. Comme avocat, il a travaillé principalement en droit matrimonial. C’est en s’impliquant en politique municipale à Saint-Hyacinthe qu’il a bifurqué vers la gestion des matières résiduelles, alors qu’il siégeait au conseil d’administration de la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains. Le poste de directeur général de la Régie lui a ensuite été offert et il l’a accepté.
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Réjean Pion se passionne pour la moto, un passe-temps qui lui a permis de parcourir le Québec et les États du Vermont et du New Hampshire. Ses nombreux voyages l’ont aussi mené à Key West, en Louisiane et au Tennessee. Il conserve d’excellents souvenirs de ces périples, au cours desquels l’accompagne toujours son épouse. Faire de la moto lui permet de se rapprocher de la nature, d’apprécier les paysages et de ne penser à rien d’autre qu’à ce qu’il voit. Il apporte maintenant sa moto en Floride lors des trois semaines qu’il y séjourne chaque hiver.
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CENTRES DE TRI
ÉLECTIONS FÉDÉRALES ET E NVI RON N E M E NT : PARLONS D’ESPOI R…
Frédéric Potvin Directeur général Tricentris fpotvin@tricentris.com
J’
ai envie d’écrire quelque chose de positif, loin des débats, des différends et des problèmes à résoudre. Pourquoi ? Parce que ça fait du bien, que ça fait changement et surtout, que nous en avons bien besoin – besoin d’espoir, besoin d’espérer que des projets porteurs verront le jour et qu’ils tiendront compte de la variable environnementale. Parce qu’après tant d’années de négligence de l’environnement au pays, nous espérons. Le vent serait-il sur le point de tourner ? Au-delà des allégeances politiques, nous avons mis un membre de la génération X au pouvoir, le plus jeune chef d’État du G20. Étant moi-même un X, j’ose donc espérer que les valeurs de ma génération seront désormais mieux représentées que lors du règne des babyboomers ! C’est un fait : les valeurs changent au rythme des générations. La différence entre les valeurs des plus jeunes et celles de leurs aînés le prouve bien. Ceux qui nous suivent sont plus altruistes, plus sensibilisés à l’environnement, moins « je, me, moi »; plus tournés vers le bien-être et le futur de leurs enfants que vers leur fonds de pension indexé. Nous espérons l’éveil d’une conscience sociale. Soyons francs : NOUS AVONS SOIF QU’IL SE PASSE QUELQUE CHOSE. Je souhaite que la science redevienne à la mode chez nous. Je souhaite qu’on se penche sur la réduction des gaz à effet de serre (GES) au pays. Au Québec, nous avons l’ambition de réduire nos GES de 37,5 % d’ici 15 ans. Notre rapport aux objectifs a cependant changé, et pour cause. Nommez-moi un seul objectif environnemental atteint par un gouvernement fédéral ou provincial. Un objectif politique, c’est un piège à cons. Dur d’y croire… Mais celui-là, j’y crois. Notamment parce que j’y travaille. Cela va de pair, non ? Et tous ceux qui mettent leurs bacs de récupération à la rue y travaillent aussi, parce que la collecte sélective permet de diminuer les GES. Selon Éco Entreprises Québec, une tonne de matières recyclées permet d’éviter l’émission de 344 kilos de GES. En calculant la quantité de matières récupérées par citoyen chaque année et le taux d’occupation moyen d’une habitation, on peut affirmer qu’annuellement, les résidents d’une maison où l’on pratique le recyclage réduisent de 75 kg la production de gaz à effet de serre. Si, de plus, le verre du bac sert à fabriquer de l’ajout cimentaire, ce chiffre grimpera alors à 107 kg.
la participation au recyclage des répondants s’explique par une forte adhésion à des motivations à haute connotation écoresponsable. Pour une entreprise comme la nôtre, c’est quand même paradoxal de se réjouir d’une perte de volume ! Mais selon la priorité des 3RVE, la réduction passe avant le recyclage. Je me sens emporté par une vague de changement et je veux continuer de surfer. Je suis ce même naïf qui croit au projet d’électrification des transports dévoilé en 2013 par le gouvernement du Québec dans le cadre du Sommet sur la colline organisé par Écotech. Mme Pauline Marois, alors première ministre du Québec, avait déclaré que « l’objectif de la stratégie d’électrification des transports est de faire du Québec un leader mondial des transports électriques ». J’imagine que l’idée était bonne, puisqu’elle vient d’être reprise par M. Couillard. Pour en savoir plus, visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/ MAYAproductionvideo
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Élections fédérales et environnement : parlons d’espoir...
Il en va de même pour tous ces entrepreneurs, ces audacieux qui essaient de faire avancer et de vendre des concepts verts, mais qui doivent affronter le marché étranger en portant sur le dos l’étiquette d’un pays qui a bafoué Kyoto, qui met le pétrole au centre de sa stratégie financière et qui réfute même la théorie des changements climatiques. Difficile d’aller vendre un produit environnemental en ces conditions ! Eux aussi espèrent. Eux aussi vivent d’espoir ! Bref, nous sommes une maudite gang à avoir le goût que ça bouge dans le sens de nos valeurs, dans la direction que nous aimons… Et à l’inverse, nous pourrions être une bonne gang à être déçus. Sauf les désabusés, bien sûr… ■
Il y a aussi des indices qui parlent ces temps-ci. Chez Tricentris, les quantités de matières recyclables reçues en 2015 seront plus faibles que l’année précédente, pour une première fois en 17 ans. C’est 6 200 tonnes de moins sur les 200 000 tonnes métriques normalement attendues. Certes, la faiblesse de l’économie justifie une partie de cette baisse, mais cette dernière s’avère tout aussi due aux changements des habitudes de consommation. Les jeunes consomment autrement. D’ailleurs, le récent sondage SOM réalisé par RECYC-QUÉBEC, Portrait des comportements et attitudes des citoyens québécois à l’égard des 3RV, révèle que
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BFI Usine de Triage Lachenaie devient
Complexe Enviro Progressive Ltée 3779 chemin des 40 Arpents Terrebonne (Qc.) J6V 9T6 tél.450 474-2423 ou 450 474-4947 télec.450 474-1871
N’hésitez pas à nous contacter pour plus de renseignements ou pour visiter nos installations
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COLLECTE SÉLECTIVE
LE LEADERSHIP FAIT BOUGER LES CHOSES !
Maryse Vermette B. Sc., MBA Présidente-directrice générale Éco Entreprises Québec mvermette@ecoentreprises.qc.ca
n janvier dernier, Éco Entreprises Québec (ÉEQ) tenait son tout premier Forum sur l’optimisation de la collecte sélective. Plus de 200 entrepreneurs, représentants d’organismes municipaux, centres de tri, conditionneurs, décideurs gouvernementaux et entreprises contributrices y étaient réunis autour d’une vision mobilisatrice : faire de la collecte sélective l’industrie la plus performante qui soit aux plans économique, social et environnemental au cours des prochaines années. Bien qu’ambitieuse, cette vision, issue d’une longue réflexion menée avec l’ensemble des partenaires du système et des experts de renom, s’articulait autour de leviers d’action bien définis. Mais la route vers cette destination porteuse restait à clarifier.
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COMMENT TRANSFORMER, ENSEMBLE, UNE CRISE EN OCCASION D’AFFAIRES Lors des échanges dans le cadre du Forum, l’un des sujets considérés comme prioritaires était le verre, une matière posant des défis majeurs. Moins de six mois plus tard, ÉEQ annonçait son intention d’investir 40 millions de dollars sur cinq ans afin d’apporter une solution tangible. Un jalon important venait d’être franchi dans la concrétisation de cette vision d’avenir : nous venions de mettre en branle le plan de relance du verre. Le plan de relance du verre s’articule autour de deux axes principaux : 1. un accroissement important de la diversité des débouchés novateurs du verre issu de la collecte sélective ; 2. l’introduction, dans l’ensemble des centres de tri du Québec, d’équipements à la fine pointe de la technologie en matière de tri et de nettoyage du verre issu de la collecte sélective, pour assurer un approvisionnement en verre recyclé qui respecte les standards de l’industrie et la demande des marchés québécois et avoisinants. Notre plan repose sur une analyse exhaustive et rigoureuse de la situation et des besoins des 24 centres de tri, des conditionneurs et des équipementiers du Québec. Nous avons également travaillé avec une équipe de consultants externes afin de répertorier les équipements disponibles dans le monde, comme au Royaume-Uni et en Australie, où la collecte pêle-mêle pose des défis similaires de traitement du verre. Évidemment, ce plan prend tout son sens si l’on considère le volume substantiel de 130 000 tonnes de verre à gérer dans la collecte sélective, une masse critique qui justifie de tels investissements. À terme, ce projet permettra à certaines entreprises innovantes du Québec, qui intègrent le verre à leurs produits, de se développer et de conquérir de nouveaux marchés grâce à l’émergence et à la reconnaissance de l’économie verte. Les entreprises contributrices trouveront leur compte dans cet investissement puisqu’elles s’assurent ainsi de financer les coûts d’un système plus performant. Rappelons que plus de 3 000 entreprises et organisations qui mettent des contenants, des emballages
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et des imprimés sur le marché québécois dédommagent, par l’intermédiaire de ÉEQ, les municipalités pour les services de collecte sélective. En 2014, 135 millions de dollars ont été versés par les entreprises pour compenser les coûts nets de la collecte sélective. Au total, près de 1 milliard a été déboursé depuis 2005. LA COLLECTE SÉLECTIVE AU SERVICE D’UNE ÉCONOMIE VERTE ET SOBRE EN CARBONE L’annonce récente du gouvernement du Québec à l’effet qu’il allait se doter de cibles ambitieuses en matière de changements climatiques et d’évitement des émissions de gaz à effet de serre (GES) nous offre une plateforme sans précédent pour faire valoir la contribution de la collecte sélective à la réduction de l’empreinte environnementale des matières recyclables. En effet, avec 700 000 tonnes métriques (tm) de matières recyclables récupérées par année, la collecte sélective résidentielle permet déjà d’éviter annuellement l’émission de 275 000 tm de GES, selon la firme experte en analyse de cycles de vie Quantis (aujourd’hui le Groupe AGÉCO). En rendant la collecte sélective encore plus performante, comme c’est le cas avec le plan de relance du verre de ÉEQ, on vise à augmenter de 50 % les quantités de matières recyclables récupérées à l’horizon 2023, ce qui représente une réduction supplémentaire annuelle d’émissions de GES d’environ 140 000 tm, et ce, sans coût pour le gouvernement. Dans le même ordre d’idées, la collecte sélective s’intègre également très bien dans les visées du système québécois de plafonnement et d’échange de droits d’émissions de GES entré en vigueur le 1 er janvier 2013 (communément appelé « le marché du carbone »). À titre de grands donneurs d’ordres, le gouvernement et les municipalités peuvent jouer un rôle majeur afin de soutenir ces avenues prometteuses. Par exemple, ils peuvent favoriser l’utilisation de matières recyclées dans les devis d’appels d’offres : pensons à l’ajout de la poudre de verre dans les infrastructures routières ou le mobilier urbain. Imaginons l’essor possible des nouvelles entreprises qui commercialisent des produits valorisant aussi le verre ! Les revenus issus du marché du carbone sont versés au Fonds vert afin de financer des projets qui visent à développer une économie sobre en carbone. Comme dans plusieurs États qui ont adopté des systèmes de crédits compensatoires, il serait bénéfique que le Fonds vert québécois puisse utiliser une portion des quelque 800 millions prévus à son budget de dépenses annuelles afin d’encourager les projets visant le détournement des matières résiduelles de l’enfouissement et le recyclage des matières issues de la collecte sélective, incluant le verre, à l’exemple de la Californie. LA FORCE DU NOMBRE : AGIR DE FAÇON CONCERTÉE Au cours des prochaines semaines, l’équipe de Éco Entreprises Québec s’affairera à préparer le lancement et l’appel à projets pour la première phase de son plan de relance du verre. Ceci s’ajoutera aux autres initiatives mettant en valeur les projets porteurs d’entrepreneurs, de chercheurs et de partenaires engagés sur la même voie. Celles-ci se multiplient depuis la dernière année. ÉEQ entend poursuivre dans cette voie en multipliant les projets porteurs pour l’ensemble des matières recyclables. Les possibilités sont nombreuses de développer une économie verte dans toutes les régions du Québec, entraînant, par le fait même, des retombées positives en matière d’emplois et d’évitement de GES. Voilà une belle occasion de démontrer notre leadership et de déployer au-delà de nos frontières notre génie québécois. ■ Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc
POUR UNE MODERNISATION DU RÉGIME D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE
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Richard Mimeau Directeur général Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) rmimeau@ceteq.ca
u début de l’année, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) annonçait son intention de moderniser le régime d’autorisation environnementale de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE). Le Ministère a publié ce printemps un livre vert à cet effet, qui propose de nouvelles façons de faire, et a entrepris des consultations ciblées. Rappelons que la LQE n’a pas été revue depuis son adoption en 1972. Les modifications qui y ont été apportées au fil des ans en ont fait un système complexe et lourd avec lequel les entrepreneurs doivent aujourd’hui composer, et cette complexité est malheureusement trop souvent synonyme de frein aux innovations technologiques en environnement. Nous attendons donc depuis longtemps cette modernisation, car les connaissances, les technologies et les modes de traitement, entre autres, ont grandement évolué depuis l’adoption de la LQE.
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LES ATTENTES DU SECTEUR PRIVÉ EN ENVIRONNEMENT Le régime d’autorisation environnementale de la LQE a pour objectif de protéger l’environnement. Toutefois, les entreprises qui offrent des services en protection et en assainissement de
l’environnement se voient contraintes de mettre de côté certains projets qui représentent pourtant des avancées technologiques. En effet, le processus permettant d’obtenir les autorisations nécessaires à leurs activités est souvent trop long, ce qui freine du même coup d’importants investissements dans l’économie verte du Québec. Ainsi, sans réduire les exigences environnementales, la modernisation du régime d’autorisation doit servir à optimiser l’émission des autorisations environnementales en proposant des approches et des façons de faire qui rendront le processus plus clair, plus efficace et plus prévisible. L’uniformisation de l’analyse des dossiers en fonction de leur niveau de risque est un élément essentiel pour assurer l’efficacité et la prévisibilité du régime d’autorisation. La modernisation doit également viser à faciliter l’émergence de technologies et d’approches innovantes au sein des entreprises par un régime d’autorisation allégé et par une prestation de services améliorée, réduisant les délais et la complexité du processus d’analyse de demandes. POUR UN PROCESSUS ÉQUITABLE Le livre vert du MDDELCC propose de créer un système à deux vitesses qui favoriserait les projets du secteur public et municipal au détriment des projets élaborés par le secteur privé. Afin d’encourager les investissements en environnement, il nous semble pourtant essentiel que tout projet soit traité sur une même base, équitablement, peu importe son initiateur. La mesure du
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P O U R U N E M O D E R N I S ATI O N D U RÉG I M E D’A UTO R I S ATI O N E N V I R O N N E M E NTA L E
Ce sont les impacts environnementaux qui sont importants et, pour un même projet, ils seront les mêmes, que l’initiateur soit issu du monde municipal ou du secteur privé. niveau de risque environnemental est le seul critère qui devrait être tenu en compte si un allègement du processus doit être fait. En effet, ce sont les impacts environnementaux qui sont importants et, pour un même projet, ils seront les mêmes, que l’initiateur soit issu du monde municipal ou du secteur privé. Un projet dont l’initiateur vient du secteur privé ou municipal et qui engendrera des effets positifs sur l’environnement devrait donc pouvoir bénéficier d’un processus allégé, et ce, dans le respect des exigences environnementales mises en place par la LQE. UNIFORMISER POUR OPTIMISER À l’ère des nouvelles technologies de l’information et des communications et dans un souci d’uniformisation et d’accessibilité, le Ministère devrait se doter d’un système informatique centralisé qui permettrait deux choses : • d’une part, que les directions régionales communiquent entre elles et puissent avoir accès à l’ensemble des autorisations et des projets qui sont passés par le processus d’autorisation afin de favoriser un partage des savoirs, ce qui faciliterait, par exemple, l’analyse de projets similaires; • d’autre part, que les initiateurs de projets puissent connaître le statut de leur demande. La mise en ligne des formulaires nécessaires aux demandes d’autorisation serait également une amélioration du processus de demande. Les délais de traitement des demandes seront assurément réduits avec la mise en place d’une rencontre de démarrage servant à déterminer les exigences spécifiques du Ministère par rapport au projet que désire soumettre un initiateur. Ce dernier pourra ainsi s’assurer d’envoyer au Ministère une demande complète. Toutefois, le Ministère doit aussi travailler à réduire le temps d’analyse des projets en se dotant de processus qui permettraient, par exemple, que les directions régionales puissent baser leurs analyses sur des projets similaires déjà approuvés. Enfin, l’instauration d’une autorisation évolutive évitera également bien des maux de tête à toutes les parties, que ce soit du côté des initiateurs de projets ou du Ministère. INVESTIR DANS LA MODERNISATION Le s i n n o v a t i o n s p r o p o s é e s p a r l ’ ex p e r t i s e p r i v é e e n environnement contribuent chaque jour au développement durable de notre société. En ce sens, le gouvernement du Québec doit octroyer davantage de ressources financières afin de rendre réelle la modernisation proposée par le MDDELCC, un des plus petits ministères de notre administration publique. Les entreprises en technologies environnementales sont le fer de lance de l’économie verte du Québec. Il est nécessaire que leur travail de protection de l’environnement soit reconnu afin non seulement d’optimiser cette protection, mais également de favoriser une économie saine par la création d’emplois et de richesses. ■
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L’UTILISATION DES MATIÈRES RECYCLÉES : UNE NÉCESSITÉ !
3R MCDQ
Ginette Pellerin Directrice générale Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec (3R MCDQ) gpellerin@3rmcdq.qc.ca
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La première présentation des activités de ce groupe de travail a été faite dans le cadre du 18e congrès annuel du 3R MCDQ tenu au Centrexpo Cogeco Drummondville à la mi-février 2015. Depuis, j’ai accompagné M. Voghel à des rencontres avec plusieurs représentants de cabinets ministériels et des fonctionnaires de différents ministères. De nombreuses rencontres restent à organiser, particulièrement pour discuter avec les grands donneurs d’ordres que sont les municipalités.
Dès l’an 2000, le Regroupement amorçait une démarche visant à déterminer les fondements d’une norme pour l’utilisation des agrégats recyclés. La norme NQ 2560-600 s’en est suivie.
Le document créé par ce groupe de travail, intitulé La réutilisation des agrégats et des bardeaux recyclés : sous chaque pile de déchets se cache une mine d’or… en tout respect pour l’environnement, porte sur la récupération, le recyclage et la réutilisation du béton, de l’asphalte et des bardeaux d’asphalte. Il traite également des objectifs à atteindre et des défis à surmonter pour réussir une récupération maximale des agrégats et des bardeaux d’asphalte.
oujours soucieux de soutenir l’industrie dans la recherche de débouchés pour l’utilisation des matières recyclées provenant des débris de construction, de rénovation et de démolition (CRD), le Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec (3R MCDQ) a posé des gestes concrets afin de cibler ses interventions.
En 2011, le 3R MCDQ confiait un mandat à Zins Beauchesne et associés pour connaître les perceptions favorables et défavorables auxquelles notre industrie est confrontée quotidiennement au sujet de l’utilisation d’agrégats recyclés. Le mandataire devait aussi élaborer un plan de commercialisation pour ces matières. UN DOCUMENT ET UNE TOURNÉE En 2014, M. Jean-Yves Voghel, président du comité sur les agrégats recyclés et les bardeaux d’asphalte, formait un groupe de travail pour donner suite au rapport de Zins Beauchesne et associés. Les objectifs : favoriser une plus grande utilisation des agrégats recyclés, inciter un maximum de municipalités à les utiliser et démontrer les
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sommes qui pourraient être épargnées grâce à leur utilisation dans différents travaux d’infrastructures.
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• Le béton, c’est 15 % de ciment, 40 % de sable et 45 % de pierre concassée. - Quantité : 6 millions de tonnes de résidus de béton par année; - Impact de leur élimination : 300 000 camions et 8 500 tonnes de GES ; - 40 % du béton est recyclé sur chantier, ce qui est très économique : cela évite la circulation de 120 000 camions et la congestion routière, et élimine 3 385 tonnes de GES, soit une économie de 50 M$ ; - Débouchés : matériaux de remblai et de fondation, agrégats pour production de béton ;
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L’ U T I L I S A T I O N D E S M A T I È R E S R E C Y C L É E S ; U N E N É C E S S I T É ! Pour en savoir plus, visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/ MAYAproductionvideo
= L’utilisation des matières recyclées ; une nécessité ! - Pour un chantier de 5 000 tonnes d’agrégats, le coût est de 22 $ la tonne pour des agrégats vierges, de 23 $ la tonne pour des agrégats recyclés et de 6 $ la tonne pour des agrégats recyclés sur chantier. • L’asphalte, c’est 5 % de bitume et 95 % d’agrégats. - Quantité : 3 millions de tonnes de résidus d’asphalte par année ; - Impact de leur élimination : 150 000 camions et 4 250 tonnes de GES ; - Débouchés : recyclage à froid sur place, recyclage à chaud en centrale, matériaux recyclés utilisés comme matériaux de sousfondation, accotements, capacités de recyclage multiples ; - 500 000 tonnes de résidus d’asphalte sont recyclées en centrale chaque année ; - Impact du procédé : 15,5 M$ et 525 citernes de bitume – 7,2 M$, 24 000 camions et 690 tonnes de GES pour les agrégats ; - 16 millions de mètres carrés d’asphaltage par année, soit la distance Montréal-Matane ; - Si 20 % des granulats bitumineux étaient utilisés dans tous les ouvrages d’asphalte du MTQ, un million de tonnes de résidus seraient utilisées chaque année, pour une économie de 30 M$ par année.
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• Les bardeaux d’asphalte, c’est de 20 à 30 % de bitume, de 20 à 30 % de granulat fin, de 25 à 30 % de matière de remplissage (calcaire ou dolomite) et de 10 à 15 % de cellulose, de fibre de verre ou de feutre. - Quantité : 300 000 tonnes de résidus de bardeaux d’asphalte par année; - Impact de leur élimination : 2 000 citernes de bitume et 3 750 camions de granulat, l'équivalent des bardeaux de 150 000 maisons ; - Débouchés : réfection de surfaces, des rues et des bordures et trottoirs, travaux en tranchées, sous-fondations, fondations de stationnements et de rues, etc. ; - Débouchés pour les fines : enrobés bitumineux, une économie de 12 000 tonnes de bitume (valeur de 9,3 M$) ; - Débouchés pour les flocons : combustible alternatif ; - La valorisation énergétique de 150 000 tonnes de flocons de bardeaux représente l’équivalent des besoins énergétiques annuels de 32 000 habitations. Tous les acteurs ont un rôle à jouer, qu'il s'agisse du 3R MCDQ, du MDDELCC, de RECYC-QUÉBEC ou des utilisateurs. Il est urgent de changer les perceptions, de convaincre et de sécuriser les utilisateurs, de démontrer les avantages à utiliser des matières recyclées et de résoudre les litiges entraînant des contraintes réglementaires qui découragent les projets. Si toutes ces matières étaient recyclées, une économie annuelle de 165 millions de dollars serait générée au Québec. À l’heure où les citoyens et les gouvernements veulent en avoir pour leur argent, il est grand temps de passer à l’action. Le choix nous appartient ! ■
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G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S
LES RÉSEAUX SOCIAUX : LE NOUVEL OUTIL DE RECRUTEMENT !
Dominique Dodier Directrice générale EnviroCompétences d o m i n i q u e . d o d i e r @ e n v i ro c o m p e t e n c e s . o rg
l n’y a pas si longtemps, plus ou moins dix ans, le recrutement se faisait majoritairement en plaçant des annonces dans la section « Carrières et professions » des quotidiens. Je m’en souviens très bien — à l’époque, il fallait sélectionner un ou des journaux en fonction du type de poste que l’on souhaitait afficher et de notre région. Nous recevions alors des dizaines, voire des centaines d’enveloppes pour les postes à pourvoir. Je garde en mémoire des heures de plaisir à ouvrir et à classer toutes ces enveloppes...
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Cette époque est maintenant révolue. Internet et les réseaux sociaux font partie du quotidien de plusieurs générations. Il faut se mettre à la page, si nous ne voulons pas être mis au recyclage ! Il est indéniable que les réseaux sociaux et les outils qu’offre l’Internet, comme les sites d’emploi généralistes et ceux qui sont spécialisés (pensons à EnviroEmplois), doivent désormais être utilisés pour faire du recrutement.
Qu’on le veuille ou non, les entreprises doivent désormais utiliser les réseaux sociaux et les sites d’emplois pour entrer en contact avec les candidats potentiels. Parmi les réseaux sociaux à mettre à profit, on retrouve Facebook, Twitter, LinkedIn et quelques autres, moins connus. En ce qui concerne LinkedIn, voici quelques données qui vous convaincront de son importance1 : • 259 millions d’utilisateurs dans le monde ; • 3 millions d’entreprises y ont leur page officielle ; • 94 % des recruteurs utilisent ce réseau ; • près de 8,7 millions d'utilisateurs au Canada ; • environ 25 % de la population canadienne a un profil sur le site. Créer une page d’entreprise sur les réseaux sociaux présente donc de nombreux avantages : • cela facilite le recrutement ; • cela rehausse la visibilité de votre entreprise et de votre marque employeur ;
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cela augmente le réseautage et les flux de communications; cela fait croître la notoriété de vos produits et services, et même celle de vos ventes.
En ayant votre page d’entreprise sur LinkedIn, vous pourrez afficher vos postes, vos valeurs et votre marque employeur, recevoir des CV en réponse à des offres que vous avez affichées ou recueillir des candidatures spontanées. Vous pourrez aussi évaluer des candidats potentiels en consultant leur profil professionnel. Qu’on le veuille ou non, les entreprises doivent désormais utiliser les réseaux sociaux et les sites d’emplois pour entrer en contact avec les candidats potentiels, car c’est là qu’ils se trouvent. Il faut rejoindre les ressources là où elles sont. Les réseaux sociaux et les sites d’emplois peuvent ainsi nous faire économiser temps et argent. Ne négligez toutefois pas les outils plus traditionnels qui ont fait leurs preuves : les salons de l’emploi, les congrès et foires commerciales, les réseaux de contacts, les chasseurs de têtes et les firmes de recrutement. Les réseaux sociaux ne doivent pas être le seul moyen de recruter, mais plutôt s’ajouter à votre coffre à outils. Si vous n’avez pas le temps ni les ressources à l’interne pour vous aider, et si le poste offert est complexe ou l’expertise recherchée pointue, le recours à une firme spécialisée donne de très bons résultats. La présélection et le processus de sélection tout entier peuvent être ardus et essoufflants. Par ailleurs, si vous voulez recruter dans la plus grande discrétion, il serait sage de ne pas le faire par Facebook. Je crois qu’il faut mettre toutes les chances de son côté. Utiliser tous les outils s’avère souvent une stratégie gagnante pour trouver la perle rare. N’attendez pas d’avoir un poste à pourvoir pour vous créer des comptes dans les réseaux sociaux : commencez dès maintenant, faites de petits pas qui vous conduiront vers les avenues les plus efficaces. Commencez par une page d’entreprise. Au fil du temps, vous pourrez construire votre image et alimenter votre page en informations pertinentes sur votre entreprise, ce qui attirera l’attention sur vous. N’oubliez pas que d’ici 2025, le tiers de la population québécoise sera en âge de prendre sa retraite. Il vaut donc mieux se préparer et développer à l’avance sa marque employeur afin d’avoir une stratégie d’embauche efficace. Bon recrutement ! ■ 1. Landivar, Valeria (2014). 30 statistiques sur LinkedIn qui vous surprendront. Journal Métro, consulté le 23 septembre 2015 à l'adresse : http://journalmetro.com/opinions/reseaux-sociaux/438377/30-statistiques-surlinkedin-qui-vous-surprendront/
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