Magazine 3Rve - Hiver 2019

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HIVER 2019, vol. 15 no 1

Le magazine des matières résiduelles au Québec

IER DOSLSU S I F E XC

L’économie circulaire :

Convention de la poste-publications no 41122591

le reflet d’une société responsable La pénurie de main-d’œuvre : un frein à l’industrie de l’environnement

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Qu’est-ce qu’une matière résiduelle ?

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Anciens lieux d’élimination des matières résiduelles : le nouveau cadre législatif

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www.magazine3rve.cc


Enerkem est née au Québec d’une idée ingénieuse : fabriquer des biocarburants et des produits chimiques renouvelables à partir de matières résiduelles non recyclables. Une solution de rechange innovante et durable qui permet de valoriser les déchets et accroître la diversification énergétique. Ce succès, nous le devons aux efforts de nos employés, à l’excellence de nos fournisseurs et à l’appui des collectivités. www.enerkem.com


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dossier 8

« La question n’est pas de savoir si on doit adopter ou non l’économie circulaire. Il faut dès maintenant passer à l’action, car nous n’avons plus le choix. On ne peut plus continuer avec le modèle linéaire que l’on utilise depuis le début de l’ère industrielle, celui où l’on extrait, transforme, consomme et jette nos produits. » — Daniel Normandin

SOMMAIRE

17 24

EN LIEN AVEC LE MINISTRE

LES AMIS DE 3RVE

ONSS LES B TACT CON

chroniques 18

CETEQ

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RÉFLEXION

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CPEQ

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GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE : UN FREIN À L’INDUSTRIE DE L’ENVIRONNEMENT

QU’EST-CE QU’UNE MATIÈRE RÉSIDUELLE ?

ANCIENS LIEUX D’ÉLIMINATION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES : LE NOUVEAU CADRE LÉGISLATIF

EMPLOYEURS ET GESTIONNAIRES : LES ENJEUX RH DE 2019

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Coordonnatrice à la direction de l’édition Noémie Vallet Téléphone : 450 508-1515 nvallet@maya.cc

Journaliste et rédacteur Guy Des Rochers Chroniqueurs Jean-Louis Chamard Dominique Dodier Olivier Dulude Richard Mimeau

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc

Direction artistique MAYA.cc

Illustrations de la page couverture et du dossier Utopie sélective

Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazine3rve.cc www.magazine3rve.cc

Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Révision linguistique Émilie Pelletier

Impression Carpe diem

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé. © Tous droits réservés.

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Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent que leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retournez toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié trois fois l’an.

HIVER 2019, vol. 15 no 1

Le magazine des matières résiduelles au Québec



ÉDITORIAL

MIROIR, MIROIR, DIS-MOI CE QUE JE DOIS CHANGER

Surcycler en transformant les produits et les matières en articles ou usages de qualité supérieure, ce qu'on appelle en anglais « upcycling », devrait être le nouveau leitmotiv dans le domaine de la gestion des matières résiduelles. Et cela nécessite qu'un changement de paradigme s'opère dans la manière dont l'industrie et les municipalités fonctionnent. Mais bien qu’essentielle, la transition vers une économie circulaire ne se fera pas sans soubresauts, ici comme partout ailleurs.

u cours des 12 mois qui ont suivi le premier rapport de l’organisme Circle Economy, lequel stipulait que l’économie mondiale n’était circularisée qu’à 10 %, le concept de l’économie circulaire n’a pas semblé faire de progrès dans le monde1. Bien au contraire.

mieux faire connaître ce concept, Circle Economy déchante quelque peu. Cette communauté composée d’entreprises et d’institutions partageant l’ambition de faire de l’économie circulaire une réalité mondiale constate en effet que l’économie circulaire a reculé d’un pour cent en 2018.

Dans son dernier bilan, publié en janvier 2019, et en dépit de toute la sensibilisation mise en œuvre pour

Les optimistes diront que 91 % de l’économie mondiale reste donc à circulariser. Toutefois, cette statistique est préoccupante, car le mouvement devrait prendre de l’ampleur et non se résorber. De plus, cela signifie que la croissance économique requiert toujours de plus en plus de ressources, renouvelables ou non, et que l’on se dirige donc allègrement et à toute vitesse vers leur épuisement.

A

En matière de durabilité et de circularité, ce rapport offre un désagréable constat : l’économie mondiale fonce dans la mauvaise direction.

André Dumouchel adumouchel@maya.cc

La fin de l’économie de l’illusion Dans les faits, il y a cinquante ans à peine, peu de gens auraient compris ce que veulent dire les termes « empreinte écologique », « développement durable », « transition énergétique », « gestion des ressources et des déchets », « simplicité volontaire » ou « économie circulaire ». Ces nouvelles expressions ont pris racine dans un terreau de préoccupations grandissantes : pollution, destruction des habitats du vivant, changements climatiques, épuisement des ressources non renouvelables… Depuis le début de l’ère industrielle, soit vers 1750, on favorise le modèle économique dit linéaire, car pour maintenir une croissance, il a toujours fallu produire et consommer davantage. Toutefois, même s’il peut paraître utopique de mettre un terme à la croissance économique, et encore plus illusoire de mettre en place une décroissance, il semble tout aussi irréaliste, voire complètement illogique, de croire à la viabilité du modèle de la croissance continue. Le modèle linéaire est basé sur une illusion : celle qui suppose que l’on pourra indéfiniment piger dans les ressources de la Terre afin de produire tous ces beaux objets que consommera de plus en plus une population planétaire grandissante. Pas de prévisions à la baisse…

Une image vaut mille mots L’artiste Nicolas Vallet a collaboré à cette édition en réalisant des illustrations à couper le souffle, qui présentent une société de consommation en pleine mutation. Son grand talent a permis de mettre en images l’idée de départ d’un ami, lui aussi créateur d’images et non moins talentueux. On dit souvent que tout changement débute par une prise de conscience, un regard sur soi-même. Notre image de la page couverture l’illustre avec brio. Nicolas et Martin, un sincère merci. n 1

Circle Economy. (2019). The Circularity Gap Report 2019 .

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DOSSIER

L’économie circulaire

le reflet d’une société responsable Par Guy Des Rochers

L’alarme sonne : les ressources de la Terre, dans lesquelles nous puisons intensivement depuis le début de l’ère industrielle, sont limitées et s’épuisent. À ce jour, nous consommons par année les ressources équivalant à 1,7 planète Terre. Le modèle traditionnel de l’économie linéaire n’a plus sa place au 21e siècle. Loin d’être une simple mode, l’économie circulaire deviendra l’incontournable façon de mener des affaires, de faire rouler des industries et de consommer. D’autant plus que le Québec s’affirme déjà comme un leader en la matière en Amérique du Nord. Cette nouvelle réalité, plus de 400 personnes l’ont comprise, ayant participé aux toutes premières Assises québécoises de l’économie circulaire, tenues le 5 décembre 2018 au Palais des congrès de Montréal. Organisé en équipe par RECYCQUÉBEC, le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) et l’Institut de l’environnement, du développement durable et de l’économie circulaire (Institut EDDEC), cet événement a été l’occasion de tracer un portrait de la situation, de mettre en lumière les initiatives innovantes en la matière et de définir le champ des avenues qui se présentent dès maintenant à la collectivité québécoise.

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Coorganisateur et conférencier d’ouverture des Assises, Daniel Normandin, directeur exécutif à l’Institut de l’EDDEC, a trouvé l’expérience emballante et significative. « Ce fut un grand succès, affirme-t-il. Comme il s’agissait d’une première, nous ignorions combien de participants allaient s’y inscrire et la participation avait été limitée à 400 places. Toutefois, nous avons dû refuser beaucoup de monde, la capacité de la salle étant à sa limite. »

Beaucoup d’intérêt pour l’économie circulaire Daniel Normandin a découvert qu’un réel engouement pour l’économie circulaire existait au Québec. « L’auditoire offrait une distribution intéressante, les participants provenant du monde des affaires, ainsi que des milieux gouvernemental, universitaire et environnemental. Cela démontre l’intérêt transversal de l’économie circulaire. »

L’économie circulaire, un concept relativement nouveau qui pourrait paraître flou pour certains, voire utopique pour d’autres, nécessite certes une action concrète de pédagogie auprès de la population. À ce titre, les Assises ont constitué le wagon de tête du train de la stratégie éducationnelle afin que le message passe et que le concept soit adopté le plus rapidement possible par le milieu. « À l’Institut de l’EDDEC, nous tentons d’éduquer la population sur ce sujet depuis environ 2014, tandis qu’à l’échelle internationale, en Asie et en Europe, par exemple, cela existe depuis une dizaine d’années, nuance Daniel Normandin. Beaucoup d’efforts de sensibilisation et de formation ont été faits en compagnie de nos partenaires du MEI, de RECYC-QUÉBEC et d’Éco Entreprises Québec. Aussi, nous avons créé, en 2015, le Pôle québécois de concertation sur l’économie circulaire (qui regroupe une quinzaine d’acteurs importants de la société québécoise). Et lors des Assises, nous avons inauguré une plateforme Web québécoise de l’économie circulaire. »


DOSSIER « Au sein du Pôle québécois de concertation sur l’économie circulaire, on compte une quinzaine d’acteurs importants de la société québécoise, dont Fondaction et le Fonds de solidarité FTQ, lesquels commencent à y entrevoir une perspective d’investissement. » Daniel Normandin

La plateforme Web Québec Circulaire s’affirme déjà comme l’accès incontournable à l’économie circulaire pour toutes les entreprises qui s’y intéressent. Selon M. Normandin, « on y trouve du contenu pédagogique, les concepts, les mots clés et les documents d’intérêt sur ce concept. On y découvre aussi une cartographie des principales initiatives d’économie circulaire à travers le Québec, avec ses mises à jour, ainsi que des capsules vidéo de témoignages d’acteurs de la société québécoise. De surcroît, cette plateforme est en réseau avec d’autres plateformes internationales, créant ainsi une communauté beaucoup plus large qu’uniquement québécoise. Incidemment, le Québec est la région de l’Amérique du Nord la plus avancée en économie circulaire. Et ce n’est pas nous qui l’affirmons : c’est le vice-président de la Fondation Ellen MacArthur qui l’a reconnu, lui qui était sur le panel

international du début des Assises. Assurément, nous pouvons en tirer de la fierté. »

Nous n’avons plus le choix Daniel Normandin rappelait, dans un article paru dans le magazine 3Rve à l’automne 2018, que « la question n’est pas de savoir si on doit adopter ou non l’économie circulaire. Il faut dès maintenant passer à l’action, car nous n’avons plus le choix. On ne peut plus continuer avec le modèle linéaire que l’on utilise depuis le début de l’ère industrielle, celui où l’on extrait, transforme, consomme et jette nos produits. » Dans ce même article, M. Normandin évoquait un rapport produit en janvier 2018, lors du dernier sommet de Davos, dans lequel on expliquait

qu’actuellement, moins de 10 % des ressources utilisées sont circularisées à l’échelle de la planète. M. Normandin souligne en effet que « certains chercheurs prétendent que, même si aujourd’hui, on circularisait 90 % des ressources restantes, compte tenu de l’augmentation de la population et de la croissance de ses besoins, on ne retarderait que de 25 ans le seuil de criticité de certaines ressources. Ce sont là des enjeux importants et qui militent pour une économie la plus circulaire possible. » Toujours selon notre expert, le grand enjeu, c’est de circulariser le reste des 90 % qui se retrouvent actuellement soit dans des sites d’enfouissement, soit dans l’environnement sous forme de pollution, ou encore sous la forme de ressources non productives accumulées dans des entrepôts ou des tiroirs. « Obtenir 100 % de circularité dans l’économie mondiale diminuerait de 60 à 70 % des émissions de gaz à effet de serre, estime Daniel Normandin. Les entreprises du Québec peuvent déjà compter sur des ressources et sur une solide infrastructure pour entreprendre leur transition vers l’économie circulaire et devenir dès aujourd’hui les entreprises de demain. »

S’EMBALLER POUR L’EMBALLAGE « En économie circulaire, on parle beaucoup de bouclage des flux (réemploi, réutilisation, recyclage), mais repenser nos façons de concevoir, remettre en question la pertinence d’un produit ou d’un emballage, revoir notre façon de consommer et de mettre en marché des produits, voilà quelques-uns des objectifs de l’écoconception. » Geneviève Dionne occupe les fonctions de directrice, écoconception et économie circulaire, chez Éco Entreprises Québec (EEQ), un organisme qui travaille à optimiser la récupération en accompagnant tant les entreprises que les municipalités et les consommateurs dans l’amélioration de leurs pratiques. « Notre noyau dur, chez EEQ, c’est l’écoconception, précise-t-elle. On y offre, entre autres, un portail Web informatif qui présente des stratégies et des pistes d’action sur l’écoconception et sur l’emballage. Nous animons aussi un autre portail Web, OptimEco, qui est une trousse d’information sur l’écoconception dont l’objectif principal serait

de convaincre des équipes de gestionnaires d’emboîter le pas. Nous comptons également sur un autre outil, OptimAction, qui permet de calculer des indicateurs de performance quantitatifs afin de mieux concevoir des emballages écoresponsables. » L’optimisation d’emballages par l’écoconception est l’une des priorités de Geneviève Dionne. « Il faut tendre vers des emballages écoresponsables, composés de matières recyclées ou recyclables et conçus avec moins de matière. Sous tous les aspects, nous cherchons à créer de bonnes habitudes, que ce soit dans la fabrication ou dans la consommation des produits », ajoute-t-elle.

« Ultimement, on cherche à concevoir des produits bien pensés, lesquels peuvent être mis en marché avec de l’économie de fonctionnalité, c’est-à-dire en offrant le service plutôt que l’acquisition du produit. » Geneviève Dionne

Projets étudiants issus du concours Packplay 2

Pour cette femme énergique, l’écoconception, c’est aussi de tout remettre en question, d’éliminer ce qui n’est pas utile sur le marché. « Ultimement, on cherche à concevoir des produits bien pensés, lesquels peuvent être mis en marché avec de l’économie de fonctionnalité, c’est-à-dire en offrant le service plutôt que l’acquisition du produit, expliquet-elle. Cependant, il existe encore peu d’incitatifs pour encourager cette pratique… Par exemple, quand le prix du baril de pétrole faiblit, le prix du plastique vierge devient beaucoup plus intéressant que celui du plastique recyclé, dont le prix est plutôt stable parce qu’il ne subit pas les fluctuations du marché. Ça prend donc, en amont, une réelle volonté gouvernementale avec des politiques capables d’encadrer le marché par des incitatifs qui encouragent la circularité. »

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DOSSIER

Économie circulaire

QUELLES PERSPECTIVES POUR LE QUÉBEC ? Un gouvernement proactif Le gouvernement du Québec se révèle plutôt proactif dans le dossier de l’économie circulaire. Selon M. Normandin, la feuille de route de l’économie circulaire est en cours d’élaboration dans les offices gouvernementaux. « Le gouvernement doit faire une analyse de ses programmes et de ses incitatifs ou obstacles à l’économie circulaire pour être en mesure de présenter une approche cohérente, expose Daniel Normandin. La fiscalité sera sans conteste un levier intéressant. Il en va de même du secteur de l’approvisionnement gouvernemental. Par exemple, dans ses cahiers des charges, en ce qui a trait à l’exécution de ses projets, si le gouvernement introduit des paramètres pour favoriser des produits issus de l’économie circulaire ou dont les modes de production ont une approche économique de circularité, il favorise ainsi l’émergence d’une offre stimulante pour les entreprises inscrites dans ce réseau. Comme le gouvernement achète pour des milliards de dollars par année en biens et services, il s’agira d’un puissant levier pour l’économie circulaire au Québec, facile à mettre en œuvre puisqu’il proviendra de ses propres approvisionnements. » Sans conteste, cette nouvelle politique gouvernementale lancera un signal fort pour la transition du Québec vers une économie circulaire.

Rentabiliser l’économie circulaire Cependant, il subsiste encore quelques obstacles pour que la transition vers cette nouvelle économie se fasse sans heurts. Par exemple, il peut être difficile de persuader un entrepreneur d’abandonner l’économie linéaire au profit de l’économie circulaire, surtout en cherchant à le convaincre qu’il continuera à engranger des bénéfices. « C’est un peu l’inquiétude partagée par des entreprises qui sont dans les affaires depuis longtemps, indique Daniel Normandin. Cette crainte est moins présente parmi les entrepreneurs de la jeune génération. C’est du moins ce que nous avons constaté lors des Assises. » Notre expert conseille aux entrepreneurs, dont la méfiance fait obstacle à la transition de leur organisation vers une économie circulaire, d’amorcer cette transition avec des projets pilotes sur un ou quelquesuns de leurs produits. À partir du succès de leurs initiatives, ils pourront ensuite élargir la gamme de produits et de services qui s’orienteront aussi vers une économie circulaire. C’est la stratégie des petits pas. « Une entreprise qui commence en affaires peut, dès le départ, s’inscrire dans un modèle d’économie circulaire, surtout si les investissements ne sont pas manquants, ajoute-t-il. Toutefois, c’est souvent à ce point de vue que l’on est confronté à plus d’obstacles, car on a besoin, dès le départ, d’un appui financier ouvert et sans préjugés, c’est-à-dire une aide venant d’investisseurs et de banquiers qui comprennent ce qu’est l’économie circulaire et qui sont capables de prendre ce virage vers la nouveauté. »

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DOSSIER « On a besoin, dès le départ, d’un appui financier ouvert et sans préjugés, c’est-à-dire une aide venant d’investisseurs et de banquiers qui comprennent ce qu’est l’économie circulaire. »

Convaincre les investisseurs Pour M. Normandin, il faut tout autant instruire les investisseurs et les banques que les entrepreneurs au sujet des avantages de l’économie circulaire. « Au sein du Pôle québécois de concertation sur l’économie circulaire, on compte une quinzaine d’acteurs importants de la société québécoise, dont Fondaction et le Fonds de solidarité FTQ, lesquels commencent à y entrevoir une perspective d’investissement. Il y a aussi le Fonds Écoleader, qui est une initiative du gouvernement. » Cependant, Daniel Normandin admet qu’il observe encore des réticences dans le milieu. « Chez les banquiers, par exemple, on s’attend à ce que les flux financiers soient différents en économie circulaire. C’est le cas, par exemple, des entreprises qui vendent l’usage de produits plutôt que les produits eux-mêmes. En effet, cela demande une adaptation : quand vous vendez un produit, vous obtenez le fruit de votre vente automatiquement, mais si vous vendez l’usage d’un produit, vous récoltez des mensualités ou un revenu hebdomadaire, selon le modèle d’affaires utilisé. Pour une banque traditionnelle, cela ne se finance pas de la même façon. » Pour notre spécialiste, les banques doivent découvrir les rudiments fondamentaux de l’économie circulaire et les qualités intrinsèques de ces modèles d’affaires. Selon lui, en fonction de leur capacité à s’ajuster, les banques prêtes à investir deviendront un levier essentiel pour l’épanouissement de l’économie circulaire, tout en bénéficiant de nouvelles occasions favorables. « En Europe, la Banque européenne a créé un chantier de travail sur le sujet, observe Daniel Normandin, et la Banque ING, mieux connue ici sous la dénomination Tangerine, a mis au point des stratégies pour mieux financer l’économie circulaire. Ici, on n’est pas encore parvenu à ce niveau, il faudra encore éduquer progressivement les banquiers, mais nous sommes en relation en ce moment avec des entreprises comme Desjardins qui commencent à s’intéresser à ces choses-là, avec leurs perspectives coopératives. »

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DOSSIER

Gestion des matières résiduelles

VERS DES MUNICIPALITÉS « CIRCULAIRES » Au Québec, la population produit en moyenne 25 tonnes de matières résiduelles non dangereuses chaque minute, selon des données récentes du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Ce sont quelque 13 millions de tonnes de matières résiduelles produites chaque année, lesquelles recèlent indéniablement un potentiel à exploiter tant pour la fabrication de biens que pour la production d’énergie. L’actuelle politique « verte » du gouvernement vise à créer une société sans gaspillage, en valorisant mieux les matières résiduelles, jusqu’à ce que la seule matière résiduelle éliminée au Québec soit le résidu ultime. Nous sommes donc au cœur même du concept de l’économie circulaire. Il est certain qu’il ne faut pas cesser de travailler à la source, auprès de chaque citoyen, des commerces, des industries, des institutions et des municipalités, afin de les conscientiser à réduire la quantité de déchets générés, mais la gestion des matières résiduelles (GMR) doit absolument s’inscrire dans un modèle d’économie circulaire qui créera de nouveaux cycles d’utilisation, pourvu que le produit ou la ressource n’ait pas atteint sa fin de vie.

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Dans son essai de maîtrise en environnement1, Stéphanie Harnois s’est questionnée sur une forme de manque d’opportunisme : « Il y a des éléments dans la GMR au Québec qui vont à l’encontre des bases de l’économie circulaire et qui représentent des freins à son intégration. Mentionnons notamment l’exportation des matières par les centres de tri, un geste qui mène à se demander pourquoi ces matières ne servent pas plutôt à bâtir l’économie du Québec. »

La valeur des déchets Considérer les déchets comme des ressources ayant une véritable valeur économique, c’est ce que propose la Chaire de recherche sur la valorisation des matières résiduelles de Polytechnique Montréal (Chaire VMR)2; son objectif est d’aider les décideurs publics à optimiser leurs stratégies de gestion et de valorisation des matières résiduelles. Elle devient, en l’occurrence, un acteur incontournable pour les municipalités dans leur transition. Dans cette foulée, Stéphanie Harnois encourage les municipalités à afficher du leadership pour appliquer le concept d’économie circulaire à la gestion des matières résiduelles. Elle détermine trois objectifs spécifiques à atteindre : bien comprendre l’économie circulaire dans le contexte du secteur municipal, explorer des exemples de projets et établir un modus operandi pour bien appliquer le concept dans la gestion des matières résiduelles. Frank Scherrer et Christophe Abrassart3 mentionnent que plusieurs villes importantes dans le monde — dont Paris, Amsterdam, Bruxelles et Séoul — se lancent actuellement avec une vaste ambition dans l’économie circulaire. « Cette vision dénote combien les villes, parce qu’elles concentrent aujourd’hui 50 % de la population mondiale et l’essentiel de l’activité économique, consomment beaucoup de matières importées (alimentation, matériaux de construction, produits manufacturés, etc.) et produisent beaucoup de déchets (…). Il s’ensuit un discours qui circule lui-même partout dans le monde sur la responsabilité des villes pour changer de mode de développement... »



DOSSIER Des exemples Dans la foulée des grandes agglomérations, les municipalités de petite et moyenne dimensions doivent saisir la balle au bond et retirer beaucoup de bénéfices de l’économie circulaire. Avec l’émergence du concept, on peut croire que de plus en plus d’initiatives s’implanteront dans les municipalités. D’autant plus que, toujours selon Frank Scherrer et Christophe Abrassart, « il semble exister un énorme potentiel d’innovation en matière d’économie circulaire fondé sur le rapprochement local des entreprises industrielles ». Au Québec, le mouvement est véritablement enclenché. Plusieurs municipalités et régions ont choisi d’opérationnaliser l’économie circulaire dans la gestion des matières résiduelles. Voici quelques initiatives citées par Stéphanie Harnois : = La MRC de Sept-Rivières a constitué une table de concertation en GMR. L’ensemble des acteurs — environnementaux, techniques et économiques — se lancent dans une transition vers une économie circulaire sur l’ensemble du territoire, nécessitant la collaboration de tous.

1

2 3

= Plusieurs municipalités ont dû abattre des milliers de frênes malades de l’agrile au cours des dernières années. C’est le cas de la région de Montréal, entre autres. L’Arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie a trouvé une façon de mettre en valeur ce bois local dans les rues mêmes du quartier. Le bois a été recyclé en mobilier urbain et sera aussi utilisé pour rénover certains éléments de mobilier déjà existants. = Dans son plan de gestion des matières résiduelles, la Ville de Sherbrooke appliquera l’économie circulaire en maximisant le potentiel des écocentres et en priorisant le réemploi local afin de conserver la valeur des matières dans le territoire. « Il faut chercher à maintenir le plus longtemps sur le marché les produits et les matières, conclut Daniel Normandin. Dans le monde de la valorisation des matières résiduelles, il faut aussi viser le surcyclage (upcycling). On doit apprendre à recycler “par le haut”. On peut, à ce titre, citer l’exemple de la firme Patagonia qui, en France, utilise des bouteilles de plastique pour faire des vêtements de sport huppés. » n

Harnois, S. (2017). L’économie circulaire dans les municipalités : le cas des matières résiduelles. Maîtrise en environnement, Université de Sherbrooke, avril 2017. Consulté en ligne à : https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/10371/Harnois_Stephanie_MEnv_2017.pdf?sequence=1&isAllowed=y) https://www.polymtl.ca/crvmr/ Scherrer, F. et Abrassart, C. (2016). « La ville, territoire privilégié de l’économie circulaire. Dans Sauvé, S., Normandin, D. et McDonald, M. (dir.) L’économie circulaire, une transition incontournable (p. 88). Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal. Consulté en ligne à : https://www.pum.umontreal.ca/fichiers/livres_fichiers/9782760636767.pdf

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EN LIEN AVEC LE MINISTRE

L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE,

Benoit Charette Ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

our réduire notre empreinte écologique, nous devons réussir la transition énergétique et créer de la richesse autrement. Pour ce faire, notre société doit intégrer rapidement l’économie circulaire. Elle a notamment besoin des technologies environnementales et de tous les spécialistes qui les maîtrisent. Voilà pourquoi le gouvernement du Québec soutient Americana, un rendez-vous annuel à inscrire à notre agenda.

P

Comme les ressources naturelles du Québec, bien qu’abondantes, ne sont pas inépuisables, l’économie circulaire représente une voie d’avenir. Avec elle, les déchets d'une entreprise deviennent la matière première d'une autre. On conçoit des produits dont les impacts environnementaux se trouvent minimisés à toutes les étapes de leur cycle de vie. On récupère les biens à la fin de leur vie utile pour les réintégrer dans une chaîne de production. On partage une même ressource entre plusieurs usagers. L’économie circulaire, ce système de boucles de réutilisation des biens, de la matière et de l’énergie à toutes les étapes du cycle de vie d’un produit ou d’un service, prend tout son sens en 2019. Elle s’affirme comme un moyen durable d’assurer la prospérité à nos entreprises tout en protégeant l’environnement et en luttant contre les changements climatiques. De nombreux pays ont mis en vigueur des lois, des politiques et des incitatifs économiques pour faciliter cette transition. Le Québec en fait partie. Il compte bien accélérer le mouvement. Des défis importants nous attendent en matière de formation, d’information, de gestion du changement, d’innovation, de réglementation et, surtout, de collaboration. Le gouvernement du Québec sera là, au cours des prochaines années, pour être un levier de changement, pour accompagner toute la société dans cette transition et pour veiller à la cohérence des actions. n Au plaisir de vous rencontrer au forum Americana 2019 !

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LA PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE : UN FREIN À L’INDUSTRIE DE L’ENVIRONNEMENT

CETEQ

Richard Mimeau Directeur général Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) rmimeau@ceteq.quebec

u début de février, le maire des Îles-de-la-Madeleine nous rappelait à quel point les répercussions des changements climatiques se font sentir très près de nous. En effet, l’érosion des berges y est de plus en plus prononcée et la hausse du niveau de la mer remet en question l'avenir de l’archipel. Bien entendu, il est inutile de vous convaincre du fait que nous ressentons déjà les contrecoups des changements climatiques. Le monde est en pleine transformation et nous devons nous adapter aux mutations climatiques. Grâce à ses ressources naturelles, le Québec se démarque par son électricité propre. Notre industrie travaille donc chaque jour à assainir l’environnement afin que nous-mêmes et les générations futures puissions vivre dans un environnement plus propre, où il fait bon vivre. Nous comptons également une foule d’entreprises innovantes qui, chaque jour, améliorent notre bilan environnemental. Malheureusement, une des barrières qui freine notre élan est le manque de main-d’œuvre qualifiée.

A

Déjà en 2016, l’industrie de l’environnement représentait 68 124 emplois au Québec, mais depuis, la croissance de l’industrie ne cesse de s’accélérer. Fréquemment, les entreprises membres de notre association nous interpellent à propos de la question de la main-d’œuvre qualifiée au Québec. Certains employeurs qui offrent un salaire de plus de 30 $ l’heure peinent à recevoir des candidatures compétentes. De plus, les défis de rétention sont tout aussi importants. L’une de nos entreprises membres a joué d’ingéniosité et a mis sur pied un concours où elle offre un voyage dans le Sud aux personnes qui lui trouveront des employés qui resteront en poste au moins six mois. D’autres ont dû, peu à peu, se tourner vers le recrutement international afin d’être en mesure de pourvoir des postes qu’elles n’arrivent pas à pourvoir au Québec. Bien que l’environnement soit un enjeu politique au goût du jour et en pleine expansion, les emplois et les débouchés dans l’industrie sont encore méconnus et, tout comme plusieurs autres secteurs, nous nous retrouvons ainsi en pénurie de main-d’œuvre. RENCONTRE AVEC LE MINISTRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE LA SOLIDARITÉ SOCIALE Selon le Conseil du patronat du Québec, près de 70 % des employeurs, toutes industries confondues, disent éprouver des difficultés de recrutement. C’est donc avec beaucoup de fébrilité que nous attendons les résultats de la Grande corvée annoncée le 17 janvier dernier par le nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. Jean Boulet. Cette initiative se veut très prometteuse puisqu’elle permettra de recenser les besoins de main-d’œuvre par région et de connaître les postes vacants, les taux de vacance, etc. Ainsi, les gens en recherche d’emploi pourront facilement trouver un poste dans leur région en fonction de leur expertise. Bien entendu, ce programme ne réglera pas à lui seul le problème de maind’œuvre, mais il nous permettra de faire un pas dans la bonne direction, en agençant les besoins et l’offre. La tournée du ministre Boulet devrait prendre fin au mois d’avril.

Nous avons eu la chance de rencontrer le ministre le 25 février afin de lui faire part des besoins de l’industrie et de le sensibiliser à la situation dans le domaine de l’environnement. L’un de nos enjeux concerne le manque de personnel opérateur d’équipement de transport et de marchandises lourdes. Notre industrie assainit l’environnement, mais pour ce faire, elle a besoin de main-d’œuvre qualifiée qui lui permettra d’atteindre ses objectifs. Nos membres emploient déjà plus de 15 000 travailleurs et veulent continuer leur expansion. Dans cette optique, et considérant l’objectif du gouvernement de créer des emplois plus payants, les entreprises qui œuvrent en environnement peuvent être de précieuses alliées. Selon nous, il existe trois pistes de solutions pour contrer la pénurie : un allègement fiscal pour les travailleurs âgés (qui se trouvent aujourd’hui pénalisés s’ils reprennent du service), une meilleure adéquation entre la formation et les besoins précis des entreprises et, finalement, un meilleur arrimage entre la main-d’œuvre internationale et la culture de l’employeur. Nous espérons que l’industrie des services environnementaux comptera parmi les priorités du Ministère, car le contexte dans lequel évoluent nos entreprises est très concurrentiel et la pénurie frappe toute l’industrie. Les besoins en main-d’œuvre sont semblables d’une entreprise à l’autre et il n’y a pas assez de travailleurs qualifiés pour la demande, ce qui crée une pression indue et un stress économique néfaste. Il ne faudrait pas que les projets d’assainissement soient freinés par le manque de main-d’œuvre. Cela serait catastrophique autant du point de vue économique que de celui du développement durable. TRANSFORMATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL La pénurie de main-d’œuvre et l’avancement des technologies amènent toute notre industrie à transformer le marché du travail. L’électrification des transports, par exemple, est un enjeu d’avenir, mais cette transformation amène son lot de problèmes en matière de main-d’œuvre. La transition énergétique rend peu à peu désuets les métiers traditionnels tels que celui de mécanicien de moteurs diesel. L’automatisation des opérations amène aussi plusieurs changements en ce qui concerne les emplois. Bref, il faudra mettre un certain nombre d’années afin que les habitudes bien ancrées dans notre société soient modifiées. n

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QU’EST-CE QU’UNE MATIÈRE RÉSIDUELLE ?

RÉFLEXION

Jean-Louis Chamard M. Sc. Env. Conseiller principal Chamard, stratégies environnementales jl.chamard@chamard-env.com

epuis la nuit des temps, les activités humaines ont généré des rebuts. Afin de préserver la salubrité des habitats, ces rebuts se sont accumulés à la périphérie des écoumènes. C’est ainsi que sont apparus les dépotoirs, d’abord dans les fossés ou, directement, dans les rivières, puis dans les terrains vagues ou sans valeur.

D

Mais le rebut des uns peut devenir la matière première des autres. C’est ainsi que naquirent des activités de récupération, de recyclage et de valorisation. Durant la Deuxième Guerre mondiale, ce genre d’activités a connu un important essor. On récupérait le papier, le carton et les métaux pour l’industrie militaire. En ce qui a trait au verre, les bouteilles de lait, de crème, de boisson gazeuse et de bière étaient consignées et réemployées. Avec le développement économique des années 1960 et 1970, on a assisté à l’apparition de nouveaux produits, comme les contenants d’aluminium et de plastique. Du réemploi, on est alors passé à l’usage unique. Avec l’application du Règlement sur les déchets solides, à la fin des années 1970, une nouvelle définition du terme « déchets solides » est apparue : ce sont « les produits résiduaires solides à 20 °C provenant d’activités industrielles, commerciales ou agricoles, les détritus, [certains déchets biomédicaux], les résidus d’incinération de déchets solides ou biomédicaux, les ordures ménagères, les gravats, les pl[â]tras et les autres rebuts solides à 20 °C », sauf quelques exceptions. Cette définition avait l’avantage de circonscrire les déchets à ce que l’on destine au rebut. À cette même période, on développait la collecte sélective des matières recyclables et le tri à la source des papiers, des cartons, du verre, des métaux et des plastiques. On les appelait des « matières secondaires » pour les distinguer des matières premières. De cette manière, leur inclusion dans les procédés industriels était reconnue. Les centres de tri de matières recyclables triées à la source n’avaient donc pas besoin de certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement pour fonctionner. Les matières recyclables issues de la collecte sélective étaient presque considérées comme n’étant pas des déchets. Elles avaient une valeur ajoutée et, évidemment, n’étaient pas abandonnées ni destinées à l’abandon. Autour des années 2000, la refonte du Règlement a débouché sur une nouvelle définition de « matière résiduelle », qui est incluse dans la Loi sur la qualité de l’environnement. Ce terme désigne maintenant « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau ou produit ou, plus généralement, tout bien meuble abandonné ou que le détenteur destine à l’abandon ». Sans y prendre garde, cette nouvelle définition couvrait plus que les déchets solides. L’interprétation de l’État veut que tout ce qui est abandonné ou destiné à l’abandon soit une matière résiduelle. Par exemple, le ballot de papier récupéré dans la cour d’un recycleur ou la porte récupérée d’un bâtiment (laquelle peut être réemployée) sont toujours des matières résiduelles, avec toutes les implications qui en découlent selon la Loi et ses règlements. Pour l’État, tout peut être matière résiduelle. Maintenant, les centres de tri de matières résiduelles doivent obtenir une autorisation ministérielle pour fonctionner. La loi n’a pas changé, mais l’approche de l’État, oui. Avec la nouvelle dénomination du déchet, soit la matière résiduelle, les matières recyclables sont considérées comme des déchets, et des exigences

Dans un contexte de valorisation des ressources, il y a lieu de revoir l’interprétation de la définition de « matière résiduelle » et de faciliter les activités de récupération, de recyclage et de valorisation des matières secondaires qui ont une valeur ajoutée. sont prévues pour leur manipulation, leur entreposage, leur transport et leur traitement. Il s’ensuit de nouvelles inspections, de nouveaux défis et de nouvelles dépenses pour l’ensemble de la chaîne de valeur. Depuis quelques années, on discute d’économie circulaire, de « zéro déchet » et de réduction à la source. Tous ces principes et ces actions visent à faciliter la récupération, le recyclage et la valorisation des matières secondaires qui ont une valeur ajoutée et qui peuvent facilement être réintroduites dans un processus économique. Cela se heurte à l’interprétation que l’État fait de la matière résiduelle. Lorsqu'on participe au tri à la source des matières secondaires, ce n’est pas pour les abandonner dans le bac à déchets, mais pour les destiner à une opération de mise en valeur économique effectuée par le centre de tri et le recycleur. Cette substance, ce matériau, ce produit ou ce bien est destiné à un usage d’économie circulaire et de réduction des déchets. Sur plusieurs territoires, on tente de sortir les matières secondaires qui ont une valeur ajoutée de la définition de « déchet » ou de « matière résiduelle » afin de faciliter l’économie circulaire et de réduire les dédales administratifs et réglementaires liés aux véritables déchets. Le débat est également engagé dans notre province. Dernièrement, le Tribunal administratif du Québec a reconnu le principe de l’économie circulaire et a restreint la portée de la définition de « matière résiduelle ». C’est un premier (petit) pas dans la bonne direction. Dans un contexte de valorisation des ressources, il y a lieu de revoir l’interprétation de la définition de « matière résiduelle » et de faciliter les activités de récupération, de recyclage et de valorisation des matières secondaires qui ont une valeur ajoutée. Cela ne veut pas dire que les installations de tri, de traitement ou de valorisation ne devraient pas détenir une autorisation ministérielle au même titre que les autres installations industrielles. Mais la matière secondaire doit y être traitée comme une matière première entrant dans un procédé, sans que l’on fasse référence aux exigences destinées aux matières résiduelles ou aux déchets. Tout un défi attend l’État, ses fonctionnaires et ses partenaires. n

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ANCIENS LIEUX D’ÉLIMINATION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES : LE NOUVEAU CADRE LÉGISLATIF

CPEQ

Me Olivier Dulude Coordonnateur des affaires publiques et législatives Conseil Patronal de l’Environnement du Québec (CPEQ) odulude@cpeq.org

L

a réforme de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE)1 opérée par le projet de loi 1022 a apporté son lot de modifications à l’encadrement juridique de la protection de l’environnement au Québec. Dans l’ancienne mouture de la LQE, la construction sur un terrain ayant servi de lieu d’élimination de matières résiduelles était soumise à l’obtention d’une permission du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC)3. Notons que la notion de construction est entendue dans son sens large et qu'elle n’est pas limitée aux bâtiments4. Dorénavant, une autorisation est requise non seulement pour la construction sur un terrain ayant servi de lieu d’élimination de matières résiduelles et qui est désaffecté, mais également pour « les travaux visant à changer l’utilisation d’un tel terrain5 ». La délivrance de cette autorisation est sujette à diverses conditions, dont le retrait des matières résiduelles présentes dans le terrain, le cas échéant6, ainsi que la publication au registre foncier de certains avis similaires à ceux requis dans le cadre de la réhabilitation des terrains contaminés7.

L’inscription au registre foncier rend par ailleurs les restrictions d’usage opposables aux tiers et aux acquéreurs subséquents12. En cas de défaut du titulaire de l’autorisation de procéder à l’inscription de l’avis, le MELCC peut s’en charger lui-même et recouvrer les frais directs et indirects engagés13. L’AVIS DE RETRAIT DES MATIÈRES RÉSIDUELLES Lorsque des travaux ou des ouvrages ont permis le retrait des matières résiduelles du terrain, une étude peut être réalisée. Si celle-ci révèle l’absence de matières résiduelles dans le terrain et est transmise au MELCC, le titulaire de l’autorisation peut demander l’inscription d’un avis de retrait de telles matières au registre foncier. Cet avis fait alors mention des restrictions à l’utilisation du terrain rendues caduques en raison du retrait des matières résiduelles14. MISE EN APPLICATION Comme pour tout nouveau régime législatif, il sera intéressant de surveiller la mise en œuvre de cette réforme. Les restrictions à l’utilisation des terrains que choisira d’imposer le MELCC, par exemple, constitueront un élément majeur de l’application du nouveau processus d’autorisation de construction ou de changement d’usage quant à un terrain ayant servi de lieu d’élimination de matières résiduelles et qui est désaffecté. n

L’AVIS DE PRÉSENCE DE MATIÈRES RÉSIDUELLES Une demande d’autorisation doit être accompagnée d’une étude réalisée par un professionnel ou une personne compétente visant notamment à évaluer la présence, dans le terrain, de matières résiduelles et de gaz, ainsi que le risque de migration de ces derniers. Lorsque cette étude révèle la présence de matières résiduelles dans le sol, le demandeur doit inscrire un avis au registre foncier. Ce dernier comprend notamment un résumé de l’étude comportant une description de la nature des matières résiduelles présentes dans le terrain8. À défaut de faire cela, le MELCC peut procéder lui-même à l’inscription et recouvrer les frais directs et indirects engagés9. L’AVIS AU PROPRIÉTAIRE DU FONDS VOISIN Lorsque l’étude fournie avec la demande d’autorisation révèle la présence de matières résiduelles aux limites du terrain, un avis écrit au propriétaire du fonds voisin est requis. Une copie de cet avis doit en outre être transmise au MELCC.

1

2

Un tel avis doit aussi être transmis lorsque l’étude révèle la migration de gaz vers le fonds voisin ou conclut à un risque sérieux d’une telle migration10. 3

AVIS DE RESTRICTION À L’UTILISATION DU TERRAIN L’autorisation d’effectuer une construction sur un terrain ayant servi de lieu d’élimination de matières résiduelles et qui est désaffecté ou de changer l’usage d’un tel terrain peut être assortie de conditions déterminées par le MELCC. Ces conditions peuvent consister en des restrictions à l’utilisation du terrain11.

4

Consulté en ligne à l’adresse : http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/Q-2 Loi modifiant la Loi sur la qualité de l’environnement afin de moderniser le régime d’autorisation environnementale et modifiant d’autres dispositions législatives notamment pour réformer la gouvernance du Fonds vert. Consulté en ligne à l’adresse : http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=5&file= 2017C4F.PDF Voir la version antérieure de l’article 65 de la LQE : http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/showdoc/cs/Q-2/20000501#se:65 Richard Capuano inc c. Québec, 2012 CanLII 79667 (QCTAQ), par. 100. Consulté en ligne à l’adresse : https://www.canlii.org/fr/qc/qctaq/doc/2012/2012canlii79667/2012canlii79667.html? searchUrlHash=AAAAAQAwImxpZXUgZCfDqWxpbWluYXRpb24gZGVzIG1hdGnDqHJlcy Byw6lzaWR1ZWxsZXMiAAAAAQAKUkxSUSBjIFEtMgAAAAEADy82MDU4LWN1cnJlbn QtMQE&resultIndex=7

5

Lorsque tel est le cas, le titulaire de l’autorisation doit requérir l’inscription d’un avis au registre foncier énonçant les restrictions à l’utilisation du terrain comprises dans l’autorisation. L’avis expose aussi les travaux qu’il faut faire pour retirer les matières résiduelles du terrain, ainsi que les autres travaux de protection de l’environnement nécessaires, le cas échéant. Une copie de cet avis doit être transmise au MELCC, qui en transmet ensuite une copie à la municipalité concernée.

LQE, art. 22(9). LQE, art. 65.1. 7 Voir par exemple les art. 31.58 et 31.59 LQE. 8 LQE, art. 65. 9 LQE, art. 65.5. 10 LQE, art. 65.3. 11 LQE, art. 65.1. 12 LQE, art. 65.2. 13 LQE, art. 65.5. 14 LQE, art. 65.4. 6

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GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

EMPLOYEURS ET GESTIONNAIRES : LES ENJEUX RH DE 2019

Dominique Dodier Directrice générale EnviroCompétences dominique.dodier@envirocompetences.org

année 2018 est maintenant derrière nous. Elle n’a pas été monotone en matière de ressources humaines. À preuve, les modifications apportées aux normes du travail, en vigueur depuis le 1er janvier, exigent entre autres que les organisations adoptent une politique de prévention et de traitement des plaintes pour harcèlement psychologique et sexuel, faisant suite à la vague #Metoo. Sans parler des ajustements que la légalisation du cannabis a demandés.

L’

L’année 2019 sera assurément marquée, tout comme la précédente, par la pénurie de main-d’œuvre. Selon le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, ce sont, tous secteurs confondus, plus de 1,4 million d’emplois qui seront à pourvoir entre 2017 et 2026, dont 1,2 million attribuables aux départs à la retraite. C’est donc sur plusieurs fronts que les entreprises devront travailler pour faire face aux enjeux qui les attendent.

Selon une étude de la Banque Royale du Canada, 25 % des emplois seront transformés par les nouvelles technologies dans les 10 prochaines années, ce qui aura à coup sûr une incidence sur la gestion des ressources humaines.

ANTICIPER ET PLANIFIER SONT LES DEUX MOTS-CLÉS À RETENIR Améliorer son attractivité, c’est très bien, mais il faut aussi travailler sur son degré de rétention. Cela signifie qu’on doit quantifier son taux de roulement et se fixer des objectifs afin de le réduire, car il représente le talon d’Achille des entreprises. Selon les tendances RH qui se profilent à l’horizon, il est également nécessaire de miser sur les « soft skills » (le savoir-être). En effet, comme un nombre moins élevé de candidats cogneront à votre porte, votre organisation comptera moins de travailleurs qualifiés. Les compétences techniques étant moins présentes, ces compétences générales, comme l’intelligence sociale, l’esprit critique, la curiosité et la créativité pourraient compenser. Il faudra rivaliser contre vos concurrents par votre créativité et votre ingéniosité. Mobiliser ses employés ne se fait pas par magie. C’est en les fidélisant et en développant leur sens de l’engagement qu’il est possible de les retenir. Améliorer le mieux-être physique et mental de ses collaborateurs et maintenir ainsi la performance de son organisation tout en contribuant à créer un milieu de travail sain et stimulant, voilà ce qu’il faut viser. Bref, si ce n’est déjà fait, il est impératif de finaliser les politiques sur le cannabis et sur les inconduites sexuelles de son organisation tout en travaillant sur le meilleur moyen de retenir son personnel et, de revoir ses critères d’embauche afin d’y inclure les aptitudes non techniques. Mettre en place des procédures claires rendra les milieux de travail plus sains et plus favorables à l’optimisation du potentiel de l’entreprise. Enfin, efforçonsnous de perfectionner les compétences des employés. La formation continue est un investissement, et non une dépense, car elle est un moyen de stimuler les employés et leur sens de l’engagement. Cependant, il faut mieux choisir ses formations et viser juste. Ne soyons pas des acheteurs compulsifs de formations, mais de bons planificateurs. Voici ma nouvelle devise : « Un employé bien formé en vaut deux ! » n

L’automatisation de certaines tâches et procédures RH, comme les techniques de recrutement automatisées, rend les réseaux sociaux incontournables. Les lieux d’affichage électronique ont maintenant un grand impact sur la visibilité des offres d’emploi. Il faudra donc se tourner vers des sites spécialisés afin de maximiser nos efforts et d’obtenir des résultats. Mais l’automatisation ne s’arrête pas là, puisque ce n’est pas que le secteur des RH qui est touché. Plusieurs corps de métier se sont déjà transformés ou sont appelés à se transformer avec la robotisation, par exemple. Selon une étude de la Banque Royale du Canada, 25 % des emplois seront transformés par les nouvelles technologies dans les 10 prochaines années, ce qui aura à coup sûr une incidence sur la gestion des ressources humaines. Sur le plan de l’attractivité, il est important de réévaluer son offre pour qu’elle réussisse à séduire les bons candidats. En effet, la rareté de la main-d’œuvre pourrait occasionner de nombreux maux de tête. Quelques solutions : = = = =

Mieux planifier ses effectifs; Se projeter dans l’avenir à court, à moyen et à long terme; Prévoir les départs à la retraite; Observer son taux de roulement en toutes circonstances, afin d’être toujours au courant du nombre de postes vacants.

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NS O B S LE TACTS N

LES AMIS DE 3RVE

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Guy Des R Rochers ochers

JOURNALISTE JOURNALIS TE E ET T RÉD RÉDACTEUR ACTEUR

Claude MAHEUX-PICARD Directrice générale Ing., M. Sc. A.

450 508508-1515 1515 5 gdesrochers@maya.cc gdesr ochers@maya.cc www.magazine3rve.cc www.magazine3rv e.cc

claude.maheuxpicard@cttei.com 450 551-8090 poste 3518

IN NC. C.

Nicolin Nicolina aD D'Agosto, 'Agosto, ing.

Directrice Génie de l'environnement Cell. : 819-692819-692-7005 7005 Tél. : 819-693-5555 Téléc. : 819-693-5556 nicolina.dagosto@groupevld.com www.groupevld.com www .groupevld.com

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Le génie au service de l'environnement et du développement durable

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