HIVER 2020, vol. 16 no 1 Convention de la poste-publications no 41122591
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Le magazine des matières résiduelles au Québec
ÉEQ au cœur
de la transformation du système de collecte sélective
Un plan ambitieux pour Montréal
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Le recyclage des bardeaux d’asphalte aux États-Unis : une avenue à suivre
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La petite histoire de la silice amorphe
www.magazine3rve.cc
reportage 8
« Au fil des années, nous avons développé une équipe d’experts en ce qui a trait à la collecte, au transport, au tri et au recyclage, alors notre organisation est prête à assumer ses nouvelles responsabilités si cette gestion nous est confiée. » — Maryse Vermette
SOMMAIRE
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LES AMIS DE 3RVE
ONSS LES B T A NT C CO
chroniques 16
CETEQ UN PLAN AMBITIEUX POUR MONTRÉAL
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LE JURIDIQUE LES AUTORISATIONS POUR LES ACTIVITÉS DE VALORISATION : LE MELCC PRÉCISE SON INTENTION
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3R MCDQ LE RECYCLAGE DES BARDEAUX D’ASPHALTE AUX ÉTATS-UNIS : UNE AVENUE À SUIVRE
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ÉCONOMIE CIRCULAIRE LA PETITE HISTOIRE DE LA SILICE AMORPHE
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CŒUR VERT LE PRIX CŒUR VERT DÉCERNÉ À BORALEX : L’HUMAIN ET L’ENVIRONNEMENT AU CŒUR DE TOUT
Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Coordonnatrice à la direction de l’édition Noémie Vallet Téléphone : 450 508-1515 nvallet@maya.cc Direction artistique MAYA.cc Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub)
Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.
4 LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC 3RVE VOL. 16 N O 1 HIVER 2020
Journaliste et rédacteur Guy Des Rochers Chroniqueurs Youssef Benarchid Gilles Bernardin Me Thibaud Daoust Richard Mimeau Photos de la page couverture et de l’entrevue Photographies Récupération Centre-du-Québec, Éco Entreprises Québec, MariPhotographe et LS Web Solutions
Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazine3rve.cc www.magazine3rve.cc Impression Carpe diem
Révision linguistique Émilie Pelletier © Tous droits réservés.
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HIVER 2020, vol. 16 no 1
Le magazine des matières résiduelles au Québec
Municipalités et Municipalités et en entreprises, treprises, alliées alliée s de la tr transformation ansformation de la collecte collecte sélective sélective En collaboration collaboration avec avec les ac acteurs teurs du sy système stème québéc québécois, ois, passons d’une vision mor morcelée celée à une vision d’ d’ensemble ensemble de la rrécupération écupération e ett du rrecyclage. ecyclage. A Avec vec la rresponsabilité esponsabilité élargie élar gie des producteurs, producteurs, les entreprises entreprises qui contribuent contribuent déjà financièr financièrement ement à la collecte collecte sélective sélective se v voient oient c confier onfier le mandat de gér gérer er le sy système stème en partenariat par tenariat avec avec les municipalit municipalités. és.
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ÉDITORIAL
DONNER UN SENS
Le 30 janvier dernier, le gouvernement du Québec convoquait les médias afin de procéder à une annonce qui aura un impact majeur sur le système de collecte sélective. Le premier ministre François Legault et le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques Benoit Charette ont en effet confirmé l’élargissement de la consigne à tous les contenants de boissons prêtes à boire de 100 millilitres à 2 litres, qu’ils soient en plastique, en verre ou en métal. Les contenants de type carton multicouche n’y échapperont pas : ils seront consignés lors d’une prochaine étape.
D
ouze jours plus tard, le ministre Charette annonçait une modernisation du système de collecte sélective fondée sur le principe de la responsabilité élargie des producteurs. Ces derniers seront responsables de leurs produits du début à la fin de leur cycle de vie. Selon le communiqué de presse émis par le Ministère, l’objectif de cette réforme est d’améliorer la performance du Québec en matière de récupération et de recyclage des matières résiduelles. Connaissez-vous Normand Maurice? En quête de sens pour l’écriture de ce texte, j’ai cru bon remonter le temps, lire un peu sur les débuts de notre système. Je suis ainsi inévitablement tombé sur de nombreuses
références à celui que l’on surnomme « le père de la récupération et du recyclage québécois ». C’est un surnom plutôt amusant lorsqu’on sait qu’avant de prêcher et de convaincre des disciples un peu partout dans la province, cet homme, détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en théologie, a d’abord songé à la prêtrise avant de finalement devenir professeur de morale dans une école secondaire de Victoriaville. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il s’est distingué en mettant sur pied un programme de récupération dans lequel des jeunes potentiellement décrocheurs recevaient une formation concrète qui leur permettait de se raccrocher ni plus ni moins à la société au sortir de l’école : brillant, inspirant et admirable.
L’esprit de Normand Maurice
André Dumouchel adumouchel@maya.cc
J’ai visionné une formidable vidéo 1 dans laquelle M. Maurice s’adresse à des membres de la Chambre de commerce et d'industrie des Bois-Francs, (selon la vidéo YouTube), le 22 novembre 1995. C’est en voyant ce précieux extrait où il aborde notamment la place des jeunes dans notre société que l’on comprend mieux sa vision et la démarche menant à la création des Centres de formation en entreprise et récupération (CFER) au Québec, dont celui qui porte son nom dans la région des Bois-Francs. « Je suis prof de morale et “ordurologue” : j’ai fait quatre ans d’université et vingt ans de poubelles », dit-il, faisant
s’esclaffer la foule. Il enchaîne : « Il n’y a que deux productions sur la terre : la photosynthèse, d’abord, qui produit notre nourriture, nos vêtements, nos abris, l’oxygène qu’on respire… et le sens, qui est le fait de l’homme et qui donne à la vie toute sa qualité et son intensité. Quand on altère le processus de la photosynthèse, on déséquilibre les écosystèmes. Et quand on manque de sens, on déséquilibre les systèmes humains. » À sa façon, Normand Maurice a grandement contribué à promouvoir la récupération et le recyclage. S’il a eu une telle influence, c’est bien sûr parce qu’il avait le sens de la formule et qu’il était un tribun exceptionnel, mais c’est surtout parce son objectif était clair et qu’il parlait avec son cœur de ce qui lui était très important : les jeunes. La récupération et le recyclage n’étaient ni plus ni moins qu’un moyen pour arriver à ses fins, et ça ne laisse aucun doute lorsqu’on écoute la conclusion de son allocution. Les efforts étaient déployés afin de donner de la dignité et un sens à la vie de jeunes en difficulté. Cette véritable réussite s’est multipliée un peu partout au Québec ; un grand succès dont l’unité de mesure est la réinsertion sociale de citoyens et non le prix de la matière vendue. La cause de Normand Maurice était noble et touchante. Son discours était inspirant, franc, clair et transparent, et on y croyait parce que sa démarche avait du sens. Aujourd’hui, le système de collecte sélective a complètement perdu la confiance des citoyens. Pour un nombre sans cesse croissant d’usagers désabusés, cette collecte ne sert à rien, elle n’a justement aucun sens. Les récentes annonces du gouvernement démontrent sa volonté d’être proactif et d’améliorer la structure du système. Toutefois, sans l’adhésion massive de la population, toutes ses démarches seront vaines. Le Québec aurait besoin d’un Normand Maurice pour porter le message de façon éloquente. Pour l’heure, cette tâche incombe à un Ti-Mé recyclé… ■
1
Vous pouvez la visionner à cette adresse : https://youtu.be/cZOfeX4Q3PM
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REPORTAGE
ÉEQ au cœur
de la transformation du système de collecte sélective Par Guy Des Rochers
Le Québec est depuis longtemps ébranlé par une crise des matières recyclables qui perdure et par une collecte sélective désorganisée, où le bac bleu est devenu, au fil du temps, le fourre-tout de quelque 600 programmes municipaux différents. Dans ce contexte, l’annonce faite le 11 février 2020 par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoit Charette, au sujet d’une modernisation du système fondée sur le principe de la responsabilité élargie des producteurs (REP), aura jusqu’ici suscité enthousiasme et espoir. Pour Maryse Vermette, présidente-directrice générale de Éco Entreprises Québec (ÉEQ), la mise en œuvre de cette réforme dans le contexte d’une importante crise du recyclage permettra de remettre le système de la collecte sélective sur les rails. Mieux encore, Mme Vermette croit que tout est déjà en place pour que l’implantation de la réforme suscite enfin de l’espoir. « C’est une très bonne nouvelle, mais aussi un dossier de longue haleine, précise-t-elle. Le ministre Charette a mandaté l’an dernier un comité d’action sur la modernisation du système de la collecte sélective, auquel j’ai participé pendant plusieurs mois et où je représentais les entreprises qui mettent en marché des contenants, des emballages et des imprimés. Nous avons travaillé au sein de ce comité pendant plusieurs mois et nous avons présenté des recommandations unanimes. Et le ministre a repris intégralement nos recommandations. C’est de très bon augure. » La PDG de ÉEQ soutient que la réforme est un immense projet de société qui exigera beaucoup de travail et de collaboration entre les parties prenantes. « Comme l’a mentionné le ministre luimême, les entreprises sont actuellement très frustrées de payer pour un système qui ne va pas bien du tout. Mais nous avons des acquis et il faudra œuvrer à partir de ceux-ci, d’autant plus que
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la réforme s’inscrira dans une démarche incrémentale pour les cinq prochaines années, ce qui nous donnera du temps pour bien faire les choses. »
Une modernisation souhaitable et souhaitée Même si le plan de la réforme porte le poids d’une échéance pour 2025, les prochaines années seront loin de ressembler à une balade tranquille, d’autant plus que la future loi et la prochaine réglementation devraient rendre disponibles les premiers outils d’intervention autour de 2022. « Pour les prochaines étapes, RECYC-QUÉBEC convoquera les parties prenantes, dont ÉEQ, afin de participer au chantier de cette modernisation en étroite collaboration avec la société d’État, explique Maryse Vermette. À ce jour, nous avons fait beaucoup de travail de diagnostic et d’analyse de la chaîne de valeur, et nous avons d’excellentes relations avec les municipalités, ainsi qu’avec les centres de tri et les recycleurs. Il s’agira pour nous de poursuivre ce qui avait été fait avant l’annonce du ministre. » La crise du recyclage aura certainement incité le ministre Charette à accoucher de la réforme. Toutefois, il y a une dizaine d’années, la politique Maryse Vermette, présidente-directrice générale, et Mathieu Guillemette, directeur principal, Service aux municipalités
pour la gestion des matières résiduelles d’un précédent plan vert gouvernemental proposait déjà, dans l’action 19, d’évaluer l’opportunité de transférer à l’industrie la responsabilité de gérer le système de collecte sélective. « Ça fait 15 ans que ÉEQ est agréé par RECYCQUÉB EC pour représenter les entreprises (détaillants, manufacturiers, entreprises de services,
REPORTAGE
etc.) qui mettent en marché des contenants, des emballages et des imprimés, précise Maryse Vermette. Nous sommes garants de la gestion de leur responsabilité financière envers les municipalités eu égard aux emballages que ces entreprises produisent. Cette gestion va rester avec la réforme, et les entreprises continueront à assumer financièrement le coût du bac bleu. Toutefois, elles ne feront pas que signer des chèques, mais elles s’impliqueront dorénavant dans la gestion du système, en partenariat avec les municipalités et aussi avec les centres de tri. Quant à ÉEQ, notre organisme ne deviendra pas un opérateur, mais il encadrera le tout. »
D’optimisateur volontaire à organisme gestionnaire Prochainement, le gouvernement confiera à un organisme qui représente les entreprises le mandat de gérer les appels d’offres pour l’exploitation des centres de tri et de voir à ce que les matières recyclables soient recyclées le plus localement possible. Même si l’action ne risque pas de manquer, avec ses directions Écoconception et économie circulaire, Service aux municipalités
et Développement des marchés et technologies de tri, Éco Entreprises Québec assume depuis longtemps un rôle d’optimisateur. Son équipe est déjà de tous les combats, prête à tenir le gouvernail jusqu’à la réussite entière du système.
standardisation du bac bleu et participation citoyenne, toute la chaîne sera réexaminée. L’opération totale devra se faire en toute transparence, si l’on ne veut pas perdre des collaborateurs de la réforme en chemin.
« Il y aura des critères d’agrément pour devenir l’organisme de gestion responsable; au fil des années, nous avons développé une équipe d’experts en ce qui a trait à la collecte, au transport, au tri et au recyclage, alors notre organisation est prête à assumer ses nouvelles responsabilités si cette gestion nous est confiée », exprime Mme Vermette.
Maryse Vermette admet que cette gestion du changement viendra bousculer les façons de faire. « On me demande : qu’est-ce qui s’en vient ? Qu’est-ce qui va arriver à mon organisation ? À mon service de collecte? Une grande réforme suscite beaucoup de questionnements et d’incertitude. Pour les prochains mois, il sera important que l’on travaille en collaboration et non pas en polarisation. Je lance un appel à tous, et ça a toujours été le message que j’ai porté au comité mis en place par le ministre : pour réaliser un tel chantier, on ne peut pas travailler seul. Tout le monde doit mettre l’épaule à la roue et travailler ensemble. Trouvons des solutions. »
Avec la réforme, ÉEQ continuera de financer les municipalités, et des ententes partenariales pour la collecte et le transport des matières recyclables seront progressivement établies entre l’organisme et les villes.
Une gestion du changement La réforme du recyclage ne se réalisera pas en un claquement de doigts, d’autant plus qu’elle imposera des obligations nouvelles aux entreprises. Matières recyclables, récupération, recyclage,
« IL FAUT SE DONNER LES MOYENS DE SES AMBITIONS » – Normand Gadoury « La création de la direction du développement des marchés et des technologies de tri à ÉEQ anticipait la modernisation de la collecte sélective. Et c’est assez fondamental pour les tâches que j’ai à réaliser, car il faut se donner les moyens de ses ambitions. » Normand Gadoury est directeur de cette division de ÉEQ créée en juillet 2019, et même si l’expérience est relativement nouvelle, ses constats sont hautement pertinents. « Notre système de collecte sélective, c’est une chaîne d’intervenants où chacun voit les choses selon sa perspective et fait son possible à chaque étape, note-t-il. Cependant, il n’existe pas vraiment de dialogue entre ces intervenants. De notre point de vue, parce que nous finançons la collecte et le tri des matières et que nous avons une méthodologie
dans laquelle nous évaluons les coûts de chacune des activités, nous percevons aussi l’ensemble du système. Depuis des années, chez ÉEQ, nous avons les mains dedans et puisque nous comprenons les réalités de chacun, cela incite au dialogue. » Une proposition centrale annoncée avec la réforme demande que l’organisme qui sera mandaté par le gouvernement prenne entente directement avec les centres de tri. « Si ÉEQ obtient ce mandat, nous pourrons travailler dès le départ sur les conditions du devis, puisque nous financerons directement
Normand Gadoury, directeur, Développement des marchés et technologies de tri
les centres de tri. Un de leurs enjeux, actuellement, c’est qu’ils ont deux sources de revenus : les municipalités, et les marchés pour les matières qu’ils vendent. Mais le marché a faibli et les municipalités n’ont pas la possibilité d’ajuster les conditions quand le marché fluctue. Alors en les payant directement, il sera possible d’offrir des modalités qui s’ajusteront au marché en tenant compte de ses variations. Il s’agit donc d’une réactivité beaucoup plus grande que celle du système actuel. »
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REPORTAGE Une efficacité accrue Normand Gadoury constate aussi que pour que la chaîne soit plus efficiente, il faut rencontrer les conditionneurs et les recycleurs afin de comprendre leurs conditions d’exploitation. « Par exemple, est-ce que ça vaut la peine de mettre une trieuse optique à un million de dollars dans 22 centres de tri, ou bien ne serait-il pas mieux d’avoir un endroit où l’on rapporte tous les ballots de plastique, pour ensuite les acheminer à des conditionneurs ou à des recycleurs ? », s’interroge-t-il.
La perspective que ÉEQ soit mandaté par le gouvernement décuple l’enthousiasme de Normand Gadoury, qui a déjà son plan de match pour favoriser le développement des marchés locaux dans une perspective d’économie circulaire. « Prenons l’exemple de la certification d’un produit, en recyclage, pour lui assurer un accès au marché, explique-t-il. En vue de sa commercialisation, il faut faire des essais en laboratoire pour voir comment le produit se comporte. Nous avons financé une étude du CTTÉI [Centre de transfert technologique en écologie industrielle] pour vérifier si le verre
peut effectuer la filtration d’eau de piscines municipales. Des tests seront menés cet été à Plessisville et selon les résultats, le conditionneur pourra mettre ce produit en marché prochainement. En nous impliquant dans la recherche et le développement, en contribuant à la réalisation de certaines études et en donnant un coup de main à chaque étape du développement d’une innovation, notre système atteindra une plus grande efficience. »
VERS UN VRAI PARTENARIAT AVEC LES MUNICIPALITÉS « Actuellement, nous ne donnons pas les contrats de collecte ni les contrats de tri, et nous ne nous assurons pas non plus du recyclage des matières mises en marché. Notre rôle fondamental, c’est de payer une compensation. Tout cela va changer avec la réforme. » Mathieu Guillemette, directeur principal, Service aux municipalités chez ÉEQ, constate avec satisfaction que la réforme mettra un terme au statu quo. Selon lui, la modernisation de la collecte sélective transformera les rôles à plusieurs égards. « Nous serons de véritables partenaires des municipalités, afin de nous assurer que la collecte se fera de manière plus standardisée. »
M. Guillemette mentionne que des rencontres ont déjà été tenues avec des municipalités et qu’il y en aura beaucoup d’autres dans le cadre d’une transition vers la modernisation. « Certains participants ont dit être devant l’inconnu, mais nous
Mathieu Guillemette, directeur principal, Service aux municipalités
travaillerons ensemble à éclaircir le tout, expliquet-il. Les municipalités continueront d’être compensées pour la collecte sélective selon les paramètres actuels : pour la prochaine année, la compensation est de 180 millions et le chèque
environnementale
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Disposition et traitement de sols
Évaluation environnementale de sites
REPORTAGE De plus, rendre des comptes au gouvernement sur la traçabilité des matières, jusqu’à leur destination finale chez les recycleurs, assurera la transparence du système tant réclamée et permettra de rétablir la confiance du citoyen, selon M. Guillemette. « Il est certain que le nouveau système de responsabilité élargie des producteurs, comme le définit le ministre, permettra une relation contractuelle directe avec les centres de tri, préciset-il. Les municipalités n’auront donc plus à gérer de contrats avec leur centre de tri et ce sera l’organisme de gestion qui conclura directement des ententes. Cela représente un gros changement pour les municipalités, qui n’auront plus à s’occuper de ce bout de la chaîne. »
PROTÉGEZ VOS OPÉRATIONS est à la poste. De plus, l’entente-cadre avec les municipalités sera réalisée en collaboration et en tenant compte des réalités régionales. »
Entente-cadre
LOUEZ
LA FORCE SAMURAI
La standardisation est un objectif phare de ÉEQ depuis plusieurs années. « Actuellement, il existe près de 600 programmes municipaux de collecte sélective, poursuit Mathieu Guillemette. Nous allons tenir compte des réalités de chacun, mais c’est une priorité que de définir des standards communs. » Les producteurs auront également l’obligation d’établir des partenariats avec les villes et les organismes municipaux, qui continueront à assurer les services de proximité avec les citoyens pour la collecte et le transport des matières recyclables. À court terme, le citoyen ne devrait pas se rendre compte des changements entraînés par la réforme. Le défi concerne davantage sa confiance envers le système, rudement ébranlée ces dernières années. « Des ententes-cadres établiront les grandes lignes de la relation entre les municipalités et les entreprises, afin que les contrats de la collecte sélective soient faits selon des règles et des paramètres bien précis, affirme M. Guillemette. Encore aujourd’hui, comment se fait-il qu’on ne mette pas les mêmes choses dans le bac bleu d’une municipalité à l’autre ? Travailler avec une liste uniformisée des matières pour l’ensemble du Québec fera en sorte que les citoyens n’auront plus à se demander si leur contenant se recycle ou non. En effet, les consignes seront les mêmes pour tout le monde. Et que dire de la contamination dans les bacs qui représente plus de 10 % des matières traitées ? Une entente-cadre établira des critères de performance pour la réduire. » Mathieu Guillemette comprend que la fin du statu quo peut soulever des interrogations chez les municipalités. « Toutefois, la loi et la réglementation sont à venir et il existe énormément de latitude pour que les municipalités et ÉEQ s’entendent sur un modèle qui conviendra à tous », note-t-il.
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REPORTAGE
L’APPROCHE EMBALLANTE DE L’ÉCOCONCEPTION Ce n’est pas demain la veille que le commerce pourra se passer d’emballage, mais avec l’écoconception, les entreprises sont incitées à revoir leurs façons de faire et à réduire à la source. « Par exemple, au cours des 15 dernières années, les bouteilles de vin entrant au Québec ont été allégées dans une proportion de 40 % sans mettre en péril la protection du produit ou du consommateur et la performance de l'emballage, rapporte Geneviève Dionne. Du reste, la SAQ travaille encore avec ses fournisseurs internationaux pour établir des seuils afin de réduire le poids des bouteilles pour une même quantité de produit. » Directrice de l’écoconception et de l’économie circulaire chez ÉEQ, Geneviève Dionne affirme que l’arrivée de la réforme était espérée depuis longtemps. « L’annonce du ministre Charette est bien reçue, dit-elle, d’autant plus que le gouvernement a laissé assez d’espace et de temps à l’industrie pour produire un bon diagnostic au cours de la première année et, également, pour formuler après coup des recommandations pour une REP (responsabilité élargie des producteurs) complète et opérationnelle dès la troisième année. » Mme Geneviève Dionne trouve particulièrement intéressante la volonté du gouvernement d’appuyer certaines recommandations, telles les mesures incitatives pour la recyclabilité, dans le but de départager certains matériaux qui seraient préférables à d’autres. « On voit aussi poindre à l’horizon la possibilité d’établir des seuils d’utilisation de contenus recyclés dans certains types de contenants ou d’emballages, ce qui constituerait une bonne mesure », ajoute-t-elle.
Geneviève Dionne, directrice, Écoconception et économie circulaire
Pierre angulaire du système Impliquée dans le développement de l’écoconception chez ÉEQ depuis une dizaine d’années, Mme Dionne est stimulée par l’idée que ce concept devienne une pierre angulaire du système grâce à la réforme. « Au début, nous avons élaboré des initiatives qui étaient, somme toute, timides, mais grâce à la prise en charge par l’industrie, l’écoconception de l’emballage a véritablement progressé, raconte-t-elle. Puis, nos outils et nos initiatives se sont développés et depuis cinq ans, nous offrons de la formation et de l’accompagnement en écoconception d’emballage. En l’occurrence, l’année dernière, nous avons accompagné plus d’une cinquantaine d’entreprises. C’est donc dire que la demande est en forte croissance, même si cela vient aussi
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REPORTAGE
avec beaucoup de questionnements. L’annonce gouvernementale de la réforme vient légitimer des actions que l’on pose depuis longtemps de façon volontaire. » Puisque l’écoconception se concentre sur une approche menant à l’amélioration environnementale d’un produit tout au long de la chaîne de valeur, ce concept est déjà bien assimilé chez certaines entreprises. Par exemple, des paniers de fraises ou de framboises faits entièrement de carton (y compris une poignée sur le dessus) sont récemment arrivés en épicerie. « Ce produit peut sembler anodin, mais la société Cascades a eu besoin de trois ou quatre
années en recherche et développement pour devenir la première entreprise à créer ce panier, note Geneviève Dionne. Il est fabriqué au Québec avec 100 % de matières recyclées issues du bac de recyclage. Ce panier risque de devenir le standard pour tous les producteurs, lesquels n’auront qu’à le personnaliser en y apposant leur image de marque. » Cascades a aussi lancé l’année dernière une barquette en carton thermoformée que l’on commence à apercevoir dans quelques épiceries pour remplacer les emballages en polystyrène de certains fruits et légumes. « Cette barquette est
faite à 100 % de fibres recyclées postconsommation, tout en étant entièrement recyclable, parce qu’elle ne comporte pas de plastique laminé. Elle est actuellement testée en laboratoire pour vérifier si on ne pourrait pas y emballer de la protéine animale. » Beaucoup de produits ont besoin d’être protégés, et l’emballage ne disparaîtra pas, mais l’écoconception le ramène à sa plus simple expression, tout en le dotant d’une efficacité maximale. ■
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UN PLAN AMBITIEUX POUR MONTRÉAL Richard Mimeau Directeur général Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) rmimeau@ceteq.quebec
L
e 16 janvier dernier avait lieu la consultation publique montréalaise sur le projet de plan directeur de gestion des matières résiduelles 2020-2025, intitulé Montréal, objectif zéro déchet. Le CETEQ y a partagé son point de vue quant aux principaux axes de la consultation, mais plus spécifiquement quant à la réduction à la source, aux collectes des matières organiques et recyclables, à la récupération des CRD, à l’importance de la participation citoyenne ainsi qu’à l’innovation par l’intelligence économique (mesures d’écofiscalité, formation et accompagnement des arrondissements, adoption de meilleures technologies dans les devis, ainsi qu’une nuance sur les collectes bimensuelles). Nous espérons avoir pu encourager certaines réflexions chez les membres de la commission, puisque nous constatons que les cibles de la Ville de Montréal sont très ambitieuses… En effet, le plan directeur vise un taux de détournement de 70 % de l’enfouissement d’ici 2025 et de 85 % en 2030. C’est un objectif louable. Cependant, pour l’atteindre, il faudra diminuer les quantités de matières résiduelles destinées à l’élimination à un rythme jamais atteint auparavant. Pourtant, peu de mesures proposées dans le plan directeur sont innovantes, voire entreprenantes, pour permettre d’atteindre cet objectif d’envergure.
Le plan directeur de la Ville de Montréal vise un taux de détournement de 70 % de l’enfouissement d’ici 2025 et de 85 % en 2030. C’est un objectif louable. Cependant, pour l’atteindre, il faudra diminuer les quantités de matières résiduelles destinées à l’élimination à un rythme jamais atteint auparavant. On y retrouve également bien peu mention de la qualité de la performance ou des matières valorisées. Or, les enjeux pouvant nuire au rendement des collectes sont importants pour l’agglomération. De plus, la performance actuelle des systèmes de collecte des matières résiduelles est, partout au Québec, limitée. En effet, la participation des citoyens, tant à domicile que dans les milieux de travail ou les espaces publics, de même que la qualité du tri réalisé, ne sont pas toujours au rendez-vous. Après plus de trente ans de collecte sélective municipale au Québec, les plus récents bilans publiés par R ECYC - QUÉB EC démontrent un certain plafonnement des performances de mise en valeur des matières recyclables. Vous comprenez donc le défi que représente le besoin d’adapter continuellement les méthodes de récupération, la mise en valeur de nouvelles matières, les pratiques de consommation et le marché évolutif des matières secondaires.
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UN PLAN AMBITIEUX POUR MONTRÉAL
Alors, comment y arriver en moins de dix ans ? Les objectifs proposés dans le plan directeur semblent difficiles à réaliser, puisque l’enfouissement au Québec sera encore présent et nécessaire dans une décennie. En effet, l’agglomération de Montréal doit reconnaître que son pouvoir d’influencer les comportements de consommation et de participation des citoyens comporte des limites. Même les méthodes coercitives, telles que la réglementation (datant déjà de plusieurs années dans certains arrondissements) interdisant de jeter les matières recyclables aux ordures, ont démontré leurs faiblesses. Par conséquent, l’agglomération de Montréal devrait également prévoir, en complément aux mesures planifiées dans son plan directeur, que des installations d’élimination sécuritaires pour l’environnement seront disponibles pour desservir son territoire à long terme. À cet effet, une lacune majeure du plan directeur repose sur l’absence de stratégies de gestion des résidus ultimes. Aucune mesure ne vise l’élimination des matières résiduelles, et il y en aura pourtant toujours en 2030. Il est donc primordial d’élaborer un plan d’action qui comprend des mesures de gestion des résidus ultimes. Il est essentiel de rappeler que l’agglomération doit planifier le service public en partenariat avec les entreprises actuelles qui ont des capacités importantes à développer, et ce, sur leurs sites où elles réalisent des projets d’énergie verte et d’économie circulaire.
Il est donc primordial que la Ville intègre dans son plan directeur une orientation inclusive et de concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Comment parvenir à mieux gérer les matières résiduelles et atteindre des objectifs ambitieux sans rallier l’industrie verte présente sur son territoire ? Plusieurs autres grandes villes canadiennes le font, et elles s’en tirent très bien. Il importe que l’expertise du secteur privé soit incluse dans les réflexions de la Ville de Montréal, car ces entreprises connaissent de première main les enjeux liés à la collecte, au transport et au traitement des matières résiduelles. Elles offrent également des services spécialisés en consultation stratégique, souvent trop peu utilisés par la Ville. Le plan directeur de Montréal se veut très ambitieux et c’est tout à son honneur. Toutefois, pour atteindre ses objectifs, l’agglomération devra travailler de pair avec l’industrie privée, prévoir des actions concrètes en matière de gestion des résidus ultimes et accélérer certaines démarches (telle l’écofiscalité). Les Montréalais prennent de plus en plus conscience des répercussions que leurs matières résiduelles engendrent et ils désirent réduire leur empreinte écologique. L’administration de Montréal s’inscrit dans cette lignée et nous en sommes ravis. En travaillant conjointement, l’industrie privée et les services municipaux peuvent grandement améliorer la qualité de vie de nos concitoyens. ■
Bien que le plan directeur prévoie plusieurs études et analyses, une réflexion sur la gestion intégrée, efficace et économiquement viable de la gestion des matières résiduelles devrait être entreprise. Des solutions existent, souvent moins coûteuses que celles actuellement privilégiées par l’agglomération.
Site d’enfouissement Lagune/étangs aérés Compostage Transbordement Abattement H2S
Écchanttill É illlo onne neur s Bo ouées o ué uée ée es autonomes auto onomes Oxygène O xy xyg ygè gè ène dissous disssous DCO//DBO DCO/DBO MES Vo oile ile de b boue oue Détecteur Dé éte ecte eur de H2S auto tonome Ne eutralisation e utra alissatio on des de es ode deurs
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LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC
3RVE VOL. 16 N O 1 HIVER 2020
LES AUTORISATIONS POUR LES ACTIVITÉS DE VALORISATION : LE MELCC PRÉCISE SON INTENTION
LE JURIDIQUE
Me Thibaud Daoust Avocat, LL. B. Daigneault, avocats inc. thibaud.daoust@daigneaultinc.com
P
ar l’adoption du paragraphe 8 de l’article 22 de la Loi sur la qualité de l’environnement 1 (ci-après la « LQE ») en mars 2017, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (ciaprès le « MELCC ») formalisait sa volonté d’assujettir à des autorisations environnementales les activités de valorisation de matières résiduelles. Depuis, les entreprises et les municipalités s’interrogent au sujet du risque environnemental de leurs activités de valorisation ainsi que de l’assujettissement de leurs activités à une autorisation ministérielle.
Le 19 février dernier était publié le projet de règlement sur l’encadrement d’activités en fonction de leur impact sur l’environnement 2 (ci-après « REAFIE »). Près de trois ans après l’adoption de la dernière mouture de la LQE, le MELCC précise enfin quelles activités de valorisation nécessiteront une autorisation ou une déclaration de conformité et lesquelles seront exemptées de toute autorisation. Nous aborderons d’abord quelques aspects du REAFIE et nous nous attarderons ensuite au projet de règlement concernant la valorisation de matières résiduelles 3 (ci-après « RVMR »), publié le même jour et dont le contenu se veut un complément au REAFIE. PROJET DE RÈGLEMENT SUR L’ENCADREMENT D’ACTIVITÉS EN FONCTION DE LEUR IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT Les parties du REAFIE portant sur la gestion des matières résiduelles se retrouvent aux articles 59 à 69 et 233 à 281. En plus de préciser les documents devant être soumis lors des demandes d’autorisation, le REAFIE liste les activités qui seront admissibles à une déclaration de conformité ou qui bénéficieront d’une exemption, en plus de détailler leurs conditions d’application. Sans toutes les nommer, on aborde par exemple les activités de compostage, de stockage de bois et de collecte sélective. Ainsi, un centre de tri de matières résiduelles issues de travaux de construction et de démolition (ci-après « CRD ») ne sera admissible à une déclaration de conformité que s’il respecte les onze conditions prévues aux articles 253 et 254 portant sur le volume, la provenance et les caractéristiques des matières, les aires de tri, le procédé de tri, etc. On peut entre autres noter, dans ces conditions, le fait que les bardeaux d’asphalte et le bois traité doivent tous deux être stockés à l’abri des intempéries et dans des conteneurs fermés ou recouverts d’une toile imperméable. PROJET DE RÈGLEMENT CONCERNANT LA VALORISATION DE MATIÈRES RÉSIDUELLES Il est important de noter que le RVMR ne s’applique qu’aux activités de valorisation de matières résiduelles faisant l’objet d’une déclaration de conformité ou d’une exemption conformément au REAFIE. Il s’agit donc
d’un règlement qui vient préciser les conditions que devront respecter ces activités pour être admissibles à une déclaration de conformité ou à une exemption. La première partie du RVMR (articles 1 à 12) énonce des normes de localisation et d’exploitation pour les activités de valorisation de matières résiduelles, que ce soit l’établissement d’un centre de tri de la collecte sélective, le compostage, le tri de résidus de construction et de démolition, etc. Il est étonnant de constater que ces activités de valorisation, à risque environnemental faible ou négligeable, devront respecter des normes de distance plus strictes par rapport aux lacs et aux cours d’eau que certaines autres activités pourtant considérées à impact plus grand sur l’environnement, comme l’exploitation d’une carrière. La deuxième partie du RVMR (articles 13 à 26) aborde spécifiquement l’utilisation des matières résiduelles issues des travaux de construction et de démolition comme « matériaux granulaires », expression utilisée dans le RVMR et le REAFIE pour désigner les résidus de pierre concassée, de béton, de brique, d’enrobé bitumineux, les croûtes et retailles du secteur de pierre de taille, les boues du secteur de la pierre de taille, ainsi que les boues de rainurage et les sédiments des bassins de béton. Cette section du RVMR est essentiellement une codification des principes depuis longtemps énoncés dans les Lignes directrices relatives à la gestion de béton, de brique et d’asphalte issus des travaux de construction et de démolition et des résidus du secteur de la pierre de taille 4 (les « Lignes directrices »). Le RVMR reprend ainsi les restrictions liées à l’utilisation des matières ci-haut mentionnées que l’on trouvait dans les Lignes directrices : les matières interdites, les teneurs maximales en contaminants et en impuretés, la granulométrie, etc. Force est de constater que l’on n’a pas cherché ici à simplifier ce cadre administratif, alors que l’introduction d’un règlement aurait pu en être l’occasion. On peut également y reconnaître la classification des Lignes directrices séparant les matériaux granulaires en quatre catégories distinctes, pour lesquelles sont précisés les usages permis et les situations où la caractérisation des matériaux est nécessaire. Mentionnons que les descriptions et les critères liés aux quatre catégories des Lignes directrices n’ont pas simplement été reconduits, mais ils ont été revus, à la hausse ou à la baisse, selon le cas. Les nombreuses dispositions du REAFIE et du RVMR nous permettent de cerner les activités ayant, selon le MELCC, des risques environnementaux faibles ou négligeables. Encore plus, elles nous permettent de nous rendre compte de la vaste quantité d’activités de valorisation qui seront désormais formellement assujetties à une autorisation ministérielle. A priori, ces deux règlements ne semblent pas mettre en place un cadre facilitant ou simplifiant l’implantation et l’exercice des activités de valorisation des matières résiduelles, bien au contraire. Nous vous rappelons que vous avez jusqu’au 17 avril 2020 5 pour soumettre vos commentaires au MELCC sur ces projets de règlements. ■
RLRQ, c. Q-2. (2020) 152 G.O. II, 452. (2020) 152 G.O. II, 600. 4 http://www.environnement.gouv.qc.ca/matieres/valorisation/lignesdirectrices/beton-brique-asphalte.pdf 5 La date limite est en fait le dimanche 19 avril, mais nous estimons plus prudent de viser le 17. 1 2 3
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Nous sommes fiers de vous présenter les lauréats des prix EnviroLys 2019, acteurs importants de la scène environnementale québécoise, qui ont été dévoilés le 18 novembre dernier. Benoit Charette, ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ainsi que madame Sonia Gagné, présidentedirectrice générale de RECYC-QUÉBEC, partenaire majeur du Gala EnviroLys, et plus de 500 invités sont venus célébrer les réussites des entreprises du domaine de l’environnement.
Prix Rayonnement à l'extérieur du Québec Chamard stratégies environnementales
Prix Support au développement de l'économie verte Fondaction
Prix Santé et Sécurité au travail eCycle Solutions
Prix Innovation et protection de l'environnement Technologie Industries Machinex
Prix Engagement communautaire NI Corporation Prix Création d'emplois et investissement CIMA+
Prix Innovation et protection de l'environnement - Projet Sanexen et Avatek Immobilier Prix Projet vert ICI+ Aéroports de Montréal
Prix Mention du jury Hoola One Technologies Prix Personnalité EnviroLys Andrée-Lise Méthot Fondatrice et associée directeure Cycle Capital Management Kim Thomassin Première vice-présidente Affaires juridiques et secrétariat Caisse de dépôt et de placement du Québec
Prix Cœur Vert Boralex
Prix Hommage Pierre-Lachance Daniel Gaudreau Président de Gaudreau Environnement *Remis à titre posthume
Félicitations à tous les lauréats des prix EnviroLys 2019
Gala EnviroLys, une initiative du
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Soyez de la fête ! 23 novembre 2020 Le Gala EnviroLys est une célébration qui vise à reconnaître l’expertise privée du domaine environnemental et à promouvoir les meilleures pratiques et l’innovation dans une perspective de développement durable.
https://www.youtube.com/watch?v=2-Abm6wG4WI
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LE RECYCLAGE DES BARDEAUX D’ASPHALTE AUX ÉTATS-UNIS : UNE AVENUE À SUIVRE
3R MCDQ
Gilles Bernardin Ing., MBA Président et directeur général 3R MCDQ gbernardin@3rmcdq.qc.ca
D
ans notre article précédent, nous avons décrit l’intégration du bardeau d’asphalte au procédé d’enrobage bitumineux. On se rappellera que le bardeau papier n’est plus fabriqué au Québec depuis près de dix ans et qu’il a été remplacé par un bardeau en fibre de verre dont la valeur calorifique est moindre, ce qui suscite moins d’intérêt pour sa valorisation énergétique et nous amène à trouver de nouvelles avenues pour son recyclage. Aux États-Unis, depuis plusieurs années déjà, le bardeau de fibre de verre est intégré dans le procédé des usines d’enrobé bitumineux. Le Québec pourrait-il s’inspirer de cette avenue pour recycler les débris de bardeau d’asphalte ? Pour tenter de répondre à cette question, lors de son congrès en février dernier, le Regroupement des récupérateurs et des recycleurs des matériaux de construction et de démolition du Québec (3R MCDQ) a invité M. Dan Horton, de la firme ASR Systems, pour qu’il présente à titre de conférencier une revue de l’utilisation du bardeau d’asphalte recyclé (BAR) aux États-Unis. Il y a lieu de rappeler qu’aux États-Unis, le bardeau d’asphalte fabriqué à base de papier est rare comparativement au bardeau de fibre de verre. Conséquemment, l’utilisation de bardeau papier à des fins de combustible alternatif, comme cela se fait au Québec, est à peu près inexistante. Cela explique le niveau de leurs connaissances pour recycler le bardeau en fibre de verre dans les enrobés bitumineux.
expert en la matière
Aux États-Unis, depuis 2009, en moyenne, 1,1 million de tonnes (métriques) de bardeaux sont recyclées chaque année. Pendant cette période, le prix du bitume a oscillé entre 321 $ US et 599 $ US la tonne ; quand il a atteint 594 $ US la tonne, 1,7 million de tonnes ont été recyclées. Présentement, on évalue à 12,1 millions de tonnes la quantité annuelle de débris de bardeaux générés, et 1 million de tonnes sont recyclées dans le pavage de routes, pour un taux de recyclage de 8 %. En 2018, les départements des transports de 27 États encadraient l’utilisation de BAR dans leurs cahiers des charges et devis généraux. L’utilisation des BAR dans les enrobés bitumineux entraîne cependant des défis. Les limites stipulées dans les cahiers des charges sont le facteur le plus souvent signalé. De plus, la croissance de cette application est un peu en stagnation pour les raisons suivantes : une grande disponibilité du pavage d’asphalte recyclé (PAR), une surgradation des liants bitumineux
En vert : les États où le bardeau est accepté dans les devis du département des transports En rouge : les États où le bardeau n’est pas accepté dans les devis du département des transports
National Asphalt Pavement Association. (2019). Asphalt Pavement Industry Survey on Recycled Materials and Warm-Mix Asphalt Usage 2018, p. 25-26. Consulté en ligne à : https://www.asphaltpavement.org/PDFs/IS138/IS138-2018_RAP-RAS-WMA_Survey_Final.pdf
MISE EN VALEUR DE RÉSIDUS INDUSTRIELS
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L E R E C Y C L A G E D E S B A R D E A U X D ’ A S P H A LT E A U X É T A T S - U N I S : U N E A V E N U E À S U I V R E et des agents de recyclage requis pour l’utilisation des BAR, le coût d’achat et d’entreposage de ces liants et de ces agents, ainsi que les fluctuations du coût du bitume. De même, la préparation des BAR requiert plus d’attention de même que des installations d’entreposage et de calibration pour les introduire dans le procédé. Des exploitants d’usines d’enrobé reçoivent ces bardeaux et les traitent sur leur site, et d’autres exploitants s’approvisionnent auprès d’entreprises qui les récupèrent auprès des couvreurs et les préparent selon des critères de qualité convenus. Plusieurs travaux de recherche ainsi que des essais en laboratoire et sur chantier ont été réalisés afin de maîtriser les paramètres qui assurent que les enrobés bitumineux incorporant le BAR ont d’aussi bons résultats que les enrobés traditionnels. Comme autres utilisations, en 1997, le département des transports de l’Iowa a intégré le BAR à des granulats afin de produire un mélange composite pour prolonger la durée de vie des routes de gravier en réduisant l’orniérage et la génération de poussières. Le Minnesota (depuis 2013) puis le Vermont (depuis 2019) font usage de BAR pour la production de ce mélange destiné à la confection de routes de gravier. De plus, un mélange uniquement constitué de PAR et de BAR a été produit pour le pavage d’une route à Oxford, au Connecticut. D’autres procédés sont en phase de développement pour recycler les bardeaux, y compris l’extraction du bitume, ainsi que la micronisation pour produire des scellements de toiture et des membranes de bitume et pour le pavage à froid. Les différentes avenues exploitées aux États-Unis au cours de la dernière décennie pour recycler les débris de bardeaux devraient nous permettre
de réaliser une transition ordonnée de la valorisation énergétique vers le recyclage de ces bardeaux. Cependant, les marchés doivent être au rendezvous pour la réutilisation de ces bardeaux dans les enrobés bitumineux. Il est essentiel que les donneurs d’ouvrage favorisent l’achat d’enrobé bitumineux qui intègre des matériaux recyclés. Rappelons qu’au Québec, en 2017, le ministère des Transports a révisé son cahier des charges et ses devis généraux afin de permettre l’utilisation de BAR à des teneurs de 5 % dans les enrobés de base et de 3 % dans les enrobés de surface. Chaque année, de 5 à 8 millions de tonnes d’enrobé bitumineux sont produites et environ 300 000 tonnes de débris de bardeaux sont générées. ■
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LA PETITE HISTOIRE DE LA SILICE AMORPHE
ÉCONOMIE CIRCULAIRE
Youssef Benarchid Ph.D. Sciences des matériaux et chimie minérale Chimiste et chercheur Centre de transfert technologique en écologie industrielle youssef.benarchid@cttei.com
Mag One Operations est une entreprise canadienne qui développe actuellement un projet d’extraction, de production et de vente de magnésium et de minéraux connexes de haute pureté. L’entreprise s’est donné pour mission d’atteindre les plus hauts standards de fonctionnement en matière de responsabilité environnementale. Récemment, nous avons coopéré avec succès à un projet de mise en valeur de silice amorphe, un sous-produit généré par le procédé hydrométallurgique de concentration du magnésium à partir des anciens résidus d’amiante à Asbestos.
Avec la collaboration de Jean-François Vermette, M. Sc., biophysicien, directeur scientifique et chef de projets
LE CTTÉI ET MAG ONE OPERATIONS TROUVENT DES DÉBOUCHÉS POUR LA SILICE AMORPHE D’ASBESTOS Au Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI), nous offrons aux entreprises et aux collectivités des solutions concrètes et innovantes pour traiter et valoriser leurs matières résiduelles. Le Centre est un chef de file de l’économie circulaire au Québec : en développant des débouchés de haute valeur ajoutée pour les résidus, il participe à l’allongement de leur cycle de vie, tout en contribuant à la compétitivité des entreprises.
UNE ANCIENNE HISTOIRE D’AMIANTE On le sait, le mot anglais asbestos signifie « amiante ». Durant plus d’un siècle, la ville d’Asbestos a ainsi été nommée d’après le minerai qu’on y extrayait. Une grande quantité de résidu de l’extraction d’amiante est encore présente dans la région. Et ce résidu minier, la serpentine, est riche en silicate de magnésium. L’entreprise Mag One Operations, fondée en 2015, s’est donné pour mission d’exploiter ce résidu et de lui offrir des débouchés rentables et respectueux de l’environnement, en particulier grâce à l’extraction de l’oxyde de magnésium de haute pureté (MgO). Problème : le magnésium n’est pas seul présent dans la serpentine. Il est au contraire accompagné d’une grande quantité de silice amorphe (SiO2). Que faire de celle-ci une fois que le magnésium a été extrait ? Voilà un cas formidable d’étude et de création de richesses à partir de matières résiduelles.
Silice amorphe brute Photos : NathB photographe
Béton durci fabriqué à partir de silice amorphe
PRIX
Cela tombe bien : la combinaison de l’analyse écologique industrielle et de la recherche de débouchés économiques pour favoriser la réutilisation des matières résiduelles en valorisant l’économie circulaire, c’est notre expertise.
PRIX RECY RECYCLE-QUÉBEC CLE-QUÉBEC CONSTRUCTION RECY RECYCLE CLE
Gino Mastro
R Remis emis à Mar Martin tin Ouellet et sa famille
Remis R emis aux entreprises aayant yant contribué au projet de « Guide des meilleures pr pratiques atiques du bois de CRD en centre de tri »
M. Gilles Bernardin (3R MCDQ) et Mar Martin tin Ouellet (Conteneurs KR KRT) T)
M. YYazan Kano (RECYC-QUÉBEC), azan K ano (Matrec), Mme Sonia Gagné (RE CYC-QUÉBEC), (Voghel), Martin KRT), M. Dany Michaud (V oghel), M. Mar tin Ouellet (Conteneur KR T), M. Dominic Bouffard (Groupe Bouffard), Mme Sandra Messih Sandra Mes sih (Chamard SStratégies tratégies Environnement), (CTTEI), Mme Claude Maheux-Picard (C TTEI), Morissette Mme Caroline Moris sette et M. Charles Besner-Leduc (Produits forestiers forestiers RRésolu), ésolu), M. SSylvain Martel (Tafisa), Asselin yllvain Mar tel (T afisa), M. Mario As selin (Kruger) et M. Jean-Michel Billette Industries Billette (Les Indus tries JPB).
Les 19 et 20 février derniers avait lieu notre 23e congrès
PRIX SOPREMA Vision Innovation
Remis R emis à W WASTE ASTE ROBO ROBOTICS TICS pour son concept robotisé pouv pouvant ant eextraire xtraire directement toutes sor sortes tes de matières vvalorisables alorisables à par partir tir d'un flux aléatoire de résidus. M. PierrePierre-André André Lebeuf (SOPREMA) ett M M. ÉÉric i C Camir i and (W aste RRobotics) obotics) Camirand (Waste
www.3rmcdq.qc.ca www.3rmcdq.qc.ca Tél.: (450) 464-6886 | info@3rmcdq.qc.ca Suivez-nous sur les réseaux sociaux
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LA PETITE HISTOIRE DE LA SILICE AMORPHE LES EXPERTS EN ACTION Nous avons procédé à la caractérisation physicochimique de la silice amorphe échantillonnée par Mag One Operations. Nous avons évalué la dangerosité du matériau, son niveau de contamination et sa conformité avec les débouchés cibles, et nous avons recommandé les prétraitements pour faciliter la mise en marché et la revalorisation par d’autres industries. Première conclusion : le matériau n’est pas dangereux, puisque les concentrations de contaminants observées sont largement inférieures aux limites standards requises par le Règlement sur les matières dangereuses du gouvernement du Québec. Puis, nous avons démontré que le produit avait une composition proche de celle de la fumée de silice et d’autres ajouts cimentaires normalisés. Concrètement, cela signifie que la silice amorphe qui sera extraite par Mag One Operations a une valeur commerciale en tant qu’ajout cimentaire alternatif et qualitatif pour la création de béton. Encore mieux : nos analyses ont démontré que différents traitements de la silice amorphe permettent de produire un béton écologique ayant des qualités améliorées de résistance mécanique à moyen et à long terme. Le produit peut donc se substituer adéquatement au ciment Portland, le matériau de construction le plus utilisé au monde.
DES BÉNÉFICES CLAIRS En conclusion, en choisissant la silice amorphe de Mag One Operations, les futurs clients de l’entreprise utiliseront une matière qui reposait sous forme de résidu dans les carrières de serpentine de l’Estrie, tout en réduisant leur recours à d’autres produits dont les répercussions en ce qui a trait à la pollution et aux émissions de gaz à effet de serre (GES) sont non négligeables. Concrètement, on estime ainsi qu’en substituant la silice amorphe de Mag One Operations à environ 33 000 tonnes d’autres matériaux cimentaires, le potentiel de réduction des GES pourrait s’élever à 27 000 tonnes de CO2 par année ! Tout cela a été réalisé avec l’aide du CTTÉI, qui a déterminé et analysé les meilleurs procédés afin d’isoler la silice amorphe et le magnésium, et cartographié un marché des débouchés en initiant des prises de contact positives auprès de nombreuses industries manufacturières locales. Bien sûr, plusieurs étapes restent encore à franchir. Des recettes doivent être finalisées, des calculs de prix affinés. Néanmoins, vous en conviendrez avec nous : rentables ou pas, la valorisation des résidus industriels et l’économie circulaire ? ■
Finalement, la phase de recherche de débouchés industriels nous a permis de recenser pas moins de cinq secteurs d’industrie pouvant accueillir positivement la silice amorphe de Mag One au sein de leurs procédés manufacturiers. Elle pourrait, par exemple, contribuer à la durabilité de certaines peintures, et ce, grâce à des prétraitements permettant d’aligner le produit avec les besoins de certains marchés, comme en ce qui a trait à la finesse du grain.
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LE PRIX CŒUR VERT DÉCERNÉ À BORALEX
L’HUMAIN ET L’ENVIRONNEMENT AU CŒUR DE TOUT Par Guy Des Rochers
De gauche à droite : Dominique Dodier, directrice générale d'EnviroCompétences, Natacha Laurin, conseillère principale, ressources humaines chez Boralex, Marie-Claude Chouinard, directrice, efficacité et développement organisationnel chez Boralex, Karine Joizil, associée chez McCarthy Tétrault et présidente du conseil d'administration de RECYC-QUÉBEC, et Sonia Gagné, PDG de RECYC-QUÉBEC.
« Boralex compte 479 collaborateurs, des ressources auxquelles nous offrons beaucoup de flexibilité, des occasions de grandir et un cadre idéal pour mettre leurs talents à contribution. Chez nous, l’humain est au cœur de tout et nous l’impliquons entièrement dans la démarche de Boralex. » Par son enthousiasme et sa chaleur humaine, Marie-Josée Arsenault, vice-présidente, talents et culture chez Boralex, est elle-même un reflet de la culture de cette belle entreprise québécoise. « Boralex rayonne grâce à ses secteurs d’activité et à l’implication de ses talents. Le prix Cœur vert est une reconnaissance qui nous rend tous très fiers », ajoute-t-elle. C’est lors du dixième gala EnviroLys, organisé par le Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) et qui a eu lieu le 18 novembre 2019 au Centre Le Madison, à Montréal, que ce prestigieux prix a été décerné à Boralex en présence de quelque 550 convives. Rappelons que le prix Cœur vert souligne l’apport exceptionnel des entreprises privées en environnement dont les pratiques en gestion des ressources humaines sont également remarquables. Pour Dominique Dodier, directrice générale d’EnviroCompétences, ce prix reconnaissait également l’apport unique de Boralex comme acteur majeur des énergies renouvelables sur la scène québécoise, d’autant plus que cette entreprise rayonne non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis et en France. « Il s’agit d’une entreprise extrêmement innovatrice, qui crée de l’énergie verte dans les secteurs éolien, solaire, hydro-électrique et thermique, indique Mme Dodier. L’entreprise, tout autant que ses employés,
est pleinement engagée dans la communauté et tous ses secteurs d’activité sont fondés sur le respect de l’environnement. De plus, l’approche en ressources humaines de Boralex est basée sur les individus, qui sont au cœur de ses préoccupations. C’est vraiment un beau modèle d’entreprise. » Mme Dodier ajoute que Boralex se montre également novatrice en ce qui concerne les conditions de travail. Elle évoque les horaires flexibles, la possibilité de faire du télétravail, ainsi que des régimes d’assurance maladie et d’assurance collective de grande qualité. « Vraiment, on pense d’abord au bien-être, à la santé et à la sécurité des personnes. C’est louable », précise-t-elle. UN MONTANT DE 1 500 $ REMIS À CHACUN POUR VIVRE SES PASSIONS Pour Marie-Josée Arsenault, les relations entre les collaborateurs sont primordiales. « Nous avons revu notre guide des conditions de travail en équipe, avec les collaborateurs, en organisant des groupes de discussion. Nous avons cherché à savoir ce qui leur parlait, ce qu’il fallait faire pour les fidéliser davantage. Les conditions de travail se sont bonifiées et nous avons même réussi à faire quelque chose d’assez innovateur : offrir 1 500 $ à chacune de nos forces vives pour leur permettre de vivre leurs passions. »
Issue de la société Cascades et de sa filiale Cascades Énergie, Boralex fêtera ses trente ans d’existence cette année. Pour la grande responsable des ressources humaines de l’entreprise, les mots employés et compétences ont été remplacés par collaborateurs et talents . « Nous sommes 479 collaborateurs qui mettons notre savoir-faire et nos talents en commun afin de réaliser des projets d’envergure, exprime-t-elle. Chez Boralex, tout ce que nous faisons est lié à nos valeurs, nous réussissons à aller chercher des gens dont le savoir-faire et le savoir-être cadrent directement avec les valeurs de l’entreprise : l’esprit d’équipe, le respect, la communication, l’entrepreneuriat et la créativité. » Selon Mme Arsenault, le fait d’avoir remporté le prix Cœur vert est plus qu’une reconnaissance. « Ce prix est directement lié à notre ADN, à qui nous sommes, explique-t-elle. Chez nous, la transition énergétique, ça fait partie de notre quotidien. Lors des dernières années, nous avons déployé une marque employeur visant à mieux nous faire connaître et à nous rendre plus visibles. Nous avons travaillé très fort à construire un site Web représentatif et unique1. Dans un marché de l’emploi où les talents sont difficiles à recruter, dans des conditions de pénurie de main-d’œuvre, Boralex est de plus en plus reconnue et profite d’une belle visibilité. Nous en sommes très heureux. » ■
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https://www.boralex.com/fr/
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Claude MAHEUX-PICARD Directrice générale Ing., M. Sc. A.
claude.maheuxpicard@cttei.com 450 551-8090 poste 3518
Pierre-Olivier Simard
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