3rve printemps été 2018

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PRINTEMPS/ÉTÉ 2018, vol. 14 no 2

Le magazine des matières résiduelles au Québec

AG E REPORLUT S I F E XC

Les 24 travaux de la ministre Convention de la poste-publications no 41122591

Une LQE simple, claire et prévisible

Groupe Bellemare, résolument tourné vers l'avenir

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Le portrait réel du recyclage au Québec

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Une nouvelle plateforme d’échange pour favoriser l’économie circulaire

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www.magazine3rve.cc



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reportage 8

SOMMAIRE

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SUR LE RADAR

UNE NOUVELLE PLATEFORME D’ÉCHANGE POUR FAVORISER L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

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LES AMIS DE 3RVE

ONSS LES B TACT CON

« La modernisation de la LQE était devenue nécessaire, car elle avait plus de quarante ans. Par exemple, ce qui s’appelle “gaz à effet de serre” n’y figurait même pas. Or, les orientations présentes dans la nouvelle Loi reflètent la totalité de la réflexion qui a déclenché la réforme du régime d’autorisation de la LQE. » — Isabelle Melançon

chroniques 16

SUIVI DE LA UNE

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CETEQ

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CENTRES DE TRI

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GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

GROUPE BELLEMARE, RÉSOLUMENT TOURNÉ VERS L’AVENIR

EN ROUTE VERS LA CAMPAGNE ÉLECTORALE !

LE PORTRAIT RÉEL DU RECYCLAGE AU QUÉBEC

RECRUTER, INTÉGRER ET CONVAINCRE

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Coordonnatrice à la direction de l'édition Noémie Vallet Téléphone : 450 508-1515 nvallet@maya.cc Direction artistique MAYA.cc Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Rédacteur Guy Des Rochers Chroniqueurs Dominique Dodier Richard Mimeau Frédéric Potvin Photos de la page couverture et de l’entrevue Fany Ducharme Révision linguistique Émilie Pelletier

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazine3rve.cc www.magazine3rve.cc Impression Carpe diem

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé. © Tous droits réservés.

4 LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC 3RVE VOL. 14 N O 2 PRINTEMPS/ÉTÉ 2018

Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retournez toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié trois fois l’an.

PRINTEMPS/ÉTÉ 2018, vol. 14 no 2

Le magazine des matières résiduelles au Québec



ÉDITORIAL

ELLE, LÀ, ELLE L’A !

Au gala de l’ADISQ, elle serait sans doute nommée révélation de l’année. Si elle était membre d’une équipe sportive, malgré son peu d’expérience, elle ferait déjà partie de l’équipe d’étoiles.

es gens de l’industrie qui l’ont rencontrée et avec qui j’ai eu l’occasion de m’entretenir m’ont tous dit la même chose : « Isabelle Melançon, elle est vraiment bonne. »

L

La ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC, pour les intimes…) est une experte de la communication. Nous le savions, mais qu’est-ce qui fait qu’elle « l’a » ? Elle est d’abord et avant tout un as des relations humaines. Elle regarde les gens droit dans les yeux, leur sourit, prend le temps de les écouter et donne à ses interlocuteurs l’impression qu’ils sont importants. Que ce qu’ils font mérite de l’attention. Que leurs idées valent la peine d’être entendues.

Après avoir passé la journée entière avec eux, Isabelle Melançon a non seulement charmé tous les participants, mais elle les a convaincus qu’il y avait de l’espoir et des solutions, ce qui n’était pas gagné d’avance, compte tenu des difficultés économiques que certains joueurs du monde de la collecte sélective éprouvent en ce moment. Lors de la consultation élargie sur la collecte sélective du 30 mai dernier, la centaine de représentants de ce secteur ont découvert une ministre ouverte et affable, remplie d’idées. Après avoir passé la journée entière avec eux, Isabelle Melançon a non seulement charmé tous les participants, mais elle les a convaincus qu’il y avait de l’espoir et des solutions, ce qui n’était pas gagné d’avance, compte tenu des difficultés économiques que certains joueurs du monde de la collecte sélective éprouvent en ce moment. « Ella, elle l’a, ce je ne sais quoi, que d’autres n’ont pas », chantait France Gall à la fin des années 1980. Les gens de l’industrie se sont sentis écoutés et compris. C’est ça qui fait qu’elle l’a.

Son approche, c’est la bonne André Dumouchel adumouchel@maya.cc

Ses huit mois en tant que ministre, Isabelle Melançon les a utilisés pour apprendre, rencontrer les intervenants et empoigner le taureau par les

cornes dans des dossiers aussi chauds et complexes que la modernisation de la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), une expérience casse-cou, remplie de pièges même pour des ministres expérimentés. Et quelle est la réaction générale du milieu face au travail qu’elle a abattu ? Tous se sont dits emballés par l’approche de la ministre : du leadership et du charisme, enrobés de gentillesse. Elle est comme une bouffée d’air frais. Le remodelage de la LQE était une nécessité, mais quand elle a vu que cela se complexifiait, que le train de réformes et ses nombreux wagons remplis de règlements risquaient de dérailler, la ministre a fait preuve de leadership : elle a fait appel à des compétences extérieures, deux anciens hauts fonctionnaires de l’État, respectés et chevronnés, afin d’aiguiller les professionnels à l’œuvre. Une sage décision. Car même si la refonte de la LQE a été applaudie, avouons qu’elle soulève de l’inquiétude, particulièrement en ce qui concerne son application et ses règlements. D’ici l’automne, la ministre Melançon entrera en mode électoral et, par la force des choses, n’allouera plus autant de temps à l’Environnement. C’est normal, on ne peut lui reprocher de vouloir se faire réélire. Le jeu est ainsi fait. La reverra-t-on à ce même ministère en cas de victoire libérale aux prochaines élections ? Votre hypothèse est aussi bonne que la mienne. Cependant, à mon avis, ses compétences et ses qualités humaines l’amèneront ailleurs, à n’en point douter. Toutefois, par son exemple, cette comète blonde aura tracé la voie à suivre et la manière de faire pour le prochain ou la prochaine ministre de l’Environnement. Une approche concertée : voilà ce dont nous avons besoin. n

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REPORTAGE

Les 24 travaux de la ministre Une LQE simple, claire et prévisible

Refonte de la Loi sur la qualité de l’environnement Par Guy Des Rochers

Avec 24 projets de règlements, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) s’est donné moins d’une année pour que devienne entièrement applicable la nouvelle Loi sur la qualité de l’environnement (LQE). Nos héros de l’Antiquité, tel Hercule à qui il fallut dix ans pour terminer ses 12 travaux, ne font visiblement plus le poids devant cette monumentale réforme d’une loi qui souffrait assurément du poids des années, puisqu’elle avait été créée en 1972, à une époque où on ne lui accordait pas vraiment le pouvoir de remettre en question ni la société ni son modèle économique…

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Depuis, après moult mises à jour orchestrées par l’émergence du concept des changements climatiques et le renforcement de la notion de développement durable, force est d’admettre que son évolution décousue commandait une nouvelle loi, désembrouillée et ragaillardie, pour prendre le virage de l’avenir environnemental. D’où l’idée, plus que nécessaire, de moderniser le régime d’autorisation environnementale découlant de la LQE. La ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Isabelle Melançon, a sauté dans le train de cette réforme alors qu’il était en marche, s’est retroussé les manches, s’est glissée dans la locomotive de tête et s’est promis d’arriver en gare dans le temps dévolu, sans qu’il y ait de casse.

Une vaste réforme Déterminée, la ministre n’y va pas par quatre chemins : « Nous dotons le Québec d’un régime d’autorisation clair, prévisible, optimisé et conforme aux plus hauts standards en matière de protection de l’environnement », exprime-t-elle d’emblée, tout en précisant que la nouvelle LQE, laquelle se fonde sur les orientations présentées en juin 2015 dans le Livre vert déposé à l’Assemblée nationale, est loin de n’être qu’un « revampage » de l’ancienne loi. « La modernisation de la LQE était devenue nécessaire, car elle avait plus de quarante ans, raconte la volubile et souriante ministre. Par exemple, ce qui s’appelle “gaz à effet de serre” n’y figurait même pas. Or, les orientations présentes dans la nouvelle Loi reflètent la totalité de la réflexion qui


REPORTAGE a déclenché la réforme du régime d’autorisation de la LQE. Ainsi, la nouvelle Loi promeut le principe de l’autorisation unique au lieu du chevauchement des différents régimes. Elle tient également compte des gaz à effet de serre dans les processus d’autorisation et introduit un partage plus équilibré des responsabilités entre le ministère et les initiateurs de projets. Voilà autant d’exemples de cette vaste réforme qui vise à rendre le régime d’autorisation plus cohérent avec les réalités d’aujourd’hui. » Isabelle Melançon précise que la méthode a été particulièrement soignée afin d’alléger le processus d’autorisation environnementale. « Le dynamisme de ce nouveau processus se manifeste dans la volonté de moduler le régime d’autorisation en fonction du risque environnemental que représente un projet », soutient-elle.

Opération simplification En effet, l’un des grands objectifs de la nouvelle Loi est la simplification des processus et de l’analyse des projets. « En simplifiant les processus d’autorisation, ce dont le mécanisme de déclaration de conformité constitue un exemple probant, nous pouvons diminuer substantiellement les délais pour certaines activités, affirme Mme Melançon. Entre autres, le mécanisme de recevabilité, qui permet d’améliorer la prévisibilité des attentes du ministère à l’égard des initiateurs de projets, contribue lui aussi à la réduction des délais d’analyse des demandes. Ces nouveaux mécanismes bénéficieront à l’ensemble des initiateurs de projets, tout en conservant le niveau élevé de protection de l’environnement dont le ministère a la responsabilité. »

Principales modifications = rencontres de démarrage offertes aux initiateurs de projets afin de leur offrir un meilleur soutien ; = instauration d’un seul type d’autorisation ministérielle ; = amélioration de la recevabilité des demandes d’autorisation (prestation électronique de service,

clarté et simplification des procédures) ; = autorisation unique pour un même projet comportant plusieurs activités distinctes ; = prise en compte des changements climatiques dans le processus d’autorisation.

Pour que le régime d’autorisation réponde aux objectifs qui ont motivé sa réforme, plusieurs modifications y ont été apportées (voir l’encadré ci-dessus).

déposés, ajoute Isabelle Melançon. Ce sera plus facile pour les entreprises qui veulent faire du développement économique au Québec et qui ont des projets à soumettre. Elles sauront exactement à quelles normes elles doivent répondre. »

Un régime d’autorisation modulé Toutefois, c’est surtout la modulation du régime d’autorisation en fonction du risque environnemental que représente un projet qui permettra de grandement réduire les délais. C’est ce qu’explique la ministre Melançon : « Les activités à risques élevés nécessiteront une autorisation gouvernementale ; les activités modérément risquées, une autorisation ministérielle ; les activités à risques faibles, une déclaration de conformité ; tandis que les activités à risques négligeables ne requerront aucun encadrement. D’autre part, le processus sera simplifié pour la cession des autorisations, les travaux réalisés en urgence, la réalisation de projets de recherche et d’expérimentation, ainsi que la réalisation de travaux d’entretien de cours d’eau (autorisation générale). » De manière générale, la nouvelle Loi veut améliorer l’accès à l’information et la transparence dans le processus d’autorisation. « Concrètement, nous pourrons découvrir, en amont, les projets qui seront

Enfin, selon la ministre, la nouvelle Loi confirmera mieux le rôle qu’exercent les municipalités dans la protection de l’environnement et dans le développement économique. « La LQE reconnaît désormais la possibilité pour une municipalité de planifier l’entretien de ses lacs et cours d’eau pour une période de cinq ans, en vertu du mécanisme d’autorisation générale, sans avoir à repasser devant le ministère pour chacune de ses interventions, précise-t-elle. Aussi, la LQE permettra désormais l’exemption d’autorisation pour des travaux devant être exécutés dans un contexte d’urgence. De plus, plusieurs déclarations de conformité, contenues dans le projet de Règlement relatif à l’autorisation ministérielle et à la déclaration de conformité en matière environnementale, concernent des activités principalement réalisées par des municipalités. En l’occurrence, l’une des trois déclarations de conformité actuellement applicables touche le prolongement des réseaux d’aqueduc et d’égout. »

Robert Bourassa est alors premier ministre du Québec. Victor Goldbloom est le tout premier ministre de l’Environnement du Québec. Les plans du futur Stade olympique de Montréal sont dévoilés. Le salaire minimum passe de 1,50 $ à 2 $. Maurice Richard est nommé entraîneur des Nordiques de Québec. Pour la première fois, trois femmes du Québec sont nommées députées à Ottawa.

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REPORTAGE

Une volonté inébranlable et audacieuse Il y a 18 mois à peine, Isabelle Melançon était élue députée de Verdun. Moins d’un an plus tard, le 11 octobre 2017, le premier ministre Philippe Couillard la nommait ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. « Quand j’ai été nommée ministre, ma première pensée a été pour les électeurs de mon comté, Verdun. Je sais que l’environnement est important pour eux, car ils vivent au bord de l’eau, où il y a une grande biodiversité. J’ai aussi eu une pensée pour mes deux jeunes enfants, pour l’avenir de ma fille de 7 ans et de mon garçon de 12 ans. C’est lourd, la responsabilité de l’Environnement. Il faut faire vite, il faut faire bien. Les scientifiques le disent : nous sommes dans l’urgence d’agir. Si l’on ne bouge pas maintenant, il sera malheureusement trop tard », confie-t-elle.

Le monde, et en particulier le Québec, a évolué en 46 ans. Créée en 1972, force est de constater que l’ancienne loi n’était plus adaptée à la réalité du Québec d’aujourd’hui. À ce titre, Mme Melançon souligne les nombreux ajouts de dispositions qui, au fil des ans, ont complexifié les mécanismes d’autorisation ; le contexte économique et social qui a considérablement évolué ; la progression des connaissances scientifiques et environnementales et l’amélioration des technologies ; l’évolution des types de projets ; ainsi que les enjeux environnementaux devenus majeurs et complexes.

Isabelle Melançon occupe le poste de ministre depuis environ huit mois — ce qui serait le délai requis, pour la plupart d’entre nous, pour lire et comprendre tous les textes concernant cette monumentale et importante Loi sur la qualité de l’environnement (LQE). L’on peut certes affirmer qu’elle ne manque pas d’audace.

« Sous l’ancienne loi, on ne disposait pas expressément du pouvoir d’exiger que les projets soient conçus de façon à tenir compte des émissions de GES ou à les réduire, ajoute Mme Melançon. Pour toutes ces raisons, il était devenu criant de se doter d’un régime d’autorisation environnementale moderne. »

Une loi et ses règlements « J’ai décidé de me mettre à la lecture intensive, quitte à perdre plusieurs heures de sommeil, explique-t-elle en souriant. Je suis heureusement entourée d’une très bonne équipe, ce qui m’a permis de mener rapidement des discussions avec des gens du milieu. Entre autres, à cause de la LQE, nous avons beaucoup de règlements à déposer, mais j’ai quand même voulu m’asseoir avec les municipalités, avec les entreprises, avec le milieu économique pour voir ce que nous devons faire pour nous assurer que nous respectons les trois piliers du développement durable — écologique, social et économique — sans inquiéter le marché. Et j’ai choisi d’être une femme de terrain et non pas une ministre dans un bureau au 30e étage d’une tour. »

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Le profane qui découvre toute la complexité de la LQE voit son étonnement redoubler en tombant sur le train des 24 règlements que la nouvelle Loi entraîne. Quoi, des règlements en plus ? Mais quelles sont les différences entre une loi et un règlement ? Et concrètement, comment cela s’applique-t-il dans la réalité d’une demande d’autorisation ? Laissons la ministre faire la lumière : « La Loi modifiant la LQE, qui a été adoptée le 23 mars 2018 à l’Assemblée nationale, est venue définir le cadre général d’application du régime d’autorisation de la LQE. Les règlements adoptés en vertu des habilitations prévues par la LQE, quant à eux, visent à


REPORTAGE définir les aspects techniques de l’application de ce nouveau régime. À titre d’exemple, la LQE prévoit désormais un mécanisme de recevabilité d’une demande d’autorisation. Il revient cependant au nouveau règlement d’application de la LQE de définir le contenu d’une demande d’autorisation pour que celleci soit recevable. » En attendant l’entrée en vigueur des règlements, prévue au plus tard le 1 er décembre 2018, les règlements actuels continueront de s’appliquer, et des mesures transitoires seront proposées afin d’assurer la compatibilité nécessaire avec la nouvelle LQE.

La ministre est consciente que la simplicité de la nouvelle Loi n’est pas évidente pour tous. « Nous sommes toujours en analyse du cadre réglementaire puisqu’il y a encore 22 règlements à parfaire, confirme-t-elle. J’ai nommé deux mandarins de l’État, Suzanne Giguère et Jean Pronovost, pour nous aider puisque le processus est perfectible. Je ne voulais pas que nous perdions de vue notre désir que la LQE soit avant tout plus claire, plus prévisible et plus simple. En bref, les mesures transitoires serviront à s’assurer qu’il y aura le moins d’interprétation possible dans la manière dont on doit lire les nouvelles dispositions de la LQE compte tenu des règlements encore en vigueur. »

« Sous l’ancienne loi, on ne disposait pas expressément du pouvoir d’exiger que les projets soient conçus de façon à tenir compte des émissions de GES ou à les réduire. Pour toutes ces raisons, il était devenu criant de se doter d’un régime d’autorisation environnementale moderne. » – Isabelle Melançon

15 ans Le CETEQ salue la modernisation de la Loi sur la qualité de l’environnement. Travaillons tous ensemble à son application.

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REPORTAGE

« Une révision absolument nécessaire » — Hélène Lauzon La présidente du Conseil patronal en environnement du Québec (CPEQ), Hélène Lauzon, voit d’un bon œil la nouvelle Loi sur la qualité de l’environnement du Québec (LQE). « Sa révision était absolument nécessaire », clame-t-elle.

Rappelons que le CPEQ a pour mission, entre autres, de représenter les intérêts de ses membres, issus du secteur industriel, en matière d’environnement et de développement durable. « La modulation du régime d’autorisation environnementale, si elle est appliquée de manière réaliste, allégera les exigences pour certaines activités et accélérera la délivrance des autorisations pour les projets représentant un risque minimal pour la qualité de l’environnement, croit-elle. De plus, elle permettra un encadrement rigoureux des projets risqués. Toutefois, son opérationnalisation pourrait s’avérer difficile. » Hélène Lauzon redoute un « labyrinthe de règlements ». Elle utilise l’exemple d’un initiateur de projet voulant déterminer à quelle catégorie de risque son projet appartient. « Il devra franchir pas moins de huit étapes et effectuer une lecture diligente des différentes annexes, des exceptions et des exceptions aux exceptions qui y sont contenues », reproche-t-elle. Mme Lauzon est toutefois convaincue que l’apport des deux mandarins retenus par la ministre pourra aider à simplifier le cadre réglementaire à venir. « Le simple fait que la ministre ait fait appel à deux mandarins chevronnés, dont l’expertise est notoire, démontre que le ministère reconnaît la complexité de son cadre réglementaire », explique-t-elle. D’ailleurs, le communiqué émis par le ministère à la suite de la nomination de Mme Giguère et de M. Pronovost prévoit entre autres que leur mandat consistera à formuler « des recommandations

pour que les projets de règlements rejoignent les principes contenus dans la Politique gouvernementale sur l’allègement réglementaire et administratif ainsi que dans la Politique gouvernementale de consultation et de simplification administrative à l’égard des municipalités. »

Secrets industriels en danger Mme Lauzon constate d’autre part qu’il pourrait surgir des obstacles à la protection des secrets industriels et commerciaux. « Nous croyons que le Projet de règlement relatif à l’autorisation ministérielle et à la déclaration de conformité en matière environnementale (PRAMDCME) devrait, comme la loi le permet, protéger d’office certaines informations stratégiques pour les entreprises. « Mais le nouveau régime d’autorisation et le PRAMDCME précisent que les documents transmis dans le cadre d’une demande d’autorisation ont un caractère public et qu’il appartient à l’initiateur d’un projet de démontrer le caractère confidentiel de ces informations. La ministre a ensuite le pouvoir discrétionnaire de déterminer si ces informations doivent effectivement être traitées avec confidentialité. Or, la loi ne dit pas quand une telle décision peut être prise. Elle ne fixe aucun délai. Une entreprise pourrait donc apprendre n’importe quand, avec un simple préavis de 15 jours, que ses secrets industriels seront rendus publics et elle n’a aucun moyen de se pourvoir contre une telle décision, sauf peut-être en s’adressant aux tribunaux et en demandant une injonction ou une révision

judiciaire. En effet, actuellement, il n’existe aucun droit à une audition ni aucun droit d’appel. » Par ailleurs, Hélène Lauzon émet certains doutes quant à l’efficacité réelle du nouveau cadre réglementaire. « Bien que le MDDELCC énonce, dans son analyse d’impact réglementaire, que l’adoption du PRAMDCME permettrait de réduire le nombre de demandes d’autorisation à traiter comparativement au régime actuel, le secteur industriel craint que, dans les faits, le nombre de demandes explose au lieu de diminuer réellement. Cette crainte se justifie par le fait qu’une autorisation serait désormais requise pour certaines activités, notamment celles prévues par l’éventuel Règlement sur les matières résiduelles fertilisantes. » Selon la présidente du CPEQ, des améliorations pourraient être possibles pour que le nombre d’autorisations requises diminue effectivement. « Pour cela, il serait pertinent de bonifier la liste des projets énumérés aux annexes I I et I I I du RAMDCME. En effet, plusieurs activités à risques faibles ou à risques négligeables ne figurent pas dans ces annexes ou sont qualifiées par des paramètres techniques dont la pertinence ne nous apparaît pas évidente. » Hélène Lauzon croit souhaitable, en l’occurrence, de rehausser les seuils applicables pour bénéficier d’une exemption ou pour être admissible à une déclaration de conformité.

Le certificat de conformité : une formule gagnante La LQE comporte désormais un nouveau processus d’autorisation d’un projet dont on vante la facilité d’application : le certificat de conformité. « Une déclaration de conformité est un nouveau mécanisme établi par la Loi modifiant la LQE, explique la ministre Isabelle Melançon. Ce mécanisme permet à l’initiateur de projet de commencer son projet, moyennant le respect de conditions déterminées par règlement, dans les 30 jours suivant le dépôt de sa déclaration de conformité au ministère. Cette formule est gagnante, car depuis l’adoption de la Loi modifiant la LQE le 23 mars 2018, plus de 300 déclarations de conformité ont été déposées au ministère. »

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REPORTAGE

Collecte sélective

La LQE ratisse large Outre la révision de la LQE, plusieurs dossiers d’importance progressent au MDDELCC, notamment la question de la collecte sélective. Une consultation élargie s’est d’ailleurs tenue le 30 mai dernier. Plus d’une centaine de représentants directement impliqués dans la filière québécoise de la récupération et du recyclage y ont pris part, en présence de la ministre Isabelle Melançon et de Sonia Gagné, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC.

Le PDG de Tricentris, Frédéric Potvin, ne voit aucun problème à ce que le « gouvernement vienne se brancher sur [sa] balance ».

Tout en demandant l’entière collaboration du milieu afin d’arriver rapidement à des résultats probants quant à la traçabilité de la matière recyclée, la ministre Melançon a rappelé que la LQE offre toute la latitude requise pour obtenir les renseignements nécessaires au suivi des matières résiduelles. Elle a d’ailleurs souligné avoir demandé à RECYC-QUÉBEC d’obtenir ces renseignements. « Pour prendre les meilleures décisions, le gouvernement doit être en mesure de suivre la matière. Il en va de la confiance du public », a-telle exprimé. Loin d’y voir là une sorte de restriction, les participants convenaient de la nécessité d’une telle demande.

D’autre part, M. Potvin a trouvé la consultation très positive. « La ministre Melançon a été présente avec nous pendant toute la journée et nous avons eu l’occasion de découvrir sa grande implication. Tout cela est très positif. C’est rassurant de voir que nous avons une leader à l’Environnement et qu’elle est bonne. »

En effet, l’article 53.31 de la LQE prévoit que toute personne ou municipalité doit fournir au Ministère ou, le cas échéant, à RECYC-QUÉBEC des données concernant « l’origine, la nature, les caractéristiques, les quantités, la destination et les modalités de récupération ou de valorisation des matières résiduelles qu’elle génère, remet à un tiers ou prend en charge ». Trois acteurs du milieu nous racontent ce qu’ils ont retenu de cette consultation.

Une ministre à l’écoute Pour la présidente du CPEQ, Hélène Lauzon, la séance de travail a été très constructive. « De belles propositions ont émergé de cette consultation, notamment la nécessité de contrôler la qualité des matières de la collecte sélective, d’améliorer la traçabilité des matières, de mettre en place un fonds d’urgence, d’assurer la transparence des données et surtout de créer de nouvelles mesures de sensibilisation des citoyens. Par ailleurs, la ministre a été à l’écoute des participants durant toute la journée. Elle a bien compris ce qui nous semble la meilleure piste de solution : la mise en place du modèle d’économie circulaire. Les matières résiduelles deviendront ainsi le gisement vert des temps modernes. »

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Selon lui, cette pratique existe déjà chez Tricentris, les municipalités membres ayant accès aux données en temps réel des centres de tri. « La cueillette de ces données permettra d’offrir aux citoyens un portrait plus à jour de la situation. Actuellement, on vient chercher des données aux deux ans ; lorsque l’on en prend connaissance, elles sont déjà périmées et désuètes. »

Une opinion que partage entièrement Nathalie Drapeau, directrice générale de la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de la Gaspésie. « Je trouve déjà exceptionnel que la ministre Melançon ait passé une journée complète avec nous. Je crois qu’elle comprend plutôt bien notre situation. Cette rencontre est à refaire une fois par année, au minimum ! Tout le monde est tanné d’entendre le mot “crise” tous les huit, dix ans. Il faut donc profiter de cet essor que la ministre insuffle au milieu », constate-t-elle. Quant à l’accès aux données, Mme Drapeau se dit très favorable à cette mesure. « Nous trions beaucoup de matières, mais sommes-nous capables de toutes les utiliser ? De les vendre et de les transformer au Québec ? Je ne le sais pas. En obtenant les données à jour de l’ensemble des centres de tri du Québec, nous allons au moins connaître ce que nous générons par matière au Québec. De plus, les organisations qui allongent de l’argent pour, par exemple, mettre à jour les centres de tri ou pour compenser des déficits en période de crise sauront davantage comment cibler leurs interventions en obtenant un portrait juste de la situation. » n


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GROUPE BELLEMARE, RÉSOLUMENT TOURNÉ VERS L’AVENIR

SUIVI DE LA UNE

Par Guy Des Rochers

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no 2 2016 , vol. 12

des matières Le magazine au Québec résiduelles

Et nous voici maintenant presque deux ans plus tard. L'usine est bâtie, la transformation de verre recyclé a doublé et est en voie de dépasser l’objectif de 2016, soit 45 000 tonnes de verre recyclé.

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Pour Groupe Bellemare, l’avenir entrevu il y a à peine deux ans est en voie de se réaliser. L’éclosion du marché du verre recyclé a créé un engouement dont l’entreprise a su profiter. roupe Bellemare, fière entreprise familiale de la Mauricie, œuvre non seulement à titre de leader en abrasifs et minéraux, mais aussi dans divers domaines tels ceux des usines à béton, du transport de charges lourdes et hors normes à travers l’Amérique, des services de démolition, du recyclage (dont celui du bois), et même de la location de conteneurs.

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Toutefois, c’est en raison de son intérêt pour le verre recyclé que cette entreprise a fait la une de notre magazine à l’automne 2016. On y apprenait, entre autres, qu’elle possède un appétit d’ogre pour le verre récupéré, d’autant plus que le marché, tout aussi vorace, réclame quant à lui des quantités grandissantes d’abrasifs et de matériaux filtrants faits à partir de verre recyclé. Il faut comprendre que dans le domaine des abrasifs pulvérisés, la valorisation du verre recyclé est un plus pour la santé des travailleurs. Étant composé de silice amorphe, le verre n’émet pas de poussière cristalline comme c’est le cas pour le sable, dont les particules fines et en suspension, si elles sont inhalées, peuvent causer une grave maladie respiratoire, la silicose.

Actuellement, Groupe Bellemare peut compter sur un approvisionnement stable provenant principalement de quelques partenaires dont la Société VIA de Québec, EBI, la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie ainsi que Récupération Centre-du-Québec. Selon Groupe Bellemare, ces derniers ont fait le choix responsable de recycler au lieu d’enfouir afin d’être conséquents avec leur mission. Toutefois, puisque l’entreprise a toujours l’intention d’augmenter sa production, elle recherche encore des partenaires pouvant l’approvisionner de verre récupéré de qualité. LE POTENTIEL COMMERCIAL EST LÀ Selon Serge Bellemare, le potentiel commercial est là puisque la demande pour leurs produits est en nette croissance. « Nous sommes à la recherche de partenaires capables de développer des projets avec nous, explique-til. C’est une occasion unique ; nous demeurons ouverts à un partenariat élargi. » Depuis 2016, la qualité de l’approvisionnement s’est heureusement améliorée, selon lui : « Le progrès est perceptible. Les entrepreneurs sont plus sensibles à la problématique des contaminants et essaient d’améliorer leur offre. En ce qui concerne le verre, les centres de tri sont plus performants, mais on peut faire mieux puisque le verre récupéré contient encore de 15 à 20 % de contaminants. » Il est évident que Groupe Bellemare croit qu’il est possible de rendre plus efficace la récupération du verre. « À la base, il faudrait multiplier les dépôts publics alloués à la récupération et mieux sensibiliser la population à un tri initial de qualité. Aussi, le gouvernement devrait mieux encadrer l’utilisation du verre comme matériau de recouvrement dans des sites d’enfouissement », ajoute M. Bellemare. Celui-ci est convaincu du potentiel de rentabilité de la récupération du verre pour les centres d’approvisionnement innovateurs. « À long terme, ça pourrait devenir rentable pour tous les acteurs impliqués dans le processus puisque l’objectif est d’améliorer le marché actuel et, pourquoi pas, d’en créer de nouveaux ! » n

NOUVELLE USINE ET PRODUCTION EN HAUSSE En 2016, Groupe Bellemare transformait déjà quelque 15 000 tonnes de verre recyclé. Lors de notre reportage, le coprésident de l’entreprise, Serge Bellemare, affirmait être en mesure de tripler sa production si la garantie d’approvisionnement était au rendez-vous, d’autant plus que la construction d’une nouvelle usine, plus moderne et plus productive, était déjà envisagée. Le sérieux de ce projet lui a permis d’obtenir des appuis substantiels, dont un prêt d’Investissement Québec et une contribution remboursable du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Depuis, l’entreprise a notamment fait l’acquisition d’équipements de pointe utilisant une nouvelle technologie qui ajoute dorénavant efficacité et meilleure qualité au processus de valorisation du verre recyclé.

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Usine de verre recyclé Groupe Bellemare Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc


Une nouvelle application mobile gratuite pour aider les citoyens à bien récupérer

L’APPLICATION EN QUELQUES CHIFFRES : • • • •

Sachez également qu’une version Web de l’outil est aussi disponible sur le site de RECYC-QUÉBEC à l’adresse www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/points-de-recuperation.

1 300 municipalités et territoires du Québec couverts Plus de 800 produits de consommation courante Près de 6 000 points de dépôt Plus de 260 écocentres ou dépôts municipaux


EN ROUTE VERS LA CAMPAGNE ÉLECTORALE !

CETEQ

Richard Mimeau Directeur général Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) rmimeau@ceteq.quebec

es Québécois iront aux urnes en octobre prochain. Le CETEQ compte bien tirer avantage de cette situation en allant à la rencontre des candidats de tous les partis afin de leur présenter nos observations et nos recommandations relativement aux enjeux vécus par notre industrie.

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Nous aimerions ainsi partager avec vous les huit enjeux prioritaires qui devront être au centre des préoccupations du prochain mandat gouvernemental. 1- Implantation d’un système de traçabilité des matières à la grandeur du territoire québécois Les annonces récentes du gouvernement du Québec (en partenariat avec les villes de Montréal et de Québec) concernant les projets pilotes sur la traçabilité des sols contaminés sont un pas dans la bonne direction. Développé par Réseau Environnement, le système Traces Québec permet d’assurer un suivi de tous les chargements de sols contaminés excavés. Nous souhaitons que ce système puisse être implanté à la grandeur du territoire québécois. Dans un même ordre d’idées, le prochain gouvernement devra se pencher sur la traçabilité des matières dangereuses en circulation au Québec.

2-Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage (PTMOBC) Le PTMOBC doit être modifié. Ce programme offre présentement un financement inéquitable entre le secteur privé et le secteur public. Il limite également le choix technologique qui peut être subventionné, alors que d’autres technologies peuvent atteindre les objectifs du programme avec plus d’efficacité et à moindre coût. D’autre part, les installations qui ont été construites dans le cadre du programme vont chercher des matières résiduelles organiques dans les institutions, commerces et industries alors que celles-ci étaient déjà recyclées efficacement par le secteur privé. Il est urgent d’améliorer le mode de financement du PTMOBC afin que les projets qui permettent d’atteindre les mêmes objectifs, tout en utilisant des technologies différentes, puissent également obtenir un financement adéquat. 3-Valorisation énergétique L’industrie attend depuis plusieurs années maintenant un règlement encadrant la valorisation énergétique. Les critères ont déjà été définis et une consultation a eu lieu en 2013. Or, depuis, aucun projet de règlement n’a été rédigé. Nous avons appris l’an dernier que le MDDELCC considérait accorder un mandat au Bureau de normalisation du Québec (BNQ) pour l’élaboration d’une norme concernant la valorisation énergétique, mais nous ne connaissons pas le statut de cette démarche. Cette longue période d’attente crée de l’incertitude et limite l’atteinte des objectifs de valorisation de matières résiduelles en ralentissant le déploiement de certains projets.

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EN ROUTE VERS LA CAMPAGNE ÉLECTORALE!

4-Exportation des matières résiduelles aux États-Unis La présence de certains sites d’enfouissement américains à proximité de la frontière, lesquels offrent des tarifs moindres et permettent d’éviter de payer la redevance imposée en sol québécois, rend alléchants économiquement le transport et l’élimination des déchets en sol américain. Cette situation entraîne une perte croissante de revenus pour le gouvernement du Québec, par l’entremise de la taxe provinciale et des redevances à l’enfouissement. Ces redevances sont versées dans un fonds destiné à financer les programmes de récupération et de valorisation. Chaque fois qu’un chargement quitte les frontières du Québec, ce fonds est amputé de sommes irrécupérables. 5-Collecte sélective Avec la fermeture de certains marchés internationaux, nous devons trouver de nouveaux débouchés et une solution permanente à la crise qui sévit présentement. En tant que société, il faudra faire des choix. Si l’on décide de conserver le système actuel et de maintenir notre bilan de recyclage, il faut garantir aux exploitants un approvisionnement à long terme et financer la modernisation des centres de tri. 6-Matériaux de construction et résidus de tamisage Il est primordial de trouver des débouchés et une solution permanente à la crise qui sévit présentement dans le domaine du recyclage des matériaux de construction. Il est également important d’instaurer une traçabilité des résidus de tamisage afin d’éviter qu’ils se retrouvent dans des sites non autorisés.

7- Appareils électroniques et électroménagers Il est important de trouver un nouvel indicateur de performance qui remplacera l’indice de taux de récupération. Puisque les appareils électroniques sont de plus en plus légers et qu’ils sont souvent très petits, il est de plus en plus difficile de produire un échantillonnage et d’effectuer des calculs représentatifs. En ce qui concerne les gros appareils électroménagers, nous souhaitons l’injection de fonds ou l’instauration d’une responsabilité élargie des producteurs (REP). 8-Recyclage du textile Environ 85 % du textile n’est pas recyclé au Québec, et nous comptons améliorer ce bilan. Plusieurs pistes sont envisagées, notamment l’économie circulaire, mais il faut une meilleure adéquation entre le gouvernement du Québec, RECYC-QUÉBEC et les municipalités qui, par leur réglementation respective, empêchent le recyclage des vêtements au Québec. En conclusion, peu importe le parti qui formera le gouvernement, l’environnement se doit d’être une priorité, car il n’y a pas de développement durable sans développement économique, et il n’y a pas de développement économique sans expertise privée. Si les Québécois peuvent aujourd’hui être fiers d’être des leaders mondiaux en développement durable, c’est parce que les gouvernements québécois successifs ont fait le choix d’allier développement économique et environnement. Il faut maintenant poursuivre dans cette voie et permettre aux générations futures d’en faire tout autant. n

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LE PORTRAIT RÉEL DU RECYCLAGE AU QUÉBEC

CENTRES DE TRI

Frédéric Potvin Directeur général Tricentris fpotvin@tricentris.com

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es centres de tri et la santé du recyclage au Québec font les nouvelles, et on en voit de toutes les couleurs ! Regardons ensemble quelques affirmations véhiculées dans les médias afin de démêler le vrai du faux.

VRAI OU FAUX? « La crise touche les fibres. » Faux ! La crise ne touche pas le carton et le papier blanc, mais bien le papier récupéré domestique, ce nouveau grade (no 56) de l’Institute of Scrap Recycling Industries (ISRI), créé face à la diminution de papier journal dans la collecte sélective.

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« La matière n’est pas de qualité suffisante pour être vendue localement. » Faux ! Le marché local ne prend que très peu du no 56 produit au Québec. Les centres de tri réclament depuis cinq ans déjà que les papetières québécoises dévoilent leurs capacités d’absorption, mais cette donnée n’est toujours pas disponible. Et de son côté, Tricentris produit un no 56 contenant moins de 1 % de contaminants. Malgré cela, nous avons recommencé nos ventes en Chine, faute de preneurs locaux.

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« Si les centres de tri séparaient le papier journal du reste, ils pourraient le vendre localement. » Vrai... et faux. Il y a 20 ans, le papier journal représentait 70 % des fibres. Aujourd’hui, il n’en représente plus que 30 %, et cette proportion diminue constamment. Si nous retirons le journal de nos fibres, cellesci seront alors essentiellement composées de carton et cartonnette et ce grade que l’on appelle hard pack, est tout aussi difficile à vendre. Les centres de tri ne vendent donc pas leurs fibres à l’étranger par choix ou par manque de qualité, mais bien parce que pour l’instant, la composition de nos fibres n’intéresse pas nos papetières.

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Loin de moi l’idée d’enjoliver ou de minimiser la situation. Mais dans toute cette histoire, l’approche journalistique intéressante eût été de contextualiser la situation du Québec en la comparant à celle des autres provinces et des autres pays, ce qui aurait démontré que finalement, nous nous en sortons plutôt bien. La confiance des citoyens envers notre système de recyclage se serait accrue au lieu de faiblir. UN PETIT MOT SUR LA RENCONTRE DES ACTEURS TENUE LE 30 MAI DERNIER Le 30 mai se tenait une rencontre organisée par Mme Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, et ayant pour but d’améliorer le système du recyclage à court, moyen et long terme. J’avoue que je m’y rendais en craignant de voir jeter le bébé avec l’eau du bain. Parce qu’après tout, le système de recyclage au Québec fait bonne figure, dans cette crise comme en général. Au Canada, c’est ici que le recyclage est le moins dispendieux et le plus performant. Les 81 kg de matière recyclable récupérée en moyenne par habitant constituent la meilleure performance du pays. Avouez qu’avec tout ce qui s’est dit sur la crise, il y avait un sérieux risque de dérapage. Eh bien, non. Tous, y compris la ministre Melançon, ont travaillé de concert pour aboutir à un plan de match. Tout d’abord, pour savoir où aller, il faut savoir d’où nous partons. Un constat sur la collecte sélective s’impose donc. Qui prend quoi, qui produit quoi, qui vend quoi ? Il faut aussi avoir une idée de l’objectif. Si nous allons quelque part, c’est pour faire quoi ? Et en pleine période de guerre commerciale, la proposition de la ministre de miser sur l’économie circulaire a été très bien reçue. Alors, comment y parvenir ? Premièrement, par l’innovation, en améliorant la qualité produite en centre de tri. Peu importe l’entreprise manufacturière, celles qui produisent de la qualité s’en sortent inévitablement mieux. Deuxièmement, en communiquant davantage avec les citoyens sur les manières dont on récupère et les raisons.

« Le Québec vit une crise du recyclage. » Faux ! La crise n’est pas locale : elle est mondiale ! Le Québec vit des difficultés et tente de s’y ajuster, tout comme le reste de la planète.

Troisièmement, en revoyant le régime de compensation afin de récompenser ceux qui traitent localement. Et c’est tant mieux, car sous sa forme actuelle, l’argent peine à se rendre aux centres de tri.

« Les centres de tri n’arrivent pas à écouler leurs matières. » Faux ! À ma connaissance, tous les centres de tri vendent leurs matières recyclables. Certains (2 ou 3 sur 25) ont dû entreposer leurs matières l’automne dernier, mais depuis cinq mois, les choses ont changé et les ventes ont repris.

Quatrièmement, l’augmentation des durées de contrats entre les recycleurs et les centres de tri a été jugée importante. C’est le point envers lequel j’émets un petit bémol. Notre milieu doit composer avec des fourchettes de prix impressionnantes, de sorte que ce genre de contrat risque toujours de faire mal à une des deux parties. Et pour pouvoir signer des ententes à long terme, les centres de tri doivent avoir un approvisionnement garanti. Alors oui, les contrats à long terme sont souhaitables, mais difficilement applicables.

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« La situation durera encore longtemps. » Faux. Au lendemain de l’imposition des nouvelles règles aux ports chinois, les conteneurs ont été déviés vers le Vietnam. Après avoir accumulé beaucoup de matière, ces papetières ont maintenant écoulé leurs stocks et recommencent à acheter. Leurs moulins fabriquent de la pâte à papier qui est vendue en Chine. De plus, les faibles coûts du papier stimuleront les initiatives de remplacement de fibres coûteuses par des fibres moins homogènes telles que le papier mixte. Et comme l’industrie chinoise n’a pas cessé de consommer du papier, il commence à manquer cruellement de papier au pays.

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Finalement, tous conviennent que ça prend de la transparence. Nous devons tous travailler sur les mêmes bases, avec les mêmes données. Les nouvelles dispositions de la Loi sur la qualité de l’environnement le permettront, en obligeant les acteurs à communiquer leurs chiffres. Bref, ce fut une belle journée productive que je résumerais en citant Winston Churchill : « Là où se trouve une volonté, il existe un chemin. » n

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GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

RECRUTER, INTÉGRER ET CONVAINCRE

Dominique Dodier Directrice générale EnviroCompétences dominique.dodier@envirocompetences.org

ous avez finalement recruté votre nouvelle ressource et vous êtes heureux de pourvoir votre poste ! Les difficultés de recrutement se sont de plus en plus fait sentir ou, au contraire, le processus s’est bien déroulé et vous aviez de bons candidats… mais le plus compliqué reste à faire ! En effet, un nouvel employé décide dans les premiers mois s’il reste ou s’il quitte le poste qu’il vient d’obtenir. Vous devez donc vous assurer d’intégrer au mieux cette nouvelle personne, l’accueillir dans votre entreprise et vous donner toutes les chances pour que son intégration se passe bien et qu’elle reste. La formule traditionnelle voulant qu’on engage un travailleur, qu’il occupe son poste et qu’il performe n’existe plus ! Il ne suffit plus d’installer la personne à son poste et de la submerger de lectures et d’informations dans l’espoir que l’apprentissage se fera sur le tas. En effet, grâce à un bon processus d’intégration, vous vous donnez les moyens pour que votre nouvelle recrue reste.

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L’intégration devient donc la pierre angulaire de la rétention. L’intégration, c’est tout ce qui se passe après la signature du contrat. Selon les tendances, de plus en plus de gens n’hésiteront pas à signer un contrat de travail pour, quelques semaines plus tard, partir chez un autre employeur. Une bonne méthode d’intégration doit aussi s’orienter vers l’intégration sur le plan organisationnel et sur le plan de la culture de l’entreprise. Qui fait quoi ? À qui le nouvel employé peut-il poser des questions ? Qui seront ses repères dans l’entreprise ? Par exemple, vous pouvez, en plus de lui faire visiter les lieux, l’inviter à observer le processus de fabrication de votre produit. Autre suggestion : vous pouvez penser à lui assigner un parrain ou une marraine. Plusieurs entreprises le font et, pendant trois mois, ce mentor rencontre l’employé de façon fréquente au début, et selon les besoins par la suite. Il faut cependant bien choisir le parrain ou la marraine, car celuici deviendra l’ambassadeur de votre entreprise. La meilleure méthode pour le faire, c’est de rédiger votre procédure d’intégration. Voici un exemple des rôles de chacun qui peut vous inspirer…

Par exemple, chez IKEA France, l’accent est mis sur des séminaires d’intégration ludiques et interactifs qui traitent de l’impact de la culture suédoise sur la culture organisationnelle d’IKEA, de l’histoire de l’entreprise, d’un lexique du vocabulaire, de l’organisation d’un magasin, des métiers IKEA, de la fabrication des meubles, du marketing, de l’éthique, de l’environnement, des valeurs, etc.

Accueillir un nouvel employé, c’est comme accueillir un client. Vous devez prendre soin de cette nouvelle ressource, qui deviendra un de vos ambassadeurs, un des représentants de votre marque employeur. Vous devez établir cette procédure selon votre personnalité organisationnelle, la taille de votre entreprise, et le contexte, faire différemment des concurrents. Vous pouvez aussi consulter vos employés actuels sur la façon dont ils ont été accueillis et sur ce qui pourrait être amélioré. À partir des réponses obtenues, vous pouvez modifier ou créer une nouvelle façon d’accueillir et d’intégrer un nouvel employé. Afin de valider votre nouvelle façon de faire, vous pouvez la tester sur des travailleurs. Accueillir un nouvel employé, c’est comme accueillir un client. Vous devez prendre soin de cette nouvelle ressource, qui deviendra un de vos ambassadeurs, un des représentants de votre marque employeur. Pour conclure, il faut miser sur la qualité de l’intégration d’un nouvel employé. Cela ne repose pas seulement sur sa capacité à s’adapter à son nouvel environnement et à son nouveau poste, mais aussi sur son sentiment d’appartenance qui se développe au fil du temps, de la compréhension fine qu’il a de l’entreprise, des produits ou des services. Votre travail s’arrête lorsque vous êtes convaincu que ce nouvel employé s’épanouit dans l’entreprise et que vous avez la conviction que si demain matin, on lui pose la question « Où travailles-tu ? », il saura expliquer avec passion et enthousiasme son travail et l’entreprise. N’est-ce pas la meilleure carte de visite ? n

Réceptionniste, secrétaire

Avisez votre réception de l’arrivée du nouvel employé afin qu’il soit attendu et bien accueilli. Mettre une note ou une attention pour le nouvel employé.

Supérieur hiérarchique

Présentation au grand patron. Mot de bienvenue.

Supérieur immédiat

Présentation. Présentation du département ou du service : raison d’être, organigramme, organisation du travail, objectifs, relations avec les autres services. Présentation du plan d’intégration et du plan de suivi de l’intégration. Suivi quotidien auprès du nouvel employé.

Conseiller en ressources humaines

Prévoir une rencontre avec la personne aux ressources humaines pour les outils, les politiques, le manuel des employés, la fiche de paye, les informations sur la SST, etc.

Coéquipiers

Présentation à la nouvelle équipe dans un cadre informel (café, etc.). Entraînement à la tâche. Transfert des connaissances techniques. Suivi de l’intégration des connaissances techniques.

Parrain ou marraine

Présentation au parrain ou à la marraine. Transmission de la culture. Répondre aux questions de l’employé. Présenter le nouvel employé aux autres départements ou services. L’accompagner lors de dîners ou de réunions, etc.

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SUR LE RADAR

UNE NOUVELLE PLATEFORME D’ÉCHANGE POUR FAVORISER L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Guy Des Rochers Rédacteur info@magazine3rve.cc

u lieu de payer pour enfouir ses matières résiduelles, pourquoi ne pas en retirer des bénéfices en les vendant à d’autres qui pourront les recycler ou même les réemployer ?

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Ce concept est à la base même de l’économie circulaire, mais pour que les matières des uns fassent le bonheur des autres, l’économie circulaire doit être plus qu’un vœu pieux et autre chose qu’un concept fourre-tout. Ainsi, pour répondre concrètement à ce nouveau modèle économique, le Conseil Patronal de l’Environnement du Québec (CPEQ) a créé la Plateforme d’échange des marchés environnementaux — Échanges industriels (PEME). En quoi cette initiative du CPEQ permettrait-elle de stimuler l’économie circulaire ? Comment pourraitelle créer des bénéfices tant environnementaux qu’économiques ? Par son soutien aux entreprises qui ont à cœur d’optimiser l’utilisation des ressources et des matières résiduelles. Mais d’abord, faisons un bref retour en arrière. UNE STRATÉGIE POUR L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE Certains se souviendront de la Bourse des résidus industriels du Québec (BRIQ), lancée en 2005, qui permettait l’échange de matières résiduelles, dans une perspective d’écologie industrielle. Aujourd’hui, on pourrait presque la qualifier d’ancêtre de la PEME, car la BRIQ cessa définitivement ses activités en décembre 2016, après plus de dix ans. Au même moment, la présidente du CPEQ, Hélène Lauzon, effectuait une tournée de formation en écologie industrielle destinée aux entreprises du Québec. À cette occasion, gestionnaires et entrepreneurs, acquis aux principes de l’économie circulaire, se disaient confrontés à des contraintes logistiques et techniques dans la mise en œuvre de l’écologie industrielle.

« J’ai pu constater le besoin d’un outil centralisé pour afficher différents “produits environnementaux” afin de trouver des débouchés. C’est pour répondre à ce besoin réel et pressant, fréquemment soulevé par les entreprises, qu’a germé l’idée de la PEME. » — Hélène Lauzon, présidente du CPEQ

MIEUX UTILISER LE RÉSEAU Lancée le 29 mars 2018, la PEME vise non seulement à faciliter la vente et l’achat d’une grande variété de ressources et de matières, mais aussi à encourager leur location et leur partage. Les produits environnementaux pouvant être annoncés sur la plateforme sont l’énergie (carburants et combustibles, électricité, vapeur et chaleur), les matières résiduelles et les ressources naturelles (bois, eau, papier et carton, plastique, métal, verre, matières organiques, matières mixtes et autres matières), les ressources humaines (stagiaires, expertise, travailleurs saisonniers, etc.) ainsi que les ressources physiques (lieux d’entreposage, espaces de bureau ou de réunion, terrains, machinerie lourde, capacité de transport et petits équipements). Le fonctionnement de la plateforme est simple et semblable à celui d’un babillard électronique. Un utilisateur remplit un formulaire afin de publier une annonce, laquelle devient aussitôt visible pour tous les autres utilisateurs de la plateforme. À cette étape, l’ensemble des détails de l’annonce est affiché, à l’exception des renseignements de l’annonceur permettant d’identifier son entreprise, afin de protéger le caractère parfois sensible ou

stratégique de certaines informations commerciales. Puis, lorsqu’un second utilisateur de la plateforme souhaite répondre à une annonce, il remplit le formulaire à cet effet et un courriel contenant ses renseignements personnels est automatiquement envoyé à l’annonceur. Il incombe ensuite à ce dernier de communiquer avec lui. Mentionnons que la PEME ne comporte pas de volet transactionnel, puisqu’elle est exclusivement une plateforme relationnelle entre entreprises. Toutes les étapes transactionnelles pouvant découler de l’utilisation de la plateforme (vérifications diligentes quant aux contreparties, négociations commerciales, contrats, analyses, etc.) incombent aux parties mises en relation et sont externes à la plateforme. Avec la PEME, l’immense potentiel de l’économie circulaire s’affiche pleinement. D’autant plus que cette plateforme, qui constitue un outil apte à évoluer, sera mise à jour régulièrement afin d’améliorer son utilisation. Seule sa gratuité demeurera permanente. n À tous d’en profiter, en s’inscrivant sur le site Web du CPEQ à l’adresse suivante : www.cpeq.org/fr/plateforme/echanges/accueil

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NS O B S LE TACTS N

LES AMIS DE 3RVE

CO

Nicolin Nicolina aD D'Agosto, 'Agosto, ing.

I NC. NC.

Directrice Génie de l'environnement Cell. : 819-692819-692-7005 7005 Tél. : 819-693-5555 Téléc. : 819-693-5556 nicolina.dagosto@groupevld.com www.groupevld.com www.groupevld.com

Groupe VLD VLD inc. 303, rue des Forges, Trois-Rivières (Québec) G9A A 2G9 Trois-Rivières CANADA

Le génie au service de l'environnement et du développement durable

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