reportage
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« L’une des valeurs qui nous importent,
transparence dans l’échange
faut pas être une
Pour cela,
accrochée à une seule technologie,
ou dépendante d’un seul fournisseur.
tous les équipementiers de la province,
cela a une
à nos yeux. »
— Christian Vézina, ing. Vice-président, développement des affaires chez QWATRO
chroniques
VALORISER CHAQUE GOUTTE,UNE À LA FOIS
dépressive fluctue négativement, l’économie mondiale en prend pour son rhume. Mais si seulement il n’y avait que ça, en notre bizarre d’époque qui n’est pas tout à fait remise des séquelles d’une pandémie...
Car il y a aussi ce dirigeant autoritaire, loin de faire honneur à une spécialité culinaire du Québec, qui malmène et terrorise les citoyens d’un pays voisin, tout en faisant chanter l’Europe en la privant d’une énergie vitale à l’aube de l’hiver et en lançant au monde occidental des menaces à l’arme nucléaire.
Mais il n’y a pas que ça...
Ajoutons l’effondrement de la biodiversité mondiale, le pillage sans vergogne des ressources épuisables de notre belle et unique planète, la fragilisation des écosystèmes et ce redoutable climat qui impose de plus en plus son programme catastrophique, à cause des gaz à effet de serre dont l’humanité a empli, et emplit toujours et encore l’atmosphère...
Décourageant ? Pas pour tout le monde.
André Dumouchel adumouchel@maya.ccCar un peu comme le village gaulois d’Astérix, certains résistent à la mélancolie générale en se lançant, tous azimuts, avec une vision nouvelle et de nobles valeurs, dans des solutions créatives afin de contribuer à la pérennité de l’eau. Et ça, j’aime ça…
De surcroît, c’est dans un bel enthousiasme et avec une énergie contagieuse qu’une équipe d’ingénieurs chevronnés s’est lancée, à corps perdu, dans la récente création de Solutions hydriques QWATRO. Quoi ? Point de morosité en cette période déprimante ? Ça, j’aime encore plus ça !
Notre journaliste, Guy Des Rochers, a demandé à Vicky Beaudette et à son frère Vincent ce qui pouvait animer des entrepreneurs dans le contexte mondial actuel. Leurs réponses méritent d’être rapportées, car elles sont belles. Vicky se dit très inspirée par le grand cycle de l’eau. Elle tient avant tout à vivre le moment présent et à se concentrer sur ce qu’elle peut contrôler. Et elle ajoute : « Chez QWATRO, nous nous sommes dit qu’il fallait avoir le contrôle sur chaque goutte d’eau, et nous y allons une goutte à la fois ». Elle raconte aussi qu’un stagiaire avait demandé à faire un second stage dans l’entreprise, parce que, disait-il, il voulait participer à quelque chose de plus grand que lui, un projet en démarrage, et qu’il pouvait éventuellement faire partie des piliers sur lesquels allait s’élever QWATRO.
Quant à Vincent, il est aussi partisan du « faire sa part, une goutte à la fois ». Il affirme que c’est la valorisation de chaque goutte d’eau qui les anime, lui et l’équipe de QWATRO; que cela fait partie de leur ADN.
Venant à peine de franchir les 40 ans, il a constaté au fil du temps que les idéaux propres à la jeunesse finissent par se modifier. « En vieillissant, on apprend à choisir ses combats », dit-il. Il a choisi d’assurer la pérennité de l’eau et d’aborder les problèmes environnementaux en créant des solutions adaptées. Il raconte qu’« une eau traitée, tout autant que celle qui coule dans un cours d’eau, finira par se tarir si elle se gorge de sédiments ». Il renchérit : « Que l’eau ne se tarisse pas, je pense que c’est ça qui nous motive ».
Vous ai-je dit que j’aimais ça ? n
où
Dans l’éternel cycle de l’eau, QWATROs’est fabriqué une niche qui permet d’offrir des solutions créatives et innovantes et de les mettre en œuvre.
« Notre expertise, c’est l’eau, et nous sommes spécialistes des ouvrages hydriques », raconte Christian Vézina, vice-président, développement des affaires, de cette nouvelle entreprise.
« Notre firme est constituée de gens qui gravitent depuis plusieurs années dans le domaine de l’environnement et de l’eau, et bien qu’elle soit jeune, les gens qui composent l’équipe de direction et l’équipe de gestion de projets possèdent chacun un minimum de quinze ans d’expérience en ingénierie, un gage d’expérience et de compétence », ajoute Christian Vézina.
La clientèle intéressée par l’optimisation du traitement de l’eau et par la stabilisation de berges y trouve donc un guichet unique, et cette clientèle, qu’elle soit commerciale, industrielle ou même privée, est assurée de bénéficier des valeurs promulguées par cette toute jeune entreprise. En effet, QWATRO, dont le lancement officiel ne date que de septembre 2022, s’est dotée d’une charte de valeurs (franchise, rigueur, indépendance technologique et créativité) qui dénote avant tout le souci d’avoir des effets positifs et directs sur la vie des gens.
Une « vieille » nouvelle entreprise
Certes, l’entreprise est jeune, mais elle ne date pas d’hier, pourrait-on dire. En effet, Pierre Rouleau, son président, a mis plusieurs années à bâtir et à finaliser son « bébé ». Un bref historique nous permet de comprendre la gestation de QWATRO.
En 2012, la fusion avec une firme de génie-conseil qui s’appelait à l’époque Groupe Poly-Tech donna naissance à Avizo Experts-Conseils.
En 2019, Pierre Rouleau, Christian Vézina, Vincent Beaudette et d’autres personnes au sein de cette entreprise se sont aperçus qu’il y a un marché pour l’exécution de travaux spécialisés en ouvrages hydriques, un service qui n’était pas offert par la firme de génie-conseil. C’est ainsi qu’Avizo Construction prit naissance, une entreprise détenant les licences d’entrepreneur général et spécialisé, ce qui permet une réalisation clés en main des projets. Au départ, l’unique employé était Vincent Beaudette.
« Il faut dire que j’ai porté tous les chapeaux, raconte avec le sourire celui-ci, qui est aujourd’hui directeur général de QWATRO. Je devais faire de l’exécution de mandats, du développement des
affaires, structurer l’entreprise, organiser toutes les procédures. C’était beaucoup. » Christian Vézina ajoute : « L’idée, avec cette jeune entreprise, c’était de commencer tranquillement et de tâter le marché en demandant à Vincent d’être le principal intervenant, mais cette stratégie ne fonctionnait pas. C’est pourquoi, vers 2020-2021, nous avons proposé à Pierre Rouleau, dont c’était le rêve initial, de réaliser des projets de A à Z en incluant l’offre de solutions. Et de donner un coup de main à Vincent, pour mettre une équipe en place afin de générer des bénéfices et d’augmenter le chiffre d’affaires. »
C’est donc ce que Pierre Rouleau a fait en mai 2021, en se joignant à Avizo Construction à temps plein, unissant ses forces à celles de Vincent Beaudette. Un peu plus tard, en octobre 2021, Christian Vézina (qui travaillait pour Avizo ExpertsConseils) accepta l’invitation d’évoluer avec ce tandem afin d’élaborer un exercice de planification pour 2022. Mais, stimulé par ce projet qui l’enthousiasmait, il quitta Avizo Experts-Conseils endécembre 2021 pour offrir entièrement ses compétences à Avizo Construction en janvier 2022. Finalement, l’équipe s’embarqua dans un processus de repositionnement de marque en mars : Avizo Construction est devenue Solutions hydriques QWATROen septembre 2022.
Se démarquer en étant créatif
Pour se distinguer dans un marché où la concurrence est inévitable, QWATRO mise non seulement sur la compétence professionnelle de son équipe, mais aussi sur ses valeurs d’entreprise et humaines.
« Créativité et rigueur sont nos fers de lance, explique Christian Vézina. Le respect des normes,
c’est important, mais la façon d’exécuter les travaux, la manière de mettre en œuvre ce que nous avons créé sur le plan de l’ingénierie, ça, c’est de la créativité. »
Chez QWATRO, la créativité fait partie intégrante de chacune des étapes du processus accouchant de solutions techniques, même si l’ingénierie est un domaine hautement scientifique. Et les membres de QWATRO sont tous adeptes de
UN GUICHET UNIQUE POUR LA CRÉATIVITÉ
l’ingénierie créative. Vincent Beaudette explique : « C’est là que nous pouvons nous démarquer, par nos méthodes de travail et en faisant en sorte que nos solutions hydriques soient intrinsèquement créatives. C’est de cette façon aussi que nous pourrons dégager des marges de profit, en créant une approche différente pour réaliser des travaux exécutés dans les règles de l’art, mais dans des laps de temps plus courts. »
L’expertise de QWATRO, c’est l’eau, qu’elle soit potable, usée ou de ruissellement. L’ambition très noble de ses ingénieurs, c’est d’offrir des solutions adaptées à chaque problématique concernant l’eau et, comme le stipule de manière poétique le site Web de l’entreprise, de « valoriser chaque goutte ».
Le défi et la passion de construire, voilà aussi ce qui anime cette belle équipe. Ce sont des sentiments partagés par le vice-président de l’entreprise, Christian Vézina : « Cela fait vingt ans que je suis entrepreneur, et j’ai connu diverses expériences d’affaires. Je crois beaucoup à ce beau projet qu’est QWATRO. Il y a de la place dans le marché pour l’envergure des projets que nous visons. »
Christian Vézina précise que l’un des objectifs prioritaires de QWATROest d’offrir à la clientèle un guichet unique, « en joignant notre ingénierie créative à la fourniture des installations et des équipements requis pour l’œuvre reliée à l’eau, tous secteurs confondus ».
Quand on dit que QWATROconstruit des ouvrages hydriques, on comprend que l’on n’est certes pas dans le même champ d’activités que la construction domiciliaire ou de routes, par exemple.
« En effet, c’est d’ailleurs à cause de ce malentendu que nous avons changé notre image, Avizo Construction devenant tout simplement QWATRO, explique Christian Vézina. Le fait d’avoir le terme “construction” dans sa dénomination sociale, c’était un frein pour les compagnies d’assurances, parce que le mot “construction” sous-entend un haut niveau de risque financier, tant pour les bailleurs de fonds que pour les institutions financières. Ce n’est pas là que nous voulons être. »
La volonté d’être un intégrateur
QWATROévolue donc dans la mise en œuvre et la gestion de solutions hydriques. « Nous ne possédons pas de rétrocaveuses ni d’excavatrices, pas plus que des pelles mécaniques, des bulldozers ou des fardiers, dit Christian Vézina. Nous ne voulons pas aller là. Nous sommes des gestionnaires de projets, reliés au secteur de l’eau, pour lesquels nous coordonnons la mise en œuvre, de A à Z, de travaux faisant appel à différents entrepreneurs et soustraitants. Cela permet à notre clientèle de profiter du guichet unique que représente QWATRO. »
L’entreprise a la volonté d’être un réel intégrateur et de jouir d’une totale indépendance technologique. « L’une des valeurs qui nous importent, c’est la transparence dans l’échange commercial, affirme Christian Vézina. Pour cela, il ne faut pas être une entité accrochée à une seule technologie, rattachée à un seul type de traitement ou dépendante d’un seul fournisseur. Au contraire, nous travaillons avec tous les équipementiers de la province, et cela a une grande importance à nos yeux. »
À la date de l’entrevue (mi-octobre), QWATROœuvrait pour la Régie intermunicipale de gestion des déchets solides de la région de Coaticook afin de mettre en place une nouvelle station d’épuration des eaux en provenance du site d’enfouissement. « Lorsque les eaux de précipitation percolent au travers des ordures, elles vont capter beaucoup de polluants, et elles seront recueillies à la base de ces cellules d’enfouissement. Ce liquide s’appelle le lixiviat, et il faut le traiter avant de le rejeter dans l’environnement », explique Christian Vézina.
Pour ce faire, QWATROutilise des équipements et des techniques qui ne sont pas la propriété de l’entreprise. « C’est cela, notre rôle, déclare Christian Vézina : aller chercher des composantes, à gauche et à droite, pour bâtir un système qui permettra de traiter les eaux souillées afin de les rejeter par la suite dans l’environnement en respectant les normes de rejet imposées par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. C’est ce qu’on appelle aussi un projet clés en main. »
Entrepreneur et expert-conseil depuis
de 30
en
«
Nous sommes des gestionnaires de projets, reliés au secteur de l’eau, pour lesquels nous coordonnons la mise en œuvre, de A à Z, de travaux faisant appel à différents entrepreneurs et sous-traitants. »
Simard
PAS DE PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE CHEZ QWATRO
Une adhésion à des valeurs fortes représente la figure de proue du « projet » QWATRO. Non seulement l’aventure de cette jeune entreprise a-t-elle convaincu ses membres de la grandeur du projet, mais encore, une pléthore de nouveaux talents s’y intéressent et souhaitent se joindre à l’équipe, à la recherche de défis emballants.
L’époque actuelle est marquée par une pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs d’activité économique. Cette nouvelle réalité du monde du travail ne semble cependant pas inquiéter la direction de QWATRO: « Pour être bien francs, nous ne la vivons pas, la pénurie de main-d’œuvre, avoue candidement Christian Vézina. Nous n’avons pas de difficulté à recruter des candidats ; nous les rencontrons, nous leur racontons notre projet et notre histoire, et les gens embarquent. La pénurie existe, mais avec de la séduction, il devient possible de recruter des candidats efficacement, d’autant plus que nous faisons confiance à la relève. »
Vicky Beaudette, adjointe de direction, qui se décrit, de manière amusée, comme étant « l’artiste » de l’équipe, voit entre autres à l’embauche du personnel en compagnie de son frère Vincent. « C’est un peu une cible marketing, admet-elle, d’aller chercher des gens conquis par nos valeurs. Nous constatons que de nos jours, les gens recherchent un emploi offrant ce que j’appelle une rémunération globale, laquelle va au-delà du salaire et des avantages sociaux. La nouvelle génération est en quête de défis emballants et aime pouvoir s’identifier à quelque chose de plus grand qu’elle, comme QWATROet ses nobles valeurs. Personne n’aime savoir que son entreprise a fait de mauvais coups, des choses pas trop reluisantes. Le fait d’avoir confiance en son employeur est aussi un atout important. »
Un repositionnement réussi
En tant qu’« artiste », Vicky Beaudette a reçu le mandat du conseil d’administration d’orchestrer le repositionnement de marque de la nouvelle entreprise. Force est d’admettre qu’elle s’en est sortie avec les grands honneurs, car les réactions du milieu sont flatteuses et la séduction qu’exerce auprès du marché de l’emploi la nouvelle « marque QWATRO» explique en partie l’absence de difficulté à recruter des stagiaires et des travailleurs.
« J’ai fait cela avec l’aide de l’équipe. Je n’aurais pas pu y arriver toute seule, ça, c’est certain, précise-t-elle, avec modestie. La créativité, c’est davantage dans mes cordes. Tout le volet rebranding , c’est un peu mon petit bébé. C’est le projet sur lequel j’ai travaillé lors des six derniers mois. La nouvelle image de l’entreprise, le logo, le site Web au complet, les biographies… »
Vicky peut clamer sans gêne avoir remporté son pari, car les réactions sont très favorables. Dans l’entreprise, tous se prêtent au jeu d’arborer les couleurs de QWATRO– et même de porter le casque de QWATRO– quand vient le temps de prendre des photos qui se promèneront dans les réseaux sociaux !
Vicky reçoit aussi des commentaires très favorables pour la création de son logo, constitué de gouttes qui s’enchevêtrent de façon à former une abeille. « Ce logo est tout de suite compris par les gens », ajoute-t-elle. Et comment donc !
Pour Christian Vézina, l’intérêt manifesté par les candidats démontre que les gens aiment beaucoup la vision et les valeurs de QWATRO. « Il y a même des jeunes qui nous ont envoyé des courriels pour nous dire : “J’adhère à vos valeurs, j’aimerais faire un stage au sein de votre organisation. Cela colle à mes valeurs personnelles.” C’est le genre de commentaires que nous obtenons et c’est réjouissant », confie-t-il.
En effet, comment de jeunes stagiaires pourraient-ils résister à cette belle aventure que propose QWATRO?
« D’autant plus que les stagiaires qui embarquent avec nous se font offrir des responsabilités et des activités encadrées par un vétéran et ça, ils en sont reconnaissants, précise Christian Vézina. Nous leur donnons de la corde pour qu’ils puissent s’épanouir et tirer profit de leurs expériences. »
Les plates-formes privilégiées par QWATROpour le recrutement sont les salons universitaires de l’emploi, dans le domaine de l’ingénierie, et les événements reliés à l’emploi qui sont en ligne.
« Nous connaissons peu de roulement de personnel. De toutes les personnes que nous avons embauchées dans les dernières années, nous n’avons connu qu’un départ, volontaire et pour des raisons personnelles, celui d’une employée d’origine marocaine, dont l’emploi chez QWATRO était parrainé par le Programme d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIME) de Services Québec. » Il ajoute que l’inclusivité est aussi une valeur très importante chez QWATRO.
«
Nous constatons que de nos jours, les gens recherchent un emploi offrant ce que j’appelle une rémunération globale, laquelle va au-delà du salaire et des avantages sociaux. »
Vicky Beaudette, adjointe de direction chez QWATRO
HYDRO ET QWATRO FONT LA PAIRE Stabilisation de berges
Malgré sa jeune existence, QWATROn’a pas tardé à démontrer des réalisations qui témoignent de sa compétence dans un domaine où elle se distingue en particulier : la stabilisation de berges.
L’entreprise a obtenu deux mandats pour l’aménagement de berges situées en bordure de la rivière Saint-Maurice : l’une à Grand-Mère et l’autre à Shawinigan. « Nous avons réalisé deux beaux projets pour Hydro-Québec qui est, il va sans dire, un donneur d’ouvrage important au Québec, dévoile Christian Vézina. La société d’État s’est montrée très satisfaite de la qualité des travaux que nous lui avons livrés. »
Dans l’univers concurrentiel d’aujourd’hui, comment QWATROa-t-elle tiré son épingle du jeu pour satisfaire un client exigeant, tout en se dégageant une marge bénéficiaire ? « C’est ici qu’intervient notre créativité, affirme Christian Vézina. Nous
évoluons dans une industrie que je qualifierais de très “carrée” et plutôt rigoureuse. ChezQWATRO, nos ingénieurs s’efforcent de résoudre des problèmes de façon créative. »
En effet, l’ingénierie est un processus qui doit offrir des solutions à des problèmes concrets en faisant appel à des connaissances scientifiques parfois pointues et à des techniques de haut vol, mais éprouvées. « En dépit de cela, chaque étape du processus de conception technique doit faire appel à de la créativité, et nos ingénieurs sont déterminés à adopter une approche intrinsèquement créative », explique Christian Vézina.
Techniques mixtes
Les projets de stabilisation de berges peuvent mobiliser une panoplie de techniques. Par exemple, l’enrochement peut être utilisé pour stabiliser un talus ou une berge, mais chez QWATRO, on aime privilégier le « génie végétal », soit l’utilisation de végétaux qui renforcent les sols en place grâce à leur réseau racinaire.
Pour les projets de la rivière Saint-Maurice, QWATRO a mélangé les deux techniques.
« Il y a le côté dur, le côté rigide du génie civil, où l’on doit faire des clés d’enrochement, mettre de la
roche avec des techniques qui respectent les règles de l’art en génie civil, mais il y a aussi tout le côté écologique, avec l’utilisation de végétaux appropriés. L’intégration cohésive de l’aspect naturel à des ouvrages très structurés exige en amont que les ingénieurs soient très créatifs », soutient Christian Vézina.
« Être créatifs dans nos méthodes d’exécution est aussi essentiel, ajoute Vincent Beaudette. Par exemple, grâce à l’expérience des membres de notre équipe, nous avons gagné beaucoup de temps pour la stabilisation des berges de la SaintMaurice. Sur papier, les travaux devaient prendre six semaines et dans cette éventualité, il aurait fallu ajouter une deuxième équipe sur laquelle il aurait été difficile de compter en période de pénurie de main-d’œuvre. »
Grâce à des méthodes de construction éprouvées, mais originales, le contrat, qui exigeait des travaux terminés en quatre semaines, a été plus que respecté. « Nous avons conclu le tout en trois semaines, dit Vincent Beaudette. Sur le terrain, et en amont, nous avions un gestionnaire de projet créatif et une équipe expérimentée et rigoureuse. Et rien ne nous rend plus fiers que d’avoir livré la marchandise à l’entière satisfaction de notre client. ». n
De gauche à droite, quelques membres de l’équipe de QWATRO : Hubert Marcoux, tech., Karine Gailloux Bergeron, ing., Patrice Larocque, ing., Raphaël Tanguay, tech., Sébastien Doiron, dess. et Steve Maclure, ing.
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L’équipe de QWATRO s’efforce de trouver des solutions créatives pour la réalisation clés en main d’ouvrages hydriques.
INVESTIR OU NON DANS
d’eaux usées ainsi que la réduction du volume de rejets non traités et de dommages liés à l’augmentation des épisodes de pluies diluviennes sont autant de bénéfices à prévoir.
Au Québec, nous avons la chance de vivre sur un territoire contenant un véritable trésor naturel, soit 3 % des réserves mondiales d’eau douce. Comme tout grand privilège s’accompagne de grandes responsabilités, nous avons le devoir d’assurer une saine gestion de notre or bleu. C’est pourquoi, chez Réseau Environnement, nous croyons dur comme fer que nous ne pouvons nous résigner face au déficit de maintien d’actifs en infrastructures d’eau de 34 milliards de dollars qu’il reste à combler.
Une meilleure gestion de nos infrastructures d’eau est la seule garantie qu’un service de qualité, fiable et durable continuera d’être fourni à l’ensemble de la population québécoise, où qu’elle réside. Nous devons nous assurer de réaliser une gestion efficiente sur le plan de la ressource, des entretiens réguliers et, lorsque nécessaire, des réfections adéquates, pour ne pas aggraver une situation frisant déjà l’alarme par endroit. Parlez-en à plusieurs municipalités, pour qui la problématique de l’eau en est vite devenue une de développement économique. Il va sans dire que répartir les coûts de ces investissements dans le temps devient aussi une question d’équité entre les générations.
Un autre exemple de la vétusté de nos infrastructures est celui des eaux usées déversées par certaines municipalités dans notre géant fragile, le fleuve Saint-Laurent. Ces décisions ne sont pas prises en toute insouciance, au contraire. Lorsqu’une municipalité procède ainsi, c’est souvent qu’elle n’a pas d’autre choix. Dans bien des cas, les installations actuelles ne suffisent plus à gérer des quantités d’eaux usées toujours plus grandes. À force de négliger nos infrastructures en eau, on refile la facture aux contribuables, alors que les coûts immédiats se font sentir dans nos milieux naturels.
Si nous avions une seule chose à mettre en lumière en matière de gestion de l’eau, ce serait les résultats implacables de notre étude économique conduite en 2021 sous la direction d’un professeur des HEC, M. Justin Leroux 1 . Celle-ci conclut qu’investir dans la mise à niveau de nos infrastructures en eau serait non seulement bénéfique pour la sauvegarde de notre précieuse ressource, mais bel et bien rentable pour le Québec : chaque dollar investi en infrastructures d’eau pourrait rapporter plus de 1,72 $ à la société. L’analyse de sensibilité effectuée par notre équipe de chercheurs démontre par ailleurs la robustesse de ce rendement pour les infrastructures linéaires et ponctuelles d’eau potable, d’eaux usées comme d’eaux pluviales. Rattraper le déficit de maintien d’actifs et améliorer les infrastructures en eau apporterait de nombreux bénéfices. Tout d’abord, l’efficience des opérations associées aux infrastructures en eau serait améliorée. En effet, les investissements permettraient une réduction du nombre de réparations, de ruptures de services, de risques de bris et de pannes catastrophiques dues aux changements climatiques. L’amélioration de la qualité des rejets
1 Groupe AGÉCO. (2021).
sur investissement
2 Groupe AGÉCO. (2021). Estimation du retour sur investissement pour
les infrastructures en eau au
D’autres avantages liés à l’amélioration de la santé humaine sont également à considérer. On peut notamment penser à la réduction de la contamination de l’eau potable par des agents pathogènes, du nombre de contaminations par les débordements d’eaux usées ainsi que de la présence de perturbateurs endocriniens dans l’eau potable. L’accroissement des investissements prévoit une amélioration du traitement des eaux usées, et donc une diminution des impacts sur les écosystèmes en cas de débordement. On anticipe également une baisse de la charge en micropolluants des effluents de stations d’assainissement ainsi que de la charge en microplastiques. Les risques d’inondations reliés aux changements climatiques se verraient également réduits.
Les constats de cette étude illustrent toute la pertinence de notre vision pour une économie verte : des mesures intelligentes, basées sur des données probantes, contribuant à la fois à l’atteinte de nos objectifs environnementaux et climatiques et au développement durable de nos communautés. Nous avons prouvé la rentabilité de projets en économie verte au moyen d’investissements en infrastructures. C’est à nous, spécialistes du milieu environnemental, qu’il incombe de faire la démonstration et la pédagogie de ce potentiel dans tous les secteurs de notre économie. C’est ce que Réseau Environnement entend continuer à faire auprès des décideurs publics dans les mois à venir et lors d’Americana, où vous êtes invités à participer du 20 au 22 mars au Palais des congrès de Montréal. n
infrastructures en eau au Québec.
Mathieu Laneuville ing., M. Sc. A. Président-directeur général Réseau Environnement mlaneuville@reseau-environnement.com
Si nous avions une seule chose à mettre en lumière en matière de gestion de l’eau, ce serait les résultats implacables de notre étude économique conduite en 2021 sous la direction d’un professeur des HEC, M. Justin Leroux2
a lutte contre les changements climatiques est un défi important de notre siècle. Les effets de ceux-ci se font sentir dans de nombreux domaines; les municipalités et leurs infrastructures n’y échappent pas. Les municipalités québécoises doivent donc s’interroger sur les bonnes pratiques à instaurer, sans attendre, en matière de changements climatiques. Afin de répondre au mieux à ces enjeux, la notion de résilience vient s’intégrer à la gestion des infrastructures urbaines.
En gestion des actifs, la résilience suscite un grand intérêt, et des réflexions sont en cours dans le monde municipal québécois. Dans cette lignée, le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU) coordonne un projet en collaboration avec les firmes Brodeur-Frenette et Planifika sur l’élaboration d’un outil d’autoévaluation de la résilience destiné aux municipalités.
LA RÉSILIENCE, QU’EST-CE QUE C’EST ?
La résilience est la capacité à se remettre d’un choc et à revenir à un fonctionnement semblable à l’état initial. Le processus de résilience n’est pas figé ni unique. Cependant, on peut décrire certaines grandes étapes nécessaires à la mise en place d’une stratégie efficace : l’identification des
risques, la sensibilisation à ces risques, la prévention et l’adaptation, la réaction face à l’événement, ainsi que la récupération et la reconstruction. Toutes ces étapes permettent la mise en place d’une gestion et d’une planification stratégique dans le but de créer une stratégie de résilience climatique efficace.
LES ACTIFS EN EAU FACE AUX ALÉAS CLIMATIQUES
Les changements climatiques ont des répercussions importantes sur les infrastructures municipales, notamment sur les réseaux d’égout sanitaire et pluvial. En réalité, les effets des changements climatiques se font déjà ressentir au Québec. En effet, les inondations printanières ainsi que les précipitations annuelles abondantes sont de plus en plus nombreuses et tendent également à augmenter en intensité. De plus, de forts épisodes de chaleur provoquant des périodes de sécheresse deviennent, eux aussi, fréquents. La grande sollicitation des systèmes impose aux municipalités de trouver des solutions afin d’améliorer leur gestion des eaux.
Les conséquences des changements climatiques varient en fonction du positionnement géographique des municipalités. Celles qui sont situées aux bords des rivières sont plus lourdement affectées par les inondations. En outre, les crues printanières, causées par la fonte des neiges associée à des épisodes de pluie intense, accroissent leur vulnérabilité. Les petits bassins versants ne sont cependant pas en reste, car l’intensité des pluies tendant à augmenter, les futures crues seront amplifiées, provoquant une accentuation de la fragilité des municipalités environnantes.
Les tempêtes ne sont pas en reste. En effet, lors d’épisodes de vents violents, les municipalités peuvent être confrontées à des pannes d’électricité
Me Thibaud Daoust, nouvel associé chez Daigneault, avocats inc.
Le cabinet Daigneault, avocats inc. a le plaisir d’annoncer que Me Thibaud Daoust est maintenant associé du cabinet, fondé et dirigé par Me Robert Daigneault, Ad.E. biologiste et Adm.A.
Me Thibaud Daoust s’est joint au cabinet en 2018. Ses principaux dossiers touchent aux matières dangereuses, aux matières résiduelles non dangereuses, aux milieux humides et hydriques, aux émissions atmosphériques (incluant les GES et le SPEDE) ainsi qu’aux sols contaminés. Il termine des études supérieures spécialisées en environnement et développement durable. Il est également formateur au Centre de formation universitaire en environnement (CUFE) de l’Université de Sherbrooke.
Depuis plus de 20 ans, le cabinet Daigneault, avocats inc. offre des services juridiques en droit de l’environnement, des ressources et du territoire et dessert à travers le Québec une clientèle variée, principalement commerciale, industrielle et institutionnelle.
Anaïs Desmarest M. Ing.
Chargée de projet adjointe en gestion des actifs Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU) anais.desmarest@ceriu.qc.ca
RÉSILIENCE MUNICIPALE DES ACTIFS EN EAU
qui ont des conséquences graves sur les actifs en eau. Lors de ce type d’événement, la question de l’approvisionnement en eau devient une problématique urgente à traiter.
Les aléas des tempêtes, des fortes précipitations et de la sécheresse sont ceux retenus dans le projet du CERIU. Ils ont été définis comme étant les plus fréquents et les plus problématiques, et sont donc ceux auxquels les municipalités ont besoin de se préparer.
Ce projet a été a mis en place afin de répondre aux besoins des municipalités concernant la résilience de leurs actifs en eau.
Deux livrables sont attendus : un questionnaire permettant d’analyser la résilience municipale ainsi qu’un guide d’accompagnement pour l’élaboration d’une stratégie de résilience. Le but du questionnaire est d’identifier les faiblesses de même que d’évaluer les connaissances et les actions mises en place par la municipalité pour avoir une stratégie de résilience climatique. De son côté, le guide a pour objectif de faire comprendre les enjeux de la résilience et les manières de réussir à mettre en œuvre des actions en fonction des faiblesses.
LE PROJET DE RÉSILIENCE MUNICIPALE
DES ACTIFS EN EAU
Mis en œuvre par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) par l’intermédiaire du Programme de gestion des actifs municipaux (PGAM), administré par la FCM, et financé par le Gouvernement du Canada, le projet intitulé « Résilience systémique des actifs des municipalités au Québec dans un contexte de gestion d’eau » a pour objectif d’amener une réflexion stratégique sur les différents enjeux liés aux changements climatiques. Outre la sensibilisation aux changements climatiques, ce projet a pour but de faire prendre conscience aux municipalités du Québec des nouvelles problématiques liées aux changements climatiques qui auront des effets sur leur gestion d’actifs.
Petites et grandes municipalités ne sont pas égales face aux aléas climatiques. En effet, leurs moyens (tant financiers que matériels) diffèrent grandement. À travers le projet Résilience, le CERIU cherche à proposer des pistes de solution pour les municipalités de toutes les tailles. Afin de répondre au mieux à ces enjeux, le comité de travail est constitué de représentants de neuf municipalités allant de 1 359 habitants à 1,78 million d’habitants, comprenant les villes de Gatineau, Montréal, Saint-Jérôme et Terrebonne. La force du projet se trouve aussi dans la diversité des profils composant le comité de travail, qui permet de confronter les visions et les besoins afin de répondre à un maximum d’attentes.
Ce projet sera lancé en novembre 2023. Les outils présentés seront gratuits et disponibles sur le site du CERIU. Le projet fera l’objet d’une conférence au congrès INFRA, les 21 et 22 novembre 2022. n
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par son expertise de pointe en traitement des eaux ainsi que dans le domaine des bioénergies, au service des collectivités.
Le projet a pour but de faire prendre conscience aux municipalités du Québec des nouvelles problématiques liées aux changements climatiques qui auront des effets sur leur gestion d’actifs.
Utilisé par les autorités de la santé publique !
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De la prise d’échantillon à la prise de décision
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PRÉVENTION ET TRAITEMENT DES ODEURS
LES RÉSEAUX DE COLLECTE DES EAUX USÉES
Clément Cartier Ing., Ph. D. Représentant technique Brault Maxtech inc. clement.cartier@braultmaxtech.com Écrit en collaboration avec Marc-André Labelle
es égouts. Il n’y a pas de secret, les odeurs d’égout proviennent des conditions rencontrées dans les réseaux de collecte.
Divers composés peuvent générer des odeurs dans les eaux usées. Le sulfure d’hydrogène (H2S), reconnu par son odeur d’œufs pourris, vient en tête comme le principal responsable des odeurs en réseau. Les acides gras volatils, l’ammoniac et les mercaptans sont aussi reconnus pour leurs propriétés nauséabondes. Le sulfure est généré dans des conditions anaérobies dans le biofilm formé sur les parois des conduites d’égouts. Les bactéries sulfatoréductrices (BSR) y réduisent dans ces conditions les ions sulfate (SO4 2) en sulfures (H2S, HS , et S 2), qui diffusent ensuite du biofilm vers la phase liquide. Les composés odorants présents dans les eaux usées peuvent se volatiliser selon les conditions de pH, de turbulence et de température. C’est sous cette forme gazeuse qu’ils génèrent des odeurs nuisibles et créent un potentiel de carbonatation et de corrosion des conduites.
La solution la plus simple est souvent de traiter l’air vicié des puits de pompage avec un système éliminant les composés odorants, par exemple par adsorption dans une tour de charbon actif (TCA). Ces installations sont faciles à exploiter, fiables et peu coûteuses, et elles requièrent peu d’espace. Une bonne conception permet de réduire les odeurs sous les seuils de perception olfactifs. Ces systèmes traitent un large spectre de composés odorants, mais ciblent un seul site et ne règlent pas les problèmes de corrosion.
les problèmes d’odeurs à grande échelle
que les enjeux
il faut cibler
l’air, au lieu de traiter l’air en soi.
Pour cela, on ajoute des produits chimiques directement en phase liquide. Parmi les produits utilisés, on compte les bases, les sels métalliques, les nitrates, l’oxygène et des oxydants. Ces produits peuvent agir en faisant varier le pH, en inhibant l’activité biologique et en oxydant ou en précipitant des composés. Les principales méthodes de contrôle des odeurs rencontrées en pratique en réseau de collecte sont décrites ci-dessous.
= Superoxygénation. Cette méthode implique la dissolution d’oxygène pur dans les eaux usées pour oxyder les sulfures et maintenir des conditions aérobies inhibant l’activité des BSR. Typiquement, l’oxygène est injecté et dissous au moyen d’un cône spécial connecté sur une dérivation d’une portion des eaux pompées. En maintenant des conditions aérobies, ce traitement permet à la fois d’empêcher la formation de sulfures et d’oxyder ceux qui sont présents, éliminant ainsi les odeurs et la corrosion. Les avantages de la superoxygénation sont : (1) un résiduel préventif peut être maintenu ; (2) elle peut être appliquée en amont du problème d’odeur ; (3) ses coûts d’exploitation sont faibles par rapport aux produits chimiques à action comparable (5 à 10 % du
coût en nitrates) ; (4) elle n’entraîne aucun sous-produit nuisible dans l’eau ; et (5) il n’y a aucun produit chimique à manipuler. Ses inconvénients : (1) l’efficacité peut être limitée par la solubilité ; (2) le dégazage doit être contrôlé par une bonne conception ; (3) cette solution est moins adaptée aux égouts gravitaires ; et (4) le coût d’investissement est plus important que pour un système de dosage liquide. La superoxygénation est donc particulièrement recommandée pour les conduites de refoulement sous pression offrant un long temps de séjour.
= Ajout de nitrates. Des solutions de nitrates sont injectées dans les eaux usées pour maintenir des conditions anoxies qui préviennent la formation de sulfure en inhibant l’activité des BSR. Cette approche est similaire à l’oxygénation dans la prévention de conditions anaérobies propices au développement des BSR. L’ajout de nitrates offre les avantages suivants : (1) leur solubilité élevée permet des doses élevées d’équivalents d’oxygène ; (2) il ne nécessite pas de manipulation ou de stockage particulier ; et (3) les réactions ne forment pas de sous-produits. Ses inconvénients sont : (1) des coûts importants en produits chimiques et (2) l’augmentation de la charge en azote total des eaux usées.
= Ajustement du pH. Le pH des eaux usées est modifié pour éliminer le biofilm et pour transformer le H2S volatile en ions HS solubles. Le pH affecte la distribution en solution des trois espèces de sulfure — H2S, HS et S 2. Une augmentation du pH transforme le sulfure en des formes ioniques (HS et S 2) non volatiles. Par exemple, à un pH de 7,0, environ 50 % des sulfures sont présents sous forme de H2S, alors qu’à un pH de 8,5, seulement 3 % sont présents sous forme de H2S, d’où l’intérêt d’augmenter le pH. Pour ce faire, l’hydroxyde de magnésium (Mg[OH]2) et la soude caustique (NaOH) sont des produits couramment utilisés. L’odeur peut également être contrôlée par un dosage choc en augmentant subitement le pH des eaux usées à des valeurs très élevées pendant plus de 30 minutes, ce qui entraîne une dégradation du biofilm sur la paroi de l’égout. Ces traitements chocs sont efficaces pour une période de 3 à 14 jours. Les avantages et les inconvénients de l’ajustement du pH varient selon l’alcalinité de l’eau et des traitements subséquents, le coût en réactif étant considérable et sa gestion pouvant devenir complexe. Le traitement choc peut également créer des problèmes de dégradation des conduites et entraîner une variation nuisible du pH à l’usine d’épuration.
Dans tous les cas, le traitement en phase liquide nécessite au minimum une analyse coûts-efficacité qui comprend un examen des répercussions sur la station d’épuration. Enfin, une analyse plus globale est aussi de mise : l’ajout d’oxygène en réseau de collecte aura comme effet de réduire la production de méthane dans le réseau, diminuant les émissions de gaz à effet de serre, un autre enjeu de plus en plus chaud… n
CONTRÔLE DES ODEURS pour un bon voisinage
NOUVEAU RÉGIME D’AUTORISATION MUNICIPALE
HYDRIQUES ET
INONDABLES
de l’eau liés à certaines activités (ex. : installation d’élevage d’animaux, aire de compostage, forage de gaz naturel). Également, une obligation de faire rapport au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (ci-après le « Ministre ») est prévue tous les cinq ans et lors de la découverte de certaines concentrations de nitrates et de nitrites dans l’eau (art. 67 et 68).
LE RÉGIME D’AUTORISATION
a dernière année a été marquée par les niveaux particulièrement bas des nappes phréatiques qui approvisionnent en eau potable de nombreuses municipalités, notamment en Estrie, en Montérégie et dans les Laurentides. Pourtant, le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection1 (ci-après « RPEP ») avait justement été édicté afin de mieux protéger les sources d’approvisionnement en eau potable. Est-ce que ce règlement et le régime qui l’entoure donnent à l’État les moyens de réellement protéger les sources souterraines d’eau potable du Québec ? Pour répondre à cette question, nous ferons une synthèse des principaux aspects du régime entourant le RPEP.
CHAMP D’APPLICATION
Le chapitre III du RPEP établit des normes de base pour les installations de prélèvement d’eau souterraine qui desservent, à des fins de consommation humaine, au plus 20 personnes (ou au plus 80 personnes, dans le cas des campements industriels ou temporaires). Les prélèvements d’eau à d’autres fins, mais de moins de 75 000 litres, y sont également visés (art. 11).
Toute installation qui dépasse ces critères n’est pas visée par le RPEP et devra plutôt faire l’objet d’une autorisation en vertu de l’article 22(2) de la Loi sur la qualité de l’environnement2 (ci-après « LQE ») ou d’une exemption d’autorisation en vertu de l’article 173 du Règlement sur l’encadrement d’activitésenfonctiondeleurimpactsurl’environnement3 (ci-après « REAFIE »).
Certaines normes du chapitre VI du RPEP s’appliqueront tout de même à ces installations autorisées ou exemptées d’une autorisation.
LE CHAPITRE III DU RPEP
Les normes du RPEP visant les prélèvements d’eau souterraine à des fins de consommation humaine sont somme toute peu nombreuses. Elles portent sur différents éléments techniques, tels que :
= La limitation des interventions sur les rives et le littoral dans le cadre des travaux d’aménagement des installations (art. 13) ;
= Les distances séparatrices entre l’installation de prélèvement et divers autres aménagements (système de traitement des eaux usées, aire de compostage, installation d’élevage, etc.) (art. 17) ;
= La présence d’un couvercle résistant aux intempéries, aux contaminants, à la vermine et aux risques d’immersion (art. 18).
Ces normes servent deux objectifs premiers : préserver la qualité de l’eau potable des différentes sources de contamination locale et assurer la sécurité et la pérennité des installations de prélèvement d’eau souterraine.
LE CHAPITRE VI DU RPEP
Ce chapitre établit quelques normes que devront respecter les détenteurs d’une autorisation ou les installations exemptées d’une autorisation, en fonction de la catégorie du prélèvement effectué (art. 53 et suiv.).
Essentiellement, ce chapitre prévoit que des aires de protection immédiate, intermédiaire et éloignée doivent être maintenues autour des installations de prélèvement des eaux afin de les protéger des risques de contamination
Lorsqu’une autorisation ministérielle est requise pour l’aménagement d’une installation de prélèvement d’eau, certains renseignements doivent être fournis au Ministre, selon les articles 166 et suivants du REAFIE. Par exemple, il pourrait être nécessaire de fournir un rapport technique comportant une évaluation de la capacité de chacune des installations de prélèvement d’eau concernées à répondre aux besoins en eau identifiés et visant à démontrer le caractère raisonnable du prélèvement ainsi qu’une étude hydrogéologique (art. 168).
Pour toute nouvelle installation de prélèvement d’eau souterraine nécessitant une autorisation ministérielle préalable, le Ministre aura alors en main de nombreux renseignements lui permettant d’évaluer si ce nouveau prélèvement imposera une pression indue sur les nappes phréatiques. Malgré tous ces renseignements, un paramètre important reste difficile à évaluer au moment de l’analyse d’une demande d’autorisation : l’impact des changements climatiques sur les sources d’eau.
Il nous faut tenir compte du fait que la plupart des installations majeures de prélèvement d’eau sont déjà construites et font déjà l’objet d’une autorisation. Dans de tels cas, ces installations doivent renouveler leur autorisation tous les dix ans (art. 31.81 LQE). Par contre, lors d’un renouvellement, les renseignements devant être transmis au Ministre sont bien moindres, se limitant généralement à la mise à jour des renseignements initialement transmis (art. 33 et 365 REAFIE).
LES POUVOIRS DE CONTRÔLE
Dans le cadre du processus d’autorisation, il est prévu que le Ministre prenne sa décision en tenant notamment compte des droits d’utilisation d’autres personnes et municipalités et de la disponibilité des ressources en eau, autant pour les besoins actuels que pour les besoins futurs (art. 31.76 et 31.79 LQE). S’il constate que la demande d’autorisation ou de renouvellement peut porter atteinte aux droits d’utilisation d’autres personnes, il peut prescrire les moyens propres à prévenir, à limiter ou à corriger l’atteinte anticipée (art. 31.80 LQE). Le pouvoir de contrôle le plus notable accordé au Ministre est celui de refuser une autorisation ou le renouvellement d’une autorisation relative à un prélèvement d’eau ou même de modifier une autorisation émise « s’il est d’avis que ce refus sert l’intérêt public » (art. 31.79.1 LQE).
La LQE et ses règlements contiennent donc différents pouvoirs qui permettent au Ministre de contrôler, à travers le régime d’autorisation ministérielle, les prélèvements d’eau souterraine à des fins de consommation humaine pour en assurer la pérennité. Par contre, on peut anticiper des problématiques d’application dans les cas où l’intérêt public est utilisé comme critère ultime dans les décisions du Ministre. Par exemple, si le prélèvement demandé par une municipalité pour alimenter son système d’aqueduc met en péril l’approvisionnement d’une autre municipalité, laquelle de celles-ci bénéficie de l’intérêt public ? Le Ministre aura certes une gymnastique intellectuelle à exécuter afin d’expliquer, dans un tel cas, ce que constitue l’intérêt public. n
Me Thibaud Daoust Avocat associé, LL. B. Daigneault, avocats inc. thibaud.daoust@daigneaultinc.com