AUTOMNE 2019, vol. 15 no 3
Le magazine de l’eau au Québec
Petites municipalités,
GRANDS BESOINS Nordikeau sur le terrain
Convention de la poste-publications no 41122591
REPORTAGE EXCLUSIF
Les plus récentes nouvelles sur la gestion durable de l’eau et des infrastructures
10
Définir un plan de cybersécurité pour les infrastructures d’eau (partie 2)
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Penser à l’exploitation et à l’entretien dès la conception
www.magazinesource.cc
AUTOMNE 2019, vol. 15 no 3
Le magazine de l’eau au Québec
reportage 6
« Notre volonté, c’est vraiment de guider les municipalités dans toutes les phases et les facettes des métiers de l’eau. D’autant plus qu’il existe beaucoup de réglementation dans le domaine de l’eau et qu’il y en aura de plus en plus à l’avenir. » — Jean-François Bergeron
chroniques
SOMMAIRE
CON
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LES AMIS DE SOURCE
ONSS LES B T A T N C CO
10
ÉCONOMIE D’EAU POTABLE LES PLUS RÉCENTES NOUVELLES SUR LA GESTION DURABLE DE L’EAU ET DES INFRASTRUCTURES
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CYBERSÉCURITÉ DÉFINIR UN PLAN DE CYBERSÉCURITÉ POUR LES INFRASTRUCTURES D’EAU (PARTIE 2)
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EAUX USÉES LE TRAITEMENT DES BOUES : L’ÉPAISSISSEMENT (PARTIE 1)
16
ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ PENSER À L’EXPLOITATION ET À L’ENTRETIEN DÈS LA CONCEPTION
Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Coordonnatrice à la direction de l'édition Noémie Vallet Téléphone : 450 508-1515 nvallet@maya.cc Direction artistique MAYA.cc Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub)
Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.
Journaliste et rédacteur Guy Des Rochers
Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc
Chroniqueurs Cle ́ment Cartier Jean-Sébastien Grenier Mathieu Laneuville Éric Walker Photos de la page couverture et de l’entrevue Christian Landry, AIRCAM.ca, Sébastien Arbour d’Arbour Photo. Révision linguistique Émilie Pelletier
Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazinesource.cc www.magazinesource.cc Impression Carpe diem
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ÉDITORIAL
DES SERVICES INCONTOURNABLES POUR LES MUNICIPALITÉS
Les techniques de l’eau ont grandement évolué ces dernières années au Québec, et cela a engendré plus d’obligations pour les municipalités qui les gèrent. Dans les faits, il est de nos jours impossible de s’improviser opérateur d’infrastructures de traitement d’eau potable ou d’eaux usées.
es municipalités sont responsables de la gestion des services d’eau et elles ont des obligations en vertu de la réglementation, d’autant plus que la nouvelle Stratégie d’économie d’eau potable a haussé de quelques crans ses exigences », révèle Jean-François Bergeron, président de Nordikeau. Selon lui, le principal avantage de sa firme est d’offrir un service professionnel clé en main pour accompagner ses clients dans les différentes facettes de la gestion de l’eau. « Nous estimons que nos services sont incontournables pour les municipalités, lesquelles ont le devoir de démontrer qu’elles sont de bons gestionnaires pour avoir accès, entre autres, aux subventions pour le remplacement et le renouvellement des infrastructures. »
«L
André Dumouchel adumouchel@maya.cc
Si les obligations et les devoirs des municipalités se sont complexifiés en vertu de réglementations plus exigeantes, force est d’admettre que la connaissance et les techniques de l’eau ont également fait un bond en avant au cours des dernières années. Cette évolution a aussi conduit les municipalités à être de plus en plus conscientes des actifs importants liés au domaine de l’eau. Ces actifs ne prennent pas de valeur, se dégradent, et il faut éventuellement les renouveler. C’est pourquoi il faut prioritairement prendre soin des infrastructures en plus de bien les exploiter afin que leur durée de vie soit maximale, d’autant qu’elles coûtent très cher. Pour une entreprise comme Nordikeau, dont la gamme très large de services va de l’intervention d’urgence (contamination, bris, etc.) à l’accompagnement dans les activités quotidiennes, la menace que représentent les changements climatiques devrait aussi pousser les municipalités à plus de vigilance. En effet, on voit de plus en plus d’épisodes de grande intensité en ce qui concerne les pluies, les débordements des eaux usées et les inondations qui contaminent les puits privés. Les municipalités doivent maintenir la capacité maximale des ouvrages pour faire face à ces épisodes violents. On peut aussi prétendre que, de plus en plus, ces interventions d’urgence seront très exigeantes pour les municipalités dont les ressources techniques sont souvent inadéquates.
Toutefois, une grave pénurie de main-d’œuvre sévit actuellement au Québec, et le secteur des techniques de l’eau est particulièrement touché par cette crise. « Cela fait au moins dix ans que l’on en parle aux décideurs gouvernementaux. Et ils sont encore là à tergiverser... Ce n’est pas comme si on n’avait pas vu venir le coup », affirme de son côté Dominique Dodier, directrice générale d’EnviroCompétences. Pour Nordikeau, il s’agit d’un véritable défi. « L’entreprise a connu une croissance continue depuis 25 ans, raconte Jean-François Bergeron. Nous avons acquis d’autres entreprises dans le but d’élargir notre offre. Nous avons doublé notre volume d’affaires au cours des cinq dernières années. Nous comptons plus de 130 employés, et la majorité de nos opérateurs, de nos techniciens et de notre personnel aux diagnostics sont sur la route, répartis sur l’ensemble du territoire québécois. » Pourtant, et ce n’est pas une question de volonté, Nordikeau voit sa vitesse de croissance réduite par la grave pénurie de main-d’œuvre sévissant actuellement au Québec. Pour offrir aux citoyens une eau potable de qualité, il est nécessaire d’axer les pratiques sur la science et des technologies de pointe, d’autant plus que des réglementations gouvernementales de plus en plus sévères obligent les municipalités à « performer ». Cependant, afin de pouvoir y arriver, ça prend des gens formés et compétents. Et pour les trouver, il faut d’abord intéresser la relève. Le problème reste entier. n
En conséquence, la demande pour les services offerts aux municipalités et aux sites miniers par ce type de firme est effectivement en forte augmentation.
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REPORTAGE
Petites municipalités,
grands besoins Nordikeau sur le terrain
Photo : AIRCAM.ca
Par Guy Des Rochers
Quand la ville de Dégelis a officiellement inauguré son usine de traitement d’eau potable et ses composantes, le 23 janvier 2013, cette charmante municipalité du Témiscouata s’est retrouvée avec des installations modernes et automatisées offrant l’assurance d’un contrôle élevé de la qualité. La mise aux normes de ces installations de production d’eau potable permettait donc d’obtenir une eau limpide et sécuritaire, à la condition d’exploiter correctement ces nouvelles infrastructures… « Tout ce qui est traitement et approvisionnement en eau est un enjeu majeur pour la municipalité, déclare Sébastien Bourgault, qui en est à sa troisième année comme directeur général et greffier de cette municipalité de 2900 habitants. Plus de 60 % de notre population est desservie par notre réseau et le principal défi consiste à conserver une très bonne qualité d’eau à moindre coût. Aussi, dès l’ouverture de la nouvelle usine, comme il nous fallait quelqu’un en permanence sur les lieux, nous avons retenu les services de Nordikeau. » Grâce à cette approche, M. Bourgault calcule que la municipalité a fait des économies importantes : « Si nous avions voulu prendre en charge la gestion de l’usine et du réseau, il nous aurait fallu au minimum trois employés certifiés comme opérateurs, ajoute-t-il. Comme les opérateurs de Nordikeau doivent renouveler leurs attestations aux cinq ans, cela nous permet de compter sur du personnel qualifié en tout temps. Et d’avoir l’esprit en paix sur le plan de la conformité : Nordikeau doit répondre
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aux normes gouvernementales et livrer la marchandise. » M. Bourgault souligne qu’avant la construction de l’usine, c’était la municipalité qui s’occupait de ces activités. « Nous ne reviendrions pas en arrière, précise-t-il. Certes, nous payons une entreprise pour qu’elle fasse le travail, mais de notre côté, nous n’avons pas à offrir des avantages sociaux à des employés permanents, ce qui constitue une réelle économie. De plus, nous pouvons compter sur la vaste expérience de Nordikeau, laquelle est confrontée à des expériences semblables au sein de plusieurs municipalités. Et c’est sans compter qu’il existe une très bonne collaboration entre nos employés municipaux et l’équipe de Nordikeau. »
Nordikeau a la pleine confiance de Sainte-Béatrix À Sainte-Béatrix, dans la région de Lanaudière, Gérard Cossette, directeur général et secrétairetrésorier par intérim, croit que les petites municipalités n’ont pas vraiment le choix d’utiliser les services professionnels d’une entreprise. « Pour tout ce qui touche les questions de l’eau, une petite municipalité n’a généralement pas les ressources, voire l’expertise,
sur place, admet-il. C’est non seulement une question de coûts, mais c’est également dû au nombre minime d’employés que peuvent embaucher les petites municipalités. Nordikeau est spécialisée dans toutes les opérations liées à l’eau. En plus, ses opérateurs vont partout en province, ce qui leur confère une riche expérience des problèmes concernant la gestion de l’eau — et de leurs solutions. » Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’entreprise a la pleine confiance de M. Cossette : « Ça fait une vingtaine d’années que j’ai recours aux services de Nordikeau, d’abord avec la municipalité de Manseau, ensuite celle de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, et maintenant à Sainte-Béatrix, ajoute-t-il. À Manseau, nous éprouvions des problèmes avec l’eau potable à l’époque, entre autres à cause des algues, et même pour nous apprendre à bien nettoyer notre réservoir d’eau, Nordikeau était à nos côtés. » « Cette entreprise nous offre des services non seulement pour l’eau potable, mais aussi pour les eaux usées. Actuellement, nous en sommes à vider les étangs aérés. Il est important de prendre les bonnes mesures des boues, de vider correctement les étangs, de bien faire la caractérisation des boues et de trouver des endroits où s’en départir. »
REPORTAGE « Nordikeau est présente dans les petites, les grandes et les moyennes municipalités, mais les enjeux de la nouvelle Stratégie constituent de réels défis pour les petites en particulier. Les aspects réglementaires, politiques et stratégiques demeurent les mêmes, peu importe la taille. » Jean-François Bergeron, président de Nordikeau
NORDIKEAU : UNE SOLUTION AUX DÉFIS DE LA NOUVELLE STRATÉGIE Dans un contexte devenu particulièrement exigeant pour les petites municipalités, le président de Nordikeau, Jean-François Bergeron, croit que les entreprises comme la sienne peuvent devenir leurs alliées dans la gestion de l’eau, en accord avec la nouvelle Stratégie d’économie d’eau potable 2019-2025. Rappelons qu’en vertu de cette récente mouture de la Stratégie, plusieurs mesures nouvelles ont été décrétées afin que les municipalités s’engagent à « la réduction de 20 % de la quantité d’eau distribuée par personne par rapport à l’année 2015, [à] l’atteinte d’un niveau de fuites modéré selon l’indice de l’International Water Association et [à] l’augmentation progressive des investissements nécessaires pour réaliser le maintien d’actifs de façon pérenne tout en éliminant graduellement le déficit d’entretien1». Ainsi, toutes les municipalités ont maintenant des devoirs et des engagements nouveaux, et sans aucun doute exigeants. « Nordikeau est présente dans les petites, les grandes et les moyennes municipalités, mais les enjeux de la nouvelle Stratégie constituent de réels défis pour les petites en particulier, explique JeanFrançois Bergeron. Les aspects réglementaires, politiques et stratégiques demeurent les mêmes, peu importe la taille. Nous accompagnons toutes les municipalités dans cette nouvelle perspective de la 1
Stratégie, mais une grande partie de notre offre de services s’adresse aux petites municipalités. Il ne faut pas oublier que les exigences de la Stratégie ont augmenté et que, même si les petites municipalités sont limitées sur le plan des ressources, elles n’en ont pas moins des obligations. »
soit le directeur général ou les opérateurs, pour indiquer la route à suivre. Lorsqu’il existe une grande rotation dans le personnel, on prend évidemment un peu de retard sur la technologie et conséquemment, ces petites municipalités ne sont pas toujours à jour dans leurs pratiques. »
La maîtrise de ses données
M. Thévenard résume donc en une phrase le principal défi des petites municipalités : avoir la bonne donnée et bien la comprendre, avec les enjeux que cela implique. « Mon travail le plus difficile, et le plus intéressant aussi, c’est d’accompagner la municipalité à la hauteur de son niveau de compréhension pour l’aider à faire de bons choix pour l’implication financière qu’elle peut y mettre. En d’autres mots, c’est de bien comprendre ce que chaque municipalité est capable de prendre en charge, en fonction de la nouvelle Stratégie, afin qu’elle en arrive à déléguer des parties ou la totalité des tâches à notre firme, qui le fera pour elle. »
Didier Thévenard est chargé de projets, division des services techniques, chez Nordikeau. La réalité des petites municipalités, il la vit quotidiennement sur le terrain : « La nouvelle Stratégie s’inscrit dans la continuité de la précédente et le principal défi des petites municipalités, c’est la connaissance et la maîtrise de leurs propres données, explique-t-il. Mais les municipalités peuvent avoir des difficultés à s’engager sur des données qu’elles comprennent plus ou moins, car l’un des problèmes récurrents qui surviennent chez elles, c’est le roulement du personnel, surtout des gestionnaires. Souvent, on a recours à la mémoire de ces personnes, que ce
MAMH. (2019). Stratégie québécoise d’économie d’eau potable : horizon 2019-2025, p. X. Consulté en ligne à : https://www.mamh.gouv.qc.ca/fileadmin/publications/grands_dossiers/strategie_eau/strategie_eau_potable.pdf
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REPORTAGE Des interventions diversifiées « Notre volonté, c’est vraiment de guider les municipalités dans toutes les phases et les facettes des métiers de l’eau, ajoute Jean-François Bergeron. D’autant plus qu’il existe beaucoup de réglementation dans le domaine de l’eau et qu’il y en aura de plus en plus à l’avenir. On a beau produire la meilleure eau qui soit, de l’eau, ça ne s’améliore jamais dans un réseau d’aqueduc. L’eau se dégrade. Pourquoi ? Entre autres, parce qu’elle contient des oxydants qui continuent de réagir le long de son parcours, ce qui exige des interventions régulières ou ponctuelles des municipalités qui en ont la responsabilité. »
M. Bergeron est conscient que Nordikeau n’est pas la seule entreprise du genre au Québec. « Cependant, ce qui nous distingue, c’est que nous ratissons large et que nos interventions peuvent être très diversifiées, précise-t-il. Grâce à nos techniques d’auscultation, nous participons à l’élaboration des plans d’intervention afin de mieux connaître l’état des infrastructures d’une municipalité. Ces diagnostics sont réalisés en amont des projets d’ingénierie et des travaux de réfection et conduisent aux nombreux chantiers de construction que nous voyons actuellement. Nous effectuons aussi de l’accompagnement pour les opérations quotidiennes, tout en offrant également des services techniques plus ponctuels et d’autres plus saisonniers, comme
la mesure d’accumulation des boues dans les stations d’épuration. » Experte dans la validation de la précision des équipements de mesure et dans l’accompagnement pour la réalisation des bilans exigés par la nouvelle mouture de la Stratégie, Nordikeau collabore étroitement avec ses clients pour les aider à respecter les objectifs de la Stratégie d’économie d’eau potable.
L’ENJEU PRINCIPAL DE NORDIKEAU POUR SES 25 ANS : « ATTIRER DE NOUVEAUX TALENTS POUR SOUTENIR NOTRE CROISSANCE » – Jean-François Bergeron
Après avoir traversé de long en large l’immeuble rénové et agrandi du siège social de Nordikeau à Joliette, tout en saluant les travailleurs sur place, nous sommes arrivés dans un vaste garage, lequel a suscité l’étonnement, car il était entièrement vide. « Il ne nous reste qu’une journée pour finir le grand ménage, car demain, c’est ici que se tiendra une grosse fête, avec tous les employés et même un orchestre! » Cette fête fait partie d’une série de festivités qui se tiennent en 2019 afin de souligner les 25 ans de Nordikeau. Créée en octobre 1994, cette entreprise dont Jean-François Bergeron est le président a conservé un bel esprit de famille, bien qu’elle emploie plus de
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130 personnes. « Fêter ses 25 ans, c’est parce qu’il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va », déclare le président. L’approche humaine de M. Bergeron est sans doute la cause de cette atmosphère : dans son entreprise, il est clair qu’on évite les rapports d’autorité à l’ancienne. « Les gens avec qui nous travaillons, ce sont des collaborateurs, confie-t-il. Nordikeau est partie de zéro et s’est bâtie comme une famille, même si elle est devenue grande aujourd’hui. Nous essayons de préserver au maximum ces rapports empreints d’humanité. C’est quelque chose qui nous tient à cœur et nous croyons essentiel de conserver l’échelle humaine dans tout. Et même si l’entreprise doublait sa croissance, c’est absolument possible de préserver cette échelle humaine. Nos collaborateurs recherchent aussi cela et je crois qu’ils estiment cette approche. Et dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre, criante dans notre domaine, il faut offrir ce petit supplément d’âme… »
REPORTAGE La pénurie de main-d’œuvre : un enjeu majeur Actuellement, le plus gros problème auquel fait face Nordikeau est en effet la pénurie de main-d’œuvre : « Oui, c’est l’enjeu principal chez nous en ce moment, attirer de nouveaux talents avant même de rechercher de nouveaux clients », affirme Jean-François Bergeron. Dans les faits, Nordikeau est aux prises avec une équation en apparence facile à résoudre, mais qui donne quelques maux de tête. « La nouvelle Stratégie d’économie d’eau potable impose aux municipalités des obligations nouvelles, lesquelles les astreignent à avoir de plus en plus recours à des services spécialisés, ce qu’offre Nordikeau. Forcément, la situation actuelle limite la croissance de l’entreprise, explique M. Bergeron. Nous ne vendons pas des équipements, mais des services, et ça prend des employés pour exécuter les mandats qui nous sont confiés. Les employés sont à la base de notre croissance. Ce n’est pas tout d’aller chercher des mandats : il faut les honorer, livrer la marchandise, et un plus grand nombre de contrats nécessite forcément plus d’employés. Beaucoup, beaucoup d’énergie est mise là-dedans. »
dans ce recrutement. Il faut savoir que le Québec et la France ont déjà établi les équivalences concernant les techniciens en eau. Donc un technicien en eau français pourra travailler dès qu’il mettra les pieds au Québec. C’est un atout important. En revanche, il y a des délais… De trois à six mois avant de recevoir nos travailleurs d’outre-mer. Nous n’avons pas le choix de nous tourner vers cette solution, puisque la demande pour ces emplois est en croissance. » C’est d’autant plus le cas qu’il ne se forme pas assez d’étudiants dans ce domaine au Québec. Pourtant, ce sont quelque 700 postes qui seront à combler au cours des cinq prochaines années.
Face à cet important problème, Nordikeau a choisi de faire preuve d’initiative. « Il s’agit pour nous d’un enjeu majeur. Vous voyez, à la fin septembre, je suis allé faire du recrutement en France, faire la tournée des écoles là-bas. Il y a quand même 50 écoles en France qui forment des techniciens en eau. Nous avons un partenaire, l’Office international de l’eau, à Limoges, qui nous aide
UNE CRISE DE L’EMPLOI AUX CONSÉQUENCES POTENTIELLEMENT CATASTROPHIQUES « Au Québec, nous vivons déjà une crise de l’emploi, et elle est majeure dans le secteur des techniques de l’eau. Pourtant, ça doit faire une dizaine d’années que nous, chez EnviroCompétences, nous en parlons aux décideurs. Ce n’est pas comme si nous n’avions pas vu venir le coup… » Avec cette passion qui la caractérise, Dominique Dodier, directrice générale d’EnviroCompétences, en a long à dire sur la pénurie de main-d’œuvre qui sévit en particulier dans le secteur de l’eau. « Il faut se rappeler que ce sont des métiers directement liés à la santé publique. Un manque de personnel compétent dans ce domaine pourrait se traduire par une situation catastrophique pour les citoyens. C’est tout aussi grave que la pénurie d’infirmiers et d’infirmières. » Ce déséquilibre important entre l’offre et la demande dans les métiers de l’eau s’exprime dès l’école : « Dans le grand Montréal, il y a le cégep Saint-Laurent et le Centre de formation professionnelle Paul-Gérin-Lajoie, à VaudreuilDorion, qui offrent des formations. Après cela, il faut aller à Shawinigan, à Jonquière, à Rivièredu-Loup, en Outaouais… Il n’y a pas beaucoup d’écoles qui enseignent les fonctions d’opérateur en eau potable et il n’y a pas beaucoup d’inscriptions non plus », explique Dominique Dodier. Celle-ci évoque une rencontre, tenue le
24 septembre dernier et réunissant 16 entreprises du domaine de l’eau, dont Nordikeau, durant laquelle cette question a été débattue.
Aller à l’international « Ces entreprises sont toutes désespérées et elles vont maintenant recruter à l’international, en France précisément. Il existe entre ce pays et le Québec une sorte de couloir préautorisé pour les opérateurs en eau potable, une reconnaissance des diplômes et des équivalences. Pour pouvoir être opérateur en eau potable, cela prend une certification, laquelle est gérée par la Direction des métiers réglementés d’Emploi-Québec. » Mme Dodier souligne que les techniques de l’eau ne sont pas assez populaires auprès des étudiants. « Les salaires sont très bons, mais ce sont des métiers lourds, avec beaucoup de responsabilités, dont celles concernant la santé publique. Et certains emplois ont des quarts de travail de soir, de fin de semaine, à Noël, etc. Une usine d’eau potable, c’est ouvert 24 heures sur 24, sept jours par
semaine, toute l’année. Ce sont aussi des métiers complexes : il y a de l’hydraulique, de la mécanique, du laboratoire, des technologies de l’information, la connaissance des systèmes automatisés, bref, cela exige de la polyvalence et des compétences variées. » Pour que plus d’étudiants s’inscrivent dans les cohortes des écoles de l’eau, quelques solutions existent, selon Mme Dodier. « Premièrement, nous allons élaborer un plan d’action promotionnel, projet qui a découlé de la rencontre de septembre. Ensuite, EnviroCompétences créera des outils pour faire la promotion de ces métiers dans les écoles secondaires, auprès des conseillers en orientation. Finalement, en 2020, nous participerons à Pollutec, à Lyon, qui est une grande exposition internationale en environnement. EnviroCompétences y sera pour faire du recrutement et créer de l’attractivité autour du travail de l’eau au Québec, afin que les Français qui ont ce profil aient envie de venir travailler chez nous. » n
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LES PLUS RÉCENTES NOUVELLES SUR LA GESTION DURABLE DE L’EAU ET DES INFRASTRUCTURES
ÉCONOMIE D'EAU POTABLE
Mathieu Laneuville Ingénieur Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire mathieu.laneuville@mamot.gouv.qc.ca
ont respectivement proscrit l’installation d’urinoirs à réservoir de chasse automatique et les systèmes de climatisation ou de refroidissement à l’eau potable sans boucle de recirculation. On prévoit aussi limiter le débit des toilettes, des pommeaux de douche et des robinets de lavabo lors de la prochaine révision du Code de construction en 2020. = LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION ET
elon le Rapport annuel de l’usage de l’eau potable 2017 1 de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, publié en août dernier, la quantité d’eau distribuée par personne par jour au Québec a diminué de 32 % par rapport à 2001. De plus, on note une réduction prononcée (d’environ 8 %) de l’eau distribuée par personne par jour de 2015 à 2017. Enfin, les pertes d’eau potentielles sont passées de 28 m³/d/km à 24 m³/d/km de 2011 à 2017. Ces gains encourageants, qui sont les fruits des efforts considérables déployés par les municipalités de toutes tailles, ont ainsi posé les bases de la poursuite de la Stratégie pour l’horizon 20192025 2, laquelle a été développée et qui est portée par l’ensemble des partenaires municipaux, interministériels et techniques. Cette nouvelle Stratégie, lancée le 22 mars dernier par la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation Andrée Laforest, en collaboration avec les partenaires, prône cinq actions portant sur la gestion durable de l’eau et des infrastructures, accompagnées des plus récentes données.
S
D’ÉDUCATION AINSI QUE L’APPLICATION DE LA RÉGLEMENTATION MUNICIPALE POUR UNE UTILISATION EFFICACE DE L’EAU POTABLE Plus de 5 000 trousses pédagogiques visant à sensibiliser les élèves de 5e et 6e années du primaire à l’économie d’eau potable ont été distribuées dans le cadre du programme éducatif Fantastiko, qui sera d’ailleurs bonifié dans les prochains mois. En parallèle, 71 % des municipalités appliquent la réglementation pour une utilisation efficace de l’eau potable par un système de sensibilisation, d’avertissement et d’infraction. Par ailleurs, la campagne de sensibilisation Mon empreinte bleue, lancée en juillet dernier, cible les comportements quotidiens à l’intérieur de la maison qui nécessitent directement l’usage de l’eau potable et qui peuvent engendrer du gaspillage. La consommation d’eau par personne à l’intérieur de la maison est estimée approximativement au moyen d’un court quiz interactif 4 qui a pour objectif de susciter une prise de conscience individuelle. = LE DÉVELOPPEMENT DES CONNAISSANCES
= LE CONTRÔLE ACTIF DES FUITES
Des campagnes de recherche de fuites ont été réalisées sur 90 % de la longueur des réseaux de distribution d’eau potable en 2017, et plus de 55 000 fuites ont été réparées depuis 2012. D’ici trois ans, on prévoit augmenter la recherche de fuites ainsi que la rapidité de réparation de celles-ci dans les réseaux ayant un niveau de fuites élevé. Pour ce faire, à partir de 2021, on mettra en place des secteurs de régulation de pression dans les réseaux où les niveaux de fuites et de pression demeurent élevés. = LES INVESTISSEMENTS POUR LA RÉHABILITATION
ET LE REMPLACEMENT DE CONDUITES D’EAU POTABLE EN MAUVAIS OU TRÈS MAUVAIS ÉTAT Le parc d’infrastructures d’eau est vieillissant. Selon le rapport 2018 du Portrait des infrastructures en eau des municipalités du Québec réalisé par le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines 3, le déficit d’entretien des infrastructures d’eau et de voirie, qui correspond aux infrastructures en mauvais ou très mauvais état, se situe à 39,5 G$. C’est pourquoi il est important que les municipalités maintiennent leurs efforts d’entretien et d’investissements afin de réduire les déficits de maintien d’actifs et les risques de défaillance liés à l’âge de leurs infrastructures d’eau. Ces investissements sont nécessaires pour assurer la pérennité des services municipaux d’eau offerts directement aux citoyens. Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), quant à lui, maintiendra une aide financière substantielle au cours des dix prochaines années pour soutenir la concrétisation de travaux prioritaires visant la réfection et la mise aux normes d’infrastructures municipales d’eau. = L’INTERDICTION D’INSTALLER CERTAINS ÉQUIPEMENTS SURCONSOMMANT L’EAU Les dernières révisions du Code de construction de 2015 et de 2017
1
Selon les plans d’action des municipalités, plus de 90 % des immeubles non résidentiels seront équipés de compteurs d’eau afin d’outiller autant les propriétaires que les municipalités pour une saine gestion de l’utilisation de l’eau potable. De plus, la Stratégie 2019-2025 comprend des outils plus complets permettant de dresser un meilleur portrait de l’utilisation de l’eau potable et du coût des services d’eau. D’ailleurs, l’une des plus importantes acquisitions de connaissances qui auront lieu dans les prochaines années portera sur l’estimation des besoins d’investissements et des sources de financement des infrastructures d’eau municipales sur un horizon de dix ans. Aussi, grâce à l’utilisation du logiciel d’audit de l’eau de l’American Water Works Association (AWWA), à la validation de niveau 1 de ces audits et aux objectifs de réduction des pertes d’eau spécifiques à chaque réseau de distribution, le Québec fait maintenant partie des trois provinces ou États nord-américains ayant une politique de premier niveau pour suivre et réduire les pertes d’eau des réseaux de distribution 5. ACCOMPAGNEMENT POUR LA GESTION DURABLE DE L’EAU ET DES INFRASTRUCTURES Pour accompagner les municipalités, notamment celles de plus petite taille, dans la mise en œuvre de la Stratégie 2019-2025, le MAMH a réalisé une tournée régionale de formation en collaboration avec les partenaires au printemps dernier. Cette tournée a permis de rejoindre plus de 1 500 représentants municipaux à travers le Québec. Les échanges ont permis de consolider les liens entre les représentants municipaux et le Ministère sur la vision et les nouveaux outils de la Stratégie. Par ailleurs, l’équipe de soutien technique de la Stratégie est disponible en tout temps pour accompagner les municipalités et répondre à leurs questions. La poursuite de la Stratégie permettra donc aux municipalités d’acquérir de meilleures connaissances sur leurs actifs et ainsi de prendre des décisions éclairées vers une saine gestion de l’eau potable. n
MAMH. (2019). Rapport annuel de l’usage de l’eau potable 2017. Consulté en ligne à : https://www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/strategie/cartographie-et-rapports-annuels 2
MAMH. (2019). À propos de la stratégie. Consulté en ligne à : https://www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/strategie/a-propos-de-la-strategie/ 3 CERIU. (2018). Portrait des infrastructures en eau des municipalités du Québec. Consulté en ligne à : https://ceriu.qc.ca/bibliotheque/rapport-2018-du-portrait-infrastructures-eau-municipalites-du-quebec-piemq 4
10
MAMH. (s.d.) Quiz. Consulté en ligne à : https://www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/campagne-mon-empreinte-bleue/quiz/ 5
MAMH. (2019). Stratégie québécoise d’économie d’eau potable : horizon 2019-2025. Annexe II. Consulté en ligne à : https://www.mamh.gouv.qc.ca/fileadmin/publications/grands_dossiers/strategie_eau/strategie_eau_potable.pdf
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DÉFINIR UN PLAN DE CYBERSÉCURITÉ POUR LES INFRASTRUCTURES D’EAU (PARTIE 2)
CYBERSÉCURITÉ
Éric Walker IngÊnieur Automatisation Service de la gestion de l’eau Ville de Laval e.walker@laval.ca
our faire suite à mon article prÊcÊdent, voici les cinq derniers ÊlÊments à considÊrer pour un plan efficace en cybersÊcuritÊ, selon l’Environmental Protection Agency (le ministère de l’environnement amÊricain).
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6. ÊTRE INFORMÉ DES VULNÉRABILITÉS ET FAIRE LES CORRECTIFS ET LES MISES À JOUR NÉCESSAIRES. La plupart des fournisseurs travaillent avec diligence pour dÊvelopper des correctifs aux vulnÊrabilitÊs identifiÊes. Cependant, même après la publication des correctifs et des mises à jour nÊcessaires, de nombreux systèmes restent vulnÊrables, car les entreprises les ignorent ou choisissent de ne pas les installer. Pourtant, des correctifs efficaces peuvent empêcher une grande partie de ces failles, puisque les dix principales cybervulnÊrabilitÊs connues reprÊsentent 85 % des attaques menÊes avec succès (p. ex. : failles Windows, automates programmables, SCADA). 7. APPLIQUER DES STRATÉGIES POUR LA SÉCURITÉ DES PÉRIPHÉRIQUES MOBILES. La multiplication des ordinateurs portables, des tablettes et des tÊlÊphones intelligents en milieu de travail pose d’importants problèmes de sÊcuritÊ. La nature mobile de ces appareils implique qu’ils sont potentiellement exposÊs à des applications et à des rÊseaux externes compromis, ainsi qu’à des acteurs malveillants. La tendance croissante des organisations à permettre à leurs employÊs d’utiliser leurs appareils Êlectroniques personnels à des fins
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professionnelles, appelÊe le phÊnomène  Apportez votre appareil  (BYOD ou Bring your own device), est un autre facteur qui contribue à cette problÊmatique. Les appareils doivent Êgalement être protÊgÊs par un mot de passe pour que seuls les utilisateurs autorisÊs puissent s’y connecter. De plus, l’utilisation des clÊs USB dans un environnement de contrôle doit être interdite ou limitÊe à des clÊs USB autorisÊes. Il est important d’Êtablir une procÊdure sÊcuritaire d’Êchange de fichiers entre un environnement de bureautique (p. ex. : les courriels) et un environnement plus critique, comme celui de la gestion de l’eau. 8. FORMER LES EMPLOYÉS, LES GESTIONNAIRES ET LES ENTREPRENEURS EN CYBERSÉCURITÉ. Pour les secteurs d’infrastructures critiques tels que le secteur de l’eau potable et des eaux usÊes, la cybersÊcuritÊ est extrêmement importante, car ces systèmes sont de plus en plus ciblÊs. Lorsque les employÊs ne sont pas impliquÊs dans la cybersÊcuritÊ de leur organisation, non seulement les vulnÊrabilitÊs et les menaces peuvent passer inaperçues, mais les employÊs eux-mêmes peuvent devenir des vecteurs à travers lesquels des attaques sont exÊcutÊes. Par consÊquent, les employÊs doivent recevoir une formation initiale et continue sur la cybersÊcuritÊ, ce qui contribuera à maintenir la sÊcuritÊ de l’ensemble de l’organisation. Bien que la cybersÊcuritÊ soit un domaine en expansion, certains sujets doivent faire l’objet d’une sensibilisation gÊnÊrale. L’ingÊnierie sociale est un de ces sujets importants, puisqu’elle continue d’être un moyen populaire pour les cybercriminels d’agir auprès d’employÊs peu mÊfiants. Ces mÊthodes impliquent des courriels (hameçonnage ou  phishing ), des appels tÊlÊphoniques ou d’autres types d’interactions personnelles au cours desquelles des acteurs malveillants tentent de soutirer aux employÊs des informations personnelles ou professionnelles sensibles, comme des mots de passe ou des dÊtails sur l’infrastructure technologique. Par ailleurs, ces acteurs peuvent Êgalement tenter d’obliger les employÊs à exÊcuter des actions prÊcises, telles que payer des services prÊsumÊs,
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DÉFINIR UN PLAN DE CYBERSÉCURITÉ POUR LES INFRASTRUCTURES D’EAU (PARTIE 2) télécharger des pièces jointes infectées ou visiter des sites Web malveillants. Les courriers électroniques non sollicités, les appels téléphoniques et toute autre communication provenant d’expéditeurs inconnus doivent être considérés avec une prudence particulière. 9. IMPLIQUER LES RESPONSABLES DES SERVICES PUBLICS DANS LA CYBERSÉCURITÉ. En dépit de la prolifération continue des cybermenaces et des effets considérables que peuvent avoir les cyberattaques, les dirigeants d’organisations sont encore souvent peu conscients des menaces et des besoins en matière de cybersécurité. Bien qu’un nombre de plus en plus important d’entreprises s’adjoignent un responsable de la sécurité des informations, de nombreuses organisations ne sont toujours pas préparées aux cybermenaces. 10. SURVEILLER LES INTRUSIONS DANS LE RÉSEAU ET ÉLABORER UN PLAN POUR Y RÉPONDRE. Malgré les multiples mesures préventives mises en œuvre par les organisations, ces dernières sont encore nombreuses à se faire attaquer par des tiers malveillants. En effet, plusieurs experts en cybersécurité ont noté qu’une attaque au sein d’une organisation était inévitable et qu’elle pourrait survenir à tout moment. Lorsqu’une compromission du système se produit, les organisations qui s’en tirent le mieux sont celles qui perçoivent rapidement le problème et mettent en place des mesures pouvant aider à détecter les intrusions dès leurs premières étapes, comme les systèmes de détection d’intrusion (IDS) et les systèmes de prévention d’intrusion (IPS), les logiciels antivirus et les journaux (logs). Dans de telles situations, les organisations
doivent être prêtes à « isoler » leurs environnements de contrôle en se déconnectant des réseaux non opérationnels. Il est également possible de passer en mode « opérations manuelles » si la visibilité du système (via SCADA) ou des programmes malveillants rendent les dispositifs de contrôle inutilisables. Le plan devrait être élaboré avec la collaboration de toutes les parties prenantes, plutôt que par une seule entité. Cette collaboration permettra de garantir une réponse coopérative et unifiée en exploitant au maximum toutes les ressources d’une organisation. Pour améliorer la réactivité en cas d’incident de cybersécurité, les organisations devraient envisager de constituer une équipe d’intervention. Cette équipe aurait comme mandat d’élaborer le plan et deviendrait ensuite opérationnelle. Il est essentiel que les plans soient régulièrement revus et mis à jour pour s’assurer qu’ils restent pertinents et utilisables au moment où ils sont réellement nécessaires. En outre, pour bien comprendre leur plan d’intervention en cas d’incident de cybersécurité, les organisations doivent le tester par le biais d’exercices réguliers. Cela garantira que toutes les parties prenantes comprennent la procédure à suivre en cas de cyberattaque ou d’atteinte grave, ce qui permettra une réaction plus efficace. En conclusion, les municipalités sont de plus en plus ciblées par des attaques, car elles ont la réputation d’être très vulnérables. Ces intrusions illicites sont une source facile de revenus pour les cybercriminels. Notre responsabilité consiste à faire diligence raisonnable pour minimiser les risques et nous assurer d’offrir un service toujours disponible, de qualité et au meilleur coût pour le citoyen. n Environmental Protection Agency. (2018.) Water sector cybersecurity brief for states. Consulté en ligne à : https://www.epa.gov/sites/production/files/2018-06/documents/cybersecurity_guide_for_states_final_0.pdf
WaterISAC. (2016.) 10 basic cybersecurity measures: Best practices to reduce exploitable weaknesses and attacks. Consulté en ligne à : https://www.waterisac.org/sites/default/files/public/10_Basic_Cybersecurity_Measures-WaterISAC_Oct2016%5B2%5D.pdf
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SOURCE VOL. 15 N O 3 AUTOMNE 2019
LE TRAITEMENT DES BOUES : L’ÉPAISSISSEMENT (PARTIE 1)
EAUX USÉES
Clément Cartier Ing., Ph. D. Représentant technique Brault Maxtech inc. clement.cartier@braultmaxtech.com
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uisque les coûts de l’enfouissement sanitaire augmentent sans cesse, il est essentiel que les municipalités et les industries optimisent leur traitement des boues. Dans un article précédent, nous avons parlé de l’importance d’avoir un système de mesure des concentrations de solides en temps réel. Cette fois, nous nous concentrerons sur le fond du sujet : les méthodes d’épaississement et de déshydratation. Ce premier article porte sur l’épaississement des boues. L’épaississement consiste à concentrer les boues décantées d’une siccité de 0,5 à 0,8 % à une valeur de 3 ou 4 %. L’objectif de cette étape est de diminuer la quantité d’eau présente dans la boue pour minimiser les réservoirs de stockage et les équipements de manutention, tout en permettant une concentration adaptée au transport en conduites et aux traitements subséquents (déshydratation, digestion aérobie ou anaérobie, etc.). De plus, les épaississeurs eux-mêmes peuvent être utilisés comme réservoirs de stockage. Différentes méthodes peuvent être employées pour l’épaississement, en fonction du type de boue. Les boues primaires, faciles à décanter et à déshydrater, contiennent des particules organiques plus grosses et des particules inorganiques (minérales, cristallines) souvent hydrophobes. À l’inverse, les particules de boues secondaires sont hydrophiles et sont plus petites, ce qui entraîne une surface spécifique plus importante pour un même volume. Les boues primaires sont donc mieux adaptées à un épaississement gravitaire, tandis que les boues secondaires demandent un temps de rétention hydraulique environ quatre fois plus long pour décanter et s’épaissir. L’ÉPAISSISSEMENT GRAVITAIRE L’épaississement gravitaire est une méthode typique d’épaississement consistant simplement à utiliser la gravité pour laisser décanter la boue dans un bassin en y retirant le surnageant pour concentrer la boue. Un épaississement strictement gravitaire est une méthode hasardeuse. En effet, sans mélange de la boue, il y a de forts risques de développer des conditions anoxies dans cette dernière, entraînant des risques d’odeurs. On peut alors pallier cette situation avec des diffuseurs d’air, ce qui rend le procédé complexe à gérer en raison du risque de re-suspension des boues et de la gestion de l’aération. De toute manière, l’épaississement strictement gravitaire est une méthode dépassée : elle requiert un espace considérable, sa gestion est complexe et les nuisances, importantes. Pour améliorer l’épaississement gravitaire, des racleurs mécaniques équipés de herses peuvent être ajoutés. Ces racleurs servent alors à homogénéiser et à concentrer les boues. L’ÉPAISSISSEMENT DYNAMIQUE Afin d’augmenter les performances du système d’épaississement des boues secondaires, différentes méthodes dynamiques ont été mises au point. Celles-ci permettent de contrôler le procédé et de s’adapter à des variations de charge ou de débit tout en diminuant l’empreinte au sol. Pour être efficaces, les méthodes dynamiques demandent toutefois l’ajout de coagulant ou de polymères afin d’optimiser la floculation des boues et donc l’épaississement.
Voici les méthodes d’épaississement les plus utilisées : La flottation à air dissous permet une concentration rapide des boues à l’aide d’air. L’air est alors injecté dans la boue en amont du bassin pour l’émulsifier et la faire flotter en surface. Des bras écumoires servent à récupérer les boues flottées. Un système de récupération sert aussi à capturer les éléments plus lourds au fond de la cuve. En soi, le fonctionnement d’un flottateur est relativement simple. Toutefois, cette technique est de moins en moins populaire, car elle demande une grande surface au sol tout en présentant un risque de problèmes d’odeurs. Les tables d’égouttage ont longtemps été utilisées au Québec pour l’épaississement. Ces équipements avaient l’avantage d’être simples, mais ils nécessitaient beaucoup de maintenance en raison de la toile mobile. Les tables étaient aussi généralement ouvertes, causant des nuisances olfactives. Des versions fermées sont maintenant offertes, avec des tamis en acier inoxydable plutôt que des toiles. Grâce à leur petite taille, ces équipements sont mieux adaptés aux petites et aux moyennes usines. Des tambours rotatifs d’épaississement peuvent aussi être utilisés. Après un conditionnement, la boue est injectée dans des tambours horizontaux perforés à la manière de dégrilleurs rotatifs. Ces équipements sont plus fiables et plus simples que les tables d’égouttage, tout en étant complètement fermés. Ils sont particulièrement efficaces pour les boues activées et peuvent avoir de grandes capacités, ce qui les rend plus adaptés aux usines de grande taille. Enfin, d’autres équipements utilisés en déshydratation peuvent également servir à l’épaississement, soit les centrifugeuses et les presses à vis. Ces équipements mécaniques sont très efficaces et peuvent, dans certains cas, mieux s’adapter à des variations de qualité de boue. Ils sont toutefois plus complexes, et ils demandent plus d’attention et de maintenance que les équipements spécialement conçus pour l’épaississement. Dans le cas des centrifugeuses, leur vitesse de fonctionnement en fait des équipements très énergivores pour des applications d’épaississement. Comme mentionné précédemment, l’épaississement dynamique requiert du polymère, comme la déshydratation. Par contre, lorsque les deux procédés se suivent, les types de polymères utilisés pour l’épaississement et la déshydratation doivent être de charges différentes pour éviter d’avoir une boue avec une charge (négative ou positive) trop importante, ce qui rendrait la floculation inefficace. D’un point de vue pratique, cette gestion est toujours complexe et demande plus de produits chimiques qu’une seule étape de déshydratation. Lors de la conception, il est toujours bon de faire une analyse complète des avantages et des inconvénients de la mise en place d’une étape d’épaississement des boues. Pour les plus petites stations de traitement, l’épaississement n’est pas toujours nécessaire. Il est alors plus économique pour le client de faire une conception qui va directement vers l’étape de la déshydratation. Par contre, pour les plus grosses usines, cette étape permettra d’avoir une flexibilité de fonctionnement en stockant les boues épaissies ainsi que des performances de déshydratation accrues. Cette étape du traitement des boues sera discutée dans le prochain article. n
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ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ
PENSER À L’EXPLOITATION ET À L’ENTRETIEN DÈS LA CONCEPTION
Jean-Sébastien Grenier Ing., MBA Directeur de projet et associé Équipe Indigo jsgrenier@equipeindigo.com
orsqu’il conçoit une filière de traitement des eaux usées, l'ingénieur a pour objectif de mettre au point un ouvrage de traitement qui respecte la performance d’épuration attendue pour les débits et les charges de conception. Il doit également s’assurer que la filière de traitement est conforme au Guide pour l’étude des technologies conventionnelles du traitement des eaux usées d’origine domestique du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) ainsi qu’à la fiche d’information technique émise par le Comité de la technologie, le cas échéant. Mais qu’en est-il de l’exploitation et de l’entretien de la filière de traitement lors de la conception des ouvrages ? Des éléments tout simples à prévoir à cette étape peuvent grandement faciliter l’entretien des équipements par la suite.
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Les ouvrages de traitement en assainissement décentralisé présentent systématiquement des réservoirs enfouis dans le sol (pièges à matières grasses, fosses septiques, postes de pompage, etc.). Ces équipements doivent être facilement accessibles pour permettre les entretiens réguliers tels que le pompage des boues et des écumes, l’entretien des pompes et le nettoyage des préfiltres. Il est donc important que les couvercles d’accès soient légers et faciles à ouvrir, en particulier en période hivernale. Il existe des couvercles en fibre de verre ou des trappes d’accès en aluminium avec charnière qui facilitent beaucoup l’accès aux équipements. Les cheminées d’accès devraient aussi toujours être légèrement hors-sol afin d’éviter que des débris (gazon, cailloux, terre, etc.) se glissent dans les mécanismes de fermeture des trappes ou dans les trous filetés des vis, nuisant ainsi à la fermeture des couvercles. FOSSES SEPTIQUES Les fosses septiques peuvent parfois se trouver à une profondeur de près d’un mètre, ce qui complique l’accès aux composantes. Il est donc pertinent de prévoir des ouvertures suffisamment grandes pour améliorer l’accessibilité et la visibilité des dispositifs d’entrée et de sortie du réservoir. Comme le préfiltre doit être nettoyé à intervalles réguliers, il est important de le munir d’une poignée suffisamment longue et solide pour faciliter son retrait sans nécessiter qu’une personne se penche dans le réservoir. De plus, exiger que des cartouches de préfiltre supplémentaires soient entreposées dans le bâtiment de service permet un entretien facile et rapide : on remplace simplement les cartouches lors des nettoyages.
constitue une entrée en espace clos, il est important de prévoir un système de barre-guide permettant le retrait rapide des pompes ou, au minimum, un système de plomberie à démontage rapide et accessible qui évite ainsi les entrées en espace clos dans le poste. Le support pour flotteur doit également être accessible afin de faciliter son nettoyage, puisqu’il s’agit d’un équipement qui doit être nettoyé régulièrement, en particulier pour les eaux usées chargées en graisse (restaurant, casse-croûte, etc.). Une pompe submersible standard de seulement 0,5 HP peut facilement peser 50 lb (22,7 kg). Un système de levage permettant le retrait des pompes est une caractéristique intéressante, puisqu’il réduit les risques de blessures de l’équipe d’entretien. Lors de la conception, il est important de préciser qu’une pompe de rechange devra être entreposée dans le bâtiment de service, surtout pour les pompes d’eau brute, plus propices aux bris. MÉCANIQUE DANS LE BÂTIMENT En ce qui a trait à la mécanique dans le bâtiment, voici une liste non exhaustive de différents éléments liés à l’entretien qu’il faudrait considérer lors de la conception : il est important de prévoir une redondance sur les équipements, des pièces de rechange (mélangeur statique, lampe UV, etc.) ainsi que des dispositifs de contournement, des robinets d’isolement et un système de purge pour les équipements sensibles. Ce dernier élément permet d’effectuer un remplacement ou un entretien d’équipement sans arrêter le système et sans dégât. Une ventilation adéquate du bâtiment permet d’éviter la corrosion, en particulier lorsque des soufflantes ou des compresseurs sont prévus afin d’évacuer la chaleur produite par ces équipements. Pour les équipements de désinfection aux rayons ultraviolets, il est important de prévoir un dégagement minimal dans le bâtiment de service pour le remplacement des lampes et des gaines de quartz. CONCLUSION Les différents éléments énumérés dans cet article sont relativement simples à prévoir lors de la conception. Par contre, certains peuvent entraîner des coûts substantiels pour le client, et le devoir du concepteur est de bien lui expliquer les avantages et les inconvénients de chaque élément afin qu’il prenne une décision éclairée. Ce qu’il faut retenir, c’est que ces éléments peuvent grandement faciliter l’exploitation et l’entretien des équipements et les rendre opérationnels plus rapidement lors de situations problématiques. n
POSTES DE POMPAGE Les postes de pompage sont des équipements qui requièrent de nombreuses interventions : entretien préventif, appels de service, réparations, etc. Les visites des équipes d’entretien sont donc fréquentes. Idéalement, il devrait être possible de stationner un véhicule de service à proximité du poste de pompage afin de faciliter certaines interventions comme le remplacement d’une pompe. Si possible, il est préférable que le panneau de contrôle soit directement placé sur le poste de pompage pour les étalonnages annuels et les dépannages. Puisque l’accès aux équipements
Poignée longue et solide sur un préfiltre
Poste de pompage avec barre-guide
MELCC. (2019, mise à jour). Guide pour l’étude des technologies conventionnelles du traitement des eaux usées d’origine domestique. Consulté en ligne à : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/eaux-usees/domestique/index.htm
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