Magazine SOURCE été 2020

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ÉTÉ 2020, vol. 16 no 2

Le magazine de l’eau au Québec

TAGE REPORLU S I F E XC

Convention de la poste-publications no 41122591

UNE INDUSTRIE RÉSILIENTE AU CŒUR DES SERVICES ESSENTIELS Une approche intégrée pour protéger le bassin hydrographique du Saint-Laurent

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Le plomb dans l’eau potable des établissements scolaires : des recommandations à l’application

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Dominique Dodier et l’environnement, une histoire de cœur

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reportage 8

« En prévoyant plusieurs scénarios du pire, nous avons obtenu une participation sans failles et exceptionnelle de tout le personnel, et même de leurs familles. Aussi, la collaboration et le partage entre les villes, à travers Réseau Environnement, ont très bien fonctionné. » — Yanick Fortier

chroniques

SOMMAIRE

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LES AMIS DE SOURCE

ÉCONOMIE D’EAU POTABLE L’ÉCONOMIE D’EAU POTABLE, C’EST L’AFFAIRE DE TOUS !

16

TRAITEMENT DES EAUX LES RUDIMENTS DE LA DÉSINFECTION UV POUR L’EAU POTABLE ET LES EAUX USÉES

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CPEQ UNE APPROCHE INTÉGRÉE POUR PROTÉGER LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DU SAINT-LAURENT

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LE JURIDIQUE LE PLOMB DANS L’EAU POTABLE DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES : DES RECOMMANDATIONS À L’APPLICATION

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc

ON A LE CŒUR VERT

DOMINIQUE DODIER ET L'ENVIRONNEMENT, UNE HISTOIRE DE CŒUR CON

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BONTSS C

A CONT

Coordonnatrice à la direction de l'édition Noémie Vallet Téléphone : 450 508-1515 nvallet@maya.cc Direction artistique MAYA.cc Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Journaliste et rédacteur Guy Des Rochers

Révision linguistique Émilie Pelletier

Chroniqueurs Cle ́ment Cartier Me Olivier Dulude Yannis Kachani Me Nicolas Trottier

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc

Photos de la page couverture et de l’entrevue Luc Lavergne Les règles de sécurité et de santé publiques ont été respectées lors de la prise de photos.

Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazinesource.cc www.magazinesource.cc Impression Carpe diem

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.

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© Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent que leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine SOURCE est publié trois fois l’an.

ÉTÉ 2020, vol. 16 no 2

Le magazine de l’eau au Québec


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ÉDITORIAL

viter complètement le sujet de la COVID-19 en ces pages aurait relevé de l’utopie. C’est l’éléphant dans la pièce. L’organisme microscopique à l’origine de cette maladie a réussi à paralyser l’infernal rouleau compresseur de l’économie mondiale. Si les médias rapportent quotidiennement les dommages gigantesques subis par des pans entiers de l’économie, il est faux de croire que toutes les entreprises et tous les organismes sont en danger en temps de pandémie. Bien sûr, certains manqueront cruellement d’air, et plusieurs trépasseront, mais d’autres bénéficieront plutôt d’un nouvel apport en oxygène, voire même d’un coup de chance. Regardez un peu ce qui se passe avec l’application numérique Zoom : en l’espace de quelques semaines, comme ce produit correspondait aux besoins du télétravail, son nombre d’utilisateurs quotidiens est passé d’une dizaine de millions de personnes à plus de 200 millions dans le monde.

É

André Dumouchel adumouchel@maya.cc

STIMULONS LA RÉSILIENCE

Par ailleurs, qui aurait pu prédire, il y a six mois à peine, que des couturières fabriquant des couvre-visages dans leur sous-sol se retrouveraient instantanément à la tête d’une PME ? C’est pourtant ce qui s’est produit des dizaines de fois depuis le début de la pandémie. Et que dire de la pénurie mondiale de produits désinfectants pour les mains ? Que l’on soit tenté de parler de chance ou d’opportunisme, les entrepreneurs derrière ces entreprises ont dû et ont su s’adapter rapidement. Et ils ne sont pas les seuls. Une fois les contrecoups de cette crise absorbés, plusieurs dirigeants d’entreprises et d’organismes en ont profité pour évaluer, prioriser, planifier, réorganiser et donner un nouvel élan à leurs organisations. C’est ici, je crois, que le concept de la résilience prend tout son sens. Selon la définition de Wikipédia, « la résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d’une façon socialement acceptable 1 ». Et comme les entreprises sont qualifiées de personnes morales, la même définition peut s’appliquer à celles-ci. Certes, la capacité de résilience d’une entité dépend beaucoup du caractère de son dirigeant. Il peut être dangereux d’aimer son idée ou son concept au point de ne pas vouloir le modifier, et même de ne pas pouvoir le mettre de côté le temps que la tempête passe.

Toutefois, l’agilité de l’entrepreneur à s’adapter à un nouveau contexte rendra son entreprise résiliente. Dans ces pages, trois organismes de notre réseau en témoignent de façon éloquente. Dans le domaine de l’eau potable, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a établi que les traitements appliqués dans les installations de production étaient en mesure d’inactiver le virus qui cause la COVID-19 et que, par conséquent, la maladie ne se transmettait pas par l’eau potable. Après quoi, il a fallu s’assurer que la distribution ne soit pas compromise, entre autres, par une pénurie de maind’œuvre due à la maladie, à la crainte de celle-ci ou encore à la protection des travailleurs plus fragiles. Jusqu’à maintenant, l’opération peut être qualifiée de réussite complète, grâce à cette agilité que procure la résilience. Réussite également au C.I.EAU, où l’obligation de travailler autrement, en l’occurrence par le télétravail, a exalté l’esprit d’équipe. Et pour paraphraser Me Robert Daigneault, dont l’entreprise offre des services juridiques en environnement, être résilient, c’est voir que, lorsque l’on est contraint par l’adversité, on est capable de se réorganiser. Laissons le mot de la fin à Pascale Brillon, professeure au département de psychologie de l’UQAM. Dans un texte paru dans La Presse du 13 mars 2020, elle suggérait déjà, sagement, de maximiser notre résilience au temps de la COVID-19 : « Nous trouverons même (peut-être) des occasions dans ces changements. Laissons tomber nos exigences et notre rigidité ; c’est le moment d’être plus souples et adaptatifs et de prendre les choses en relativisant nos priorités 2 . » n

1

Résilience (psychologie). (2020, 20 août). Dans Wikipédia. Consulté en ligne à : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9silience_(psychologie)

2

Brillon, P. (2020, 13 mars). « COVID-19 : maximisons notre résilience. » La Presse+. Consulté en ligne à : https://plus.lapresse.ca/screens/3357303d-2424-4d80-b6b5-4039c6d4b1c6__7C___0.html

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REPORTAGE

UNE INDUSTRIE RÉSILIENTE AU CŒUR DES SERVICES ESSENTIELS Par Guy Des Rochers

Il ne faut pas jouer à l’autruche. L’époque que nous traversons est difficile à bien des égards. Et face à la pandémie de COVID-19, aux déboires de l’économie mondiale et à l’incertitude à venir, la résilience s’avère une voie capable de nous aider à traverser la crise. C’est manifestement l’avenue qu’ont choisi d’emprunter toutes les filières de l’industrie de l’eau au Québec. Malgré le coronavirus et la gravité des symptômes qu’il est capable de provoquer ; malgré aussi le confinement, qui a obligé tant les individus que les organisations à redéfinir des règles de comportement social ; malgré le manque de personnel, les risques de rupture dans l’approvisionnement et l’obligation de maintenir en bon état des équipements qui doivent fonctionner à tout prix, l’industrie de l’eau au Québec peut de toute évidence dire : mission accomplie ! Puisque la production et la distribution d’eau potable sont des services essentiels à la population

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et qu’il a été établi rapidement que la COVID-19 ne pouvait se transmettre par l’eau potable, il fallait d’abord et avant tout éviter que les travailleurs de ces services ne soient plus en mesure de réaliser leur travail. Yanick Fortier, surintendant au service des eaux de la Ville de Saint-Eustache, devait s’organiser pour ne pas manquer de main-d’œuvre. « C’était notre premier souci : protéger notre main-d’œuvre en place. Les dirigeants des usines sont extrêmement conscients de la valeur de leurs employés, car ceux-ci ne sont pas facilement remplaçables. Pour faire fonctionner une usine, ça prend un bon entraînement. » C’est d’autant plus vrai que, selon Alain Lalumière, de Réseau Environnement, le

principal défi était de tenir compte de « la plus grande problématique dans l’industrie de l’eau : nous sommes en pénurie de main-d’œuvre depuis plusieurs années. » Source a recueilli les témoignages de trois organisations du domaine de l’eau : une usine, un bureau de services juridiques en environnement et un centre d’interprétation de l’eau. Pour ces trois entités, il apparaît que l’adaptation réussie au contexte difficile de la pandémie repose avant tout sur une capacité de transformer le négatif en une force. Et la résilience est ce qui résume le mieux ces trois belles histoires.


REPORTAGE

PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE EN TEMPS DE PANDÉMIE

L’ART D’ASSURER LA SANTÉ DES TRAVAILLEURS DE L’EAU Chez les producteurs d’eau du Québec, le moment n’était pas à la plaisanterie. La COVID-19 venait d’entrer dans leurs vies, mais pas seulement comme un risque de maladie. Il fallait produire de l’eau potable, advienne que pourra, en empêchant la pandémie et son pendant — le confinement — de clouer au sol une société déjà affaissée. Et pour réussir cette mission, il fallait assurer la continuité des activités des usines d’eau potable et de traitement des eaux usées en cas de manque d’effectifs. « Nous avons pris cela très au sérieux dès la première heure suivant la conférence de presse du premier ministre François Legault, raconte Yanick Fortier, surintendant au Service des eaux de la Ville de Saint-Eustache. Nous avons mis en place de nouvelles procédures dans la même journée pour nous protéger parce que, malheureusement, nous ne pouvions compter sur des employés remplaçables. » En effet, pour cette usine, comme pour toutes les autres, ne pas manquer de main-d’œuvre qualifiée était le souci le plus important, afin de garantir ce service essentiel à la population. Aussi, pour protéger les travailleurs de l’eau, il a été nécessaire de faire preuve de créativité et de se mettre rapidement au diapason des nouvelles procédures. Ainsi s’est établie une collaboration spontanée avec Réseau Environnement, qui est devenu comme un ancrage, un lieu de ralliement. « Le vendredi 13 mars, nous nous sommes revirés rapidement dès l’annonce du confinement, explique Alain Lalumière, chargé de projet chez Réseau Environnement. Dès le lundi suivant, nous avons communiqué avec nos gens de l’eau, potable et usée. Deux jours plus tard, des comités de travail étaient déjà en marche afin d’établir un cahier commun de procédures. Le 20 mars, un webinaire était offert à tous les membres de Réseau pour faire la promotion des nouvelles procédures de travail. » À partir de ce moment, l’industrie de l’eau s’est regroupée autour de Réseau Environnement. La semaine suivante, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) a été rejointe, avec une offre de webinaires pour toutes les municipalités du Québec. « Jusqu’à 350 personnes y participaient à la fois, ajoute Alain Lalumière. Dans ce contexte particulier, les travailleurs de l’eau se demandaient comment agir exactement. Modestement, je crois que nous avons eu une influence importante sur l’industrie. »

Alain Lalumière Crédit photo : Michel Chartrand

« La réponse du milieu a été incroyable ! J’ai été impressionné par la mobilisation de nos travailleurs et de leurs familles. » Contrer l’incertitude par du leadership En assumant ce leadership essentiel, Réseau Environnement permettait une diffusion rapide et efficace de l’information, afin d’éviter que l’industrie ne fonctionne dans un mode aléatoire d’essais et d’erreurs. « L’incertitude était la grande difficulté du moment, explique Alain Lalumière. Des procédures existaient déjà, mais il fallait les adapter et les mettre à jour rapidement. » En effet, il s’était souvenu des procédures mises en place lors de situations analogues en matière d’exceptionnalité, comme le déluge du Saguenay, en juillet 1996, et la pandémie de grippe A (H1N1), en 20092010, périodes où il ne fallait pas cesser de produire de l’eau. Toutefois, avant même l’atteinte d’un consensus provincial sur les procédures à suivre, Yanick Fortier a joué de prudence dès le premier jour de la crise en restreignant l’accès à l’usine de Saint-Eustache. « Les personnes qui devaient entrer dans l’usine étaient restreintes à des zones précises et elles devaient remplir des formulaires, répondre à des questions, porter un masque, remplir un registre de présences, se laver les mains et porter des équipements de protection individuelle, explique Yanick Fortier. Aussi, nous avons instauré des procédures pour le nettoyage des postes de travail partagés par plusieurs personnes, afin d’empêcher la propagation du virus. »

Puisque dès le début du confinement, il y eut une pénurie de produits désinfectants, l’équipe de Yanick Fortier a fait preuve d’innovation en créant une solution de nettoyage à même les stocks de l’usine. « Quand le Québec a été mis sur pause, tous les produits désinfectants sont devenus très rares, confie-t-il. Ils ont pratiquement disparu de façon instantanée ! De l’eau de Javel concentrée, ce n’est pas ce qui manque dans l’usine. Nous avons donc créé une simple solution de nettoyage dont la recette est maintenant partagée un peu partout au Québec. Et nous continuons d’alimenter la ville de Saint-Eustache de ce produit désinfectant. » La crise sanitaire aura cependant permis à Yanick Fortier et à Alain Lalumière de faire de belles découvertes. « En prévoyant plusieurs scénarios du pire, nous avons obtenu une participation sans faille et exceptionnelle de tous les membres du personnel, et même de leurs familles. Aussi, la collaboration et le partage entre les villes, à travers Réseau Environnement, ont très bien fonctionné », affirme Yanick Fortier. Pour Alain Lalumière, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui persiste depuis des années dans l’industrie de l’eau aurait pu aggraver la situation en temps de pandémie. « Mais la réponse du milieu a été incroyable ! J’ai été impressionné par la mobilisation de nos travailleurs et de leurs familles. Tous ont été dédiés et sérieux dans le respect des procédures. Du grand professionnalisme. »

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REPORTAGE

AU C.I.EAU

LE TÉLÉTRAVAIL : BON POUR L’ESPRIT D’ÉQUIPE À la mi-mars, quand — à l’instar de la plupart des nations du monde — le Québec déclara l’état d’urgence sanitaire, au C.I.EAU (Centre d’interprétation de l’eau), la réaction fut sans équivoque. « Nous nous sommes tout de suite organisés pour que tous puissent travailler de la maison », raconte Denise Cloutier, la directrice générale de ce très beau centre situé dans le quartier Sainte-Rose, à Laval. « Le jour même de la conférence de presse du premier ministre François Legault, nous avons fermé le C.I.EAU, ajoute-t-elle. Nous avons communiqué avec notre fournisseur informatique pour que tout notre personnel obtienne les logiciels nécessaires au télétravail et ait accès au serveur en tout temps. En moins d’une semaine, nous sommes tous devenus opérationnels. »

travailleurs. Toutefois, l’équipe du C.I.EAU a facilement surmonté ces désagréments. « Au contraire, explique Denise Cloutier, pour nous, l’expérience est très positive et pas vraiment difficile. »

du jour. De dire Denise Cloutier : « Le fait que les employés travaillent à distance permet d’éviter cette perte de temps occasionnée par les déplacements, donc ce précieux temps obtenu s’est traduit par une plus grande efficacité dans nos tâches. »

Effectivement, l’équipe du C.I.EAU s’est retrouvée avec plus de temps pour réaliser tous les projets à l’ordre

Denise Cloutier se félicite d’avoir opté dès le départ pour le télétravail. « Nous avons appris à travailler avec l’application Microsoft Teams. C’est fou comme cette technologie nous aura permis d’assurer la continuité, et même d’en donner un peu plus », confie-t-elle. Accomplir des tâches professionnelles à partir de son domicile recèle sans doute une part d’inconvénients, dont l’isolement et le manque d’interaction entre les Crédits photo : C.I.EAU

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REPORTAGE Baisse des revenus Bien qu’elle admette que certains employĂŠs ont rencontrĂŠ des difficultĂŠs avec le tĂŠlĂŠtravail parce qu’ils avaient des enfants Ă la maison, Denise Cloutier ajoute cependant qu’ils n’en ĂŠtaient pas moins productifs, car ils pouvaient aussi adapter leur horaire de travail Ă leurs nĂŠcessitĂŠs quotidiennes. ÂŤ Je craignais un peu le fait de travailler seule de chez moi, confie la directrice gĂŠnĂŠrale du C.I.EAU. J’avais peur de la dĂŠprime. Toutefois, chaque matin, nous avons eu nos rencontres d’Êquipe en visioconfĂŠrence, et j’ai bien vu que tout le monde allait bien, que tous ĂŠtaient motivĂŠs et collaborateurs. C’est ĂŠtonnant Ă dire, mais cette façon de faire notre travail nous aura permis de dĂŠvelopper un esprit

musÊales ainsi que des dizaines d’activitÊs destinÊes aux jeunes, dont un camp de jour, ne se faisaient plus.  Comme nous ne voyions plus nos jeunes, nous avons mis au point des activitÊs pÊdagogiques en ligne à faire à la maison, ajoute Denise Cloutier. Et comme nous ne pouvions organiser de camps de jour cet ÊtÊ, nos animateurs sont allÊs rejoindre les enfants dans les camps de jour de la ville de Laval. 

d’Êquipe que je ne croyais pas possible. Habituellement, quand nous sommes tous au travail, nous ne nous rencontrons pas nĂŠcessairement tous les matins. Mais lĂ , nous nous obligions Ă nous faire un petit coucou chaque matin. Ce contact rĂŠgulier a ĂŠtĂŠ très bĂŠnĂŠfique. Âť Parce que plus aucun visiteur n’avait accès au C.I.EAU, les revenus de l’entreprise ont nĂŠcessairement diminuĂŠ. ÂŤ Heureusement, nous avons pu profiter de la Subvention salariale d’urgence du Canada, laquelle pouvait atteindre jusqu’à 75 % des salaires de nos employĂŠs. Nous avons aussi bĂŠnĂŠficiĂŠ du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes en obtenant un prĂŞt de 40 000 $ que nous devrons ĂŠventuellement rembourser Âť, explique la directrice gĂŠnĂŠrale du C.I.EAU.

Incidemment, l’Êquipe du C.I.EAU a crÊÊ une foule d’activitÊs et d’animations pour les jeunes que les parents souhaitent occuper en ces temps de confinement, dont le camp de jour en boÎte.  C’est une nouveautÊ, explique Denise Cloutier. Cette activitÊ propose quatre boÎtes — soit une par semaine pendant le mois d’aoÝt — qui contiennent des activitÊs scientifiques et aquatiques à faire chaque jour, ainsi que tout le matÊriel nÊcessaire. 

Selon elle, s’il y avait une annĂŠe oĂš cela devait arriver, c’Êtait bien en 2020. ÂŤ Nous avons beaucoup de projets en marche et ces aides gouvernementales nous ont permis d’embaucher des chargĂŠs de projet qui sont en mĂŞme temps des animateurs. Grâce Ă ce soutien et Ă notre structure, je n’ai mis personne Ă pied. Âť

Maintenant ouvert au public depuis la mi-juillet, tout en tenant compte des règles de distanciation, le C.I.EAU vend mĂŞme un beau masque Ă son image au coĂťt de 15 $. Parents en mal d’activitĂŠs intĂŠressantes pour vos enfants, une visite sur le site du C.I.EAU s’impose ! Et l’entrĂŠe du musĂŠe est gratuite pour les travailleurs essentiels, dont ceux du domaine de la santĂŠ.

De la crĂŠativitĂŠ Le C.I.EAU a nĂŠcessairement dĂť repenser ses façons de faire, d’autant plus que les visites Camp de jour 2017 – C.I.EAU

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REPORTAGE CHEZ DAIGNEAULT AVOCATS INC.

PRÉVOIR LE SCÉNARIO DU PIRE… POUR QU’IL NE SURVIENNE PAS « Pour m’assurer que nous ne serions pas pris de court sur le plan des liquidités, j’ai imaginé le scénario du pire. Finalement et heureusement, le scénario catastrophe ne s’est pas produit. »

Pouvoir compter sur une clientèle stable Puisque les services juridiques font partie des services désignés prioritaires par décret gouvernemental, Me Daigneault a pris des dispositions pour que son équipe demeure disponible, tout en appliquant les mesures préventives recommandées. Il précise aussi « qu’en effectuant une gestion serrée des liquidités et des reports de dépenses, nous n’avons pas eu besoin d’obtenir toutes les aides gouvernementales offertes. Dans l’ensemble, le fait que notre bureau soit reconnu et solide, et qu’il ait également une clientèle stable, nous a beaucoup aidés à traverser cette crise. »

Crédit photo : Daignault avocats inc.

« Quand on évoque la résilience nécessaire pour que les entreprises perdurent de nos jours, nous savons de quoi il s’agit, puisque nous avons traversé la récession de 2008-2009 et que jusqu’à maintenant, nous nous sommes bien tirés d’affaire pendant la période COVID. » Me Robert Daigneault, biologiste et fellow administrateur agréé de Daigneault, avocats inc., avoue se sentir choyé par le fait que son entreprise jouissait au préalable d’une bonne santé financière, lui permettant ainsi d’éviter les contrecoups économiques de la crise sanitaire. Offrant divers services juridiques en droit de l’environnement, ce cabinet possède une clientèle variée provenant de tous les secteurs, « qu’il s’agisse des ressources, des forêts, des mines, de la faune, des forces hydrauliques, du territoire, du zonage agricole, du zonage municipal, bref, des milieux humides jusqu’aux matières dangereuses, explique-t-il. C’est assez vaste. Incidemment, nous fêterons notre vingtième année d’existence l’an prochain. Quand on évoque la résilience nécessaire pour que les entreprises perdurent de nos jours, nous savons de quoi il s’agit, puisque nous avons traversé la récession de 2008-2009 et que jusqu’à maintenant, nous nous sommes bien tirés d’affaire pendant la période COVID. Nous en sommes assez fiers. » Disant que son organisation est petite et « capable de se retourner rapidement », Me Daigneault a exploité ses compétences de gestionnaire, lui qui est administrateur agréé, afin d’éviter le pire. « J’ai utilisé mes recettes de gestion de crise et, heureusement, nous avions déjà entrepris des démarches, l’automne dernier, pour que tout le monde puisse faire du télétravail, ajoute-t-il. Notre clientèle se trouve partout au Québec. Quand nous nous déplaçons, il faut en quelque sorte que notre bureau nous suive. Nous avions déjà fait des démarches pour bénéficier d’une sorte de bureau virtuel et nous les avons accélérées, compte tenu de la crise sanitaire. »

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Certes, le quotidien est quelque peu différent. « Ce qui a changé, c’est le fait d’être en télétravail, confie-t-il. Il a fallu nous familiariser avec les visioconférences ; d’ailleurs, j’ai plaidé avec un collègue de mon bureau, Me Trottier, une audition en ligne à la Cour supérieure, à la fin juin. Il s’agissait d’une première expérience du genre et ça s’est bien déroulé. De surcroît, nous avons eu un jugement favorable quelques semaines plus tard ! Nous avons aussi fait des visioconférences avec nos clients et cela fonctionne très bien. » Quelques jours par semaine, Me Daigneault s’arrange néanmoins pour voir tout son monde en organisant des réunions d’équipe afin, dit-il, « de maintenir la cohésion et l’esprit de collaboration. Nous nous rencontrons masqués et nous avons chacun notre fauteuil assigné… Et nous nous lavons souvent les mains ! »

Le télétravail : là pour rester Parce qu’il considère que son équipe a pris goût à l’expérience du télétravail, Me Daigneault entrevoit les prochains mois, voire les prochaines années, dans un contexte de travail « hybride ». « Nous allons nous diriger vers des tâches hybrides, dont une partie sera dorénavant effectuée en télétravail, précise-t-il. Il faut admettre que cela augmente l’efficacité. Le fait de ne pas avoir à se déplacer au bureau ajoute une disponibilité qui peut être utilisée durant les périodes intenses, comme au cours des jours qui précèdent un gros procès, par exemple. » D’autre part, Me Daigneault souligne la chance d’avoir déménagé le bureau de l’entreprise à Saint-Jérôme en mars 2019. « Auparavant, nous étions situés dans le Vieux-Montréal, et je peux vous affirmer que ce fut une bénédiction de ne pas devoir aller dans ce secteur durant le confinement. Nos employés et ceux qui veulent venir à nos bureaux n’ont plus à zigzaguer entre les cônes orange à Montréal… » En dépit de toutes les contraintes causées par la pandémie, un autre élément positif ressort pour Me Robert Daigneault : « Quand survient une crise de cette ampleur, je découvre que nous sommes capables de nous réorganiser, certaines entreprises avec plus de difficultés que d’autres cependant. Dans notre secteur d’activité, les outils technologiques nous aident beaucoup. Toutefois, je sais que si j’étais un restaurateur, ce serait une autre paire de manches… » n


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L’ÉCONOMIE D’EAU POTABLE, C’EST L’AFFAIRE DE TOUS !

Yannis Kachani Ing., M. Sc. Chargé de projets - Stratégie québécoise d’économie d’eau potable Ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire yannis.kachani@mamh.gouv.qc.ca

CONTEXTE Au Québec, la quantité d’eau distribuée par personne par jour est passée de 777 litres en 2011 à 530 litres en 2017, une réduction de 32 %. Ces gains encourageants sont le fruit des efforts considérables déployés par les municipalités de toutes tailles pour réduire la consommation résidentielle et non résidentielle ainsi que les pertes d’eau. C’est en partenariat avec le milieu municipal que la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable 2019-20251 a été lancée le 22 mars 2019. Issue d’une démarche concertée avec les acteurs municipaux, elle a permis d’introduire de nouveaux indicateurs de performance mieux adaptés pour suivre et comparer l’évolution des résultats des municipalités en matière d’économie d’eau potable. Dorénavant, la Stratégie 2019-2025 se basera sur un indice reconnu mondialement, l’indice de fuites dans les infrastructures (IFI), pour évaluer les pertes d’eau dans les réseaux. De plus, l’indicateur de la consommation résidentielle remplace maintenant la quantité d’eau distribuée par personne par jour, ce qui permet une comparaison plus équitable entre les municipalités. UNE ESTIMATION DE LA CONSOMMATION RÉSIDENTIELLE PLUS PRÉCISE Afin d’outiller tant les municipalités que les propriétaires d’immeubles dans leurs démarches d’économie d’eau, il avait été prévu qu’au terme de la Stratégie 2011-2017, la consommation des immeubles non résidentiels serait mesurée, tandis que la consommation des immeubles résidentiels serait estimée par échantillonnage ou par secteurs de suivi de la consommation (SSC) dans les municipalités n’ayant pas atteint leurs objectifs. Ces actions ont permis de distinguer la consommation résidentielle de celle non résidentielle, améliorant de la sorte la précision des bilans d’eau. L’objectif est d’atteindre une consommation égale ou inférieure à la moyenne résidentielle ontarienne (184 litres/personne/jour) ou canadienne (220 litres/personne/jour) de 2017, selon les particularités des municipalités. Notons que ces objectifs seront réajustés tous les deux ans, en fonction des mises à jour de Statistique Canada. COMMENT RÉDUIRE LA CONSOMMATION RÉSIDENTIELLE ? Selon l’Enquête sur les usines de traitement d’eau potable de Statistique Canada 2, la consommation résidentielle représente environ la moitié de la quantité d’eau distribuée au pays. Le gaspillage d’eau à la maison peut cependant être évité par la réparation des fuites, par la modification de certaines habitudes et par le choix de modèles d’équipement économes en eau lors de leur remplacement. Par exemple, la réparation d’une toilette qui fuit empêchera de gaspiller des volumes d’eau importants. En effet, une 1

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toilette qui fuit consomme jusqu’à 550 litres d’eau potable par jour 3, ce qui peut doubler la consommation d’eau journalière d’une résidence ! La toilette, la douche et les robinets sont les trois plus grandes sources de consommation d’eau dans une maison. L’utilisation de toilettes certifiées WaterSense ou à faible débit permet d’économiser 60 % de l’eau consommée par un modèle traditionnel. Les municipalités peuvent jouer un rôle proactif en rendant accessibles à leurs résidents des produits économiseurs d’eau. On peut penser à la trousse de produits économiseurs d’eau et d’énergie d’Hydro-Québec 4, qui permet d’économiser, pour un ménage de quatre personnes, une centaine de dollars d’électricité et plus de 40 000 litres d’eau par année. La trousse inclut un pommeau de douche certifié WaterSense ainsi que des aérateurs de robinets pour la salle de bain et la cuisine. Offrir ces trousses ou proposer des mesures incitatives financières pour l’installation de ces équipements est d’ailleurs l’une des solutions présentées aux municipalités pour sensibiliser les citoyens dans le cadre de la Stratégie 2019-2025. CAMPAGNE DE SENSIBILISATION Afin d’appuyer les municipalités dans leurs efforts de promotion de l’économie d’eau potable, le gouvernement du Québec lançait, à l’été 2019, une campagne publicitaire intitulée Mon empreinte bleue. Menée entièrement sur le Web pour atteindre les citoyens dans leur quotidien et sous le thème « Fermez l’eau, sauvez gros », cette campagne ciblait les comportements générateurs de gaspillage à la maison : toilette qui fuit, débit des robinets, durée de la douche, etc. Les citoyens étaient aussi invités à estimer leur consommation d’eau par personne dans la maison au moyen d’un court quiz interactif 6 qui avait pour objectif d’engendrer, de façon ludique, une prise de conscience individuelle. Des capsules vidéo, des affiches et divers outils Web ont aussi été mis à la disposition des municipalités souhaitant faire rayonner cette campagne sur leur territoire. Publiés sur le site Web7 du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, ces outils étaient complétés par une série de trucs et d’astuces pour éviter le gaspillage d’eau à la maison, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la résidence. UNE STRATÉGIE GAGNANTE TANT SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL QU’EN MATIÈRE ÉCONOMIQUE Une saine gestion de l’eau potable bénéficie à l’ensemble de la collectivité, tant sur le plan environnemental qu’en matière économique. Dans un contexte où la population croissante de même que les changements climatiques augmentent la pression sur les ressources en eau potable, il convient de se rappeler que la consommation efficace de l’eau et la réduction des fuites dans les réseaux de distribution contribueront à assurer la disponibilité de la ressource pour les citoyens d’aujourd’hui et de demain. En économisant collectivement l’eau potable, il est possible de réduire les frais variables associés à sa production et à sa distribution ainsi qu’à la collecte et au traitement des eaux usées. Dans certains cas, il est même possible d’éviter ou de reporter des investissements visant à accroître la capacité des infrastructures. La protection de cette richesse collective est donc l’affaire de tous. n

Gouvernement du Québec. (2019). Stratégie québécoise d’économie d’eau potable. Horizon 2019-2025. Consulté en ligne à : https://www.mamh.gouv.qc.ca/fileadmin/publications/grands_dossiers/strategie_eau/strategie_eau_potable.pdf

2

Statistique Canada. (2019). Enquête sur les usines de traitement de l'eau potable, 2017. Consulté en ligne à : https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/190611/dq190611b-fra.htm

3

Réseau Environnement. (2016). Programme d’économie d’eau potable. Consulté en ligne à : http://peep.reseau-environnement.com/a-propos/saviez-vous-que/

4

Hydro-Québec. (2020). Consommer l’eau de façon responsable, c’est possible ! Consulté en ligne à : http://www.hydroquebec.com/residentiel/mieux-consommer/eau-chaude/economiseurs-eau-energie.html

5

Water Research Foundation. (2016). Residental End Uses of Water, Version 2—Executive Report. Consulté en ligne à : https://www.circleofblue.org/wp-content/uploads/2016/04/WRF_REU2016.pdf

6

Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. (s. d.) Quiz. Consulté en ligne à : https://www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/campagne-mon-empreinte-bleue/quiz/

7

Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. (s. d.) Fermez l’eau. Sauvez gros. Consulté en ligne à : https://www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/campagne-mon-empreinte-bleue/fermez-leau-sauvez-gros

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TRAITEMENT DES EAUX

LES RUDIMENTS DE LA DÉSINFECTION UV POUR L’EAU POTABLE ET LES EAUX USÉES

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Q

ue ce soit dans le domaine de l’eau potable ou dans celui des eaux usées, les systèmes de désinfection UV sont couramment utilisés, mais on ignore trop souvent leur fonctionnement. Le confinement que nous avons vécu ces derniers mois nous a pourtant montré à quel point il est essentiel de bien comprendre les subtilités des mécanismes de désinfection. C’est particulièrement le cas en traitement des eaux. En premier lieu, la désinfection aux UV implique l’inactivation et non la destruction des microorganismes : on dégrade l’acide nucléique des microorganismes, et ceux-ci deviennent alors incapables de se multiplier et donc d’infecter leur hôte. Dans le domaine de l’eau potable, on utilise les UV pour inactiver trois types de microorganismes : Giardia, Cryptosporidium, et les virus (au sens large ou pour une espèce précise). En eaux usées, les réacteurs UV sont utilisés pour désinfecter l’eau en général et pour diminuer la pollution fécale, caractérisée par les coliformes fécaux. Les lampes UV envoient des rayons lumineux dans le spectre UV, soit entre 200 et 300 nm. Plus précisément, la longueur d’onde principalement germicide est de 254 nm. Grâce à des essais en laboratoire, on peut attribuer, pour chaque microorganisme, une dose en mJ/cm2 qui permet d’atteindre une

valeur d’inactivation (1 log = 90 %, 2 log = 99 %, 3 log = 99,9 %). Deux éléments principaux influencent la dose UV effective : le temps de contact et la capacité de l’eau à transmettre l’intensité lumineuse (sa transmittance). Comme la turbidité (en sens inverse), la transmittance est associée à la capacité de l’eau à laisser passer la lumière : une transmittance de 100 % est caractéristique d’une eau cristalline. Pour un réacteur UV, le temps de contact est associé au débit et aux conditions hydrauliques du réacteur. Pour chaque réacteur UV donné, il est donc possible de déterminer un débit en fonction de la transmittance de l’eau et de la dose de désinfection associée au degré souhaité d’inactivation d’un microorganisme. Dans le domaine de l’eau potable, les réacteurs UV sont principalement utilisés pour inactiver les protozoaires Giardia et Cryptosporidium, qu’il est très difficile, voire impossible, de détruire avec du chlore, contrairement aux virus. Les réacteurs UV en eau potable sont pressurisés et se divisent en deux groupes : ceux à lampes à basse pression et ceux à lampes à moyenne pression. Ces deux types de réacteurs ont chacun leurs avantages : les lampes à basse pression sont moins énergivores pour une même dose UV, car leur spectre d’émission est très proche de 254 nm. Toutefois, elles demandent des réacteurs avec des lampes plus nombreuses et beaucoup plus longues, ce qui fait en sorte que ces réacteurs sont particulièrement volumineux pour des débits importants. Les réacteurs UV à moyenne

À la suite des scandales de Walkerton et de North Battleford, la désinfection UV a été fortement poussée dans le domaine de l’eau potable, particulièrement au Québec.

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L E S R U D I M E N T S D E L A D É S I N F E C T I O N U V P O U R L’ E A U P O T A B L E E T L E S E A U X U S É E S

pression sont beaucoup plus compacts, mais plus énergivores. En fonction de la dose et de la transmittance de l’eau, on examine habituellement l’option des réacteurs UV à moyenne pression à partir d’un débit d’affluent de 1 000 m3/jour. À la suite des scandales de Walkerton et de North Battleford, la désinfection UV a été fortement poussée dans le domaine de l’eau potable, particulièrement au Québec. Les réacteurs UV deviennent donc une barrière supplémentaire, avec la filtration et la désinfection au chlore, pour assurer un traitement minimal en tout temps. Lorsque des membranes sont utilisées, il est aussi souvent plus simple d’ajouter un réacteur UV en aval de membranes que de procéder à des tests d’intégrité. Cette conception suit également une approche par barrières multiples. Pour les eaux usées du Québec, en raison des faibles transmittances, les réacteurs utilisés sont pratiquement uniquement en canaux ouverts à écoulement libre avec des lampes de type basse pression. Il est aussi possible d’avoir des réacteurs UV sous pression. Toutefois, leur utilisation n’est préconisée que pour des effluents d’excellente qualité (p. ex., des effluents réutilisés comme en sortie de bioréacteurs membranaires). Pour les modèles en canal, différentes configurations sont possibles, soit des lampes horizontales, ou des lampes inclinées (de façon à augmenter la surface de contact) avec système de levage mécanisé pour en simplifier la maintenance. Il est important que l’écoulement en amont du réacteur UV soit uniforme, que toutes les lampes soient submergées et que le niveau d’eau dans le canal UV soit le plus stable possible. Un déversoir ou une vanne de maintien de niveau sont donc installés en aval. Bien que ce soit essentiel en eau potable, il n’est pas requis, pour les eaux usées, d’effectuer

une validation par bio-essais afin de garantir l’utilisation d’un réacteur. C’est toutefois une demande légitime à faire pour assurer le niveau de désinfection et éviter de mauvaises surprises. La désinfection UV présente deux avantages majeurs par rapport aux autres méthodes de désinfection comme la chloration ou l’ozonation. D’abord, elle ne génère pas de sous-produits de désinfection. Cela en fait un mode de désinfection à privilégier aussi bien pour la santé humaine que pour le bien-être de l’environnement. De plus, aucune solution chimique ne doit être gérée : il n’y a donc aucune contrainte d’approvisionnement et de stockage, pas de concentration ou de stabilité à vérifier, etc. Que ce soit en eau potable ou en eaux usées, l’élément le plus contraignant concernant l’utilisation des réacteurs UV vient du nettoyage des lampes. Plusieurs composantes de l’eau affectent le risque d’encrassement des lampes, et il est difficile de prévoir leur comportement exact en présence de la chaleur dégagée par les lampes UV. Les principaux facteurs de risque d’encrassement sont la dureté (> 120 mg/L CaCO3) ainsi que la concentration en fer (> 0,3 mg/L) et en manganèse (> 0,05 mg/L). Pour ces eaux, on recommande fortement un réacteur avec système de nettoyage automatique des lampes (racleur de manchon) ainsi qu’un mode de nettoyage chimique à l’acide, que celui-ci soit indépendant ou intégré au réacteur. n

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SOURCE VOL. 16 N O 2 ÉTÉ 2020


UNE APPROCHE INTÉGRÉE POUR PROTÉGER LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DU SAINT-LAURENT

CPEQ

Me Olivier Dulude Coordonnateur des affaires publiques et législatives Conseil Patronal de l’Environnement du Québec (CPEQ) odulude@cpeq.org

L

e 10 mars dernier, le Collaboratif Grands Lacs–Saint-Laurent déposait Collaborer pour innover : plan d’action 2020-2030 pour l’avenir du Saint-Laurent 1, un document présentant 12 recommandations dont la mise en œuvre nécessiterait des investissements totalisant 100 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral. Pour bien saisir la portée de ces recommandations, il convient de les placer en contexte. UNE RICHESSE COMMUNE Le bassin hydrographique du Saint-Laurent s’étend des Grands Lacs jusqu’au golfe du Saint-Laurent, en passant par son estuaire et par le fleuve du même nom. Il s’agit donc d’un immense réseau hydrographique partagé entre plusieurs États américains et provinces canadiennes. Pour de nombreuses communautés, il constitue la première source d’eau potable. La richesse que nous apporte le réseau hydrographique du SaintLaurent s’étend cependant bien au-delà de sa région géographique immédiate. En effet, la voie navigable du Saint-Laurent est l’une des plaques tournantes du commerce maritime en Amérique du Nord, puisqu’elle permet aux navires de pénétrer au cœur du continent américain. DES EXPERTS POUR GUIDER LA PROTECTION DE NOTRE RICHESSE COMMUNE Constitué en octobre 2018, le Collaboratif rassemble 12 experts du domaine de l’eau et est coprésidé par deux anciens commissaires au développement durable de l’Ontario et du Québec. Les travaux du Collaboratif visent à fournir des pistes de solution pour mieux protéger les écosystèmes et les richesses que nous apporte le bassin hydrographique du Saint-Laurent. Ils sont organisés autour de quatre tables portant sur les thèmes suivants : 1) Les changements climatiques ; 2) Les plages et la contamination bactériologique ; 3) Les nutriments ; 4) Les substances toxiques et les contaminants d’intérêt émergent. Les recommandations du Collaboratif concernant le fleuve Saint-Laurent sont également structurées en fonction de ces thèmes. L’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Le rapport s’intéresse d’abord aux changements climatiques. Rappelons que leurs effets sur les écosystèmes côtiers sont particulièrement préoccupants. En effet, l’érosion côtière progresse en moyenne de 55 cm par année au Québec. Pour les cinquante prochaines années, on estime que les coûts associés à l’érosion atteindront presque le milliard de dollars. En conséquence, le Collaboratif suggère de mettre sur pied un Bureau conjoint Canada-Québec sur l’adaptation et la résilience aux changements climatiques. Ce Bureau aurait pour responsabilité d’adopter une stratégie de résilience axée notamment sur l’aménagement du territoire. Il serait aussi chargé d’offrir des services professionnels d’accompagnement en matière de résilience pour les municipalités et les communautés autochtones.

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Le Collaboratif recommande également l’instauration d’un programme de rémunération des propriétaires fonciers mettant en place des mesures offrant des services écosystémiques. DES PLAGES PLUS SÉCURITAIRES Le Collaboratif s’intéresse par ailleurs à l’accès au Saint-Laurent à des fins de baignade. Actuellement, les accès au fleuve sont limités, notamment pour des raisons de santé publique. En effet, des occurrences élevées de contamination bactériologique ont forcé le gouvernement à fermer plusieurs sites de baignade au fil des ans. Ces contaminations sont causées, entre autres, par les débordements des ouvrages de gestion des eaux usées, par la pollution agricole ainsi que par les déversements illicites de déjections animales. Pour y remédier, le Collaboratif propose entre autres d’ouvrir de nouvelles plages selon une approche basée sur le risque, mais aussi d’améliorer les ouvrages de gestion des eaux usées. LA LUTTE CONTRE L’EUTROPHISATION DES COURS D’EAU Plusieurs nutriments essentiels à la vie végétale et utilisés à des fins agricoles, comme l’azote et le phosphore, nuisent aux écosystèmes hydriques lorsqu’ils sont présents en trop grande quantité. Le Collaboratif propose de mieux évaluer et modéliser les niveaux préoccupants de nutriments dans le Saint-Laurent. Il suggère en outre de revoir les programmes de soutien au revenu agricole afin de rémunérer les services écosystémiques rendus par les propriétaires fonciers. LA RÉDUCTION DE LA CONCENTRATION DE SUBSTANCES TOXIQUES Enfin, le Collaboratif rappelle que de nombreux produits de tous les jours comprennent des substances toxiques et bioaccumulables. Celles-ci aboutissent trop souvent dans les cours d’eau et causent une kyrielle de perturbations biologiques chez la faune, la flore et les humains. Pour y remédier, le Collaboratif recommande notamment de renforcer l’encadrement des substances toxiques prévues à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, d’identifier des zones d’intervention prioritaire, ainsi que de rehausser les normes applicables aux ouvrages de gestion des eaux usées. UNE APPROCHE INTÉGRÉE Les travaux du Collaboratif se sont déroulés en trois phases. La première s’est conclue en juin 2019 avec la publication de recommandations 2 concernant les Grands Lacs. Le Plan d’action 2020-2030 pour l’avenir du Saint-Laurent constitue la deuxième phase. Enfin, le 10 juin, le Collaboratif a publié un Plan d’action 2020 pour protéger les Grands Lacs et le Saint-Laurent 3. En plus des recommandations déjà émises lors des deux premières phases des travaux du Collaboratif, ce document présente trois nouvelles recommandations portant sur les arrangements institutionnels nécessaires à la mise en œuvre du plan d’action intégré, soit : 1) l’adoption d’arrangements institutionnels entre le Québec, l’Ontario et la future Agence canadienne de l’eau ; 2) des investissements de 2,2 milliards de dollars sur dix ans de la part du gouvernement du Canada pour mettre en œuvre les recommandations du rapport intégré; ainsi que 3) l’instauration d’un mécanisme de surveillance de la mise en œuvre du plan par le Collaboratif Grands Lacs–Saint-Laurent. n

1

Collaboratif Grands Lacs–Saint-Laurent. (2020). Collaborer pour innover : plan d’action 2020-2030 pour l’avenir du Saint-Laurent. Consulté en ligne à : https://westbrookpa.com/documents/glslcollab/reports/saint-lawrence/FR/le-collaboratif_grand_lacs-saint-laurent-web.pdf

2

The Great Lakes and St. Lawrence Collaborative. (2019, juin). Protecting the Great Lakes and St. Lawrence. Part 1: Great Lakes Action Plan 2030. Consulté en ligne à : https://councilgreatlakesregion.org/wp-content/uploads/2013/05/ACTION_PLAN_2030.pdf

3

Collaboratif Grands Lacs–Saint-Laurent. (2020, juin). Plan d’action 2020-2030 pour protéger les Grands Lac et le Saint-Laurent : mettre en œuvre des innovations scientifiques et de gouvernance. Consulté en ligne à : https://westbrookpa.com/documents/glslcollab/reports/action-plan/Great-Lakes-and-St-Lawrence-Integrated-Report-FR.pdf

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LE PLOMB DANS L’EAU POTABLE DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES : DES RECOMMANDATIONS À L’APPLICATION

LE JURIDIQUE

Me Nicolas Trottier Avocat, B. Sc., LL. B. Daigneault, avocats inc. nicolas.trottier@daigneaultinc.com

est reconnu scientifiquement que le plomb peut avoir des effets néfastes à long terme sur la santé, particulière pour les enfants de moins de six ans1. L’eau potable en est l’une des principales sources, d’où les nombreuses recommandations des autorités de la santé à ce sujet. Cependant, il n’existe aucun portrait global et définitif de la concentration de plomb dans l’eau potable des établissements scolaires du Québec. Pour pallier cette situation, le gouvernement du Québec a annoncé en mars 2020 une procédure obligatoire d’échantillonnage de l’eau de nos écoles, en vue d’apporter les mesures correctrices requises.

Il

Avant d’examiner cette procédure, voici un historique des normes relatives au plomb dans l’eau potable. En 1992, Santé Canada fixait à 0,01 mg/L la recommandation sur la concentration maximale acceptable (CMA) de plomb dans l’eau potable. Au Québec, en 2001, le Règlement sur la qualité de l’eau potable (ci-après le « RQEP ») lui emboîtait le pas en fixant lui aussi à 0,01 mg/L la concentration maximale de plomb dans l’eau potable. En 2013, le RQEP fut modifié pour mieux encadrer l’échantillonnage du plomb dans l’eau potable. Ainsi, les responsables d’un système de distribution d’eau potable alimentant plus de 20 personnes doivent procéder à un certain nombre de prélèvements d’échantillons d’eau qui varie en fonction du nombre d’utilisateurs sur le réseau. Dans le cadre d’une consultation publique menée en 2017, Santé Canada publiait un document, intitulé Le plomb dans l’eau potable, faisant état de la mise à jour des recommandations sur la qualité de l’eau potable relativement au plomb. Notamment, il annonçait que la recommandation en matière de CMA de plomb dans l’eau potable passerait de 0,01 mg/L à 0,005 mg/L. Cette recommandation sera accompagnée d’un guide technique publié en mars 2019. On recommandait également dans le document de 2017 de mesurer chaque année les teneurs en plomb de chaque fontaine ou de chaque robinet des écoles et des garderies. La Direction de la santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-deMontréal (« DSP Montréal ») a publié en 2017 un rapport intitulé Plomb dans l’eau potable de l’île de Montréal : concentrations de plomb dans l’eau potable des écoles et évaluation des risques à la santé des enfants de 5-6 ans – 2017 2. Ce rapport faisait suite à un échantillonnage de l’eau de fontaine dédiée aux enfants des classes du préscolaire dans 51 écoles de l’île de Montréal. La DSP Montréal concluait que les concentrations de plomb n’étaient pas très élevées et qu’elles diminuaient beaucoup après une minute d’écoulement. Toutefois, le tiers des échantillons d’eau au premier jet excédaient la valeur de 5 µg/L recommandée par Santé Canada.

À l’été 2019, des sorties médiatiques révélaient que le plomb dans l’eau de certains établissements scolaires du Québec pouvait atteindre des concentrations dépassant la norme recommandée de 0,005 mg/L. Le 26 octobre 2019, le ministre de l’Éducation ordonnait à tous les établissements scolaires du Québec de procéder à une campagne de dépistage du plomb dans l’eau. Pour encadrer ce processus, le gouvernement du Québec a publié en mars 2020 la Procédure visant à mesurer les concentrations de plomb dans l’eau potable des écoles du Québec (ci-après la « Procédure ») 3. Celle-ci propose aux responsables des établissements non seulement une méthodologie d’échantillonnage, mais également une liste d’actions à prendre à court, à moyen et à long terme. Ainsi, avant même que les résultats de la campagne soient connus, les établissements doivent maintenant identifier les points d’eau potable à l’aide d’affiches et y indiquer aux utilisateurs qu’ils doivent faire couler l’eau avant de la consommer ou de l’utiliser. Pour certains points d’eau, comme les salles de bain ou les vestiaires, les établissements doivent indiquer que l’eau ne peut être utilisée que pour se laver les mains. On recommande également de faire un rinçage systématique du réseau d’aqueduc après une longue période de stagnation des eaux, comme au moment de la rentrée scolaire. Pour ce qui est de procéder aux mesures et à l’échantillonnage, la Procédure recommande fortement de prioriser les établissements scolaires primaires avant tout autre établissement. De plus, dans un cas comme dans l’autre, il faudra prioriser les établissements en fonction de leur date de construction, en commençant par les plus anciens. Deux méthodes de prise des mesures sont possibles : prise sur place à l’aide d’un appareil portatif, ou en laboratoire accrédité par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Deux échantillons doivent être prélevés aux points d’eau utilisés pour la consommation, soit un au premier jet et l’autre après 30 secondes de rinçage. Tous les résultats doivent être communiqués au MELCC. En fonction des résultats obtenus, la Procédure prévoit les mesures de mitigation à prendre dans l’immédiat, par exemple la condamnation du point d’eau si la concentration est élevée, mais également des mesures permettant de régler le problème à long terme, comme le remplacement de la plomberie si nécessaire. Il est intéressant de noter que la Procédure tient compte de la CMA de 0,005 mg/L recommandée par Santé Canada, et ce, même si le RQEP prévoit une norme de 0,01 mg/L. Le MELCC a toutefois annoncé qu’il modifierait sous peu la norme pour l’abaisser à la CMA recommandée par Santé Canada. Pour les établissements primaires, les tests devaient à l’origine être terminés et les correctifs à apporter devaient être identifiés et amorcés pour le 23 juin 2020. Pour les autres établissements, les tests devaient être complétés et les correctifs à apporter devaient être identifiés pour le 1er novembre 2020. En raison de la pandémie de COVID-19, ces dates ont été respectivement reportées au 1er novembre 2020 et au 1er mars 2021. n

Direction de la santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. (2017). Plomb dans l’eau potable de l’île de Montréal : concentrations de plomb dans l’eau potable des écoles et évaluation des risques à la santé des enfants de 5-6 ans – 2017. Consulté en ligne à : https://santemontreal.qc.ca/fileadmin/fichiers/professionnels/DRSP/sujets-a-z/eau_potable/Plomb-eau_potable_ecoles_RAP_092017.pdf 2 Ibid. 3 Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. (2020). Procédure visant à mesurer les concentrations de plomb dans l’eau potable des écoles du Québec. Consulté en ligne à : http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/education/reseau/boite-outils/Procedure-concentrations-plomb.pdf 1

20 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 16 N O 2 ÉTÉ 2020

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DOMINIQUE DODIER ET L’ENVIRONNEMENT

UNE HISTOIRE DE CŒUR Par Guy Des Rochers

Dominique Dodier est une personne de cœur. Grâce à sa pensée constructive, elle a su tirer du positif de la crise de la COVID-19 au profit d’une cause qui lui importe : la protection de l’environnement. En femme d’action qu’elle est, la directrice générale d’EnviroCompétences, qui a entre autres créé le prix Cœur vert, a pu compter sur son équipe pour opposer au marasme du moment une stratégie de communication énergique. « Dès les premiers jours de la crise, nous avons préparé des trousses virtuelles pour soutenir nos entreprises (elles sont près de 4 000) et nous avons déposé des demandes concernant trois nouveaux projets dans le cadre du Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME) pour l’industrie de l’environnement, explique Stéphanie Trudelle, directrice de la formation chez EnviroCompétences. Nous avons fait de la magie, rien de moins, afin de modifier nos formations pour qu’elles deviennent accessibles en ligne. Dominique est une fille d’action, de résultats. Elle ne va pas discuter d’un sujet de long en large. “S’il y a un problème, trouvons la solution”, dit-elle sans cesse. » Celle qui célébrera cet automne ses quinze ans à titre de directrice générale a une fois de plus fait forte impression auprès de son équipe. « Dominique a été dédiée à la cause et notre équipe a travaillé très fort, souvent douze heures par jour, pour livrer tout ce que nous avions à livrer dans ce contexte particulier, ajoute Stéphanie Trudelle. Nous aussi,

nous apprenions à fonctionner différemment, comme en utilisant le télétravail. Quand la crise de la COVID19 est survenue, Dominique a tout mis de côté pour concentrer son énergie à la bonne place afin de continuer à soutenir nos entreprises et de permettre à EnviroCompétences de garder la tête hors de l’eau. » Pour Blandine Aliaga, chargée de projets chez EnviroCompétences, ce sont sans doute les qualités humaines de Dominique Dodier qui en font une gestionnaire si compétente. « Elle est persévérante et dévouée, entière et consciencieuse, explique-telle. Quand elle entreprend quelque chose, elle le fait à fond. Aussi, Dominique demeure fidèle à ses employés, et son équipe est visiblement importante pour elle. Nous formons une petite famille. » UNE VISIONNAIRE « Je l’ai déjà qualifiée de fer de lance de l’environnement et du développement durable au Québec, raconte Robert Dubé, PDG d’Atout Recrutement et président sortant du conseil d’administration de Réseau Environnement. Dominique a été très proactive dès le début de la crise sanitaire. Elle et son équipe ont conçu des boîtes à outils COVID-19 très utiles et bien présentées. Moi-même, je m’en sers pour mon entreprise, et mes clients également. »

Pour Robert Dubé, qui siège au CA d’EnviroCompétences depuis une dizaine d’années, Dominique Dodier est une personne dynamique, dotée d’un esprit d’entrepreneuriat, et passionnée par son métier. « Elle a réussi à faire comprendre à ses partenaires l’importance des ressources humaines. Grâce à elle, EnviroCompétences est devenu un incontournable pour les besoins et les ressources en RH. » Ajoutant qu’elle est très sollicitée comme conférencière et comme personne-ressource sur différentes tribunes, Robert Dubé souligne les valeurs de Dominique Dodier. « Pour elle, il est évident que l’humain est au centre de tout et que les ressources humaines doivent être le cœur de l’entreprise. Elle a réussi à faire valoir auprès des entrepreneurs du domaine de l’environnement l’importance de la fonction RH en entreprise, grâce à son enthousiasme, à sa passion et à son sens de la communication. » Pour Stéphanie Trudelle, il n’y a qu’un mot pour décrire Dominique Dodier : visionnaire. « Elle croit beaucoup au secteur de l’environnement et accorde toute sa confiance à son équipe. L’une de ses grandes qualités, c’est qu’elle reste toujours à l’affût des tendances à venir. C’est important pour elle d’être en avant du défilé, et non pas à sa remorque. » n

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