Magazine SOURCE hiver 2019

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HIVER 2019, vol. 15 no 1

Le magazine de l’eau au Québec

Des municipalités qui mènent le jeu

Convention de la poste-publications no 41122591

TAGE REPORLU S I F E XC

Quelles perspectives pour l’avenir de la gestion durable de l’eau et des infrastructures ?

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Cybersécurité des infrastructures d’eau : par où commencer ?

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Automatisation : la mesure de la siccité

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reportage 8

SOMMAIRE

L’ingéniosité du système mis en place à l’aréna Saint-Michel à Montréal est pourtant simple. D’abord, la pluie tombant sur le toit est dirigée vers deux réservoirs internes. L’eau récoltée est ensuite traitée, filtrée, chauffée pour finalement être utilisée par les surfaceuses (de type Zamboni).

chroniques 14

ÉCONOMIE D'EAU POTABLE QUELLES PERSPECTIVES POUR L’AVENIR DE LA GESTION DURABLE DE L’EAU ET DES INFRASTRUCTURES ?

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CYBERSÉCURITÉ CYBERSÉCURITÉ DES INFRASTRUCTURES D’EAU : PAR OÙ COMMENCER ?

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EAU POTABLE LA SANTÉ PUBLIQUE : L’ENJEU PRINCIPAL D’UN PROGRAMME EFFICACE DE CONTRÔLE DES RACCORDEMENTS CROISÉS

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EAUX USÉES AUTOMATISATION : LA MESURE DE LA SICCITÉ

CON

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LES AMIS DE SOURCE

ONSS LES B T A T N C CO

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Coordonnatrice à la direction de l'édition Noémie Vallet Téléphone : 450 508-1515 nvallet@maya.cc

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.

Journaliste et rédacteur Guy Des Rochers Chroniqueurs Sylvain Boudrias Cle ́ment Cartier Mathieu Laneuville Éric Walker

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc

Direction artistique MAYA.cc

Photos de la page couverture et de l’entrevue Ville de Montréal

Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazinesource.cc www.magazinesource.cc

Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Révision linguistique Émilie Pelletier

Impression Carpe diem

© Tous droits réservés.

4 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 15 N O 1 HIVER 2019

Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent que leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine SOURCE est publié trois fois l’an.

HIVER 2019, vol. 15 no 1

Le magazine de l’eau au Québec



ÉDITORIAL

DES ACTIONS PAYANTES ET DURABLES

Les municipalités du Québec, les grandes comme les petites, ont une responsabilité sociale et environnementale. Lorsqu’elles assument pleinement ce rôle, elles deviennent de véritables moteurs d’actions positives, ne serait-ce qu’en servant de vitrine afin d’inspirer la société à faire mieux.

F

aut-il rappeler que les municipalités constituent le premier palier de gouvernement auquel les citoyens ont accès et qu’en vertu de cette proximité, chaque décision qu’elles prennent a une influence directe sur leur qualité de vie? Pardelà les lois et les règles édictées par les gouvernements provincial et fédéral, cette proximité naturelle du citoyen et de la gouvernance municipale impose aux municipalités d’améliorer le bien-être social et environnemental de leurs habitants. Cela n’a rien à voir avec la pression exercée par le mouvement des gilets jaunes français. Tout de même, certains Montréalais n’hésitent pas à hausser

André Dumouchel adumouchel@maya.cc

le ton. Parlez-en à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui a fait face à de nombreuses récriminations cet hiver au sujet de l’entretien des trottoirs et des rues, malmenés par des conditions hivernales jouant au yo-yo… Peu importe que Montréal soit une municipalité de près de deux millions d’habitants, on a quelquefois l’impression que chaque Montréalais a sa propre idée de ce qui devrait être fait, en plus de croire que la mairesse lui est personnellement redevable. De quoi faire perdre le sourire à n’importe qui… Dans les faits, les municipalités jouent un rôle majeur sur le plan de la responsabilité environnementale. En ce qui concerne la gestion de l’eau, elles sont responsables de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement des eaux usées et des eaux pluviales. Elles doivent tenir compte de plusieurs obligations, dont celle de minimiser les répercussions environnementales de leurs décisions. C’est encore plus important que leurs actions peuvent avoir des effets majeurs sur le milieu, du prélèvement de la ressource naturelle aux rejets massifs d’eaux usées dans l’environnement. Cette responsabilité s’exprime également à toutes les étapes de la gestion de l’eau, qu’il s’agisse d’activités comme l’identification des sources souterraines ou de surface, de la production, du traitement et de la distribution de l’eau potable, ou encore de la construction d’infrastructures de collecte et d’épuration. Prenons l’exemple de la gestion de l’eau potable et des eaux usées : si les infrastructures sont inadéquates, elles ne pourront répondre que partiellement aux éventuels problèmes

techniques de leur gestion. Très vite, non seulement les services inadaptés aux besoins d’une population créeront de l’insatisfaction, mais au bout du compte, le manque d’engagement environnemental se butera à des problèmes d’acceptabilité sociale, tout en entraînant des risques pour la santé publique. UN LEVIER DE PERFORMANCE Par ailleurs, sur le terrain de la performance économique des municipalités, il y a fort à parier que la responsabilité environnementale s’avère le plus souvent un engagement rentable, un véritable levier de performance. Une gestion municipale qui place le développement durable au sommet de ses priorités réalise un placement payant à long terme, ce qui va de pair avec sa mission. Les frais peuvent être plus élevés dans un premier temps, mais à moyen terme, on observe assurément une réduction des coûts. En effet, en mettant en place des processus pour diminuer le gaspillage des ressources et la consommation d’énergie, une municipalité réduit en même temps ses dépenses. C’est sans compter qu’en jouant d’audace avec des initiatives probantes en environnement, une municipalité finira par influencer non seulement son rendement économique, mais aussi sa performance globale en matière d’impact social, de gestion des risques et de réputation. Certaines municipalités sont actives sur ce terrain et rivalisent même de créativité. Nous croyons qu’il est important de souligner ces bons coups, qui trop souvent n’attirent pas l’attention qu’ils auraient méritée. Voilà pourquoi vous trouverez dans le reportage de cette édition du magazine Source quelques belles initiatives concernant la gestion de l’eau de la part de municipalités entreprenantes et dynamiques. Nous souhaitons ainsi que d’autres municipalités puissent s’en inspirer. n

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REPORTAGE

Des municipalités qui mènent le jeu Photo gracieuseté de la Ville de Montréal

Par Guy Des Rochers

Confronté à un problème de gestion des eaux de pluie à l’aréna Saint-Michel, l’Arrondissement Villeray–Saint-Michel–ParcExtension, à Montréal, a exécuté un projet qui a permis de tester la fiabilité technique et la viabilité économique d’un système de récupération et de gestion des eaux de pluie pour remplir les surfaceuses d’une des glaces de l’aréna. Des initiatives en développement durable réalisées par des municipalités dans la gestion de l’eau, il s’en fait un grand nombre au Québec. En voici trois autres exemples inspirants : = La Ville de Granby a réglé un problème de refoulement d’égouts à l’aide de techniques de gestion de l’eau novatrices et économiques. = La Municipalité du Canton de Gore a réalisé un projet pour le remplacement des installations septiques désuètes en bordure des lacs sur son territoire. = La Ville de Lac-Mégantic a réalisé un projet pilote qui évalue le contrôle des volumes de ruissellement d’un nouveau stationnement sur un site du centre-ville. Dans cette ville confrontée à la nécessité de se réinventer, cette initiative permet d’analyser et d’encadrer le développement des autres stationnements municipaux à reconstruire après l’accident ferroviaire de 2013. Cela va presque de soi de nos jours : la responsabilité sociale et environnementale est en nette recrudescence à tous les paliers de la gouvernance, tant auprès des municipalités que des entreprises, et les quatre exemples cités précédemment figurent parmi des dizaines d’initiatives tout aussi valables. Être responsable d’une municipalité implique que l’on prenne des décisions et que l’on réalise des activités qui ont un impact direct sur le milieu naturel, sociétal et humain. La responsabilité environnementale prend tout son sens dans le contexte actuel de la destruction mondiale de la biodiversité, de l’épuisement des ressources et du changement climatique. Et les municipalités qui s’y engagent volontairement, sans obligations légales, démontrent à quel point ces enjeux sont pris en compte, certaines les ayant mis au cœur même de leurs stratégies de développement. Comment ne pas souligner alors toutes ces belles initiatives essaimant un peu partout au Québec, lesquelles démontrent une conscience environnementale poussée de la part de plusieurs municipalités ?

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Le Fonds municipal vert Les quatre initiatives environnementales citées précédemment ont en commun qu’elles se sont appuyées sur les ressources octroyées par le Fonds municipal vert (FMV)1, un programme unique qui offre du financement et des services de partage de connaissances pour soutenir le développement durable des collectivités. Par l’intermédiaire du FMV, la Fédération canadienne des municipalités (FCM) 2 finance quatre types d’initiatives environnementales dans cinq secteurs de l’activité municipale. Entre autres, le FCM finance des études de faisabilité, des projets pilotes et des projets d’immobilisations axés sur des initiatives qui permettent d’améliorer la qualité de l’eau et d’en encourager la conservation. Elle offre également des subventions aux municipalités pour les aider à réaliser leurs projets environnementaux ainsi que des prêts à taux concurrentiels. La plupart des bénéficiaires reçoivent une subvention supplémentaire pouvant atteindre 15 % du montant de leur prêt. Toutes les municipalités canadiennes incorporées, qu’elles soient membres de la FCM ou non, peuvent demander une aide financière de ce fonds doté par le gouvernement du Canada. Le FMV ne fait pas cavalier seul puisqu’il existe environ une centaine de programmes d’aide financière destinés aux municipalités et couvrant des projets écologiques. Mais comme il devient difficile de s’y retrouver dans cette panoplie de programmes tant publics que privés, le site Web Ma municipalité efficace 3 effectue un recensement de ces mesures en les décrivant succinctement et renvoie facilement vers leur site officiel grâce à son moteur de recherche. Avec sa trousse remplie d’outils performants, Ma municipalité efficace est un site incontournable pour les municipalités qui ont déjà ciblé des projets et qui sont à la recherche de leviers financiers pour les réaliser.

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Fonds municipal vert https://data.fcm.ca/accueil/programmes/fonds-municipal-vert/a-propos-du-fmv Fédération canadienne des municipalités https://fcm.ca/fr/programmes Ma municipalité efficace http://www.mamunicipaliteefficace.ca/


REPORTAGE

DES PATINOIRES À L’EAU DE PLUIE Depuis 2015, la pluie et la glace font bon ménage à l’aréna Saint-Michel, à Montréal. En effet, l’installation d’un ingénieux système de gestion des eaux de pluie permet d’entretenir les patinoires en réglant du même coup un problème de refoulement d’eau à l’intérieur du bâtiment.

une économie de plus d’un million de litres d’eau potable par an. De surcroît, grâce au bassin de rétention extérieur, le flot pluvial est contrôlé par un régulateur de débit contribuant à alléger le réseau municipal.

simple. D’abord, la pluie tombant sur le toit est dirigée vers deux réservoirs internes. L’eau récoltée est ensuite traitée, filtrée, chauffée pour finalement être utilisée par les surfaceuses (de type Zamboni).

Mais les effets bénéfiques de ce système « vert » ne s’arrêtent pas ici puisqu’il a aussi réglé le grave problème des refoulements à l’intérieur de l’aréna. Auparavant, l’eau captée par le toit de l’aréna causait une surcharge du réseau sanitaire de la ville, entraînant ainsi des refoulements. La solution écologique retenue permet de mieux gérer les rejets durant des pluies exceptionnelles et, conséquemment, la pluie tombant sur le toit est désormais acheminée vers un bassin de rétention situé à l’extérieur. Ensuite, l’eau qui s’y accumule est graduellement déversée dans le réseau de la ville, ce qui évite par le fait même une surcharge.

« Le système est ingénieux et est un bel exemple d’initiative écologique à succès. De plus, cela fonctionne très bien », raconte Michel Lord, chef de projet à la direction des services administratifs de l’Arrondissement Villeray–SaintMichel–Parc-Extension. Des plus écologiques, la solution implantée est non seulement innovatrice d’un point de vue technologique, mais c’est aussi la première à avoir été réalisée au Canada dans un bâtiment existant. L’ingéniosité du système mis en place est pourtant

Non seulement l’eau de pluie procure-t-elle une glace de meilleure qualité, mais le système contribue aussi à réduire d’au moins 30 % la consommation d’eau annuelle de l’aréna. L’impact environnemental de cette réalisation est percutant puisqu’en récupérant environ 90 % des eaux pluviales provenant de la toiture, l’opération permet

Mieux encore, ce bassin est intégré à un aménagement paysager qui offre aux citoyens l’accès à un nouvel espace vert et à une zone de fraîcheur, ce qui contribue à lutter efficacement contre les îlots de chaleur qui abondent en zone urbaine.

Photo gracieuseté de la Ville de Montréal

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REPORTAGE

Des lacs et un écosystème à protéger La charmante municipalité du Canton de Gore, dans le comté d’Argenteuil, souhaitait prévenir l’eutrophisation des lacs et diminuer la contamination des plans d’eau et des puits d’eau potable sur son territoire, tout en réduisant le fardeau financier de ses résidents.

Sur les 250 installations à changer initialement, il n’en reste que 60. « Il s’agit de cas particuliers qui demandent un suivi plus complexe, ajoute Geneviève Dubuc. Mais nous allons en venir à bout, à coups de cinq à dix transformations par année. Ce programme, nous en faisons une fierté citoyenne. »

Grâce au programme ÉcoPrêt et au soutien conféré par le Prêt municipal vert, la Municipalité a mis en place un programme de remplacement des installations septiques désuètes en bordure des lacs. Une étude de faisabilité avait précédemment démontré que près de 50 % de ces installations étaient douteuses ou non conformes, ce qui constituait un risque important pour la qualité des plans d’eau au Canton de Gore. « Dans notre belle région, les citoyens vivent au cœur de la nature et sont sensibilisés aux problèmes environnementaux, explique Geneviève Dubuc, inspectrice en environnement et développement durable. Jusqu’à maintenant, environ 75 % des installations septiques problématiques ont été changées et notre action est toujours en cours. Les résidents de la municipalité étaient très contents d’obtenir de l’aide, surtout ceux qui ne comptaient pas sur de grandes ressources financières. »

Photo gracieuseté de la Municipalité du Canton de Gore

À GRANBY, UNE GESTION OPTIMALE DES EAUX PLUVIALES Quoi de plus désagréable qu’un refoulement d’égout, surtout quand plusieurs maisons sont touchées à cause de l’insuffisance du réseau de captation des eaux pluviales de la municipalité ? « Depuis 2013, année de la réalisation du projet, nous n’avons plus eu de refoulements dans ce secteur de la ville, alors que les problèmes étaient récurrents auparavant. C’est la preuve que notre solution innovante et écologique fonctionne bien », explique, non sans fierté, Benoit Carbonneau, Photo gracieuseté de la Ville de Granby

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coordonnateur, division ingénierie, du service de la planification et de la gestion du territoire à la Ville de Granby. Le projet initial consistait à rénover la chaussée du quadrilatère formé des rues Saint-André Est,

Grove, Bellevue et Lansdowne. « Nous avions envisagé de tout refaire à l’identique, sur une largeur de 12 mètres, y compris un trottoir, en remplaçant les réseaux pour en augmenter la capacité, déclare M. Carbonneau. Des conduites surdimensionnées de 600 à 1200 millimètres de


REPORTAGE diamètre étaient proposées pour le réseau des égouts pluviaux, lequel aurait aussi servi de bassin de rétention souterrain. L’estimation des coûts du projet s’élevait alors à 3 700 000 $. De plus, il aurait fallu tout enlever, tout arracher. » En contrepartie, l’estimation pour la réalisation du projet « vert » conçu par les Services techniques de la Ville de Granby s’élevait à 3 050 000 $, soit un coût de construction inférieur au projet original. « Cela justifiait amplement le choix d’une infrastructure écologique, ajoute M. Carbonneau. Finalement, le coût réel de la réalisation du projet a été de 2 600 000 $, soit une économie de 1 100 000 $ par rapport à l’estimation du projet standard. Si l’on ajoute à cela la subvention de 140 000 $ octroyée par le Fonds municipal vert, on peut affirmer que nous avons réellement fait des économies. »

souterrain a été installé, ainsi que des noues végétalisées et filtrantes en bordure de la route. « Le recours à des technologies écologiques, comme l’utilisation de végétaux en plantation filtrante, permet à la rétention de se faire davantage en surface, explique M. Carbonneau. Ainsi, nous traitons plus efficacement les eaux pluviales, et l’eau retournée dans notre réseau est franchement de meilleure qualité, contenant moins de phosphore et de matières en suspension. » Autre avantage : l’eau est rejetée en moins grande quantité à la fois, ce qui permet l’utilisation de conduites d’un plus petit diamètre. « Et c’est sans parler des îlots de chaleur que l’on élimine : dans la rue, les plantations d’arbres et toute cette végétation créent des étendues d’ombre et de fraîcheur bienfaisantes. De surcroît, le lieu de vie est beaucoup plus agréable que celui qu’offre une rue typique, où l’asphalte domine », précise-t-il.

Que des avantages Selon cet ingénieur de formation, qui admet retirer de la fierté de la réussite de ce projet respectueux de l’environnement, la grande innovation aura été de mettre de côté la solution habituelle, avec des conduites en béton souterraines surdimensionnées pour favoriser des technologies nouvelles. Ainsi, la chaussée imperméable a été réduite de 12 à 7 mètres ; un bassin de rétention

Le projet a fait l’objet d’une réelle acceptation sociale, « surtout de la part des résidents d’autres rues, qui souhaiteraient que l’on fasse la même chose dans leur secteur », raconte-t-il avec humour, non sans évoquer la contestation citoyenne que le projet avait initialement soulevée. « Il y avait beaucoup de places de stationnement dans ces rues et il a fallu en enlever pour créer les noues végétalisées. Certains citoyens, qui perdaient ainsi des espaces

LAC-MÉGANTIC UN PROJET POUR RÉINVENTER UNE COMMUNAUTÉ

de stationnement en façade de leur maison, ont donc critiqué le projet au départ. Mais aujourd’hui, ils se sont habitués à ce nouveau milieu de vie. Aussi, il y a des rues transversales dans lesquelles on a laissé des espaces de stationnement. La contestation s’est estompée. » À coup sûr, les premiers bénéficiaires du projet sont les citoyens de ce secteur, puisque ceux-ci, en demandant à la Ville d’agir afin de diminuer les risques de refoulement d’égout, en ont été les instigateurs. Le projet, tel qu’il a été réalisé, a répondu à cette demande. De plus, puisqu’il a été accompli à un coût moindre, l’ensemble de la population de Granby en a profité. Dans la gestion de l’eau, faut-il s’étonner d’un effet boule de neige ? Ce projet en a inspiré d’autres. L’été dernier, à Trois-Rivières, une initiative semblable a été réalisée. Les responsables ont ainsi pu marcher dans les traces laissées par ceux qui ont donné lieu au projet de Granby. D’autres projets, basés sur la réussite de ce dernier, ont aussi été réalisés à Montréal et dans d’autres villes.

Photo gracieuseté de la Ville de Granby

Dans la municipalité de Lac-Mégantic, la voie ferrée passe toujours au même endroit qu’avant, telle une pénible cicatrice. Elle est la portion visible d’un drame d’horreur à la suite duquel s’est amorcé un processus de guérison qui est loin d’avoir atteint son terme. population et son administration municipale : un nouveau stationnement qui permet une bonne gestion des eaux de ruissellement. Une initiative municipale démontrant parfaitement une responsabilité sociale bien assumée, dans un respect idéal de l’environnement.

Photo gracieuseté de la Ville de Lac-Mégantic

Cependant, au même rythme que les projets se mettent en branle pour que soit rebâti le centreville complètement décimé par la terrible tragédie ferroviaire du 6 juillet 2013, cette communauté de presque 6 000 habitants se reconstruit aussi. Parmi les projets issus de ce processus de reconstruction, il y a cet exemple de coopération entre une

« Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un projet pilote de gestion des eaux de ruissellement. Le stationnement a été terminé en juin 2016, conformément à la planification initiale. Tout s’est bien déroulé », relate France Bergeron, qui est directrice des services techniques à la Ville de LacMégantic. L’un des objectifs du projet visait à mettre en œuvre des conditions de drainage pour réduire les impacts hydrologiques sur la rivière Chaudière et sur le lac Mégantic, dans le contexte de la reconstruction des infrastructures du centre-ville sinistré.

De l’innovation Selon le rapport d’achèvement du projet, le nouvel aménagement comprend un stationnement public de 46 cases avec des mesures favorisant le développement durable et la bonne gestion des eaux de ruissellement, dont deux noues végétalisées en bordure de stationnement ; des pentes et des abaissements de bordure positionnés stratégiquement pour permettre l’évacuation de l’eau du stationnement vers les noues ; quatre cases de stationnement en gazon renforcé ; neuf cases de stationnement en gravier percolant ; un espace de stationnement pour vélos ; l’installation d’une borne de recharge pour voitures électriques ; l’intégration de végétation aux pourtours du stationnement (arbres et arbustes). De plus, des espaces ont été priorisés pour le dépôt de la neige en hiver, permettant la gestion sur place de l’eau des fontes

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REPORTAGE au printemps, ce qui évite de transporter cette neige vers le site de neiges usées. Cette mesure permet de diminuer le camionnage et, donc, la production de GES.

a été soufflé ; quelque 110 établissements d’affaires et une centaine d’habitations ont disparu, comme absorbés par un grand vide. Il a fallu plusieurs années pour décontaminer les sols.

Ce projet, qui a bénéficié entre autres d’une subvention du Fonds municipal vert, est novateur à plusieurs égards, car il se fonde sur des mesures de gestion de l’eau de surface normalement utilisées dans les nouvelles constructions. L’utilisation de ces techniques en milieu bâti est une première au Québec, et potentiellement au Canada, et permettra de prouver qu’il est possible de corriger des problèmes de façon écologique sans remplacer des systèmes encore fonctionnels. Ces mesures pourront être reprises en tout ou en partie dans d’autres secteurs de la ville aux prises avec des problèmes de refoulement. D’autres municipalités pourront également s’en inspirer.

« Il reste un centre-ville à reconstruire, c’est ce qui demeure comme traces de la tragédie. Ce nouveau centre-ville, nous allons toujours l’appeler “nouveau centre-ville”. Ce sera toujours la trace de ce qui est survenu », évoque, non sans émotion, France Bergeron.

Un centre-ville à reconstruire À Lac-Mégantic, le processus de guérison suit son cours. L’épouvante qui a surgi au milieu d’une nuit d’été a rendu la population plus fragile psychologiquement encore aujourd’hui. On évoque toujours avec beaucoup d’émotion l’horrible catastrophe. Les 47 victimes de la tragédie ne sont que la partie émergée de bouleversements et de traumatismes qui se perpétuent discrètement encore dans des familles, chez des amis, chez des voisins. Cependant, loin de banaliser le drame humain, l’accident ferroviaire, avec ses explosions, son incendie monstrueux et le déversement de pétrole contaminant sol et cours d’eau fut une véritable calamité sociale, environnementale et économique. Tout le centre-ville, imprégné d’histoire,

À ce titre, la reconstruction d’un stationnement représentait le début de la reconstruction des infrastructures du centre-ville sinistré après la fin des travaux de décontamination suivant la tragédie. Et outre le soin apporté à l’aspect environnemental du projet, plusieurs avantages sociaux ont été observés. Dans un premier temps, les citoyens ont été amenés à exprimer leurs opinions sur ce projet lors d’une assemblée publique tenue par le conseil de ville. « En amont du projet, un grand processus de participation citoyenne a été déclenché pour redéfinir ce que les citoyens voulaient pour le nouveau centre-ville, explique France Bergeron. Tout était à reconstruire. Est-ce qu’on gardait le même type d’usage ? Est-ce qu’on conservait la même trame de rues ? Est-ce qu’on voulait conserver la percée visuelle sur le lac créée par la tragédie et la décontamination ? L’ancienne trame de bâtiments et de rues faisait en sorte que sur un axe est-ouest, on avait complètement perdu la percée visuelle sur le lac. La tragédie a fait en sorte qu’on découvre une perspective incroyable sur le lac et directement sur le mont Mégantic. Nous avons

mené un grand processus de participation citoyenne qui a duré 18 mois et qui a mené à une série de recommandations, de réflexions, d’hypothèses de travail. Par la suite, nous avons ramené cela à un niveau factuel en matière de trames de rues, d’usage et de bâtiments. » La Ville a fait adopter un plan particulier d’urbanisme, issu de ce processus, intitulé Réinventer la ville, que l’on peut découvrir sous la rubrique Bureau de reconstruction de son site Web. « La Ville a effectué des travaux d’infrastructure au centre-ville, mais pour le reste, les projets sont privés, avec des terrains qui attendent encore des bâtisses », ajoute France Bergeron. Bien que le projet de voie de contournement ferroviaire ait été accepté, il coulera encore de l’eau sous les ponts avant qu’il ne soit réalisé, en 2022. Et ce n’est qu’après cela que l’ancienne voie ferrée sera démantelée et disparaîtra du centre-ville. « Nous vivons en bordure d’un lac magnifique, d’une belle rivière (Chaudière) et nous sommes entourés de montagnes splendides, rappelle France Bergeron ; ce rapport que nous avons avec la nature, à Lac-Mégantic, est bien ancré dans nos mœurs et date de bien avant la tragédie. Dans le fond, et je pèse mes mots ici, nous allons tirer parti de la conjoncture créée par la tragédie pour revoir ce que nous voulons devenir. Toujours en lien avec cette nature-là dans laquelle nous vivons et dont nous faisons partie. » n

Photo gracieuseté de la Ville de Lac-Mégantic

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QUELLES PERSPECTIVES POUR L’AVENIR DE LA GESTION DURABLE DE L’EAU ET DES INFRASTRUCTURES ?

Mathieu Laneuville Ingénieur Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation mathieu.laneuville@mamh.gouv.qc.ca

epuis 2001, la quantité d’eau distribuée par personne a diminué de 29 % au Québec. Et depuis 2012, près de 50 000 fuites d’eau ont été réparées par les municipalités participant à la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable (la Stratégie). En parallèle, dans le cadre de la Stratégie, l’installation de compteurs d’eau dans les immeubles non résidentiels se poursuit et devrait toucher plus de 90 % de ceux-ci1. Aussi, le portrait de l’état des infrastructures d’eau s’éclaircit de plus en plus grâce à la collaboration des municipalités et du Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines. Mais est-ce que ces résultats et ces mesures sont suffisants ? Quelles sont les perspectives pour l’avenir ?

D

LES PERTES D’EAU Bien que de 2012 à 2016, la recherche proactive de fuites soit passée de 54 % à 85 % sur les 42 000 km du réseau de distribution québécois et qu’on note une tendance à la baisse des pertes d’eau, celles-ci sont néanmoins estimées à 25 m³/d/km de conduite, ce qui demeure élevé par rapport à l’objectif de la Stratégie, qui était de 15 m³/d/km de conduite. Une des méthodes visant à améliorer la situation est de réduire le temps qui s’écoule entre l’apparition et la réparation des fuites. Par exemple, pour la majorité des municipalités qui font une campagne annuelle de recherche de fuites sur leur réseau, la durée moyenne des fuites est d’environ six mois, soit la moitié de la période qui s’écoule entre chaque campagne de recherche de fuites. Ainsi, des municipalités comme Saint-Jérôme réalisent plusieurs campagnes de recherche de fuites dans les secteurs problématiques, tels que ceux avec des conduites en fonte grise, pour réduire la durée moyenne des fuites, et par le fait même, le volume de pertes d’eau. Idéalement, la meilleure façon de limiter la durée des fuites est de mettre en place des secteurs de suivi de la distribution (SSD) de moins de 3 000 branchements de service, comme c’est le cas dans plus de 100 municipalités. En analysant les débits de nuit pour déceler l’apparition de nouvelles fuites, la durée de celles-ci se compte généralement en jours plutôt qu’en mois. En parallèle, une directive interne pour localiser et bien réparer rapidement les fuites permet d’en réduire la durée totale. Enfin, il peut être pertinent d’effectuer un contrôle actif des fuites sur un échantillon de robinets d’arrêt accessibles, car un volume important d'entre elles peut provenir des branchements de service. En complément, la mise en place de la gestion de la pression à des endroits stratégiques réduirait davantage les pertes d’eau. Il est notamment possible de transformer un SSD en secteur de régulation de pression (SRP) pour stabiliser la pression de nuit. Ainsi, on peut diminuer le débit de fuite, réduire l’apparition de nouvelles fuites et augmenter la durée de vie des conduites. Les gains de cette méthode commencent à porter des fruits dans plusieurs municipalités québécoises, dont Laval. LA GESTION DES ACTIFS L’amélioration de la gestion des actifs est une solution à long terme pour limiter les pertes d’eau et pour assurer la fiabilité et la pérennité du service public et des infrastructures. Dans un premier temps, il faut mieux connaître l’état des actifs pour orienter adéquatement les investissements, notamment en ce qui concerne les infrastructures ponctuelles (usines,

réservoirs, postes de pompage, etc.) à propos desquelles les connaissances sont limitées. Dans un deuxième temps, il pourrait être envisageable de réhabiliter ou de remplacer graduellement les conduites d’eau potable du Québec qui sont en mauvais ou en très mauvais état, soit 8 % du réseau de distribution québécois2. D’ailleurs, des municipalités comme Montréal accroissent considérablement leurs investissements dans les infrastructures d’eau afin de réduire le déficit de maintien d’actifs. Ainsi, les investissements de la métropole sont passés de 249 à 440 millions de dollars de 2015 à 2018, et ils devraient atteindre 564 millions de dollars en 2021. LES CONSOMMATIONS Selon les plans d’action des municipalités, plus de 90 % des immeubles non résidentiels seront équipés de compteurs d’eau. Il serait alors possible de comparer les consommations mesurées aux valeurs de référence d’un même type d’immeuble pour orienter les actions en conséquence. Au besoin, les municipalités pourraient favoriser la réduction de la consommation et sensibiliser leur population à la valeur des services d’eau, en offrant un service d’audit de l’eau et en ajustant la tarification volumétrique des services d’eau dans ces immeubles. De plus, on prévoit que la consommation résidentielle sera estimée dans les deux tiers des municipalités. Ainsi, il serait possible de comparer la consommation résidentielle des municipalités aux moyennes canadienne et ontarienne, lesquelles étaient respectivement de 235 et de 201 litres par personne par jour en 20153. En fonction des résultats, les municipalités pourraient ajuster leurs programmes de sensibilisation et leur réglementation sur l’utilisation de l’eau potable. La mesure des consommations améliore aussi la qualité des bilans d’eau. Ces derniers justifient les efforts nécessaires pour atteindre des niveaux de pertes économiquement optimaux. CONCLUSION Les résultats et les mesures mises en place à ce jour sont de bon augure. Il faut cependant poursuivre nos actions pour atteindre les objectifs de réduction de pertes d’eau, afin de se rapprocher de la moyenne canadienne en ce qui a trait à la quantité d’eau distribuée par personne et pour mieux connaître l’état des infrastructures. Les perspectives pour l’avenir sont encourageantes, car les solutions pour une gestion durable de l’eau et des infrastructures sont connues et déjà appliquées dans plusieurs municipalités. Mais le plus important, c’est la réelle volonté citoyenne combinée à la volonté des paliers de gouvernements municipaux et provincial de continuer à développer le partenariat qui nous positionne de mieux en mieux sur la scène internationale. n

1

2

3

Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. (2018). Rapport annuel de l’usage de l’eau potable 2016. Consulté en ligne à l’adresse : https://www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/strategie/cartographie-et-rapports-annuels/ CERIU. (2018). Rapport final du portrait des infrastructures en eau des municipalités du Québec. Consulté en ligne à l’adresse : https://ceriu.qc.ca/bibliotheque/dossiers/portrait-infrastructures-eau-municipalites-du-quebec Statistique Canada. (2017). Utilisation d’eau potable selon le secteur et utilisation quotidienne moyenne. Consulté en ligne à l’adresse : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3810027101

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CYBERSÉCURITÉ DES INFRASTRUCTURES D’EAU : PAR OÙ COMMENCER ?

CYBERSÉCURITÉ

Éric Walker Ingénieur Automatisation Service de la gestion de l’eau Ville de Laval e.walker@laval.ca

Ma collègue de la Ville de Montréal, Caroline Turcotte, et moi aimerions inviter tous les intervenants techniques intéressés et qui travaillent pour une municipalité ou pour une régie à participer à un comité visant à échanger sur les pratiques en cybersécurité, en automatisation et en informatique industrielle pour les ouvrages d’eau au Québec. Une rencontre d’échange et de formation en cybersécurité sera organisée en juin à Montréal.

a cybersécurité des infrastructures d’eau représente un défi de taille pour les municipalités. Les enjeux s’y rattachant ne sont pas seulement d’ordre technologique, mais ont plutôt une portée globale, ce qui demande une grande agilité de la part des gestionnaires responsables de concevoir et de mettre en œuvre un tel programme.

L

L’étape critique, avant même la mise en place d’un programme de cybersécurité, consiste à déterminer à qui en reviendra la responsabilité. Une telle charge d’autorité ne peut en aucun cas être accordée à un consultant externe.

Heureusement, les bonnes pratiques en matière de cybersécurité peuvent se révéler très efficaces quand il s’agit de minimiser les vulnérabilités exploitées par les cyberattaques. La mise en œuvre d’un programme de cybersécurité de base permet : = D’assurer l’intégrité des systèmes de contrôle des processus ; = De protéger les informations sensibles des services publics et de

leurs clients ; = De réduire les risques juridiques en cas de vol des informations

municipales ou de matériel appartenant à des employés ; = De maintenir la confiance des citoyens.

L’imputabilité doit revenir à une personne ou à un groupe interne au sein de l’administration municipale. Ces personnes ne doivent pas nécessairement être des experts techniques, mais il est fondamental qu’elles aient une excellente compréhension des risques associés à la cybersécurité. Les principaux enjeux auxquels un service de l’eau peut être confronté sont les suivants : = La modification du traitement ainsi que de l’acheminement de l’eau,

qui peuvent être perturbés par l’ouverture et la fermeture de vannes ou par l’arrêt et le départ de pompes ; = La modification des alarmes ou la désactivation de systèmes ou d’autres équipements sur le contrôle de procédés ; = L’installation de systèmes administratifs ou de programmes malveillants tels que les rançongiciels, qui peuvent désactiver les opérations de contrôle. Ces attaques peuvent compromettre de façon importante la capacité des services publics en matière d’approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées et, ainsi, éroder la confiance des citoyens en plus d’engendrer des risques financiers et juridiques.

Plusieurs services publics en gestion de l’eau, en particulier au sein des petites municipalités, manquent de ressources spécialisées en technologies de l’information (TI), en automatisation et en sécurité informationnelle, capables de les aider à mettre en place un programme de cybersécurité. Certains peuvent penser que les cyberattaques ne représentent pas un risque pour leurs systèmes ou alors qu’ils ne disposent pas des capacités techniques nécessaires pour améliorer leur infrastructure. Il est cependant impératif de s’assurer que les meilleures pratiques de base en matière de cybersécurité seront mises en œuvre. Les équipes municipales n’ont pas besoin de suivre une formation spécialisée. Des ressources en ligne et gratuites sont disponibles pour les aider à orienter leurs priorités. L’important est de commencer maintenant à s’y intéresser ! n

Références : AWWA Process Control System Security Guidance for the Water Sector http://www.nawc.org/uploads/documents-and-publications/documents/AWWACybersecurityguide.pdf US EPA Water Sector Cybersecurity Brief for States https://www.epa.gov/sites/production/files/2018-06/documents/cybersecurity_guide_for_ states_final_0.pd

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LA SANTÉ PUBLIQUE : L’ENJEU PRINCIPAL D’UN PROGRAMME EFFICACE DE CONTRÔLE DES RACCORDEMENTS CROISÉS

EAU POTABLE

Sylvain Boudrias Ing., MBA Président Darspec sylvain.boudrias@darspec.com

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e Code national de la plomberie et le Code de sécurité de la Régie du bâtiment du Québec sont unanimes et cohérents : tous les réseaux d’eau potable des bâtiments ICI (institutions, commerces et industries) au Québec doivent être protégés par des dispositifs antirefoulement, selon la norme CSA B64.10. De plus, tous les dispositifs antirefoulement vérifiables doivent être certifiés fonctionnels annuellement selon la norme CSA B64.10.1. Depuis 2007, la Régie du bâtiment encourage tous les ingénieurs, entrepreneurs et propriétaires à rendre les bâtiments québécois conformes en appliquant cette norme en vigueur depuis les années 1990. Mais qu’en est-il en réalité ? Où en est le Québec ? Puisque les organismes régionaux et provinciaux ne tiennent aucune statistique sur la mise à niveau des réseaux de plomberie, pourquoi ne pas comparer la situation québécoise aux initiatives américaines ? Le comité de l’AWWA (American Water Works Association) consacré au contrôle des raccordements croisés (l’AWWA CCC Committee), qui est composé d’experts américains et canadiens, a sondé les fournisseurs d’eau. Les résultats du sondage ont été publiés en 2018 et certaines conclusions intéressantes sont tirées de cette initiative. En voici les grandes lignes.

SONDAGE NATIONAL En 2017, aux États-Unis, l’AWWA a mené un sondage national auprès des fournisseurs d’eau. En tout, 724 organisations réparties dans 50 États y ont répondu. Les objectifs étaient de mesurer la quantité et la qualité des programmes de contrôle des raccordements croisés présentement imposés par les fournisseurs d’eau et d’explorer une corrélation entre le niveau de conformité et la taille du réseau d’aqueduc. De plus, le sondage a permis de déterminer plus précisément les besoins et les défis liés à l’implantation d’un programme de contrôle en fonction des investissements requis, de l’imposition des lois et de la formation des clients. LA NORME CANADIENNE Bien que le sondage ne concerne que les États-Unis, le comité a tenu à souligner la clarté de la norme canadienne CSA B64.10 et a vanté sa précision. Elle est en effet un meilleur guide en ce qui a trait à l’indication de la protection requise à l’entrée d’eau potable selon la vocation d’un bâtiment ou de la protection exigée selon le risque de l’application au point d’usage. QUELQUES SURPRISES Une des révélations du sondage est que le manque de connaissances et de mise en place de programmes est généralisé à toutes les tailles de réseaux de distribution d’eau, et non seulement aux plus petits. Les répondants qui ont implanté un programme affirment qu’au moins une personne y est attitrée. Toutefois, plusieurs autres répondants qui n’ont pas de programme officiel se fient uniquement aux codes et aux lois en vigueur. Ils nourrissent ainsi un doute sur la rigueur et l’assiduité des propriétaires de bâtiments à se conformer aux règlements.

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L A S A N T É P U B L I Q U E : L’ E N J E U P R I N C I P A L D ’ U N P R O G R A M M E E F F I C A C E D E C O N T R Ô L E D E S R A C C O R D E M E N T S C R O I S É S

Bien que les fournisseurs d’eau exigent l’installation du dispositif antirefoulement Ă l’entrĂŠe d’eau du bâtiment afin de protĂŠger le rĂŠseau d’aqueduc public, le propriĂŠtaire a aussi un rĂ´le Ă jouer. En effet, celui-ci doit se prĂŠoccuper de la santĂŠ des occupants en identifiant les sources potentielles de contamination prĂŠsentes dans le bâtiment. Il doit isoler celles-ci de l’eau potable Ă l’aide d’un dispositif antirefoulement. MĂŞme si les rĂŠpondants insistent seulement sur le contrĂ´le Ă l’entrĂŠe d’eau, ils affirment que les programmes les plus efficaces et les plus respectueux de la santĂŠ publique sont ceux qui obligent la certification annuelle des dispositifs Ă l’entrĂŠe d’eau ainsi que dans le bâtiment. L’UTILITÉ DES VÉRIFICATEURS Les fournisseurs qui ont implantĂŠ un programme utilisent tous des vĂŠrificateurs formĂŠs, surveillĂŠs et certifiĂŠs selon un programme rĂŠgional ou national reconnu. Le Canada, y compris le QuĂŠbec, peut se fĂŠliciter d’avoir un programme de formation uniforme d’un ocĂŠan Ă l’autre. Au QuĂŠbec, tous les vĂŠrificateurs qui pratiquent cette discipline sont inscrits au registre quĂŠbĂŠcois gĂŠrĂŠ par la section quĂŠbĂŠcoise de l’AWWA. QUELQUES RECOMMANDATIONS ET CONCLUSIONS Tous les fournisseurs d’eau sont conscients qu’il faut minimiser les incidents de contamination d’eau dans les rĂŠseaux de distribution. Plusieurs des enjeux actuels ont d’ailleurs ĂŠtĂŠ confirmĂŠs dans le sondage. Les plus importants enjeux sont les suivants :

= Chaque fournisseur d’eau doit pouvoir compter sur un budget rĂŠcurrent afin de dĂŠfinir, de dĂŠvelopper et de maintenir un programme en place comprenant une ĂŠquipe attitrĂŠe, de la formation, un suivi des dossiers, etc. = Les autoritĂŠs doivent amĂŠliorer l’Êducation du public par divers programmes de communication afin de le sensibiliser aux problèmes occasionnĂŠs par les raccordements croisĂŠs risquĂŠs et Ă l’importance de prĂŠserver l’eau potable. Bien que des programmes de prĂŠvention de la contamination de l’eau potable soient en place, les fournisseurs d’eau doivent demeurer vigilants et continuer d’Êduquer leurs clients Ă la vulnĂŠrabilitĂŠ des rĂŠseaux autant de distribution municipaux (public) qu’à l’intĂŠrieur d’un bâtiment (privĂŠ). Au QuĂŠbec, les installations municipales de distribution d’eau sont nombreuses, complexes et exposĂŠes quotidiennement Ă de nombreuses variations de leur environnement. Il est donc important que tous travaillent ensemble afin de sensibiliser la population au fait que l’eau est une ressource essentielle devant ĂŞtre prĂŠservĂŠe. n Pour en savoir plus : LeBas, Mitchell J., Stewart, C. et Garner, S. (2018). Status of backflow prevention and cross-connection control programs in the United States. Journal – American Water Works Association, 110(2), 48-53. ConsultĂŠ en ligne Ă : https://awwa.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/awwa.1003

= Chaque incident de contamination du rÊseau de distribution d’eau potable doit être documentÊ et les conclusions du rapport doivent être facilement accessibles pour tous.

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SOURCE VOL. 15 N O 1 HIVER 2019


AUTOMATISATION : LA MESURE DE LA SICCITÉ

EAUX USÉES

Clément Cartier Ing., Ph. D. Représentant technique Brault Maxtech inc. clement.cartier@braultmaxtech.com

n le sait bien : dans une usine de traitement des eaux industrielles ou municipales, les caractéristiques de l’affluent à traiter sont souvent très variables. Souvent, le fonctionnement des systèmes de traitement doit être revu pour les conditions normales d’exploitation. Afin de s’adapter en temps réel à l’affluent, plusieurs systèmes de mesure sont à la disposition des opérateurs : débitmètre, sonde de niveau, sonde d’oxygène dissous, etc.

O

En fonction de l’emplacement de l’analyseur de siccité, il est possible d’optimiser différents procédés, de diminuer les contraintes d’exploitation et l’usure des équipements, et d’entraîner des économies considérables en énergie et en produits chimiques. Évidemment, lorsqu’on parle d’une filière de traitement des solides, il est souhaitable d’avoir une mesure précise et représentative de la concentration de solides dans les boues (matière en suspension ou siccité). Avec les méthodes traditionnelles de mesure, les résultats sont obtenus quelques heures plus tard et ne sont plus nécessairement représentatifs des caractéristiques de la boue au moment du prélèvement. Cette situation devient particulièrement problématique si la boue est très variable et si le procédé en aval est sensible à la concentration en solides. Pour ces cas précis, un analyseur de siccité en ligne apparaît comme la solution tout indiquée. En fonction de la filière de traitement des solides, un analyseur de siccité en ligne peut être positionné à différents emplacements, entre autres : = sur une ligne d’extraction des boues d’un décanteur primaire ou secondaire (pour connaître la quantité de boues générée et optimiser l’épaississement de celles-ci) ; = sur une ligne de recirculation des boues (pour connaître la siccité des boues du procédé biologique) ; = en amont d’un équipement de déshydratation (pour optimiser le procédé, quel qu’il soit : centrifugeuse, pressoir rotatif, pressoir à vis ou autres) ; = en sortie de l’équipement de déshydratation (pour connaître la concentration des boues traitées et optimiser l’équipement au besoin). Ainsi, en fonction de l’emplacement de l’analyseur de siccité, il est possible d’optimiser différents procédés, de diminuer les contraintes d’exploitation et l’usure des équipements, et d’entraîner des économies considérables en énergie et en produits chimiques.

des signaux d’alarme en cas de changement de la qualité de la boue en amont. Cela permet donc d’économiser un montant important aussi bien sur les coûts de polymères que sur l’énergie et l’exploitation de la centrifugeuse, tout en faisant un suivi en temps réel sur le fonctionnement de l’équipement. Différentes technologies existent pour effectuer la mesure de la siccité ou de la matière en suspension des boues. Chacune d’entre elles a ses avantages et ses inconvénients. Une première série d’équipements utilise une méthode par diffusion de la lumière similaire à une mesure de turbidité : une sonde est utilisée pour faire une mesure locale de la capacité des particules présentes dans le liquide à diffuser la lumière à un certain angle. Cette mesure permet, sur la base d’une calibration en usine, d’estimer la valeur de la concentration de matière en suspension dans le liquide. En fonction du fournisseur, cette sonde peut être située au centre de l’écoulement : elle donne alors une valeur plus précise de la concentration moyenne en matière en suspension de la boue, mais elle doit être nettoyée plus fréquemment. La sonde peut également être positionnée en périphérie, ce qui demande moins de nettoyage, mais elle fournit alors une valeur nécessairement moins précise. Ces sondes doivent être rétractables afin que leur nettoyage soit permis. Heureusement, certaines possèdent également une fonction d’autonettoyage à l’eau qui peut être très pratique si on veut éviter une fréquence d'entretien trop importante. Les instruments recourant à cette technologie s’adapte difficilement aux variations de mélange et de débit, aux différences de couleur et de taille des particules, et à la présence de bulles d’air, mais ils permettent une mesure locale qui, dans plusieurs cas, suffit à faire un suivi du procédé. Une deuxième technologie permettant la mesure de la siccité fonctionne grâce aux micro-ondes et au principe du temps de vol. Le temps de vol des micro-ondes dans un liquide contenant des solides est une relation linéaire : plus la quantité de solides est importante, plus le temps de vol est court. La mesure par micro-ondes ne réagit pas aux modifications de la composition des solides (couleur, grosseur des particules, etc.). Il est donc possible d’effectuer un étalonnage en un seul point. La méthode de la mesure du temps de vol fonctionne sur une tranche complète du liquide et permet donc une mesure plus représentative. L’analyseur est fourni sur bride avec deux capteurs situés sur le pourtour de la conduite. Ces capteurs n’ont pas à être nettoyés : ils ne dépassent pas la tranche d’écoulement du liquide. Cependant, dans le cas de boues collantes, telles que des boues primaires qui peuvent contenir des graisses, certaines précautions doivent être prises. En effet, si la boue colle aux parois de la conduite ainsi qu’aux capteurs, il n’est plus possible d’obtenir une valeur stable de siccité. Pour pallier cela, on conseille de sélectionner l’option avec revêtement en verre permettant de minimiser l’accumulation des boues sur les parois et, au besoin, un système de nettoyage automatique à l’eau sous pression. Aussi bien dans les domaines municipaux qu’industriels, avec la modernisation des filières de traitement des eaux et des solides, les analyseurs de siccité en ligne deviennent des outils incontournables pour optimiser et automatiser les procédés. C’est un élément à considérer dans un monde de plus en plus basé sur l’intelligence artificielle ! n

Par exemple, en installant un analyseur de siccité en ligne en amont d’un équipement de déshydratation comme une centrifugeuse, il est possible : 1) d’optimiser la dose de polymères sur la quantité de solides dans la boue ; 2) d’optimiser le fonctionnement de la centrifugeuse ; et 3) d’envoyer

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