CE QUE J’EN PENSE Arrêter les barrages et les violences… pour faire quoi de Mayotte ? Les syndicats ont décidé de se battre pour l’égalité des citoyens. Dans la République une et indivisible, ce combat à Mayotte m’a toujours paru et me parait évident, primordial, fédérateur. Ils sont partis seuls au front, peu nombreux, ayant peu mobilisé, et ont rapidement fait face au silence assourdissant des élus locaux et des médias nationaux. Mais épaulée par le “coupeur de routes” Rivo, l’intersyndicale a mis en place des barrages, estimant que l’éducation des enfants bloqués avec leurs enseignants et l’économie fragile étaient des œufs à casser pour faire leur omelette… dont nous profiterons tous. La méthode est discutable à mon avis, mais il a surtout fallu qu’ils réveillent les hordes de gamins et de jeunes adultes désœuvrés, par centaines, pour que les médias nationaux nous entendent. Des nuits de violence ont enflammé les ruelles mahoraises, des bandes de dizaines de jeunes ont sillonné les quartiers de Mamoudzou, méchamment armés, des dizaines de véhicules ont été caillassés, des citoyens gazés, paniqués… Les forces de l’ordre, en sous-effectif, se sont démenées, ont tenté de dégager les barrages le jour, pour assurer la libre circulation de leur mieux. Elles devaient affronter courageusement ces bandes très mobiles la nuit, épaulées par l’hélicoptère, assez efficace. L’ordre a été plutôt maintenu et jusque là le pire a été évité. Paris a entendu Mayotte, obligeant même notre ministre de l’Outremer à intervenir à la télé !... L’île a fait, et fait l’objet d’articles, de reportages, d’interventions d’acteurs locaux, dans les radios, télé, sites Internet et journaux de Métropole comme rarement. La situation n’est pas toujours bien comprise, mêlant barrages syndicaux revendicatif d’égalité et caillassages de bandes violentes, un amalgame sûrement plus simple à comprendre vu de Paris. Quoi qu’il en soit, Mayotte a été entendue !... Mais pour faire quoi ? Pour appliquer le Code du travail national ? C’est en cours. Une mission est déjà venue. M. Ledemée revient la semaine prochaine. Les ordonnances d’application commencent à sortir. C’est du travail, à mener avec lui, avec les cabinets des ministères concernés, ici en Commission consultative du travail. Il faut reconstituer les carrières, mais aussi aligner les cotisations, les prélèvements sociaux… Il faut peut-être aussi, du côté de la Caisse de sécurité sociale, aligner les minima sociaux. C’est au président de cette institution de le proposer, de le mettre en place. Mais les centaines, les milliers de jeunes désœuvrés, sans perspective, vont-ils aller se rendormir jusqu’aux prochains barrages, ou vont-ils reprendre les cambriolages et autres agressions ? L’attractivité de Mayotte va-t-elle tout à coup retrouver toute sa splendeur ? Sur les 17 postes de gynécologues à l’hôpital seuls 7 sont encore pourvus. L’Éducation nationale fait face à une grave pénurie d’enseignants qualifiés pour nos enfants et doit recruter par petites annonces sur Internet… La situation va-t-elle s’arranger demain ? Je pense que les 16 gendarmes envoyés en renfort par la ministre ne vont pas suffire… Je pense que ce n’est pas là du tout qu’il faut agir ! Je pense que l’Etat doit décréter sur tout le territoire de Mayotte, et très rapidement, une zone franche globale, pour 15 ans. Cela coûtera quelques millions d’euros par an, à chiffrer précisément. Plutôt que 16 gendarmes… cela pourrait être un vrai signal fort en direction de Mayotte et de ses habitants, une vraie considération quant à notre avenir et une vraie base solide pour pouvoir enfin commencer à construire le département. Cela pourrait participer à faire venir des médecins, mais aussi de nombreuses professions libérales comme dans de nombreux quartiers de Métropole ou de la Réunion, et surtout (re)lancer l’économie. Il faut créer du travail ! Il faut utiliser les fonds européens ! Je pense que le conseil départemental doit arrêter de trainer avec ses appels d’offres (normalement) annuels pour la formation, pour laquelle il reçoit de l’argent de l’État, chaque année. Il y en a eu deux en quatre ans… Ce n’est pas sérieux. Des milliers de jeunes pourraient (auraient pu !) se voir proposer une formation professionnelle, un espoir, un avenir et apprendre un métier. Ils seront occupés, au lieu de trainer à la recherche d’un mauvais coup à faire et, de plus, seront indemnisés chaque mois, comme en Métropole, grâce au combat mené à Paris par notre sénateur Thani.
Je pense que les collectivités locales doivent engager un grand plan de formation de leurs agents en urgence, pour les mettre au travail là où il y a besoin, aujourd’hui ou demain, aider ceux qui veulent se lancer dans le privé à se lancer, et baisser leurs charges de personnel exorbitantes. Les communes doivent ouvrir de toute urgence leurs 47 MJC, y installer des annexes de la bibliothèque centrale, des salles informatiques, mobiliser des citoyens pour y intervenir ! Il faut offrir un espoir à ces milliers de jeunes… ou ils vont continuer à sévir. Des combats de rues, des milices, des morts n’arrangeront pas la situation de Mayotte, et nous ne pouvons plus vivre dans des prisons ! Si la délinquance ne baisse pas vite, nous allons encore souffrir très longtemps et voir nos amis quitter cette île les uns après les autres. Ces enfants grandissent. On les a oubliés, abandonnés à la rue. Ce sont aujourd’hui de jeunes adultes. La plupart d’entre eux ne demandent pourtant, à mon avis, qu’à ce que l’on s’occupe d’eux. Qu’on leur propose un espoir. Ils veulent autant que nous que la situation s’arrange. À nous de les comprendre, de faire le nécessaire, c’est un investissement pour notre avenir, et le leur. À l’État et à nos décideurs d’agir pour le bien de la population. Pour les cas les plus difficiles, pour les meneurs multirécidivistes, il y aura toujours des associations indispensables, actives et efficaces, des centres de redressement, l’armée, des travaux d’intérêt généraux ou la prison. Il a fallu cette fois l’intervention de médiateurs, d’associations, de la police ce mercredi avec le capitaine Chamassi, pour que le calme revienne sur Mamoudzou. Il est précaire, mais on ne peut pas attendre la prochaine explosion les bras croisés. Pour nos femmes et nos enfants, pour Mayotte, nous devons agir ! L’immigration clandestine étouffe les efforts de l’État pour la départementalisation, et avec plus de 650 habitants par kilomètre-carré, nous commençons à battre de dangereux records… Il faut trouver des solutions à cet épineux problèmes qui a trop duré et impacte toute activité sur l’île. Il faut mobiliser le Quai d’Orsay et reprendre les négociations avec le nouveau président comorien. Comme l’évoquait Michel Taillefer samedi soir à la soirée du Crefom au BSMA, il faut négocier que les Comoriens condamnés à Majicavo aillent purger leur peine dans les prisons comoriennes… J’ai peur que ça les calme. Ils coûtent 80 € par jour ici. Qu’on les verse à l’État comorien et qu’en échange il fasse détruire l’usine à kwassas d’Anjouan, qu’il fasse enregistrer toutes les barques sur place, afin de connaître les propriétaires, qu’il empêche les départs de kwassas à Domoni, qu’il y ait une coopération policière, judiciaire. Il faut revoir le droit du sol si nécessaire, mais alors accueillir plus facilement ceux qui vivent là paisiblement depuis des années et y ont fait leur vie. Mais il me parait important qu’il y ait aussi un appui à la remise sur pied du système éducatif et sanitaire à Anjouan en particulier, avec l’argent de la coopération française et les compétences que l’on a à Mayotte… Que l’on forme les agents de mairies à l’état-civil, au cadastre, à la gestion des déchets, les infirmiers, les pompiers, qu’il y ait des places réservées à l’université de Dembéni… Que l’on aide à la (re)mise en place du réseau électrique, d’eau potable, d’assainissement. Nous avons les compétences ici. Cela créera du travail dans nos entreprises et participera à faire rayonner Mayotte dans sa région. Que les échanges commerciaux, les créations d’entreprises soient sécurisés, favorisés entre les îles voisines, en y intégrant Madagascar. Nous avons tous à y gagner. Qu’il y ait une aide versée mensuellement, pour une durée déterminée, aux clandestins qui retournent s’installer chez eux, avec leur famille, afin d’y créer une activité, et une facilitation pour leur octroyer des visas s’ils veulent venir à Mayotte. Je pense que la France a des moyens, des compétences, des diplomates qui pourraient permettre à la situation de se pacifier, de remettre Mayotte dans le sens de la marche. J’espère que ces soubresauts seront l’occasion d’avancer, et pas seulement d’avoir exposé une fois de plus nos difficultés, nos problèmes à nos compatriotes métropolitains, qu’ils n’auront pas servi qu’à ternir l’image de Mayotte. J’espère que les prochains articles dans la presse nationale seront pour les inaugurations du front de mer de Mamoudzou, du Parc des expositions, du musée, pour le classement du lagon au Patrimoine mondial de l’humanité, pour la signature d’un accord pour des relations pacifiées et intelligentes avec nos voisins, pour des solutions à l’immigration clandestine qu’ils pourront eux aussi mettre en œuvre… Laurent Canavate
Ce que vous en dites CHRONIQUE Au nom de l’intérêt général, nos grandsparents ont étouffé leurs objectifs personnels pour défendre un idéal commun. Ils se sont battus pour que Mayotte reste française. Ils se sont battus pour que leurs enfants puissent avoir le statut de Département. À nous aujourd’hui de nous battre pour mettre de la consistance dans cet outil de développement. L’article 73 de la Constitution met en place le principe de l’identité législative, mais il n’interdit pas l’adaptabilité de la loi. Être français c’est aussi utiliser le “verbe” pour affirmer son désaccord face aux injustices. Avant d’être socialiste, vous êtes Mahorais ! Avant d’être Les Républicains, vous êtes Mahorais ! Avant d’être conseillers, maires, présidents, députés ou sénateurs, vous êtes avant tout Mahorais. Vous avez été élus pour défendre les Mahorais, vous n’avez pas été élu pour défendre le gouvernement ou pour critiquer le gouvernement. C’est au nom de cette attache à cette belle île que nous vous demandons de ne pas oublier d’où vous venez : du suffrage universel. En nous divisant, nous sommes toujours dans la réaction au lieu d’être dans l’action.
Dans le mot “réaction”, il y a l’idée de subir avant d’agir. C’est pour cela que nous sommes toujours en train de courir derrière les urgences au lieu d’être force de proposition. Des valeurs sans autorité ne sont que des arbres sans racines. Au moindre coup de vent, elles s’écrasent lamentablement. Nous avons besoin d’une justice forte, mais aussi de sécurité. Nous ne pouvons pas éduquer nos enfants sans valeurs, nous ne pouvons pas définir un projet de société sans avoir un objectif commun. Soufiane Hatake
pilleurs et incendiaires, leurs alliés objectifs, opportunistes et de circonstances. Cette sauvagerie était pourtant prévisible : les actes de barbarie étaient la rançon de l’escalade de 2011, la délinquance de survie et la petite criminalité allaient inévitablement s’inviter à la nouvelle grève générale illimitée, terreau favorable à une flambée de violences. Les révolutionnaires de 1789 et 1848 érigeaient des barricades pour lutter contre la pauvreté, pour instruire les gavroches, enfants de la rue misérables, pour offrir aux prolétaires des conditions de vie acceptables. Nos fonctionnaires révolutionnaires, petits bourgeois satisfaits de leur médiocre image, antithèse de la révolution et de la lutte des classes, érigent des barricades pour empêcher les élèves d’aller à l’école, et les travailleurs courageux de gagner leur pain quotidien dans les entreprises qui leur procurent la dignité que n’a pas le chômeur et le Rmiste. Tuer le secteur privé, c’est un des objectifs
de leur paradigme indépendantiste et anti-français. Fiers, orgueilleux, arrogants et impunis, les instigateurs de la grève de 2016 ont conscience que le pouvoir appartient au peuple. Une minorité leur a conféré le droit de manifester en son nom. La majorité silencieuse ne les a pas autorisés à prendre toute la population en otage, à entraver la liberté de circulation et la liberté de travail, à mettre en danger la vie de milliers de personnes qui ont placé leur confiance dans les institutions de la République, non dans des individus égocentriques, manipulateurs impénitents, tyranneaux tropicaux imbus de leur petit pouvoir et attachés à leurs pitoyables intérêts catégoriels. Il est donc temps que le peuple, gardien de la démocratie et des droits de la citoyenneté, se désolidarise de ces fauteurs de troubles, nuisibles impunis dont il est à la fois, et malgré lui, l’alibi, la caution, le bouc émissaire et la victime expiatoire. Zaidou Bamana
Appel à tous nos élus Peu importe votre borne politique, parlons d’une seule voix au nom de Mayotte ! J’utilise le NOUS inclusive car je me sens citoyen et responsable dans mes engagements. Il est de mon devoir de VOUS alerter. Martin LUTHER KING disait : “Nous devons apprendre à vivre comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots”. La dégradation des conditions de vie à Mayotte va au-delà de tout ce que le gouvernement peut imaginer. Il y a un vrai malaise. À chaque mouvement social, le malaise devient de plus en plus grand. C’est ce qu’on appelle l’effet cliquet de la spirale négative. Il faut faire attention au jeu politique. Ne jouons pas petit bras. Soyons à la hauteur de l’évènement. Osons ! L’Histoire retient les personnages audacieux. L’Histoire de France nous apprend qu’être citoyen français, c’est se battre pour avoir ses droits. Nous pouvons crier chacun dans son coin pour dire la même chose, mais c’est ensemble que nous serons plus GRANDS.
Le peuple, victime des imposteurs Politiquement, le bilan de la grève de 2011 se résume donc à une récompense, l’élection du député “mabawa”, fruit de l’arrogance dans laquelle toute une population s’est trouvée entraînée par la fierté des uns, l’orgueil des autres et le mépris de l’État. L’impopularité du parlementaire se révèle aujourd’hui dans l’amertume que ressentent ses électeurs. La population qui l’a voté se rend compte, rétrospectivement, que le choix était fait pour les mauvaises raisons. D’un cadeau empoisonné – la grève illimitée, montagne qui a accouché d’une souris -, la population en vient à concevoir des regrets tardifs. Ces remords auraient dû amener les organisateurs de la grève de 2016 à la repentance. Or, loin de l’humilité et de la contrition, voici qu’ils se conduisent en incorrigibles récidivistes, qu’ils préparent une fois encore le terrain aux casseurs,
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MAYOTTE HEBDO N° 745 r 15 AVRIL 2016
contact@mayottehebdo.com Sondage (532 votants)
LE COURRIER DE LA SEMAINE
Selon vous, le droit du sol doit-il être supprimé à Mayotte ?
oui
82,14%
Grève générale Non à l’abattage des arbres La fédération Mayotte Nature Environnement déplore, comme en 2011, que le mouvement social se traduise par des abattages d’arbres le long des routes. Aucune cause, aussi juste soit-elle, ne mérite de détruire la nature. Les arbres, la forêt, préservent les ressources en eau, protègent les sols contre l’érosion, fournissent des ressources en bois pour le feu et pour la construction, produisent des ressources alimentaires. Beaucoup de cocotiers et de manguiers ont été abattus. Nous tenons à rappeler que la nourriture ne se trouve pas seulement sur les rayons des supermarchés, elle est également dans les plantations et
sur les arbres fruitiers. Il faut respecter la nature et le travail de nos aïeux agriculteurs ! Le couvert forestier de Mayotte connait déjà un recul catastrophique (150 hectares détruits chaque année). Les abattages de ces deniers jours accréditent l’idée dans le public que la nature n’a aucune valeur. Quel message négatif transmis aux enfants de Mayotte et aux générations futures ! La nature est notre seule richesse, ne la détruisons pas ! La nature est notre seule richesse, ne la détruisons pas ! Signalez-nous ces abattages en informant le réseau d’alerte “Vigilance nature” : 06 39 02 37 36 et vigilancenature@outlook.com Mayotte Nature Environnement
Le poster de la semaine
non
17,86%
Le tweet de la semaine #SaveMayotte La départementalisation de Mayotte, grave erreur de @NicolasSarkozy @ArLeparmentier
Les commentaires sur la page Facebook (En réaction aux émeutes) "La question n’est pas de savoir d’où viennent ces fameux jeunes, mais plutôt quelle solution pour éradiquer cet élan de violence dans toute l’île !? Ne cherchons pas à attiser la haine par la haine de telle ou telle commune ! C’est mon humble avis !" Rose'Eden Lera (En réaction aux émeutes) “Arrêtons de toujours dire que c’est les autres on est chez nous ou pas ? Ces jeunes sont nos enfants, nos amis, nos frères alors pourquoi nous dominent-ils aujourd’hui? La solution vient de nous avant de venir des forces des ordres” Daniel Alias Jr. (En réaction à la mise en place d’un couvre-feu à Mamoudzou à partir de 23h pour les mineurs de moins de 13 ans) “Je trouve ceci absurde. À 13 ans on doit être couché bien avant non ? Le couvre-feu devrait concerner tout le monde dans les quartiers chauds et tous les mineurs dans la capitale. Les 14 à 18 ans eux peuvent continuer à circuler en toute impunité.” Josephine Ayiera Muluka
Le Maki de Mayotte, appelé aussi Anc oumba en kiboushi ou Comba en shimaoré, est un primate lémuriform e considéré comme une variété du Lém ur fauve de Madagascar, ou comme l’un e de ses sous-espèces. Il vit sur les îles de Mayotte et d’Anjouan dans l’archipel des Comores, où il aurait été introdu it par l’homme à partir de Madagascar. À May otte, on raconte qu’à une époque il y avait une femme qui avait donné à man ger à son enfant. L’enfant a déféqué et la femme a essuyé son enfant avec de la nourriture. Dieu s’est mis en colère et l’a transformée en maki, parce que dans la religion de Mayotte impureté et nou rriture ne doivent pas être mises ensembl e.
(En réaction à la mise en place d’un couvre-feu à Mamoudzou à partir de 23h pour les mineurs de moins de 13 ans) “Question : comme la police municipale ne travaille pas la nuit et qu’en ce moment les nationaux et les gendarmes sont un chouia occupés, qui va le faire respecter ? Môssieur le maire peut-être ?” (À propos du reportage de la chaîne iTélé sur la situation à Mayotte) “Le reportage d’iTélé et ses propos édulcorés en mode bisounours me confortent dans la conviction que la métropole ne sait absolument rien de ce qui se passe ici en ce moment.” Pôle Eau
15 AVRIL 2016 r MAYOTTE HEBDO N° 745
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