LE JOURNAL DES JEUNES #7

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Déclik

Coups de cœur, couchers de soleil ou endroits insolites, envoyez vos plus beaux clichés à contact@chab.yt

sacré surnom

Propos recueillis par Tayina Boura (TG1)

Les élèves du lycée de Dembeni ont pu échanger avec le journaliste Bruno Minas, à l'occasion de la semaine de la presse.

Le lycée de Dembeni a organisé des activités à l'occasion de la journée mondiale des langues maternelles, le 17 février. Les élèves ont tenu plusieurs stands culturels.

Qui n’a pas dans son bahut, son village, dans son entourage, un proche au surnom curieux, drôle, narquois, coquet ou claquant ?

Sacré surnom, c’est la rubrique qui dévoile l’histoire des surnoms des jeunes Mahorais.

Koba

Depuis longtemps, j’ai été fan du manga Naruto Shippuden, précisément du personnage Tobirama Senju. Je le trouvais tellement charismatique et impressionnant que depuis la classe de 5eme, je me suis donné comme second prénom Tobi tout court, c’est encore plus stylé. Même ma mère l’a adopté.

Tobi Melissa Panini

Par rapport à mes complexes, j’ai choisi de m’attribuer un prénom que j’apprécie particulièrement et que je trouve beau. Pour mieux m’accepter, me sentir bien dans ma peau et oublier mon prénom de naissance que je ne supporte pas.

Comme j’aimais la musique de Koba LAD, en 3ème j’ai décidé d’adopter son style capillaire. Depuis cette époque, tout le monde, quand je dis tout le monde, même ma famille, me surnomme de cette manière. Tous mes réseaux sociaux aussi y sont passés.

Mon prénom étant Anini, certaines personnes ont trouvé amusant d’y ajouter un P et donc, faire référence à un pain emblé- matique : LE PANINI.

Je supporte ce surnom depuis mon plus jeune âge. Mes professeurs, mes camarades de classe, dans des administrations, même lors de mes voyages j’ai droit à toute sortes de blagues sur le choix de mon prénom.

Personnellement je m’y suis habituée à partir de la 3ème, mais avant c’était à vos risques et périls de me surnommer ainsi. Je suis en terminale actuellement, l’acceptation m’a donc pris du temps.

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on se bouge

Les élèves du lycée de SADA au secours de l'environnement

Jeudi 26 janvier 2023 : un jour pas comme les autres. 70 élèves de seconde du Lycée de Sada à Mayotte se sont rassemblés pour le même objectif : ramasser tous les déchets et lutter contre la pollution. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser les jeunes à la protection de l'environnement. Les déchets sont un fléau à Mayotte alors que l’île est magnifique : 44 tonnes sont ramassées chaque année. L’enjeu est de protéger le lagon mais aussi de développer la pêche. Le tourisme représente un véritable enjeu pour l’île qui vit principalement grâce à cela. Selon France Info Mayotte, en 2022 : “sur les 86 000 tonnes de déchets ménagers collectés en 2021, 400 tonnes, seulement, ont été triés”.

DE MULTIPLES PROJETS DE SENSIBILISATION AU SEIN DU LYCÉE

Il est 9h00, c’est la saison des pluies mais les élèves déterminés participent à une cleanwalk (marche propreté) en pleine saison des pluies. En un peu plus d'une heure, ils ont ramassé une dizaine de sacs poubelles remplis de déchets : des cannettes, des briques de jus, paquets de chips, et même des pneus autour de leur établissement. Ce geste écologique et responsable est une opération de lutte contre la pollution au service de la protection de l’écosystème. Ce beau projet est né grâce à Mme Caramla, professeure d'anglais. Abel, élève de seconde, participant à l’évènement considère que : «nos pratiques ont des conséquences directes ou indirectes sur l’environnement et nous avons un rôle majeur à jouer dans la construction de l'avenir de l’humanité. En sensibilisant les élèves sur l'importance de la protection de la nature et à l'impact des activités humaines sur l'environnement, ils seront mieux équipés pour prendre des décisions éclairées et mener un mode de vie éco responsable au service de l'environnement».

Les élèves ont poursuivi leur action par une lec-

ture de textes engagés, deux en français et un en anglais qu’ils avaient écrits eux-mêmes, sur les thèmes suivants : le réchauffement climatique, la déforestation, les gaz à effet de serre. En ce sens, M. Fall, enseignant de l’option journalisme et professeur documentaliste, «j’encourage les élèves à lutter contre les détracteurs de l’environnement afin d’éviter la destruction de notre planète».

En parallèle, le CDI (Centre de Documentation et d’Information) de l’établissement met en exposition des affiches réalisées par les élèves de seconde sur la thématique de la protection de l’environnement. Elles ont pour but de sensibiliser les élèves à prendre conscience des enjeux environnementaux. Sur ces affiches sont dessinés des déchets et des animaux blessés. “C’est choquant ! Ça nous donne envie de réagir” dit Naîma. Les élèves qui ont vu les affiches étaient étonnés de leur originalité, de leur talent, de leur réalisme, pour mettre en valeur la question climatique. Les élèves se sont questionnés sur leurs actions qui ont un impact sur l’environnement et se sont aperçus que certaines actions, qui sont devenues des réflexes, étaient en réalité dévastatrices puisqu’elles polluent l’écosystème, comme jeter une canette en aluminium par terre, sachant que cela met 200 ans pour se décomposer. Mais

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Élèves 2nde option journalisme

> un autre problème se pose : les déchèteries sont trop petites à cause d’un manque de moyens et certains déchets ne peuvent pas être triés. Dans ces déchèteries, de nombreux volatiles se nourrissent de déchets, mais, dans le même temps, ces oiseaux propagent des maladies. D’autres animaux subissent cette pollution : les plastiques sont pris pour de la nourriture par les tortues qui en meurent. Pourtant, ces tortues sont emblématiques pour Mayotte. Josie nous explique que les principaux centres de tris ne sont pas fréquemment utilisés par les populations. Cela s’explique par le fait que leurs ancêtres mangeaient des fruits (étant biodégradable) et les jetaient dans la nature. Aujourd’hui les gens ont gardé cette habitude. Le lycée a décidé de faire face à cela en mettant en place des poubelles dans plusieurs endroits stratégiques du lycée. Les élèves doivent prendre des canettes pour les mettre dans un compresseur à canette (afin de faciliter leur transport). Elles sont ensuite récupérées par une association locale “Yes we can nette”, qui les recycle. Ils essayent de faire la même chose pour les briques en carton.

DES INITIATIVES SALUÉES PAR LES POUVOIRS PUBLICS

L'adjointe au maire de Sada en charge de la culture, du patrimoine et du tourisme a même fait le déplacement pour remercier les élèves de leur travail et pour valoriser la jeunesse. Les élèves ont ressenti un sentiment de fierté, de reconnaissance envers leurs professeurs qui ont rendu cette action possible. Le lycée de Sada est labellisé E3D de niveau 1, un label de l'Éducation nationale qui reconnaît les écoles et les établissements scolaires engagés dans une démarche globale de développement durable. La proviseure adjointe du lycée, Mme Thefaine, précise à son tour que l'objectif de cette opération est d'éduquer et d'informer les élèves sur les enjeux environnementaux.

DES APPRENTIS JOURNALISTES ENGAGÉS

Les élèves de l’option journalisme, accompagnés de leurs professeurs M. Silotia et M. Fall, ont cou-

vert l'événement pour mettre en lumière l'importance de la protection de l'environnement.

«Au-delà de la sensibilisation des élèves aux sujets écologiques, c’était l’occasion pour eux de proposer des sujets journalistiques sur cette problématique très importante à Mayotte. Il faut surtout leur montrer qu’ils sont souvent les principaux générateurs de ces déchets et que la plupart des détritus finissent dans le lagon, qui est l’un des plus beaux au monde», explique M. Fall. Effectivement, cette action a eu un impact concret. Désormais les élèves trouvent “choquant qu’il y ait autant de déchets autour du lycée”. Ils se sont remis en question sur leurs pratiques mais ils aperçoivent encore aujourd’hui des sachets dans la cour. D’autres actions de ce type verront le jour dans les prochaines semaines. Selon l’enseignant documentaliste, «tous les ans, nous menons ce genre d’opération et les élèves sont motivés. La prochaine aura lieu en mai». Lors d’une réunion des éco-délégués les élèves se sont donnés pour objectif d’organiser une journée de ramassage de déchets sous forme de jeu autour du lycée. Le groupe gagnant remportera un prix. Ils essayent de rendre cette action plus ludique pour sensibiliser les jeunes à cette question. Pour Josie c’est important “si on jette des déchets dans la nature on en souffrira tous. En plus de cela, ça gâchera la vue de notre beau paysage et dans le pire des cas mènera à notre fin”.

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on propose

Pour ou contre les activités à l’ extérieur ?

Jeudi 26 janvier 2023 : un jour pas comme les autres. 70 élèves de seconde du Lycée de Sada à Mayotte se sont rassemblés pour le même objectif : ramasser tous les déchets et lutter contre la pollution. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser les jeunes à la protection de l'environnement. Les déchets sont un fléau à Mayotte alors que l’île est magnifique : 44 tonnes sont ramassées chaque année. L’enjeu est de protéger le lagon mais aussi de développer la pêche. Le tourisme représente un véritable enjeu pour l’île qui vit principalement grâce à cela. Selon France Info Mayotte, en 2022 : “sur les 86 000 tonnes de déchets ménagers collectés en 2021, 400 tonnes, seulement, ont été triés”.

Moi je suis pour les divertissements à Mayotte car quand on sort de l’école il y a la galère.

Personnellement, e vais au stade du lycée avec mes frères et cela me permet aussi de faire des rencontres. J’étais au club de TCO WNA SIMBA .C’ était bien car tous les jours on faisait des entraînements. Cela me permettait de me défouler, de décompresser après les longues journée à l’école .

Pendant les vacances nous allons à la plage, on fait des «voulé» en famille.

Toutes ces activités sont un moyen de casser la routine; rester à la maison c’ est ennuyant.

Il y’en a qui préfère aller au restaurant de temps en temps. Cela leur fait découvrir de nouvelles saveurs et passer un moment de convivialité avec leurs proches .

Enfin une sortie peut aussi être un moyen de découvrir l’île aux parfums. En effet , beaucoup vivent sur l’île depuis de nombreuses années sans connaître tous les coins de l’île .C’est avant tout un territoire touristique.

Ecrit par Moussa El-Anziz

Pour ma part, je suis contre car nous nous rassemblons pour prendre du bon temps par exemple en faisant des « voulé » mais parfois, le voulé peut se terminer en déchetterie: nous laissons les bouteilles ,canettes ,et le plastique sur le sable . Lors d’une marée haute les vagues peuvent les emporter et nous polluons la nature avec des milliers de déchets. Les activités à l’extérieur sont certes des moments de partage mais, il faudrait se responsabiliser sur la pollution car c’est avec ces déchets que nous tuons les animaux marins. Prenons l’exemple du sac en plastique la tortue peut le confondre par une méduse car le plastique et la méduse sont transparents.

POUR CONTRE

Ecrit par

En plus de la pollution, il y en a qui préfèrent rester chez eux, dans le calme ou être loin de ces guerres civiles qui arrivent partout sur l’île. La violence ne permet pas de connaître notre île. Lorsqu’on veut faire des sorties on a peur de se faire tuer, même quand on est à la maison. On a peur de se faire voler ou agresser quand on va à l’école et cela ne rassure pas nos mères. On se prive également de sortie la nuit car on risque de croiser des coupeurs de route. Il y a des secteurs qu’on ne peut pas aller fréquenter sur l’île en soirée comme en journée.

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on débat

Rasmina, ancienne élève du lycée et ses camarades du Lycée de Chirongui

LES STÉRÉOTYPES DE GENRE

LORS DES CHOIX D’ORIENTATION PROFESSIONNELLE

Mercredi 29 mars, s’est déroulé le 1er débat en visioconférence entre 7 établissements de Mayotte et L'École supérieure d'ingénieurs Réunion océan Indien (ESIROI) sur les stéréotypes de genre parfois prégnants lors des choix d’orientation professionnelle des jeunes. Le dernier débat, au mois de mai, départagera les finalistes avant leur départ en novembre 2023 à l’Assemblée Nationale. Les jeunes sélectionnés pourront alors exprimer leurs idées et propositions devant les instances nationales à l’occasion du 34ème anniversaire de la CIDE (Convention Internationale des Droits de l’enfant).

Dans le prolongement de la célébration des Droits des Femmes du 8 mars, des élèves du lycée de Chirongui ainsi que de 6 autres établissements de Mayotte (Passamainty, Doujani, Chiconi, Sada, Dembeni, M’Tsamboro) ont participé au débat organisé par L'École supérieure d'ingénieurs Réunion océan Indien (ESIROI) sur les stéréotypes de genre lors des choix d’orientation professionnelle des jeunes. La participation mahoraise a été initiée par l’association Haki Za Wanatsa (« les droits de l'enfant » en shimaore), membre fondateur du Collectif CIDE et qui a pour objectif la défense et la promotion des Droits de l'enfant à Mayotte. Il s’agissait, à l’occasion de ce débat en visioconférence, de partager et déconstruire les stéréotypes de genre qui sont encore présents lors des choix d’orientation. Des capsules vidéos de Lékol du Bonheur de la Réunion (qui fait partie du Conseil français des associations pour les droits de l'enfant, COFRADE) ont fait la démonstration que l’on peut par exemple être un homme esthéticien et une femme chef de projet dans la construction et l’ingénierie du bâtiment. Les participants ont pu d’ailleurs interroger les deux professionnels de ces vidéos sur leurs métiers respectifs et le défi de combattre certains stéréotypes au quotidien auprès de leur clientèle. Les ados participants ont apporté des propositions concrètes qui permettraient de changer les mentalités et les représentations sur les métiers, comme l’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge et une meilleure information sur les métiers eux-mêmes lors des heures d’information sur l’orientation dans l’enseignement secondaire et des stages en entreprise dès les classes de 4ème3ème.

Les participants étaient très demandeurs d’interventions, ce qui montre que ce sujet les mobilise beaucoup.

Je remercie Rasmina Houmadi Oili, chargée de mission de l’association Haki Za Wanatsa pour cette initiative ainsi que tous les élèves qui ont participé

à ce débat visant à faire avancer notre société vers davantage d’égalité entre les garçons et les filles puis les hommes et les femmes, dans le respect de chacun.

Le prochain débat (de présélection) aura lieu fin avril, avant la demi-finale au mois de mai. Affutez vos arguments et inscrivez-vous sur hakizawanatsa@gmail.com !

Nasma et Chamsidine ont eu le plaisir de partager leurs arguments durant la visioconférence

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Le débat a captivé le groupe de participants

L'interview Monsieur Paris

Anifaniza : Des plats d’accompagnements sont-ils proposés en plus du repas (salade, compote, etc....) ? Alors oui on a des plats de substitution, des salades par exemple. L’année dernière il y avait par exemple une élève qui ne mangeait pas de boeuf, on lui donnait des salades.

Anifaniza : Comment faites-vous pour transporter les repas à la cantine du collège de Kwalé si rapi-dement ? Sont-ils transportés depuis le soir ou le matin ?

C’est Panima qui livre les repas de la cantine entre 7h00 et 8h00

Anifaniza : Est-il interdit de ramener ses repas à l’intérieur de la cantine scolaire ? Et pourquoi ? Oui c’est interdit parce que c’est arrivé que des élèves ramènent des boissons alcoolisées et ils peuvent ramener de la nourriture qui contient des bactéries, ou qui sont avariées, et qui se mélangeraient avec la nourriture qu’on propose. En plus, il n’y a pas de traçabilité, on ne sait pas comment ça été chauffé, cuit, transporté… Par contre si un élève est aller-gique, dans ce cas il peut ramener son repas mais avec un certificat médical.

Anifaniza : pourquoi est-il aussi interdit d’emmener les barquettes à l’extérieur de la cantine ?

Les barquettes vont rester à une température ambiante et vont se dégrader à l’extérieur. Les repas doivent rester à une température de 65° minimum sinon les bactéries se dé-veloppent. En plus les élèves les mettent dans les sacs qui ne sont pas faits pour mettre de la nourriture à l’intérieur.

Anifaniza : Les élèves font-ils trop de gaspillages à la cantine ?

Oui, il y a beaucoup de gaspillage parce que des fois ils n’aiment pas du tout le repas qui leur est proposé. Par exemple, ils n’aiment pas les plats végétariens, ils n’ont pas l’habi-tude de manger ça. Ils ne mangent pas tellement de légumes. Ils ne mangent pas du tout, alors ils laissent plutôt de côté au lieu de goûter.

Anifaniza : Y a-t-il des plats végétariens ?

Il y a des plats végétariens mais c’est une seule fois par semaine, parce que ce sont les menus de Panima. Ils sont obligés de propo-ser une fois par semaine un repas végétarien. C’est comme ça dans tous les collèges et lycées qui ont une cantine.

Interview réalisé par

Anifaniza : Quels sont les points forts et les points faibles de votre cantine scolaire ?

Les points forts : tous les élèves concernés peuvent manger à table, ce qui n’est pas le cas dans la plupart des collèges, il n’y a pas beaucoup d’établissements qui ont une cantine. Ici ils mangent à table et chaud. Les points faibles, c’est qu’ils n’ont pas beaucoup de temps pour manger, parce qu’il y a 1200 élèves en 1h30, il faut qu’ils se dépêchent pour manger et laisser la place aux autres.

Anifaniza : Avez-vous des suggestions qui pourraient aider à améliorer les services de la cantine ? Il faudrait plus d’encadrement au niveau des surveillants, pour justement aider dans le flux des élèves, les accompagner plus, les surveiller davantage pour qu’ils ne fassent pas de bê-tises, comme casser les verres par exemple. Il y a des élèves qui jettent par terre au lieu de jeter à la poubelle. On reçoit 1200 élèves, on ne peut pas tous les surveiller en même temps.

Anifaniza : Etes-vous fier de votre travail ?

Oui, je suis fier, parce que donner à manger à 1200 élèves, à un gros collège comme ça est une fierté. Il n’y a pas beaucoup de cantines à Mayotte, c’est un privilège qu’ils ont. Je suis fier aussi parce que les élèves qui mangent là sont contents de ne pas manger des sand-wiches tous les jours comme dans certains collèges. Et c’est important de donner un repas équilibré aux élèves.

Anifaniza : Pourquoi les nacos (ceux donnant sur l’accueil) de la cantine sont-ils toujours fermés ? C’est pour éviter que les élèves s’envoient des repas ou des desserts. Certains élèves font des échanges de nourriture. C’est aussi pour éviter aussi les poussières.

Anifaniza Ahmadi, Harimia Said Mbae et Nafissate Boinayssa 3e Ouattara, 5e Mayer, 5e Naumann

CORAUX EN DANGER : EST-CE UNE FATALITÉ ?

Mayotte, dans l’archipel des Comores, est une île avec un des plus beaux récifs coralliens et un des lagons les plus profonds du monde. Cette immense barrière de corail de 180 km de long est composée de 15 portes pour entrer et sortir de l'île. Certains coraux sont en danger à cause des activités humaines, qui provoquent leur blanchissement. Depuis 1998, les récifs sont surveillés par l’Observatoire des Récifs Coralliens (ORC). Trois épisodes de blanchissements se sont succédés(1) .

L’IMPORTANCE DES RÉCIFS CORALLIENS MAHORAIS

Les coraux sont primordiaux pour les animaux marins. 25% de ces espèces habitants dans les récifs, où ils trouvent leur nourriture, se reproduisent et se réfugient des prédateurs. Grâce aux coraux, les humains peuvent s’alimenter et pratiquer la pêche(2).

C’est aussi une protection naturelle pour les populations locales contre les assauts de la mer, lors des tempêtes ou de tsunamis.

Le Parc naturel marin de Mayotte, la deuxième plus grande aire marine protégée française, contrôle 17 stations de suivi à Mayotte. En 2021, deux des stations ont révélé des taux importants de coraux blanchis. Les activités humaines sont

l’une des causes du blanchissement des récifs coralliens à Mayotte.

UNE SITUATION DIFFICILE POUR LES CORAUX DU LAGON

Selon Nils Bertrand, directeur de Sea Blue Safari une agence d’excursions en bateau, les ancres des bateaux, la pêche à pied et aux filets, abiment les coraux. Leurs branches sont piétinées par les pêcheurs et les filets arrachent tout sur leur passage. Les files fantômes, ceux qui sont abandonnés, peuvent emprisonner les poissons et les espèces marines. Les pêcheurs dans les bateaux à moteur jettent leur ancre, qui écrasent ou déracinent les coraux.

L’Ifrecor, l’Initiative française pour les récifs

dossier
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Collège Ali Halidi Chiconi - Classe 401 Ulysse, Yanis, Adel-chadi, Mézaya, Wil- liam, Marie-nawel, Mariame, Ben-Tidji-Vit- ta, Pharell, Luca
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Coraux dans la « Passe en S » © Cahweb

coralliens, a publié une étude en 2015 sur l’état de ces récifs à Mayotte(3). « D’une superficie avoisinant 700 ha, on constate depuis une cinquantaine d’années, en lien avec le développement des pressions sur la côte, une diminution de la surface de mangroves d’environ 5% avec une relative stabilité dans le nord et à l’est de l’île. » Les mangroves retiennent la boue, l’eau de ruissellement des pluies et les déchets. Ils protègent les récifs coralliens et évitent l’envasement. En les coupant, ces détritus privent les coraux de lumière, nécessaire à leur survie et leur développement car ce sont des animaux(4).

LA PRÉSERVATION DES CORAUX, L’AFFAIRE DE TOUS

Il est nécessaire de limiter les impacts négatifs des actions de l’Homme. Pour Nils Bertrand, « la gestion des activités humaines va créer, ou pas, un équilibre entre l’activité humaine sur un récif et la préservation de ce récif. »

Des actions concrètes sont mises en place à Mayotte, en mer. Le Parc naturel marin est une zone d’aire protégée. « C’est une zone gérée, ce qui n’était pas le cas avant janvier 2010. Des espaces sont déclarées réserves où l’on n’a pas le droit de pêcher et d’ancrer les bateaux, ce qui va protéger le récif pour que la vie s’installe et augmente. » Avec cette régulation des activités marines, les fonds marins sont préservés. Dans le site de N’Gouja, la pêche et le ramassage de coquillages sont interdits à tout le monde.

Des bouées ont été installées dans tout le lagon afin que les bateaux amarrent sans déranger les coraux et la biodiversité. Avec les acteurs du littoral, « on fait en sorte que l’action humaine soit la moins dégradante possible. » La « passe en S » (passe Longogori) est l’une des plus grandes entrées à Mayotte et un site préservé riche en coraux et en poissons. Il est interdit de toucher le récif,

l’ancrage et la pêche y sont bannis. Les bouées délimitent la zone protégée.

Il est aussi possible d’agir sur terre, à la racine des problèmes. Les populations locales doivent arrêter de polluer dans l’eau et sur terre. « Il faut faire de la sensibilisation, montrer la beauté de l’île et du lagon, mais aussi la nécessité de ne pas dégrader.

» Le projet Future Maore Reef intervient dans des écoles avec des scientifiques. Depuis le 19 mai dernier, une classe de CE1/CM1 de l’école élémentaire Pamandzi 2 en Petite-Terre (Mayotte) a bouturé du corail et a appris à comprendre le fonctionnement de cet animal. Chacun peut avoir une action positive et empêcher la destruction des coraux.

Le directeur de Sea Blue Safari invite à réfléchir sur l’importance de sauvegarder le lagon en bonne santé pour la faune et la flore marine, mais aussi notre bien-être. « On a tous le choix : est-ce qu’on protège, on aménage, on trouve un équilibre ou on fait ce que l’on veut et on verra ce qu’il se passe ? »

La destruction et le blanchissement des coraux ne se limitent pas à Mayotte, ce sont des problèmes mondiaux. En Australie, la Grande Barrière de corail pourrait être classée « site en péril » par l’Unesco.

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Coraux détruits autour de l'îlot M'bouzi © Cahweb
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La "Passe en S" vue du ciel. © Julien Wickel

dossier

LES DÉCHETS DE L’ÎLE AUX PARFUMS

Mayotte fait face à un problème de gestion des déchets. Leur production augmente chaque année et est en constante évolution, cela détruit l’environnement. Par conséquent, il serait alors judicieux de protéger l’île aux parfums. Différentes solutions sont envisageables telles que la sensibilisation ou le recyclage.

UNE SITUATION TRÈS DÉLICATE

Mayotte, une île de l’archipel des Comores de l'océan Indien, est en grand danger. Avec une population de plus de 300 000 habitants recensés(1) et un manque d'infrastructures, le territoire est confronté à un certain nombre de défis en matière de gestion des déchets. À Mayotte, la production de déchets est de plus en plus élevée au fil des années. Selon Sébastien Suchy, directeur de la société Star Urahafu « sur ces trois dernières années, on a dépassé le cap des 70 000 tonnes de déchets par an enfouis » et cette année l’ISDND (Installation de stockage de déchets non dangereux) a dépassé les 88 000 tonnes de déchets enfouis. Le nombre de déchets est en constante évolution selon Sébastien Suchy ; de façon négative, mais aussi positive, car ils sont mieux collectés.

Malheureusement, une partie s'accumule également sur les bords des routes, des rivières et sur

les plages, rien n'est

Ils sont amenés à se déverser dans le lagon où se situe une grande biodiversité, différentes espèces de tortues, victimes de la pollution et pour certaines menacées d'extinction, mais aussi des poissons consommés par les habitants. >

Collège Ali Halidi Chiconi - Classe 301 Binti-Roukaya, Ayra, Amias, Miroiddi, Ikram, Mounissa, Dhouraya, Inaya, Tachfa, Rachmia épargné. Photo prise d’une déchèterie à Ouangani (12 novembre 2022) © Abdallah Mohamed
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Photo de poubelle rejetée dans la rivière (2022) © Mohamed Ikram

On retrouve une grande quantité de microplastiques dans l’eau selon Orb media. Des chercheurs ont réalisé une étude en 2017(2) dans douze pays et d'après un résumé de l’étude publié sur la plateforme journalistique Orb Media : du plastique avait été retrouvé dans 93% des échantillons d’eau en bouteille dans différents pays. Le rapport d’analyse de l’association Agir pour l’environnement(3), publié le 20 juillet 2022, va dans le même sens. D’après elle, 78% des eaux en bouteille auraient été contaminées par des microplastiques. Tout cela est dû à une mauvaise gestion des déchets, une incapacité de l’Homme à les gérer. Lors de leur incinération à l’air libre, des gaz à effets de serre tels que le dioxyde de carbone ou le méthane sont directement rejetés dans l’atmosphère, favorisant le réchauffement climatique et impactant plusieurs espèces terrestres et marines.

LES IMPACTS DE LA POLLUTION SUR L’ÎLE AUX PARFUMS

Mayotte dispose d'importants atouts touristiques naturels et culturels qui constituent une excellente base pour le développement du tourisme. Ne mérite-t-elle pas d'être maintenue de la meilleure des façons ? D'après Youssouf Madjinda, chef de projet aménagement et urbanisme à la mairie de Chiconi, l'énigme principal de Mayotte est qu'étant un jeune département, « Je reconnais une forte consommation de produits importés avec une gestion de déchets étant encore inconnue à Mayotte. Ces produits qui eux ne sont pas biodégradables mettent des siècles à disparaître et le centre d’enfouissement n'aurait pas les ressources ni les moyens nécessaires pour le contourner. Cela poserait donc un réel dilemme pour l'île ! »

Aujourd'hui, 4 quais de transferts sont présents sur l'île, à Malamani, Badamiers, Kahani et Hamaha, et un centre d’enfouissement se situe à Dzoumogné. Les quais sont un médiateur entre la collecte des déchets et le site d’enfouissement. Selon Sébastien Suchy, 80 000 tonnes de déchets sont enfouies depuis 2014 dont 70 000 tonnes sont triées par an. Il est aussi possible de valoriser ou bien de transformer les déchets comme les bouteilles, les pneus, les cannettes...

COMMENT PROTÉGER

L’ÎLE AUX PARFUMS ?

Cela peut paraître insignifiant d'agir soi-même mais une goutte de pluie enfante l’océan. Alors il faudrait parler du problème et des conséquences de la pollution à son entourage. Sensibiliser ses

proches sur le tri des déchets, car la pollution et la mauvaise gestion des déchets ne sont pas prises au sérieux par beaucoup de personnes. Cette sensibilisation citoyenne peut, si tout le monde le faisait, faire évoluer la situation. La Cadema, Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, passe dans les écoles primaires jusqu’au lycée pour expliquer le geste de tri, ce que sont les ordures ménagères. Le Sidevam, syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte, fait des ateliers de sensibilisation dans les écoles. L’enfouissement des déchets est envisageable également, grâce au site d’enfouissement localisé à Dzoumogné. Cependant, d’après Sébastien Suchy, le centre d’enfouissement a une durée de vie de 30 ans et est réalisé pour accueillir 60 000 tonnes de déchets par an. Les centres d’enfouissement ont un impact minime sur l’environnement à petite échelle, mais s’il y’en a plusieurs, alors cela peut avoir un impact négatif sur l’île.

C’est pour cela qu’il faut trouver des solutions alternatives telles que le tri notamment grâce aux trios ou des usines qui produisent de l’énergie en recyclant les déchets. De l’électricité est produite sur le site de l’ISDND grâce à un moteur alimenté en biogaz issu de la décomposition des déchets et qui génère de l’électricité revendue à EDM (Electricité De Mayotte). Il est nécessaire de miser sur le recyclage. Un ramassage de déchets plus fréquent dans la semaine serait favorable. Pour que Mayotte soit mieux placée pour faire face à ces problèmes, il est nécessaire d'investir davantage dans les infrastructures.

L'amélioration des pratiques de gestion des déchets permettra de réduire les impacts négatifs et les risques. Un environnement plus propre créera une meilleure qualité de vie pour les habitants de Mayotte et réduira le risque d'impacts négatifs sur la santé. Aujourd'hui, la gestion des déchets est très importante pour la biodiversité de l'île aux parfums. N’est-il pas indispensable de préserver la tortue marine, un symbole des Comores, grâce à une bonne gestion et au-delà des frontières mahoraises ?

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Centre d’enfouissement de Dzoumogné (2023) © Attoumani Miroiddi

premiières pages COMMENT J’AI EU LE DÉCLIC POUR LA LECTURE

Je vais vous parler de ma passion pour la lecture qui a débuté en septembre 2022. Tout d’abord, pendant mon enfance, ma mère me demandait sans cesse de lire des livres pour que je passe moins de temps sur les écrans et que j’améliore mon vocabulaire et mon orthographe. Mais ça ne marchait pas, car je détestais lire et j’avais des mauvais souvenir de mon apprentissage de la lecture. J’étais très addict aux films et séries, en particulier à la série britannique DoctorWho. Et les grands films classiques comme SOS fantôme, Indiana Jones et Retour vers le futur. Les seuls livres que j'avais lus de mon plein gré étaient ceux demandés par les profs.

VIVE LE SUSPENSE !

Mais pendant les vacances d’été 2022, ma mère m’a proposé de lire une œuvre d’Agatha Christie, la célèbre autrice de romans policiers: Les dix petits nègres, aujourd'hui rebaptisé Ils étaient dix. Comme elle a beaucoup insisté, j'ai cédé.

C’est le premier livre qui m’a passionné ! Cette enquête policière m’avait l’air plus réelle qu’un film. Elle m’a fait découvrir l’univers des romans policiers. J’ai aimé le suspens qui grandissait chapitre après chapitre.

Après avoir terminé ce roman, j’ai lu de nombreux mangas, surtout la saga de Démon Slayer dont je suis un grand fan. Ensuite, j’ai décidé de lire tous les livres qui se trouvaient sur mon étagère. Certains y dormaient depuis trois ans et je ne m’y étais jamais intéressé. Le moment était venu de les découvrir.

VIVE L’HORREUR !

Après avoir terminé ce roman, j’ai lu de nombreux mangas, surtout la saga de Démon Slayer dont je suis un grand fan. Ensuite, j’ai décidé de lire tous les livres qui se trouvaient sur mon étagère. Certains y dormaient depuis trois ans et je ne m’y étais jamais intéressé. Le moment était venu de les découvrir.

VIVE LA FANTASY !

Ce livre m’a fait découvrir un tout nouvel univers avec des magiciens, des dragons, des

nains et des elfes. Le personnage principal découvre le monde qui l’entoure et fait tout son possible pour aider ses amis. Son caractère m’a plus intéressé que l’histoire ellemême. Une lecture qui m’a beaucoup marqué!

Après avoir fini Bilbo le hobbit, j'ai regardé les trois films du Seigneur des anneaux réalisés par Peter Jackson. Comme j’avais beaucoup aimé les films et le livre du Hobbit, je n’ai pas eu peur de lire les 1500 pages de la trilogie du Seigneur des anneaux. Ce sont de purs chefs-d'œuvre ! J'ai aimé continuer la découverte de cet univers. Avec un autre personnage malheureusement mais une histoire bien plus grande que celle du Hobbit.

Après ces lectures, j’ai demandé au documentaliste de mon lycée si le CDI possédait des romans fantastiques et de science-fiction. Il m’a présenté le livre La guerre des Mondes de H.G. Wells dont j’avais aimé les adaptations en film.

H.G. Wells imagine un monde où la terre est envahie par des aliens, en étant le plus réaliste possible. Le livre ne m’a pas beaucoup plu car il y avait trop de détails dans les descriptions des lieux. J’ai apprécié que l’auteur nous montre à quel point l’humanité serait sans défense face à des êtres supérieurs. En ce moment, je lis le Silmarillon, une autre œuvre de Tolkien. Ce livre a pour but d'expliquer l'origine de l'univers du Seigneur des anneaux.

Désormais, quand je vais au lycée, je consacre une partie de mes heures de pause à la lecture. Les livres m’ont aidé à développer mon imagination, et m’aident à améliorer mon écriture.

Classe 216 HP LPO de Dembeni
Maximilien Nouri
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MES LIVRES COUPS DE COEUR

Vérité foudroyante de Charifati Soumaïla

La pièce dénonce la polygamie et l’infidélité des personnages ordinaires qu’on pourrait trouver dans la vie de tous les jours. Les noms des personnages sont en lien avec la réalité de Mayotte et ont une signification.

Fidia : le sacrifice / Mahaba : l’ amour/ Rehema : la paix/ Feda : l’ argent/ Bahati : la chance/ Machaka-Hassara : le problème. Ça m’a touchée parce que j’ai appris une vérité de la société mahoraise .

Ma montagne, de Jean Craighead George

J’ai beaucoup aimé ce livre car il parle d’une aventure qui aurait réellement pu arriver et il est écrit d’une telle manière qu’on a l’impression de la vivre personnellement. C’est vraiment un livre qui nous transporte au coeur de l’aventure.

Les dossiers de la famille Fantora, d’Adèle Géras (éd. )

J’aime ce livre parce qu’il fait voyager le lecteur dans un univers magique et bizarre avec ses personnages extravagants. Mon personnage préféré est Bianca, parce qu’elle a la capacité de donner vie aux objets.

Maestro, De Xavier-Laurent Petit

J'ai beaucoup aimé ce livre à cause du contraste entre la faim, la peur des 'macacos', le travail, la vie misérable et la joie, la sérénité qu'apporte la musique à ces enfants rejetés par la vie. Ce livre apporte vraiment un message d'espoir disant qu'on peut changer sa vie, même si elle a mal commencé, pour peu qu'on trouve quelque chose à faire qui nous passionne.

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Le point culture

LE PREMIER JOUR OÙ J’AI PRÉPARÉ DU POULPE SAUTÉ

Le poulpe appelé en mahorais “pwedza” est un fruit de mer,mollusque céphalopode à tentacules armé de ventouses. C'est un aliment qui est vraiment aimé et consommé à Mayotte, dans tous ses états : grillé, sauté, bouilli, mariné, frit ou aucoco. Tout dépend de l'envie de chacun. Personnellement je le préfère sauté car c'est la spécialité de ma mère. Son plat est le meilleur que j'ai mangé de toute ma vie. Enfin après le mien, bien sûr ! Le poulpe n’est pas disponible en permanence sur notre archipel. A certaines périodes, la pêche estinterdite pour les laisser se reproduire. Au temps de nos ancêtres, la pêche était un moment de partage et cohésion. Les femmes pêchaient des petits poissons au djarifa, c’est-à-dire au filet, puis elles attendaient la marée basse pour attraper les poulpes. Les hommes pêchaient au hameçon.

JE NE CUISINE PAS PARCE QUE

JE SUIS UNE FEMME !

Avant de vous donner ma recette, je vais me présenter: je suis Tuflaty, l'une des militantes qui se bat contre l'autocensure et le sexisme. Je sais, ça n'a rien à voir avec la recette du pwedza mais ce sujet me tient vraiment à cœur.

La plupart du temps dans notre île, quand on parle de cuisine, c’est directement lié à la femme. Heureusement ces clichés du système patriarcal ou matriarcal commencent à disparaître. Maintenant des femmes deviennent médecins et des hommes cuisiniers.

Non ! je ne cuisine pas parce que je suis une femme mais parce que je prends du plaisir à partager mes plats avec mes proches.

Alors, pourquoi la recette du poulpe ?

Mes trois plats préférés sont la paëlla appelée en mahorais ”pilao”, du riz épicé mélangé avec de la viande, le "mtsolola", une sorte de bouillie aux légumes (au choix banane verte, manioc, pomme de terre, igname, songe, ect) et à la viande ou au poisson. Mon troisième plat, c’est bien sûr le pwedza. Parmi ces trois plats, chacun d’eux a son histoire liée à ma vie personnelle, mais aujourd'hui je vais vous raconter celle dupoulpe.

MON HEURE DE GALÈRE !

Pendant les vacances, en décembre 2021, j’ai préparé pour la première fois un poulpe sauté. Je n’ai jamais regardé ma mère le faire alors que c’est un plat que j'aime bienmanger. Un jour, j’en avais vraiment envie mais elle n'était pas là pour me le préparer. J’avais déjàsorti le poulpe à décongeler car je pensais que mon père savait le préparer. Il s'avère que ce n’était pas le cas. J’avais plus trop le choix car il ne faut pas recongeler un aliment décongelé, cela peut engendrer une intoxication alimentaire.

C’est là ou commence mon moment intense avec le pwedza, notre face à face, mon heure de galère. Il n'y a pas de tenue spécifique à Mayotte pour faire la cuisine, chacunlibre de porter ce qu'il veut. J’ai mis mon beau salouva, la tenue traditionnelle de la femme mahoraise portée au quotidien.

Seule dans la cuisine, avec mon couteau à la main, que dois-je faire maintenant ? Le poulpe ne doit pas être plus malin que moi quand même !

MERCI MAMAN POUR TON CONSEIL !

J'ai bien aiguisé le couteau, j’ai commencé à le découper mais le poulpe estgluant, ça glisse un peu. Une fois que j’ai fini de le couper en petits morceaux, j’ai appelé ma mère pour lui demander quels ingrédients je devais mettre. J’avais ma petite idée et elle a confirmé mon choix, sauf pour le sel que je comptais ajouter : le poulpe est déjà un aliment salé.Ma mère m’a sauvé de la catastrophe !

J’ai ensuite ajouté la sauce pour assaisonner le poulpe. Pour cela, j'ai épluché l'oignon, quelques gousses d'ail et du curcuma frais typique de chez nous appelé "dzindzano».

Ensuite, j'ai mis le toutà mixer après avoir ajouté le cumin et l'huile d'olive. J’ai mélangé l’ensemble et je l’ai mis à cuire. Sans me vanter, c’était un régal !

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Tuflaty Soufou (TG4)

santé

Ithinaini Oussene et Dhoirfia Ali 4e Gouge, 4e Chedid

HYGIENE: LES TOILETTES DU COLLEGE

Les portes ont été changées depuis la rentrée. Le sol est souvent sale. Y a de l’eau mélangée à de la boue. Parfois y a du papier toi-lette, parfois y en pas. Y a des élèves qui jouent avec du papier toilette. Parfois la chasse d'eau n'est pas assez puis-sante pour évacuer, il faut appuyer 2 fois. Et quand on arrive, on voit ce que l'autre a fait. Il y a des lavabos à l'extérieur pour se laver les mains.

Nous sommes allées voir quelques élèves pendant la pause méridienne pour savoir ce qu’ils pensent des toilettes du collège. C’était plus difficile d’interroger les garçons car ils ne voulaient pas nous parler.

Les filles :

Les toilettes puent, surtout celles des garçons. Ça arrive que certains fassent pipi par terre, parce qu'il n y a pas de toilettes disponibles. Ça sent mauvais et c'est sale. Quand on passe devant les toilettes des garçons, on sent trop l'odeur. Quelques poignées de portes sont bloquées, on ne peut pas fermer de l'intérieur, sinon les autres vont nous voir.

« Mais parfois les filles de 3e gênent les 6e à chaque fois qu’elles ont en-vie d’aller aux toilettes. Il y a aussi des filles qui verrouillent la porte. L’année dernière beaucoup de filles verrouillaient la porte, mais cette année ils ont mis de nouvelles portes, pas comme les anciennes. Dans les toilettes des filles c’est bi-zarre parce que quand elles ont fini de faire leurs besoins elles tirent la chasse et il y a de l’eau qui coule, et il y a de l’eau partout sur le sol ».

Les garçons :

« Beaucoup de filles vont aux toilettes pour se regarder dans le miroir mais, ça gêne parce qu'elles s'enferment dedans et restent trop longtemps ». (C, 5e)

« Je me retiens toute la journée, j'attends d'arriver à la maison, j'utilise juste les robinets pour me nettoyer le visage et les mains. » (D, fille, 4e)

« Ça m'est arrivée d'être bloquée à l'intérieur, une fois, je n’arrivais pas à sortir » (D, 4e).

Les élèves pensent aussi qu’il faut mettre plus de papier toilettes, afficher des règles à l'entrée (exemples : mettre ses déchets à la poubelle, ne pas faire pipi par terre, ne pas emmener de bouteilles parce qu’il y a des risques de renverser de l'eau par terre...).

« En plus, il n’y a pas de savon, il faut mettre du savon dehors pour se laver les mains » (B, 3e)

« J’aimerais qu’on mette des verres d’eau pour s'essuyer » (B, 5e)

« On aimerait la climatisation aux toilettes » (A,4e)

« Il faut mettre aussi des tuyaux pour laver les pieds à l'extérieur » (A,4e)

En attendant, la majorité des élèves ont un avis très négatif, mais reconnaissent que si les toilettes sont sales c’est à cause des élèves car les agents les nettoient tous les jours.

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LE COIN DES POÈTES ET SI L'ENFER, ÉTAIT L'ABSENCE ?

Et oui, on a tous connu, cette sensation, situation où l'absence avait pris le devant sur nous et où le manque nous faisait sentir si vulnérable.

Du haut de mes 18 ans

Après une longue réflexion

Je viens à me demander.

Comme Verlaine l'avait fait, auparavant

"Et si l'enfer, était l'absence "

Et oui, l'on peut le voir dans le jadis et naguère. De Paul Verlaine une citation qui s'apparente de loin ou de près à notre interrogation

"Elle ne savait pas que l'enfer, c'est l'absence."

Maintenant, que vous connaissez la source de notre sujet, nous allons y aller en profondeur.

Tout d'abord, qu'est-ce que l'enfer

Commençons par définir cette ardeur.

L'enfer et ici vu comme le lieu destiné au supplice des damnés.

La où vont toutes les âmes tourmentées

Là où le supplice fait rage

Et où le corps et confronté au carnage

Souvent représenté par le feu

Le magma du volcan

Les journées là-bas font écho aux ans

Et puis on a l'enfer sur terre

Qui peut être défini par une sensation ou une situation qui nous enterre

Cette impression qui nous fait souffrir

Peut avoir différentes sources

Tu as l'impression d'être vide

L'impression de mourir

Mais en réalité, c'est ton cœur qui se vide.

L'absence est le plus grand des maux Souvent comparée au démon

Celle-ci te laisse.

Et seule la solitude te caresse. Ce sentiment exécrable

Qui fait sentir les victimes si vulnérables.

Est méprisable

Pire minable

T' envahis.

De ta bouche

On entend une petite voix étranglée.

Et quelle qu'onomatopées

"Ouyii ayii"

Une dernière salutation

Et notre voyageur

Coupable de notre souffrance

Part, et nous laisse avec cette absence

Qui est semblable aux poètes. De par leurs sensibilités

Et leurs flexibilité

Mais malheureusement

Ou heureusement

Pour lui, il doit partir.

Et laisse derrière lui cri et rire

Je vais finir par n'affirmer que l'absence.

Fait écho à la souffrance

Deux mots qui riment

Et commettent un crime

Celle de laisser les gens

Pleurer tous les ans

Maria, lycée de Dembeni

VICTOIRE

Lors d'une douce nuit étoilée

Avec l'omniprésence de cette divinité

Voit s'accroître ma sensibilité

Sans oublier l'œil attentif de mon anxiété

Enfin, j'ai la joie d'annoncer

Que tout cela est un long chapitre du passé

Un combat intérieur qui prit toute mon énergie

Impensable auparavant, est-ce de la magie ?

Un petit conseil pour tous ces beaux parleurs

Très connus, mais face à la débilité de certains

Je vous invite à y méditer quelques heures

Afin de cultiver vos esprits restreints

Fin du suspense, je vais vous la livrer

"Ne jamais juger un livre à sa couverture"

Car je sais que je peux paraître chétive

Mais je peux vous affirmer que la lutte personnelle que j'ai menée

A été bien plus rude que vos peines fictives.

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Maria

LA VIE

1- Tu es le voyageur qui a sombré mes horizons

Celui qui a suivi toutes les saisons, sans soupçon. Oh malheureux, charité de jour et nuit, pardon du bruit

Et aussi de l’ennui à regarder mes écrits.

2-Entêter, déplorer, anxieux, esprit vieux, Oh si seulement j’étais parfait, J’aurais pu enlever cette dépression venimeuse, Nature, dépression de mes horizons.

3-Elle fond et les fleurs fanent, S’écroulent à la fin de l’été, L’hiver ne les épargne

O chagrin des cygnes devient laid.

4-Disparais et revis au plus profond des mois, Pars pour un certain temps, plutôt dire longtemps. Je t’écris de ma voix, avec la plume des rois.

Je ne vole plus, je tombe à terre doucement.

5-Malgré mes efforts,

J’ai eu beau battre la vie, Elle devient écho

Et revient me pourrir l’avenir.

6-Je ne dispute pas la réalité, Mais j’ai eu beau réagir à ses coups, Elle me tue sans Pitié, Alors que ce dernier et juste le reflet du jour.

7-Le soleil me suit et l’ombre me fuit, La fumée de la flamme qui vient de s’éteindre, N’est que le début de la souffrance de mes ennuis. Oh je ne fais qu’attendre d’aller au cimetière !

8-Dans le huit clos de mes sentiments

La souffrance résonne attentivement.

Je ne sais quoi faire, quoi dire

Pour qu’elle s’ouvre enfin

Et laisse partir ce martyr.

9-Je me hais, me sous-estime aujourd’hui, Me demande ce qui m’est arrivé, Alors qu’hier j’étais bien éduqué. Rabaissé par mes notes, ils me fuient.

10-Je n’ose parler, alors j’écris

Je rafle le temps, revois mon avenir, De temps en temps je me renie moi même. Si le paradis me fuit, l’enfer est à même !

11-La douleur qui me tue est inexplicable, Donc je radote, et je me soumets aux mensonges, Ce qui me détruit de façon maniable.

Oh qu’est-ce qui est arrivé à cet ange ?

12-Je me résilie dans l’éternité

En faisant référence à l’éphémère,

LAGON

Le lagon, c’est quoi ?

A rchipel sans limites

G randit sans pouvoir régner

O ù est ce lagon ?

N otre atoll est juste ici près de son lagon

Hafsoi, lycée de Dembeni

Ma vie est plus qu’ennui Suis-je les abysses des mères !

13-Car je suis un océan qui se maquille de bleu Alors qu’au fond je suis sombre, Je ne sais jouer qu’avec le feu Pourtant je suis amené à vivre avec les cendres !

14-Je cherche l’inspiration là où elle n’est pas, Je fuis en suivant l’horizon des pigeons, Celle qui traduit mes cent pas Et l’inquiétude de mes actions.

15-Je n’écris que pour exprimer l’instant de ma vie, Je parais joyeux alors que c’est juste un maquillage, Parce que je suis fondé de cendres qui paralysent ma vie et mes écrits.

Je ne sais comment exprimer ma rage !

16-Écrire sur le large des plages, L’horizon qui me n’émane, ou bien L’attitude de mes habitudes ? Qui sont sans doute sombres de larmes.

17-Je me suis réveillé un matin Après m’être couché dans un instant lointain, J’ai revu ma vie dans une bulle de feu. Des remords, ou l’enfer de la vie qui m’en veut ?

18 Cette écrivain est perdu, Ne sait comment arrêter de cracher ses scrupules. Oh, “ à l’aide” il écrit mais, pourtant Personne ne voit ses souffrances, car ils deviennent sourds.

19-Comment combattre la vie ?

Si je risque d’abattre mon avenir. J’ai eu beau me relever, Cette vie revient m’abattre.

20-Je traduis alors la vie comme un tyran : Un tyran qui abat tout sentiment paysan, Un tyran qui efface l’espoir d’un cœur brillant, Un tyran qui dicte ses lois et les applique sur chaque innocent.

21-Ceci est l’écrit le plus triste de tous, Puisque j’accuse la vie d’être un amant, Un amant qui nous oblige tous

A être en guerre contre elle même.

22- J’ai l’impression de me faire haïr Par tout le monde, par toutes mes Connaissances, et mes rêves Qui me poussent à être inanimé.

Issou, lycée de Dembeni

Par cette légère brise

Ton parfum vient chatouiller mon nez

Puis envahit l’espace

Ta beauté se complète avec ces couleurs rougeâtres et orangées du ciel

Notre fleur de jasmin

Ton éclosion nous rend unique

Hafsoi

JASMIN
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Dessine moi…!

DESSINE MOI

MAYOTTE DANS 20 ANS…!

Ayad Ben Mbaraka, un élève du lycée Younoussa Bamana s’est penché sur le fonctionnement de la cantine de son établissement scolaire. Voici un dessin qui vise à sensibiliser les jeunes sur l’importance de bien manger.

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Le journal pour les jeunes, par les jeunes Avec Chab’ Mayotte Pour nous contacter : contact@chab.yt chab.yt 20

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