LE JOURNAL DES JEUNES #5

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Déclik

Faune et flore de Mayotte

Reporters : Binti Assoumany, Maena Houmadi, Iyad Soibahadine, Houdnati Ahamada, Zoubeiri Chanfi Saindou, Faida Mouandhui Tsimiava, Warda Ahamed, Maina Hamissi, Issouf Saanyanik. LPO Petite-Terre

Ce sont les élèves apprentis journalistes du Club Magazine du lycée de Petite-Terre qui ont réalisé l’exposition sur la faune et la flore de Mayotte dans le cadre du concours Mediatiks 2022. Le sujet, laissé libre pour le concours, a été choisi par les élèves. Après avoir fait une sélection de sujets à capturer, les élèves se sont répartis les tâches. Voici donc leur travail de photojournaliste. Les élèves ont pris les photos avec leur téléphone, puis sont partis à la recherche d’informations à l’aide des ordinateurs du CDI afin de pourvoir réaliser les légendes.

LE PALÉTUVIER est un arbre de mangrove qui mesure de cinq a huit mètres de haut, ses racines, de couleur saumon, sont verticales et l’entourent. Ses fleurs nourrissent les chauves souris et les papillons. Le palétuvier élimine l’eau salée grâce à sa capacité de filtration.

LE DANAUS CHRYSIPPUS, plus connu sous le nom de Petit monarque, est très largement répandu en Afrique et en Asie. Il a même été aperçu dans le sud de la France en 2003, pendant l’été caniculaire.

L’ARBRE DU VOYAGEUR : la légende raconte que l’eau de pluie accumulée dans les cales cavités à la base des feuilles permettaient aux voyageurs d’apaiser leur soif.

LE CAMÉLÉON FURCIFER : sur plus de 200 espèces, il n’en existe qu’une à Mayotte, le Furcifer polleni (aussi appelé Caméléon dormeur) qui est endémique de l’ile. Il vit entre 5 à 7 ans et se reconnaît grâce à sa corne triangulaire à l’arrière de sa tête.

LE BAOBAB DE MAYOTTE fait partie de la même famille que ceux de Madagascar. Le baobab est utile en médecine mais aussi en cuisine, par exemple : ses feuilles sont utilisées pour nourrir le bétail, la pulpe à des propriétés anti diarrhéiques et sert à confectionner du sirop. Un arbre aux mille usages et croyances, il fait partie du patrimoine naturel remarquable de Mayotte.

LA NEPHILA COMORANA, endémique des Comores, est une espèce au dimorphisme sexuel très marqué. En effet, la femelle peut mesurer jusqu’à 15 cm tandis que le mâle n’excède pas 5 à 6 mm.

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Maeva Gallus et Adinane Adradjy Élèves de Termin ale du Lycée des Lum ières

S E N U E J LES

! T N E G A S’ENG

Mayotte, une île qui se bouge. Riches de part leur culture, les habitants de l’île aux parfums ont nombre de choses à prouver à la métropole. Leur île n’est pas parfaite : délinquance, pollution, pauvreté, immigration incontrôlée, manque de structures… Les jeunes mahorais le savent, Mayotte est en pleine évolution. Rester les bras croisés à attendre n’est pas une option pour eux et certains s’engagent pleinement pour faire bouger les choses. C’est le cas de quatre associations et clubs du lycée des Lumières : Matrice, Tricking Mayotte, L’espoir c’est nous et On Sex’Prime. Chab’ leur donne la parole. Au sein du Lycée des Lumières, un groupe de jeunes a créé le club Matrice. Une référence au film Matrix et qui s’est structuré en novembre 2021. Ichame Mzé, un des créateurs du club, s'engage à proposer deux visions du monde symbolisées par une pilule rouge et une pilule bleue. L'objectif ? Être en mesure de trouver une meilleure version de soi-même. “On recherche l'évolution, une vision utopique de la vie, de la société et du politiquement correct”, explique Ichame, “La théorie, c’est la pilule rouge. Il y a une autre vision beaucoup plus réaliste de ce qui nous entoure, elle est parfois crue mais nécessaire au changement, c’est la pilule bleue.” Ichame et son groupe ont comme but de permettre aux nouvelles générations de se stabiliser, c'est-à-dire de ne pas tomber dans de mauvaises voies. À terme, ils souhaitent agrandir le club pour en faire une association. Par ailleurs, ils souhaitent inspirer les jeunes à devenir actifs et commencer à réaliser leurs ambitions. Une démarche qui leur tient à cœur et leur permet de tisser des liens solides avec et entre les membres. Trouver des personnes qui vont vraiment discuter, échanger et collaborer, telle est la raison d’être du club Matrice. Espérant que leurs efforts servent à quelque chose, ils attendent une prise de conscience générale.

Mais pourquoi un tel engagement à leur âge ? Les membres de Matrice s'engagent si jeunes car cela leur permet d'expérimenter, d’une certaine façon, le travail professionnel. Ils donnent le maximum d’eux-mêmes aujourd’hui pour profiter d’une forme d’indépendance qu’ils obtiendront définitivement un peu plus tard. “On devrait tous se connecter à notre nature et chercher à la comprendre, sans pour autant rester figés dessus”, assure Ichame, “Cela a pour but de réguler la société sur une base d'équité. C'est dans l'intérêt de tous et pour la bonne cause. J'avais besoin d'aide, cependant j'ai su tenir le coup tout le long. J'avais un rôle à jouer, celui de transmettre.”

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dossier

LES JEUNES S’ENGAGENT

Le club Tricking Mayotte, créé en 2013 par Andre Salim surnommé Bolow et Madi Andjilani appelé Bastos, regroupe de jeunes adolescents de Kawéni et Majicavo qui pratiquent le tricking. Ce sport mêle l’art du parkour, du tumbling, des arts martiaux, avec des acrobaties inspirées du taekwondo, de la gymnastique ou du capoeira. Avec cette discipline, vous avez la liberté de créer votre propre style et de vous spécialiser dans un ou plusieurs domaines. Passionné par le tricking depuis son enfance, Yasser Dalilou, un des organisateurs du club, explique que beaucoup de jeunes pratiquent cette discipline inconsciemment dans la plupart des villages de Mayotte mais qu'elle reste connue principalement à Kawéni, là où se déroulent la plupart des entraînements. Ce groupe reconnu jusqu’en métropole souhaite développer l’art du tricking à Mayotte car ils savent que beaucoup de leurs membres sont talentueux et qu’ils peuvent s’en servir pour se construire un avenir au niveau national, voire international. Leur évolution est néanmoins ralentie en raison du manque de moyens matériels et financiers. Les membres de Tricking Mayotte veulent créer une salle de gym incluant un trampoline park : “Dans ce projet, nous attendons que beaucoup de gens nous soutiennent et nous aident, on espère franchement faire évoluer notre belle île”, explique Yasser. Livrés à eux même depuis leur plus jeune âge, ces jeunes se sont engagés naturellement pour que les futures générations n'aient pas à connaître les mêmes difficultés. Ils ne comprennent pas pourquoi cette discipline en plein développement n’est pas prise en compte à Mayotte alors qu' en métropole ou en Guadeloupe par exemple, elle reçoit des moyens importants. Le message de Tricking Mayotte, résumé par Yasser, est clair : “Nous sommes l’avenir de Mayotte. Si nous n’agissons pas, c’est nous qui souffrirons et les générations qui suivent aussi. Ils vivront les

mêmes choses et ne feront rien pour les changer, c’est un cercle vicieux, c’est à nous de le briser et de prendre les choses en main pour offrir à notre île un meilleur avenir.”

Scandalisée par les violences que subissent les femmes en général et surtout à Mayotte, Maëva Gallus, élève de 1ère du Lycée des Lumières, décide de créer le club féministe “On Sex’Prime”, en novembre 2020 dans son lycée avec 12 camarades, filles comme garçons. Tous et toutes mobilisés contre l’inégalité, ils ont animé pendant une année deux ateliers par semaine, auprès de lycéens inscrits au club. Les membres ont traité divers sujets tels que les violences sexuelles, les charges mentales subies par les hommes et les femmes, les maladies menstruelles, les stéréotypes de genre, le consentement… Cette année, l’équipe On Sex’Prime, a décidé de mener trois ateliers différents par semaine : théâtre, musique et arts. Pour cela, ils ont choisi trois thèmes principaux : stéréotypes, inversions

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LES JEUNES S’ENGAGENT

des rôles et agressions. “Il s'agit de sensibiliser, d’informer au maximum les adhérents de notre club tout en s’amusant”, raconte Maëva, avant de poursuivre “Car l’année dernière les gens étaient intéressés par nos ateliers mais c'était trop “formel” alors que nous sommes entre nous, lycéens du même âge. Nous avons modifié nos ateliers pour qu’ils soient plus divertissants et pour installer une confiance entre chacuns. Nous avons tous des choses à apprendre des uns et des autres. Cette année, on crée une pièce de théâtre, une musique et d’autres projets artistiques. Nous allons présenter le fruit de notre travail à la fin de l‘année dans un spectacle.” Le club a tenté de lancer des projets avec des associations connues telles que Man Ocean ou Souboutou Ouhédzé Jilaho. Même si ces ébauches n’ont pas abouti, les jeunes ambassadeurs ne baissent pas les bras. “L’objectif d’On Sex’Prime, c’est certes de dénoncer les injustices, pour que cela change, explique Maëva, mais aussi de permettre à notre jeunesse de s’exprimer plus librement et en confiance dans un endroit encadré et sécurisé par le principal de l’établissement, les infirmières et l’assistant social”. Des professeurs de leur établissement les ont sol-

licités pour intervenir dans des classes ou pour tenir un stand lors d’une journée culturelle et sportive. Les organisateurs du club sont heureux que leurs actions soient reconnues et appréciées des élèves et professeurs. Après les examens du bac, les fondateurs de On Sex'Prime vont quitter leur établissement. Ils espèrent que ce club créé “par les lycéens et pour les lycéens“ continue ses missions au Lycée des Lumières mais aussi dans d’autres établissements car selon Maëva, “Nous sommes l’avenir mais aussi le présent”.

”L'espoir c’est nous”, une junior association créée en septembre 2020 et qui a pour objectif d’influencer les jeunes à agir. Ses membres

veulent contribuer au bien-être de la jeunesse en mettant en avant l’entraide, l'information et la culture. “Agir nous tient à cœur”, explique Imourana Aina Lyna la fondatrice de la junior association, “Le plus important, c‘est bien l'entraide que nous retrouvons dans ce milieu, les adhérents peuvent témoigner, il y a une très bonne ambiance au sein du groupe”. Les membres travaillent dans trois domaines : l’environnement, la culture et le scolaire. “Nous espérons montrer l’exemple”, ajoute Aïna, avant de poursuivre “Montrer à nos pairs que nous pouvons faire des projets et les concrétiser. Là nous sommes dans le milieu associatif mais même dans l’entrepreneuriat, c’est possible.” Besoin de conseils ? Les membres de ”L'espoir c’est nous” sont ouverts et peuvent vous orienter vers des personnes ressources. Si en tant que jeune l'engagement est difficile avec du courage, du temps et de l'énergie, tout devient simple… “ Nous leur conseillons de bien réfléchir mais de ne pas trop hésiter non plus”, conclut Aina. Contact : L'espoir c’est nous - 2 rue baouma, Longoni

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On découvre

Chaïma et Yass ine pour l’ensemble des éco-délégué s du collège Boueni M’titi

Des artistes Sur-naturels !

Nous, les éco-délégués du collège Bouéni M'Titi, avons eu la chance d’accueillir l’artiste Sylvain Trabut lors d'une résidence d’artiste. Sylvain n’est pas arrivé seul : il avait aussi emmené dans sa valise des petits personnages faits avec des végétaux. Ces petites créatures nous ont émerveillées et dès que nous les avons vues, nous n’avons eu qu’une seule envie : celle de faire nos propres personnages ... et c’est ce que nous avons fait ! Avec Sylvain et nos professeurs d’arts plastiques (M. Thomas, Mme Durand) nous sommes allés récolter des végétaux dans l’arboretum du collège. Nous les avons ensuite assemblés avec des pistolets à colle ou des petites perceuses. Cette étape était délicate car il fallait parfois percer des graines pour y mettre les membres du corps. Heureusement les profs et Sylvain étaient toujours là pour nous donner de bons conseils ! Tout notre travail collectif a enfin pu être présenté au collège lors d’une exposition appelée « Fantaisies sur-naturelles » où une foule de personnes, nos parents et nos amis ont pu faire

connaissance avec nos personnages. Tous les visiteurs ont été ravis de l'exposition et nous, les éco-délégués, nous avons été très fiers de les emmener le moment d’un instant dans ce monde sur-naturel !

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LE COIN DES POÈTES

Les élèves du LPO d’Acoua ont écrit des "blasons", il s’agit de poèmes apparus au XVIème siècle célébrant une partie du corps féminin.

LÈVRES PULPEUSES RIDAY Mal vin, 217 Yeux verts ou marrons Yeux bleus ou vairons Organe de la perception visuelle Naturels ou superficiels Identité marqué Appartenance passée Maquillage raffiné Qui coule par l'oeil peiné Placé sur le visage Pour une belle image Les yeux pour regarder Les yeux pour pleurer Identifiées aux deux lumières Telles que le soleil et la lune Ouvertes ou fermées les paupiè res Se ferment une à une

Sayra Chakrina, 217 Ni fines, Ni grosses, Rose est leur couleur, , Dans mes songes il n'y a qu'elles ur, ode e ant oût env et Et leur douce ors inconnu, Leur goût exquis m'était jusqu'al A chaque regard sur elle, L'envie devient de plus en plus Pressante de les effleurer, Ne pouvant plus résister, les, Aspirant à être au plus près d'el , ent tem mp pro se res Je m'emp , rier rop app les me de et De les saisir nt, ora dév les En té de leur goût Je prends conscience de la rare Si suave, si exquis, rrait atteindre, Que même le fruit défendu ne pou Elles sont si douces, Pulpeuses, A la fois chaudes et froides, des tourments, A en faire oublier les plus grands Humides, Attirantes, sine Il suffit qu'un seul sourire se des ise, bra une me com de fon Pour que je é, oût env m'a sier frai Ce beau A m'en faire perdre mon latin, baiser Il m'est impossible d'oublier ce subtilité, et r ceu dou nde gra Volé avec la plus Quelles lèvres !

BACAR Yousso

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uf, 216

i j'avance Jambe par to cule Et par toi je re se r e jou qui pas Jambe chaqu ce la p la e d gner Tu me fais ga se as p s Plus le temp ches Plus tu me lâ ns toi compte que sa Je me rends 'un lâche Je ne suis qu gue Malgré ta fati ss au i rapide Tu es toujours t Jambe de géan n ai n Jambe de r avancer Courage pou vie est gâchée Sans jambe la liquée vie est comp Sans jambe la lié préféré c'est notre al er u vo l'a t u fa Il Jambe de feu ux essage nerve vite qu'un m i ss au rt e u cé co la Qui nfiance est p Sur toi ma co ré. fé ré p t or sp O toi mon tran


On débat

Restons soudés face au harcèlement

Roméo TG5 lycée du Nord à Ac ou

a

Roméo (c’est un pseudonyme), élève du lycée du Nord à Acoua, a personnellement subi le harcèlement de ses camarades. Dans ce témoignage, il explique ce qu’il a vécu et propose des solutions pour que cela s’arrête. Surtout, conseille-t-il : “Il faut en parler à des personnes de confiance.”

On me traitait de «minus», de «nain», de «femme à moitié homme», de «nain de jardin»… Ayant été victime de harcèlement, je subissais de nombreuses brimades et moqueries par rapport à ma taille et à ma voix, qui était quelque peu féminine, et ce, de la classe de 6e à la 3e au collège de Dzoumogné. Mes camarades de classe me tapaient sur la tête, me faisaient des crochepieds, me volaient mon déjeuner... Le harcèlement s’est arrêté lorsque l’un des auteurs a fini par comprendre que ce qu’il faisait était mal. Mon seul soutien ? Une amie qui me comprenait mais qui a quitté le collège en 5e.

à développer des pensées négatives : suicide, isolement, détachements d'autrui… Encore maintenant, je ne suis pas à l’aise dans le travail en groupe. Les ambiances collectives ne me plaisent pas. Je me suis habitué à tout faire seul. La souffrance de se faire tout le temps juger, moquer, a des effets néfastes sur les personnes harcelées. Cela impacte fortement leur vie quotidienne, leur scolarité, ce qui forcément impactera leur avenir et les prive de toutes possibilités d'espérer renouer avec autrui. L'être humain a le réflexe de s'en prendre à tout ce qui pour lui est différent de lui, incluant ainsi ses semblables. Il ne peut s'empêcher de malmener tout ce qui a un aspect différent de lui sous prétexte que l'on a une couleur de peau, une apparence physique ou même une religion différente. Oubliant le fait que malgré nos différences nous sommes les mêmes et pouvons nous entendre peu importe celles-ci. Certaines victimes de harcèlement ne ressentent en rien le besoin de dénoncer leur harceleur et de parler de leur souffrance. Ils avancent le prétexte que “tout s'arrangera” et se mentent à eux-mêmes. Mais rappelons que le mensonge tue la confiance et nous prive de personnes sur qui compter. Pire encore, il nous empêche de nous voir réellement tel que l'on est.

Le mensonge tue la confiance Les personnes victimes de harcèlement durant une longue période subissent un traumatisme. Ils commencent à ressentir un besoin d’isolement dans lequel ils trouvent du réconfort. C’est ce que j’ai vécu moi-même au collège. Un fort sentiment de tristesse, de solitude vient nous envahir constamment et provoque en nous à la fois une incapacité à nous confier à autrui et un repli sur nous-même. Se sentant tout le temps seul, certains en viennent

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Un soutien constant et régulier

les victimes et leur apporter le soutien moral nécessaire pour qu'elles puissent se relever et débuter une nouvelle fondée sur des bases solides. Nous devons normaliser le fait que lorsqu’on souffre et surtout lorsqu’on est une victime en proie au harcèlement, il faut en parler. Car, dans le cas contraire, les choses ne feront que s’envenimer et le chemin pour se sortir de cette situation n’en sera que plus compliqué. Le cas échéant il serait préférable d’en parler à un proche ou un ami de confiance, dans le cas contraire en parler à une institution luttant contre le harcèlement. Contre le harcèlement nous devons rester unis et aider les personnes dans le besoin, ceux qui souffrent en silence sans rien dire. Nous devons faire front ensemble et faire face à l’adversité et ceux malgré nos différences.

Afin de sauver et d'aider les victimes de harcèlement, ceux qui souffrent sans jamais rien dire, nous devons les trouver et leur tendre la main. Les pousser à se confier pour que par la suite, ils puissent se relever et aller de l'avant. Nous ne pouvons pas négliger ces personnes qui sont constamment dans le déni, ceux qui ont encore cette souffrance au fond d'eux et appliquer les réformes nécessaires afin d'éviter que cela se reproduise. Tout ceci implique un soutien constant et régulier. Des personnes prêtes à se dévouer, à aider

Le harcèlement : une répétition d’actes tement Le harcèlement est un compor groupe un ou ne mené par une person ou plune d'u tre de personnes à l'encon une est t men cèle sieurs victimes. Le har ss'in qui oles par répétition d'actes, de radég à nt vise et crivent dans le temps victime. der les conditions de vie de la propos nt, eme Insultes, brimades, isol dépos pro s, iste obscènes, propos sex cèhar Le . etc valorisants, sifflements, es, form s ieur plus lement peut prendre par t men ère sév i il s'agit d'un délit pun la loi. tes de En effet, il existe différentes sor arcèerh cyb le soit harcèlement, que ce harle uel, sex t lement, le harcèlemen cèle har le e mêm cèlement scolaire ou tes Tou ail. trav du ment dans le domaine peuvent ces catégories de harcèlement e banmêm une s être regroupées sou çues per être nière mais néanmoins rexe t son es hod autrement car les mét . nte cées de façon différe

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Ma vie sans tél

Avez-vous déjà vécu 1 mois sans téléphone ?

Nasrat 2nde lycée de Pe tite-

Terre

Les avantages

… «Moi oui», Tout commence la dernière semaine des vacances d’octobre 2021. Mon téléphone tombe et se casse. Dans ma tête, plusieurs scénarios … du genre : «Ma vie toute entière est détruite» à ce moment-là, je voulais mourir … La première des choses que je cherchais à faire c’était de trouver quelqu’un de confiance qui pourrait gérer mes flammes sur Snap, car c’est toute ma vie ! J’ai vite trouvé ma cousine et mon gars pour le faire. Je me suis ensuite tournée vers ma mère pour lui dire ce qu’il m’était arrivé et elle m’a répondu simplement : «Je m’en fous». Je me tourne vers mon père, mon seul espoir, et il me répond : «Débrouille toi ! Je ne t’achète rien». Me voilà foutue sans téléphone. Heureusement que j’avais mon ordi, mais on sait tous que l’ordi on ne peut pas l’apporter où l’on veut comme un tél. Mais finalement, j’ai passé tout mon temps libre dessus.

• Je dormais plus tôt que d’habitude. • Ma routine n’était plus là même. • J’avais plus de temps pour m’occuper de ma petite sœur. • Je ne m’enfermais plus dans ma chambre. • Je ne perdais pas de temps en route pour monter au lycée. • Je n’étais plus embêtée par les appels. Puis, on m’a fait de fausses promesses, en me disant que l’on allait m’offrir un nouveau téléphone, mais je n’en ai jamais vu la couleur. Quand je voyais mes potes avec leurs tels je me levais et partais sans leur donner la raison, j’étais trop jalouse. Ma demi-sœur me donnait souvent de l’espoir, mais rien n’aboutissait. Pendant ce moment de ma vie, je m’ennuyais à mourir… J’essayais de me distraire par d’autres moyens, mais ma vie était trop misérable sans téléphone.

Les inconvénients • Je ne pouvais plus passer mes nuits au tel. • Faire des Tik-Tok tous les mercredis après-midi. • Faire la folle avec ma BFF en face-time. • Faire des stories privées. • Contacter des gens, des copines. • J’étais seule sans les réseaux. • Je n’envoyais plus des messages aux potes. • Je ne pouvais pas parler aux gens rencontrés sur les réseaux. • Je ne pouvais plus parler à mon copain.

A la fin de l’année, tout est redevenu rose et ma mère a enfin décidé de me donner un nouveau téléphone et pour cela elle m’a donné 160 € pour aller m’en acheter un. Ce jour-là, c’était la plus belle journée de toute mon existence ! En réalité mon téléphone, c’est ma drogue… Et toi, est-ce que ça t’est déjà arrivé ? Comment l’as-tu vécu ?

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sacré surnom

Bozda

Qui n’a pas dans son bahut, son village, dans son entourage, un proche au surnom curieux, drôle, narquois, coquet ou claquant ? Sacré surnom, c’est la rubrique qui dévoile l’histoire des surnoms des jeunes Mahorais.

e se une personne qui aim Une « bozda », c’est un fut ’il qu ée ainsi parce battre. J’ai été surnomm ux de s me et re mè trop et ma temps où je me battais me Je ». a zd Bo « ée mm surno grandes sœurs m’ont nt pas. s gens qui ne m’aimaie de it ava y il r ca is tta ba ainsi, lle pe ap m’ pas qu’on Au début, je n’appréciais m. no sur ce t en im vra cie mais aujourd’hui, j’appré ère bac pro Agora Datya Madi, 1 rd à Acoua No LPO Cité du

Moidhare

bitude de Ma mère avait pour ha » depuis ou ud Do « ler pe m’ap un surst C’e que je suis née. e que dir ur po ux nom affectue n car ma ma sa à bé bé le j’étais ique. un fille à l’époque j’étais tite pe e un j’ai e Maintenant qu est m no sur au uve no n sœur, mo n mo de tif simplement le diminu ta. Na ire prénom, c’est-à-d

Quand j’étais en 6e F au collège de M’tzamb oro mon professeur d’histoire-gé o m’a surnommée Mo idhare parce que je parle beau coup. Depuis ce jour ma famille, mes amies m’appellen t comme ça alors que mon prénom c’est Landhoiti ma is cela ne m’a jamais dérangée. Maintenant je suis en 1re BP Agora au lycée d’Acoua, j’ai 17 ans et ce surno m me plaît beaucoup.

je me rapelle un(e) prof... Abdou Landhoiti, 1re

Doudou

Agora Lycée d’Aoua

e je m

rapell e

un prof

On se rappelle tous un prof qui nous a marqué, parfois pour la vie... Des jeunes inteviewent des adultes qui leur racontent des anecdotes, des souvenirs de cet enseignant qui les a marqués !

Monsieur Rupp

Madame Ahamadi

Je me souviens de ce professeur de mathématiques quand j’étais en terminale. Il était vieux, il était fou ! Il cognait sa tête contre le tableau quand on avait des mauvaises réponses. Il a même déjà crié sur moi. Mais en réalité, c’était un très bon professeur.

Je me souviens d’une professeure d’histoire que j’avais en classe de sixième. Elle était stricte, c’était celle qui me faisait le plus peur. Aujourd’hui elle est devenue ma collègue, quand je l’ai revue cela m’a fait un choc.

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point culture

Laylina, 15 ans, dessinatrice de henné

Mouslimati CHIF ANHI (1G5, LPO Cité du Nord, Acoua)

Le henné est utilisé depuis très longtemps, surtout dans les pays du Moyen-Orient et du Maghreb lors des mariages ou autres cérémonies. L’utilisation des dessins peut être plus généralisée en Inde, où on utilise des motifs floraux.

Nous allons plus nous focaliser sur Mayotte qui est une île tropicale connue sous le nom «d’île aux parfums», située dans l'océan Indien, qui fait aussi partie de l’archipel des Comores. Nous avons interrogé la jeune artiste Laylina Hamidani. Laylina Hamidani est une élève de première (1G1) au lycée d’Acoua, âgée de 15 ans, habitant à M’tsangadoua. Elle nous explique que dessiner le henné est une passion pour elle, et que cette passion débuta dès l’âge de 12-13 ans. Elle pratique le henné sur les membres de sa famille, ses camarades de classe, éventuellement sur toute personne intéressée par son travail. Pour ce qui est des modèles, de temps à autre elle s’inspire des motifs trouvés sur le web. Autrement elle laisse parler son imagination. Elle nous a informée qu’il existe plusieurs sortes de couleur de henné (rouge, noir, vert, marron, blanc) mais elle préfère le rouge car cela fait ressortir le teint de la cliente. Le henné est, en premier lieu, appliqué à la future mariée mais peut être également appliqué sur

le genre masculin sous forme de tatouage (des formes plus géométriques). A Mayotte le henné sur homme est rarement pratiqué, voire même inapproprié pour des raisons religieuses. Les tatouages sont parfois effectués au CDI du lycée, entre copines. (Photo V. Hummel)

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Le ramadan à Mayotte

Elèves du collège de M'gombani 6e Thésée, 6e Th étis, 6e Ariane mus et 6e Hermes

Le ramadan est le quatrième pilier de l’Islam. Il permet de se mettre à la place de ceux qui subissent la famine tous les jours. Nous sommes allés à la rencontre des mahorais afin de savoir comment les musulmans de l’île préparent cette période, du début à la fin, et ce qu’il faut faire. croyants observent la lune, comme au début. Cette fois-ci, dans un double objectif : marquer la fin du ramadan le soir même et annoncer l’Aïd El-fitr, l’une des grandes fêtes des musulmans qui a lieu le lendemain. Généralement les musulmans préparent cette fête une dizaine de jours avant. Ils achètent des vêtements pour les enfants, décorent leurs maisons, commandent des plats et des pâtisseries. Le jour J, la prière de l’Aïd se fait à la maison pour les femmes et à la mosquée pour les hommes. Ces derniers se déplacent ensuite de maison en maison pour donner « la main de l’Aïd » à leurs proches, manger des gâteaux, boires des boissons chaudes et discuter.

Le mois de Ramadan commence lorsqu’un croissant de lune a été observé la veille. Chaque année à Mayotte les habitants de l’île s’approvisionnent en nourriture avant et pendant le ramadan. Ils achètent de la farine, des bananes, de l’huile, des maniocs, etc. La journée type du ramadan commence dès le premier appel à la prière de la journée, soit l’aube. Les musulmans commencent à jeûner à partir de ce moment. Ceux qui le souhaitent se lèvent quelques minutes avant pour manger et boire, on appelle cela le « tsahou ». Ceci leur permettra de tenir jusqu’à la rupture du jeûne, au coucher du soleil. Durant la journée, les femmes se retrouvent en cuisine quelques heures avant le « ftour ». Elles préparent des plats sucrés et salés autour d’un moment convivial. Vient ensuite le moment de la rupture du jeûne et il est recommandé de manger une datte et boire de l’eau, prier et ensuite se retrouver autour du « djavi » (la natte) pour manger. En effet, le « foutari » est l’occasion pour les croyants de se retrouver en famille, entre amis, pour partager un repas dans une ambiance chaleureuse. Une fois le « foutari » terminé, les fidèles vont prier le « tarawih » à la mosquée. Il s’agit d’une prière plus longue que les autres où hommes, femmes et enfants se retrouvent pour remercier leur Seigneur.

Des bonnes actions durant le mois de Ramadan Durant le mois de Ramadan, il est conseillé aux musulmans d’accentuer leurs bonnes actions et d’accomplir également les autres piliers de l’Islam, comme la prière et l’aumône. La lecture du Coran est également fortement recommandée pendant ce mois. Le mois de ramadan dure entre 29 et 30 jours. Le dernier jour, l’homme de la famille (père ou époux) doit donner une certaine somme d’argent, ou de la nourriture à un ou plusieurs pauvres. Il doit cotiser pour lui et toute sa famille. On appelle cela la « zakat El-fitr ». Cela permet de valider les jours jeûnés.

Fin du ramadan Afin de connaître la date de fin du ramadan, au vingt-neuvième jour, après le « foutari », les

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On se bouge ENVIRONNEMENT

Mohmed, Ichra, Yakin, Wais, Amina, Nat halie, Nasra, Jerisca, Raika Collège de Chico ni classe 40

Mayotte : menaces sur les tortues marines

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Les espèces menacées à Mayotte, dont certaines très anciennes qui ont survécu à d’autres extinctions de masse, atteignent un nombre record. Les tortues peuplent nos océans depuis plus de cent cinquante millions d’années. Elles ont côtoyé les dinosaures et surmonté toutes les crises climatologiques. Pourtant, aujourd’hui, six des sept espèces vivantes sont considérées comme menacées. herbiers. La tortue verte est la plus rapide des tortues marines : sous l’eau, elle peut atteindre une vitesse de près de trente-cinq kilomètres par heure ; cinq fois plus rapide que les meilleurs nageurs humains. La tortue verte s'observe généralement dans des eaux dont la température est supérieure à vingt degrés, principalement sur les herbiers ou sur les plages de pontes. Les tortues de mer mahoraises sont menacées par des causes environnementales, mais également humaines comme le braconnage ou la pollution, que ce soit en pleine mer ou sur nos littoraux.

Mayotte possède plus de cent quarante plages et une grande biodiversité. L’un des animaux marins préférés des Mahorais et des touristes est la tortue de mer. Chaque année, à Mayotte, la tortue imbriquée (Eretmovhelys) et la tortue verte (Chélonien) viennent sur les plages pour se regrouper et pondre des œufs.

A Mayotte, deux espèces de tortues marines viennent pondre

Le braconnage à Mayotte

Les tortues imbriquées peuvent atteindre quatrevingt centimètres de longueur pour un poids de soixante-dix kilogrammes mais certains peuvent mesure un mètre et mesure cent trente kilogrammes. Elles vivent entre trente et cinquante ans et sont omnivores (principalement des mollusques, des crustacés et des algues). Elles peuvent pondre jusqu’à cent vingt œufs qu’elles enfouissent dans le sable. La tortue imbriquée est l'une des huit espèces de tortues marines classées « en danger critique d’extinction ». Son nom revient régulièrement dans l’actualité concernant des saisies de trafic ou des épisodes de mortalité massive. Pour mieux la préserver, il s'agit désormais de mieux la comprendre. Sur les vingt dernières années, on estime que cinquante pourcents des tortues ont été braconnées, leurs carapaces abandonnées sur les plages. La tortue verte est un reptile mesurant quatre-vingt à cent trente centimètres et pesant jusqu’à cent soixante kilogrammes. Contrairement à une idée répandue, sa carapace vert-olive n’est pas à l’origine de son nom. Celui-ci provient de la couleur de sa graisse qui devient verdâtre après avoir été coupée. Sa durée de vie varie entre cinquante à cent ans. Juvénile, son mode d’alimentation est omnivore et comprend des herbes marines et de petits crustacés. Lorsqu’elle atteint sa maturité sexuelle, elle devient herbivore et broute sur les

Près de trois cent tortues sont ainsi abattues chaque année selon Mme Mohamed de l’association « Oulanga Na Nyamba ». Les braconniers chassent principalement la nuit en s’attaquant aux femelles rejoignant leur site de ponte ; leurs carapaces sont laissées et abandonnées sur les plages ou dans les mangroves. Malgré de sévères sanctions, jusqu'à trois ans de prison et 150 000 euros d'amende, la pratique continue. Protégées par diverses conventions internationales telle que la Convention de Nairobi, ces espèces le sont par ailleurs par le Pacte de sauvegarde des tortues, signé à Mamoudzou en décembre 2020. Certaines associations essayent de protéger les tortues marines comme par exemple l'association « Oulanga Na Nyamba », le parc naturel marin, les naturalistes de Mayotte ou encore Sea Shepherd, par des actions de surveillance des plages ou de sensibilisation de la population. La viande de tortue est vendue au marché noir pour cinquante euros le kilogramme et est considéré comme un met traditionnel de fête. La consommation de viande de tortue peut être très dangereuse pour la santé et conduire à la mort par intoxication alimentaire (chélonitoxisme). Après ingestion de certaines algues, la viande peut devenir toxique.

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pas être jetés sur les sites de ponte. Certaines associations organisent des ramassages collectifs sur les plages et dans les mangroves. Selon « Mayotte Nature Environnement », jusqu’à deux cent sacs de cent litres peuvent être collectés en une sortie. Sur les cent quarante plages de pontes de Mayotte, une cinquantaine est touchée par le braconnage, particulièrement affectées dans le Sud (plages de Charifou et Saziley), dans le Nord (notamment sur l'îlot Mtsamboro), dans le Nord-Ouest (plage Acoua), dans l'Ouest (Mtsanga Nyamba) et sur la plage de Papani. Pour y faire face. Des gardiens sont déployés dans chaque site de pontes à Mayotte. En cas d'alerte en voyant des individus se déplaçant sur les plages en plein nuit, munis d’une machette, appelez directement le 17, numéro d'urgence. Mais toutes ces actions ont un effet immédiat limité. Pour envisager une solution durable, il faut sensibiliser la population mahoraise, et dès le plus jeune âge. En continuant de braconner les tortues marines et de polluer les mers, toutes les espèces qui viennent pondre à Mayotte peuvent majoritairement disparaître de l’île. Leur disparition complète aura un impact important sur l’environnement. En mangeant les méduses et les éponges, elles nettoient et entretiennent les coraux et permettent à d’autres animaux d’y vivre, favorisant ainsi le bon fonctionnement de toute un écosystème marin.

A la menace du braconnage s’additionne également la pollution des déchets ménagers.

L’impact de la pollution sur les tortues A Mayotte, l'augmentation de la population engendre une augmentation des déchets un peu partout ainsi qu’à la plage, ce qui va les emporter jusqu’à la mer. Généralement, les tortues mangent des algues, des feuilles ou de l’herbe. Elles confondent les déchets plastiques avec leur nourriture. Malheureusement, la pollution s’abat sur nos océans : les personnes irrespectueuses sont l’une des principales causes de pollution à la plage. Lorsqu’elles se nourrissent de ces objets plastiques, les tortues meurent d’étouffement en essayant de les avaler.

Comment protéger les tortues du braconnage et la pollution des mers à Mayotte Pour protéger les tortues, les déchets ne doivent

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On se bouge ENVIRONNEMENT

Naima, Oiandho i, Billal, Zakiya, Youssouf , Fleuriana, Raphael, Anli, Za mildine, Elma, Jessica, O ulia, Saïd, Mouhamadi, Mau ricette Collège de Chico ni, classe 301

Mayotte : la pollution tue les mangroves

La mangrove est indispensable à Mayotte. Malgré sa fragilité, elle représente un rempart contre la montée des eaux et les cyclones, surtout qu’une partie des mahorais habitent en zone côtière. Mais suite à une augmentation de la population, les mangroves sont en danger.

La mangrove est un écosystème de marais qui se développe dans les zones tropicales, incluant un regroupement de végétaux spécifiques comme les palétuviers ou les mangliers. Ils sont capables de survivre dans l’eau saumâtre (mélange d’eau de mer et d’eau douce), seuls leurs troncs et les feuilles dépassent. Elle recouvre 735 hectares de l’île, soit environ 26% du linéaire côtier, répartie sur vingt-neuf sites principaux (76 km des côtes mahoraises). La mangrove assure un développement paisible aux espèces marines et abrite près de 3000 espèces. Elle joue également un rôle clé contre l’érosion des côtes en stabilisant les sols grâce à leurs grandes racines et atténue considérablement l’envasement du lagon, en jouant le rôle de filtre, selon Fabien Barthe, animateur pédagogique au Parc Naturel Marin de Mayotte. Faisant parties des écosystèmes les plus menacés du fait de la croissance démographique qui engendre encore plus de pollution, les mangroves mahoraises sont menacées. Chaque année 2 à 8% des mangroves disparaissent.

et meurent à petit feu. À leur mort, elles libèrent tout le CO2 absorbé qu’elles auront stocké depuis parfois des siècles. Avec la nouvelle pandémie, la pollution augmente drastiquement, des masques chirurgicaux y apparaissent. Le défaut d’assainissement des eaux de pluie et urbaines, comme les lavages dans les rivières et l’eau polluée par des produits nocifs, le défrichement par les zébus mahorais, le prélèvement de bois, des travaux de remblaiement d’urbanisation (afin de construire des bâtiments) et les changements climatiques globaux font aussi parties des principales causes d’extinction des mangroves ; l’homme construit, exploite de plus en plus les littoraux. A ce rythme, Mayotte pourrait perdre près de 80% de ses forêts côtières d’ici 2053. Ainsi des conséquences sur terre liées aux attaques des vagues, à la montée des eaux, l’érosion (la mer ronge la terre) pèsent sur l’île aux parfums. Bientôt, les habitations de bord de mer seront en danger et la population devra se déplacer vers l’intérieur. Les propagules, permettant la dissémination de nouveaux palétuviers, ne se développent pas assez vite, car ils n’ont pas d’oxygène pour pouvoir respirer à cause des déchets qui les encombrent. Des associations, comme « Mayotte Nature Environnement » et les naturalistes de Mayotte, ou encore le Parc Naturel Marin, organisent des campagnes de sensibilisation au nettoyage et à la découverte des mangroves, afin de mieux les connaître et ainsi les préserver.

Pollution : le fléau des mangroves Les causes de la pollution sont diverses ; des tissus, des sachets plastique, et déchets flottants emportés par les marées colorent et décorent les mangroves. Les mangroves deviennent « un piège à déchets plastique » (29% du total) et l’arrière mangrove est en voie de disparition à cause de la pollution ; à ceci s’ajoute 15% de carcasses métalliques, 17% de déchets ménagers ,3% de douilles et 4% de verres délaissés dans ces fragiles écosystèmes. Suite à ces pollutions de masses, les mangroves n’arrivent plus à respirer correctement

Sensibiliser pour sauver Pour préserver la mangrove, des associations sensibilisent les jeunes et les volontaires pour replan-

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ter les palétuviers et ramasser les déchets présents dans la mangrove. Selon l’association « Mayotte Nature Environnement », jusqu’à 200 sacs de 100 litres peuvent être récoltés en une seule sortie. Cela pose un nouveau problème de retraitement des déchets ainsi ramassés. Cependant, il faut surtout sensibiliser les adultes, car ils produisent plus de déchets et la plupart prennent les mangroves pour un dépotoir. Les lavages traditionnels à la main font aussi partie des causes de leur disparition, car l’utilisation de produits chimiques tels que la javel et tombées naturellement sur le sol ou replantés par les associations la lessive en poudre, amenée par l’eau de la rivière, intoxique la forêt côtière et tue les jeunes pousses. Un projet de laverie automatique aidera probablement à baisser le taux de produits chimiques dans les mangroves et rivières. Les différentes solutions doivent être combinées pour avoir un réel impact sur la préservation des mangroves. Le ramassage des déchets a une action immédiate, mais sollicite des moyens humains importants et réguliers. Les campagnes de sensibilisation ne touchent qu’une partie de la population, notamment la population scolarisée, et auront un effet à long terme. Les campagnes de reforestation n’auront un impact qu’après maturation des plants de palétuviers, sous condition qu’ils puissent survivre suffisamment longtemps, et donc que les campagnes de ramassage de déchets soient régulières. Enfin, le traitement de ces mêmes déchets doit être amélioré et optimisé, ainsi que l’assainissement des eaux de pluie et urbaines. Sans mesures efficaces, 80% de cet écosystème côtier disparaitra d’ici 2053, privant les espèces y vivant de leur habitat naturel, exposant l’île au danger des catastrophes naturelles et à l’érosion,

réduisant la terre habitable petit à petit, déversant la pollution terrestre directement dans le lagon, entraînant ainsi la destruction des récifs coralliens ainsi que de la faune et la flore en dépendant, et donc de l’activité de pêche nourrissant la population. Scénario catastrophe ou prévision réaliste ?

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Première page

Un livre ou un texte vous a marqué ? Lequel ? Et pour quelle(s) raison(s) ? Vous avez une page pour vous exprimer et en diffuser un extrait à tous les lecteurs !

La brigade des cauchemars Franck Thilliez, Yomgui Dumont et DRAC. Ed. Jungle

CHEHA Djawad Collège de Mtsan gamouji Classe de 3ème

Ce livre s’intitule La brigade des cauchemars, de Franck Thilliez. Les illustrations sont faites par Yomgui Dumont. C’est un livre qui me plait bien car il y a de l’angoisse, du suspense, et un peu de romance. Les personnages du livre sont bien dessinés. Je vois bien leurs gestes, leurs émotions. On peut voir la ville, les bâtiments, la forêt… Ce qui est un peu flippant c’est que les adultes traquent les enfants pour les donner à un truc qui ressemble à un monstre et qui vient du ciel. Les deux jeunes garçons sont Tristan, le petit gourmand en fauteuil roulant et Esteban, le petit amnésique si intelligent et débrouillard. Ils vivent avec le Professeur Angus, le génie des rêves et des cauchemars. Leur but consiste à venir en aide aux personnes qui n’arrivent pas à se débarrasser de leurs mauvais rêves. Le professeur envoie les deux garçons dans le rêve de la personne endormie. Sarah a quatorze ans et son admission à la clinique a bouleversé les deux garçons. Esteban est sûr de l’avoir déjà vue quelque part… Mais où ?

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Les Rubriques de Chab’ ! DécliK

Prends la parole ! Chab’, c’est le nouveau magazine créé et réalisé pour les jeunes, par les jeunes, diffusé à 10 000 exemplaires tous les deux mois, sur toute l’île : pourquoi pas toi ? Choisis ta rubrique préférée, qu’il s’agisse d’interview, d’article, de photo ou de graphisme. Tu as ici quelques exemples de rubriques pour écrire, interviewer, t’exprimer !

On se bouge ! 1500 signes* Cette page est dédiée à la vie sociale, aux initiatives d’autres jeunes que tu connais et qui se "bougent" pour Mayotte, en association ou par civisme. Prépare l’entretien et envoie-nous ton article !

Je me rappelle un prof…

Photo avec 180 signes* Envoie une photo, une légende ! Un événement avec ton appareil, ton portable sur un délire, un bel endroit qui te plait ou juste un bon moment !

On propose 4500 signes* Trouve un projet qui t’intéresse, ambitieux, original, tourné vers le Mayotte de demain… et raconte-le. Mets en avant des projets d’avenir en lesquels tu crois !

Sacré surnom

Demie page 1500 signes*

Demie page 650 signes*

On a tous un prof dont on se souvient… L’occasion de rendre hommage à ces enseignants qui parfois ne savent pas à quel point ils nous marquent pour la vie ! Interrogez un adulte de votre entourage.

Tout le monde à un surnom ! A vous d’interviewer une personne et de nous expliquer l’origine de son surnom, à transmettre avec une photo.

Le Dossier Chab’

Premières pages

6000 signes* Un vrai travail de journaliste ; un reportage avec des témoignages, un interview, des chiffres sur un sujet de société que tu choisis… Un vrai dossier en profondeur qui sera lu par tous !

½ expression ½ publication du texte 1500 signes* Un livre ou un texte t’a marqué ? Pourquoi ? Tu as une demie page pour t’exprimer… Et une demie page pour en diffuser un extrait à tous les lecteurs !

On débat 4500 signes* Il y a des questions qui tournent partout, même si on n’en parle pas tout le temps ! "Jean ou Salouva ?" "Le rap, une musique de voyous ??!" "Vivre dans un bidonville". "Ma vie dans 10 ans…"

Poster

Un poster encarté à chaque parution. Une photo ou un graphisme : envoie-nous ton inspiration, ta réalisation du moment !

Mayotte, il y a... 20 ans 1500 signes* Va interviewer des anciens de ton village, de ton quartier, sur leur vie quand ils avaient ton âge… il y a 20, 30 ou 50 ans ! Une autre façon de transmettre la tradition… Avec ton regard sur la modernité !

Tu as compris : quelle que soit la rubrique que tu choisis, c’est à toi d'interviewer, d'écrire ! Renvoie-nous au plus vite tes réalisations sur notre mail : chab@somapresse.com A bientôt ! * Nombre de caractères, espaces compris.

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Chab’ Mayotte

Le journal pour les jeunes, par les jeunes Avec

Pour nous contace.tcoerm: chab@somapress

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