Courrier des lecteurs Événement Bilan annuel Mayotte 2025
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8 À l’affiche Journées nationales de l’archéologie Enquête Lumière sur l’éclairage public
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12 Les débats de Mayotte Hebdo Quel développement pour Mayotte ? 20 Destination Diégo-Suarez r Société tropicale minière 20 r Le Grand-hôtel, Havre de détente au cœur de Diégo-Suarez 22 Mayotte AUTO-MOTO Renault clio 2016
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Éducation Baccalauréat 2016 : C’est parti !
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Fonds européens Jean Almazan, nouveau SGAR de Mayotte Agriculture Quand les agriculteurs lèvent le ton Portrait d’entreprise May’Salon, pour des coiffures d’exception
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PORTRAIT D’ARTISTE 32 GAUSST, LA QUÊTE DE L’IDENTITÉ MAHORAISE PAR LA PEINTURE MUSIQUE 34 NYABINGHI, LE CHANT MYSTIQUE DES RASTAS CONFÉRENCE 35 DE LA PETITE À LA GRANDE ÎLE AGENDA 37 JEUX 38
Sports de combat Rencontre 40 “Dans deux ans, nous aurons des champions d’Europe et du Monde… purs produits de Mayotte !” L’actu en images 42 Finalités : Les Mahorais sortent par la petite porte Résultats, Classements & Programme 44 Annonces légales
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Ce que vous en dites CHRONIQUE Œdipe contre Tiresias En 2014, c’est d’abord un prédicateur controversé qui vient sillonner l’île pour des conférences. Puis la même année, une école coranique qui ne s’inscrit aucunement dans nos traditions, aligne des enfants dans les rues du chef-lieu pour un défilé militaire au message peu rassurant. Et comme si cela ne suffisait pas, on nous ramène cette année le chiite Hani Ramadan au moment où l’ex-président comorien Sambi, chiite lui aussi, est élu parmi les personnalités les plus influentes du monde arabe. Entre-temps, le groupe politico-religieux Moultaqnour, qui ne cesse de grossir et de prendre de l’ampleur, bénéficie de plus de 30 000 € de subvention de la part du Conseil Départemental pour organiser ses fameux Madjiliss sur toute l’île, avec son lot de prédicateurs étrangers. Une vraie tournée de rock stars, parfois dans des stades pleins à craquer pour faire passer leur message. Toutes ces personnes se présentent sous le masque de l’ouverture d’esprit, mais en écoutant attentivement leurs discours, on s’aperçoit qu’ils intellectualisent l’étroitesse d’esprit. Et dès que vous daignez leur pointer une anomalie, leur signifier de mesurer leur propos à l’aune de la Raison, ils vous enjoignent de revenir aux sources, aux textes et de les étudier. Mais les sources, c’est le Coran (Msahaf) et la Sunnah, les hadiths. Le fait est que les hadiths, il y en a des milliers et des milliers classés selon leur degré de fiabilité. Toutefois, les moins fiables ne sont pas essentiellement écartés même s’ils portent cette étiquette. Voilà pourquoi, par exemple, enterrer une femme “coupable” d’adultère jusqu’au cou avant de la lapider à mort, comme cela se fait au Nigeria, peut certes nous sembler immonde, mais les textes, les sources le soutiennent parfaitement : il suffit de lire les nombreux hadiths dont ceux rapportés par Bukhari pour s’en convaincre. On peut venir philosopher dessus, mais au Nigeria, aucune approche poétique n’est faite sur le texte. On s’attache au littéral. Je suis donc inquiet quand un prédicateur vient sur les ondes de Mayotte 1ère nous dire en substance que la femme voilée
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MAYOTTE HEBDO N° 754 r 17 JUIN 2016
serait synonyme de liberté tandis que la femme moderne serait une esclave du capitalisme. J’aimerais qu’il nous parle de la liberté de la femme en Arabie Saoudite, en Indonésie, par exemple, et qu’il nous dise si dans ces pays-là, elle a le droit de réclamer sa liberté à refuser le port du voile. Que signifie revenir au texte ici, sinon côtoyer le spectre de la rigidité intellectuelle ? Je suis inquiet, car après les assauts répétés des djaoulas depuis les années 1990, voici les “intellectuels”, “érudits” qui viennent parachever l’œuvre : ils vont détruire tout ce qui nous singularise, ils vont nous arracher notre culture, nos traditions (dahira, Mulidi, debaa etc.) et nous pousser tranquillement vers une pratique de l’Islam qui n’est pas conforme à notre conception. Et cette conception, chacun a la sienne, bien que nous partagions une même base. Nous avons nos fundis, nos cadis, nos érudits et pourquoi diable avons-nous besoin qu’ils nous viennent d’ailleurs, si ce n’est dans le but de menacer notre identité, et de nous autodétruire ? Est-ce si étonnant que cela ? Cela s’inscrit dans ce processus sournoisement engagé
pour détruire tout ce qui plaide en faveur de notre singularité : il faut que le “mahorais”, ce concept même de “mahorais” soit étouffé pour nous réduire au silence. Il y a quelque chose en concurrence avec nos valeurs Républicaines qui se manifestent progressivement. Cet enchaînement de conférences semble acharné, urgent, mais pourquoi ? À y regarder de plus près : on s’attaque d’abord à notre terre, notre culture, nos symboles et maintenant notre religion. On veut nous vider de sens. Je remarque que notre réponse est claire, sans ambiguïté, c’est celle de la République. C’est celle des valeurs républicaines. Une conférence a eu lieu récemment qui portait sur la Laïcité avec le grand Henri Pena Ruiz de la commission Stasi, l’État a mis en place la formation des cadis avec la création d’un diplôme sur les valeurs républicaines. Nous devons rester très vigilants et faire confiance à nos fundis à nous, qui nous ont transmis depuis des siècles ce patrimoine religieux et permis de vivre en paix sur cette belle île. Yazidou Maandhui
contact@mayottehebdo.com LE COURRIER DE LA SEMAINE Coupures d’eau Plus de compteurs que de capacités Depuis maintenant plusieurs mois, peutêtre même un an, je subis des coupures d’eau tous les dimanches en fin de journée, vers 18h jusqu’à environ 22h. Tous les dimanches. J’habite en petite terre, dans le quartier de la Vigie à Labattoir qui est connu pour abriter une forte population de gens en situation irrégulière, ce qui me faisait penser qu’il devait y avoir beaucoup de branchements “sauvages” et autres détournements de réseau. Mais non, m’expliquera plus tard un technicien SMAE. Après une prise de contact et une réclamation effectuée via le site internet de la SMAE, celle-ci étant étonnement restée sans réponse, je me décide à contacter le service réclamation par téléphone. Après le répondeur et la traditionnelle musique d’attente de plusieurs minutes, une personne me répond, puis raccroche... Je retente ma chance – répondeur, musique, standard –, et on me donne le numéro de téléphone d’un technicien réseau, merci, au revoir.
Cette personne – tout à fait agréable, mais visiblement désemparée – m’apprend que la SMAE est : “Dépassée par les évènements” et qu’“Il faut contacter directement le syndicat des eaux, ou encore mieux, l’élu de la commune délégué du SIEAM”, le contact avec le technicien s’avérant de qualité, je me risque à lui demander si le problème (qui est d’ailleurs connu depuis longtemps) ne viendrait pas de branchements “sauvages”. Sa réponse fut limpide. Il y a tout simplement trop de compteurs d’eau (réguliers) branchés sur ce réseau, et l’installation serait sous-dimensionnée, prévue pour desservir 200 compteurs, il lui faudrait une capacité d’“au moins 500 compteurs” donc le double. Les questions qui me viennent sont donc : pourquoi la SMAE continue d’ouvrir des compteurs si l’installation n’est pas en capacité de les desservir ? Les gens qui ouvrent ces compteurs en sont-ils les utilisateurs ? Curieuse organisation en tout cas… K.Z
Erratum Dans le Mayotte Hebdo de la semaine dernière, il y a une erreur pour l’adresse mail pour le portrait d’entreprise. La bonne adresse mail est contact.m@oreandco.com pour joindre Mahoré and Co.
Sondage (409 votants) Dans le contexte actuel, pensez-vous quitter Mayotte ? Oui, j’y songe sérieusement
55,75 % Non, la situation n’est pas si terrible, je ne vois pas la nécessité de partir
31,05 % Je n’ai pas les moyens financiers, mais si je le pouvais je le ferais
13,20 %
Le tweet de la semaine La sécurisation des routes à #Mayotte passe aussi par combler les nids de poule. #savemayotte
Le poster de la semaine
Les commentaires sur la page Facebook À propos du bilan de Mayotte 2025 Moi j’appelle ça de l’enfumage et il est de classe internationale. Aucun des sujets essentiels qui, s’ils étaient traités pourraient sauver Mayotte, ne sont abordés : immigration clandestine, surpopulation hospitalière, taux de natalité étrangère incontrôlée, environnement saccagé, ressources naturelles pillées, taux d’agression et de criminalité insupportables... mais rassurez-vous en 2025 tout sera réglé ! Véronique Cassignol
Le soleil se couche sur le lagon et, au-d elà, sur l’océan Indien. Depuis l’ilot M’tsamboro, le photographe David L emor immortalise un des plus beaux instants de nature que Mayotte a à offrir. Lumière orangée, reflets dans l’eau sur le sable : il n’y a pas à hésiter pour s’offrir une nuit de bivouac sur l’ilot.
À propos du vol inaugural de la nouvelle ligne directe Je m’interroge toujours sur le pourquoi du comment. Pourquoi Air Austral a invité le président du Conseil départemental de Mayotte jusqu’à Seattle ? Le département est-il actionnaire ? Pourquoi a-t-on réservé des sièges à de nombreux élus ? Une manière de les acheter ? Une façon de les endormir jusqu’à ne pas voir l’intérêt de l’arrivée d’une concurrence ? Damallah Abdullah
17 JUIN 2016 r MAYOTTE HEBDO N° 754
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