Mayotte Hebdo n°757 (Aperçu gratuit)

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CINÉ-CONFÉRENCE

18 h 30

Jeudi 21 juillet 2016 - Restaurant le 5/5

Entrée libre

Observer sans déranger

Pour des pratiques d’approche respectueuses des mammifères marins

Projection du film L’odysséee des baleines à bosses

C ré d i t s P h o to s : K a t i a B a l l o ra i n ; Yan n i c k S t é p h a n / M a y o tt e Dé c o u v e r t e . R é a lis a t io n : A g e n c e d e s a ir e s m a r in e s p r o t é g é e s

de Ross Isaacs et Stan Esecson

Chaque hiver austral, les baleines migrent à Mayotte dans le but de se reproduire, donner naissance à leur baleineau et l’élever dans des eaux chaudes et accueillantes. Plusieurs espèces de dauphins y trouvent également des abris naturels.

Le Parc naturel marin vous invite à une ciné-conférence pour apprendre à observer les mammifères marins sans mettre en péril leur équilibre

Plus d’informations sur www.aires-marines.fr/mayotte ou au standard du Parc : 02 69 60 73 65


CE QUE J'EN PENSE

Mayotte aspire à vivre en paix ! Mayotte aspire à vivre en paix. Cette fête de l’Aïd l’a montré une fois de plus. Mayotte est belle, quand elle vit, quand elle chante, quand elle danse, quand ses habitants sont heureux. Mayotte est belle quand ses enfants s’amusent, jouent, rigolent à pleines dents, joliment habillés, déambulant par groupes d’amis, de cousins et cousines, dans les rues des villes et villages. Mayotte retrouve sa joie de vivre quand des milliers de personnes se promènent, vont passer la journée à la plage ou même y faire un bivouac le weekend, rejoignent des amis, visitent la famille, allant d’un terrain de sport à une place publique le jour de l’Aïd, sans crainte, sans peur. C’est ce que demandent les habitants de Mayotte. Pouvoir à nouveau vivre, et pas dans la terreur, dans la peur ou l’inquiétude quand l’un sort ou l’autre doit rentrer tard. Ne pas sursauter au moindre bruit la nuit venue, ne pas avoir à “cacher” sa voiture dans des rues adjacentes pour ne pas la retrouver les vitres brisées au petit matin, ne pas avoir à subir des caillassages ou des coupeurs de route. Mayotte doit retrouver sa sérénité et pour cela il convient de lutter en aval contre la délinquance, contre la violence, contre le trafic de “chimique” comme cela fait vient d’être réalisé avec efficacité par les forces de l’ordre. L’État doit mettre les moyens nécessaires. Il ne peut tolérer des zones de non-droit, abandonner ses citoyens à eux-mêmes, sans protection, à la merci des voyous, et ensuite les condamner de se faire justice eux-mêmes ou pour récupérer leurs terrains. Pour cela il s’agit aussi de s’attaquer aux problèmes en amont : limiter, voire stopper l’immigration clandestine massive en provenance d’Anjouan. Mayotte et ses institutions ne peuvent plus supporter ce flux incessant. Les personnes étrangères qui vivent sur le territoire, pour y rester, doivent faire valoir les moyens d’y vivre : un travail “officiel”, déclaré, avec un contrat, mais aussi un logement digne. C’est à ces conditions qu’elles auront les moyens de nourrir et loger leur famille, d’élever dignement leurs enfants, et donc de pouvoir bénéficier d’un titre de séjour. Les autres devront squatter des terrains privés, piller la nature, le lagon, détruire, voler si nécessaire pour manger, ou pour le moins générer une économie parallèle, de l’emploi non déclaré en concurrence directe avec les entreprises qui essayent de se développer. Ce n’est pas tolérable. L’État et nos dirigeants locaux ne peuvent pas laisser cette situation perdurer et s’envenimer. Les loueurs de cases insalubres aux clandestins doivent être interpellés, jugés et condamnés. Les vendeurs d’électricité, d’eau sous le manteau doivent être poursuivis. Il suffit de suivre les fils électriques, ce ne doit pas être trop difficile ?… Les certificats d’hébergement doivent être strictement contrôlés, vérifiés, car c’est l’une des failles majeures du système. Et le problème ressurgira à la rentrée scolaire… Fermer les frontières, par des moyens supplémentaires et des négociations avec les autorités comoriennes, et en parallèle permettre à ceux qui remplissent les conditions nécessaires pour vivre sur l’île de s’y installer régulièrement et dignement, me paraît obligatoire pour pouvoir espérer un avenir serein à Mayotte, et des conditions de vie dignes à tous ceux qui y habitent. En parallèle du règlement de cette problématique, et le chantier est lourd, il y a du travail ici. Il s’agirait ainsi pour nos dirigeants politiques et administratifs d’activer les 47 MJC, en y rajoutant celle de Kawéni, flambant neuve, mais toujours pas réceptionnée, tout comme la maison des jeunes de Cavani, terminée, saccagée, rénovée, chèrement… et toujours pas activée. Il faut que ces maisons des jeunes deviennent des lieux de vie, d’activités, d’animations dans les plus brefs délais, pour occuper ces dizaines de milliers de jeunes, dont les adultes semblent se contreficher. Mayotte ne pourra pas vivre en paix si sa jeunesse traine dans la rue sans rien à faire… Il faut y activer d’urgence des agents communaux formés en conséquence pour l’animation, mais aussi solliciter des bénévoles. Pour que Mayotte puisse vivre en paix, il s’agirait aussi que nos responsables s’occupent, enfin, de développement économique, seul à même de générer de l’emploi et des richesses, pour cette jeunesse qui grandit, mais aussi pour ceux qui reviennent avec des formations, des compétences, des idées et des ambitions dont l’île a fortement besoin. Avec 250 000 € par jour (!) pour payer les salaires des agents du conseil départemental, on devrait pouvoir compter sur ces 3000 agents pour se mettre au service du développement de Mayotte, dans tous les secteurs. Il en est de même pour les 3000 agents des communes. Quand on voit du gravier renversé au milieu des routes par un camion trop chargé et qui y reste très longtemps, ou les tonnes de gravier qui s’accumule sur leurs abords et aux ronds-points, sans aucune réaction malgré le danger ; quand on voit l’herbe pousser sur les bords des routes municipales ou départementales, empêchant les piétons de circuler ; quand on voit encore des maisons se construire sans permis, empiétant sur le bitume, sans avoir prévu de place de parking, on peut s’inquiéter pour l’avenir. Quand on voit les carcasses de voitures encombrer les trottoirs des quartiers sans réaction ; quand on voit le front de mer de Mamoudzou avec son parking, son marché immondes, le marécage nauséabond au parking des taxis brousse vers le sud ; quand on voit des bâtiments publics en décrépitude malgré les centaines d’agents techniques ; quand on pense aux transports en commun à créer, avec des lignes de bus à mettre en place en urgence au vu de l’engorgement et des embouteillages permanents ; quand on voit l’entretien effectué sur les barges et amphidromes qui aurait pu permettre de les maintenir en bon état (!), malgré les 300 agents affectés au STM, on se demande s’il y a des responsables, des directeurs, des élus qui suivent leurs dossiers. On se demande s’il s’agit d’incompétence, de fainéantise d’agents ou de défaillance tragique de responsables administratifs et d’élus. On se demande qui a embauché ces milliers d’agents. On se demande qui gère ces équipes, qui les encadre, qui les motive. On se demande qui doit les faire travailler chaque jour. Mais on ne se demande pas qui doit les payer ! C’est 250 000 € par jour ! Alors oui, Mayotte demande à être respectée, à vivre en paix. Et il est temps. Mayotte et ses habitants doivent retrouver leur place, être respectés, par les voyous, par les clandestins, par les dirigeants comoriens, mais aussi par ses “élites” locales, ses agents publics qui sont au service de ces territoires, qui sont payés par l’octroi de mer, les taxes et impôts locaux. Ils ne doivent plus se cacher derrière l’élu qui les a embauchés, derrière un membre influent de leur famille. Ils doivent avec fierté et détermination se mettre au service de Mayotte. Ce n’est pas le contraire ! Il faut arrêter de se servir, de chercher à voyager à tout prix, sans raison, sans compte-rendu, sans utilité, ou passer sa journée à surfer sur Internet. Il faut arrêter de faire disparaitre des commandes de mobilier, d’ordinateurs ou autres matériels à peine livrés. Il faut que des agents ou élus arrêtent de demander de l’argent ou du matériel à des entreprises en échange d’un contrat ou d’un travail qui relève de leur mission normale ! C’est de la corruption et ça mène à Majicavo.

BONNES VACANCES ! LE PROCHAIN NUMÉRO DE MAYOTTE HEBDO PARAÎTRA LE VENDREDI 19 AOÛT. D'ICI LÀ, BONNES VACANCES À TOUTES ET TOUS ! ET BONNE LECTURE !...

Chacun devrait être actif, solliciter du travail, des consignes, réclamer des orientations, des projets à mener, à tous les niveaux. Il y a des élus, des agents, des responsables administratifs très compétents, très motivés, mais qui se retrouvent parfois bien seuls, noyés, étouffés par une masse qu’il convient de réveiller. Il faut du courage, le soutien inconditionnel de tous les partis politiques qui veulent que Mayotte avance, et une solide poigne. C’est par le travail de tous que Mayotte avancera, que Mayotte se développera, et donc que Mayotte pourra à nouveau vivre en paix. Après cette période de ramadan, après les vacances scolaires, il sera temps de s’y mettre ! Laurent Canavate


Ce que vous en dites LE COURRIER DE LA SEMAINE Aide au séjour des clandestins Un collectif à Ouangani saisit le tribunal Monsieur le Procureur, […] Notre commune connait aujourd’hui un contexte social très difficile, et ce à travers l’immigration clandestine, la montée de la délinquance et les actes criminels et barbares en tous genres. Tout le monde a peur, tout le monde se barricade transformant ainsi leurs maisons en prisons individuelles. Et la population pense que cette immigration clandestine y est pour beaucoup dans cette affaire. […] Des bidonvilles, favelas voient le jour tous les jours autour des villages. La vente des produits illicites se développe à chaque coin de rue de ces bidonvilles. Le maire de la commune comme le président de Conseil Départemental qui est aussi le conseiller départemental du canton observent ceci sans réaction ni actions. D’autre part, nous avons certains des administrés du canton qui effectivement favorisent l’installation de ces personnes

dans la commune en les hébergeant ou encore en leur octroyant une petite parcelle de leurs champs pour y construire des bangas en tôle. Ces phénomènes conduisent à la dégradation de l’environnement, de la faune et flore magnifique du territoire. Nous avons pris le soin de faire une liste de toutes les personnes du village qui aident au séjour des clandestins dans notre village. Et pour cela, nous vous sollicitons Monsieur le Procureur et vous demandons de prendre les dispositions nécessaires à l’encontre de ces personnes, car nous croyons encore que Mayotte est un pays de droit et la loi de la République doit bien évidemment s’appliquer. […] La population de la commune de Ouangani vous demande d’enregistrer cette plainte, monsieur le procureur, afin de donner à cette affaire une suite légale et de faire valoir ce que de droit. Madi Abaine, représentant du collectif de du village de Ouangani

Le poster de la semaine

Le tweet de la semaine Excellente intention mais mesure-ton le chemin à parcourir ? #Mayotte @GProtiere (L’égalité réelle entre les Outre-mer et l’Hexagone est une “priorité de la Nation”, selon un projet de loi)

Les commentaires sur la page Facebook (À propos du fait que le sénateur mahorais Républicain Ladjo aurait bénéficié d’un voyage tous frais payés aux États-Unis dans le cadre d’un échange de bons procédés avec une entreprise de Papeete concernant l’attribution d’un marché immobilier dans le chef-lieu de Mayotte, selon le Journal de la Réunion) “S’il est corrompu, il doit aller en prison. Seul moyen de faire réfléchir les prochains...” Afandi Abdullatif (À propos des dysfonctionnements sur le réseau mobile de SFR la semaine dernière, “suite à un incident électrique survenu le jeudi”, selon l’opérateur) Depuis jeudi ??? Depuis mardi 18h sur Bandrélé. Ce n’est que vendredi matin que le réseau est partiellement revenu, avec des tarifs toujours exorbitants, de 40 jusqu’à 65 euros voir plus pour 1 abonnement avec 1 giga d’internet, pendant qu’en métropole et à la Réunion, avec 15 euros, on a un abonnement illimité, avec 30 à 40 gigas d’internet. Isabalk Tito (En réaction à notre sondage de la semaine : “Selon vous, quelles sont les solutions pour améliorer les conditions de circulation ?”) “Les solutions sont nombreuses : délocalisation de certains entreprises et services publics en dehors de Mamoudzou ; créer d’autres axes routiers ; mettre en place les transports en commun comme les bus avec des heures précises ; agrandir la largeur de routes ; les conducteurs ne doivent pas se garer n’importe comment. Cela évitera certains ralentissements sur Mamoudzou. Encore plus intelligent et ce qui serait une spécificité à Mayotte, c’est penser à mettre en place des axes maritimes. Il faut agir rapidement. Il y a trop de voitures à Mayotte et trop d’embouteillages.” Areg Gera Jr.

Mayotte dans les années 1980 ! Difficile à reconnaître n’est-ce pas ? C’est pourtan t bien le cas. À cette époque, les bangas étaient de terre et de paille, et la plupart des routes ressemblaient plus à des pistes. Une île qui a bien changé, mais qui, s’il elle a évidemment gagné en modernité, en subit parfois les inconvénients : saleté et déchets en tout genre qui jonchent les rues. Ce qui, ici, n’était pas encore le cas.

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MAYOTTE HEBDO N° 757 r 8 JUILLET 2016

“À tous ceux qui pensent aux routes maritimes, le projet était proposé au plan d’aménagement de développement durable (PADD) de Mayotte depuis 2002 mais je pense que des contraintes environnementales ou un manque de volonté politique a fait que c’est tombé aux oubliettes. Toute liaison maritime devrait prendre en considération cette belle mangrove qui nous entoure pour éviter le massacre de l’écosystème de Mtsapere Mtsangani lors de la construction de la rocade.” Salama Aboubacar


contact@mayottehebdo.com Sondage

105 votants

Selon vous quelles sont les solutions pour améliorer les conditions de circulation ? (multiréponses possibles) Développer les transports en communs (terrestres et maritimes) avec parkings relais.

75,24 % Déconcentrer les administrations

60 % Développer les pistes cyclables

34,29 % Développer le réseau routier global

33,33 % Construire un périphérique autour de l’île

31,43 %

Construire une/plusieurs ligne(s) de tramway (M'tsapéré à Majicavo)

Réduire le nombre de voitures

29,52 % Multiplier & développer les liaisons maritimes intercommunales

17,14 % Un téléphérique

27,62 % Développer le covoiturage

25,71 % Construire un pont entre PetiteTerre et Grande-Terre

25,71 % Promouvoir l’utilisation des deux roues

18,10 %

15,24 % Autre (veuillez préciser)

12,38 % Instaurer un péage urbain

6,67 % Construire des voies ferrées

5,71 %

Propositions des participants t Une meilleure administration. t Développer des navettes maritimes permettant par exemple de rallier le chef-lieu au sud de l’île, créer des plateformes multimodales stratégiques grand public comme ce qui est fait avec le transport scolaire, créer des voies réservées aux transports collectifs, démocratiser l’usage de vélo électrique... t Agrandir les routes, faire des parkings aux périphériques des grandes villes, apprendre aux gens à conduire. t Respecter le Code de la route et faire plus de stationnements. t Expulser TOUS les migrants qui sont nombreux à circuler même sans permis... t Diminuer la délinquance. t Proposer des navettes fluviales à énergie propre. t Contrôler sérieusement les délivrances de permis. t Développer d’autres zones d’activité Nord Sud Esr Ouest. t Changer les mentalités beaucoup trop individualistes (la voiture n’est pas la panacée). Ça passe par l’éducation et la sensibilisation. t Des passerelles piétonnes.

8 JUILLET 2016 r MAYOTTE HEBDO N° 757

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