www.mayottehebdo.com ww www w ww w w..ma w.ma .m maayyo m yot ot otte teh teh eheebd eb bdo.c bd o..c o .co om m rr 09/2016 09/ 009 9//201 9 /201 20 2 0116 r M 0 Ma Mayotte ayyo ott tte H Hebdo ebd b o N°760
1
2 Mayotte Hebdo N°760r 09/2016 r www.mayottehebdo.com
S O M M A I R E 760 2 SEPTEMBRE 2016
6/7 ÉVÉNEMENT IMMIGRATION 10/15 GRAND ENTRETIEN NATHALIE COSTANTINI, VIVE-RECTRICE 16/17 LE MAG DRÔLE DE DRONE 18/19 AUTO-MOTO TOYOTA C-HR/CITROËN CX EXPÉRIENCE CONCEPT 23/25 MAYOTTE ÉCO COMMERCE/EMPLOI/PORTRAIT 26/27 TOUNDA PORTRAIT/JEUX 32/36 SPORT INTERVIEW/RÉSULTATS/PROGRAMME
www.mayottehebdo.com r 09/2016 r Mayotte Hebdo N°760
3
CE QUE VOUS EN DITES
contact@mayottehebdo.com milieux politiques locaux. Nous avons des figures telles que les députés Ibrahim Aboubacar et Mansour Kamardine et le Sénateur Thani, nous avons aussi des maires, tels que Anchiya Bamana et Harouna Colo, mais à côté de ceux-là, je n’oserais pas vous révéler le CV de bon nombre d’élus. Le CV n’est bien sûr pas un rempart contre les nombreuses dérives liées à la détention du pouvoir, il constitue tout de même un début de rempart ! On s’offusque face à certains actes de mépris (condamnables et regrettables), venus de Paris et parfois de hauts fonctionnaires mutés chez nous (le préfet Morsy s’est bien illustré dans ce domaine), mais nous en servons-nous pour nous remettre en question et pour y remédier, ou nous contentons-nous uniquement de nous indigner ? La meilleure manière, pour nous Mahorais, de servir notre territoire, est de nous former, autant que faire se peut, dans le domaine qui est le nôtre. Ainsi, et seulement ainsi, notre territoire rayonnera.
CHRONIQUE L’importance de la culture de la compétence
D
étenir un BAC+5 aujourd’hui, dans l’ère de la scolarisation de masse, est un élément insignifiant. Par ailleurs, un diplôme, surtout universitaire, n’est qu’un début. Les connaissances, les savoirs et savoir-faire sont si vastes que quelques années d’un cursus universitaire ne suffisent pas à les approcher. Dans le cadre de mon métier, j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes qui ont une grande fierté de leur métier, par ce qu’elles l’ont obtenu, non pas par complaisance ou par assistanat, mais par concours. A l’occasion des corrections du Baccalauréat, j’ai eu en face de moi des collègues cultivés, très compétents et fiers d’eux, parce qu’ils se sont accomplis en comptant sur leurs efforts. Nos compatriotes «expats» n’ont pas que des qualités et les propos que je tiens ici concernent une partie seulement d’entre eux. Il me semble cependant nécessaire de les partager. Croyez-moi, préparer un concours d’accès à la fonction publique est une rude expérience. Toute personne qui s’est donnée la peine d’en préparer un,
autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce qu’elle l’obtienne, mérite un profond respect. En contact avec mes collègues donc, je n’ai pu m’empêcher de comparer les compétences de nos compatriotes « expats » à celles de l’écrasante majorité de nos frères et sœurs mahorais. Aujourd’hui, sur notre territoire, tenter de parler du dépassement de soi par la connaissance, de l’excellence, de la recherche du savoir, est perçu par beaucoup comme une forme de provocation. Certains disent même : « Vous croyez être les seuls à avoir fréquenté les bancs de l’université ou quoi ? A l’université, on y a été, nous aussi ! » En observant notre belle île toutefois, il nous faut admettre un triste constat. Bien sûr l’immigration clandestine et l’évolution démographique incontrôlées sont un véritable frein à notre développement. Mais le pire des freins, ce sont nos incompétences, nos limites, et notre refus de les combler. A Mayotte, parmi les salariés de nos collectivités, combien ont été recrutés par voie de concours ou ont, au cours de leur carrière, passé des concours afin d’évoluer dans leur carrière ? Combien comprennent la gravité des termes « intérêt général » et « service public » ? L’incompétence sévit également dans les
4 Mayotte Hebdo N°760r 09/2016 r www.mayottehebdo.com
Ne dit-on pas que l’on est jamais mieux servi que par soi-même ? Ceux qui serviront au mieux notre île, ce sont ses enfants. Si nous avons en grand nombre des ingénieurs, des médecins, des historiens, des maçons, des professeurs etc., alors il est impossible que l’on échoue, car l’excellence s’infiltrera de partout pour éclairer les intentions et les décisions. Les politiques relatives à la formation des Mahorais ne viendront pas de Paris, elles devront être proposées par nos élus locaux et être défendues, collectivement, à Paris. Nos parents, visionnaires, ont attribué un caractère quasi sacré aux savoirs, chaque enfant mahorais qui rentrait diplômé était, par eux, honoré, qu’il soit Sorodat ou Serrer-la-main, Mngwana (notable) ou Mchendzi (pauvre). Il était placé là où ses compétences servaient au mieux les intérêts des Mahorais. Aujourd’hui, plus que jamais, il est indispensable que chaque compétence soit placée là où elle sera la plus efficace et que chacun ait la modestie de reconnaître ses limites. Je termine mon propos en disant ceci: je ne fais aucune différence entre un criminel et une personne qui occupe une fonction publique (santé, éducation, formation, mandat politique, aménagement, information....) dont elle se sait incompétente et/ou qui se permet de s’asseoir sur ses acquis, alors même que des administrés attendent d’elle qu’elle réponde à leurs attentes légitimes. [ Yasmina Aouny
COURRIER Fiscalité
De la hausse des taux d’octroi de mer Le Préfet de Mayotte veut augmenter les taux d’octroi de mer pour compenser l’incurie des élus locaux et les embauches inutiles faites par ceux-ci. Pour rappel depuis 2004, pas un seul des multiples présidents qu’a eu le conseil général de Mayotte, devenu aujourd’hui conseil départemental (CD), n’a été capable de présenter un budget sincère. Depuis 2004 ce sont les préfets qui font le budget de la collectivité! C’est à se demander pourquoi les élus locaux ont tant voulu que Mayotte devienne département. A quoi cela leur sert-il si ce n’est que de leur permettre de voyager, puisque tout comme auparavant c’est le représentant de l’Etat qui exécute le budget? Voici une note du Sénat en 2012 concernant Mayotte: «M. Thomas Degos, préfet de Mayotte a dénoncé, devant vos rapporteurs, les dérives des collectivités en matière d’embauches et évoqué des « recrutements clientélistes » de la part du conseil général. Selon lui, le nombre des agents du conseil général et du conseil régional de La Réunion est inférieur à celui des agents du conseil général de Mayotte, alors qu’il y a quatre fois plus d’habitants à La Réunion qu’à Mayotte. Il estime par ailleurs qu’une centaine de fonctionnaires ne se rendraient jamais au conseil général et n’auraient pas de missions précises. Le constat lié à la hausse des recrutements s’applique également aux communes de Mayotte dont la masse salariale a été multipliée par deux au cours des dix dernières années.
A titre d’exemple, la masse salariale de la commune de Mamoudzou représente 8 millions d’euros par an, avec 800 agents communaux, ce qui fait de celle-ci le deuxième employeur public après le conseil général.» Bref, habitants de Mayotte, ne cherchez plus pourquoi la vie est chère à Mayotte et pourquoi les taxes d’habitation, taux d’octroi de mer et autres sont prohibitifs : la faute est directement imputable à vos élus qui en 12 ans ont multiplié les personnels des collectivités comme des petits pains! Comme vous pouvez le constater chaque jour, ce n’est pas par le travail effectué que l’on peut estimer le nombre faramineux de salariés des collectivités. Vu l’état des PMI, des écoles, des routes, des caniveaux, des rues, des plages et autres bâtiments publics on pourrait croire qu’ils ne sont que très peu nombreux à travailler pour les collectivités locales. L’augmentation des taux d’octroi de mer ne fera que faire diminuer la consommation et le tonnage global des importations, mais aussi ne fera qu’affaiblir un peu plus les trésoreries des entreprises locales et participera, si besoin est, à décourager les investisseurs et créateurs d’emplois ! [ Marc-Antoine Molès
aine
Le
e la sem d r e t s o p
urd’hui nt a aujo e m à tî a b s, prises ’ancien ux photo tterie ! L e e d u s e iq r C B . ire rue de la le prima changé la place à une éco n ie b . a n e Ell t bie ser la prouven pour lais disparu rentes, le fé if d s e qu deux épo www.mayottehebdo.com r 09/2016 r Mayotte Hebdo N°760 5