Mayotte Hebdo n°1014

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LE MOT DE LA RÉDACTION

QUINQUENNAT

À partir d'un certain âge, toutes et tous s'accorderont à dire que « le temps passe vite ». Seulement, les changements qui l'accompagnent sont bien moins rapides. Le hashtag #metoo est en effet né il y a cinq ans déjà, une demi-décennie, la durée d’un quinquennat. Et aujourd'hui, où en sont les espoirs de justice et de fracas dans certaines industries gangrénées par les agressions sexuelles, sexistes et la pédophilie ? Ces derniers, suscités par la libération de la parole des femmes, ont certes permis de condamner des hommes célèbres, et de « sensibiliser les jeunes générations », paraît-il. Il suffit pourtant de jeter un œil à l’enquête sur les représentations des Français sur le viol, menée en 2022 par Ipsos, pour se rendre compte que la réalité est toute autre. Chez les jeunes hommes de 18 à 24 ans, 41% des sondés pensent que forcer sa partenaire n’est pas un viol, 29% déclarent qu’un rapport avec une femme ivre ou endormie n’en est pas non plus un. Chiffre aberrant parmi d’autres, ces 43% qui pensent que les enfants accusant de viol mentent. Heureusement que des associations sont sur le front, soutenues de loin par l’État, pour accompagner les jeunes victimes qui voient leur vie détruite, pour les aider à parler, et briser les tabous pesant sur les familles mahoraises. Émouvants de force, les témoignages de personnes ayant subi des actes ignobles disent tous la même chose dans nos pages : « il faut que la honte change de camp ». À nous de jouer.

Bonne lecture à toutes et à tous.

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tchaks

10 000

C’est le nombre d’élèves qui pourront bénéficier de la piscine olympique de Kawéni, selon un compterendu de la dernière commission permanente du Conseil départemental de Mayotte. Cette dernière a permis aux élus d’étudier un rapport portant sur la procédure de Déclaration d’utilité publique (DUP) de l’équipement tant attendu, ne serait-ce que pour accueillir les Jeux des Îles 2027. Problème : le terrain qui devrait servir à la construire est occupé par trois entités. Il s’agit d’une direction du département, d’une exploitation agricole, et d’occupants « ayant réalisé des clôtures en dur ». Cette DUP est donc essentielle pour voir, dans quelques années, la piscine olympique accueillir les élèves et athlètes de l’île et d’ailleurs.

Bandrélé fête son sel

Ce week-end aura lieu la fête du sel de Bandrélé, organisée par l’association des mamans shingo et le service culture de la commune. Après une cérémonie d’ouverture ce vendredi après-midi sur le terrain de foot, accompagné d’un fitness des mamans shingo, le public sera attendu samedi autour de stands, concours de cuisine, chants, danses traditionnelles et jeux de kermesse. Toutes ces activités se dérouleront également le dernier jour, dimanche 9 octobre, mais une table ronde abordant la nutrition aura aussi lieu.

« Hudumu yi hawa yaho ! »

Le slogan de Hawa Mayotte, en français « Mieux respirer, c’est ça l’idée ! », se déclinera la semaine prochaine en plusieurs journées nationales de la qualité de l’air, du 10 au 15 octobre prochains. L’association, qui joue le rôle d’observatoire de la qualité de l’air de Mayotte, se rendra dans plusieurs établissements scolaires lors de cette semaine afin de sensibiliser les élèves aux conséquences de la pollution atmosphérique. Cette semaine sera conclue le samedi 15 octobre, sur la place de la mairie de Labattoir, de 9 à 15 heures, lors d’une journée ouverte à toutes et à tous. Cette dernière consistera en des stands et activités destinés au grand public.

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LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

MACRON IRA AU SOMMET DE L'ASIEPACIFIQUE, INVITATION INÉDITE POUR UNPRÉSIDENT FRANÇAIS

Le 5 octobre 2022 par l’AFP.

Le président français Emmanuel Macron se rendra le 18 novembre à Bangkok au sommet annuel du forum de Coopération économique Asie-Pacifique, région érigée au rang de priorité par la diplomatie française, a-t-on appris mercredi auprès de l'Elysée.

"Cette première invitation adressée à un chef d'Etat français depuis la création de cette organisation en 1989 reflète les progrès accomplis depuis le lancement d’une stratégie indo-pacifique en 2018, ainsi que le potentiel de nouvelles coopérations dans cette région qui couvre 93% de la zone économique exclusive française,

et où résident 1,5 million de nos compatriotes, en particulier en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna, à Mayotte et sur l'Île de la Réunion", a déclaré la présidence française à l'AFP.

Emmanuel Macron participera à cette réunion dans la foulée du sommet du G20 en Indonésie. Il "échangera avec nos partenaires sur de nouveaux projets dans l'Indopacifique", selon l'Elysée.

La France affiche de plus en plus sa volonté d'investir la région Asie-Pacifique, théâtre de rivalités croissantes entre la Chine et les Etats-Unis.

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DE L'ART DU DISCOURS À LA FORMULE

À l’aune des carences langagières du [très] jeune personnel politique mahorais pour instaurer un dialogue crédible avec Paris sur les sujets éminemment majeurs et sensibles inhérents aux enjeux du développement de Mayotte, une question essentielle se pose, me semble-t-il : l’éloquence du discours à la

formule a t- elle encore droit de cité dans la société mahoraise ou parler signifie séduire en peu de mots ? A priori, non.

En effet, la recrudescence des conflits [d'intérêts] qu'il est possible d'observer ces derniers années dans les

TRIBUNE LIBRE
6 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22

collectivités locales mahoraises entre le personnel politique et son administré démontre deux choses : d’abord il existerait bel et bien une certaine remise en cause de la fonction politique, d’une part. Et que d’autre part, cette remise en cause réside [en partie] dans une certaine forme de décadence et ou d'appauvrissement de la parole de l’homme politique. A qui la faute ?

Chacun le sait : on naît poète, on devient orateur. Car, depuis les grands prédicateurs jusqu'aux prêcheurs cathodiques, en passant par les tribuns parlementaires, l'éloquence a toujours fait partie, en France, du panthéon littéraire. Près de nous, au sein de l'archipel, on se souvient qu'on s'est longtemps pressé dans les tribunes de l'assemblée des Comores pour aller y écouter quelques prêches célèbres. Nous citerons en guise d'exemple Younoussa Bamana, Pierre Mesmer et Ali Soilihi et l’éminent Aboudou Abdourahaman Mouloukandjee. Seuls quelques esprits courts limitent encore le champ littéraire à la seule fiction. Cette logique de réserve d'Indiens mettrait Bossuet, Lacordaire, Mirabeau, Barnave, Jaurès et tant d'autres disciples de Cicéron en marge d'une grande famille littéraire qui s'est toujours flattée, surtout depuis la Révolution française, d'être accueillante.

Il y a quelques années, on se souvient des cours de littérature française d'Alphonse Aulard, consacrant une étude fondatrice aux grands orateurs de la Révolution française, il acquiert une telle réputation que la Ville de Paris décide de créer pour lui, en 1885, ce qui sera la première chaire d'histoire de la Révolution à la Sorbonne. L'art oratoire avait gagné ses lettres de noblesses républicaines, comme l'art de la chair avait su s'imposer à la cours de Versailles.

Mais alors ; que devient aujourd'hui dans notre société mahoraise de « théâtralité » où parler signifie séduire en peu de mots ? Comme disait Lacordaire, « tout orateur à deux génies, le sien et celui du siècle » Le nôtre

est-il propice à ce talent ? N'est-il pas plutôt voué, à l'heure actuelle à la téléréalité et de la « pubocratie » , à se marginaliser comme la poésie ? Le plus souvent cet art si particulier a su s'adapter à son époque. Certes, l'art du discours cède le pas le plus souvent à de la formule « je vous ai compris » (De Gaulle) « I have a dream » (Martin Luther King) « Yes We can » (Obama) » « Nous ne voulons pas de l'indépendance à la merde...à la con » (Bamana), « Non, Karivendzé !» (Zaina M'déré). Depuis ces célèbres discours de Younoussa Bamana et de Zaina M'déré, il est des moments si particulier de l'histoire où l'on prend conscience que la parole n'est pas seulement un mot d'esprit. Il lui arrive de refaire le monde. Ou tout au moins de tenter de le sauver en redonnant, comme le disait Obama « cet espoir sans fin qui résume l'esprit de notre peuple » Et tous ceux qui sont sensibles aux mots. Parmi ces « très jeunes » personnels politiques, des écumes jaillissent : la voix d’un Mansour Kamardine tend à s’érafler peu à peu au profit d’un éloquent Soula-Saïd Souffou, président de son propre mouvement LTA (Le Temps d’Agir) et d’un talentueux Ambdilwahedou Soumaïla, actuel maire de Mamoudzou, la commune capitale de Mayotte. Mais en attendant de franchir le temple du panthéon littéraire, à l'heure actuelle, le discours politique autochtone n'offre que l'émotion. Cela explique en particulier le sentiment de pastiche et d'imposture qu'on éprouve à écouter un certain nombre de discours politiques contemporains des dirigeants locaux.

Derechef, l'une des erreurs fondamentales du personnel politique moderne est de penser que parler en faisant sans cesse référence à son destin personnel crédibilise le discours. Cela donne l'impression d'un monde réduit aux dimensions de celui qui parle. Cette mise en scène du « je » engendre une parole incapable de véhiculer quelque chose de l'ordre politique à tout le monde et en quoi chacun puisse se reconnaitre. Ce n'est pas la faute à Voltaire si nos dirigeants éprouvent moult difficultés à avoir une richesse revigorante des formules.

Politique, économie, société, sciences, arts ou sports…

Vous
aussi, partagez votre vision de Mayotte en envoyant votre texte à
redaction@somapresse.com 7 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22
L’ENTRETIEN
Raïnat
Aliloiffa

SOIRIFA-MOINAID SOUMAILA INSPECTRICE TOUT-TERRAIN

Soirifa-Moinaid Soumaila est une Mahoraise qui n’a pas peur de s’essayer à tout. Elle est aujourd’hui inspectrice de l’éducation nationale dans la circonscription de Tsingoni, mais, avant d’en arriver là, elle a multiplié les postes dans des domaines divers et variés. Cette nouvelle fonction est une fierté pour celle qui a commencé tout en bas de l’échelle.

PORTRAIT

ON AIME

10 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22 « QUAND
CE QUE L’ON FAIT ON TROUVE TOUJOURS UNE BONNE HARMONIE »

Les langues sont le premier amour de Soirifa-Moinaid Soumaila. Pendant ses études au début des années 2000, elle suit une carrière LLCE (Langues, littératures et civilisations étrangères) en anglais. Voulant pratiquer la langue de Shakespeare, elle entame un BTS en tourisme, ce qui lui permet de travailler dans les grandes chaines d’hôtels en métropole. Mais l’amour du pays la rattrape et la jeune femme qu’elle était décide de rentrer à Mayotte en 2007. Elle continue un temps à travailler dans le tourisme, mais elle déchante très vite et décide de se réorienter dans un domaine dont elle ignore toutes les ficelles : l’enseignement.

Comme beaucoup, elle débute en tant que contractuelle dans une école primaire. Cette acharnée du travail ne se contente pas du poste qu’elle a et souhaite bien faire. Elle prépare alors le concours des professeurs des écoles et obtient sa titularisation. Il s’agit de son premier sacre. Soirifa-Moinaid Soumaila se passionne réellement pour ce métier qu’elle ignorait, elle se dévoue corps et âme, et ses efforts finissent par payer. « L’inspecteur qui est venu m’inspecter la première fois a vu ma pratique, a aimé ma façon de travailler et m’a suggérée de prendre la direction de l’école. Cela me paraissait trop gros mais je me suis lancée » , raconte-t-elle.

Tout va très vite, mais l’enseignante s’accroche. Elle passe la liste d’aptitudes qui lui permet de devenir directrice d’école et on lui confie la direction d’un établissement du premier degré dans son village natal de Chembenyoumba. Au fil des années, elle multiplie les formations et monte de grade car elle estime qu’ « il est important de s’auto-former, surtout dans ce milieu. » Jusqu’en 2019 lorsque le rectorat de Mayotte, à l’époque vice-rectorat, lui propose de devenir CPD, conseillère pédagogique départementale, chargée de la mission LVE, langues vivantes étrangères. « Je reviens donc à mon premier amour, les langues ! » , sourit-elle.

Sa fonction consiste à travailler avec les conseillers pédagogiques de circonscriptions dans les établissements du second degré, dans le cadre de l’apprentissage des langues. Elle coordonne également la conception et la lecture des sujets pour le recrutement des professeurs des écoles. Faisant preuve de bonne volonté et de professionnalisme, le rectorat décide de lui confier d’autres responsabilités. « Depuis deux semaines, je suis devenue inspectrice de l’éducation nationale » , dit-elle fièrement. Une consécration pour celle qui a commencé sa carrière en tant que simple contractuelle.

« Je suis l’exemple que quand on veut, on peut »

Aujourd’hui, la quadragénaire poursuit ce qu’elle a initié puisqu’en plus d’être inspectrice, elle continue à gérer l’apprentissage des langues vivantes étrangères, et cette fois-ci, elle a souhaité y inclure le shimaoré et le kibushi. La professionnelle ne le nie pas, son métier n’est pas de tout repos. « Le contexte de travail n’est pas

facile, les partenaires non plus. On doit gérer les parents, les syndicalistes, certains professeurs qui ne sont pas motivés. Mais quand on aime ce que l’on fait on trouve toujours une bonne harmonie » , assure-t-elle. Il faut reconnaître qu’elle a un avantage non négligeable puisqu’elle est passée par différents corps de métiers avant de devenir inspectrice de l’éducation nationale. « Je suis consciente des difficultés qu’on a à trouver des enseignants, je connais les conditions de travail d’un directeur d’école, je connais les difficultés du CPD. Mes expériences me permettent de mieux me retrouver dans mes nouvelles fonctions. »

Elle est complètement investie dans son travail et ses journées sont bien chargées. Il lui arrive même de travailler le week-end. Des moments en famille sacrifiés, mais son entourage ne le lui reproche pas. « J’ai cette chance d’avoir un équilibre familial parce que si la famille ne comprend pas, cela peut être violent. Je suis mère de quatre enfants, je suis mariée et mon mari me soutient dans ma démarche. » Celle-ci consiste à s’engager pleinement pour les enfants de Mayotte. SoirifaMoinaid Soumaila ne s’arrêtera pas là. Elle a à cœur de réussir la mission qui lui a été confiée par le recteur, mais elle vise déjà des postes à hautes responsabilités.

«

Il faut les convoiter parce qu’aujourd’hui on a la possibilité d’y accéder » , rappelle-t-elle. Et pour ceux qui auraient un quelconque doute sur ses capacités, elle n’a qu’une réponse à leur donner. « Je suis l’exemple de quand on veut on peut. Tout est possible, il suffit d’aimer son travail et le faire avec le cœur. » n

Une femme engagée

Soirifa-Moinaid Soumaila est une femme engagée dans différents domaines. Elle est la présidente de l’équipe de foot masculine du village de Chembenyoumba, l’ASJC Alakarabu. « Je prévois aussi de créer une équipe féminine pour inciter nos filles à aimer le sport, elles ont aussi leur place sur un stade de foot », indique-t-elle. Elle est également connue dans le monde de la politique puisqu’elle était adjointe au maire de Mtsangamouji, chargée des affaires scolaires. Elle s’était aussi présentée aux élections départementales en 2020 dans le canton de Tsingoni, « mais pour l’instant je laisse de côté ma carrière politique car elle n’est pas compatible avec mes fonctions d’inspectrice de l’éducation nationale. »

11 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22

PÉDOPHILIE

Les agressions sexuelles sur les mineurs sont légion à Mayotte, où règne l’omerta des coupables, mais aussi des victimes et de leurs familles. Les acteurs associatifs, judiciaires et personnels de santé locaux s’activent pourtant pour sensibiliser la population, et apaiser les traumatismes parfois atroces de celles et ceux ayant été victimes de viol plus jeunes.

12 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22
DOSSIER
STOP
13 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22

NICOLAS, 50 ANS

14 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22 Propos recueillis par Axel Nodinot TÉMOIGNAGES
DOSSIER DE 5 À 7 ANS, NICOLAS A ÉTÉ VIOLÉ PAR SON COUSIN, DANS LE GRENIER DE LEUR GRAND-MÈRE. APRÈS PLUSIEURS TENTATIVES DE SUICIDE ET DIVERS EXCÈS LUI PERMETTANT DE SUPPORTER SES "FLASHS QUOTIDIENS", IL DÉCIDE D'ÉCRIRE SON HISTOIRE, 43 ANS PLUS TARD. MAIS AUSSI D'AUTRES, COMME CELLE D'UN VIOLEUR RETROUVÉ PAR LES VILLAGEOIS AVANT LA POLICE.

« EN FERMANT MA GUEULE, J’AI LAISSÉ UN MEC DANS LA NATURE »

Mayotte Hebdo : Pourquoi avoir choisi d'écrire une nouvelle sur les agressions dont vous avez été victime ? Nicolas : Il y a encore quatre mois, je n’avais pas du tout envie d’écrire. J’ai commencé début juillet, et ai écrit quatre nouvelles, dont la mienne. L’objectif est d’en faire un petit roman, avec cinq nouvelles aux stratégies de survie différentes, dont deux réelles et trois fictions.

M.H. : C’est votre moyen de supporter le traumatisme ? Nicolas : Depuis toujours, je suis colonisé par ces images, tous les jours. Ça n’est jamais passé. Les seules façons pour les atténuer étaient de picoler, prendre de la coke, fumer… Tout un tas de choses qui m’ont fait plus de mal que de bien mais m’ont permis de faire passer les années. Beaucoup de gens n’ont jamais su à quel point je n’étais pas bien et touché par les addictions, y compris des proches. Et aujourd’hui, écrire, c’est un exutoire total pour moi. La musique m’a aussi beaucoup aidé, c’est pourquoi j’intègrerai un QR code à la fin du bouquin, qui redirigera le lecteur vers une playlist contenant tous les titres que j’aurais abordé.

M.H. : Dans la nouvelle, vous revenez sur le fait que le délai entre le crime et la révélation est parfois très long chez la victime, si la révélation a lieu. Comment l’expliquez-vous ? Nicolas : Quand tu as cinq ans, au mieux, tu peux te rendre compte que ce qui se passe n’est pas normal. Quand ça devient insupportable, ton esprit se détache, tu le vis comme si tu étais spectateur, et tu ne sais plus vraiment si ça a existé, si c’est un rêve… Une fois que tu prends conscience que ce n’est pas bien, tu sais que si tu en parles, ça va provoquer des problèmes familiaux. Je sais que ma famille aurait totalement explosé, donc je n’ai pas voulu en parler. À 11 ans, lorsque je l’ai revu, ça me détraquait à chaque fois mais ce n’était plus possible. Mes parents

m’auraient cru mais je n’avais pas envie de foutre la merde. Mais j’ai rapidement commencé à fumer, picoler, et les images reviennent tout le temps. Je suis incapable de dire pourquoi tout est ressorti, un soir.

M.H. : Quelle a été la réaction de vos proches lorsque vous leur en avez parlé ?

Nicolas : C’était compliqué. Avec ma femme, j’étais ivre, je ne m’en souviens plus trop, mais vu sa réaction, je lui ai donné tous les détails. C’était un immense choc pour elle, et j’ai regretté d’avoir parlé car ça a changé nos relations au début. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais cette doublepeine. En fait, elle craignait que je sois capable de faire la même chose. J’en ai parlé à mes parents, qui en ont parlé à mes frères, mais jamais on ne m’en a reparlé. Je pense qu’il y a un tabou là-dessus.

M.H. : À Mayotte, on observe une véritable omerta sur ce sujet, de la part des victimes comme de leurs parents. Quel conseil livreriez-vous à une jeune personne victime d’agression sexuelle ? Nicolas : Si je l’avais en face de moi, je lui dirais qu’il faut en parler. Sinon, la vie est un vrai calvaire. Je ne dis pas que c’est tout de suite plus facile après, mais dès qu’on se sent prêt, il faut le faire. C’est surtout que plus tôt on en parle, plus tôt on peut arrêter le coupable. En fermant ma gueule, j’ai laissé un mec dans la nature qui a forcément reproduit ça sur d’autres personnes. Donc j’ai aussi vécu avec cette culpabilité. Il faut que la honte change de camp.

M.H. : Si les femmes parlent peu, les hommes encore moins. Le virilisme, dans nos sociétés, est-il en cause ? Nicolas : Bien sûr, et pas seulement à Mayotte. Quand j’étais jeune homme, je ne me voyais pas du tout parler de ça. Sans être macho, c’est tellement dégradant d’imaginer ce par quoi tu es passé que tu n’as pas envie d’en parler. Tu as honte d’avoir subi ce genre de choses, d’avoir été en érection. Le psychiatre que j’ai vu m’a rassuré en me disant que c’est juste mécanique, c’est quelque chose que toutes les victimes subissent, mais c’est un tel sentiment de honte…

M.H. : Comment avez-vous fait pour aller mieux, aujourd’hui ? Nicolas : J’ai passé beaucoup de temps à réfléchir à la manière dont j’allais pouvoir essayer de m’en sortir. Des idées noires, j’en ai eu, et je ne me suis jamais senti à l’abri d’un coup de cafard qui me soit fatal. J’ai beau tout avoir pour être heureux, des enfants en bonne santé, une super bonne situation, un métier que j’adore, mais les images sont tellement insupportables que tu peux souffrir des jours entiers, sans pouvoir l’expliquer, et tu as juste envie d’en finir, quoi. D’où l’intérêt d’en parler le plus vite possible.

15 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22
16 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22 DOSSIER

« Dis donc, tu ne me prêterais pas ton baladeur pour la semaine ? Je te le rapporte vendredi. » interroge PC au moment du départ… Et comment refuser une chose aussi simple à quelqu’un à qui on n’a jamais rien refusé ? Même les choses qui ne se demandent pas, même celles qui ne se font pas à un enfant…

Et sur la table de chevet... en morceaux... son baladeur Sony. Celui qu’il ne lui a jamais rendu et dont il n’a plus jamais été question. Un casque salement scotché auquel il manque une mousse est relié à l’appareil par un câble dénudé par endroits. Le baladeur, fendu sur un angle, n’a plus de porte pour protéger la K7 et des inscriptions y sont gravées. Ce monstre détruit décidément tout ce qu’il touche... Le baladeur doit probablement encore fonctionner. Mal. Mais il doit fonctionner. Comme lui, finalement...

Extraits de la nouvelle « Lutter pour vivre », de Nicolas.

17 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22

RASMINA, 18 ANS

DE LA QUATRIÈME À LA SECONDE, RASMINA A SUBI DE NOMBREUX VIOLS PAR UN HABITANT DU VILLAGE DE SES PARENTS. SANS AUCUN SOUTIEN, NI MÊME DE LA PART DE SA MÈRE OU DE SON COMPAGNON, LA JEUNE FEMME A TÉMOIGNÉ D’UNE FORCE CONSIDÉRABLE POUR PARLER, OBTENIR SON BAC AVEC MENTION, SE RECONSTRUIRE ET AIDER LES AUTRES.

18 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22 Propos recueillis par
Axel
Nodinot TÉMOIGNAGES
DOSSIER

Mayotte Hebdo : Comment avez-vous trouvé la force de parler de votre calvaire ?

Rasmina : Il faut savoir que mon agresseur était apprécié de tous au village, parce qu’il leur donnait de l’argent.

Un soir, alors que j’avais 13 ans, je me suis disputée avec mon frère, je suis sortie dehors, et il m’a emmené chez lui. Il a commencé à me toucher, à pratiquer le « gouroua » [frottement du sexe contre celui de la victime, NDLR], et m’a dit de ne rien dire à personne. Il savait que ma famille était pauvre et m’a proposé de l’argent en échange. Mais quand j’ai voulu arrêter tout ça, il a fait du chantage en menaçant de dire à ma mère que je sortais avec des garçons. Ça a donc continué, il m’agressait et je n’en pouvais plus, je n’avais personne à qui parler.

À l’école, je m’inventais des maladies pour aller à l’infirmerie, parce que je me disais que si l’infirmière me posait des questions, je lui parlerais. Un jour, j’ai écrit une lettre, j’ai été à l’infirmerie pour une migraine, elle m’a donné du paracétamol et j’ai laissé la lettre. Elle m’a conseillé de porter plainte, la gendarmerie est venue me récupérer chez moi mais les gens se posaient des questions. Je ne voulais pas que ma famille soit au courant mais ça a été le cas lorsqu’ils sont venus arrêter le violeur.

M.H. : Quelle a été la réaction de vos proches ? Rasmina : Le jour même, tout le monde m’a reproché d’être la fautive, sans même savoir ce qu’il s’était passé. Des personnes de l’extérieur sont venues pour me demander ce qu’il se passait. J’ai fait confiance au père de mon amie, qui a immédiatement tout raconté aux autres. Ma mère m’a dit de retirer ma plainte contre lui, je suis donc retournée à la brigade pour dire que j’avais menti. Je me suis dit que ça allait le stopper, mais c’était pire, il m’attachait, me menaçait, les gens pensaient que c’était faux étant donné que j’avais retiré ma plainte. Heureusement, une tante m’a cru et hébergé, donc ça allait beaucoup mieux. C’est elle qui m’a raccompagnée pour porter plainte. C’est là que j’ai eu des examens psychologiques et gynécologiques. C’était la partie la plus blessante, mon pire cauchemar était de ne plus être vierge, même s’il faisait du gouroua et passait par les fesses. La gynéco m’a dit « Votre hymen est à moitié détruit », et j’ai eu peur de dire ça à ma mère. Jusqu’aujourd’hui, elle ne sait pas si je suis encore « une petite fille ou une vieille », comme on dit.

M.H. : Comment vous êtes-vous rapprochée du mouvement #wamitoo ?

Rasmina : J’ai toujours été très investie, déléguée de classe, je participais aux associations de l’école. J’avais vu une exposition d’une association et j’avais demandé à mon proviseur de les faire venir pour une intervention dans les classes, ce qu’il a accepté. C’était une période très compliquée, mes notes étaient catastrophiques, donc ça m’a aidé, comme les psychologues que j’ai vus. Arrivée en première, je me suis promis de ne plus jamais me laisser abattre, et j’ai réussi à me reprendre en main. Même lorsque l’homme qui m’a agressée est sorti de Majicavo après un an de prison, j’ai refait les cauchemars

« MA MÈRE M’A DIT DE RETIRER MA PLAINTE »

d’avant pendant un mois, mais mes idées noires se sont calmées grâce à la thérapie.

M.H. : Ces agressions impactent-elles vos relations ?

Rasmina : Malheureusement, avec mon ancien petit copain, j’étais renfermée, comme un poing qu’il fallait ouvrir. Quant à celui avec qui je sortais, ça s’est terminé récemment, parce qu’il veut certaines choses sexuelles que je ne peux pas tolérer à la suite des viols que j’ai vécus. On voulait se marier, mais il m’a annoncé qu’il voulait prendre une deuxième femme pour le sexe. Ça ne passe pas avec moi, et j’ai donc dû mettre un terme à cette relation.

M.H. : Comment outrepassez-vous les moments de traumatisme ?

Rasmina : C’est souvent le soir que ça revient. Soit je fuis la réalité en regardant des séries, soit j’écris des chansons, ou j’écoute de la musique, et ça passe. En écouter, et chanter, m’éloigne de ma vie, me libère. Maintenant, en parler, comme ici, et participer à des actions de sensibilisation, m’aide aussi au long terme.

M.H. : Quelles seraient vos solutions pour stopper cette véritable culture du viol à Mayotte, ainsi que la loi du silence l’accompagnant ?

Rasmina : À Mayotte, une chose a été normalisée : le fait que nos grands-pères nous touchent les seins, les fesses, disent « C’est ma petite-fille, j’ai le droit », et que nos parents nous poussent à ne rien dire. Alors que c’est ignoble, c’est là que commence le viol. Il faut aussi que les parents soient plus proches de leurs enfants, plus à l’écoute, aient plus de sentiments. Enfin, il faut arrêter de considérer le sexe comme un tabou, et en parler dès l’enfance. Après, arrêter le viol à Mayotte, je pense que c’est impossible. Comment arrêter un homme qui n’est pas bien dans sa tête ?

M.H. : Un conseil à celles et ceux qui sont victimes d’agressions sexuelles ?

Rasmina : Il faut aller vers les personnes de confiance et parler. Sinon, il faut se tourner vers les professionnels de santé, les psychologues. On dit que c’est pour les gens fous, alors que pas du tout. C’est en allant les voir que je suis devenu ce que je suis, que je peux parler de viol sans pleurer. Avant, il suffisait que quelqu’un parle de sexe pour que les larmes viennent. Il ne faut jamais se dire que c’est une honte, ce sont les personnes qui font ça qui doivent avoir honte, on ne leur a pas demandé de nous faire ça. Et ne jamais se laisser abattre, parce que ça voudrait dire qu’ils ont gagné.

« À Mayotte, une chose a été normalisée : le fait que nos grands-pères nous touchent les seins, les fesses, disent « C’est ma petite-fille, j’ai le droit », et que nos parents nous poussent à ne rien dire.

Alors que c’est ignoble, c’est là que commence le viol. »

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DOSSIER
21 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22

COMMENT ACCOMPAGNER UN ENFANT ABUSÉ ?

IL N’EST PAS TOUJOURS ÉVIDENT POUR UN ENFANT ABUSÉ SEXUELLEMENT DE METTRE DES MOTS SUR CE QUI LUI EST ARRIVÉ. TOUT COMME IL EST PARFOIS DIFFICILE POUR UN PARENT DE L’ACCOMPAGNER. CETTE PHASE EST DÉLICATE PUISQUE LE MINEUR RISQUE DE SE SENTIR OPPRESSÉ. PIRE, IL PEUT PENSER QU’ON NE LE CROIT PAS. DANS CES CAS, INSTALLER UN LIEN DE CONFIANCE ENTRE L’ADULTE ET L’ENFANT EST PRIMORDIAL. C’EST CE QUE NOUS EXPLIQUE HOUSSAMIE MOUSLIM, PSYCHOLOGUE CLINICIENNE À MAYOTTE.

Mayotte Hebdo : Lorsque la famille est au courant que son enfant a été abusé sexuellement, comment peut-elle l’accompagner ?

Houssamie Mouslim : Il faut le rassurer le plus possible, lui affirmer qu’on le croit, que ce n’est pas de sa faute. Il doit comprendre qu’en tant que parent on fera le nécessaire pour l’aider sur ce vécu douloureux et le protéger. C’est le rôle d’un adulte. C’est important de prendre tout cela en considération parce qu’il est arrivé que des adultes se demandent si l’abus en question est vrai. Mais un enfant ne peut pas inventer de telles choses. Même si ce qu’il raconte ne lui est pas arrivé, il l’a entendu quelque part, peut-être qu’un ami lui en a parlé et cela veut dire que cet ami est en danger.

M.H. : Parfois l’enfant ne trouve pas les bons mots pour expliquer ce qu’il a vécu. Comment peut-on l’aider ?

H.M. : Il comprend très tôt que ce qu’il s’est passé n’est pas normal, ce n’est pas bien, c’est interdit. Mais il est vrai qu’il n’a pas toujours les mots pour s’exprimer. À l’adolescence on a le vocabulaire pour raconter ce qu’il se passe.

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Propos recueillis par Raïnat Aliloiffa
ENTRETIEN
DOSSIER

On peut poser une question ouverte à l’adolescent sans risquer d’induire ses réponses. L’accompagnement est plus difficile pour les tout-petits. En posant une question ouverte au petit, on peut passer à côté de certaines choses. Mais en posant des questions plus fermées on risque d’induire à d’autres scènes qui n’ont peut-être pas été vécues, ce qui peut être encore plus violent. Pour un enfant de 5-6 ans on peut tout simplement lui demander : comment te sens-tu ? Que s’est-il passé ? On peut aussi lui proposer de faire un dessin s’il n’arrive pas à s’exprimer.

M.H. : Peut-on également le faire accompagner par un psychologue, même s’il est tout petit ?

H.M. : Il n’est jamais trop tôt pour bien faire ! Quand il est petit, souvent l’enfant suit et il dit oui. Pour ceux qui disent non, on doit essayer de comprendre pourquoi ils refusent. Pour aller voir un psychologue, il faut être d’accord, même pour les tout-petits, donc les parents doivent leur expliquer. Cela étant dit, voir un psychologue qui pourra accompagner toute la famille est une bonne chose.

M.H. : Est-il possible de vivre normalement après avoir vécu un tel traumatisme ?

H.M. : C’est possible, la preuve, il y en a qui écrivent des livres, il y en a qui s’aiment ! D’autres continuent à être dans le déni pour pouvoir vivre. Ils se disent que c’est passé mais ce souvenir finit par ressurgir, envahir le présent et cela coupe tout. C’est ce qu’on appelle la mémoire traumatique. C’est à dire que la mémoire ne fonctionne pas tout à fait normalement. Certains arrivent à vivre ainsi.

Pour réussir à vivre normalement, il est nécessaire de cheminer vers soi, apprendre à s’apprécier. Dès lors que le corps a été affecté, on laisse un traumatisme. Il arrive souvent que la victime ne s’apprécie pas ou peu, malgré tout ce qui peut être admirable, magnifique chez elle. Parfois, elle a besoin de se faire accompagner, soit par un professionnel, soit un ami, un amoureux. On ne passe pas forcément par le tiers pour bien vivre mais ça arrive que le tiers puisse aider, ramasser les bouts pour que la victime puisse recoller les morceaux.

M.H. : De quelle manière fonctionne la mémoire traumatique ?

H.M. : Certains sont arrivés à ne plus avoir accès à ce souvenir consciemment. Mais il reste dans l’inconscient, dans le corps, et le corps parle à l’insu de la victime. La mémoire traumatique est comme une disjonction. Il y a une partie des neurones qui n’est plus connectée aux

émotions. C’est à dire que la personne ne vit plus comme avant le traumatisme. Elle va éviter certaines choses, un lieu, une odeur. La mémoire devient un champ de mines et de temps en temps tout se reconnecte, et cela renvoie la personne dans le passé. Il suffit d’un élément, une odeur, une couleur, une parole pour que tout revienne, et la personne revit l’agression comme si elle était en train d’avoir lieu. Cela peut arriver très tard dans la vie.

« IL FAUT PARLER AUX ENFANTS DE LEUR CORPS, LEUR DIRE QU’IL LEUR APPARTIENT »

M.H. : Faut-il sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge afin de les préserver de ce genre d’abus ?

H.M. : Tout parent peut être partagé entre préserver l’innocence de son enfant et prévenir ce genre de chose. On peut les préparer de différentes manières. Leur parler de leur corps, leur dire qu’il leur appartient et qu’il y a certains endroits que personne n’a le droit de toucher ou regarder sauf éventuellement dans le cadre d’un soin. Il faut définir ces zones du corps. On peut aussi passer par les livres. Il y en a de très bons qui traitent cette problématique sans nommer les parties du corps ou parler de violences sexuelles. Ils expliquent simplement que des adultes peuvent faire du mal aux enfants et que ces derniers ne doivent pas garder le secret.

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Poser des mots est extrêmement important parce que, si on n’en parle jamais, quand cela arrive l’enfant ne sait pas comment l’extérioriser. Donc en plus d’être soufflé dans son humanité, il n’a même pas de mot pour expliquer ce qu’il lui est arrivé.

M.H. : Vous suivez des patients qui ont été abusés sexuellement, est-ce qu’ils viennent vous voir tardivement ?

H.M. : Quand c’est posé, ils viennent me voir à l’âge adulte. Ce sont des femmes qui disent clairement que leurs pères ont abusé d’elles par exemple. C’est encore vif pour elles, même si cela s’est déroulé il y a des décennies. Et dans mes consultations en PMI, il arrive qu'autour de grossesses des très jeunes mamans, il y ait des antécédents de violences sexuelles, intra-familiales ou autres. Cela fait partie des paramètres qui expliquent les grossesses précoces selon moi. Dans ce genre de situation elles ne le disent pas d’elles-mêmes, il faut aller chercher.

M.H. : Il y a tout de même de plus en plus de témoignages de personnes ayant subi des violences sexuelles, diriez-vous que la parole se libère plus ?

H.M. : Oui la parole se libère plus. Ces victimes, généralement, en ont déjà parlé mais elles n’ont pas été entendues ou accompagnées. Ce qui explique que certaines aient besoin d’en parler sur les réseaux sociaux.

M.H. : Que peut-il se passer dans la tête d’un adulte pour qu’il ait envie d’un enfant ?

H.M. : Je n’ai jamais traité avec eux. Néanmoins, l’auteur d’un viol ne considère pas l’autre comme étant une personne mais plus comme un objet. Et il arrive souvent que ce soient des personnes qui ont été violées quand elles étaient petites. Bien sûr, ce n’est pas systématique.

M.H. : Il arrive parfois que les familles n’aient pas envie d’ébruiter le viol de leur enfant, surtout lorsqu’il s’agit d’une fille, pour préserver leur honneur. N’est-ce pas encore plus dévastateur ?

H.M. : C’est une autre violence. Si la victime a eu le courage de s’exprimer et qu’on lui dit de

ne pas parler, c’est très dur. De cette manière on dit à l’enfant que l’auteur avait raison de lui demander de se taire. Les personnes qui sont censées le protéger viennent encore lui dire tais-toi. Quelque part c’est lui faire comprendre que ce qu’il s’est passé n’est pas dramatique, alors que dans son corps c’est un drame. Cela risque de le faire culpabiliser, il va se sous-estimer et certaines études scientifiques disent que l’on peut arriver à des troubles psychiques, psychiatriques après une violence sexuelle, parce que la victime n’est plus du tout en capacité d’avoir une vie normale.

Chaque culture a ses freins qui permettent de maltraiter les victimes. Chez nous à Mayotte, c’est la force de la famille, le regard des autres, l’honneur de la famille. On utilise la religion comme frein parce que dans l’Islam il ne faut pas s’exhiber, et on doit garder une certaine pudeur, mais je ne pense pas que l’essence de la religion musulmane soit un frein à la protection des victimes. C’est une manipulation patriarcale de la religion de la part de ceux qui l’utilisent comme frein.

M.H. : Que dire aux parents qui se sentent coupables de ne pas avoir su protéger leurs enfants

H.M. : Ceux qui n’arrivent pas à les accompagner doivent entendre que ce n’est pas le temps qui va faire que cet enfant ira mieux mais l’amour qu’il reçoit, l’accompagnement et l’écoute. Quant aux parents qui ont eu le courage d’accompagner leurs enfants, j’aimerais leur dire que ce qui est arrivé n’est pas leur faute. Ils font de leur mieux.

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DOSSIER
25 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22 « ON PEUT ARRIVER À DES TROUBLES PSYCHIQUES, PSYCHIATRIQUES APRÈS UNE VIOLENCE SEXUELLE »

SOCIÉTÉ

#WAMITOO, SAISON II

POUR SON 33ÈME ANNIVERSAIRE, LE COLLECTIF CIDE (CONVENTION INTERNATIONALE DES DROITS DE L'ENFANT) DE MAYOTTE A LANCÉ IL Y A UN MOIS LA DEUXIÈME CAMPAGNE #WAMITOO. CETTE DERNIÈRE, QUI A POUR BUT DE SENSIBILISER SUR LES VIOLENCES SEXUELLES SUR MINEURS ET DE LIBÉRER LA PAROLE DES VICTIMES, EST ESSENTIELLE SUR UN TERRITOIRE SOUFFRANT D’UNE LOI DU SILENCE À PROPOS DU VIOL ET DE LA PÉDOPHILIE.

Après les hashtags #metoo en 2016 et #metooinceste en 2020, l’île au lagon a su sortir son propre mot-dièse pour la libération de la parole des victimes de violences sexuelles, #wamitoo. Ceci à la faveur de la campagne menée il y a un an par l’association Haki za Wanatsa et le collectif CIDE, représentant plus d’une vingtaine d’associations et d’institutions. Et ce n’était qu’un galop d’essai : depuis le samedi 17 septembre et jusqu’au samedi 19 novembre se tient la deuxième mobilisation du genre à Mayotte. Ateliers, interventions dans les établissements scolaires et autres sondages seront donc une nouvelle fois au programme, avec, en toile de fond, la nécessité de donner la parole aux victimes, et notamment mineures.

UNE FILLE SUR CINQ

« Que la honte change de camp » , tel était le mot d’ordre de la cérémonie d’ouverture de la campagne, ce 17 septembre à la MJC de Mtsapéré. Si très peu étaient présents, la totalité des maires mahorais soutiennent l’initiative, ainsi que le reste des élus locaux. Charlotte Caubel, secrétaire d’État chargée de l’enfance auprès de la Première ministre, est même intervenue à distance, quelques semaines après avoir foulé les terres mahoraises. La mobilisation est essentielle sur ce sujet, qui manque cruellement de résonnance sur l’île. Quelques prises de paroles salutaires fleurissent bien ça et là, à l’image de Saïrati Assimakou, victime

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Axel
Nodinot
DOSSIER

d’inceste et fondatrice de l’association Souboutou ouhédzé jilaho, « ose libérer ta parole » (voir Mayotte Hebdo numéro 972). Mais la loi du silence imposée aux victimes de viols et d’agressions sexuelles, parfois même par leurs familles, empêche le plus grand nombre de parler, laissant les criminels impunis. C’est aussi le cas dans l’Hexagone, où l’on estime que 165 000 enfants sont victimes de violences sexuelles tous les ans, ce qui représente une fille sur cinq et un garçon sur treize (enquête IPSOS, 2019). Rapportés à Mayotte, ces chiffres signifient que plus de 6500 enfants du 101ème département ont subi des viols et agressions sexuelles. Et même plus, selon l’enquête #wamitoo menée en 2021. Cette dernière révèle en effet que 37% des 544 répondants ont été victimes d'agression sexuelle, un taux qui est quasiment le double de celui de l’ensemble du territoire national. Quant à l’âge moyen des premières violences sexuelles subies, il n’est que de 10 ans, traduisant une véritable culture du viol, et même de la pédophilie, régnant sur Mayotte.

OMERTA

En attendant ceux de cette année, la mobilisation de l’année dernière aura permis de recueillir 127

témoignages de victimes. Un succès, étant donné que le quart de ces personnes déclaraient n'avoir jamais trouvé d'espace auparavant pour se confier. La faute aux tabous que sont le sexe, le viol, la perte de la virginité et l’inceste à Mayotte. Cela empêche les parents d’éduquer leurs enfants aux questions sexuelles, et bride surtout les victimes de viols, qui craignent de jeter l’opprobre sur leurs familles. Ainsi sont laissés en liberté les agresseurs, et s’installe la culture du viol si dangereuse pour les enfants mahorais.

Les chiffres sont en effet alarmants : on ne compte seulement qu’un millier de signalements par an à Mayotte, enfants et adultes confondus. Parmi ceux-ci, seuls 150 environ sont judiciarisés, et 40 sont poursuivis.

« Mon agresseur a été libéré après un an à Majicavo, parce qu’il attend son procès et ils ne pouvaient pas le laisser plus longtemps en prison », résume une Rasmina circonspecte (voir article suivant). Pourtant, 70% des victimes ayant répondu à l’enquête se confient au moins une fois à leurs proches. Il est donc urgent de sensibiliser les familles sur ces crimes, qui ruinent la vie de nombreuses personnes.n

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JUSTICE « IL Y A UNE AMÉLIORATION DE LA REMONTÉE D’INFORMATIONS »

AU TRIBUNAL, LES AFFAIRES DE VIOLENCES SEXUELLES SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUSES, GRÂCE NOTAMMENT AUX SIGNALEMENTS FAITS PAR LE RECTORAT DE MAYOTTE OU LE CENTRE HOSPITALIER. LE PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE, YANN LE BRIS, CONSTATE AUSSI UNE LIBÉRATION DE LA PAROLE DANS LES FAMILLES.

Mayotte Hebdo : Est-ce que les affaires de violences sexuelles sur mineurs sont récurrentes au tribunal ?

Yann Le Bris : Oui, ça l’est. Et on voit une amélioration de la remontée d’informations, notamment de la part de partenaires. Je pense au rectorat de Mayotte, aux associations et au centre hospitalier qui a désormais une psychologue et une infirmière pour faire le lien avec la justice. Dans l’année, on a plusieurs centaines de signalements en lien avec les violences sur mineurs. Ça peut être à caractère sexuel, ou des violences physiques. Il y a aussi une libération de la parole, surtout chez les mères de famille. Elles accompagnent davantage les victimes, ce n’était pas le cas avant.

Il y a une amélioration de la prise en charge, même s’il y a encore à faire, au commissariat de police et dans les brigades de gendarmerie. Les limites de cette action sont encore dans

la dénonciation. Nombre de faits concernant des personnes en situation irrégulière ne sont pas dits parce qu’elles sont réticentes à engager une procédure du fait de leur situation administrative. On lance parfois des enquêtes et personne ne dit rien.

M.H. : Il y a cette idée répandue qu’il s’agit souvent de proches ou de voisins.

Y.L.B. : C’est la vérité. Les auteurs sont souvent des personnes qui vivent à proximité des victimes. Ce n’est pas propre à Mayotte, c’est aussi le cas en métropole. Ça peut être des gens de la famille, des voisins ou des personnes à qui les enfants sont confiés. Ce n’est pas donc par hasard, même si ça arrive.

M.H. : Quel type de sanctions sont prévues pour les auteurs ?

Y.L.B. : Tout dépend des infractions commises et de l’orientation que prend le Parquet. Si les

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Propos
recueillis
par Alexis Duclos
DOSSIER

Yann Le Bris, procureur de la République.

faits sont graves, ça peut aller jusqu’à dix ans de prison. Il y a eu dernièrement la condamnation d’un foundi qui a agressé sexuellement une jeune fille. Il a pris huit ans. En cas de crime, ça peut monter à quatorze, seize

ou dix-huit ans d’emprisonnement. Je tiens d’ailleurs à souligner le travail des juges pour enfants [qui sont désormais trois depuis la rentrée, NDLR] et de la juge aux affaires familiales.

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IVèmes trophées de l’environnement

24 – 29 OCTOBRE 2022 SEMAINE DE L’ENVIRONNEMENT

Tables rondes, débats et grande soirée, ces événements ont pour but de mettre en lumière et de récompenser les différents acteurs de la vie mahoraise – associations, entreprises, collectivités, scolaires ou même citoyens – à travers les actions qu'ils mènent dans la protection et la valorisation de notre environnement. Découvrez leurs portraits et votez pour votre favori dans chacune des six catégories.

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LES MEMBRES DU JURY

31 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22 Association Entreprise Collectivité Transition Energétique Scolaire Personnalité Oulanga Na Nyamba Shamba la Dédé Ville de Chiconi L’association “ Art Terre ” CUFR Houlam Chamssidine Messo SAS Manoma SIDEVAM CC de Petite-Terre Collège de Dzoumogné Michel Charpentier Nayma Tand’M La Cadema Mob’Hélios Rectorat Houdjati Association Bam EDM CCSUD Yes We Cannette Collège de Labattoir Sidi Naouirdine Régie territoire Tsingoni LVD Eco tour 3CO La SIM Collège de Bandrélé Moussa Nassim Tableau des nommés
Le rectorat, l’association des maires, l’UICN, le Conseil départemental, la Cadema, la FMAE, la DEAL, l’ARS, l’ADEME, le SIDEVAM, le MEDEF Mayotte, EDM, Mayotte nature environnement, ainsi qu’un panel de personnalités qualifiées et journalistes. Les votes du jury compteront pour 50%, comme ceux du public qui votera sur le site internet dédié : trophees-environnement.mayottehebdo.com.

GATÉGORIE PERSONNALITÉ

HOUDJATI RIDJALI , PRÉSIDENTE DE 976 SUD PRÉVENTION

Originaire de Bandrélé, Houdjati Ridjali œuvre dans sa commune. Elle est la présidente et fondatrice de l’association 976 Sud prévention qui est compétente sur plusieurs volets, et notamment celui de l’environnement, en nettoyant les rivières et mangroves.

Tout commence en 2017, lorsque Houdjati Ridjali décide de créer son association qui exerce dans différents domaines, mais l’environnement y prend rapidement une très grande place. Les membres organisent des opérations nettoyages des mangroves, des plages et des rivières de la commune. La préservation de ces lieux est primordiale pour la jeune femme engagée. Elle met un point d’honneur à ce que l’un de ses bénévoles se rende régulièrement dans ces points d’eau pour sensibiliser ceux qui y font leur lessive.

Aujourd’hui, Houdjati Ridjali est satisfaite car elle a l’impression que son travail de sensibilisation porte ses fruits. Elle ne compte pas en rester là car les questions écologiques sont essentielles pour elle. « L’environnement c’est avant tout la santé. Je veux aller vers le zéro déchet et vivre dans une bonne hygiène dépourvue de toute insalubrité », affirme-t-elle. Cette dernière ne cesse d’apprendre. Désormais elle met un point d’honneur à connaître toutes les différentes espèces qui vivent dans la mangrove afin de mieux les protéger.

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GATÉGORIE PERSONNALITÉ

HOULAM CHAMSSIDINE PRÉSIDENT DE MAYOTTE NATURE ENVIRONNEMENT

Âgé de 54 ans, cela fait maintenant 25 ans que Houlam Chamssidine est un fervent militant dans le domaine environnemental, mais également culturel et sportif. Il est actuellement le président de Mayotte Nature Environnement, une fédération d’associations environnementales créée en 2011.

Douze associations adhérentes, plus de 2000 personnes engagées dans la protection de l’environnement à Mayotte, ce sont les chiffres clés de la fédération MNE, présidée par Houlam Chamssidine. Son projet stratégique repose sur trois piliers fondateurs, à savoir l'éducation à l'environnement, la production des connaissances et la réparation du milieu environnemental en lien avec ses associations membres. Les thèmes abordés sont divers et variés à l’image des déchets, des eaux usées, l’érosion des sols, la déforestation, l’aménagement, la pollution, les pratiques agricoles et l’adaptation aux changements climatiques.

Houlam Chamssidine est pleinement investi dans son combat, il dit y consacrer de manière bénévole plus de 200 heures chaque année. Ce dernier est également le président du Conseil Scientifique pour la Protection de la Nature. À travers cet engagement, il souhaite apporter les éléments à la fois scientifiques et environnementaux au milieu des discussions qui ont lieu au sein des instances présentes sur le territoire.

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GATÉGORIE PERSONNALITÉ

MICHEL CHARPENTIER , PRÉSIDENT DES NATURALISTES

On ne le présente plus, il est le visage de l’association des Naturalistes. Michel Charpentier préside l’association depuis plus de 15 ans. Depuis 2005, il dédie sa vie à la protection de la faune et de la flore mahoraise. Sa structure est gestionnaire de plusieurs pôles d’activités.

Qu’il s’agisse de la réserve naturelle nationale de Mayotte à l’îlot Mbouzi, des mangroves ou encore des tortues marines, les Naturalistes de Mayotte poursuivent de multiples actions, diverses et variées dans le seul objectif de réhabiliter, protéger et préserver l’environnement de Mayotte. Derrière ces grands projets, un seul homme : Michel Charpentier. Ce retraité de l’Éducation nationale met son cœur, son âme et tout ce qui est en son pouvoir pour que la nature de l’île aux parfums ne perde pas sa richesse.

L’association des Naturalistes fonctionne grâce à ses membres actifs qui multiplient les activités de découverte sur le territoire. Les bivouacs pour observer les tortues marines, les sorties pour découvrir le patrimoine naturel et culturel du département, ou encore des ouvrages pour mieux comprendre l'écosystème mahorais… autant d’initiatives mises en place par la structure. Son président en est fier, lui qui met un point d’honneur à ce que les Mahorais connaissent leur environnement afin qu’ils aient envie à leur tour de le protéger et de le faire connaître aux visiteurs.

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GATÉGORIE PERSONNALITÉ

MOUSSA NASSIM, PRÉSIDENT DU JARDIN DE M’TSANGAMOUJI

Engagé dans la préservation du patrimoine naturel de Mayotte et de son environnement, Moussa Nassim est un passionné. À travers son association Jardin de M’tsangamouji, il mène des actions pour protéger l’équilibre environnemental si fragile de Mayotte.

Lorsqu’il a créé son association en 2015, Moussa Nassim voulait redorer l’image de sa commune, M'tsangamouji. « Il y avait des manques, à part le sport, rien d’autre ne fonctionnait », déclare-t-il. C’est donc tout naturellement qu’avec dix autres membres de la structure, ils sensibilisent les habitants aux questions environnementales et très vite, le nombre de bénévoles s’agrandit. Depuis 2017, Jardin de M’tsangamouji mène des actions de sensibilisation sur l’utilisation de l’eau et de l’énergie. Des sorties pédagogiques sont organisées sur les retenues collinaires, les stations de traitement des eaux ou encore les rivières.

Le président de l’association est particulièrement impliqué dans la préservation de la Lagune d’Ambato, une zone humide se trouvant à M’tsangamouji. « Elle est protégée par un arrêté préfectoral depuis 2005, mais elle a été laissée à l’abandon. Des gens l’occupent illégalement, il y a donc beaucoup de dégâts. C’est pourtant un site exceptionnel puisqu’il abrite des plantes endémiques, des plantes qui ont disparu de Mayotte mais que nous ne retrouvons que dans cette lagune, ainsi que des oiseaux en voie de disparition. » Afin de réhabiliter l’endroit, Moussa Nassim passe par la sensibilisation. Il organise régulièrement des visites guidées pour que les Mahorais connaissent ce lieu qu’il juge « exceptionnel » et qu’ils aient envie de le protéger.

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GATÉGORIE PERSONNALITÉ

SIDI NAOUIRDINE, ENGAGÉ DEPUIS PLUS DE 20 ANS

Sidi Naouirdine a été président de plusieurs structures environnementales depuis 2000. Il allie le sport avec la préservation du patrimoine naturel de l’île. Il est aujourd’hui à la tête de l’association Mayotte Grandeur Nature et travaille en parallèle à l’Office Français de la Biodiversité.

Ce quinquagénaire est un retraité de l’armée. Après avoir servi pour son pays, il rentre à Mayotte en 2000 et décide, sans l’ombre d’un doute, de s’engager dans l’environnement. « Je m'intéressais à la faune et la flore alors j’ai voulu sensibiliser les gens. J’ai commencé par les copains », raconte-t-il. Mais très vite, il se plaît dans ce qu’il fait et crée sa première association qui associe la randonnée avec la découverte et la préservation de l’environnement à Mayotte. Quelques années plus tard, il se lance dans un autre projet et fonde « Mayotte grandeur nature ». Les membres font du kayak pour découvrir le milieu naturel et plantent des palétuviers. « J’ai commencé à en planter à Bandrélé depuis 2005. Aujourd’hui on a une forêt ! L’objectif est de lutter contre l’érosion, de protéger le littoral », explique-t-il.

Pour Sidi Naouirdine, la sensibilisation est une chose, mais la répression est également un aspect important dans la préservation de l’environnement. Il travaille à l’OFB, l’office français de la biodiversité depuis 2006. « 60% de mon temps je fais la police. C’est important de réprimer parce que sans cela, ça ne marcherait jamais. Il faut sanctionner ceux qui dégradent l’environnement sinon ils ne prendront jamais ce sujet au sérieux », affirme-t-il. Le fonctionnaire est déterminé à ne rien laisser passer car selon lui, notre avenir est en jeu.

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LES 4 ÈMES

MAHORAIS DE L’ENVIRONNEMENT SE DÉCLINENT SUR UNE SEMAINE

ORGANISÉS PAR LA SOMAPRESSE, LES TROPHÉES MAHORAIS DE L’ENVIRONNEMENT PRENNENT DE L’AMPLEUR CETTE ANNÉE, PUISQU’ILS SE DÉROULERONT DU LUNDI 24 AU SAMEDI 29 OCTOBRE 2022. L’OCCASION DE METTRE AUTOUR DE LA TABLE CELLES ET CEUX QUI AGISSENT POUR PRÉSERVER ET VALORISER LE PATRIMOINE BIOLOGIQUE DE L’ÎLE AU LAGON.

Qui a dit que les Mahorais·es ne se bougeaient pas pour leur terre ? Sûrement un individu ne connaissant pas la désormais traditionnelle cérémonie des Trophées mahorais de l’environnement, récompensant les initiatives locales en faveur de la préservation et de la valorisation de la biodiversité de l’île. Dans un mois, la 4ème édition de ces Trophées aura lieu, organisée comme toujours par la Somapresse, qui compte à son actif d’autres cérémonies bien connues, telles que le Sportif de l’année ou les Trophées mahorais de l'entreprise, qu’elle chapeaute depuis de nombreuses années. Dernier venu de ces trophées, l’environnement n’en est pas pour autant le moins important. Cette année, il se décline en effet en une semaine de quatre jours de tables rondes, débats et conférences, du lundi 24 au jeudi 27 octobre.

Ces ateliers de réflexion s’adresseront au plus grand et divers des publics, constitué de scolaires sensibilisés par une approche pédagogique, de citoyens et de professionnels. Plusieurs thèmes seront ainsi développés durant ces quatre jours, animés par des intervenants cohérents. Le clou de cette semaine tient en sa cérémonie de clôture et de remise des trophées, le samedi 29 octobre à partir de 17h30. Y seront présents de nombreux acteurs de l’environnement à Mayotte, ainsi que le jury et les nominés pour la victoire finale. Ces derniers sont répartis dans six catégories : association, entreprise, collectivité, scolaire, personnalité et transition énergétique, la petite nouvelle de cette édition.

De nombreux partenaires se sont joints à l’évènement, à l’image de la Cadema, Total Énergies, Enzo, EDM, l’ADEME, le Conseil départemental, ou encore la préfecture de Mayotte. Mais les stars de la soirée seront bien évidemment les acteurs de la lutte pour la préservation de la biodiversité de l’île au lagon, des Mahoraises et Mahorais qui agissent au quotidien pour que leurs forêts et récifs coralliens gardent leurs couleurs. L’année dernière, la IIIème cérémonie des

Trophées mahorais de l’environnement avait été une franche réussite, avec de nombreuses personnalités, entreprises et associations présentes, et cinq beaux vainqueurs que vous pouvez retrouver ci-dessous.

LES VAINQUEURS DES TROPHÉES 2021 PAR CATÉGORIE

Association

Retrouvez la liste de tous les nominés de l’édition 2022 sur le site dédié, ou chaque semaine dans Mayotte Hebdo et Flash Infos, sous la forme de portraits détaillant les actions de chacun. Tout cela pour vous aider à choisir votre favori dans chacune des catégories, et ainsi agir, même si ce n’est qu’avec quelques clics, pour que Mayotte reste ce joyau de biodiversité que nous aimerions toutes et tous voir briller plus intensément encore. Pour apporter votre pierre à l’édifice, il suffit de se rendre sur trophees-environnement.mayottehebdo. com, où sont répertoriés tous les nominés. Bon vote !

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TROPHÉES
Axel Nodinot
: Wenka culture Entreprise : May Lav Eco Scolaire : Seconde parcours 2020-2021 du lycée de Sada Collectivité : Communauté de communes de Petite Terre Personnalité : Boina Saïd Boina.

Ambass Ridjali, Scandales dans la famille X, éditions Kalamu des îles, 2007.

LISEZ MAYOTTE LE THÉÂTRE (3/4) :

RIDJALI ÉCRIT POUR JOUER

Ambass Ridjali, Les coulisses d’un mariage incertain, éditions Komedit, 2012.

Ambass RIDJALI est actuellement attaché territorial et directeur général adjoint, chargé du pôle développement social à la mairie de Tsingoni (Mayotte). Il est l'auteur de plusieurs romans pour jeunes et de pièces de théâtre.

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Ambass Ridjali est l’un des pionniers de la littérature à Mayotte. Dans notre Petite histoire des lettres francophones à Mayotte (2015), nous l’avons placé dans la deuxième génération, celle des dramaturges, avec Alain-Kamal Martial. Il fait particulièrement bien la jonction avec les deux pères fondateurs que sont Nassur Attoumani et Abdou Salam Baco.

Polygraphe, Ambass Ridjali s’essaie au théâtre en 2007 en publiant, chez un éditeur appelé Kalamu des îles, une pièce intitulée Scandales dans la famille X. Comme le titre le suggère, il s’agit d’une pièce de mœurs. Ambass Ridjali est d’abord comédien avant d’être dramaturge, comme l’annonce un entrefilet au début du texte : « à la troupe ComiDrame qui a joué quatre fois cette pièce dans trois villages à Mayotte et cinq fois dans cinq villes à Madagascar ». Nous rappellerons, pour mémoire, que l’institution du tiyatiri, théâtre transféré culturellement dans l’archipel des Comores, régale les amateurs d’oralité et que, comme Nassur Attoumani et Alain-Kamal Martial, Ambass Ridjali écrit pour jouer, est lié à une troupe de théâtre et déplore, sans aucun doute, l’absence d’un véritable théâtre à Mayotte.

Dans la pièce Scandales dans la famille

X, Ambass Ridjali accumule, de façon suffocante, toutes les dérives possibles au sein d’une famille. Et chacun de finir par reconnaître les torts suivants :

« Rabianti – La situation est très grave. (Soultoine s’arrête) Les scandales se sont abattus sur nos familles. Désormais qui osera regarder l’autre en face. Houmadi n’est plus. Son âme est maintenant devant l’Éternel. Nous sommes cinq. Cinq à être au courant de ses scandales. Car il est incontestable que nous tous ici présents, nous avons commis des péchés impardonnables. À commencer par moi. J’ai commis l'adultère, j’ai trahi la confiance d’une amie et j’ai provoqué la mort.

Biby – Mon père m’a violée.

Issoufa – J’ai pour ma part commis l’adultère, j’ai violé ma propre fille et j’ai honte à en mourir.

Biby – Mon père m’a mise enceinte.

Soultoine – J’ai couché avec la mère de ma future épouse. Je m’en veux de n’avoir pas su dire non. J’ai provoqué la mort de mon père.

Biby – Mes parents ont détruit mon mariage.

Hassanati – J’ai profité de la faiblesse de Soultoine pour coucher avec lui. Je n’ai pas

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LITTÉRATURE

su résister à mes pulsions sexuelles. Je suis enceinte, enceinte de mon fils. Quel scandale ! » (p. 58-60)

Nous laisserons au lecteur le soin de découvrir comment les personnages tombent, en chemin, dans ces pièges qui rappellent que le scandale et la pierre d’achoppement ne forment qu’un. La pièce vise vraisemblablement à corriger les mœurs qui paraissent ici particulièrement décadentes, voire criminelles.

Un an plus tard, Ambass Ridjali publie une nouvelle pièce de théâtre chez un autre éditeur lié aux Comores : Komedit. Cette nouvelle pièce s’intitule Les Coulisses d’un mariage incertain. Qui connaît Mayotte connaît l’importance de cette institution pour la société. Elle donne lieu à des fêtes importantes entraînant des dépenses qui ne sont pas négligeables.

L’argument de la pièce est le suivant. Kassim, qui a étudié en Métropole, revient au pays. Ses parents ont donc pour premier projet de le marier, mais cela ne va

pas sans difficulté, notamment parce que sa petiteamie métropolitaine, Vanessa, le poursuit, ce qui force ce dernier à une mise au point : « Kassim – Non ! Je suis désolé mais je ne t’ai jamais dit une chose pareille. Au contraire, je t’ai toujours répété que je finirai ma vie dans mon île natale. C’est ici que je suis né, c’est ici que j’ai ma famille et c’est ici que je vivrai. Toi tu me disais que tu adorais ta France et que ce serait difficile de vivre dans un autre pays. » (p. 76)

Le thème du couple mixte permet ici de reposer le problème de l’endogène et de l’exogène dans la situation complexe qui unit, culturellement et politiquement, Mayotte à la France. La liaison nouée par le jeune homme pendant les études en métropole, liaison tolérée pour un garçon, doit néanmoins prendre fin au retour à Mayotte afin d’honorer les traditions. Nous laisserons au lecteur le soin de découvrir le choix qui l’emporte à la fin et le sens symbolique qu’il implique.

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FOOTBALL

1

Journée 14 – Samedi 1er octobre à 15h

ASC Abeilles 1–1 FC Mtsapéré

AS Sada 1–2 Jumeaux de Mzouazia

Bandrélé FC 3–1 AJ Kani Kéli

USCP Anteou 2–1 Diables noirs de Combani Tchanga SC 1–0 AS Bandraboua

AS Rosador de Passamaïnty 1–2 ASC Kawéni

Journée 15 – Samedi 8 octobre à 15h

FC Mtsapéré – AS Rosador de Passamaïnty

ASC Kawéni – AS Sada

AJ Kani Kéli – ASC Abeilles de Mtsamboro

Jumeaux de Mzouazia – USCP Anteou

Tchanga SC – Bandrélé FC

AS Bandraboua – Diables noirs de Combani

Equipe

FOOTBALL

2

Journée 14

USCJ Koungou – FC Kani Bé

UCS de Sada 1–1 FC Dembéni

ASJ Moinatrindri 2–0 AS Neige de Malamani

AJ Mtsahara 1–1 FC Chiconi

Foudre 2000 3–1 FC Majicavo

US Kavani 2–1 Olympique Miréréni

Journée 15 – Samedi 8 octobre à 15h

FC Kani Bé

SPORT Calendriers - classements - résultats
Régional
Régional
– US Kavani Olympique Miréréni – UCS de Sada AS Neige de Malamani – USCJ Koungou FC Dembéni – AJ Mtsahara Foudre 2000 – ASJ Moinatrindri FC Majicavo – FC Chiconi Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Kawéni 28 12 9 1 2 +13 2 FC Mtsapéré 27 12 8 3 1 +17 3 Jumeaux de Mzouazia 26 12 8 2 2 +14 4 AJ Kani Kéli 20 12 6 2 4 +1 5 Diables noirs de Combani 19 12 5 4 3 +2 6 Tchanga SC 13 12 3 4 5 -3 7 Bandrélé FC 13 12 4 1 7 -5 8 USCP Anteou 12 12 3 3 6 -3 9 AS Sada 12 12 4 0 8 -6 10 ASC Abeilles de Mtsamboro 12 12 3 3 6 -12 11 AS Bandraboua 11 12 3 2 7 -14 12 AS Rosador de Passamaïnty 10 12 3 1 8 -4
Pts J G N P Dif 1 US Kavani 24 12 7 3 2 +8 2 Foudre 2000 23 12 7 2 3 +6 3 FC Majicavo 19 12 5 4 3 +5 4 AS Neige de Malamani 19 12 5 4 3 +4 5 FC Chiconi 19 12 5 4 3 +4 6 AJ Mtsahara 17 12 5 2 5 +2 7 UCS de Sada 16 12 4 4 4 -4 8 FC Dembéni 14 11 3 6 2 -2 9 Olympique Miréréni 13 12 3 4 5 -5 10 USCJ Koungou 12 11 3 3 5 -7 11 ASJ Moinatrindri 9 12 3 0 9 -3 12 FC Kani Bé 8 11 2 2 7 -8 40 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22

FOOTBALL Régional 1 féminines

Journée 14

FC Mtsapéré 4–0 Entente Miréréni / Tsingoni

Devils Pamandzi – USC Labattoir

ASJ Handréma – Olympique de Sada AS Jumelles de Mzouazia 5–0 ASO Espoir Chiconi Club Unicornis 5–0 US Kavani

Exemptées : Wahadi ASC

Journée 15 – Dimanche 9 octobre à 15h30

ASO Espoir de Chiconi – USC Labattoir

AS Jumelles de Mzouazia – Wahadi ASC Olympique de Sada – Devils Pamandzi US Kavani – ASJ Handréma

Entente Miréréni / Tsingoni – Club Unicornis Exemptées : FC Mtsapéré

FOOTBALL Régional 1 Entreprises

Journée 14

Entente CPSM – ASP Maison d’arrêt ASC Préféduc – AS Colas ASC Sodifram 1–3 Mairie de Mamoudzou AS Cuisibains – CHM Foot

OGC Tilt SOS 2–2 AS Emca Mayotte air service – Mlezi Maoré

Journée 15 – Vendredi 7 octobre à 18h

AS Emca – CHM Foot

OGC Tilt SOS – ASC Sodifram

AS Colas – AS Cuisibains Mairie de Mamoudzou – Entente CPSM

Mlezi Maoré – ASC Préféduc ASP Maison d’arrêt – Mayotte air service Equipe Pts J G N P Dif 1 AS Jumelles de Mzouazia 33 11 11 0 0 +47 2 Club Unicornis 28 11 9 1 1 +33 3 FC Mtsapéré 25 11 8 1 2 +22 4 Wahadi ASC 15 10 5 0 5 -4 5 Devils Pamandzi 15 10 4 3 3 -5 6 USC Labattoir 13 10 4 1 5 -8 7 Olympique de Sada 11 10 3 2 5 -6 8 Entente Miréréni / Tsingoni 11 11 3 2 6 -10 9 ASJ Handréma 11 10 3 2 5 -16 10 ASO Espoir de Chiconi 4 11 1 1 9 -19 11 US Kavani 1 11 0 1 10 -34 Equipe Pts J G N P Dif 1 AS Colas 31 11 10 1 0 +21 2 Mairie de Mamoudzou 28 12 9 1 2 +17 3 AS Cuisibains 22 11 7 1 3 +16 4 AS Emca 20 12 5 5 2 +9 5 Mlezi Maoré 19 11 5 4 2 +7 6 OGC Tilt SOS 16 12 5 1 6 -2 7 Mayotte air service 16 11 4 4 3 +2 8 Entente CPSM 12 11 4 0 7 -7 9 CHM Foot 10 11 2 4 5 -19 10 ASC Sodifram 8 10 2 2 6 -6 11 ASC Préféduc 6 11 2 0 9 -12 12 ASP Maison d’arrêt -1 10 0 1 7 -24 BASKET Prénationale masculine Journée 6 16h : Basket club de Tsararano – Vautour club de Labattoir 16h30 : Rapides Éclairs – Étoile bleue de Kawéni 17h : Fuz’Ellips de Cavani – Jeunesse Canon 2000 16h : Gladiator de Doujani – Colorado Beetle Mtsahara 17h : TCO Mamoudzou – Basket club de Mtsapéré Journée 7 - 21/22 & 23 octobre Basket club de Mtsapéré – Étoile bleue de Kawéni Colorado Beetle Mtsahara – Jeunesse Canon 2000 Basket club de Tsararano – Fuz’Ellips de Cavani TCO Mamoudzou – Gladiator de Doujani Vautour club de Labattoir – Rapides Éclairs Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 12 6 6 0 +136 2 Étoile bleue de Kawéni 10 5 5 0 +123 3 Vautour club de Labattoir 10 5 5 0 +114 4 Fuz'Ellips de Cavani 6 4 2 2 +19 5 Gladiator de Doujani 5 5 1 3 -16 6 Colorado Beetle Mtsahara 5 4 1 3 -97 7 Jeunesse Canon 2000 5 4 1 3 -110 8 TCO Mamoudzou 4 4 0 4 -48 9 Basket club de Tsararano 4 4 0 4 -74 10 Rapides Éclairs 2 3 0 2 -47 41 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22

HANDBALL

SPORT Calendriers - classements - résultats
Prénationale Poule A HANDBALL Prénationale Poule B Journée 4 Sohoa Handball 20–38 CH Combani TCO Mamoudzou 29–24 HC Kani Kéli AJH Koungou – AJH Tsimkoura AC Chiconi 29–30 Bandraboua HC Journée 5 - 07&08 octobre CH Combani – TCO Mamoudzou Bandraboua HC – AJH Koungou HC Kani Kéli – AC Chiconi AJH Tsimkoura – Sohoa Handball Journée 4 HC Bandrélé 33–26 Haima Sada Tchanga Handball 36–27 HC Labattoir HC Acoua 30–27 PC Bouéni Alakarabu Hand 18–41 ASC Tsingoni Journée 5 - 08&09 octobre HC Labattoir – HC Bandrélé ASC Tsingoni – Tchanga Handball PC Bouéni – Alakarabu Hand Haima Sada – HC Acoua Equipe Pts J G N P Dif 1 TCO Mamoudzou 12 4 4 0 0 +44 2 CH Combani 10 4 3 0 1 +44 3 AJH Tsimkoura 9 3 3 0 0 +8 4 HC Kani Kéli 8 4 2 0 2 +26 5 Bandraboua HC 6 4 1 0 3 -21 6 Sohoa Handball 6 4 1 0 3 -57 7 AC Chiconi 6 4 1 0 3 +1 8 AJH Koungou 2 3 0 0 3 -45 Equipe Pts J G N P Dif 1 HC Bandrélé 12 4 4 0 0 +34 2 ASC Tsingoni 11 4 3 1 0 +44 3 Tchanga Handball 9 4 2 1 1 +8 4 PC Bouéni 9 4 2 1 1 +6 5 HC Acoua 8 4 2 0 2 +14 6 HC Labattoir 5 4 1 0 3 -22 7 Haima Sada 5 4 0 1 3 -27 8 Alakarabu Hand 4 4 0 0 4 -57 BASKET Prénationale féminine Journée 4 Colorado Beetle Mtsahara 27–75 Magic Basket Passamaïnty Basket club de Mtsapéré 90–37 Basket club Iloni Golden Force 29–57 Fuz’Ellips de Cavani Partizan BCA 57–54 Chicago club de Mamoudzou Journée 5 - 8 & 9 octobre Partizan BCA – Colorado Beetle Mtsahara Golden Force – Basket club de Mtsapéré Fuz’Ellips de Cavani – Chicago club de Mamoudzou Magic basket Passamaïnty – Basket club Iloni Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 8 4 4 0 +208 2 Fuz'Ellips de Cavani 8 4 4 0 +189 3 Chicago club de Mamoudzou 6 4 2 2 +74 4 Golden Force 5 3 2 1 +12 5 Partizan BCA 5 4 1 3 -147 6 Colorado Beetle Mtsahara 5 4 1 3 -168 7 Magic Basket Passamaïnty 4 3 1 2 -28 8 Basket club Iloni 4 4 0 4 -140 42 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22
HANDBALL Prénationale féminine RUGBY À 10 Poule 1 RUGBY À 10 Poule 2 Journée 4 HC Select 976 57–20 HC Passamaïnty AJH Tsimkoura – ASC Tsingoni HC Bandrélé 28–24 Doujani HC Haima Sada 23–26 CH Combani PC Bouéni 32–24 HC Kani Kéli Moinatrindri HC 26–23 TCO Mamoudzou Journée 5 - 07/08 & 16 octobre HC Kani Kéli – HC Bandrélé ASC Tsingoni – Moinatrindri HC TCO Mamoudzou – HC Select. 976 HC Passamaïnty – PC Bouéni CH Combani – AJH Tsimkoura Doujani HC – Haima Sada Equipe Pts J G N P Dif 1 HC Select 976 11 4 3 1 0 +60 2 HC Bandrélé 10 4 3 0 1 +20 3 ASC Tsingoni 9 3 3 0 0 +31 4 PC Bouéni 9 4 2 1 1 +15 5 Haima Sada 8 4 2 0 2 +7 6 Moinatrindri HC 8 4 2 0 2 -20 7 CH Combani 7 3 2 0 1 +19 8 HC Kani Kéli 7 4 1 1 2 -20 9 TCO Mamoudzou 6 4 1 0 3 -20 10 AJH Tsimkoura 6 3 1 1 1 -3 11 Doujani HC 3 3 0 0 3 -27 12 HC Passamaïnty 3 4 0 0 4 -62 Equipe Pts J G N P Dif 1 Desperados rugby club 3 1 1 0 0 +39 2 Racing club de Petite Terre 3 1 1 0 0 +2 3 Éclairs nord de Mtsangamouji 1 1 0 0 1 -2 4 Rugby club de Combani 1 1 0 0 1 -39 Equipe Pts J G N P Dif 1 Rugby club de Koungou 3 1 1 0 0 +56 2 RC secteur sud de Mayotte 3 1 1 0 0 +14 3 RC Mamoudzou 1 1 0 0 1 -14 4 AS Ampountra club de Chiconi 1 1 0 0 1 -56 43 • Mayotte Hebdo • N°1014 • 07/10/20 22

MAGAZINE D’INFORMATION

NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com

Directeur de la publication

Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13

soldat@mayottehebdo.com

Rédacteur en

Axel Nodinot

# 1014

Couverture

Pédophilie

Journalistes

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi

20 000 euros
38
chef
31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com
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