LE MOT DE LA RÉDACTION
RACE Demain, elle sera la première femme française couronnée du prix Nobel de littérature, succédant à Henri Bergson, Jean-Paul Sartre ou Albert Camus, d’ailleurs l’une de ses plus grandes influences. Elle, c’est l’écrivaine Annie Ernaux, qui a prononcé, ce mercredi 7 décembre à Stockholm, son discours de Nobel. Dans ce dernier, remarquable de pugnacité, l’octogénaire revient sur la rage qui l’a poussée – et l’anime encore – à écrire, se réappropriant le mot “ race ” pour l’appliquer à sa classe sociale. Fille de “ ceux qui ne sont rien ”, selon l’expression du président français, elle décrit avec justesse le paradoxe de celle qui s’élève socialement : toujours entre deux eaux, contrainte de s’adapter à un nouveau milieu sans tourner le dos à ses racines, victime d’un mal-être constant. Nombreuses sont les personnes vivant cette évolution, et privilégiant une solution pour structurer leur vie. Parmi celles-ci, il en est une qui sert aussi à s’élever, physiquement et moralement, retenue par certains Mahorais. Il s’agit du sport. Florent Piétrus, multiple médaillé avec l’équipe de France de basket, reconnaissait lui-même que l’île possédait un fort potentiel athlétique. Le réservoir de champions qui est le nôtre a ainsi de grandes ambitions pour les Jeux des Îles de 2023, à Madagascar, mais également pour ceux de 2027, qu’il souhaite organiser. Cependant, cette ambition pourrait être remise en question par la seule candidature des Maldives, pays au gouvernement pourtant corrompu. Mesdames et messieurs les élus, Mayotte souhaite également s'élever, par le sport ou d'autres moyens. Elle n'oubliera, nous le savons toutes et tous, jamais ses racines, ses traditions, ses combats. Alors osez, battez-vous pour la population qui vous a mis à votre place. Il serait dommage, sinon très triste, de délaisser un peuple si déterminé et résilient. Bonne lecture à toutes et à tous.
Axel Nodinot
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C’est le nombre de logements temporaires qui sont installés à Hamachaka, dans le village de Majicavo Koropa, depuis le début de la semaine. À terme, ces 28 modules préfabriqués sont destinés aux familles décasées de Koungou, qui devront néanmoins partager les sanitaires, les douches, les cuisines et la buanderie. Les familles relogées ici le seront évidemment de manière provisoire, le temps que les bâtiments définitifs soient construits. La commune de Koungou essaie ainsi de proposer une cohérence dans sa volonté de réduire l’habitat illégal, une politique qui avait vu 350 logements de fortune rasés l’année dernière, à Carobolé, et ayant provoqué moult mouvements et détresses familiales. La deuxième ville de Mayotte agit donc pour structurer son territoire et sa population.
Le retour du marché de Noël made in Mayotte Depuis le jeudi 8 décembre et jusqu’au mercredi 21, le marché de Noël organisé par Made In Mayotte s’installera dans le hall du Comité du Tourisme, place de la République à Mamoudzou. Cette année, plus de trente artisans-créateurs de l’île seront présents et “ Perles des haliades ” sera l’invitée d’honneur. Un programme riche sera proposé : tombola, concours de sapin de Noël ou encore ateliers créatifs. De nombreux stands avec des idées cadeaux, des produits du terroir comme de la vanille ou des huiles essentielles, des créations et de l’artisanat avec des accessoires de mode, objets en bois ou bijoux vous attendent. Le vendredi 16 décembre aura lieu une démonstration de l’artiste peintre Marcel Séjour et sera suivie d’une vente aux enchères. Le marché est ouvert au public de 8h à 17h du lundi au vendredi, et de 9h à 15h le samedi.
Hugues Makengo, de la PJJ à Mlezi Il est le nouveau directeur général de l’une des principales associations de l’île, Mlezi Maoré. Hugues Makengo a en effet été nommé à la tête de la structure ces derniers jours. Il faut reconnaître à l’homme qui a suivi ses études à Lille ou Toulouse qu’il avait un profil idéal pour ce poste. Fin connaisseur du territoire mahorais, il était auparavant directeur territorial de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Mayotte. Il pourra ainsi mettre son expérience au service des ambitions de Mlezi, qui déclare dans un communiqué de presse vouloir jouer la “ continuité ” avec son ancien directeur. Hugues Makengo remplace en effet Dahalani M’Houmadi, récemment nommé sous-préfet de Barcelonnette, dans le département des Alpes de Haute-Provence.
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C’est le nombre d’heures qu’il faut à certains automobilistes, le matin, pour relier leur ville à Mamoudzou. Outre les routes du sud de l’île, les axes Mamoudzou – Passamaïnty, Vahibé – Passamaïnty et Tsararano – Passamaïnty sont saturés tous les jours depuis l’implantation d’un feu tricolore au rond-point de la Croix rouge, afin de “ réguler ” la circulation durant les travaux du Caribus. Plusieurs automobilistes, devant les rues bloquées de Mamoudzou, privilégient ainsi la route du nord, elle aussi engorgée jusqu’à Majicavo. Les navettes gratuites, en place depuis cette semaine entre Hajangoua et Majicavo justement, ne semblent pas suffire pour atténuer la situation.
“ Un retrait total ou partiel des attributions du comité ”
Le proverbe “ Fazaa nyengi ushia ”
C’est ce que risque le comité départemental de karaté de Mayotte. Épinglé par la fédération française de karaté fin octobre, le comité souffre d’une très mauvaise gestion, la trésorière n’étant plus titulaire d’une licence depuis plus de deux ans, d’autres membres du comité directeur n’étant quant à eux même plus présents sur Mayotte. Certains clubs de l’île se sont ainsi constitués en collectif pour réclamer officiellement une nouvelle assemblée générale élective, ce qu’ils souhaitent depuis plusieurs mois. Malgré les demandes de régularisation des clubs affiliés et de la fédération elle-même, le comité directeur ne semble toujours pas enclin à bouger et à laisser sa place.
Une grande peur permet d'échapper au danger
L’image de la semaine Des navettes gratuites sillonnent désormais les routes de Hajangoua et de Tsararano à Majicavo, dès 5 heures du matin jusqu’à 15h30 pour le retour, à partir du parking des taxis sud de Mamoudzou.
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TOUNDA // AGENDA
JEUDI 08/12 - VENDREDI 09/12 Colloque international JEUDI 08/12 à l’Hémicycle Younoussa Bamana, de 8h00 à 16h00, “ pour un nouveau droit français des outre-mer du XXIe siècle ”
VENDREDI 09/12
Au CUFR de Dembeni, de 8h00 à 16h00. “ Pour un Nouveau droit européen des Outre-mer du XXIe siècle ”
VENDREDI 09/12 Soirée reggae
A Kani-Kéli, à partir de 19h00, au bar restaurant camping M’roni be. Entrée : 10€
Concert
Tsingoni La Forge, à partir de 18h00
VENDREDI 09/12 SAMEDI 10/12 SHOWCASE
Au LOFT (Mamoudzou), à partir de 22h00, Entrée 20€
Foire agricole
À Bandraboua, de 8h00 à 17h00, au front de mer au Remblai
POOL PARTY
A l’hôtel Sakouli, prévente 20€, sur place 25€, table VIP 300€
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Cours de SALSA du 12 au 16 décembre
Ecole de Pamandzi 5, de 17h30 à 19h30, places limitées sur réservation, 50€ le cours, à partir de 15 ans
Marche de noël made in Mayotte
Du 08 au 21 décembre, Dans le Hall du comité de Mamoudzou, de 8h à 17h et le samedi de 9h à 15h
SAMEDI 10/12 Woosah Party Ambato Fêtes des Litchis
Au Mandani Park, de 10h00 à 18h00, (près de la route qui mène vers le gîte du mont Combani), entrée/parking gratuit
La boissonnerie, M’tsangamouji, plage Ambato, de 19h00 à 07h00 (Bivouac possible)
Foire agricole
À Bandraboua, de 8h00 à 17h00, au front de mer au Remblai
Journée Distillation Sur l’exploitation Malavounie mahoraise Combani, Tarifs : 40€ adulte, 20€ enfants, gratuit au -6 ans à vos réservations
SHOWCASE
Au LOFT (Mamoudzou), à partir de 22h00, Entrée 20€
Assemblée Générale
Association Oulanga na nyamba, 16 rue de la Mairie, Pamandzi, à 14h00.
SOUTH BEACH PARTY
A Mzouazia, de 17h00 à 3h00. Prévente 20€, Sur place 25€, table VIP 300€ avec chicha (possibilité de dormir sur place et consommation offerte de 17h à 21h)
DIMANCHE 11/12 Fêtes des Litchis
Au Mandani Park, de 10h00 à 18h00, (près de la route qui mène vers le gîte du mont Combani), entrée/ parking gratuit
Journée Distillation Sur l’exploitation Malavounie mahoraise Combani, Tarifs : 40€ adulte, 20€ enfants, gratuit au -6 ans à vos réservations
Sortie Ponte
Association Oulanga na nyamba, à 19h30, réservation : activites@ oulangananyamba.com (d’autres dates disponibles).
Cuisinez facon mahoraise “ OUPICHI ” A Sohoa, à 13h00, tarif unique : 35€/pers
Sortie Ponte
Association Oulanga na nyamba, à 19h30, réservation : activites@ oulangananyamba.com (d’autres dates disponibles).
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LU DANS LA PRESSE
Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale
MAYOTTE : COMMENT LUTTER CONTRE LA PRÉCARITÉ, LA DÉSCOLARISATION ET L’ABSENCE DE PERSPECTIVE DES JEUNES Le 4 décembre 2022, par Lola Fourmy pour RFI. À Mayotte, la situation reste précaire. En fin de semaine, une dizaine de jeunes se sont introduits dans un lycée de Sada, à l’ouest de l’île, créant un mouvement de panique parmi les élèves. Vendredi, ce sont les bandes rivales de deux villages du sud de Mamoudzou qui se sont affrontées, pour des motifs inconnus. Rivalité entre bandes, manque de perspectives, précarité, immigration massive, les violences sont multifactorielles, mais plusieurs acteurs de terrains et habitants se mobilisent pour que cela change. Nous sommes à Doujani, un quartier de Mamoudzou, là où un jeune homme a été tué à coups de machette en novembre. Amadi, âgé de 20 ans, raconte comment il est arrivé des Comores il y a 18 ans, il a suivi toute sa scolarité ici avant de se retrouver bloqué : “ J'ai déjà le BTS mais je n’ai pas mes papiers. Alors je ne peux pas me déplacer, je ne peux pas sortir d’ici, c’est la galère... ” Cette année dans la ville de Mamoudzou, cheflieu de Mayotte, quelque 1000 enfants ne sont pas scolarisés faute de place. Pour lutter contre l’oisiveté, et la désociabilisation, l’association Espoir et Réussite a lancé plusieurs actions dans le quartier. “ On ne peut pas parler de lutte contre la délinquance alors qu’on n'a même pas encore abordé la question de la prévention, nous
explique Ahmed Idam, directeur de l’association. C'est pour ça qu’on a mis en place un dispositif d’accueil des non scolarisés pour qu’ils puissent maintenir un minimum de niveau scolaire. ”
Créer de nouvelles écoles et encadrer les jeunes non scolarisés
Ismaeli rentre du travail. Après avoir vendu de la drogue pendant des années, il a tout arrêté quand son fils est né. Il tente de dissuader les plus jeunes qu’ils voient sombrer : “ Quand je parle avec eux, ils me disent : toi t'es bien, t'as un boulot... Alors qu'en fait moi, je suis dans la même situation, mais avec un petit boulot. C’est tellement triste. ” Ici, 60 % de la population a moins de 25 ans. La prise en charge de la jeunesse semble incontournable et urgente. Le maire de Mamoudzou propose de débloquer 400 millions d’euros sur 10 ans pour créer de nouvelles écoles. L’association Espoir et réussite, qui accompagne 100 jeunes avec le dispositif des non-scolarisés, a aussi ouvert un centre social et une maison des parents où ceuxci peuvent gratuitement venir apprendre la langue. Plusieurs médiateurs œuvrent sur le terrain pour tenter d’apaiser les tensions.
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TRIBUNE LIBRE Par Madi Abdou N’Tro, écrivain.
PILOTAGE DE L’ÉDUCATION À MAYOTTE : Y A-T-IL PÉRIL DANS LES VIEILLES DEMEURES ? inférieur à la métropole (100 %), étale un rapport de l’Iedom. Et souligne : “ entre 2003 et 2014, les taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat ont sensiblement progressé (en passant respectivement de 63 à 68,9 % et de 50,7 à 67,4 %), ils restent encore éloignés des taux nationaux (respectivement 85,2 et 88,5 %2 ”). Mais le plus préoccupant demeure l’insuffisante maîtrise du français par les enfants scolarisés : ainsi, 67,2 % des élèves de CE1 et 75,5 % des élèves de CM2 possèdent des “ acquis insuffisants ou fragiles ”, contre seulement près de 21 % et 26 % en métropole, rappelle le dudit rapport.
Nemo auditur propiam turpitudinem allegans ou les défaillances d’un système
Le projet de Loi de finances initiale 2023 (PLF) est actuellement en discussion au Parlement. Après un débat laborieux sans vote à l’Assemblée nationale, celui-ci est arrivé au Sénat. Le gouvernement table sur des prévisions de croissance de 2,7% en 2022 et de 1% en 2023, ainsi que sur une inflation de 5,3% en 2022 et de 4,2% en 2023. Succinctement, on peut observer que les dépenses de l'État s’établiraient à 480,3 milliards d’euros en 2023 (- 2,6% par rapport à 2022), tandis que les recettes nettes du budget général sont prévues à 345,1 milliards d’euros. Le poids de la dette publique baisserait de 111,5% du PIB en 2022 à 111,2% en 2023. L'éducation nationale, qui représente le premier poste du budget de l'État, bénéficie, en 2023, plus de 59 milliards en 20231. Les crédits de la mission “ Outre-mer ” voit leur budget considérablement augmenté près de 3 milliards d’euros de crédits pour 2023. Soit, ceux-ci ne concourent pas seuls à cet objectif, puisque les territoires d'outre-mer bénéficient également de dépenses fiscales et de crédits en provenance d'autres programmes du budget général. Notre présent article s'attache à analyser le service public de l’éducation sur le département de Mayotte ; en mettant particulièrement en lumière les éléments constitutifs de disfonctionnements du pilotage de l’éducation à Mayotte. C'est-à-dire : on vise à relever et à mettre à jour les incohérences et ou les insuffisances sur la mise en œuvre des politiques publiques éducatives à Mayotte. Et dans une mise en perspective, nous nous attachons à proposer des orientations quant au rôle de l’Etat, par rapport à celui d’autres acteurs, pour revitaliser le service public de l’éducation à Mayotte. De prime abord, l’Etat est l’architecte principal de l’ensemble des dispositifs du système éducatif au niveau national et sur l’ensemble des territoires ultramarins. Face à un sujet faisant intervenir plusieurs acteurs, il convient de faire un premier constat partagé par les acteurs publics : le système éducatif à Mayotte est confronté à un double défi : c’est une scolarisation de masse et des résultats encore très faibles dans un environnement démographique, social et culturel exsangue. Typiquement, il ressort que le système scolaire de Mayotte souffre de retards conséquents et structurels, tant au niveau du premier degré que du second degré. Ainsi, bien qu’ayant presque doublé en 10 ans, le taux de scolarisation des enfants de trois ans, avec 94,3 % à la rentrée 2022, demeure relativement très
La rationalisation et la mise en concordance de la carte géographique des territoires, avec l’émergence des nouvelles académiques (et leurs recteurs “ métropolitains ” (RRA) a conduit à créer un recteur d’égal au préfet de région. En effet, les nouvelles régions académiques ont été créés afin de suivre l’évolution des nouvelles régions administratives suite à l’adoption de l’Acte 3 de la décentralisation (Loi Maptam du 27 janvier 2014 et de la loi “ NOTre ” du 7 août 2015). C’est ainsi que Mayotte est devenue au 1er janvier 2020 la 18ème région académique, (rejoignant les 17 régions académiques nées au 1er janvier 2016. Mais au terme de la transformation institutionnelle et réglementaire de vice-rectorat à un rectorat de région académique de plein exercice, le recteur de Mayotte demeure être toujours chargé des compétences normalement dévolues aux collectivités territoriales dans le domaine de l’enseignement du second degré, et contraire sur le reste du territoire national (construction, gestion des personnels administratifs, techniques, ouvriers et de service (ATOS), allocation des dotations de fonctionnement à ces établissements). Et aucun calendrier n’est envisagé pour un tel transfert au département. C’est un cas de casus belli, mettant à jour les insuffisances de pilotage tant central que local du service public de l’enseignement à Mayotte. En toute rigueur à Mayotte, les établissements du second degré ne sont pas des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). Car, les lois de décentralisation de 1982 et 1983 ne s’y appliquant pas, mais des établissements publics nationaux régis par le décret du 31 janvier 1986. Ce décret met à la charge de l’État l’ensemble des dépenses d’investissement (construction et équipement) et de fonctionnement (personnel). Il est urgent à ce que les élus de ce territoire corrigent cette hérésie réglementaire et administrative d’une part et, à préparer leur administration avec un calendrier précis pour qu’un transfert de compétences, dans la logique de la décentralisation, se mette en oeuvre, d’autre part. Soit, compte tenu de l’expérience antérieure des constructions scolaires du premier degré, il appartient [en même temps] au département de montrer qu’il est en mesure d’exercer effectivement cette compétence. Derechef il faut bien le reconnaître, une gestion tant centrale du système éducatif mahorais ne permet pas d’atteindre des résultats efficients. Ce qui tend à véhiculer une politique de saupoudrage financier. Au titre d’illustration, c’est d’abord à travers une approche salariale de sur-rémunérations pour créer une condition d’attractivité du territoire. Ensuite cet aménagement autochtone entraine un très faible taux de remplacement des enseignants et du mauvais calibrage des moyens. Pis, le système scolaire en Outre-mer, et particulièrement
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à Mayotte pâtit de l’organisation des académies, calquée sur le modèle métropolitain et ce en dépit des efforts budgétaires consentis chaque année plus importants. Ce qui rend plus complexe dans la mission du recrutement des personnels tient au climat détérioré du territoire : un taux des violences de plus en plus élevé. En outre, les équipements des établissements scolaires sont de plus en plus défectueux, gangréné par un taux de pauvreté et de chômage exsangues. En haut de la pile, Mayotte souffre d’un taux de progression vertigineux d’une immigration largement alimentée et construite. En toute rigueur, ces défaillances du système scolaire trouvent leur source dans “une organisation calquée sur le modèle métropolitain”, avec “de rares aménagements parfois contre-productifs”3. Si cette homogénéité était censée être le gage d’une égalité de traitement entre tous les élèves français, force est de constater que celleci ne laisse pas au recteur actuel, des marges de manœuvres suffisantes dans l’application des règles pour répondre aux défis des réalités mahoraises. Car, à ce titre, on peut relever que les mécanismes d’affectation selon le droit commun ne permettent pas à monsieur Gilles Halbout de pourvoir tous les postes. Pourtant un meilleur calibrage des moyens peut être envisagé pour s’adapter aux situations locales : un nombre croissant d’enfants à scolariser, des bâtiments déjà saturés, et des places dépourvues d’internats et une attractivité des enseignants qui pose un vrai problème structurel.
Un système à refonder
L'organisation de l'enseignement est un devoir de l'État. En effet depuis la loi Jules Ferry du 28 mars 1882, l'instruction est obligatoire. Cette obligation s'applique à partir de 3 ans, pour tous les enfants français ou étrangers résidant en France. Autrement dit l’éducation est un droit qui vise à donner à chaque enfant toutes les chances de réussite. Et c’est l’État qui a la charge d’organiser l’enseignement afin que l’école puisse fournir à chaque élève les moyens de s’instruire. Dans ce contexte particulièrement difficile de Mayotte, il apparaît nécessaire d’augmenter les capacités d’accueil de la population en âge d’être scolarisée, à travers une meilleure prise en charge de la formation des enseignants, des néocontractuels principalement. Pour assurer la qualité du service public de l’éducation à Mayotte, il est proposé de réviser par voie législative le règlement de la question des constructions scolaires du premier degré. Cette mesure permet de répondre aux besoins croissants des salles de classe, pour disposer d’une école plus efficace et qui met l’accent sur la qualité du service de l’éducation en faveur des élèves. À l’inverse, même s’il semble pertinent que l’État conserve pour le moment sa compétence pour les constructions du second degré, il est à contrario urgent que cette compétence soit exercée par le département. Car, c’est une question d’affirmation politique et d’achèvement du processus de la décentralisation (articles L213-1 à L.212-15 du code de l’éducation), d’une part et le besoin de sortir de la malédiction des adaptations législatives ”, lesquelles maintiennent cette île dans écosystème de sousdéveloppement, d’autre part. En deuxième lieu pour favoriser une l'École pleinement inclusive, l’école mahoraise doit être une ambition forte du président du conseil départemental de Mayotte ; en faisant de la scolarisation des élèves en situation de handicap une priorité nationale de sa mandature. C’est d’ailleurs aussi, le discours du président de la République à travers la Loi n°2019-791 pour une “ école de la confiance ” qui consacre son chapitre IV à ce sujet. Concrètement l’objectif est, dans le cadre d'un service public de l'école inclusive sur ce territoire, d'assurer une scolarisation de qualité à tous les élèves de la maternelle au lycée et à la prise en compte de leurs singularités et de leurs besoins éducatifs particuliers. En troisième lieu dans le cadre du transfert de ces compétences au département, il est primordial de poser un calendrier portant
sur la manière de répartir les dépenses entre les différentes collectivités territoriales : les communes mahoraises qui ont la charge des écoles du premier degré, le département qui aura la charge des collèges et des lycées au titre de son statut de région. Afin de garantir une meilleure scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés sur le territoire, il est plus qu’urgent à ce que les enseignants soient formés à la question linguistique, en disposant des éducateurs formés aux méthodes du plurilinguisme et qui maitrisent les stratégies langagières. Car, “ le plurilinguisme est un élément de développement de Mayotte, il ne faut pas donner l’impression que le shimaoré ou le kibushi sont à bannir ”, avait rappelé l’ancienne vice rectrice Nathalie Constantini. Ces mesures doivent être prises pour éviter la concentration des difficultés dans certaines écoles. Une meilleure prise en charge des élèves doit se faire dans le cadre de dispositifs souples (4è d’aide et de soutien, CLIPPA, classes bilingues) etc. En outre il est primordial d’accentuer l’effort de formation des néo contractuels et le recrutement des agents sur des dispositifs renforcés : il est préconisé un renforcement de la voie de la préprofessionnalisation pour le personnel travaillant comme assistants d’éducation (AED). Traditionnellement dans le cadre des réunions des bassins, des outils renforcés d’aides à la décision peuvent être suggérés pour réduire les inégalités. Il s’agit à titre d’exemple de viser à développer la créativité et la sensibilité des élèves en les faisant bénéficier d’un parcours d’éducation artistique et culturelle jointe à l’élève. Puisque l’effort sur les Cordées de la réussite vise à accroître les chances des élèves les moins favorisés dans le cadre de leur parcours d’orientation adaptée. De façon plus générale, il s’agit de conférer à l’acteur du local une responsabilité plus importante pour impulser et contrôler un système éducatif dans son ensemble. En dernier ressort, il est proposé de généraliser et de reconduire à chaque vacance et à chaque rentrée scolaire à tous les établissements du second degré de Mayotte les dispositifs des “ Vacances apprenantes ” et des Devoirs faits ”. Car, ces derniers outils ont fait leur preuve. Ce sont là des solutions concrètes pour lutter contre l’échec scolaire en mettant place des séances de remédiation et d’expressions orales. La remédiation permet de mettre en place plusieurs séances d’une heure, où chaque séance est adaptée en fonction de la fatigabilité de l’élève. N’est-il pas ici l’occasion d’introduire en définitive un peu de scolastique au travers des activités de chants, de mémorisation de textes anciens et contemporains, et de débattre de ces textes de la littérature française et francophone. En effet, la scolastique consistait aux temps anciens à commenter des textes anciens sans remettre en discussion les idées fondamentales émises dans ces textes. A travers cette innovation pédagogique, l’enfant mahorais s’initie et consolide son savoir-faire aux rudiments des trois compétences attendues en fin de cycle 4 : lire, écrire, compter. Soit, la trilogie est célèbre mais elle peut prêter à confusion. D’abord, ces apprentissages sont successifs et l’on peut quitter l’école sans savoir écrire. Ensuite, on ne lit pas n’importe quoi et on n’écrit pas n’importe comment. En fait, lire, c’est à l’origine un acte religieux. Les élèves ont longtemps découvert l’alphabet sans comprendre le texte. On apprend par coeur le catéchisme, le livre sacré (Qoran). Mais Écrire est en revanche autrement plus difficile. D’abord parce que c’est un art. Ensuite, parce que l’écriture est synonyme d’orthographe. La difficulté à en maîtriser tous les contours explique pour partie la lenteur du passage d’une civilisation orale à une civilisation écrite. Des contraintes du même ordre pèsent également sur le “ compter ” [...]. La mise en place d’un parcours pédagogique diversifié doit contribuer à valoriser les élèves et à faciliter leurs apprentissages : notamment pour ceux qui sont en cycle central, qui recouvre les classes de 5è et de 4e. En conclusion, il est primordial d’investir [sans hésiter] dans l’éducation des enfants de cette île à dix mille naissances par an car : investir sur la tête de chaque enfant est une chose qui ira partout pour le 101ème département français.
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PORTRAIT Raïnat Aliloiffa
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JINO,
LA COIFFURE L’A SAUVÉ De son vrai nom Mohamed Ahmed, Jino est un coiffeur parti de rien et qui vit aujourd’hui une véritable success-story. Il détient deux salons de coiffure, un situé rue du commerce à Mamoudzou, et l’autre à Chirongui. Et depuis un an, il est également propriétaire d’une boutique de vêtements féminins. Tout cela est le résultat d’un peu de chance et de beaucoup de détermination.
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PORTRAIT
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Dans son salon de coiffure de Mamoudzou, Jino met la main à la patte, au même titre que ses employés. Il n’est jamais bien loin d’une paire de ciseaux ou d’une tondeuse. “ Parfois j’oublie que je suis le patron et que je dois prendre un peu de distance ”, reconnaît-il, tout en coiffant l’un de ses fidèles clients. Il est difficile pour lui de se mettre en retrait et de gérer uniquement le côté administratif de ses entreprises puisque sa clientèle le réclame. “ Certains ne veulent être coiffés que par moi alors je dois le faire. ” Cependant, il ne le fait pas par obligation mais par amour pour son métier. La coiffure a toujours été son domaine de prédilection. Il se souvient avoir séché les cours plusieurs fois lorsqu’il était adolescent, pour aller coiffer d’autres personnes. “ J’ai fini par arrêter l’école assez tôt pour ne me consacrer qu’à la coiffure. Mes parents n’étaient pas du tout contents… ”, raconte-t-il en souriant. Sans aucune
“ JE NE POUVAIS PAS ME PERMETTRE D’ÉCHOUER ” formation dans le domaine, il a persévéré dans ce qu’il aimait le plus et cela a porté ses fruits. Aujourd’hui Jino estime avoir un “ don ”, mais il a dû se former un minimum pour pouvoir ouvrir son premier salon. “ C’est un métier tellement enrichissant ! Au-delà d’embellir des femmes et des hommes, ce qui me plaît le plus c’est de faire de nouvelles rencontres presque tous les jours ”, ajoute-t-il.
Partir de zéro Jino est né sur l’île d’Anjouan aux Comores. Il y grandit jusqu’à l’âge de 13 ans lorsqu’il arrive à Mayotte avec sa famille. Ses parents veulent qu’il fasse des études, mais la vie lui réserve un autre destin. Il commence à coiffer les hommes, mais n’a alors pas de projet professionnel. Après 15 ans passés sur le territoire, il décide de rentrer sur son île natale. “ J’avais besoin de me concentrer, de savoir où je voulais aller. Repartir vivre à Anjouan a été une bonne décision car j’ai pris de la maturité, je suis devenu plus stable ”, reconnaît-il. Il y reste trois ans, puis revient dans le département français avec de grandes ambitions. Mais pour les concrétiser, il lui faut de l’argent. Il commence donc par travailler dans différents salons de coiffure, puis se met à son compte et coiffe ses clients chez lui. Entre temps, il régularise sa situation et peut finalement ouvrir son propre salon en 2017. Sa fille naît à la même période, et il aime penser qu’elle lui a porté chance. “ Avec une charge en plus, je ne pouvais pas me permettre d’échouer. ” Et ce ne sera pas le cas, puisque cela marque le début de son ascension. “ Jino coiffure ” devient l’un des salons les plus prisés de Mayotte. Fort de son succès, il y a un an, il en ouvre un deuxième
à Chirongui et en parallèle une boutique de prêt-àporter. “ Je suis très fier de mon parcours parce que je n’ai pas d’associé, pas de gérant, je fais tout moi-même. Je n’ai jamais eu d’aide des autorités, j’ai tout financé de ma propre poche ”, précise-t-il en indiquant tout de même qu’il a eu le soutien de quelques amis très proches et de sa famille. Désormais, même ses parents qui pensaient qu’il n’avait aucun avenir dans le milieu de la coiffure, sont fiers de lui.
Un amour inconditionnel pour Mayotte Ce trentenaire ne cache pas ses origines. Il dit fièrement qu’il est Comorien. Cependant, il voue un amour
“ JE ME SENS PLUS MAHORAIS QUE CERTAINS VRAIS MAHORAIS ” inconditionnel à l’île aux parfums. “ Mayotte c’est chez moi. J’y ai grandi, mes enfants sont nés ici, c’est ici que j’ai décidé d’investir. Je n’ai aucune envie de quitter ce territoire ”, martèle-t-il. Un discours qu’il est obligé de tenir lorsque parfois certains lui font remarquer qu’il n’est pas Mahorais. “ Quand je vais dans les bureaux et qu’ils voient que j’ai une carte de séjour, on me traite différemment. Pourtant, je me sens plus Mahorais que certains vrais Mahorais ! ” De plus, ce père de famille refuse d’être mis dans le même panier que les jeunes délinquants qui sévissent dans le département depuis quelques années. “ Ils viennent ternir l’image des Comoriens, mais pour moi ils ne sont ni comoriens, ni mahorais. Ils n’ont pas d’identité, ils sont perdus. ” Malgré tout cela, Jino ne se laisse pas déstabiliser. Il reste concentré sur ses objectifs et son avenir qui “ se passera bien ”. Il en est persuadé car il fait tout pour y arriver. n
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2023, 2027
JEUX DES ÎLES, JE DÉSIRE Engagée pour les Jeux des Îles de l’océan Indien 2023, qui se dérouleront à Madagascar l’été prochain, Mayotte a de grandes ambitions de médailles, même si les sportifs sélectionnés ne sont pas encore tous connus. Pour l’édition suivante, que l’île au lagon veut accueillir en 2027, les travaux avancent, mais peut-être pas assez rapidement.
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Axel Nodinot
SPORT
QUI POUR REPRÉSENTER MAYOTTE EN 2023 ? À L’AUNE DE L’ANNÉE 2023 ET À SEULEMENT QUELQUES MOIS DES JEUX DES ÎLES DE L’OCÉAN INDIEN QUI SE DÉROULERONT À MADAGASCAR, LES LIGUES ET COMITÉS DE MAYOTTE TRAVAILLENT À LEURS PRÉSÉLECTIONS. EN VOICI QUELQUES-UNES, QUI NE SONT PAS ENCORE REPRÉSENTATIVES DE CELLES ET CEUX QUI DÉFENDRONT L’HONNEUR DE L’ÎLE AU LAGON, MAIS AFFICHENT UNE TENDANCE. Comores, La Réunion, Madagascar, Maldives, Mayotte, Maurice et Seychelles, ce sont sept délégations qui se rendront sur la Grande Île du 23 août au 15 septembre 2023, pour la 11ème édition des Jeux des Îles de l’océan Indien. Avec plus d’une vingtaine de disciplines au programme, Mayotte peut espérer faire mieux, ou du moins égaler son total de médailles de 2019. À Maurice, qui avait vu le pays organisateur l’emporter, les sportifs mahorais avaient empoché 15 médailles, dont trois d’or, une d’argent et onze de bronze, terminant sixièmes sur sept participants, mais devant les Comores, au moins. Tour d’horizon – non exhaustif – de celles et ceux qui porteront les armoiries de l’île l’année prochaine, le CROS de Mayotte espérant 30 médailles et une cinquième place.
ATHLÉTISME L’athlé mahorais possède de bonnes chances de médailles sur la piste, comme le laisse croire la présélection effectuée par le comité départemental. Sur 100 mètres, on compte les sprinteurs Kamel Zoubert, Djassim Ahamada et Nasrane Bacar chez les femmes. Zoubert et Bacar courront aussi le 200 mètres, alors qu’Ahamada s’essaiera au saut en longueur. Hazir
Inoussa représentera Mayotte sur le 400 m, tandis qu’Ahmed Houssamoudine et Émeline Bauwe seront au départ du 800 m. Houssamoudine doublera également avec le 1500 m. Sur les haies, Raphaël Mohamed sera du 110 m et Saïd Soyifidine au 400 m. Frédéric Dubois et Daouda Amboudi représenteront respectivement Mayotte au semi-marathon et au décathlon, tandis qu’au javelot, Soultoini Ali et Zoubert Combo tenteront de rééditer leur formidable doublé or-bronze de 2019. Du côté des relais, les équipes ne sont pas encore définies, selon le président Sébastien Synave, mais seront bel et bien au départ des courses.
BASKET-BALL C’est l’une des disciplines dans laquelle Mayotte a le plus de chances de médailles. Arrivés en finale contre Madagascar il y a quatre ans, les coéquipiers de Kadri Moendadze s’étaient inclinés 89-45 et avaient raflé la médaille d’argent. Pour l’année prochaine, l’ailier de 28 ans a réservé sa place et devrait être titulaire sur le parquet, aux côtés de joueurs tels que Jordan Henry, 38 ans capitaine du Vautour de Labattoir, qui fera son tour d’honneur en compétition internationale.
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Mais encore Rifki Saïd, Nassim Zoubert, Samir Akilaby, Anli-Saïd Souffou ou Austin Rasolonjatovo. Chez les dames, Céline Pfister, Caroline Plust, Camille Tanne, Faiza Djoumoi ou Miade Himidi peuvent espérer être du voyage pour la compétition. En 2019, les Mahoraises n’avaient pas passé les poules, étant notamment opposées aux favorites réunionnaises.
FOOTBALL “ Nous devons encore voir avec les joueurs qui sont en métropole ”, prévient Mohamed Boinariziki, président de la Ligue de football mahoraise. En effet, Mayotte compte de nombreux transfuges à haut potentiel sur le gazon, à l’image de l’arrière-gauche de Lens, Ismaël Boura, ou du défenseur de Rennes, Warmed Omari, récemment sélectionné en équipe de France espoirs. Seulement, leur rôle au haut niveau compromet les chances de les voir jouer pour leur île natale.
L’équipe de football mahoraise avait glané une médaille de bronze en 2019, à Maurice.
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Kilomo Vitta (tennis de table- Page suivante) et Rudolphe Mechin (judo) avaient rapporté deux médailles d’or à Mayotte.
Houssame Boinali, lui aussi exilé en France, pourrait voir son nom sur la liste des sélectionnés, tout comme Ben Dina Kamal, Schneider, l’ailier de l’ASC Kawéni, Nasri, ou encore Chamou, Lastik et Marius, des Diables noirs de Combani… En 2019, les Mahorais avaient frappé un grand coup en remportant la médaille de bronze, en venant à bout des Seychelles (3-1). À noter le retour du football féminin au sein de la délégation mahoraise.
HANDBALL Celles et ceux qui signent leur grand retour, ce sont bien les handballeuses et
handballeurs. Absente de la compétition en 2019, Mayotte pourra compter sur les grands talents qu’elle possède, et notamment au sein des clubs de la commune de Tsingoni. Bela (ASC Tsingoni) fera ainsi parler tout son talent face aux autres joueuses de l’océan Indien, tout comme Hanafi, Ma-Ouard, Souffou (ASC), Ouseni ou Boinaidi (HC Select 976) chez les hommes. Dawiya Abdou, sélectionnée chez les U16 françaises, pourrait faire partie de l’aventure. Les handballeurs, femmes ou hommes, avaient d’ailleurs atteint le stade de la finale en 2015, tous deux battus par les Réunionnais.
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RUGBY Les listes de présélections sont encore en train d’être constituées, en espérant que Mahorais de l’ovalie fassent mieux qu’il y a quatre ans, ayant atteint la petite finale mais s’inclinant 19 à 12 face à Maurice. Ce sera peut-être l’occasion de voir Rakchina Ibrahim sur le terrain, la jeune femme ayant récemment été sélectionnée en équipe de France U18 de rugby à 7.
TENNIS DE TABLE En tennis de table, Kilomo Vitta tentera de rééditer son exceptionnelle performance de 2019, où le Pamandzien avait remporté l’or. Accompagné de Samuel André, les deux hommes avaient aussi glané le bronze en double.
ARTS MARTIAUX/KICK-BOXING/BEACH-SOCCER&VOLLEY/ PÉTANQUE Les arts martiaux ne seront pas en reste lors de ces Jeux des Îles 2023. Le judoka Rudolphe Mechin (ChiconiSada, poids lourds) avait notamment remporté l’or il y a quatre ans, et ses compères avaient ajouté 8 autres médailles dans la discipline. On comptera également quelques noms en taekwondo, karaté et kick-boxing, même si ce dernier sport est dominé par le Réunionnais Vianney Seperoumal. Le 101ème département français enverra aussi sur la Grande Île des sélections en beach-soccer et beachvolley, sports typiques des îles comme la nôtre. Enfin, la pétanque pourrait pourvoir les Mahorais de quelques médailles, étant donné que les favoris et locaux malgaches ont été suspendus de la compétition par la Fédération internationale de pétanque. n
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Alexis Duclos
ENTRETIEN
LES ATHLÈTES MAHORAIS EN PHASE DE DÉCOLLAGE
L’ARRIVÉE SUR LA PISTE MALGACHE EST PRÉVUE DU 23 AOÛT AU 15 SEPTEMBRE. DIX MOIS AVANT, UNE DÉLÉGATION D’ATHLÈTES DE L’ÎLE AUX PARFUMS SE REND CETTE SEMAINE À LA RÉUNION. ILS Y PRÉPARENT LEUR SAISON 2023 QUI SERA MARQUÉE PAR LA COMPÉTITION PHARE DE L’OCÉAN INDIEN.
De gauche à droite, Mohamed “ Benji ” Ousseni, Djassim Ahamada et Kamel Zoubert font chauffer leurs crampons au stade de Cavani, ce vendredi 2 décembre, avant de partir en stage à La Réunion.
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Sébastien Synave disposera d’un groupe presque au complet cette semaine. Des premiers tests en relais ont été faits la semaine dernière, à Cavani.
L’émulation des trois athlètes sur la piste du stade de Cavani est de bon augure. L’espoir Kamel Zoubert, Djassim Ahamada (qui fait également du saut en longueur) et Mohamed “ Benji ” Ousseni passent leurs derniers jours ensemble à Mayotte et sous l’œil de Sébastien Synave. Ils se rendront à La Réunion, ce mardi, pour un stage d’une douzaine de jours. D’autres sprinteurs de l’île, Saïd Soyfidine, Hazir Inoussa et le hurdler Raphaël Mohamed les rejoindront depuis la métropole. Nasrane Bacar, également en métropole, ne participera pas au stage, mais la médaillée de bronze aux Jeux des îles de 2019 fait partie de ce contingent de coureurs mahorais qui pourrait titiller les Mauriciens aux Jeux organisés à Madagascar en juillet et août 2023. “ On est capable de viser le podium ”, dit avec optimiste Sébastien Synave, l’entraîneur du RC Mamoudzou et de Kamel Zoubert. Son protégé sort d’une grosse saison 2022. Aux championnats de France espoirs, le 10 juillet, le jeune sportif de Koungou a réalisé un temps de 10’46’’ sur 100 mètres. Une semaine plus tôt, en Suisse, il a porté celui sur 200 mètres à 21’23’’. Ensemble, les sportifs mahorais vont s’entraîner tous les jours et bénéficier de séances spécifiques. Outre les Jeux, ils doivent aussi se préparer à la saison en salle qui va arriver très vite. “ Kamel va rejoindre la métropole, le 2 janvier. Il s’entraînera avec Djassim au Creps (N.D.L.R. centre de ressource d’expertise et de performance sportive) de Reims ”, indique son entraîneur. “ Il faut qu’il s’habitue au virage relevé. ” En effet, un mois plus tard, il sera de nouveau en métropole pour préparer les championnats de France espoirs.
UN TEST FACE AUX CADORS NATIONAUX Financé par le Département de Mayotte, le voyage dans les Mascareignes se termine par le meeting de Saint-Paul, les 17 et 18 décembre. Ce sera l’occasion pour les Mahorais de se tester face à la concurrence régionale, notamment sur un relais 4×80 mètres très attendu. Mieux, plusieurs grands noms de l’athlétisme français y participent. Aux haies par exemple, Raphaël Mohamed affrontera Pascal Martinot-Lagarde (l’actuel détenteur du record de France, 12’95’’). Kamel Zoubert aura fort à faire face à Pablo Matéo et Jeff Erius, deux jeunes sensations tricolores du 100 mètres. “ Djassim va pouvoir s’entraîner sous les ordres de l’Arménien Robert Emmiyan. Le recordman d’Europe du saut en longueur (8m86) est un cadre de la fédération française d’athlétisme ”, note encore Sébastien Synave. Dans les autres disciplines de l’athlétisme, le vétéran Ali Soultoini et Combo Zoubert représentent les meilleures chances mahoraises au lancer de javelot, tandis qu’en demi-fond, Emeline Bauw et Ahmed Houssamoudine ont aussi des arguments à faire valoir. Est-ce que les sportifs de l’île ont déjà à la tête à Madagascar ? “ Ils ne sont pas impatients. Ils pensent plutôt à bien préparer leur saison ”, tempère le coach du RC Mamoudzou. Lui, il pense également, mais s’inquiète davantage des conditions sur place. En effet, il aimerait bien que les athlètes puissent se rendre assez en amont sur place, pour se préparer au froid de l’hiver austral de Tananarive. n
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DOSSIER
Raïnat Aliloiffa
POUR 2027, MAYOTTE A TOUTES SES CHANCES SPORT
ORGANISER LES JEUX DES ÎLES DE L’OCÉAN INDIEN 2027 ? MAYOTTE EN RÊVE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES MAIS NE POUVAIT POSER SA CANDIDATURE. ET SI CETTE FOIS-CI ÉTAIT LA BONNE ? TOUT LAISSE À CROIRE QUE LE DÉPARTEMENT A SES CHANCES PUISQU’IL EST PRÊT… OU PRESQUE. OÙ EN SONT LES GRANDS PROJETS ? COMMENT LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL PRÉPARE LE TERRITOIRE DANS LES DIFFÉRENTS DOMAINES ? RÉPONSES. 24•
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360 000 millions d’euros
Infrastructures sportives
C’est le budget nécessaire pour construire toutes les infrastructures qui serviront aux Jeux des îles de l’océan Indien 2027. “ Les équipements réalisés ne vont pas servir qu’aux Jeux des îles, ils contribueront au sport du quotidien. Et puis le soutien financier de l’État sera déterminant. C’est une revendication forte et qui est sur la table : sans le soutien de l’État, nous ne pourrons relever ce challenge ”, précise Zouhourya Mouayad Ben, la 4ème vice-présidente du Conseil départemental en charge des sports, de la culture, et de la jeunesse. Cette somme doit être investie dans plusieurs projets : les infrastructures sportives, les logements, les transports et bien d’autres.
“ La réalisation de ces infrastructures est l’objet de toute notre attention, qu’il s’agisse du bassin olympique de Kawéni, du centre de formation du sport de haut niveau de Miréréni, du gymnase de Mtsangamouji, pour n’en citer que quelques-uns. Pour l’heure, l’enjeu est de réaliser ces équipements ”, martèle la vice-présidente du conseil départemental. Le CROS a mandaté le cabinet de conseil ALCELIA, pour préparer le dossier de candidature du territoire et l’un de ses directeurs est plutôt confiant. “ Techniquement Mayotte est prête, elle peut recevoir les Jeux des îles car elle a suffisamment d’infrastructures, qu’il faut bien sûr réhabiliter mais ce n’est pas un problème ”, indique Stéphane Chassignol, directeur associé d’ALCELIA. Certains sont également en cours de construction, à l’image du stade de Tsoundzou, et d’autres doivent sortir de terre.
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Logements
Transports
La question du logement qui inquiétait tant l’opinion publique semble être réglée, du moins sur le papier. “ Nous travaillons avec la Société Immobilière de Mayotte sur le fait de disposer d’un lotissement dédié. Les logements seraient ensuite affectés ”, annonce Zouhourya Mouayad Ben tout en précisant que d’autres pistes existent. Selon le cabinet de conseil ALCELIA, mandaté par le CROS, les JIOI 2027 devraient faire venir à Mayotte au maximum 2500 personnes. “ Mais toutes les îles ne sont pas présentes dans toutes les disciplines, donc ça sera moins il n’y a aucun doute ”, ajoute Stéphane Chassignol.
Le problème des transports ne semble pas se poser puisque que “ ça sera pendant les vacances scolaires donc on pourra utiliser les bus scolaires ”, affirme le directeur d’ALCELIA. Encore faudrait-il qu’ils ne soient pas coincés dans les embouteillages.
Sécurité La sécurité autour des événements sportifs n’est pas toujours assurée dans le
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département. Il n’est pas rare de voir des affrontements autour ou à l’intérieur des stades durant les compétitions. Comment être certain que les JIOI 2027 se dérouleront sans violence ? “ Avant de penser à cette question dans ce calendrier, l’enjeu est de mettre à profit les années à venir pour remédier à ce problème collectivement, et au quotidien. Si ensemble, nous parvenons à améliorer la situation avec tous les partenaires, cette question se posera différemment lors des Jeux ”, répond la représentante du Conseil départemental.
Les autres candidats
confiants. “ Nous mettons tous les moyens de notre côté pour accueillir ces Jeux mais tout ne dépend pas de nous ”, rappelle Zouhourya Mouayad Ben. En effet, l’énergie que mettra le gouvernement français à défendre la candidature de son 101ème département sera déterminante. “ C’est une question politique. Il y a une campagne à mener comme toute candidature et cela dépend de l’État et des élus de Mayotte ”, ajoute Stéphane Chassignol. Lors du dernier conseil d’administration tenu le 19 novembre 2022 pour préparer le dossier de l’île, “ le gouvernement a réaffirmé son soutien ”. Reste à voir comment cela se concrétisera. n
Pour l’heure Mayotte a toutes ses chances d’être retenue pour organiser les Jeux des îles de l’Océan Indien 2027. Mais la potentielle candidature des Maldives se concrétise de plus en plus et beaucoup ne sont plus aussi
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Hilda Ali
JEUX DES JEUNES
DES PREMIÈRES MÉDAILLES TOMBENT POUR MAYOTTE
CE DIMANCHE 4 DÉCEMBRE A DÉBUTÉ LA DOUZIÈME ÉDITION DES JEUX DES JEUNES DE L’OCÉAN INDIEN. CES DERNIERS RÉUNISSENT TOUTES LES DÉLÉGATIONS DES MEMBRES DE LA COMMISSION À LA JEUNESSE ET AU SPORT DE L’OCÉAN INDIEN (CJSOI). JUSQU'AU 12 DÉCEMBRE, LA RÉUNION, MAURICE, LES COMORES, LES SEYCHELLES, AINSI QUE MAYOTTE, ET DJIBOUTI, S’AFFRONTENT DANS PLUSIEURS DISCIPLINES DIFFÉRENTES.
Partie vendredi dernier, une délégation mahoraise composée de 92 participants, dont une cinquantaine de jeunes âgés de 14 à 17 ans, disputent sur l’île Maurice la douzième édition des Jeux des jeunes. Ils représentent Mayotte dans trois principales disciplines : le futsal, le beach hand et la pétanque. Douze jeunes participent également à des à des événements culturels, à savoir un spectacle
musical, une assemblée des jeunes et une compétition d’e-sport. Dès leur arrivée sur les lieux où se déroulent les nombreuses compétitions, la délégation mahoraise a été accueillie “ très chaleureusement ”, affirme Binti Mdala, membre de l’assemblée des jeunes. Quand bien même les jeunes joueurs mahorais
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n’ont pas eu l’occasion de défiler lors de la cérémonie d’ouverture aux couleurs de la France (voir encadré), cela ne les empêche pas de prendre du plaisir et faire de nouvelles rencontres comme Naofal Youssouf, qui grâce à ce voyage a noué “ des affinités avec de nombreuses personnes ”.
UNE MÉDAILLE D’ARGENT EN E-SPORT Par ailleurs, les Mahorais ont pu montrer leur talent au cours du tournoi. Durant le premier match d’e–sport contre les Seychelles, Samianti Moegni a réussi à se qualifier pour la finale. Elle obtient une médaille d’argent et l’île Bourbon récupère la médaille d’or. Son coéquipier,
Naofal, qui était très fier de sa prestation, espère lui aussi ramener une médaille au sein de “ son village ”. Ce dernier jouera son premier match, ce jeudi 8 décembre. Lundi, il y a eu une bonne nouvelle d'entrée pour l’équipe du beach hand mahoraise. Cette dernière s’est imposée lors de son premier match face aux joueurs seychellois, puis a enchainé par un deuxième exploit contre les joueurs mauriciens. Ce mercredi, les jeunes Mahorais devaient jouer leur troisième rencontre face à leurs adversaires réunionnais. Un match qui s’annonçait “ compliqué ”, confirme la directrice de la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes), Madeleine Delaperrière. n
Pas de Marseillaise pour la délégation mahoraise Les jeunes Mahorais ont été privés d’hymne national et du drapeau français lors de la cérémonie d’ouverture de cette compétition. Comme leurs ainés qui participent aux Jeux des îles de l’océan Indien, tous les quatre ans, à cause des tensions toujours présentes entre l’Union des Comores et Mayotte. Le sort se répète une fois de plus pour cette douzième édition des Jeux des jeunes de la commission de la jeunesse et des sports de l’océan Indien. Pour l’édition de 2023, les représentants mahorais militent pour chanter l’hymne et porter le drapeau, ce qui constituerait “ un accompagnement diplomatique de l’État ”, dixit Zouhourya Mouayad Ben.
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UNE ÎLE EN TRAVAUX
Lucas Philippe
LA TECHNOPOLE SORT DE TERRE !
LA SASU MAYOTTE TECHNOPOLE, L’ASSOCIATION MAYOTTE TECHNOPOLE (AMT) ET LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE MAYOTTE ONT ORGANISÉ CE MARDI 6 DÉCEMBRE UNE VISITE DU CHANTIER DE LA TECHNOPOLE À DEMBÉNI. UNE CONVENTION DE PASSAGE DE RELAIS OPÉRATIONNEL ENTRE LA SASU ET L’AMT A ÉTÉ SIGNÉE À CETTE OCCASION.
L’édifice circulaire s’enroule naturellement autour de la colline pour mieux s’intégrer à l’environnement et favoriser la ventilation naturelle
Les étudiants, chercheurs et chefs d’entreprises qui occuperont les lieux auront une vue imprenable sur la baie de Dembéni.
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“ Quel bonheur de pouvoir parler de la technopôle pour de vrai ! ”, se ravit Nadine Hafidou, présidente de la SASU Mayotte Technopôle et secrétaire de la CCI Mayotte, devant l’assemblée présente ce mardi 6 décembre à Dembéni pour assister au passage de relais opérationnel du projet technopolitain entre la SASU et l’association Mayotte Technopôle (AMT). La fierté de la présidente est palpable : et pour cause, elle porte le projet depuis 2014 ! Huit ans plus tard, la “ Silicon Valley mahoraise ” – pour reprendre les mots de Soibahadine Ibrahim Ramadani, ancien président du Conseil départemental – sort de terre. Elle ouvrira ses portes “ au deuxième semestre 2023 ”. La technopole est un chantier impressionnant. Le site de plus de 3000m² surplombe la baie de Dembéni, avec une vue imprenable sur le lagon. Le bâti s’enroule naturellement autour de la colline pour mieux s’intégrer à l’environnement et profiter d’une ventilation naturelle. L’innovation architecturale – tout en courbes de bois et de béton – pousse Colas, en charge des travaux, dans ses retranchements : “ un vrai challenge ”, admet le représentant de la société. “ Non seulement le bâtiment est beau, mais c’est un exploit technique ”, tranche le préfet. Laboratoires, espaces de coworking, bureaux, résidence de chercheurs, et même espace événementiel… La technopole a vocation à être une plateforme opérationnelle : un lieu de rencontre pour scientifiques, étudiants et chefs d’entreprises destiné à structurer le tissu économique mahorais, et à accroître son attractivité à l’international. L’Association Mayotte Technopôle dispose d’environ un an pour aménager et ouvrir le site. “ Quand vous reviendrez pour l’inauguration, vous verrez des salles colorées, du mobilier et des outils informatiques dernier cri, qui seront à la disposition des entreprises, étudiants et chercheurs ”, annonce Madi Velou. Le rendez-vous est pris !
Le chantier “ mixte ” fait se côtoyer béton et bois, un “ challenge ” pour Colas, en charge des travaux.
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Jéromine Doux
DES AGRICULTEURS BIO AU MARCHÉ DE COCONI Une trentaine d’agriculteurs certifiés bio ou en cours de conversion sont accompagnés par l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) qui souhaite structurer la filière. Pour la première fois, quatre d’entre eux se sont réunis au marché de Coconi, ce samedi 3 décembre. “ A 9h du matin, tous les produits maraîchers avaient disparu, on s’est fait dévaliser ”, assure Calvin Picker, conseiller pour le développement de l’agriculture biologique au sein de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). Ce samedi 3 décembre, l’organisation qui souhaite “ structurer la filière bio ” en accompagnant une trentaine d’exploitants certifiés ou en conversion, réunissait quatre producteurs sur le marché de Coconi. Miel, tomates cerises, oignons, salades, aubergines, carottes, choux chinois… En fin de matinée, la plupart des produits ont laissé place à des étals vides. “ C’était un test, et il est concluant ”, se satisfait le conseiller, qui regroupait des agriculteurs bio pour la première fois sur un marché.
“ Faire connaître mon exploitation ” Assani Boinadi, l’un des deux agriculteurs certifiés du territoire, était notamment présent pour vendre ses litchis et ses tomates cerises cultivées à Bandrélé. “ Sur dix produits, il ne reste qu’une botte de basilic et du pourpier, que l’on mange en salade et que l’on voulait faire découvrir aux habitants ”, souligne le paysan. Ce marché est le premier auquel il participe. D’ordinaire, il livre ses produits à quatre restaurants et invite les particuliers
à venir directement sur son exploitation. “ Le fait d’être à Coconi ce samedi permet aussi de faire connaître mon exploitation et mes produits ”, souligne-t-il. A ses côtés, Akina Attoumani est, elle aussi, ravie. “ On avait du piment, des ananas, des oignons, des brèdes… Tout s’est très bien vendu ”, énumère l’agricultrice installée à Dzoumogné et déjà habituée des marchés. “ D’ordinaire, nous allons à Mamoudzou, le samedi et le dimanche, mais on vend beaucoup moins ”, estime-t-elle. “ Un réel argument pour les consommateurs ” Au marché de Coconi, les agriculteurs bio ou en conversion ont en effet rencontré leur public. “ Le bio, c’est un réel argument pour les consommateurs ”, assure Calvin Picker. Selon lui, les études de la direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (Daaf) – qui révélait notamment des taux de pesticides 27 fois supérieurs à la norme dans certaines tomates mahoraises – ont créé de la défiance chez le consommateur. Et donc une forte demande pour les produits certifiés bio. Pour y répondre, le conseiller pour le développement de l’agriculture biologique envisage de généraliser la présence des agriculteurs qu’il accompagne sur les marchés mahorais. Le stand de Coconi devrait être pérennisé et les producteurs devraient se rendre prochainement sur d’autres marchés, dans d’autres villes. n
32•
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Installée à Dzoumogné, Akina Attoumani a l’habitude de vendre ses produits sur le marché de Mamoudzou mais assure que les clients étaient beaucoup plus nombreux sur le marché de Coconi, samedi dernier.
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LITTÉRATURE
LISEZ MAYOTTE
Tomz, Excuse me teacher, Chroniques mahoraises, TheBookEdition.
LA BD (1/6) : UN PROF MZUNGU À MAYOTTE
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
L'album tiré du blog "Excuse me teacher" qui raconte de manière humoristique la vie d'un prof d'anglais à Mayotte.
Pour cette cinquième série, nous laissons à nouveau de côté les mots au profit des images. Mais pas de n’importe quelle image. Il ne s’agit plus à présent d’écrire la lumière de façon acheiropoïète, mais de saisir Mayotte, le crayon en main, au moyen de formes. C’est ce que font les dessinateurs de bande dessinée. L’un des plus discrets d’entre eux, est Tomz. Qui est-il ? Un professeur d’anglais à Mayotte qui a commencé à publier, sur son blog, des dessins inspirés par son expérience professionnelle. Il saute ensuite le pas et commence à publier une série qui paraît sous le titre Excuse me teacher, phrase clichée de l’élève qui n’a pas compris tout ou partie de la leçon d’anglais, d’un simple mot isolé à l’ensemble du discours du professeur. Paraissent alors successivement deux albums intitulés : Chroniques mahoraises et School is cool. Le premier titre nous intéresse davantage que le second car il renoue avec l’histoire. On sait que Jean-François Gourlet a publié des Chroniques mahoraises (2001) qui forment un corpus particulier eu égard à l’historiographie de Mayotte : “ Si les ‘chroniques mahoraises’ s’éloignent souvent des enseignements et certitudes de l’histoire officielle, d’inspiration européenne, c’est
qu’elles donnent à entendre la voix des colonisés et permettent d’apprécier la vision qu’ils avaient de leur propre histoire. Les distorsions que l’on peut relever entre l’une et l’autre historiographies ne traduisent pas nécessairement les insuffisances de l’une par rapport à l’autre, elles expriment surtout des points de vue et des univers culturels différents. ” (p. 26) Mais c’est sans doute en un sens plus courant que l’auteur s’empare du mot chronique pour raconter sa vie au quotidien. En 2001 Janine et Jean-Claude Fourier faisaient de même dans Un M’zoungou à Mamoudzou soustitré “ chronique mahoraise ” au singulier et, en 2003, Patrick Turgis dans Tanahéli sous-titré “ chroniques mahoraises ” au pluriel. Originaire d’Angoulême, ville métropolitaine de la bande dessinée s’il en est, Tomz se présente, dans un entretien en ligne, comme un autodidacte : “ J’ai pris quelques cours particuliers, histoire d’acquérir quelques bases (perspectives, anatomie, composition, couleurs…). Mais bon, il me reste encore beaucoup de domaines à approfondir. Je viens par exemple de découvrir les encres et j’aimerais vraiment apprendre à bien m’en servir. Ce qui est bien avec la BD d’humour, c’est que le dessin n’a pas forcément besoin d’être parfait… ”
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L’intérêt du style de Tomz consiste à établir des analogies entre le monde de l’Éducation Nationale et celui de la science-fiction. La bande dessinée peut donc se lire pour comprendre ce que c’est que d’être professeur aujourd’hui, à Mayotte notamment, et l’auteur ne cache pas son plaisir à se représenter lui-même en super-héros dans des situations qui font rapidement de lui un antihéros : “ C’est par la BD que je m’exprime le plus. En effet, la BD est à mon sens le seul medium où je peux raconter mes journées tout en me représentant sous les traits d’un super héros. Fut un temps où je m’exprimais en jouant du death metal, mais cette époque sombre est révolue. ”
Dans une planche intitulée “ L’Excuse ”, on suit, sur le dessin, le cambriolage d’une maison mais l’intérêt de l’événement consiste dans le commentaire car l’objet volé n’est autre que le manuel d’anglais de quatrième, façon pour l’élève de s’excuser de n’avoir pas appris ses verbes irréguliers. Dans une autre planche, intitulée Sunday in Maore, l’auteur, qui n’aime pas les cases, dessine simplement un plongeur avec une tortue verte dans l’eau bleue.
Christophe Cosker
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SPORT
Calendriers - classements - résultats
Equipe
Pts
J
G
N
P
Dif
FOOTBALL
1
FC Mtsapéré
43
20
12
7
1
+24
Régional 1
2
ASC Kawéni
40
20
12
4
4
+19
Journée 13 en retard
3
Jumeaux de Mzouazia
39
20
11
6
3
+17
ASC Kawéni 5–1 ASC Abeilles Jumeaux de Mzouazia 1–1 AS Rosador de Passamaïnty FC Mtsapéré 3–1 Bandrélé FC Diables noirs de Combani 2–1 AS Sada AJ Kani Kéli 0–2 Tchanga SC USCP Anteou 0–2 AS Bandraboua
4
AJ Kani Kéli
36
20
11
3
6
+13
5
Diables noirs de Combani
33
20
8
9
3
+9
6
Bandrélé FC
25
19
8
2
9
-8
7
Tchanga SC
24
20
6
6
8
-2
Journée 21 – Samedi 10 décembre à 15h
8
AS Rosador de Passamaïnty
23
20
6
5
9
-2
9
ASC Abeilles de Mtsamboro
21
20
6
3
11
-18
10
AS Bandraboua
19
20
5
4
11
-19
11
USCP Anteou
16
20
4
4
12
-14
12
AS Sada
13
20
4
1
15
-19
Equipe
Pts
J
G
N
P
Dif
1
US Kavani
38
20
10
8
2
+12
FOOTBALL
2
AS Neige de Malamani
33
19
8
9
2
+12
Régional 2
3
Foudre 2000
32
20
10
2
8
4
FC Majicavo
32
19
9
5
5
AS Rosador de Passamaïnty – AS Sada AS Bandraboua – FC Mtsapéré Bandrélé FC – Diables noirs de Combani Tchanga SC – Jumeaux de Mzouazia AJ Kani Kéli – ASC Kawéni ASC Abeilles de Mtsamboro – USCP Anteou
Journée 13 en retard
+9 +9
5
AJ Mtsahara
30
20
9
5
6
+9
6
FC Dembéni
29
19
7
9
3
+1
7
Olympique Miréréni
25
20
6
7
7
-1
8
FC Chiconi
25
20
7
4
9
-3
Journée 12 – Samedi 10 décembre à 15h
9
UCS de Sada
25
20
6
7
7
-7
10
FC Kani Bé
21
20
6
3
11
-10
FC Majicavo – AS Neige de Malamani
11
USCJ Koungou
18
20
4
6
10
-12
12
ASJ Moinatrindri
12
19
4
1
14
-19
AJ Mtsahara 2–3 FC Majicavo AS Neige de Malamani 1–0 Foudre 2000 FC Chiconi 3–1 UCS de Sada FC Kani Bé 3–1 ASJ moinatrindri Olympique Miréréni 0–0 USCJ Koungou FC Dembéni 1–1 US Kavani
36•
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FOOTBALL
Equipe
Pts
J
G
N
P
Dif
1
AS Jumelles de Mzouazia
43
16
14
1
1
+65
2
Club Unicornis
34
15
10
4
1
+41
3
FC Mtsapéré
29
14
9
3
2
+26
4
USC Labattoir
29
16
9
2
5
-5
5
ASJ Handréma
24
15
7
3
5
-11
6
Devils Pamandzi
21
15
6
3
6
-19
7
Entente Miréréni / Tsingoni
20
17
6
2
9
-9
8
Olympique de Sada
13
16
4
2
9
-17
9
ASO Espoir de Chiconi
7
15
2
1
12
-25
10
US Kavani
1
16
0
1
15
-50
11
Wahadi ASC
0
0
0
0
0
0
Equipe
Pts
J
G
N
P
Dif
1
AS Cuisibains
43
18
14
1
3
+33
2
AS Colas
43
17
14
2
1
+28
3
Mairie de Mamoudzou
38
19
12
2
5
+23
4
AS Emca
31
19
9
4
6
+7
5
Mayotte air service
31
18
9
5
4
+16
6
Mlezi Maoré
26
17
7
6
4
-1
Journée 21 – Vendredi 9 décembre à 18h
7
Entente CPSM
21
18
7
0
11
-7
Mayotte air service – ASC Préféduc (forfait général) AS Emca – ASP Maison d’arrêt ASC Sodifram – CHM Foot OGC Tilt SOS – AS Colas Entente CPSM – AS Cuisibains Mairie de Mamoudzou – Mlezi Maoré
8
OGC Tilt SOS
18
17
5
4
8
-15
9
ASC Sodifram
16
18
4
4
10
-7
10
CHM Foot
12
18
2
6
10
-41
11
ASC Préféduc
10
17
3
1
13
-19
12
ASP Maison d’arrêt
-1
10
0
1
7
-24
Régional 1 féminines Journée 12 en retard Wahadi ASC (forfait général) 0–3 US Kavani Club Unicornis 1–1 USC Labattoir AS Jumelles de Mzouazia 7–0 Entente Miréréni / Tsingoni ASJ Handréma 5–2 Devils Pamandzi FC Mtsapéré 8–0 Olympique de Sada Exemptées : ASO Espoir Chiconi
Journée 13 – Dimanche 11 décembre à 15h30 Entente Miréréni / Tsingoni – AS Jumelles de Mzouazia US Kavani – FC Mtsapéré Olympique de Sada – Club Unicornis USC Labattoir – ASJ Handréma Devils Pamandzi – ASO Espoir Chiconi Exemptées : Jumelles de Mzouazia
FOOTBALL Régional 1 Entreprises Journée 13 en retard AS Cuisibains 4–2 AS Emca Mairie de Mamoudzou – OGC Tilt SOS CHM Foot – ASC Préféduc AS Colas 1–0 Mayotte air service Mlezi Maoré – Entente CPSM
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• M ay o t t e H e b d o • N ° 1 0 2 3 • 0 9 / 1 2 / 2 0 2 2
SPORT
Calendriers - classements - résultats
Equipe
Pts
J
G
P
Dif
BASKET
1
Basket club de Mtsapéré
22
11
11
0
+164
Prénationale masculine
2
Vautour club de Labattoir
22
12
10
2
+198
3
Étoile bleue de Kawéni
21
12
9
3
+165
4
Gladiator de Doujani
17
12
6
5
+27
5
Fuz'Ellips de Cavani
16
11
5
6
-3
6
TCO Mamoudzou
16
12
4
8
-17
7
Rapides Éclairs
13
10
4
5
-22
8
Jeunesse Canon 2000
13
11
2
9
-145
9
Colorado Beetle Mtsahara
13
10
3
7
-150
10
Basket club de Tsararano
12
11
1
10
-217
Equipe
Pts
J
G
P
Dif
1
Basket club de Mtsapéré
17
9
8
1
+274
BASKET
2
Fuz'Ellips de Cavani
16
8
8
0
+347
Prénationale féminine
3
Magic Basket Passamaïnty
14
9
5
4
+63
Journée 12 – 10 décembre à 16h30
4
Golden Force
13
8
5
3
+75
5
Chicago club de Mamoudzou
12
9
3
6
-30
6
Partizan BCA
11
9
2
7
-253
7
Basket club Iloni
10
9
1
8
-285
8
Colorado Beetle Mtsahara
9
7
2
5
-191
Journée 12 Jeunesse Canon 2000 – Rapides Éclairs Basket club de Tsararano – Basket club de Mtsapéré Vautour club de Labattoir 97–49 TCO Mamoudzou Fuz’Ellips de Cavani – Colorado Beetle Mtsahara Gladiator de Doujani 66–59 Étoile bleue de Kawéni
Journée 13 - 09, 10 & 11 décembre TCO Mamoudzou – Fuz’Ellips de Cavani Basket club de Mtsapéré – Colorado Beetle Mtsahara Rapides Éclairs – Basket club de Tsararano Vautour club de Labattoir – Gladiator de Doujani 11/12 à 16h : Étoile bleue de Kawéni – Jeunesse Canon 2000
Colorado Beetle Mtsahara – Partizan BCA Basket club Iloni – Magic basket de Passamaïnty Basket club de Mtsapéré – Golden Force Chicago club de Mamoudzou – Fuz’Ellips de Cavani
38•
M ay o t t e H e b d o • N ° 1 0 2 3 • 0 9 / 1 2 / 2 0 2 2
HANDBALL
Equipe
Pts
J
G
N
P
Dif
1
TCO Mamoudzou
28
10
9
0
1
+69
2
CH Combani
25
9
8
0
1
+112
3
AJH Tsimkoura
25
9
8
0
1
+49
4
HC Kani Kéli
21
10
1
4
+25
5
Sohoa Handball
16
10
3
0
7
-58
Journée 11 - 9, 10 & 11 décembre
6
Bandraboua HC
15
10
2
1
7
-40
CH Combani – Sohoa Handball Bandraboua HC – AC Chiconi HC Kani Kéli – TCO Mamoudzou AJH Tsimkoura – AJH Koungou
7
AC Chiconi
14
10
2
0
8
-49
8
AJH Koungou
10
10
1
0
9
-108
Equipe
Pts
J
G
N
P
Dif
1
ASC Tsingoni
29
10
9
1
0
+104
Journée 10
2
Tchanga Handball
25
10
7
1
2
+44
PC Bouéni 34–30 Haima Sada Tchanga Handball 35–30 HC Bandrélé Alakarabu Hand 36–32 HC Labattoir HC Acoua 37–41 ASC Tsingoni
3
HC Bandrélé
24
10
7
0
3
+38
4
HC Acoua
19
10
5
0
5
+12
5
HC Labattoir
18
10
4
0
6
+8
6
PC Bouéni
18
10
4
1
5
-24
7
Haima Sada
13
10
1
1
8
-50
8
Alakarabu Hand
12
10
1
0
9
-132
Pts
J
G
N
P
Dif
Prénationale Poule A Journée 10 AJH Koungou 32–39 CH Combani AJH Tsimkoura 29–20 Bandraboua HC TCO Mamoudzou 39–26 AC Chiconi Sohoa Handball 26–32 HC Kani Kéli
HANDBALL Prénationale Poule B
Journée 10 & 11 décembre Haima Sada – HC Bandrélé HC Labattoir – Tchanga Handball ASC Tsingoni – Alakarabu Hand PC Bouéni – HC Acoua
HANDBALL Prénationale féminine Journée 10
Equipe
5
1
ASC Tsingoni
30
10
10
0
0
+136
2
HC Select 976
27
10
8
1
1
+119
3
CH Combani
23
10
7
0
3
+55
4
PC Bouéni
22
10
6
1
3
TCO Mamoudzou 23–19 Doujani HC HC Select 976 20–0 Moinatrindri HC HC Passamaïnty 24–26 ASC Tsingoni PC Bouéni 32–28 AJH Tsimkoura HC Kani Kéli 16–22 CH Combani HC Bandrélé – Haima Sada
5
HC Kani Kéli
19
10
4
1
5
-12
6
HC Bandrélé
19
9
5
0
4
+9
7
Haima Sada
19
9
5
0
4
+18
8
AJH Tsimkoura
14
9
2
1
6
-67
Journée 11 – Samedi 10 décembre à 18h
9
TCO Mamoudzou
13
10
2
0
8
-72
10
Doujani HC
12
9
2
0
7
-15
11
HC Passamaïnty
12
9
2
0
7
-54
12
Moinatrindri HC
11
9
2
0
7
-118
Doujani HC – HC Select 976 ASC Tsingoni – TCO Mamoudzou Moinatrindri HC – PC Bouéni CH Combani – HC Passamaïnty AJH Tsimkoura – HC Bandrélé Haima Sada – HC Kani Kéli
39
+1
• M ay o t t e H e b d o • N ° 1 0 2 3 • 0 9 / 1 2 / 2 0 2 2
MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédacteur en chef Axel Nodinot
# 1023
Couverture :
2023, 2027 Jeux des îles Journalistes Axel Nodinot Jéromine Doux Raïnat Aliloiffa Alexis Duclos Said Issouf Lucas Philippe Agnès Jouanique Hilda Ali Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com