LE MOT DE LA RÉDACTION NUANCES
Le samedi 29 avril restera l'une des grandes dates de l'année 2023 à Mayotte. Quasiment 3 000 personnes se sont rassemblées sur la bien nommée place de la République, pour soutenir l'opération Wuambushu, certes, mais aussi pour clamer leur amour de Mayotte et de la France, dans un formidable ballet de chants, de danses, de couleurs et de sourires. Dans cette foule, le drapeau bleu-blanc-rouge et le kichali rouge et noir aux fleurs d'ylang jaunes ne formaient qu'une seule toile, pacifique mais déterminée, peinte par toutes les nuances de la population de Mayotte. Femmes, hommes, jeunes, vieux, Noirs, Blancs, Mahorais, Comoriens, métropolitains, habitants des villas et des cases en tôle étaient là pour crier leurs maux sur une mélodie joyeuse, et produire une formidable transcendance, ensemble. Comment ne pas aimer Mayotte lorsqu'elle nous donne de telles leçons d'unité et d'humanité ? Rejoignant leurs aînés, les jeunes se mobilisent aussi sur les réseaux sociaux. Instruits, cultivés et informés, ils ne laissent rien passer des inexactitudes du camp d'en face, ni des excuses approximatives de leurs propres élus. Et tentent malgré tout de mettre sur la table les nuances existant entre les trop basiques “ pro ” et “ anti ” Wuambushu. Espérons une sortie par le haut de ce conflit, qui s’apaisera de lui-même quand les actions du gouvernement permettront de détruire des quartiers entiers de cases en tôle, et surtout de mettre la main, comme ce fut le cas récemment, sur les chefs de bandes délinquantes..
Bonne lecture à toutes et à tous.
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Axel Nodinottchaks
Telle est l’affirmation du Conseil départemental de Mayotte, dans un communiqué paru ce mardi 2 mai. Dans ce dernier, l’assemblée départementale rappelle son vote à l’unanimité de la motion de soutien à l’opération Wuambushu, le 13 avril dernier, jugée “ essentielle pour garantir à Mayotte une vie harmonieuse afin qu’elle retrouve son mode de vie d’antan ”. Le président du CD, Ben Issa Ousseni, y a en outre réaffirmé la nécessité de paix pour les habitants de Mayotte : “ Force est de constater que ce n’est pas le cas à ce jour et en responsabilité, avec les maires, avec les responsables politiques, j’en appelle au calme et à l’apaisement. Nous vivons une période forcément troublée, nous nous y attendions, mais il faut que nous puissions voir rapidement les premiers effets positifs de cette opération. ” Une manière de mettre la pression sur l’État, dont l’opération de lutte contre l’immigration clandestine et l’habitat illégal patine pour le moment.
Il s’agit de l’âge de la petite fille s’étant retrouvé coincée dans les flammes lors de l’incendie d’une case en tôle, ce dimanche à Vahibé. Un courageux habitant du quartier a réussi à l’extraire des flammes, mettant sa propre vie en danger. Seulement, la fillette a été gravement touchée et son pronostic vital était engagé ce week-end. Selon les premières constatations de la préfecture de Mayotte, “ un branchement électrique sauvage est à l’origine de ce dramatique accident ”.
Organisé par le Club d’athlétisme de Mamoudzou (CAM) et la mairie de Mamoudzou, la 3ème édition du trail du CAMéléon aura lieu le dimanche 28 mai à 7h30, au départ de la MJC de Kawéni. Trois épreuves sont au programme, parmi lesquelles un trail de 12 kilomètres et une marche de 6 kilomètres, accessibles à partir de 16 ans et pour lesquelles il faut s’inscrire ici : www.sportpro.re Quant à la troisième épreuve, qui est une nouveauté, il s’agit d’une “ Course des Familles ”. Un enfant âgé de 5 à 12 ans inclus court avec un adulte sur une distance d'environ 1 kilomètre, sans classement, mais avec une médaille pour les enfants Les places sont limitées, et l’inscription doit se faire sur ca.mamoudzou@gmail.com.
Le proverbe
“ Wahitsuwa zinguo, hoa ”
Si tu te déshabilles, lave-toi.
Le trail du CAMéléon, c’est le 28 mai !
“ L'immigration irrégulière est la première cause de tous les maux de la société mahoraise ”
2 ans
9ème édition des trophées votez
du 14 avril au 7 mai sur : entreprise.yt/vote
catégories & nommés
Jeune entreprise de l’année
Koko expériences
Sazilé swimwear
Tamimou wedding
Anlia Events
YEKA music
Entreprise dynamique de l’année
L'abattoir de volailles de Mayotte
Mayotte Tropic
Sublime institut
AC BTP
Le jardin maoré
Entreprise innovante de l’année
Mob'helios
Le jardin d'Imany
Maison Snoezelen
Maoclav concepts
Mayexperinfo
Entreprise citoyenne de l’année
Tand'M
Hôtel Caribou
Madora
Terre de Rose
Clap productions
Économie sociale et solidaire
Uzuri wa Dzia
Kaza
R2D2 Mayotte
Dipak
Habit'ame
formation & compétences
Wenka culture
Kaweni Nouvelle Aire
TotalEnergie Marketing Mayotte
Pro Dog Formation
Mayotte Home Services
Manager de l’année
Youssouf Abdou
Tafara Houssaini
Omar Saïd
Carla Baltus
Farrah Hafidou
Femme entrepreneure de l’année
Nadjlat Attoumani
Zily
Sophiata Souffou
Nemati Toumbou Dani
Farrah Hafidou
Bâtisseur de l’année
Hôtel Ibis
Gymnase de Mamoudzou
SIM projet Marzoukou
Logements sociaux SIM
Tsingoni village
Handicap et inclusion
Laiterie de Mayotte
Régie Territoire de Tsingoni
ADECCO
SIM
Transports Salime
LU DANS LA PRESSE
GILLES-WILLIAM
GOLDNADEL : “ CE QUE RÉVÈLE LE CAS MAYOTTE ”
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l'actualité pour FigaroVox. Si le peuple français, dans sa grande majorité, est favorable à la réduction des flux migratoires, l'opération Wuambushu à Mayotte est l'occasion de constater que plusieurs acteurs médiatiques, judiciaires et culturels sont proimmigration, explique l'avocat.
Ainsi ce gouvernement, en violation de ses engagements, a-t-il renvoyé aux calendes helléniques la loi de lutte contre l'immigration illégale. Le président trouverait le sujet trop clivant et la première ministre prétend qu'il n'y aurait pas de majorité parlementaire pour la voter. Dans le même temps, le ministre de l'Intérieur voit sa détermination à affronter de face l'immigration invasive à Mayotte contrecarrée par la justice et l'État Comorien. Je veux montrer ici combien et comment l'idéologie encore dominante paralyse la volonté d'un peuple dominé et d'un pouvoir velléitaire. Ainsi le sujet de l'immigration illégale et massive serait “ clivant ”
Étrange clivage, alors que le dernier sondage CSA montre que 82% des Français, partis de droite et de gauche confondus, appellent de leurs vœux une loi favorisant les expulsions d'étrangers irréguliers. Difficile de faire plus consensuel. En dépit d'une décérébration quarantenaire
et d'un terrorisme intellectuel moralement et intellectuellement intimidant, les Français, dans leur immense majorité et à l'instar de nombreux peuples européens, constatent cette réalité cruelle que l'immigration excessive et invasive qui leur a été imposée et qui perdure irrésistiblement représente un danger existentiel pour leur sécurité, leur prospérité, ainsi que, vocable quasiment interdit, leur identité culturelle et nationale. Mais le président n'a pas tort pour autant : le sujet est clivant.
Car si la majorité du peuple est unie dans un front de refus, elle demeure silencieuse et immobile. Seul un référendum serait apte à lui donner les moyens d'imposer sa volonté. En revanche, il existe un pouvoir médiatique majoritairement immigrationniste. Il ne dispose d'aucune légitimité mais a la faculté d'impressionner le pouvoir. Le premier pilier de l'immigrationnisme est donc bien celui médiatique.
Le second pilier est planté dans la rue sur laquelle l'extrême gauche a pignon. J'ai écrit à plusieurs reprises dans ces colonnes que l'une des victoires de celle-ci aura été, dans le cadre du débat sur les retraites combien secondaire par rapport au débat existentiel sur l'immigration, d'avoir réussi à imposer l'économique sur le sociétal. J'ai reproché également à la majorité silencieuse sa paresse à marcher pour imposer sa volonté. Mais, pour être juste, je plaiderai pour elle les circonstances atténuantes, compte tenu de l'aptitude du pouvoir médiatique idéologisé à orienter la réalité sous un prisme déformant. Entrons dans le détail. Quand une manifestation contre la réforme de la retraite tourne mal, les agissements violents d'antifas ne disqualifient pas pour autant les organisateurs du mouvement de contestation et leur cause. Supposons que demain, une immense manifestation contre l'immigration illégale soit organisée à l'initiative de certains partis politiques et associations.
Il est loin d'être exclu, il est même probable, que certains groupes xénophobes ou racistes s'y inviteront et qu'on pourra y entendre des slogans peu ragoûtants. Au regard de notre expérience, il fait peu de doute que l'idéologie médiatique dominante est en mesure de pouvoir discréditer les organisateurs les plus inattaquables. Voilà qui est de nature à décourager les plus déterminés défenseurs de la liberté du peuple à manifester sa volonté. Et voilà pourquoi le pouvoir en place n'a pas tort de craindre le clivage de la minorité bruyante la moins légitime et de ne pas redouter le peuple silencieux sous son joug. A fortiori quand sa volonté de lutter contre l'immigration illégale est toute relative. On l'a vu dans son projet de loi mort-né où tout en voulant la combattre mollement, il voulait, en même temps, la régulariser - donc la légitimer a posteriori - sous le prétexte opportun de venir en aide aux métiers en tension.
Le troisième pilier de l'immigrationnisme est d'ordre judiciaire. Il habite au Conseil d'État où l'on a nommé récemment à un poste stratégique un promoteur ardent et lyrique de l'inclusion multiculturaliste. Il demeure au Conseil constitutionnel qui a créé de toutes pièces le principe imaginaire de fraternité pour sauver la mise d'un Cédric Herrou qui allait chercher des migrants sans papiers de l'autre
côté de la montagne. Et on vient de le voir encore à l'œuvre à Mayotte pour saper les ardeurs du ministre de l’Intérieur. C'est en effet une ancienne vice-présidente du Syndicat de la magistrature qui aura innové en tant que représentante du pouvoir judiciaire en suspendant pour des motifs abscons une décision préfectorale de détruire un bidonville illégal, alors qu'il ne s'agit manifestement pas d'une prérogative du tribunal administratif.
Pour plus de détails, je renvoie mon lecteur à la tribune sévère de Jean-Éric Schoettl dans Le Figaro le 29 avril, ancien secrétaire général du Conseil Constitutionnel, dont on sait la compétence en la matière. Relève sans doute du hasard cosmique le fait que quelques heures avant cette étrange décision, le Syndicat de la magistrature avait publié un communiqué manifestement plus politique que juridique pour dire tout le mal qu'il pensait d'une action gouvernementale entreprise à Mayotte contre l'immigration illégale, qui a pourtant le soutien de l'immense majorité des Mahorais désespérée.
Le quatrième et dernier pilier du temple immigrationniste est d'ordre culturel et intellectuel. Il est enterré profondément dans le sous-sol de l'inconscient de l'extrême gauche, mais par capillarité et au regard de la puissance médiatique de cette dernière, aura contaminé peu ou prou tous les esprits. Rien de mieux que des exemples récents : C'est le patron de Mediapart, relayant une interview d'une ethnologue publiée dans Le Monde, qui écrit sur Twitter : “ À Mayotte, les Comoriens ne sont pas des étrangers et le gouvernement fait face à une seule population ”. Et c'est l'ancienne ministre Dominique Voynet qui, dans la même veine ethnique, déclare sur CNews : “ On doit proposer aux Mahorais un chemin endogène vers le développement ”. Décryptage de l'impensé gauchisant : pour les peuples non blancs, l'argument ethnique, national et culturel pour maintenir un développement endogène n'a rien de malséant, encore moins de nauséabond.
Mais pourquoi, sauf racisme à leur encontre, les Français de métropole n'auraient pas le droit eux non plus d'aspirer à emprunter quand il est encore temps un chemin endogène ? Avant qu'il ne ressemble à l'impasse de Mayotte.
POUR TENTER DE SAUVER LA FACE, LE PRÉFET DE MAYOTTE S’ENFONCE DANS LE MENSONGE
“À Mayotte, où le centre de rétention administrative de Pamandzi est en état de suroccupation chronique, les créations répétées, parfois pour quelques heures à peine, de locaux de rétention administrative (LRA) de “ délestage ” pour y enfermer des personnes en attente d’expulsion sont récurrentes. Avec l’opération Wuambushu, la machine s’est emballée : entre le 17 mars et le 19 avril le préfet a pris 44 arrêtés créant des LRA, pour des durées pouvant aller de 2 heures à 5 jours.
Au mépris de la loi, aucun de ces arrêtés n’a été publié avant l’ouverture des locaux qu’ils créaient, 4 ont été publiés le jour de l’ouverture (qui correspondait aussi au jour de fermeture du local) et 40 ont été publiés postérieurement à leur fermeture, faisant des rétentions dans ces locaux autant de détentions arbitraires. Autant dire que le préfet a tout fait pour empêcher un contrôle juridictionnel.
Constatant de plus que les conditions de rétention dans ces locaux n’offraient aucune des garanties prévues par les textes applicables, l’ADDE, la Cimade, le Gisti et le SAF ont saisi le tribunal administratif de Mayotte, le 21 avril, d’une requête en référé-liberté, lui demandant :
- d’enjoindre au préfet de Mayotte de cesser la pratique récurrente visant à la création successive de LRA prétendument temporaires et dont le caractère éphémère et aléatoire n’est justifié ni par le droit ni par les faits à Mayotte ;
- d’ordonner toute mesure utile afin de faire cesser les atteintes graves et manifestement illégales aux libertés fondamentales des personnes placées en local de rétention administrative à Mayotte, sous astreinte de 15 000 euros par jour de retard.
Dans son ordonnance datée du 29 avril, le juge des référés a pour l’essentiel donné raison aux associations, jugeant : - sur le premier point, que “ la succession régulière de fermeture et de réouverture, à quelques heures d’intervalle, des mêmes locaux de rétention administrative est dépourvue de toute justification ” - et sur le deuxième point, que “ les associations et le syndicat requérants sont fondés à soutenir que les conditions de rétention dans les locaux de rétention administrative régulièrement créés par le préfet de Mayotte ... ne permettent pas aux personnes
retenues de contester utilement leur éloignement et leur placement en rétention administrative et portent ainsi une atteinte grave et manifestement illégale au droit d’exercer un recours effectif devant une juridiction ”
Or le préfet semble totalement passer outre cette décision de justice puisqu’il a publié un communiqué sur Facebook affirmant le contraire : le tribunal “ a rejeté ce jour la demande de fermeture des locaux de rétention administrative de Mayotte ”, dit-il, ajoutant qu’il “ accueille avec satisfaction cette décision qui atteste de la légalité de ces structures, à la fois dans leur création, dans leur organisation et dans leur fonctionnement, ainsi que de leur conformité à la loi ”
Ce faisant, le préfet contredit allègrement les termes mêmes de l’ordonnance du juge des référés qui estime : - que la pratique consistant à différer la publication des arrêtés de création des LRA “ fait obstacle au contrôle effectif des conditions de rétention dans ces locaux par le procureur de la République et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté alors que ceux-ci sont chargés de veiller à ce que les conditions de rétention garantissent l’exercice effectif de leurs droits par les personnes retenues ” - que “ cette pratique fait également obstacle à la présence de l’association Solidarité Mayotte, chargée à Mayotte d’assister les personnes placées en rétention administrative en application de l’article R. 744-21 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) ”, de sorte que le juge des référés “ enjoint au préfet de Mayotte de se rapprocher de l’association Solidarité Mayotte pour évaluer avec elle les aménagements devant être mis en œuvre pour lui permettre d’exercer effectivement sa mission d’assistance ” - et, enfin, que " l’accès libre à un téléphone n’est pas assuré en pratique dans les lieux de rétention administrative en litige", contrairement aux prescriptions du 9° de l’article R. 761-5 du Ceseda, de sorte que le juge des référés “ enjoint au préfet de Mayotte de prendre les mesures techniques nécessaires pour permettre aux personnes retenues dans les locaux de rétention administrative d’avoir accès à un téléphone leur permettant de passer au moins un appel de leur choix. ”
C’est donc dans la succession de ces rappels à l’ordre quant aux conditions de rétention que le préfet voit une décision qui “ atteste de la légalité de ces structures ”
Faut-il lui rappeler que le juge des référés a au contraire ordonné que : “ Le préfet de Mayotte justifiera des mesures prises pour l’exécution des injonctions prononcées aux trois articles précédents avant le 2 mai 2023 à 12h00, heure locale, sous astreinte de 15 000 euros par jour de retard ” ?
De ce déni des règles de droit rappelées par une décision de justice, on retiendra que ce préfet a préféré communiquer des mensonges sur la sanction juridictionnelle des conditions de son opération Wuambushu plutôt que d’en reconnaître les failles.
Après la décision du tribunal judiciaire lui ordonnant “ de cesser toute opération d’évacuation et de démolition des habitats ”, ce nouveau constat d’illégalité par le juge administratif vient rappeler que, même à Mayotte, tous les coups ne sont pas permis, et que la “ restauration de la paix républicaine ” dont se gargarise le ministre de l’intérieur ne saurait s’appuyer sur la violation des droits fondamentaux.
1er mai 2023
Signataires : ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·es), SAF (Syndicat des avocats de France).
Politique, économie, société, sciences, arts ou sports…
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PORTRAIT
El Anrif Hassani
LE MONSIEUR SPORT DU CD
CONSEILLER DÉPARTEMENTAL DE MAMOUDZOU 1 ET PRÉSIDENT DE L’OFFICE DÉPARTEMENTAL DES SPORTS, EL ANRIF HASSANI EST AUSSI ET SURTOUT UN PASSIONNÉ DE SPORT, ET NOTAMMENT DE FOOTBALL. S’IL NE PORTE PLUS LE MAILLOT DE L’AS ROSADOR PASSAMAÏNTY OU DE LA SÉLECTION DE MAYOTTE, IL LE MOUILLE TOUJOURS, ENTRAÎNANT LES JOUEUSES DU CLUB UNICORNIS, TOUT EN PORTANT LES SUJETS SPORT AU SEIN DE L’HÉMICYCLE YOUNOUSSA BAMANA.
Julie NemethPORTRAIT
“ Il nous arrivait de jouer trois matchs le week-end ! ” , se remémore avec délice El Anrif Hassani, qui, avec quelques-uns de ses camarades, enchaînait football, basketball et handball en deux jours, sous les couleurs de l’AS Rosador Passamaïnty, à l’époque où le club était multisports. “ J’avais la chance d’être doué dans les trois disciplines ”, déclare-t-il. Le jeune homme garde cependant le football dans son cœur, étant capitaine du club de 2000 à 2013. Il était aussi joueur et capitaine par intermittence de la sélection de Mayotte. Après l’école de foot de Rosador, il y a quatre ans, il crée le club féminin d’Unicornis, rencontrant un succès immédiat : pour sa première année, l’équipe monte directement en Régionale 1. De plus, El Anrif Hassani est nommé meilleur entraîneur de Mayotte en féminines, une chose qu’il est fier de
raconter. L’ancien joueur se révèle toujours aussi combatif et n’a aucunement perdu son esprit de sportif, la même année, il réussit successivement les CFF1, 2 et 3 (Certificat fédéral de football) et le BMF (Brevet de moniteur de football), devenant ainsi éducateur certifié. Après seulement deux ans d’existence, le club a été labellisé par la Fédération française de football. Il s’affiche, cette année, deuxième du championnat R1 féminin, ainsi qu’en U16. Et l’élu n’est pas peu fier de ses équipes.
Désormais, ce sont tous les sportifs de l’île que le conseiller départemental représente. En plus d’être encore actif sur le terrain, en entraînant son équipe féminine, il se charge d’essayer de faire rayonner les sportifs mahorais. “ Je travaille beaucoup avec la vice-
présidente Zouhourya Mouayad Ben, et nous sommes très écoutés par le président, déclare-t-il. Il faut que le sport trouve sa place au niveau du département ” . Pour cela, l’élu préside notamment l’Office départemental du sport (ODS), “ que le CD a toujours voulu ” pour le maintien et la gestion des équipements sportifs de l’île. Et ainsi, il cherche à pallier la lenteur de l’administration. “ À Mayotte, on sait construire, mais on a du mal à entretenir, affirme-t-il. On a beaucoup de soucis sur l’entretien des équipements sportifs. Rien que pour changer une ampoule, ça peut prendre des mois. ”
L’ODS gère notamment l’entretien des stades de foot et des gymnases. Les entretenir est essentiel pour permettre aux jeunes d’accéder aux différentes pratiques sportives. El Anrif Hassani évoque aussi des projets futurs comme la piscine de Kawéni, prévue pour 2025 et qui permettrait de consolider la candidature de Mayotte à l’organisation des jeux des îles en 2027. Celleci serait constituée de deux bassins de 50 et 25 mètres de longueur, en plus de toboggans. Un autre des projets qu’il porte est la création du centre de haut niveau de Miréréni, qui regroupera un centre d’athlétisme, une beach arena ainsi qu’un gymnase. Au total, ces nouvelles infrastructures vont coûter respectivement 25 et 47 millions d’euros. Ces constructions seront toutes gérées par l’Office départemental du sport. Tous les moyens sont mis en œuvre pour que la jeunesse mahoraise se perfectionne. Sans oublier que les Jeux des îles 2027
vont être un tremplin pour l’île et pour ses athlètes. Une compétition qui est déjà attendue impatiemment.
Prochain défi pour le conseiller : la création de sections sportives locales pour enrôler tous les jeunes talents mahorais qui ne peuvent pas aller en pôle espoirs. “ On s’est rendu compte que seulement deux jeunes partaient en espoirs chaque année, constate-t-il. L’idée, c’était de créer des sections sportives locales pour détecter plus de jeunes ” . En effet, peu de jeunes Mahorais ont la chance d’intégrer le pôle espoirs de La Réunion. Pourtant, selon le conseiller départemental, 80 à 100% de ceux qui sont retenus réussissent en pôle espoirs. Les nouvelles infrastructures qui seront construites grâce à l’intervention de l’Office départemental du sport faciliteront donc l’accès des jeunes au sport. Les Jeux des îles de l’océan Indien 2027, que Mayotte espère accueillir, pourraient également donner envie à la jeunesse de pratiquer une activité physique. L’ancien footballeur est d’ailleurs très impliqué. Il espère véritablement que les jeunes sélectionnés en pôle espoirs seront en mesure de représenter l’île au lagon lors des futures compétitions. À côté de cela, l’ancien sportif nous confie qu’en plus du foot, le rugby cherche aussi à mettre en place des sections sportives locales. Une tâche intensive pour El Anrif Hassani, qui travaille en collaboration avec plusieurs élus du CD pour faire avancer ces problématiques sociales et culturelles. n
QU’IL S’AGISSE DE FOOT, DE BASKET OU DE HAND, EL ANRIF HASSANI ÉTAIT TOUJOURS LE PLUS GRAND DE L’ÉQUIPE.
DOSSIER
La guerre d’influence Wuambushu
SUR LE TERRAIN TRÈS CONCRET DE LA RUE OU CELUI, PLUS ABSTRAIT, DES RÉSEAUX SOCIAUX, LA POPULATION DE MAYOTTE DOIT MENER UNE VÉRITABLE LUTTE POUR ÉVOQUER SON QUOTIDIEN ET LA NÉCESSITÉ DE L’OPÉRATION WUAMBUSHU. SI LES MAHORAIS ONT DÉMONTRÉ LEUR DÉTERMINATION LE WEEK-END DERNIER, LORS D’UNE GRANDE MANIFESTATION RASSEMBLANT QUELQUES 2 900 PERSONNES, ET QUE LES JEUNES MÈNENT LE COMBAT SUR LE PLAN NUMÉRIQUE, TOUS RÉAGISSENT À UN LOBBY ANTI-WUAMBUSHU EXTRÊMEMENT ACTIF.
SOCIÉTÉ LES MAHORAIS SE MOBILISENT FACE AU LOBBY COMORIEN
LES MAHORAIS SONT PLUS QUE JAMAIS DÉTERMINÉS À SOUTENIR L’OPÉRATION WUAMBUSHU, QUOI QU’IL EN COÛTE. UNE FAÇON DE CONTRER CEUX QUI S’Y OPPOSENT, À L’IMAGE DES COMORIENS ET DE CERTAINES ORGANISATIONS INTERNATIONALES. ET TOUS LES MOYENS SONT BONS POUR PRENDRE LE DESSUS FACE AU LOBBY VOISIN.
Samedi 29 avril 2023. De nombreuses personnes affluent vers la place de la République à Mamoudzou. Les femmes sont vêtues de leurs salouvas à l’effigie de la chatouilleuse Zena M’déré. Ce même tissu tutoie les drapeaux français et européen, comme pour prouver une énième fois l’appartenance de Mayotte à la France. Le lieu est rapidement bondé de monde. Près de 3 000 personnes, selon la préfecture. Les femmes composent la très grande majorité du public. Cette mobilisation est la deuxième en moins d’une semaine, et elle réunit encore plus de monde que la précédente. Les habitants issus des quatre coins de l’île se sont retrouvés dans la commune chef-lieu afin de parler d’une même voix et faire passer un message : “ Oui à Wuambushu ! ” Pour certains, leur présence est indispensable, et toutes les générations sont représentées.
“ Je viens d’avoir 18 ans et je veux pouvoir vivre ma jeunesse sans me soucier de l’insécurité ” , confie une jeune femme. “ Je suis heureuse de voir autant de monde réuni pour la même cause. C’est important ” , ajoute celle qui est venue avec plusieurs membres de sa famille, notamment sa tante, Zena. “ Il n’y a pas que des Mahorais ici aujourd’hui. Il y a des habitants de l’île avec des origines différentes, et si nous sommes là c’est pour dire que nous aimons Mayotte, mais nous ne pouvons plus vivre dans cette insécurité. ” Zena, sa nièce et tous ceux qui se sont déplacés jusqu’à la place de la République demandent au gouvernement de ne pas reculer face à l’Union des Comores, qui entrave le bon déroulement de l’opération Wuambushu. Sur scène, les élus et les représentants des collectifs se succèdent et tous confirment leur soutien à la France, ce pays que le peuple Mahorais a choisi.
BRAS DE FER ENTRE MAHORAIS ET COMORIENS
Les collectifs mahorais n’hésitent pas à aller au front pour défendre les intérêts de Mayotte. Celui des citoyens de Mayotte 2018 est le plus exposé. Ses membres ont empêché le bateau Maria Galanta d’aller à Anjouan tant qu’il n’emmènera pas avec lui les clandestins comoriens. Le navire qui devait transporter des médicaments est donc resté à quai. Le collectif des citoyens de Mayotte 2018 a également manifesté devant le dispensaire Jacaranda situé à
Mamoudzou, provoquant sa fermeture temporaire. L’établissement est souvent accusé d'accueillir principalement des personnes d’origine étrangère n’ayant pas les moyens de consulter un médecin libéral.
Les manifestations sont une chose, mais les Mahorais et les Comoriens se font la guerre principalement sur les réseaux sociaux. Chacun y va de son avis sur l’opération et bien au-delà. Les débats sur l’appartenance de Mayotte à la France ou aux Comores est relancé. Des experts en tout genre font leur apparition, créant parfois de la désinformation, des deux côtés.
Toute cette situation provoque de la colère de part et d’autre et incite certains à avoir un comportement ou à tenir des propos inappropriés. Dernier exemple en date, une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et qui montre une altercation entre plusieurs personnes dans la barge. On y voit un groupe de femmes, s’identifiant comme mahoraises, s’attaquer à une autre femme originaire des Comores. Les images ont choqué les internautes puisque l’on entend l’une des Mahoraises dire à la Comorienne de se jeter à la mer. Le contexte actuel est si pesant que chaque parti est prêt à tout pour faire entendre sa voix.
CONFORTER LA PLACE DE MAYOTTE DANS LA RÉPUBLIQUE
Une partie de la population est inquiète quant à la tournure que prend l’opération Wuambushu. Pour l’instant, face au refus des Comores d’accueillir ses ressortissants, aucun expulsé comorien n’a été renvoyé chez lui. De plus, aucune case en tôle n’a été détruite. Le gouvernement arrivera-t-il à aller jusqu’au bout de son plan ? Rien n’est sûr. Ce qui l’est en revanche, ce sont les Mahorais et leurs élus, déterminés à gagner la guerre d’influence contre les Comoriens. Dans une pétition en ligne, adressée au président de la République Emmanuel Macron, la député Estelle Youssouffa affirme que “ nous n'accepterons jamais de coopérer avec les Comores, cet état corrompu, disloqué, l'un des plus instables du monde ”
Elle rappelle que Mayotte est française depuis 1841. “ Son appartenance à la République comme 101ème département ancre notre île dans la communauté nationale et ses ressortissants doivent avoir comme tous leurs compatriotes le droit de vivre en paix et en sécurité. ” Un discours souvent relayé par les élus du territoire et autres représentants de la société civile. Désormais, le gouvernement français est attendu au tournant car l’opération Wuambushu va bien au-delà des décasages et des reconduites à la frontière. Sa réussite permettra de conforter la place de Mayotte dans la République française, malgré les incessantes revendications de l’union des Comores.
“ JE VEUX VIVRE MA JEUNESSE SANS ME SOUCIER DE L’INSÉCURITÉ ”
SOCIÉTÉ
DES SPACES TWITTER POUR DÉBATTRE DE WUAMBUSHU
DEPUIS PLUSIEURS SEMAINES, DES INTERNAUTES MAHORAIS, ULTRAMARINS OU MÉTROPOLITAINS ÉVOQUENT L’OPÉRATION
WUAMBUSHU SUR DES SPACES TWITTER, DES CHAMBRES PUBLIQUES OÙ CHACUN PEUT S’EXPRIMER SOUS FORMAT AUDIO, OU COMMENTER LA DISCUSSION. SI LE DÉBAT S’ACHÈVE BIEN SOUVENT SUR L’ÉTERNEL CONFLIT FRANCO-COMORIEN, CES SPACES PERMETTENT À LA JEUNESSE MAHORAISE DE SE RASSEMBLER ET DE SE MOBILISER, ET SÉDUISENT MÊME LES RESPONSABLES POLITIQUES DE L’ÎLE AUX PARFUMS.
“ On va laisser dire des dingueries comme ça ? ”, “ Pourquoi vous me coupez quand on n’est pas d’accord avec vous ? ”, “ Tu veux parler ? Demande la parole et on te fait monter ”… Le moins que l’on puisse dire, c’est que les spaces Twitter concernant l’île au lagon sont animés. Le principe est simple : une chambre est ouverte par les hôtes sur le réseau, qui communiquent le créneau du live à leurs abonnés. À l’heure du direct, les utilisateurs se connectent au space d’un seul clic. Ils peuvent écouter, et sont alors auditeurs, ou participer au débat, en levant une main virtuelle leur permettant de devenir intervenants. Un canal de discussion privilégié depuis plusieurs années par les jeunes Mahorais, soucieux de leur département. “ Ce n’est pas nouveau, affirme Chef Bé, participant assidu de ces lives. On appelait ça les spaces du dimanche, dans lesquels on abordait des sujets sérieux. Le reste de la semaine, c’était des sujets un peu plus légers. ”
ou de la diaspora comorienne en France – qui ont excédé les twittos mahorais. “ Face aux réécritures historiques, on ne peut pas juste garder les bras croisés et acquiescer, explique Chef Bé. Je suis sur le territoire, je vis ces violences, on m’a agressé à plusieurs reprises sur le trajet domicile-travail, dans un véhicule neuf, que je venais d’acheter et que j’ai réparé un nombre incalculable de fois, jusqu’à ce que l’assurance résilie mon contrat ! Alors quand des gens disent des dingueries sur un territoire qu’ils ne connaissent pas, je leur réponds que quand tu vis les choses, tu les comprends différemment. ”
À la suite de la médiatisation de l’opération Wuambushu, Mayotte s’est retrouvée à la une des débats nationaux, mais aussi des réseaux sociaux, pas épargnés par le lobby plus ou moins sérieux pour “ Mayotte comorienne ” Comme leurs aînés dans la rue, ce sont ces provocations venues de l’archipel d’en face –
Face à cette véritable guerre d’influence, Bel Vizion a donc décidé de remettre au goût du jour ses spaces du dimanche, pour essayer de ne pas tomber dans une opposition binaire. “ Malheureusement, il manque beaucoup de nuances dans le débat actuel, déclare-t-il. Le souci, c’est que dès l’annonce de l’opération, les Mahorais ont eu l’impression d’être seuls face à l’opinion publique. Le fait que des spaces soient organisés sans avoir la parole d’un seul Mahorais n’a pas non plus aidé. ” Plus que de proposer des anecdotes, des solutions, des constats et de faire grandir le débat ensemble, Twitter a aussi permis de rassembler les jeunes soucieux de leur île au sein d’un groupe de discussion. Sur ce canal privé, les jeunes femmes et hommes peuvent organiser leur lobbying, choisir ce qui sera partagé sur les réseaux sociaux, ou encore
“ QUAND TU VIS LES CHOSES, TU LES COMPRENDS DIFFÉREMMENT ”
signaler un propos nécessitant une réponse. Une manière de réanimer la devise mahoraise “ Ra Hachiri ”, de façon numérique.
DES POLITIQUES FACE AUX TWITTOS
Après avoir reçu plusieurs personnalités politiques lors des dernières élections législatives, comme Ramlati Ali, députée sortante de la première circonscription, Bel Vizion et les autres organisateurs de spaces mahorais peuvent se targuer de séduire leurs élus locaux. Parmi eux, Hélène Pollozec, conseillère départementale de Mamoudzou, écoute ou participe pleinement à ces débats. “ L’information est capitale pour la réussite de cette opération, car il y a une propagande pro-comorienne et beaucoup de désinformation depuis plusieurs mois, explique-t-elle. Sur les réseaux sociaux, on n’a pas forcément les mêmes publics, les mêmes façons d’échanger. Sur Twitter, je me suis rendu compte qu’il y avait une grande communauté de jeunes. Je participe tant que je peux à ces spaces, afin de rétablir la vérité des Mahorais, car il faut rester en alerte. ”
Plus qu’une opportunité de défendre l’opération Wuambushu, l’élue voit en ces initiatives l’occasion de repenser la pratique politique à Mayotte. “ On est quand même sur une opération qui vient, à la base, des élus locaux, et je pense que l’un de nos rôles est d’être au contact des administrés, continue-t-elle. À travers ces spaces, j’essaie aussi de vulgariser le travail d’un conseiller départemental. J’ai l’impression qu’il y a cette distance entre responsables politiques et population, que les prédécesseurs ont voulu donner. Et le fait d’échanger sur un espace plus détendu, avec une population qui ose poser des questions sans filtre, est aussi important pour garder ce lien, surtout en étant la benjamine de l’assemblée départementale. ”
UN CONFLIT CONTRE-PRODUCTIF
Tous les participants préviennent néanmoins que l’anonymat relatif des réseaux sociaux permet de déchaîner les passions lors des débats, où les arguments deviennent bien souvent provocations. “ Je me prends aussi beaucoup de haine, mais ça fait partie du job ! ”, reconnaît Mme Pollozec. Sur les spaces abordant l’opération Wuambushu, les choses se corsent lorsque les discussions en viennent aux Comores, et à l’éternelle revendication de Mayotte par ces dernières.
“ C’est ce qui me dérange le plus, avoue Chef Bé. Ça et certains qui parlent de xénophobie, alors que ce n’est pas le sujet, mais plutôt l’insécurité et la maîtrise foncière. L’opération n’est peutêtre pas une réponse durable à ces problèmes, mais ce n’est pas possible de rester les bras croisés. ”
S’il avoue avoir parfois été impulsif lors de certaines provocations, Bel Vizion tente désormais d’apaiser et assainir le débat. “ J’espère qu’on y arrivera, et que ces conflits ne dépasseront pas les réseaux sociaux, confie-t-il. Il faut recentrer le débat sur l’opération, car c’est avant tout un combat d’idées.
À l’heure actuelle, je pense que ceux qui ont le plus d’influence, que ce soit du côté mahorais ou comorien, doivent appeler à la paix. Entrer dans les mêmes débats stériles est contre-productif, et attise plus les tensions qu’autre chose. ”
ENTRETIEN UN MOUVEMENT “ MAHORAIS LIVES MATTER ”
POUR SOUTENIR WUAMBUSHU
DEPUIS QUELQUES JOURS, LES PHOTOS DE PROFIL ROUGES FLEURISSENT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX. SYNONYMES DE SOUTIEN À L’OPÉRATION
WUAMBUSHU ET DU CALVAIRE QUOTIDIEN QUE VIT LA POPULATION DE MAYOTTE, CES AVATARS SONT LA PIERRE ANGULAIRE DU MOUVEMENT
“ MAHORAIS LIVES MATTER ”, RÉCEMMENT CRÉÉ PAR QUATRE JEUNES MAHORAISES. PARMI ELLES, BARBIANA, QUI NOUS EXPLIQUE CETTE INITIATIVE NUMÉRIQUE.
Mayotte Hebdo : Pourquoi avoir lancé ce mouvement sur les réseaux sociaux ?
Barbiana : Tout a commencé lors d’un space Twitter. Nous étions quatre, à discuter de la situation vis-àvis de l’opération Wuambushu, et notamment sur Internet. Au vu de la désinformation massive qui y régnait, et qui a entraîné une haine envers les Mahorais, puisqu’on était traités de tous les noms, xénophobes, partisans de l’extrême-droite, nous avons décidé de nous battre et de dénoncer ce qui se passe à Mayotte.
M.H. : Pourquoi avoir privilégié une photo de profil rouge ?
Barbiana : Le rouge est une couleur qui revient souvent à Mayotte, que ce soit sur le drapeau ou les tenues traditionnelles. Cette couleur représente le sang qui coule à flots depuis des années sur l’île. Nous pensons à toutes les victimes de violences à Mayotte, et aux dommages collatéraux qui ont été causés. Ce rouge est aussi celui de l’amour, de l’amour que l’on porte tous pour l’île, qui nous rassemble et est à l’origine de ce mouvement de solidarité.
M.H. : Quel est l’objectif de cette initiative ?
Barbiana : Nous voulions dénoncer ce qui se passe à Mayotte depuis plus de dix ans. Derrière Wuambushu, il y a plus qu’une déportation des immigrés en situation irrégulière. Il y a des centaines de morts, des dizaines d’années de cris et de manifestations, des lycéens et collégiens caillassés, des travailleurs coincés sur la route et menacés à la machette… C’est vraiment le côté sombre de Mayotte.
M.H. : Le mouvement semble en tout cas prendre sur les réseaux sociaux, puisqu’on voit de plus en plus d’utilisateurs arborer cette photo de profil rouge. C’est une victoire, pour vous ?
Barbiana : C’est à moitié une victoire. Nous sommes totalement reconnaissants, car le mouvement a pris plus d’ampleur. Maintenant, ce qui serait le mieux, c’est que nos parents, souvent sur Facebook, commencent à s’en emparer. Ce serait la plus grande victoire, car on aurait montré que nous, les jeunes, nous battons aussi pour Mayotte, à leurs côtés.
M.H. : Si les adultes ne l’ont pas encore adopté, ils ont participé à une belle démonstration de force le week-end dernier, lors de la manifestation proWuambushu. D’autre part, une enquête d’opinion récente montre qu’une grande majorité de Français soutient l’opération. Est-ce que ces facteurs vous réconfortent, vous renforcent ?
Barbiana : Totalement. Au début, on pensait que c’était plutôt le contraire, que tout le monde était contre Wuambushu car très peu réalisaient ce qui se passait à Mayotte. Finalement, peut-être que c’est un petit peu grâce à nous, ou que c’est une réalité qui existait avant que le mouvement MLM apparaisse. C’est aussi parce que la plupart des opposants sont
des étrangers, en situation irrégulière ou non, et que le sondage concernait plutôt les Français. En tout cas, j’étais vraiment surprise.
M.H. : Le mouvement a d’ailleurs commencé à être détourné, notamment par des internautes comoriens. Comment cela se manifeste-t-il ? Barbiana : Cela se passe sur Twitter, où un groupe de personnes a commencé à mettre des photos de profil vertes pour contrer le mouvement. Ça nous a totalement désolés, on s’est dit qu’on allait encore se retrouver seuls et que les gens ne comprendraient pas notre message. Car la PP rouge a été utilisée par des personnes qui continuaient à faire de la désinformation et à nous rabaisser, alors que nous dénonçons des massacres, des injustices. Mais, avec un peu de recul, c’est peut-être une bonne chose, parce que ça montre à quel point le mouvement a pris et est important aujourd’hui, et nous espérons qu’il le sera davantage.
ENTRETIEN “ SI L’OPÉRATION WUAMBUSHU
N’ABOUTIT PAS, ÇA SERA LA GUERRE CIVILE ”
WUAMBUSHU A RAVIVÉ LES BLESSURES ENTRE LES MAHORAIS ET LES COMORIENS DATANT DU SIÈCLE DERNIER. AVANT-MÊME SON COMMENCEMENT, LES DEUX CLANS S’AFFRONTENT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX ET À TRAVERS LES MÉDIAS, CHACUN PRÔNANT UN DISCOURS INAUDIBLE POUR L’AUTRE CAMP. L’OPÉRATION EST LE DERNIER ESPOIR POUR LES MAHORAIS, MAIS SA RÉUSSITE N’EST PAS CERTAINE, SELON MAHAMOUD AZIHARY, ESSAYISTE, DOCTEUR EN ÉCONOMIE QUANTITATIVE DU DÉVELOPPEMENT ET OBSERVATEUR DES SOCIÉTÉS MAHORAISE ET COMORIENNE.
Mayotte Hebdo : Dans la guerre des clans entre les Mahorais et les Comoriens, certains disent que Mayotte n’a jamais été comorienne. Est-ce-vrai ?
Mahamoud Azihary : En matière d’histoire, on raconte n’importe quoi. Bien sûr qu'il y a une histoire commune entre les quatre îles de l’archipel depuis que les Shiraziens sont arrivés aux Comores. Tout ce que l’on raconte est complexe car il y a plein de points communs qui font que l’histoire nous rapproche, mais à un moment donné, chacun a voulu assumer une vision politique et administrative différente. Les Mahorais peuvent dire sans complexe qu’ils ont une histoire commune avec les Comores mais qu’ils ont choisi de rester avec la France. Et même de l’autre côté, ils ont choisi la France, puisque la moitié de la population à Moroni est française, la diaspora
comorienne est en grande majorité française, donc finalement tout le monde a choisi la France. Maintenant la France doit faire la part des choses, ne seraitce que pour avoir des gens intelligents des deux côtés au lieu de soutenir des dictateurs et des corrompus. Et quand je parle de corrompus je fais référence à ceux des Comores, mais également ceux de Mayotte.
M.H. : On a l’impression que le débat s’est déplacé et qu’il ne s’agit plus simplement de l’opération Wuambushu…
M.A. : Quand des personnes parlent du passé ou de l’avenir, au moment où on a un problème présent à résoudre, c’est qu’elles ne se sentent pas concernées par le problème présent. Dans cette histoire, il y a surtout des gens qui sont dépassés
par tout cela et qui ne font que de la politique. À Mayotte, certains se font élire principalement parce qu’il y a de l’insécurité, ou parce qu’ils disent qu’il faut reprendre le combat des années 1960 contre les Comores. Et de l’autre côté de l’archipel ce n’est pas mieux. Au lieu de trouver des solutions pour sortir la population de l’extrême pauvreté, que les gens puissent éduquer leurs enfants et se soigner, ils crient “ Mayotte comorienne ” . Et ici on crie “ Mayotte française ” , sans qu’aucun parti ne regarde le problème présent en face. Mais tout cela est fait exprès pour que tout le monde regarde ailleurs et ainsi le problème n’est pas réglé.
M.H. : À vous entendre, il s’agirait d’une question de manipulation. Qui est derrière tout cela ?
M.A. : Bien sûr que c’est une question de manipulation. J’ai milité dans le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 pendant quatre ans parce que je croyais que c’était pour dire toutes nos revendications, mais on a fait trop de conneries, et on a tout raté. À côté de ça, il y a eu le collectif d’Estelle Youssouffa qui disait que le problème de Mayotte, ce sont les Comoriens. Les deux collectifs ont évolué en marge. On ne s’est plus préoccupés du développement de Mayotte mais on s’est concentrés sur les Comoriens et je suis parti à cause de ça. Emmanuel Macron ne pourra plus se présenter aux présidentielles, et celui qui veut se positionner à sa place ou qui veut être premier ministre c’est qui ? Gérald Darmanin. Il se rend compte qu’à Mayotte, Marine Le Pen fait un carton à cause de l’insécurité principalement. Donc il se rapproche de la députée de Mayotte qui a des idées proches de l’extrême droite mais qui n’est pas du même bord que Marine Le Pen. Une alliance naturelle naît donc entre Gérald Darmanin et Estelle Youssouffa. Et comme les Mahorais ont besoin d’une opération comme Wuambushu, l’actuel ministre de l’Intérieur et des Outre-mer est en train de pratiquement prendre la place du Rassemblement National.
M.H. : Les débuts de l’opération n’ont pas eu les résultats escomptés. Le gouvernement peut-il encore se rattraper ?
M.A. : J’ai peur que si on continue à ce rythme, on n’atteigne pas les objectifs, et ça va revenir vers nous comme un boomerang, et ça sera très dur. Mais le gouvernement peut éviter cela s’il démantèle les bandes qui attaquent les bus, qui font les meurtres. Les plus dangereuses et les plus meurtrières sont celles de Tsoundzou et Majicavo. S’il les arrête, alors il aura résolu 50% du problème. Par contre, cette histoire de reconduire des milliers de Comoriens chez eux ne se fera pas, je peux vous le garantir. Le gouvernement ne pourra pas le faire parce que de l’autre côté ils ne sont pas préparés, ils n’ont pas d’aides internationales pour accueillir tous ces gens. Cependant, on peut décaser des gens sous le coup de la loi Elan, et on n’a pas besoin de Wuambushu pour ça. Le vrai défi est de permettre aux Mahorais de récupérer leurs terrains occupés de manière illégale et de faire revenir la sécurité sur cette île. Il faut utiliser toutes les ficelles du droit français pour aller jusqu’au bout. Et si à un moment donné ils sont embêtés, il faut décréter l’état d’urgence à Mayotte. Cela permet d’éviter que les choses passent devant le juge.
M.H. : Qu’est-ce qui pourrait arriver si le gouvernement n’arrive pas à avancer sur l’opération Wuambushu ?
M.A. : Du point de vue social, si cette opération n’aboutit pas ça sera la guerre civile. Si Gérald Darmanin nourrit quelques ambitions aux présidentielles, il ne doit pas rater Wuambushu sinon c’est terminé pour lui. Les Mahorais attendront que le Rassemblement National prenne le pouvoir pour qu’il fasse le job.
M.H. : Comment voyez-vous l’avenir de Mayotte ?
M.A. : Je suis inquiet par la façon dont le gouvernement et les élus du territoire veulent dessiner le futur en ne proposant rien de moderne. Ils vont éradiquer les bidonvilles et les remplacer par des ghettos. Car ils vont construire des logements sociaux et y mettre des gens de la même condition sociale alors que partout ailleurs on propose la mixité sociale. De cette manière, ils vont faire naître une autre forme de violence, peut-être plus étudiée et avec des armes à feu. Et cette fois-là ils ne pourront pas dire qu’ils les renvoient aux Comores puisque ce seront des gens en situation régulière. Et ça j’ai l’impression que personne ne s’en rend compte.
Ça m’inquiète aussi qu’il y ait une telle haine de chaque côté de l’archipel alors que chaque partie devrait s’occuper de ce qu’il se passe chez elle. Avec des dirigeants plus intelligents, on trouverait même des terrains d’entente sur l’environnement, la gestion des déchets, sur l’agriculture, sur l’exploitation du pétrole. On peut trouver un moyen pour un codéveloppement mais il faut que l’on dépasse ce climat de haine des deux côtés. En attendant, je suis assez pessimiste pour le futur…
“ DANS CETTE HISTOIRE, IL Y A SURTOUT DES GENS
SONT
COMMENT LES COMORIENS SE MOBILISENT CONTRE WUAMBUSHU
LE 21 AVRIL, LE GOUVERNEMENT COMORIEN, PAR LA VOIX DE SON PORTE-PAROLE, ANNONÇAIT OFFICIELLEMENT QU’IL NE COMPTAIT PAS ACCUEILLIR SUR LE TERRITOIRE SES RESSORTISSANTS QUI ALLAIENT ÊTRE EXPULSÉS DE MAYOTTE. MAIS DERRIÈRE CETTE DÉCISION, SALUÉE DE TOUTES PARTS, SE CACHE UNE SOCIÉTÉ CIVILE MOBILISÉE AUSSI BIEN À L’INTÉRIEUR QU’À L’EXTÉRIEUR DU PAYS ET QUI BAT CAMPAGNE CONTRE L’OPÉRATION DE LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ MENÉE SUR L’ÎLE AUX PARFUMS.
comorien n’est pas parvenu à dissuader place Beauvau de faire marche arrière. Toutefois, son refus d’accueillir les expulsés a chamboulé les plans de Gérald Darmanin. Ce camouflet infligé aux autorités françaises est d’ailleurs bien accueilli par la société civile qui, dès le début, s’est mobilisée pour dénoncer l’illégalité de Wuambushu.
Wuambushu, du nom de l’opération coup de poing lancée à Mayotte, se poursuit en dépit des couacs enregistrés sur place. Les descentes des gendarmes dépêchés sur place dans les quartiers réputés infréquentables continuent. Ce plan du ministère français de l’Intérieur répond à trois objectifs : lutter contre la délinquance, détruire les habitats précaires et renvoyer les personnes ne possédant pas de papiers. Jusqu’alors, malgré son opposition à cette opération, le gouvernement
Avant même que celle-ci ne soit lancée, de nombreuses organisations ont commencé à interpeller le président Azali Assoumani, par ailleurs président de l’Union Africaine depuis le mois de février. Mais la première action en ce sens fut la conférence de presse organisée le 5 avril à l’Assemblée nationale par le comité Maoré, qui revendique le retour de Mayotte dans le giron comorien. Ce rendez-vous médiatique a réuni les leaders politiques et de la société civile. Depuis, le collectif stop wuambushu à Mayotte (Csum) a pris le relai. Cette plateforme née au lendemain des révélations du Canard enchaîné coordonne toute la stratégie de la partie comorienne. Son arme reste les manifestations. Et c’est à Moroni, le 15 avril, que la population s’est retrouvée au foyer des femmes, dans un important rassemblement marquant le coup d’envoi de la lutte.
“ La société civile comorienne a d’abord lancé des actions de lobbying pour récolter des informations concrètes. L’association, le Collège des sages se sont engagés à conseiller, encadrer et participer aux actions de lutte contre cette opération. C’est ainsi que les organisations de la société civile se sont rencontrées pour la première fois au début du mois de mars", a relaté le président du comité Maoré, Maître Atick Youssouf.
MANIFESTATIONS EN FRANCE
À l’intérieur comme à l’extérieur du pays, le combat est porté par une quinzaine d’organisations, à l’instar du collège des sages, Hifadhu, le collectif de la troisième voie, Ukumbozi, Adrikni ou Cdiscom. Ce sont ces mouvements qui sillonnent les localités pour sensibiliser la population sur les conséquences de Wuambushu, qui signifie “ reprise ” en shimaoré. Samedi dernier, après une première marche pacifique interdite une semaine plus tôt, un sit-in a finalement pu être organisé sur la place de l’indépendance pour demander plus de fermeté de la part du gouvernement. Puisque la bataille dépasse de loin le plan national, les Comoriens résidant en dehors du pays, essentiellement en France, n’ont pas baissé les bras non plus. “ Depuis que l’information sur la préparation de cette opération de déportation nous a été remontée fin février par un frère de La Réunion, la machine s’est lancée. Le Csum a vu le jour. Nous avons par la suite commencé à réunir les autres organisations comme Dawula Ya haki, Nibarikishe Yi komor, SOS démocratie ”, détaille le chargé de communication de Cdiscom, Ali Saïd Achimo.
Si la question de Wuambushu a occupé l’espace médiatique français, voire international, c’est aussi parce que les expatriés comoriens se sont mobilisés en masse pour défendre leur cause et relater l’histoire de l’indépendance comorienne, détournée selon eux par certains à des fins politiques. “ Le 16 avril, nous avons organisé des manifestations dans plusieurs grandes villes françaises de Paris à Marseille, en passant par Nice ou encore l’île de La Réunion. Pas plus tard que le 29 avril, le collectif a prononcé un discours lors de la marche contre la loi Darmanin, où nous avions été invités par des partenaires comme Révolution populaire et Survie ”, ajoute Achimo. D’autres importantes manifestations contre Wuambushu sont prévues dans les prochains jours en France, à en croire Simba Khaled, membre actif de Csum.
DE NOUVELLES MESURES AU PORT DE MUTSAMUDU
Pour certains, il est clair que le gouvernement comorien a pu compter sur l’élan de solidarité affiché par les organisations de la société civile pour tenir tête à la France. L’opinion n’arrêtait pas de répéter que le seul moyen qui ralentirait Wuambushu serait le refus des reconduites à la frontière. C’est ainsi que, dix jours après avoir demandé officiellement à Paris de renoncer à son plan, les autorités comoriennes ont indiqué qu’elles n’entendaient pas accueillir leurs ressortissants qui seraient expulsés. Conséquence de cette décision, le Maria Galanta, seul bateau assurant la liaison maritime entre Mayotte et Anjouan, a suspendu à son tour ses rotations jusqu’à nouvel ordre. Mais cette interruption des activités de la compagnie SGTM est aussi motivée par les nouvelles mesures imposées par la société comorienne des ports comoriens. Cette dernière exige désormais la présentation d’une pièce d’identité pour tous les passagers qui se feront débarquer au port de Mutsamudu.
Le 29 avril, le gouverneur de l’île d’Anjouan, Anissi Chamsidine, a pour sa part publié un arrêté interdisant le débarquement de refoulés à l’aéroport de Ouani. Des trois gouverneurs, il est d’ailleurs le seul qui ait osé prendre la parole publiquement pour dénoncer non seulement l’opération, mais aussi l’amitié liant les Comores et la France. Le gouvernorat d’Anjouan, île la plus proche de Mayotte, qui est revendiquée par Moroni depuis plus de 47 ans, a par ailleurs soutenu et pris part à des initiatives initiées par les élus locaux. Vendredi dernier, tous les maires ont manifesté à Mutsamudu, chef-lieu d’Anjouan, contre Wuambushu. Toujours sur le plan politique, les députés ont réaffirmé la souveraineté des Comores, composée de quatre îles aux yeux du droit international. Dans sa résolution du 2 avril, l’Assemblée nationale comorienne a également condamné le renvoi des ressortissants d’origine comorienne vers les autres îles.
LES ARTISTES AUSSI
Dans le monde culturel, les artistes n’ont pas manqué d’apporter leur pierre à l’édifice sur un sujet explosif. Lors de la dernière manifestation organisée à Nice, le peintre Séda Ibrahim Halifa a dévoilé une pancarte montrant le président français, Emmanuel Macron, marchant sur un amoncellement de têtes de mort. Une façon de dire non au renvoi des Comoriens clandestins à Mayotte. Des artistes de renom comme Cheikh Mc prennent la parole sur les réseaux sociaux pour défendre leur cause, pendant que Salim Amir, lui, a préféré republier ses anciennes chansons fustigeant la présence de la France à Mayotte, tout en rappelant l’indivisibilité des peuples des quatre îles de l’archipel. Si jusque-là, l’opinion publique comorienne considère que le gouvernement a remporté une première victoire pour avoir réussi à interdire l’arrivée des refoulés, il est encore trop tôt pour jubiler, temporise Hissane Guy, chargée de communication d’Adrikini. “ La mobilisation a certes eu un impact, pour ne pas dire positif. Nous avons réussi à faire entendre notre opinion et notre opposition sur les déplacements forcés durant toute cette mobilisation. Mais nos compatriotes sont toujours en sursis et vivent sous la précarité et la menace. La société civile doit rester vigilante ”, a recommandé celle qui avait prononcé un discours lors du rassemblement du 15 avril à Moroni, dans une salle comble.
Comme les autres leaders associatifs réunis autour du collectif stop Wuambushu, Hissane Guy appelle à la relance d’un dialogue “ avec nos frères et sœurs mahorais, afin de sauvegarder les liens aussi bien culturels et cultuels qui nous unissent et éviter la rupture ”. Une approche embrassée par le Csum. “ L 'élite politique de Mayotte doit revenir à la raison, affirme Ali Saïd Achimo. Seule l’union de nos peuples peut permettre à nos îles de se développer, car la présence des puissances étrangères dans la zone est purement géostratégique. ” Ce dernier pense que les Comores peuvent sortir gagnantes de cette crise en renonçant à l’accord-cadre de 150 millions d’euros signé en 2019, dans lequel les autorités se sont notamment engagées à traquer les ressortissants qui voudraient se rendre à Mayotte. “ Il revient aussi au pouvoir central de Moroni de résilier les accords monétaires et de porter la question devant les instances internationales ”, recommande-t-il. Un pas qu’aucun gouvernement comorien, selon les analystes, n’oserait franchir.
UNE ÎLE EN TRAVAUX
Agnès Jouanique
CARIBUS : 1 AN DE TRAVAUX POUR LA RUE MARTIN LUTHER KING
DEPUIS PLUSIEURS MOIS, LE PROJET CARIBUS, MENÉ PAR LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE DEMBÉNI – MAMOUDZOU (CADÉMA) EST ENTRÉ EN PHASE DE TRAVAUX. MENÉS AU SUD ET AU NORD DU CHEF-LIEU, CES TRAVAUX PÉNALISENT RÉGULIÈREMENT LA CIRCULATION DES AXES ROUTIERS. AFIN DE PERMETTRE LA CONTINUITÉ DU PROJET, UNE NOUVELLE ZONE EST PERTURBÉE PAR UN CHANGEMENT DE RÉGLEMENTATION DE LA CIRCULATION, CELLE DE LA RUE MARTIN LUTHER KING À KAWÉNI.
Les panneaux, installés quelques jours auparavant, alertaient les usagers de la route que la rue Martin Luther King (anciennement rue de l’Archipel) allait être mise en sens unique en direction du nord. Ce mercredi matin, les travaux ont débuté, les engins de chantier se sont installés et la circulation modifiée. A l’instar de la déviation qui avait été mis en place à Passamaïnty, le premier jour de la mise en place de ce sens unique a fait naître de nombreux embouteillages, jusque dans le nord de l’île. Le chantier, sur cet axe très fréquenté, durera un an. Ces travaux sont “ extrêmement importants pour le projet Caribus ”, argumente Ludovic Mihai, directeur mobilités de la Cadéma, ce mercredi, lors d'une conférence de presse dans les locaux de l'intercommunalité. Ils permettront, par la suite, d’avoir “ un réseau routier qui fonctionne normalement et avec fluidité ”, ajoute-t-il.
QU’EST-CE QUE LE CHANTIER VA APPORTER ?
Concrètement, ces travaux portent sur la voirie, avec un rétablissement de largeur de circulation, une mise en place de piétonniers, de voies cyclables, mais ils permettront aussi une sécurisation des flux, tant piétonne, qu’automobile. “ Il y aura des trottoirs plantés, du stationnement organisé de manière longitudinale ”, explique Jean-François Bergeal, directeur de projet Transamo, membre du groupement de maitrise d’ouvrage Narendré pour le projet Caribus. Globalement, la vocation est de rendre cette rue Martin Luther King comme “ une voirie urbaine, et non pas le chantier qu’elle est aujourd’hui ”, complète ce dernier. Mais, dans un premier temps, la priorité du chantier est de sécuriser la structure de chaussée. “ Actuellement, on va avoir des mouvements de terre très importants car la fondation de la chaussée est de mauvaise qualité, on va donc tout remplacer ”, note le directeur de projet. Pour cela, il sera nécessaire de creuser jusqu’à environ un mètre sous le niveau de la chaussée, afin de remplacer les matériaux par d’autres, non-sensibles à l’eau. Cela se traduira par de la substitution de matériaux, “ quelque chose qui ne va pas être flagrant pour le quidam ”, concède Jean-François Bergeal.
UN MAINTIEN À SENS UNIQUE PENDANT UN AN
“ L’idée, c’est de ne pas attaquer sur tout le linéaire, mais de travailler par zone ”, confie le directeur de projet. Le but est de libérer rapidement des emprises, de manière à avoir la voie se transformant au fur et à mesure. Durant toute la durée du chantier, la rue sera maintenue à sens unique, toujours dans le sens sortant de Mamoudzou, en direction du nord de l’île. Mais, pourquoi ne pas avoir réalisé ces travaux de nuit ? Pour le directeur de maîtrise d’ouvrage, “ l’ampleur des travaux est tellement importante, il n’est pas possible d’enlever un mètre de chaussée et de rendre la circulation le lendemain matin ”. Avec pour objectif que la chaussée soit “ correctement faite ”, il est obligatoire d’intervenir sur une grande distance, “ il faut mettre un certain nombre de matériaux en même temps, les compacter et donc, on est obligé d’avoir un volume minimum d’emprise ”, continue-t-il.
ET À MOYEN TERME ?
L’ambition de la réhabilitation de cette artère de Kawéni - qui ne sera plus une impasse, mais sera prolongée jusqu’à la zone industrielle Nel - est de pouvoir, à partir de mi-2024, commencer les travaux sur la route nationale. A ce moment-là, la deuxième phase débutera avec l’aménagement de la Nationale et la voie Martin Luther King servira alors de voie de délestage, avec une file dans chaque sens, afin d’accueillir les automobilistes. Aussi, “ les travaux de l’Avenue de l’Europe devraient être finis d’ici à vendredi, dans le plus tard des cas, la semaine prochaine ”, avertit Ludovic Mihai.
UNE INDEMNISATION ENVISAGEABLE POUR LES COMMERÇANTS
Pour la réalisation de ce chantier, il a été prévu de “ maintenir un accès, au moins piétonnier, à 30 % du temps, des livraisons régulières, avoir des zones de livraisons à proximité des commerces. Mais forcément, les conditions de condition et de stationnement vont être complètement modifiées pendant les travaux ”, prévient Jean-François Bergeal. C’est donc dans le cadre de ces travaux et des impacts afférents, qu’une commission amiable de règlement et d’indemnisation (Cari) a été mise en place par la Cadéma. Cette commission permet à tout professionnel, impacté par les chantiers du projet, de pouvoir demander une indemnisation pour des dommages, notamment une perte du chiffre d’affaires et de la marge. “ Nous avons prévenu et nous continuons à travailler avec les professionnels qui sont dans la rue, ce que soit les commerçants ou les grandes structures ”, reconnait le directeur de projet. Matthieu Duru, chef de projet Transamo au sein du groupement de maitrise d’ouvrage Narendré, complète “ qu’il y a eu des discussions pour organiser le chantier et avec tous les riverains impactés par le chantier. On a forcément des discussions préalables à tous les désagréments ”
Cette commission d’indemnisation représente 0,5 % du montant global du chantier, soit environ 500.000 euros. “ Avec une possibilité d’indemnisation tous les trois mois, car l’idée, c’est de pouvoir être fluide ”, pondère Ludovic Mihai. La saisie de la Cari est soumise à conditions et pour y prétendre, “ il faut vraiment que les impacts correspondent à la période de travaux en face de son entreprise, que la difficulté d’accès était manifestée et la plus forte ”, réaffirme le chef de projet.
UNE NOUVELLE LIGNE DE NAVETTES
Afin de remédier aux embouteillages de l’entrée nord du chef-lieu, la Cadéma étudie la mise en place d’une nouvelle ligne de navettes, reliant les Hauts-Vallons à Mamoudzou. Cette ligne devrait ouvrir au mois de juin et le parking se situe aux alentours du Carrefour. “ L’idée étant de la mettre en place assez rapidement, puisque ça permettrait de capter un certain flux et nous souhaiterions pouvoir la prolonger jusqu'à Longoni ”, convient le directeur mobilités. Pour cela, des échanges avec la communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte (CAGNM) sont en cours, afin de réaliser un partenariat, “ puisque finalement nous sommes tous impactés ”. Une troisième ligne devrait également voir le jour, reliant Vahibé à Mamoudzou, mais Ludovic Mihai admet que “ cette ligne demande un peu plus d'études puisque nous sommes à Vahibé, sur une zone qui présente une situation sécuritaire, qui est autre ”
MAINTIEN DES DEUX TOURS D’EAU PAR SEMAINE… POUR
L’INSTANT
Le déficit pluviométrique à Mayotte empêche toute amélioration de la distribution d’eau potable. Même si les pluies de ces dernières semaines “ améliorent légèrement la situation ”, le comité de suivi de la ressource a décidé de maintenir les deux tours d’eau hebdomadaires “ jusqu’à la mimai ”.
Mayotte a soif et ce mois d’avril pluvieux ne permet que de retarder des mesures plus drastiques. Voilà plus de cinq mois que le territoire connaît deux coupures (prévues) d’eau par semaine. Et cela ne va pas évoluer tant que le niveau des retenues collinaires de Dzoumogné et Combani reste aussi bas. C’est vrai, “ les pluies constatées ces dernières semaines permettent d’améliorer légèrement la situation ” , constate la préfecture de Mayotte. Cependant, le déficit pluviométrique reste important. A M’tsamboro et Dzoumogné, où la pluie y est souvent la plus abondante, seuls 62% et 63% de la quantité d’eau
habituelle ont été constatés. A Combani (70%) et Dembéni (69%), ce n’est guère plus. Le sud de Mayotte, généralement plus sec, s’en sort le mieux. Kani-Kéli, par exemple, connaît un pourcentage de 90% de précipitations par rapport à la normale.
Au vu de cette situation, “ le comité de suivi de la ressource en eau a décidé de maintenir le dispositif de tours d’eau tel qu’il existe actuellement jusqu’à mi-mai, à savoir deux tours d’eau nocturnes par semaine et par commune ” , annoncent les services de l’État, qui préviennent toutefois que “ ce dispositif sera amené à évoluer durant les
prochaines semaines et prochains mois ” . Ils s’engagent à communiquer tous les quinze jours et n’exclut pas de “ décider d’une augmentation progressive des tours d’eau sera très probablement décidée au cours des prochaines semaines et prochains mois ”
Fourniture et implantation d’osmoseurs
Alors qu’entreprises, institutions et particuliers se préparent à voir des robinets de plus en plus souvent vides, “ des mesures alternatives et complémentaires ” sont étudiées par la préfecture et ses partenaires (Les Eaux de Mayotte, SMAE, rectorat, ARS, acteurs économiques, Météo France). Elle cite notamment la fourniture et l’implantation d’osmoseurs de moyenne ou de grande capacité, ces appareils peuvent ainsi filtrer l’eau de pluie. D’ailleurs, les établissements scolaires et de santé pourraient être dotés de cuves pour qu’ils puissent fonctionner normalement. Autre
sujet mis régulièrement sur la table, la production d’eau par l’usine de dessalement de Pamandzi. L’État veut “ développer sa capacité ” , comme il souhaite la distribution de kits d’économie d’eau, de contrôler le prix de l’eau embouteillée ou de “ travailler avec les importateurs sur les approvisionnements ”
“ Plus qu’avant, il est impératif d’adopter les bons gestes afin d’économiser ensemble la ressource en eau (arrosage par récupération des eaux de pluie, gestes du quotidien, strict respect de l’arrêté préfectoral : non nettoyage de voitures, des façades... ) ” , prévient la préfecture de Mayotte, qui n’oublie de pas de remercier “ la population, les entreprises, les administrations pour les efforts réalisés en matière d’économie d’eau et de lutte contre le gaspillage, ainsi que les nombreux partenaires mobilisés : élus locaux, autorités religieuses, associations et représentants du monde économique… ” n
La Quête de la Sagesse nous conduit sur les chemins d'une sagesse qui se décline en deux ordres : elle est ou bien celle des créatures, à base d'intelligence, d'adresse, d'astuce, ou bien la sapience, la sagesse par laquelle se manifeste directement le Créateur, et nous sommes alors dans le domaine de l'histoire édifiante ou de l'apologue mystique.
JEUNESSE (4/4) :
LE PARADOXE DE LA CONDITION HUMAINE
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
Le dernier des quatre volumes des Contes comoriens en dialecte malgache paraît en 2011. Noël Jacques Gueunier y collabore avec Madjidhoubi Saïd. Ce recueil s’intitule “ La Quête de la sagesse ”. Le conte étant un genre pédagogique, son but édifiant est donc de développer la sagesse de l’auditeur. Mais le bénéfice de la connaissance est enrobé dans le plaisir du conte qui distille la sagesse dans l’histoire au lieu de se contenter d’une leçon qui pourrait paraître sèche et aride.
La sagesse contenue dans les contes du volume est de deux ordres. Le premier est celui de l’astuce. C’est la sagesse des créateurs qui se meuvent dans le monde. Le second est celui de la sagesse proprement dite, celle qui appartient au créateur et qui fait du conte une forme d’apologue mystique. Il s’agit donc d’une sagesse complexe et paradoxale :
dans nos contes de moralités, au sens de ces petits couplets, souvent un peu niais, qui prétendent tirer la leçon du récit) ; elle est au contraire souvent ouverture vers le paradoxe, et parfois vers le tragique, de la condition humaine. ” (p. 6)
La sagesse humaine coïncide donc avec la ruse et le personnage protéiforme qui l’incarne :
“
Dans tous les cas, l’histoire est morale, certainement en ce sens qu’elle décrit les mœurs, et qu’elle tourne l’esprit vers le discernement du bien et du mal. Mais nous verrons que la morale ici n’est pas souvent cette morale un peu bébête, à l’eau de rose, avec ses bons toujours récompensés et ses méchants invariablement punis, que le public européen ou américain trop souvent associe à l’idée de conte populaire, et surtout de conte enfantin. La morale du conte mahorais n’est pas une moralité (en générale d’ailleurs il n’y a pas
Le héros porte ici le nom de Shungura, dans lequel on reconnaît Sungura, le Lapin ou le Lièvre des contes de l’Afrique de l’est swahilie. Mais le personnage a perdu ses traits animaux. Le Rusé peut aussi bien s’appeler Sungura, que Bwanawasi ou Banawasi, un nom qui est [sic] à l’origine n’est autre que celui d’Abû Nuwas, le poète arabe libertin et passablement fripon dont les Mille et Une Nuits racontent plusieurs anecdotes. Mais, de même que Sungura n’est plus un animal, Bwanawasi n’est plus un poète. Tous deux ne sont rien d’autre que l’astuce faite homme. Et de fait, en comorien, les mots sungura et bwanawassi peuvent aussi s’employer avec le simple sens de ‘rusé, habile, retors’. ” (p. 8)
La deuxième forme de sagesse est religieuse et consiste à accepter le pouvoir de Dieu : “ Elle consiste à admirer – même et surtout quand on ne peut les comprendre – l’étrangeté des histoires des hommes, dont le croyant ne peut
que ‘rendre grâces’ à son Dieu, mikosokoro a-Ndränahary, ce qui en malgache de Mayotte veut dire aussi ‘se résigner’ comme on le fait quand on est en face d’un deuil ou d’un grand malheur. ” (p. 10)
Un conte est enfin mis en vedette dans le recueil, celui de “ Kôto le malin ”. Il reflète à la fois la tradition et la modernité, ou plutôt met en scène l’efficacité de la ruse traditionnelle dans un monde moderne, celui de Mayotte
devenue française. Nous le résumons afin d’en donner une idée au lecteur, mais aussi et surtout pour lui donner l’envie de la découvrir.
SPORT
Calendriers - classements - résultats
LE VAUTOUR CLUB DE LABATTOIR GARDE SON TITRE DE CHAMPION
SACRÉ CHAMPION DE MAYOTTE DE BASKETBALL, CE VENDREDI 28 AVRIL, LE VAUTOUR CLUB DE LABATTOIR A REMPORTÉ LE MATCH RETOUR DES FINALES DE PLAY-OFFS CONTRE LE BASKET CLUB DE MTSAPÉRÉ (78-67).
PLUSIEURS CENTAINES DE PERSONNES S’ÉTAIENT RÉUNIES AU PLATEAU SPORTIF DE LABATTOIR POUR ASSISTER À CE GRAND MOMENT DE SPORT !
Jeu rapide et tirs à 3 points… Ahmed Saïd Salim, dit “ Jordan Henri ”, l’avait annoncé lorsque nous l’avions rencontré quelques jours auparavant – et n’a pas menti : les deux armes principales du Vautour Club de Labattoir ont fait très mal au Basket Club de Mtsapere (BCM) ! Les Petits-Terriens se sont imposés chez eux, ce vendredi 28 avril (78-67), pour s’adjuger le championnat prénational de basketball.
Déjà vainqueur du premier match (7684), mardi soir, il faut dire que Vautour a donné le ton dès le premier quart-temps. Avec un Gaston Diedhiou dominant dans la raquette et des contre-attaques menées avec assurance, le club de Labattoir a vite pris de l’avance sous les acclamations d’un public conquis. En face, les joueurs de BCM sont maladroits, et ne trouvent pas le chemin des filets. Fin de première période : Vautour
15 - BCM 4. L’inoxydable Jordan Henri a déjà planté dix pions !
SOUS LA MENACE AU TROISIÈME QUART-TEMPS
Puis pendant quinze bonnes minutes, les deux équipes rivales font jeu égal. BCM trouve son rythme. On chope même quelques rebonds offensifs au nez et à la barbe des joueurs de Vautour, un brin dilettants. L’écart fond rapidement et au milieu du troisième quart, trois maigres points séparent Vautour et BCM. Le club de Mamoudzou recommence à y croire (4441). Réactif, Lens Faycol Aboudou s’emploie pour colmater la brèche : un bon tir à trois points et un lay-up converti “ avec la faute ” permettent à Labattoir de garder la tête hors de l’eau à l’entame de la dernière période (51-47).
Quatrième quart-temps : Vautour déroule et se redonne un matelas d’avance confortable. Comme en demi-finale, le Sportif de l’année 2022, Rifki Saïd, est précieux dans les instants décisifs et scelle la victoire pour les siens. Buzzer final. Ruée du public sur le plateau. Vautour est (une nouvelle fois) champion de Mayotte !
LES STATS DES JOUEURS
VAUTOUR CLUB DE LABATTOIR : 78
• Ahmed Saïd Salim - Jordan Henri (24 pts)
• Omar Youssouf (12 pts)
• Lens Faycol Aboudou (11 pts)
• Ahamadi Hamza (9 pts)
• Gaston Diedhiou (8 pts)
• Soilihih Antoy-Iahi Soilihi (2 pts)
• Rifki Saïd (7 pts)
• Faïr Amir (3 pt)
• Midjidani Aboubacar (2 pts)
• Dhoul-Kamal Abdallah (0 pt)
BASKET CLUB DE M’TSAPÉRÉ : 67
• Charles Rabekoto Yerison (16 pts)
• Ati Mbassi Nkoa (14 pts)
• Lalason Ratsimbazafy (12 pts)
• Aboubacar Madi (9 pts)
• El-Had Maoulida Mouhamadi (8 pts)
• Maxime Mear (5 pts)
• Nadjim Badiroiti (3 pts)
• Ouirdane M’ladrou (0 pt)
• Karim Kassim (0 pt)
• Anfane Mlanaoindrou (0 pt)
Le capitaine de Vautour, Midjidani Aboubacar, a soulevé la coupeSPORT
Calendriers - classements - résultats
BASKET
76–84 Vautour club
78–67 Basket club
BASKET
Prénationale féminine
Fuz’Ellipse de Cavani 58–50 Basket club de
49–57 Fuz’Ellipse de
2022-2023 : Fuz’Ellipse de Cavani
HANDBALL
Poule haute masculins
Journée 7
AJH Tsimkoura 32–33 Tchanga Handball
TCO Mamoudzou 31–41 HC Acoua
Bandraboua HC 22–50 HC Bandrélé
CH Combani 28–26 ASC Tsingoni
Dernière journée – Samedi 6 mai
16h : HC Acoua – AJH Tsimkoura
16h30 : HC Bandrélé – TCO Mamoudzou
18h : Tchanga Handball – CH Combani
18h : ASC Tsingoni – Bandraboua HC
HANDBALL
Poule relégation masculins
Journée 7
HC Kani Kéli – HC Labattoir
Sohoa Handball 29–30 PC Bouéni
Haima Sada 38–42 AJH Koungou
AC Chiconi 36–35 Alakarabu Hand
Dernière journée
06/05 à 16h : PC Bouéni – AJH Koungou
: Alakarabu Hand – HC Kani Kéli
: HC Labattoir – Sohoa
HANDBALL
Prénationale féminine
Journée 21
Doujani HC – TCO Mamoudzou
Moinatrindri HC – HC Select 976
ASC Tsingoni 47–15 HC Passamaïnty
AJH Tsimkoura 30–34 PC Bouéni
CH Combani 45–27 HC Kani Kéli
Haima Sada 26–29 HC Bandrélé
Dernière journée – 5 et 6 mai 2023 HC Select 976 – Doujani HC
– ASC
MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE
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# 1042
Couverture : La guerre d'influence
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Première parution
Vendredi 31 mars 2000
ISSN : 1288 - 1716
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