Mayotte Hebdo n°1061

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LE MOT DE LA RÉDACTION

SOIGNER LES MAUX

La maladie n’a pas d’âge, pas de couleur, pas d’origine ni de classe sociale. Elle peut toucher n’importe qui à n’importe quel moment de sa vie. Et lorsque cela arrive, le malade se trouve seul face à lui-même. Même si son entourage l’accompagne, personne ne peut comprendre son mal-être. Alors certains font semblant d’aller bien, pour sauver les apparences, tandis que d’autres s’enferment dans la solitude. Ce constat est encore plus vrai à Mayotte, où les maladies comme le cancer du sein ou celui du col de l’utérus sont mal connues. Heureusement, certaines associations font un travail remarquable afin d’apporter un peu de bonheur à ces patientes. Ces structures ne sont pas nombreuses, mais elles font un travail titanesque avec peu de moyens. Et aujourd’hui, nous prenons le temps de les remercier. Merci Amalca. Merci Asca. Merci au CRCDC.

Raïnat Aliloiffa

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tchaks

Des coupures encore plus longues Les nouvelles ne sont pas bonnes concernant la crise de l’eau à Mayotte. Selon le dernier communiqué de la préfecture à ce sujet, la retenue collinaire de Dzoumogné est remplie à seulement 7% et celle de Combani à 13,6%. La situation est alarmante. Conséquence : les coupures d’eau sont plus longues. Les tours d’eau de deux jours sur trois sont pour l’instant maintenus, mais « l’accès à l’eau est réduit à 18h au lieu de 24 », annonce la préfecture. Les communes de la Petite-Terre rejoignent également les coupures de 48h comme la Grande-Terre. Des nouvelles restrictions sont attendues la semaine prochaine.

Des jeunes de M’tsangamouji à Zanzibar Dans le cadre de ses actions, l’association Hippocampe 976 organise un projet VVV/Solidarité Internationale, qui s’intitule « Semaine culturelle » du 6 au 20 octobre à Zanzibar. « Notre action a pour but d’accompagner neuf jeunes de la commune de M’tsangamouji à découvrir d’autres cultures, à s’engager dans des actions solidaires et à contribuer au développement d’une citoyenneté mondiale », écrit Saïd Maoulida, le directeur de l’association Hippocampe 976. Ce projet se fait en partenariat avec la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports), le Fonjep (Fonds de coopération de jeunesse et d’éducation populaire), le ministère des Affaires étrangères et l’association Émanciper Mayotte.

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Toufaili Andjilani, nouveau directeur régional de Mayotte la 1ère Après avoir dirigé durant des années les rédactions télé, radio et internet de Mayotte la 1ère, Toufaili Andjilani est désormais le nouveau directeur régional de toute la station. Il succède à Hakime Ali Said, et il arrive plein d’ambition. Le journaliste a toujours voulu mettre la population au coeur des médias, qu’importe le territoire où il a exercé. Pour cette nouvelle expérience, il promet une chaîne au plus près et au service des Mahorais.

La crise de l’eau favorise la gastro-entérite

La gastro-entérite, habituelle en cette période à Mayotte, connaît une ampleur inédite, cette année. Dans son dernier bilan, Santé publique France a admis que le manque d’eau pour l’hygiène « a probablement pour conséquence une intensité et une durée de l’épidémie supérieure à ce que l’on a observé les années précédentes ». Elle note une baisse aux urgences, certes, mais rappelle que l’hôpital travaille avec « un service en sous-effectifs », l’obligeant à réduire le nombre d’admis. Outre les prélèvements positifs, plusieurs indicateurs montrent que la gastro est encore là. La vente d’anti-diarrhéiques est à un pic encore jamais été atteint cette année

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LU DANS LA PRESSE

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MAYOTTE : NOUVELLES RESTRICTIONS D’EAU POUR LA POPULATION Par Théo Bourrieau pour l’Humanité. Publié le 11.10.2023

La situation est de plus en plus critique à Mayotte, où la population va subir des restrictions d’eau encore plus sévères à partir de ce mercredi 11 octobre. Si les Mahorais avaient accès à l’eau un jour sur trois pendant 24 heures, désormais ils ne l’auront que pendant 18 heures consécutives. La période d’accès à l’eau sera maintenue un jour sur trois, mais sera « réduite à 18 heures au lieu de 24 heures » à partir de ce mercredi 11 octobre, a écrit dans un communiqué la préfecture de Mayotte. L’objectif est de « préserver les retenues jusqu’à mi-novembre ». En effet, « malgré l’élargissement progressif des périodes de coupures, le niveau des retenues collinaires continue de diminuer à une vitesse alarmante », prévient la préfecture. La retenue de Combani, au centre de l’île, est remplie à 13,6 %, celle de Dzoumogné, au nord, à 7 %, selon l’Agence France Presse. « Au rythme des prélèvements actuels, la vidange complète des retenues collinaires interviendra à la fin du mois d’octobre. À compter de cette date, le département disposera de moins de la moitié de ses besoins en eau », complète la préfecture.

Épidémie de gastro Dans un rapport publié mardi 10 octobre, Santé publique France estime que ces restrictions d’accès à l’eau potable ont « probablement pour conséquence une intensité et une durée de l’épidémie (de gastro-entérite, NDLR) supérieure à ce que l’on a observé les années précédentes ». En effet, l’agence de santé publique relève un « niveau élevé » des passages aux urgences pour gastro-entérite. « L’épidémie se maintient car il y a moins d’hygiène à cause du manque d’eau, les gens prennent moins de précautions », souligne Youssouf Hassani, responsable de la cellule de Santé Publique France à Mayotte.

et poliomyélite et alerte sur « la menace sanitaire importante » pour une population mahoraise qui, « pour une majorité d’entre elles, est en situation de grande précarité ».

Grève illimitée Cette situation, digne d’un pays sous-développé, se déroule pourtant sur le territoire de la septième puissance mondiale. La France apparaît en effet incapable de fournir le plus précieux des biens à 310 000 Mahorais. Alors que ces derniers alertent l’État sur le manque d’eau depuis plusieurs années, les habitants ne reçoivent que des gouttes de l’Hexagone, comme en témoignent les annonces de la première ministre Élisabeth Borne, jeudi 5 octobre. Outre la prise en charge des factures d’eau de septembre à décembre 2023, une demande de longue date des syndicats, Matignon propose d’« élargir progressivement le public bénéficiaire » des fameux packs d’eau, et promet quelques dizaines de personnels pour l’éducation et la santé. Pour les Mahorais, les annonces faites par le gouvernement prouvent son désintérêt pour la vie des citoyens de Mayotte, qui ont entamé une grève illimitée à partir de lundi 9 octobre.

L’institution surveille également les éventuelles épidémies de choléra, hépatite A, fièvre typhoïde

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DOSSIER

octobre

rose

seins & saufs

OCTOBRE ROSE FÊTE SON 30ÈME ANNIVERSAIRE CETTE ANNÉE. 30 ANS QUE L’ON RÉPÈTE DANS TOUTE LA FRANCE L’IMPORTANCE DE SE FAIRE DÉPISTER RÉGULIÈREMENT AFIN DE PRÉVENIR LE CANCER DU SEIN. MAYOTTE NE FAIT PAS EXCEPTION. LA MALADIE A LONGTEMPS ÉTÉ TABOUE, MAIS LA PAROLE SE LIBÈRE PETIT À PETIT. LE TRAVAIL DES ASSOCIATIONS ET LES TÉMOIGNAGES PERMETTENT AUX FEMMES MAIS ÉGALEMENT AUX HOMMES D’ÊTRE PLUS SENSIBILISÉS. CELA ÉTANT, LA PRISE EN CHARGE N’EST PAS OPTIMALE DANS LE DÉPARTEMENT. LES PATIENTES SONT OBLIGÉES D’ALLER SE FAIRE SOIGNER À LA RÉUNION OU EN MÉTROPOLE, LOIN DE LEURS PROCHES, ET ELLES LE VIVENT COMME UNE DOUBLE PEINE.

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DOSSIER

Marine Gachet

TÉMOIGNAGE

« J’AURAIS FAIT UN AN LOIN DE MA FAMILLE » : LA DOUBLE PEINE DES MAHORAISES FACE AU CANCER DU SEIN LUTTER CONTRE UN CANCER DU SEIN RELÈVE D’UN VÉRITABLE PARCOURS DU COMBATTANT. SI CETTE AFFIRMATION SONNE COMME UNE ÉVIDENCE, ELLE RÉSONNE D’AUTANT PLUS LORSQU’ON ENTEND DES FEMMES MALADES RACONTER LEUR HISTOIRE. L’OBLIGATION POUR LES PATIENTES DE PARTIR SEULE À LA RÉUNION INFLIGE UNE DOUBLE PEINE AUX FEMMES MAHORAISES QUE NOUS AVONS RENCONTRÉES. « Le linge que vous voyez là, ce n’est pas moi qui l’ai étendu, ce sont mon mari et ma sœur qui m’ont aidé à le faire », confie Mariama*, assise sur le canapé de son salon, à Sada. La jeune femme de 33 ans souffre au bras gauche depuis son opération pour retirer son sein atteint par le cancer, en février dernier. « Même pour faire la prière, je suis obligée de m’assoir », déplore-t-elle. Il y a à peu près un an, Mariama réalise qu’elle a une sorte de bouton sur le sein gauche. Elle attend le passage d’un docteur sur son lieu de travail pour se faire examiner. Une mammographie lui est prescrite, puis elle rencontre un médecin qui la rassure. « Il m’a dit que ce n’était pas grave et m’a donné une crème à appliquer », se souvient la jeune femme. Mais le « bouton » ne part pas et Mariama va alors se rendre chaque jour, depuis Sada, au Centre hospitalier de Mayotte (CHM) pendant une semaine dans l’espoir de réaliser une biopsie. « On me disait à chaque fois de repasser le lendemain », précise-t-elle. Alors qu’elle commence à se résoudre à partir pour La Réunion afin de réaliser ses examens, elle est reçue et la biopsie est pratiquée. Les résultats tombent deux semaines après.

« JE LUI AI DIT QU’IL N’Y AVAIT RIEN DE GRAVE » « On m’a appelée. Je suis partie à Mamoudzou. Quand on me l’a annoncé, je ne vais pas vous mentir, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je suis sortie, j’ai traversé la route et je me suis arrêtée au niveau des taxis. J’ai appelé ma sœur : je n’arrivais pas à lui dire ce qui m’arrivait, je lui ai dit qu’il n’y avait rien de grave », raconte Mariama, se souvenant du moindre détail de cette journée. Elle attend que sa sœur la rejoigne devant l’hôpital pour annoncer la nouvelle à son mari au téléphone : « Après cela, je n’ai plus pleuré. » « Rien de grave » : cette volonté instinctive de rassurer son entourage, Echati* l’a eu aussi. « Quand ma mère a appris pour mon cancer, elle était au bout de sa vie. J’ai dû rassurer ma sœur, ma mère, tout le monde », constate-t-elle. Cette maman de 36 ans s’est aperçue en février dernier qu’une petite boule avait poussé dans son sein. « Je pensais que c’était un bouton ou un abcès, mais ça ne me faisait pas mal, c’est ce qui m’a alertée », se souvient-elle. Ayant perdu son

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Echati, 36 ans, veut rappeler que le cancer du sein touche aussi les jeunes femmes.

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père d’un cancer peu de temps avant, la jeune femme n’attend pas pour consulter. Mammographie, biopsie, allers-retours au CHM… Les résultats ne tombent qu’au mois de mai. « Au niveau de la prise en charge, je trouve que ça traîne des savates », se permet-elle, avec une pointe d’humour dans la voix. Et pour cause : pendant cette attente, Echati voit la boule pousser et la peur grandir, seule face à toutes ses interrogations. « Je pense que j’avais déjà compris que j’avais un cancer au moment où on me l’a annoncé », admet-elle.

PARTIR POUR SE SOIGNER Pour Mariama comme pour Echati, l’annonce marque le début d’un long protocole, dont une grande partie doit se passer à La Réunion. Mariama part pour se faire soigner à la clinique SainteClotilde en février, après avoir commencé la chimiothérapie à Mayotte en octobre 2022. Là, elle loge dans la maison d’accueil de l’établissement de santé. La jeune femme garde un mauvais souvenir de son arrivée : « La nourriture n’était vraiment pas bonne, il y avait le tuyau d’évacuation des toilettes qui passait dans ma chambre, ce qui m’empêchait de dormir à cause de l’odeur. » Si on lui propose une nouvelle chambre, cette arrivée ajoute du plomb au moral de la maman qui a dû laisser ses trois enfants à leur tante. Après sa mastectomie (ablation du sein), elle doit attendre la cicatrisation et les résultats d’analyse des ganglions prélevés lors de son opération, en même temps qu’elle entame la radiothérapie. Une attente d’autant plus éprouvante que Mariama est loin de ses proches. « Il faudrait que nos enfants puissent venir avec nous. Mes enfants, c’est ma force, ce sont eux qui me donnent du courage, ils m’ont beaucoup manqué pendant mon séjour là-bas », regrettet-elle. En avril, elle peut enfin rentrer à Mayotte et continuer la chimiothérapie.

proches. « Je suis censée rentrer en mars, une fois que j’aurais fini mes séances de chimio. J’aurais fait un an loin de ma famille. Cela atteint beaucoup le moral. Qui supporterait d’être un an loin de ses proches ? Surtout dans un cas pareil, où on est malade et où on a besoin de soutien. Aujourd’hui, je vais bien, mais au début j’avais des pensées morbides, la peur de mourir. Si j’avais eu ma famille avec moi, cela aurait été différent », détaille Echati, qui trouve néanmoins mieux que ses quatre enfants, âgés entre 2 et 10 ans, ne soient pas là. « Je ne sais pas s’ils auraient supporté de me voir comme ça, surtout sans cheveux et bientôt sans sourcil. Je pense que c’est mieux que je sois loin d’eux pour leur éviter ce spectacle. Quand je les appelle en vidéo, j’ai toute une panoplie pour être présentable », décrit celle qui a simplement dit à ses enfants qu’elle était malade, en évitant le mot « cancer ».

« MA CROYANCE EN DIEU A ÉTÉ D’UN GRAND SOUTIEN » Si les appels avec ses proches lui donnent de la force, voir des femmes qui ont guéri offre aussi beaucoup d’espoir à Echati. « Je me dis que ça sera peut être moi dans deux ou trois ans », songe-t-elle avec optimisme. La présence importante de la foi dans leur vie aide les deux femmes à faire face à la peur et aux effets secondaires exténuants des traitements. Si bien que quand on leur parle, leur force semble avoir pris le dessus sur leur souffrance. « Aujourd’hui, je dirai que ça va. Ma croyance en Dieu a été d’un grand soutien. À La Réunion, quand j’étais seule dans ma chambre, mes seuls amis étaient le téléphone et le coran », se remémore Mariama, qui a encore des séances de chimiothérapie prévue jusqu’à décembre. « Ma foi m’aide à supporter tout ça. Je me dis que si Dieu m’a donné cette épreuve, c’est que je peux la supporter », confie, de son côté, Echati.

Echati, elle, quitte Labattoir pour La Réunion très peu de temps après l’annonce de sa maladie, en mai. Également prise en charge à la clinique Sainte-Clotilde, elle se fait opérer une première fois en juin, pour une mastectomie partielle. Mais une autre opération et la chimiothérapie se révèlent ensuite nécessaires.

À l’occasion d’Octobre Rose, Mariama veut encourager les femmes à se faire dépister et à ne pas avoir honte, notamment après l’opération. « Il faut avoir confiance en soi. Si on ne s’assume pas nous-mêmes, qui va le faire ? Moi je ne compte pas faire de reconstruction mammaire, je ne veux pas souffrir deux fois », affirme haut et fort la jeune femme, après avoir dévoilé, sous sa prothèse, la longue cicatrice qui a remplacé son sein gauche. « On devrait parler de cette maladie tout au long de l’année, pas qu’en octobre », insiste Echati, qui souhaite encourager les jeunes femmes, elles aussi, à surveiller leur poitrine régulièrement. « Cela n’arrive pas qu’aux autres. »

Toujours à La Réunion actuellement, la maman souffre aussi de l’absence de ses

*Les prénoms ont été modifiés afin de respecter le souhait d’anonymat des témoins.

« QUI SUPPORTERAIT D’ÊTRE UN AN LOIN DE SES PROCHES ? »



DOSSIER

Propos recueillis par Raïnat Aliloiffa.

INTERVIEW

L’IMPORTANCE DE LA PRÉVENTION MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR DIT-ON. CET ADAGE NE PEUT PAS ÊTRE PLUS VRAI QUE POUR LE CANCER DU SEIN ET DU COL DE L’UTÉRUS. CE SONT DES MALADIES CURABLES, SI ELLES SONT DÉTECTÉES ASSEZ TÔT. IL EST MÊME POSSIBLE DE LES ÉVITER EN AYANT UNE BONNE HYGIÈNE DE VIE. DEPUIS QUELQUES ANNÉES À MAYOTTE, LES ACTEURS DE LA SANTÉ ONT COMPRIS L’IMPORTANCE DE LA PRÉVENTION ET DE LA SENSIBILISATION. DANS CE DOMAINE, LE CENTRE RÉGIONAL DE COORDINATION DES DÉPISTAGES DES CANCERS (CRCDC) EST TRÈS ACTIF. SA SAGE-FEMME, MARIA CHEVOLLEAU NOUS PRODIGUE TOUS LES CONSEILS QUI PEUVENT SAUVER UNE VIE. Mayotte Hebdo : Quelles sont les missions du Centre régional de coordination des dépistages des cancers ? Maria Chevolleau : Il y a des CRCDC dans toute la France. Ils sont missionnés par le ministère de la santé pour assurer l’organisation, l’information et la mise en œuvre des programmes de dépistage des cancers du col de l’utérus, du sein et du colorectal. Il doit aussi informer et sensibiliser la population.

« 9 FEMMES SUR 10 GUÉRISSENT DU CANCER DU SEIN, SI C’EST PRIS EN CHARGE TRÈS TÔT. MH : Combien de dépistages faites-vous par an ? M.C : On fait environ 8000 frottis par an, avec des résultats en majorité normaux. On a tout de même 20% qui sont pathologiques. Dans ces cas-là, on les envoie à l’hôpital pour des examens complémentaires. Par rapport au cancer du sein, nous n’avons pas encore de statistiques car

c’est tout récent, c’est depuis l’année dernière. MH : Quelle est votre méthode de sensibilisation ? M.C : A notre niveau au CRCDC, on va dans les centres de formations pour les adultes, mais également dans les collèges et lycées afin de faire de la sensibilisation sur les cancers du sein et du col de l’utérus. Et puis les patients peuvent venir consulter dans nos locaux situés à Boboca à Mamoudzou, mais nous avons également un camion itinérant et on sillonne toute l’île avec. Pour le cancer du sein, on a une population cible, ce sont les femmes âgées entre 50 et 74 ans. On a des médiatrices de santé qui vont sur le terrain pour sensibiliser la population et elles font venir les femmes chez nous. Nous faisons de la prévention avec elles en leur apprenant la palpation à partir de 25 ans. C’est fait par un médecin ou une sage-femme. Mais on peut aussi se palper soi-même. Cela peut se faire tous les ans, plusieurs fois dans l’année. On cherche soit des anomalies dans les seins. Il peut s’agir de boules ou une dépigmentation de la peau. On vérifie s’il n’y a pas de problème autour du mamelon. Parfois la peau à ce niveau peut être verte ou avoir l’apparence d’une peau d’orange alors que c’est normalement lisse. On regarde aussi sous les aisselles pour voir s’il n’y a pas de ganglions. Mais également au niveau des clavicules. Pour le cancer du col de l’utérus, la prévention se fait beaucoup plus tôt.

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Maria Chevolleau apprend aux femmes à s’auto-palper.

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DOSSIER

Le CRCDC a un camion itinérant qui sillone toute l’île afin de sensibiliser la population.

Normalement on devrait vacciner tous les adolescents filles et garçons entre 11 et 14 ans, deux doses, puis faire un rappel entre 15 et 19 ans. Cela doit se faire avant le premier rapport sexuel. Ce vaccin est très efficace puisque dans certains pays comme l’Australie, il est généralisé à tous les enfants et ils ont quasiment zéro pourcent de cas de cancer de l’utérus. En France cette année, il y a une politique du gouvernement qui consiste à généraliser ce vaccin. Il ne sera pas obligatoire mais fortement conseillé. MH : Concernant le cancer du sein, la population cible est âgée entre 50 et 74 ans, pourtant il y a des témoignages de femmes qui ont eu cette maladie plus tôt… M.C : Oui parce qu’il y a plusieurs facteurs qui peuvent causer un cancer. Les

« LA SEULE MANIÈRE DE SAVOIR SI ON A LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS C’EST DE FAIRE DES FROTTIS » facteurs héréditaires, les perturbateurs endocriniens, l’alimentation, le manque d’exercice. Ce sont des cas exceptionnels mais ça existe. On dit souvent qu’il faut faire l’autopalpation entre 50 à 74 ans car dans les statistiques mondiales le cancer du sein

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Les médiatrices de santé sont le relais entre la population et les professionnels soignants.

apparaît généralement à partir de 50 ans. Cependant, on s’est aperçu que dans l’Océan indien et surtout à Mayotte, il apparaît à partir de 40 ans. C’est pour cela qu’on sensibilise beaucoup toute la population. MH : Quelle est la période la plus propice pour s’auto-palper ? M.C : Il faut le faire chez une femme qui n’est pas enceinte, qui n’allaite pas et une semaine après les règles. Parce qu’avec une grossesse, l’allaitement ou quand on a ses règles, on a une augmentation de la glande mammaire et ça risque d’affoler tout le monde alors qu’il n’y a rien. Il est important de le faire régulièrement car on peut en guérir s’il est pris en charge à temps. 9 femmes sur 10 guérissent du cancer du sein, si c’est pris en charge très tôt. Et puis il ne faut pas oublier aussi qu’il y a 0,5% des hommes qui ont le cancer du sein. MH : Êtes-vous confrontés à des difficultés propres à Mayotte ?

« ON SE HEURTE À DES CROYANCES, ET C‘EST COMPLIQUÉ » M.C : Parfois c’est compliqué de faire un frottis parce que les patientes ne veulent pas, puisque ça concerne la partie intime. Pendant le ramadan, elles disent que ça va casser leur jeûne. Alors nous travaillons avec les cadis, on fait des émissions avec un représentant religieux. Mais c’est vrai qu’on se heurte beaucoup à des croyances, et c‘est compliqué. Cependant grâce à la sensibilisation, les plus jeunes sont plus réceptifs. Je rappelle que la seule manière de savoir si on a le cancer du col de l’utérus c’est de faire des frottis. De plus, le virus HPV peut mettre 30 ans avant de se développer. Il n’y aucun signe avant, contrairement au cancer du sein où on peut sentir une anomalie. D’où l’importance de faire des frottis à partir de 25 ans jusqu’à 65 ans.

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DOSSIER

Marine Gachet

LA SÉXUALITÉ

« AVEC LE CANCER DU SEIN, LES PATIENTES SONT TOUCHÉES PAR LE TABOU DU CANCER ET PAR LE TABOU DE LA SEXUALITÉ » À L’OCCASION DU DÉBUT D’OCTOBRE ROSE, LE MOIS DÉDIÉ À LA PRÉVENTION DU CANCER DU SEIN, L’ASSOCIATION AMALCA A ORGANISÉ CE SAMEDI 30 SEPTEMBRE AU LYCÉE DES LUMIÈRES UNE TABLE RONDE SUR UN THÈME RAREMENT ABORDÉ, CAR ENCORE TABOU : LA SEXUALITÉ ET L’INTIMITÉ LORSQU’ON EST ATTEINTE DE LA MALADIE. C’est un thème peu commun qui a été mis à l’honneur lors de l’ouverture d’Octobre rose par l’association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca) : l’intimité dans le couple et la sexualité pour les patientes atteintes du cancer du sein. Ce samedi 30 septembre, une table ronde a été organisée par l’association afin de sensibiliser le public sur ce sujet tabou. « Avec le traitement contre le cancer, il y a souvent des effets secondaires qui rendent compliquée la sexualité. Cette maladie peut bouleverser l’intimité du couple, mais le couple peut aussi en sortir plus fort », déclare la présidente de l’association Amalca, Nadjlat Attoumani, avant que les conférences ne commencent. « Le cancer en soi est tabou. De plus, il y a des projections sur cette partie du corps. Avec le cancer du sein, les patientes sont touchées par le tabou du cancer et par le tabou de la sexualité », explique Hadidja Assani, psychologue.

spécialisé en gynécologie obstétrique Gilles Carrasset, venu de La Réunion pour cette journée d’ouverture. Plusieurs conséquences du traitement du cancer du sein affectant la vie sexuelle et l’intimité ont été évoquées : mastectomie (ablation du sein), éruptions cutanées suite à la radiothérapie, absence d’orgasme et sécheresses vaginales avec l’hormonothérapie… « La sexualité va évoluer en fonction du traitement utilisé », commente le docteur spécialiste en oncologie et en radiothérapie Olivier Gasnier, qui exerce également à La Réunion. Les professionnels présents rappellent qu’il ne faut pas nécessairement le voir comme une fatalité, et ajoutent que la sexualité évolue également avec l’âge et d’autres événements de vie. « Il faut oser en parler, redéfinir sa façon de faire l’amour, être créatif et redécouvrir son corps », conseille Sophie Bourel, sexologue.

« LE DISCOURS SUR L’INTIMITÉ EST COMPLIQUÉ »

« SEULEMENT 20 % DES PATIENTES SE FONT RECONSTRUIRE LA POITRINE »

« Le sein est un organe symbolique et social, car il intervient dans la communication à l’autre. De manière générale, le discours sur l’intimité est compliqué. Donc si on ajoute la question du cancer, cela l’est encore plus », renchérit le docteur

Plusieurs conseils concrets ont été donnés par les soignants. Concernant la réappropriation de son corps suite à une

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Les membres de l’association Amalca ont travaillé près de huit mois pour organiser cette table ronde.

mastectomie, le docteur Carrasset a voulu donner un message d’optimisme : « Seulement 20 % des patientes se font reconstruire la poitrine après une ablation. La plupart des 80 % restantes sont des femmes qui font le choix de ne pas subir une nouvelle opération et qui s’assument complètement. » Concernant les sécheresses vaginales induites par l’hormonothérapie, il alerte surtout sur le fait que les patientes ne doivent pas se forcer à avoir des rapports sexuels avec pénétration si cela est douloureux : « Sinon, c’est la sexualité qui est abîmée pour les 30 ans à venir, parce que cette pratique sera associée à la douleur. » Les professionnels en appellent ainsi au soutien des conjoints ou conjointes. « Quand une patiente est seule, c’est compliqué. Le soutien du compagnon change beaucoup de choses », affirme le docteur Gasnier. Un rappel qui ne semble pas dénué de sens quand l’animatrice de la conférence, Fatima Tricoire, relate des témoignages de patientes. On apprend ainsi que l’une d’elle a été menacée d’une rupture par son mari dans le cas où elle partirait se faire soigner à La Réunion, car, selon lui, elle doit avant tout s’occuper du foyer… Outre ce cas de manque d’empathie notoire, plusieurs patientes ont témoigné d’appréhensions de la part de leur conjoint. « L’homme peut avoir peur de faire mal, ne va plus oser. La solution c’est d’en parler ensemble et à un professionnel », assure Hadidja Assani.

« IL FAUT ENCORE DAVANTAGE SENSIBILISER SUR CES QUESTIONS »

« Cet échange était très enrichissant. C’est une thématique dont on n’entend pas parler », déclare une des membres du public à l’issue de la table ronde. « C’est important d’aborder cette question. Ma soeur et mon beau-frère sont concernés par ce sujet et maintenant ils vont pouvoir commencer une remise en question et en discuter », affirme une autre participante. Malgré une conférence qui semble avoir passionné le public, la présidente de l’association Amalca regrette qu’il ne soit pas venu en plus grand nombre. « Cela témoigne du fait qu’il faut encore davantage sensibiliser sur ces questions et éveiller les consciences », commente Nadjlat Attoumani, qui se réjouit néanmoins de la qualité des interventions en cette première journée d’Octobre rose. Cet événement est également l’occasion de rappeler qu’il est primordial de suivre le programme de dépistage à partir de 50 ans, voire même avant selon les patientes, comme le rappelle le docteur Abdou, gynécologue à Mayotte : « Le cancer du sein est responsable de 12.000 décès chaque année en France. S’il est dépisté à temps, il se soigne dans 9 cas sur 10.

DE NOMBREUX ÉVÉNEMENTS POUR OCTOBRE ROSE Le 29 octobre, l’association Amalca organise une marche pour clôturer le mois d’Octobre rose. Près de 3.000 personnes sont attendues contre 1.500 l’année dernière et 500 l’année d’avant. De son côté, le CRCDC-REDECA (le centre de coordination de dépistages des cancers à Mayotte), organise plusieurs actions pendant tout le mois. Ainsi, il sera présent avec sa Mawa caravane le 14 octobre à Mtsamboro et le 19 octobre à la médiathèque de Bandrélé. Là, le public pourra en apprendre plus sur le dépistage du cancer du sein, sur les facteurs de risques ou encore les méthodes d’auto surveillance. Dans le même objectif, l’élection de miss Octobre rose aura lieu le 28 octobre à l’hôtel Sakouli.

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DOSSIER

Marine Gachet

INTERVIEW

« CETTE MALADIE A DES CONSÉQUENCES DIRECTES SUR LA FÉMINITÉ ET LA CONFIANCE EN SOI » L’ASSOCIATION MAHORAISE POUR LA LUTTE CONTRE LE CANCER (AMALCA), ACCOMPAGNE LES MALADES, DONT LES FEMMES SOUFFRANT D’UN CANCER DU SEIN. À L’OCCASION D’OCTOBRE ROSE, LA PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION, NADJLAT ATTOUMANI, REVIENT SUR CE MOIS DE PRÉVENTION ET LA NÉCESSITÉ D’ÊTRE ACCOMPAGNÉE PSYCHOLOGIQUEMENT LORSQU’ON A UN CANCER DU SEIN. Mayotte Hebdo : Comment se passe ce mois d’Octobre Rose jusqu’ici ? Nadjlat Attoumani : Nous avons fait le lancement d’Octobre Rose le samedi 30 septembre avec une conférence sur l’intimité dans le couple lorsqu’on est atteinte d’un cancer du sein. Depuis, nous avons mené différentes actions de sensibilisation auprès de salariés, mais aussi d’élèves et d’étudiants. Nous leur présentons d’abord l’association pour initier un temps d’échange, durant lequel nous répondons aux questions. Celles qui reviennent le plus souvent sont sur si oui ou non le cancer est contagieux, s’il est génétique et sur les différents facteurs de risque. Nous avons aussi des membres de l’association qui témoignent pour raconter le parcours des malades. Enfin, on explique comment se déroule l’autopalpation mammaire. Il faut rappeler que le cancer du sein se guérit bien lorsqu’il est détecté tôt. Le public est très réceptif. Je pense qu’on arrive de plus en plus à notre objectif premier qui est de briser les tabous autour de cette maladie. Nous recevons également beaucoup d’appels ce mois-ci. Le 29 octobre, nous organisons également une marche pour sensibiliser le public. MH. : En dehors d’Octobre Rose, quel soutien propose Amalca aux malades ? N. A. : Depuis décembre dernier, nous avons inauguré la Maison Amalca, à Mamoudzou.

On y accompagne les malades en leur proposant des activités. L’objectif est de leur permettre de sortir de chez eux, de leur faire passer un bon moment. Il y a, par exemple, des groupes de parole avec un psychologue. On a aussi une diététicienne pour qu’ils puissent adapter leur régime à leur traitement. On a des activités sportives. Le but est de leur redonner le moral, car le fait de rester chez soi, de ne voir que sa maison et l’hôpital, cela devient vite fatiguant et usant. Ne serait-ce que le fait de rencontrer d’autres personnes dans le cadre de ces activités, d’échanger, cela leur fait du bien. Très prochainement, nous aimerions proposer des activités avec une esthéticienne pour des soins du visage, des mains, des pieds, de manière à offrir des moments de bien-être. Puis on aimerait ensuite proposer des moments avec des vrais socio-esthéticiennes, pour des massages. En effet, avec la chimiothérapie, on ne peut pas masser n’importe comment, il y a des techniques spéciales qui nécessitent une formation. MH. : Vous abordez la question du moral et du bien-être. Quelles sont les conséquences psychologiques spécifiques au cancer du sein ? N.A. : Cette maladie a des conséquences directes sur la féminité et la confiance en soi. Une femme qui a été amputée du sein, qui n’a plus de cheveux et plus de sourcils à cause des traitements, elle ne

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Nadjlat Attoumani lors du lancement d’Octobre Rose le 30 septembre 2023, au Lycée des Lumières.

se sent plus féminine. On représente la beauté de la femme à travers ses cheveux, ses yeux, ses seins. À partir du moment où on vous enlève ça, vous perdez confiance en vous. Vous avez des doutes, vous ne savez pas si votre conjoint va vous apprécier de la même manière, vous regarder de la même manière, vous désirer de la même manière. Cela a forcément un impact psychologique. On va commencer à s’interroger, voire développer de l’agressivité pour mettre une barrière. Je connais une femme qui vient à l’association dont le mari a une deuxième épouse. Elle ne veut rien laisser paraitre, par peur de ce que va dire sa rivale. En plus, son mari lui a dit d’aller

rapidement se faire reconstruire le sein, alors qu’elle n’est pas prête. C’est une charge psychologique en plus, qui peut conduire à une séparation. De plus, pour se faire soigner, les femmes de Mayotte doivent généralement partir pendant un an à La Réunion, ce qui n’arrange pas les choses. L’accompagnement psychologique est nécessaire pour les malades et aussi pour les proches. En effet, le proche ne sait pas trop comment faire, quels mots utiliser. Et en même temps la malade est là avec sa maladie, ses questions et ses peurs. Il est donc délicat de trouver un équilibre entre les deux. Mais il est important que la patiente reçoive du soutien, car sans ça, elle ne peut pas s’en sortir.

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DOSSIER

Raïnat Aliloiffa

MICRO-TROTTOIR LA CAMPAGNE D’OCTOBRE ROSE EST NATIONALE. CHAQUE ANNÉE, LES SPOTS DE PRÉVENTION SE MULTIPLIENT DANS TOUT LE PAYS, Y COMPRIS À MAYOTTE OÙ LES ASSOCIATIONS FONT UN TRAVAIL REMARQUABLE AFIN DE SENSIBILISER LA POPULATION. MAIS CELA INCITE-T-IL LES FEMMES À SE DÉPISTER PLUS FRÉQUEMMENT ? PAS SÛR ET SUR LE TERRAIN, IL RESTE ENCORE BEAUCOUP À FAIRE. NOUS AVONS INTERROGÉ DES FEMMES ET LEUR AVONS DEMANDÉ QUE REPRÉSENTE « OCTOBRE ROSE » POUR ELLES.

QU’EST-CE QU’OCTOBRE ROSE REPRÉSENTE POUR VOUS ?

Nadia Baco « Ce mois-ci nous permet de penser un peu plus à notre santé, parce qu’on dit toujours que nous n’avons pas le temps. Donc c’est l’occasion de savoir si on est en bonne santé. »

Aïda Boinali « Octobre rose me fait penser à la maladie. Malheureusement, j’ai dans mon entourage plusieurs femmes atteintes du cancer du sein. Donc elles m’incitent à me faire dépister. Et c’est une chance de pouvoir se dépister gratuitement. Mais même si je le fais, j’ai toujours peur que les médecins découvrent quelque chose. »

Sitti « Cette année c’est la première fois que je me fais dépister. J’ai toujours repoussé, je ne voulais pas le faire car j’avais peur. Ce sont des choses qui font toujours peur, et ça me stresse. »

Sinina « C’est important de se faire dépister, pour être rassurée. Je le fais cette année pour la première fois car on a eu un décès dans la famille à cause du cancer du sein. Je ne veux plus négliger ma santé, je dois prendre soin de moi maintenant. »

Ankibati « C’est un mois important où il faut parler du cancer du sein et du col de l’utérus. Malheureusement on ne parle pas assez de ces maladies en famille. C’est tabou. Mais je le fais avec mes nièces. Elles disent que je les embête avec ça mais je n’arrêterai pas de les sensibiliser »

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Agnès Jouanique

DES CAPTAGES D’EAU ILLÉGAUX DÉTRUITS À BOUYOUNI Une opération de destruction de six captages d’eau illégaux s’est déroulée, ce mardi matin, dans la forêt en hauteur du village de Bouyouni. Ces démolitions, menées dans le cadre de la mission inter services de l’eau et de la nature (Misen), permettront de rétablir l’écoulement de l’eau. Six captages d’eau illégaux, installés à l’abri des regards, ont été détruits ce mardi matin aux abords de la rivière Bouyouni. Découverts par des agents de l’unité de la police de l’eau et de l’environnement de la Dealm (Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte), ces captages permettaient l’alimentation et l’irrigation de cultures agricoles. Ces derniers étaient installés sur des affluents de la rivière, propriété du domaine public fluvial du conseil départemental de Mayotte. Un ciblage des cours d’eau où des captages d’eau potable sont présents a été mené pour « trouver tous les prélèvements non autorisés », explique Jean-François Le Roux, chef de service environnement, préventions des risques à la Dealm.

PRÉSERVER LA RESSOURCE La rivière Bouyouni est une ressource non négligeable en termes d’apport en eau potable. « Nous intervenons sur les cours d’eau importants en priorité », admet le chef de service. Afin de mener cette opération, des équipes de la Dealm, du conseil départemental de Mayotte, et de l’Office français de la biodiversité étaient réunies,

représentant une quarantaine de personnes, dont les gendarmes présents pour assurer la sécurité de l’intervention. Dans cette « situation extrême où on recherche la moindre goutte d’eau », ces destructions permettent de préserver les captages d’eau et ainsi, gérer la ressource en eau.

RENDRE L’EAU À LA RIVIÈRE Ces captages installés dans l’illégalité avaient pour vocation d’arroser les cultures installées plus loin. Le premier micro-barrage démoli retenait de l’eau qui allait en irrigation et n’alimentait donc plus la rivière Bouyouni. L’objectif de ces destructions est donc « de récupérer l’eau qui était détournée pour la rendre à la rivière », complète Jean-François Le Roux. En plus des ouvrages, les tuyauteries sontelles aussi démolies. Pour cela, les équipes utilisaient masses, perforateurs, disqueuses ou tronçonneuses. Organisées dans le cadre de la mission inter services de l’eau et de la nature (Misen) de Mayotte, visant à détruire des captages illégaux en rivière et lutter contre les pollutions de l’eau, ces actions de destructions continueront dans les semaines à venir, car « la moindre goutte d’eau compte », concède le chef de service. n

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LITTÉRATURE

LISEZ MAYOTTE

LA BELLE DU JOUR (4/10) AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE. La troisième nouvelle de La Belle du jour (1996) s’intitule « ‘Le Menteur’ ». L’horizon d’attente paraît clair : q u e l q u ’ u n va m e n t i r à q u e l q u ’ u n d’autre. Il ne reste plus au lecteur qu’à trouver le menteur, à identifier le mensonge et à en chercher les victimes. M a i s l e t i t re e s t e n t re g u i l l e m e t s, c’est-à-dire, en termes techniques, qu’il est en mention autonymique. Ce procédé indique soit l’oralité du propos, soit une distance du narrateur au mot utilisé. C’est la piste qui nous semble ici la plus probable. Ainsi le menteur n’en est-il peut-être pas un et il sera accusé de mensonge par un menteur plus puissant que lui. Cette nouvelle se lit dans le prolongement dans la précédente. En d’autres termes, elle met elle aussi un scène un Black, mais cette fois-ci non plus à Saint-Étienne, mais à Châtillon : « À Chatillon, il n’y avait pour ainsi dire pas de ‘black’. Peut-être parce que c’était un petit bourg où les activités ludiques étaient plutôt rares. Les ‘Black’ aiment surtout les grandes mégalopoles, bien connues chez eux. Se rendre de l’autre c ô t é d e l a r i v e , p o u r r e v e n i r a u p ay s entouré d’une auréole. Celui qui est parti bénéficie toujours d’un prestige, quelque soit [sic] l’issue du départ. Ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de partir rêvent de connaître un jour d’autres horizons. Mais quand on part, autant se rendre dans une conurbation connue de tous ; comme ça le prestige est total. » (p. 67) Le cadre est fixé et la nouvelle est également reliée au thème de la belle

du jour. L’homme noir doit partir vers un ailleurs nanti de notoriété afin de pouvoir revenir auréolé du prestige de la connaissance de cet ailleurs qui n’est, pour les autres, qu’un nom c o n nu d e s e c o n d e m a i n e t d é s i ré. Après Koussou et Shorty, le lecteur fait la rencontre de Djobéli : « D j o b é l i n ’ é t a i t p a s v ra i m e n t u n intellectuel, en tout cas pas dans le sens de quelqu’un bardé de titres universitaires. I l é t a i t d o t é d ’ u n e c u l t u r e g é n é ra l e plutôt impressionnante, pour quelqu’un de son niveau. Il lisait beaucoup, et pas n’importe quoi ; surtout les œuvres des révolutionnaires négro-africains. Il aimait comparer ses connaissances avec celles des étudiants par exemple ; il apprenait par cœur des phrases tirées de romans à l’eau de rose pour séduire les femmes ; il consignait dans de petits carnets des paragraphes entiers ou des bouts de phrases, relevés dans les ouvrages de ses écrivains préférés, pour ensuite les sortir, déformés, en pleine discussion. » (p. 70) Djobéli a une compagne antillaise à laquelle il ment : « Naïvement, Sandy croyait à ce qu’il racontait, et respectueusement acceptait sa conception de leur relation. Mais le mensonge, quand il est dit avec autant de tact, autant de tranquillité et autant de lâcheté, sonne plus vrai que la vérité ellemême. Et les victimes d’un tel mensonge n’ont pas à rougir de leur manque de lucidité, car il n’y a pas de honte à croire sur parole quelqu’un de proche, puisque rien ne permet a priori de distinguer les menteurs des honnêtes gens. » (p. 71)

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C ’ e s t d o n c D j o b é l i l e m e n t e u r, u n menteur virtuose, mais qui ment à l’être aimé, ce qui le rend antipathique. Le contenu du mensonge est simple. Djobéli refuse d’habiter chez Sandy pour ne pas être déconcentré dans son travail intellectuel. Mais la vérité sexiste est qu’il est un homme qui a honte d’être entretenu par une femme. Ce mensonge semble un peu mince pour justifier l’intérêt de lire la nouvelle. Aussi la clef est-elle donnée dans les derniers mots : « Depuis son arrivée aventureuse en Métropole, sa vie n’était qu’un tissu de mensonges. Partout où il passait, il était obligé de mentir, même dans des circonstances où cela ne s’imposait guère ; mais c’était plus fort que lui. Tout se passait comme si mentir était devenu sa raison d’être, et qu’il ne pouvait s’en sortir qu’en versant dans le mensonge. Mais un vieil adage dit chez lui : ‘la nuit d’un menteur est très courte’. » (p. 76) La nouvelle propose donc une anatomie d u m e n s o n g e. D j o b é l i e s t d e v e n u un menteur impénitent mais c’est avant tout un menteur malgré lui. En d’autres termes, si l’on cherche, sous la narration, une argumentation, on comprend que c’est la situation dans lequel le personnage se trouve, un Black en Métropole pour simplifier au maximum, qui met le personnage en contradiction avec lui-même et le force au mensonge, pour sauver les apparences et continuer à vivre, d’une vie amoindrie, dans un contexte qui la rend inauthentique.

Christophe Cosker

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AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE GIPEAM

M. Adrachi VELOU - Directeur par intérim 8 Rue de l'Hôpital 97600 Mamoudzou web : https://www.marches-publics. info SIRET 13002956400015 Groupement de commandes : Non L'avis implique un marché public Objet : Le contrat porte sur les actions de communication du GIP l'Europe à Mayotte destinées à la promotion de l'intervention de l'Union européenne à Mayotte dans le cadre du programme opérationnel 2021-2027 Type de marché : Services Procédure : Procédure adaptée ouverte Technique d'achat : Sans objet Lieu d'exécution : 8 Rue de l'Hôpital 97600 Mamoudzou Classification CPV : Principale : 75310000 - Services de prestations Forme du marché : Prestation divisée en lots : oui Les variantes sont exigées :Non Valeur estimé hors TVA : 120 000,00 euros Lot N° 1 - Réalisation de documents et d'animations techniques sur les fonds européens et l'appropriation de la bonne gestion de la subvention par les porteurs de projet. - CPV 39294100 Réalisation de documents et d'animations techniques sur les fonds européens et l'appropriation de la bonne gestion de la subvention par les porteurs de projet. Coût estimé hors TVA : 40 000,00 euros Lieu d'exécution : TSINGONI Lot N° 2 - Organisation d'un événement culturel destiné à la promotion de l'action de l'Europe à Mayotte - CPV 39294100 Organisation d'un événement

culturel destiné à la promotion de l'action de l'Europe à Mayotte Coût estimé hors TVA : 60 000,00 euros Lieu d'exécution : TSINGONI Lot N° 3 - Campagne média pour le lancement du Programme opérationnel 2021-2027 - CPV 39294100 Campagne média pour le lancement du Programme opérationnel 20212027 Coût estimé hors TVA : 20 000,00 euros Lieu d'exécution : TSINGONI Conditions de participation Justifications à produire quant aux qualités et capacités du candidat : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Liste et description succincte des conditions : - Copie du ou des jugements prononcés, si le candidat est en redressement judiciaire. - Formulaire DC1, Lettre de candidature _ Habilitation du mandataire par ses co-traitants. (disponible à l'adresse suivante : http://www.economie.gouv.fr/daj/ formulaires-declaration-du-candidat) - Formulaire DC2, Déclaration du candidat individuel ou du membre du groupement.(disponible à l'adresse suivante : http://www.economie. gouv.fr/daj/formulaires-declarationdu-candidat) - Si l'attributaire est établi en France, les attestations et certificats délivrés par les administrations et organismes compétents prouvant qu'il a satisfait à ses obligations fiscales et sociales ou un état annuel des certificats reçus - Si les documents fournis par le candidat ne sont pas établis en langue française, ils doivent être accompagnés d'une traduction en français, certifiée conforme à l'original par un traducteur assermenté Capacité économique et financière : Liste et description succincte des critères de sélection, indication des

informations et documents requis : - Déclaration concernant le chiffre d'affaires global et le chiffre d'affaires concernant les fournitures, services ou travaux objet du marché, réalisés au cours des trois derniers exercices disponibles. - Déclaration appropriée de banques ou preuve d'une assurance pour les risques professionnels. - Bilans ou extraits de bilans, concernant les trois dernières années, des opérateurs économiques pour lesquels l'établissement des bilans est obligatoire en vertu de la loi. Référence professionnelle et capacité technique : Liste et description succincte des critères de sélection, indication des informations et documents requis : - Déclaration indiquant les effectifs moyens annuels du candidat et l'importance du personnel d'encadrement pour chacune des trois dernières années. - Présentation d'une liste des principales fournitures ou des principaux services effectués au cours des trois dernières années, indiquant le montant, la date et le destinataire public ou privé. - Présentation d'une liste des travaux exécutés au cours des cinq dernières années, appuyée d'attestations de bonne exécution pour les travaux les plus importants. - Indication des titres d'études et professionnels des cadres de l'entreprise et notamment des responsables de prestation de services ou de conduite des travaux de même nature que celle du marché. - Déclaration indiquant l'outillage, le matériel et l'équipement technique dont le candidat dispose pour la réalisation de marchés de même nature. - En matière de fournitures et services, une description de l'équipement technique, des mesures employées par l'opérateur économique pour s'assurer

de la qualité et des moyens d'étude et de recherche de son entreprise. - Certificats de qualifications professionnelles. La preuve de la capacité du candidat peut être apportée par tout moyen, notamment par des certificats d'identité professionnelle ou des références de travaux attestant de la compétence de l'opérateur économique à réaliser la prestation pour laquelle il se porte candidat Marché réservé : NON Réduction du nombre de candidats : Non La consultation comporte des tranches : Non Possibilité d'attribution sans négociation : Non Visite obligatoire : Non Critères d'attribution : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges (règlement de la consultation, lettre d'invitation ou document descriptif). Renseignements d'ordre administratifs : service de la commande publique Tél : 06 39 61 92 59 L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui Présentation des offres par catalogue électronique : Exigée Remise des offres : 02/11/23 à 12h00 heure locale de l'acheteur au plus tard, (soit le 02/11/23 à 10h00 heure de Paris au plus tard.) Envoi à la publication le : 09/10/23 Les dépôts de plis doivent être impérativement remis par voie dématérialisée. Pour retrouver cet avis intégral, accéder au DCE, poser des questions à l'acheteur, déposer un pli, allez sur https://www.marches-publics.info

AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE - TRAVAUX

Section 1 : Identification de l'acheteur Nom complet de l'acheteur : Communauté de Communes du Sud (976) Numéro national d'identification : Type : SIRET - N° : 20006047300010 Code postal / Ville : 97660 Bandrélé Groupement de commandes : Non Section 2 : Communication

Moyens d'accès aux documents de la consultation Lien vers le profil d'acheteur : https://www.marches-securises.fr L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : Non Nom du contact : Ali Moussa MOUSSA BEN, président CCSUD - Tél : +33 269622744 - Mail : contact@ccsud.yt Section 3 : Procédure Type de procédure : Procédure adaptée Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Déclaration sur l'honneur pour justifier que le candidat n'entre dans aucun des cas

d'interdiction de soumissionner Capacité économique et financière : Déclaration appropriée de banques ou preuve d'une assurance pour les risques professionnels Déclaration concernant le chiffre d'affaires global et le chiffre d'affaires concernant les prestations objet du contrat, réalisées au cours des trois derniers exercices disponibles Capacités techniques et professionnelles : Liste des travaux exécutés au cours des cinq dernières années, appuyée d'attestations de bonne exécution pour les plus importants (montant, époque, lieu d'exécution, s'ils ont été effectués selon les règles de l'art et menés à bonne fin) Déclaration indiquant les effectifs

moyens annuels du candidat et l'importance du personnel d'encadrement pour chacune des trois dernières années Déclaration indiquant l'outillage, le matériel et l'équipement technique dont le candidat dispose pour la réalisation du contrat Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 10 novembre 2023 - 10:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : Non Possibilité d'attribution sans négociation : Oui L'acheteur exige la présentation de variantes : Non Section 4 : Identification du marché Intitulé du marché : MARCHE DE

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TRAVAUX RELATIF A LA CONSTRUCTION D'UN POSTE DE SECOURS ET L'AMENAGEMENT DE SES ABORDS A LA PLAGE DE SAKOULI Classification CPV : 45000000 Type de marché : Travaux Description succinte du marché : LA CONSTRUCTION D'UN POSTE DE SECOURS ET L'AMENAGEMENT DE SES ABORDS A LA PLAGE DE SAKOULI Lieu principal d'exécution : PLAGE DE SAKOULI Durée du marché (en mois) : 14 La consultation comporte des tranches : Non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non Marché alloti : Oui Section 5 : Informations sur les lots LOT : LOT 1 GROS OEUVRE ET OSSATURE BOIS Classification CPV : 45000000 Lieu d'exécution du lot : PLAGE DE SAKOULI LOT : LOT 2 Fluides/ Plomberie/ Electricité Classification CPV : 45000000 Lieu d'exécution du lot : PLAGE DE SAKOULI LOT : LOT 3 AMENAGEMENT/ PAYSAGERES/PLANTATION ET MOBILIER

Classification CPV : 45000000 Lieu d'exécution du lot : PLAGE DE SAKOULI LOT : LOT 4 VOIRIE / RESEAU DIVERS Classification CPV : 45000000 Lieu d'exécution du lot : PLAGE DE SAKOULI Section 6 : Informations complémentaires Visite obligatoire : Non Autres informations complémentaires : Pour chaque lot, les critères de sélection des offres et leurs pondérations respectives sont les suivants: 1-Prix des prestations 40.0 2-Valeur technique 40.0

2.1-Appréhension du projet (analyse et critique du site, du programme et de ses spécificités en termes techniques et financiers). Une attention toute particulière sera portée sur les références techniques de l’entreprise en zone littorale. 30.0 2.2-Méthodologie de travail envisagée au sein de l’équipe, avec le maître de l’ouvrage et les autres intervenants tels que, les partenaires, en phases études, chantier et garantie de parfait achèvement. 10.0 3-Planning prévisionnel, délais d’exécution 20.0 Date d'envoi du présent avis 11 octobre 2023.

AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE L'avis implique un marché public. Objet : Installation de centrales photovoltaïques en toiture raccordées au réseau Procédure : Procédure adaptée Forme du marché : Prestation divisée en lots : oui Lot N° 1 - SIM NYORA Lot N° 2 - ECOLE ELEMENTAIRE TSOUNDZOU 1 Lot N° 3 - ECOLE MATERNELLE DE DOUJANI Lot N° 4 - ECOLE ELEMENTAIRE DE M'GOMBANI Lot N° 5 - ECOLE ELEMENTAIRE

EDM ÉLECTRICITÉ DE MAYOTTE M. Claude HARTMANN Directeur Général - Z.I. KAWENI BP 333 - 97600 Mamoudzou Tél : 02 69 63 95 00 SIRET 09938049500012 Référence acheteur : CENTRALES PV T1

DE KAWENI STADE Lot N° 6 - ECOLE ELEMENTAIRE M'CHINDRA Lot N° 7 - HOTEL DE VILLE DE MAMOUDZOU Lot N° 8 - SITE D'AMEKA Lot N° 9 - SIM JUWA Lot N° 10 - POINT S MAMOUDZOU Lot N° 11 - SDIS PAMANDZI Critères d'attribution : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges (règlement de la consultation, lettre d'invitation ou document descriptif).

Remise des offres : 10/11/23 à 16h00 heure locale de l'acheteur au plus tard, (soit le 10/11/23 à 14h00 heure de Paris au plus tard) Envoi à la publication le : 11/10/2023 Les dépôts de plis doivent être impérativement remis par voie dématérialisée. Cette consultation bénéficie du Service DUME. Pour retrouver cet avis intégral, accéder au DCE, poser des questions à l'acheteur, déposer un pli, allez sur https://www.marches-publics.info

AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE - SERVICES

Section 1 : Identification de l'acheteur Nom complet de l'acheteur : Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976) Numéro national d'identification :

Type : SIRET - N° : 20006045700013 Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou Groupement de commandes : non Section 2 : Communication Moyens d'accès aux documents de la consultation Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr Identifiant interne de la consultation : marché public

MOI

RECHERCHE COMPTABLES CONFIRMÉS Cabinet d’Expertise Comptable Conseil & Audit M.O.I. Recherche dans le cadre de son développement collaborateurs comptables confirmés . Expérience 2 ans en cabinet ou entreprise souhaitée Rémunération selon profil (diplôme, expérience) Envoyez CV+Lettre de motivation par email : al@cabinet-moi.com - mo@cabinet-moi.com Poste à pourvoir rapidement

L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : oui Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non Nom du contact : Babadi AHMED - Tél : +33 063921974 - Mail : bm.ahmed@cadema.yt Section 3 : Procédure Type de procédure : Procédure adaptée ouverte Conditions de participation : Capacité économique et financière : Déclaration concernant le chiffre d'affaires global et le chiffre d'affaires concernant les prestations objet du contrat, réalisées au cours des trois derniers exercices disponibles Capacités techniques et professionnelles : Déclaration indiquant l'outillage, le matériel et l'équipement technique dont le candidatdispose pour la réalisation du contrat Technique d'achat : Sans objet Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 17 novembre 2023 12:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d'attribution sans

négociation : oui L'acheteur exige la présentation de variantes : non Critères d'attribution : 1-Prix des prestations 60.0 % 2-Valeur technique 40.0 % Section 4 : Identification du marché Intitulé du marché : Diagnostic sanitaire des ruines de l’ancienne usine sucrière de Hajangoua à Dembéni Classification CPV : 71621000 Type de marché : Services Description succinte du marché : Le marché a pour objet l'analyse qualitative du site, le recensement exhaustif des machineries et autres équipements et l'analyse « sanitaire » des bâtiments, ouvrages, murs et cheminées des ruines de l'usine sucrière. Lieu principal d'exécution : Usine sucrière de Hajangua La consultation comporte des tranches : non La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non Section 6 : Informations complémentaires Visite obligatoire : non Date d'envoi du présent avis 11 octobre 2023.

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AVIS D'APPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE - TRAVAUX

Section 1 : Identification de l'acheteur Nom complet de l'acheteur : Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976) Numéro national d'identification : Type : SIRET - N° : 20006045700013 Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou Groupement de commandes : non Section 2 : Communication Moyens d'accès aux documents de la consultation Lien vers le profil d'acheteur : https://

www.marches-securises.fr Identifiant interne de la consultation : marché public L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : oui Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non Nom du contact : AHMED Babadi - Tél : +33 639219746 - Mail : bm.ahmed@cadema.yt Section 3 : Procédure Type de procédure : Procédure adaptée ouverte Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Déclaration sur l'honneur pour justifier que le candidat

n'entre dans aucun des cas d'interdiction de soumissionner Technique d'achat : Sans objet Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 17 novembre 2023 - 12:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d'attribution sans négociation : oui L'acheteur exige la présentation de variantes : non Critères d'attribution : 1-Prix des prestations 50.0 % 2-Valeur technique 50.0 % Section 4 : Identification du marché Intitulé du marché : Confortement de

berges au droit des parcelles BK1507 rivière de la Majimbini Classification CPV : 45246200 Type de marché : Travaux Description succinte du marché : Confortement de berges au droit des parcelles BK1507 rivière de la Majimbini Lieu principal d'exécution : Majimbini La consultation comporte des tranches : non La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non Section 6 : Informations complémentaires Visite obligatoire : non Date d'envoi du présent avis 11 octobre 2023

TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN

Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

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FI n°3839 Lundi 7 mars 2016 St Félicie

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FI n°3822 Jeudi 11 février 2016 Ste Héloïse

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FI n°3818 Vendredi 5 février 2016 Ste Agathe

Marine le pen

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port de lonGoni

ConSeil départeMental

qUel accUeil se prépare poUr la présidente dU fn ?

le lagon aU patrimoine mondial de l'Unesco ?

la dsp sUr la sellette

pas de changement sUr l’octroi de mer

© Jonny CHADULI

GrèVe à paniMa

téléthon 2016

des propositions mais toUjoUrs pas d'issUe

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Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - Édition Somapresse - n° CPPAP : 0921 y 93207 - Dir. publication : Laurent Canavate - red. chef : Gauthier Dupraz - http://flash-infos.somapresse.com

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FI n°3997 mercredi 30 novembre 2016 St André

© CR: Gauthier Bouchet

Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.

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coUvre-feU poUr les mineUrs

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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MCG VS SMart

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UltimatUm oU véritable main tendUe ?

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Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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