LE MOT DE LA RÉDACTION
RATIONNEMENT Des files interminables, des personnes qui se bousculent, des militaires qui rationnent l’eau… Bienvenue à Mayotte. 101ème département de France où les habitants sont obligés de quémander des bouteilles d’eau à l’État afin de pouvoir vivre. Difficile de croire que ces scènes se déroulent dans le pays classé septième puissance mondiale, et c’est pourtant le cas. Désormais, chaque habitant de l’île reçoit un pack d’eau par semaine, une quantité en deçà des recommandations hebdomadaires. Mais les Mahorais sont connus pour être résilients alors ils acceptent, n’ayant pas d’autres choix. Mais jusqu’à quand ? Peut-on espérer sortir de cette crise hydrique ? Pour l’instant, les chiffres et prévisions avancés laissent peu d’espoir aux habitants. Dans ce contexte, difficile de penser à autre chose, notamment aux droits des enfants qui sont également très impactés dans cette histoire. Pourtant le sujet est vaste et compliqué à Mayotte. Il y a encore beaucoup à faire. À l’image des adultes, les enfants du territoire ne sont pas traités de la même manière que ceux du reste du pays.
Raïnat Aliloiffa
TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN Le premier quotidien de Mayotte Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île. Lu par plus de 12.000 personnes chaque jour, Flash infos vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre en plus un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
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première parution : juillet 1999 — siret 02406197000018 — édition somapresse — n° Cppap : 0921 y 93207 — dir. publication : Laurent Canavate — red. chef : romain Guille — http://flash-infos.somapresse.com
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Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com
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Trois jeunes condamnés, donT un cousin de la mariée
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les 82 chambRes de l’hôtel ibis style livRées
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tchaks Enfin de l’eau potable pour tout le monde
Mayotte a trouvé sa voix des Outre-mer
La distribution d’eau généralisée à l’ensemble de la population de Mayotte a commencé ce lundi. Près de 400.000 litres d’eau ont été distribués à travers les vingt-six centres de distribution sur l’ensemble du département lors de cette première journée. Militaires et associatifs sont venus en renfort pour assurer la répartition des bouteilles d’eau potable. À Dzaoudzi-Labattoir, les gens devaient se rendre au CCAS (centre communal d’action sociale) ce lundi, où les équipes d’accueil se sont retrouvées un peu débordées pendant quelques heures. Le mardi, les préfets Thierry Suquet et Gilles Cantal se sont rendus à la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) de M’gombani, à Mamoudzou, afin d’évaluer les points à améliorer lors de ces distributions. « Il faut que les choses se mettent en place », a tenu à souligner Gilles Cantal, préfet chargé de mission Eau.
Les Mahorais ont été très nombreux à se déplacer à Mamoudzou, au cinéma Alpajoe, pour assister samedi soir à la finale mahoraise du concours Voix des Outre-mer. L’événement a pour vocation de détecter chaque année de jeunes talents des territoires ultramarins à travers le chant lyrique. Cette année, ils étaient six candidats à concourir pour chanter lors de la finale nationale à l’Opéra Bastille, à Paris, le 23 février 2024. « On les accompagne à travers des masterclass, chaque territoire organise un concours à la fin de l’opération dans le but de sélectionner deux voix qui vont concourir avec les autres lauréats des différents outre-mer », explique El-Kabir Bin Mohamed, le directeur de l’Office culturel départemental. C‘est Ivana, qui rêve de devenir infirmière un jour, qui a remporté le concours régional et qui aura la lourde mission de défendre les couleurs de Mayotte en métropole.
Des cases détruites au campement de fortune du stade Cavani Ce mercredi après-midi, plusieurs cases en cours de construction ou à peine finies d’être construites ont été détruites par les forces de l’ordre dans le campement du stade Cavani, à Mamoudzou, qui abrite des migrants originaires du continent africain. « Je ne sais pas comment on va faire cette nuit, notre petite sœur est malade et nous n’avons même pas de bâche », déplore Elvis. Une petite dizaine d’habitations de fortune comme la sienne ont été rasées lors de ce qui s’apparente être une opération de flagrance, qui aurait ciblé les nouvelles constructions en cours. À cette heure, la police n’a pas encore répondu à nos sollicitations. Alain, lui, a eu le temps de démonter son habitation pour éviter que les matériaux qu’il avait utilisés ne soient abîmés : « Je vais reconstruire au même endroit, et s’ils reviennent, je recommencerai », explique celui qui est originaire de la République Démocratique du Congo.
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Première grève à l’Iedom depuis 25 ans L’Institut d’émission des départements d’Outre-Mer (Iedom), qui fait office de banque de France sur les territoires ultramarins, connaît son premier mouvement de grève depuis 25 ans. Ce mercredi, les deux-tiers des agents dénoncent un malaise et réclament les mêmes avantages que leurs collègues des autres départements. Un mouvement parti d’une sanction infligée à un des employés, jugé trop sévère par ses collègues. « Ça a réveillé autre chose », confirme Daniel Zaïdani, le conseiller départemental et employé de l’Institut. « Si la direction est sévère, c’est qu’elle souhaite être exigeante et avoir des services efficaces. On est d’accord à partir du moment où on a les mêmes conditions que les autres », poursuit l’ancien président du conseil départemental. Une dizaine d’agents, sur les quatorze qui y travaillent ont donc commencé une grève, ce mercredi matin. Pour l’heure, la direction n’a pas répondu à nos sollicitations. De son côté, la grève à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) continue. Mariam Saïd Kalame, l’une des élus représentant le Département au conseil d’administration de la MDPH, a souhaité alerter cette semaine sur les conséquences pour les enfants nécessitant un accompagnement : « En effet, il convient de s’interroger sur ce que ce conflit présage dans le traitement des dossiers des usagers de la MDPH ». Syndicats et Département de Mayotte devaient se retrouver ce jeudi à nouveau à la table de négociations pour essayer de résoudre le casse-tête du devenir de la MDPH.
Un salon pour l’orientation des futurs étudiants Le salon régional de l'orientation des lycéens se déroulera du 28 novembre au 8 décembre 2023 dans les différents lycées de Mayotte. Avant que les lycéens ne formulent leurs vœux sur Parcoursup, l’objectif est de les accompagner, eux et leurs parents, dans la construction de leur projet de formation. Le salon régional de l’Orientation leur permettra de s’informer sur l’offre de formation dans l’enseignement supérieur et sur les dispositifs d'aide à leur future vie étudiante (bourses, mobilité, logement, etc.). Lors de ces journées, ils pourront échanger avec des intervenants des lycées, du Centre Universitaire de Formation et de Recherche (CUFR), de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), et bien d’autres. Le salon aura lieu à chaque fois le matin : le mardi 28 novembre dans le lycée de Chirongui ; le mercredi 29 au lycée des Lumières ; le jeudi 30 au lycée de Dembéni ; le vendredi 1er décembre au lycée Bamana ; le lundi 4 au lycée de Petite-Terre ; le 5 à celui de Kawéni ; le 6 au lycée de la Cité du Nord ; le 7 à celui de Kahani et le vendredi 8 décembre au lycée de Sada.
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MAYOTTE : EN PLEINE PÉNURIE D'EAU, UN SURSIS AVEC LES RÉCENTES PLUIES Publié le 23/11/2023 pour 20 Minutes
L’île connaît sa pire période de sécheresse depuis 1997. L’ensemble de la population vit au rythme de sévères restrictions d’eau depuis septembre.
Une bonne nouvelle au cœur d’une situation critique. Les récentes pluies ont donné un léger sursis à Mayotte, qui connaît sa pire sécheresse depuis 1997, et les niveaux des deux principaux lacs artificiels sont stables par rapport à la semaine précédente.
souvent la transition entre saison sèche et saison des pluies », précise la spécialiste. La saison humide n’a donc pas encore démarré et le niveau de pluviométrie, en novembre, atteint 60 %, alors qu’il devrait être à cette période de « 70 % environ ».
Alors que l’épuisement des réserves des deux retenues collinaires de Mayotte était prévu « autour du 20 novembre », selon une source proche du dossier, la réserve de Dzoumogné est remplie à 6,7 % et celle de Combani à 6,1 %, indique un rapport de consommation établi lundi par la préfecture de Mamoudzou. Les niveaux étaient de respectivement 5,8 % et 6,8 % la semaine précédente. « La semaine du 13 novembre était bonne en termes de pluviométrie, cela explique que le niveau des retenues soit resté stable », souligne Floriane Ben Hassen, responsable de l’antenne Météo-France à Mayotte, département de l’océan Indien.
La situation s’explique d’une part par El Niño dans le Pacifique, qui engendre des températures anormalement élevées dans l’océan, et d’autre part par le dipôle de l’océan Indien, un phénomène d’oscillation irrégulière des températures de surface de la mer. A Mayotte, ces deux phénomènes devraient avoir pour conséquences davantage de précipitations que la normale en décembre, janvier et février. Dans ce contexte, l’épuisement des réserves des retenues collinaires, qui sont avec les rivières l’une des principales sources d’approvisionnement en eau du territoire, inquiète. Lorsqu’elles seront vides, seuls 20.000 m³ d'eau seront disponibles chaque jour et les difficultés d’approvisionnement dans le sud de l’île seront importantes. Aujourd’hui, la consommation quotidienne peine à descendre en dessous de 26.000 m³.
L’épuisement des réserves collinaires inquiète Les prévisions sont moins encourageantes cette semaine. « Les mois d’octobre et de novembre font
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LES ENFANTS AUSSI ONT DES DROITS ! LE 20 NOVEMBRE EST LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT. C’EST UN JOUR DANS L’ANNÉE, MAIS LES DROITS DES MINEURS DOIVENT ÊTRE RESPECTÉS TOUS LES JOURS. LES JEUNES ONT LE DROIT DE S’EXPRIMER LIBREMENT, ONT LE DROIT À L’ÉDUCATION, À LA PROTECTION, À LA SANTÉ. À MAYOTTE, ENTRE LA THÉORIE ET LA PRATIQUE IL Y A UN FOSSÉ. MALGRÉ LE TRAVAIL COLOSSAL DES ASSOCIATIONS, LE CHEMIN EST LONG POUR FAIRE RESPECTER LA LOI SUR LE TERRITOIRE. LES ENFANTS PRÉSENTS DANS LE DÉPARTEMENT SONT EXPOSÉS À TOUTE SORTE DE VIOLENCE, QU’ELLE SOIT SEXUELLE, PHYSIQUE, OU PSYCHOLOGIQUE. ILS SONT POURTANT, L’AVENIR DE L’ÎLE.
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DOSSIER
Propos recueillis par Raïnat Aliloiffa
« IL Y A PLEIN D’ENFANTS À MAYOTTE MAIS ON NE LES LAISSE PAS S’EXPRIMER »
L’ASSOCIATION HAKI ZA WANATSA (DROITS DES ENFANTS), CRÉÉE EN 2006 ET RESTRUCTURÉE DEPUIS 2018, SE BAT POUR QUE LES MINEURS PRÉSENTS À MAYOTTE AIENT LES MÊMES DROITS QUE CEUX DU RESTE DE LA FRANCE. CEPENDANT, LE COMBAT EST LONG ET SEMÉ D'EMBÛCHES. LE MANQUE DE MOYENS FINANCIERS, DE VOLONTÉ POLITIQUE, OU LES BARRIÈRES CULTURELLES SONT LES PRINCIPAUX FREINS. CELA ÉTANT, LA PRÉSIDENTE DE LA STRUCTURE, LYDIA BARNEOUD, CONSTATE UNE ÉVOLUTION DES MENTALITÉS. Au sein de l’association, nous menons une campagne annuelle de deux mois pour les droits de l’enfant, afin d’expliquer qu’un mineur n’a pas les mêmes droits et devoirs que l’adulte et que ce dernier a le devoir de le protéger. Le fait que l’enfant comprenne qu’avant 18 ans il a des droits et des devoirs c’est primordial, notamment en ce qui concerne les violences sexuelles. Et on s’est rendus compte avec Wamitoo qu’il y en a partout. MH : Quelles sont vos principales missions ?
Mayotte Hebdo : Vous êtes à la tête de Haki Za Wanatsa depuis 2018, quels progrès observez-vous sur la question des droits des enfants ? Lydia Barneoud : Il y a une évolution car avant on ne parlait pas du tout des droits de l’enfant mais uniquement des devoirs. Même aujourd’hui on nous dit encore que l’enfant n’a pas de droits mais des devoirs. Cependant nous avons fait un chemin considérable en 5-6 ans.
L.B : Une grande partie de notre activité est aussi d’accompagner la parentalité, de faire de l’éducation à la vie affective et sexuelle. C’est dans la loi. Ils devraient avoir 21h de cours sur ça. Quand on voit le nombre d’enfants victimes d’agressions sexuelles, on ne comprend pas pourquoi la plupart ne bénéficient pas de cet enseignement. MH : Cette année, votre campagne de sensibilisation est axée sur le droit à l’expression des jeunes. Pour quelles raisons ? L.B : Le droit des jeunes à s’exprimer est basé sur l’article 12 de la Convention
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internationale des droits de l’enfant (CIDE). A Mayotte ils sont invisibilisés, qu’ils soient à la rue ou qu’ils soient dans un milieu social favorisé. Cela crée un fossé entre eux et leurs parents. Donc on essaye de les rapprocher, et de prévenir les drames. Il y a beaucoup de jeunes à Mayotte, mais on ne les laisse jamais s‘exprimer. Alors que dès qu’on les écoute ils ont plein de choses à raconter. MH : Vous travaillez avec quelle catégorie d’enfants ? L.B : Avec tous les enfants de Mayotte. Les gens pensent que nous travaillons seulement avec les mineurs isolés, les enfants d’étrangers etc. Mais c’est vraiment tout le monde. Et avec la campagne contre les violences sexuelles, on s'est rendus compte qu’il n’y a pas de catégorie sociale plus touchée que d’autres, tout le monde est concerné. On doit pouvoir parler à tous les enfants, comprendre leurs problèmes, leurs envies. On ne fait pas de politique. Mais si on veut protéger les enfants, il faut qu’on s’en occupe, qu’on leur montre qu’on les voit. Nous sommes contents de travailler avec des jeunes car on voit leur progression, on voit qu’ils renouent le dialogue avec leurs parents, ils construisent des perspectives d’avenir et ils sont solidaires entre eux.
« LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES SONT LA CONTINUITÉ DES VIOLENCES FAITES AUX ENFANTS » MH : Les violences sexuelles sur mineurs sont l’un des fléaux sur l’île. Comment mieux les protéger ? L.B : Il faut que les faits soient imprescriptibles car certains font une amnésie traumatique. Ils ont besoin de plusieurs années pour en parler et porter plainte. Souvent quand ils y arrivent, c'est prescrit. Et quand ça ne l’est pas, c’est classé sans suite. Il faut attaquer ce système qui protège toujours les mêmes. On dit aux enfants qu’ils faut qu’ils parlent quand ce genre de choses leur arrive, mais quand ils parlent, soit ils ne sont pas entendus, soit on les croit mais ils ne sont pas protégés. Et on leur demande de se taire, de ne pas faire de bruit. C'est dramatique. De plus, ça ne s’arrête pas à l’enfance. Les violences faites aux femmes sont la continuité des violences faites aux enfants. On se bat contre ça. C’est un bel angle de bataille. Mais il manque de moyens et de volonté politique. Il faut arrêter de tout le temps tout donner aux mêmes. MH : Malgré le travail des associations, on voit encore beaucoup d’enfants bafoués de leurs droits à
l’éducation, à la santé, à la protection etc. Nous avons l’impression que les acteurs engagés dans cette cause n’y arrivent pas. L.B : Oui c’est clair, ce n’est pas qu’une impression. Tout est chiffré, on sait combien ça coûterait pour bien faire les choses, maintenant il faut mettre la main à la poche. Donc c’est vrai qu’en tant qu’association, même avec toute la bonne volonté du monde, on a tendance à baisser les bras. On aide au compte goutte car on n’a pas assez de moyens. On a tous l’impression que les institutions investissent de l’argent pour que des commissions fassent des recommandations pour au final ne pas les appliquer. En métropole on ne pourrait pas imaginer des enfants qui vont à l’école sans eau, sans manger. Mais je pense que la cause des enfants n’est pas leur priorité, car un enfant ne vote pas. MH : Êtes-vous soutenus par les institutions locales ? L.B : Certaines oui. On a fait quatre campagnes entièrement bénévolement. Et on est venus nous chercher pour nous donner de l’argent et pérenniser la structure. Je parle des services de l’Etat comme l’Agence régionale de santé, la DEETS, la DRDFE. Le rectorat nous ouvre ses portes en grand, aussi. Avec le département c’est plus compliqué. Mais force est de constater que chaque année on améliore nos relations. Le conseil départemental nous soutient moralement. MH : À Mayotte on fait parfois la différence entre un enfant français et un enfant étranger. Est-ce que les deux ont les mêmes droits en France ? L.B : Oui, au sens de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). Au sens de la loi française aussi, mais dans la pratique ce n’est pas le cas. On est censés scolariser tous les enfants par exemple, mais pour ceux dont les parents ne sont pas en situation régulière on le sait, c'est beaucoup plus compliqué. Je ne dis pas que les droits des Mahorais français sont respectés, mais disons que les étrangers cumulent, forcément. MH : On accuse souvent les associations locales de protéger les jeunes délinquants. Qu’avez-vous à leur dire? L.B : Nous sommes toutes et tous victimes des phénomènes de violence urbaine à Mayotte. Nous protégeons le droit, parce qu'il est garant de nos libertés et de notre sécurité, justement. Pourquoi ne pas s'insurger plutôt contre les adultes qui sont maltraitants, contre les agresseurs des 35% de personnes ici à Mayotte qui sont victimes d'agression sexuelle dans leur enfance. Et puis, se pose-t-on les bonnes questions ? D'où vient la violence, en premier lieu ? Que s'est-il passé dans son parcours de vie ? Pourquoi il n’est pas à l’école ? Où sont ses parents ? D’où vient le problème ? Qui a foiré ? Quelle est la part de responsabilité collective ?
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DOSSIER
Marine Gachet
« PLUS DE 300 JEUNES PLACÉS N’ONT PAS D’ÉDUCATEURS »
LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT, QUI A EU LIEU LE LUNDI 20 NOVEMBRE, EST À L’ORIGINE D’UNE SEMAINE DE DIFFÉRENTES ANIMATIONS ET CONFÉRENCES ORGANISÉES PAR LE DÉPARTEMENT. L’OBSERVATOIRE DÉPARTEMENTAL DE LA PROTECTION DE L’ENFANCE (ODPE), CRÉÉ EN 2022, A PRÉSENTÉ SON RAPPORT SUR LA PROTECTION DE L’ENFANCE À MAYOTTE.
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PLUS DE SIGNALEMENTS
De plus en plus d’enfants sont confiés à la protection de l’enfance. De 1.864 informations entrantes (N.D.L.R signalements) en 2021, elles étaient 2.347 en 2022. Soit une augmentation de 26%. Au 31 juillet 2023, 1.190 mineurs étaient suivis par la Protection de l’enfance. Une situation préoccupante, sur laquelle Saindou Attoumani, conseiller départemental, n’a pas manqué d’alerter lors de son discours d’ouverture lors de la conférence de vendredi dans l’hémicycle Bamana, à Mamoudzou : « Nous devons gagner le défi immense de protéger les enfants ». C’est dans ce but qu’a été créé l’Observatoire départemental de la protection de l’enfant en 2022. Son objectif est notamment de dresser un tableau de la situation, en exploitant les chiffres de l’Aide sociale à l’enfance (Ase) et de la Cellule de recueil des informations préoccupantes du Département (Crip). Si un premier rapport a été présenté en septembre, cette journée internationale est l’occasion de présenter les résultats de ces recherches à nouveau.
DES RECOMMANDATIONS DU CRIP Pour améliorer cette situation, le Crip a émis dix-huit recommandations qui consistent notamment à améliorer le repérage des situations de maltraitance, que ce soit au niveau des violences physiques, des violences sexuelles ou encore des négligences. Mieux former les professionnels à identifier ces situations et à signaler les violences s’impose aussi comme une nécessité. Il faudrait également mieux saisir les indicateurs, réflexion faite après avoir constaté que plusieurs données sur certains dossiers étaient mal enregistrées. Recruter un médecin référent sur la protection de l’enfance dans le département fait également partie de ces recommandations.
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MILLIONS D’EUROS DE DÉFICIT EN 2023 Si le nombre de familles d’accueil sur le territoire a augmenté ces dernières années, passant de 83 en 2016 à 252 en octobre 2023, ainsi que le nombre d’établissements d’accueil, avec 24 créés ces dernières années, ces moyens ne suffisent pas à accompagner l’ensemble des mineurs qui en ont besoin. L’observatoire parle d’un réseau saturé. « On doit pousser les murs en respectant le nombre de places physiques, mais en devant faire des dérogations, car cela ne correspond pas au nombre de places légales », admet Abdou-Lihariti Antoissi, directeur de l’Ase. Si les organismes se débrouillent pour qu’ils aient un toit, il est encore plus compliqué d’accompagner correctement les mineurs confiés à l’Ase. « Plus de 300 jeunes placés n’ont pas d’éducateurs », constate Amani Halidi, responsable ODPE. Un contexte qui pousse à prioriser les situations urgentes, et délaisser celles qui le sont moins. En cause, un manque de moyens criant. « On dépense plus que ce qu’on reçoit », explique Abdou-Lihariti Antoissi. On constate ainsi qu’en 2023, le budget de l’Ase est représenté par un déficit de plus de 88 millions d’euros. Le sous-préfet Cédric Kari-Herkner, présent ce jour-là, s’est voulu compréhensif et rassurant, tout en rappelant que l’Etat participe, mais que les délais administratifs sont souvent longs au vu du caractère urgent du sujet : « On ne va pas laisser la situation en l’état ».
29% DE FAMILLES NOMBREUSES À MAYOTTE
Avant tout, quelques chiffres ont été évoqués pour replacer les données sur la protection infantile dans leur contexte et mieux les comprendre. Ainsi, le Département a tenu à rappeler le fait que les enfants représentent la majorité de la population : 53% des habitants de Mayotte ont moins de 19 ans. L’importante précarité au sein du territoire est également à retenir, avec 77% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. Mayotte a ainsi un des plus grands nombres d’enfants par femme du pays, avec une moyenne de 4,6 enfants contre 1,8 en métropole, et 29% des familles sont considérées comme des familles nombreuses (trois enfants ou plus), contre 4% en Hexagone.
LES NÉGLIGENCES, PREMIÈRE CAUSE DE MALTRAITANCE Les négligences lourdes envers les mineurs concernent 61% des cas de maltraitance, et la violence physique, 21%. Le Crip note aussi de nombreuses conduites à risque chez les enfants, comme les actes de délinquance, l’absentéisme scolaire ou encore l’addiction aux drogues et aux médicaments. « Le comportement qu’on retrouve le plus est la fugue et l’errance, qui représente 42% des comportements à risque », note Amani Halidi. Concernant les suivis entamés pour des questions de santé, on retrouve 72% de cas déclarés pour des grossesses précoces, qui ont concerné 309 mineures en 2022. « On a des cas dans lesquels des jeunes filles de parfois juste 11 ans sont enceintes », déplore la responsable ODPE.
DOSSIER
Marine Gachet
GROSSESSES PRÉCOCES
« LE CORPS D’UNE ENFANT DE 13 ANS N’EST PAS PRÊT »
CE MARDI, L’ASSOCIATION MLEZI MAORE A ORGANISÉ LA PROJECTION D’UN DOCUMENTAIRE SUR LES MAMANS MINEURES À MAYOTTE, DANS LE CADRE DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT. LA SÉANCE A ÉTÉ SUIVIE DE L’INTERVENTION DE PLUSIEURS PROFESSIONNELS ET D’UNE JEUNE MAMAN DE 16 ANS. deux ans dans un centre de vie et d’accueil avec son fils, ou celle de Youssra, 17 ans, enceinte de huit mois, qui veut réussir son baccalauréat. Nora, présente à la projection du film, vit avec son fils dans le Lieu de vie et d’accueil (LVA) de Mlezi Maore, qui accueille et accompagne des mamans mineures avec leurs enfants. Ce n’est pas toujours facile pour la jeune maman, mais cette dernière ne regrette pas son choix d’avoir mené sa grossesse jusqu’au bout et d’avoir son enfant auprès d’elle. « Je n’étais pas prête, mais je ne voulais pas avorter. Je suis fière de ne pas avoir écouté les gens qui me disait de le faire », explique-t-elle.
UN RISQUE POUR LA SANTÉ
Nora est venue livrer son témoignage lors de la projection du documentaire sur les mamans mineures au cinéma Alpajoe, à Mamoudzou.
« J’ai 16 ans et demi, mon fils a deux ans et demi. » Nora fait partie des nombreuses enfants devenues maman avant 18 ans à Mayotte. Sur le territoire, elles sont entre 400 et 500 mineures par an à voir leur vie bouleversée par une grossesse, qui est dans la majorité des cas inattendue. C’est pour parler de ce sujet, dans le cadre de la semaine dédiée à la journée internationale des droits de l’enfant, que l’association Mlezi Maore a organisé la projection du documentaire « Mamans mineures à Mayotte », écrit par Séline Soula et réalisé par Romain Fleury, au cinéma Alpajoe, ce mardi matin, à Mamoudzou. On peut y découvrir l’histoire de Djaouzaou, 16 ans, qui vit depuis
Au-delà des conséquences qu’elle peut avoir sur la vie de la maman, qui se retrouve souvent seule, exclue de sa famille et abandonnée par le géniteur, pour qui il est plus compliqué d’aller à l’école, puis de suivre une formation et donc de s’assurer une situation économique stable, une grossesse précoce représente aussi un risque pour la santé de la jeune fille. « Le corps d’une enfant de 13 ans n’est pas prêt pour avoir un enfant. Il y a des risques que l’enfant naisse de façon prématurée, et, dans certains cas, il y a un risque de devoir faire une césarienne », explique Maria Chevolleau, sage-femme à la Protection maternelle et infantile (PMI). Dans le documentaire, on apprend que les grossesses précoces sont la seconde cause de mortalité dans le monde pour les filles entre 15 et 19 ans. « Ce n’est pas un sujet à aborder sous l’angle du jugement, mais de l’accompagnement et de la prévention », rappelle le sous-préfet Cédric Kari-Herkner. La prévention et la sensibilisation à la santé sexuelle et à
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Le documentaire « Mamans mineurs à Mayotte » a été écrit par Séline Soula et réalisé par Romain Fleury.
la contraception s’imposent en effet comme une nécessité, y compris auprès des jeunes garçons, qui laissent souvent les mamans adolescentes se débrouiller seules. « On tente toujours d’inclure le géniteur dans l’accompagnement », explique Mathilde Lozano, coordinatrice sage-femme à la PMI. Pour Floriane Jacomet, psychologue au LVA de Mlezi Maore, les réseaux sociaux pourraient être un moyen de propager la prévention : « Cela peut être un moyen de faire passer les informations aux jeunes ». Cette dernière a voulu profiter de son intervention pour préciser que certains cas de grossesses précoces vers 16 ans et 17 ans étaient des projets voulus et qu’il ne fallait pas toujours considérer ce sujet sous son angle négatif.
« 14 ANS ET MARIÉE À UN HOMME DE 47 ANS »
on interroge les cadis qui célèbrent des mariages de mineures. L’année dernière nous avons eu une information préoccupante pour une fille de 14 ans qui a été mariée à un homme de 47 ans », affirme Nassime Soumaïla, chef de service de la Cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip) du Département de Mayotte. « Les mariages de mineures sont encore trop tolérés, je le vois avec mes collègues », constate Manon, une éducatrice présente dans le public. « Il faut qu’on accorde nos points de vue là-dessus. » Une nécessité même pour le personnel travaillant dans la protection et l’accompagnement des enfants. En effet, certaines grossesses précoces ne donnent pas lieu à une information préoccupante lorsque la jeune fille est mariée. Pour rappel : lorsqu’un ou une majeur a une relation sexuelle avec un enfant de moins de 15 ans, la loi considère qu’il y a une absence de consentement de la part de l’enfant.
Sur le territoire, les mariages précoces favorisent les grossesses précoces. « J’aurais aimé que dans le documentaire
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DOSSIER
Propos recueillis par Raïnat Aliloiffa
LES ENFANTS CONNAISSENT-ILS LEURS DROITS ?
LES ADULTES SE RÉUNISSENT SOUVENT POUR PARLER DES DROITS DES ENFANTS, MAIS CES DERNIERS SE SENTENT-ILS RÉELLEMENT CONCERNÉS ? SI CERTAINS MINEURS SONT PARFAITEMENT CONSCIENTS DE LEURS DROITS, D’AUTRES LES IGNORENT. NOUS AVONS INTERROGÉ DES ADOLESCENTS AFIN DE SAVOIR S’ILS LES CONNAISSENT. VOICI LEURS RÉPONSES.
LES ENFANTS CONNAISSENT-ILS LEURS DROITS ?
AYAL, 14 ANS « Oui je les connais mais ce n'est pas que à moi de les connaître. Quand on est enfant, on nous dit qu'on a des droits mais bizarrement, on ne voit que les devoirs. Je sais que j'ai le droit de parler et de m'exprimer et pourtant j'ai peur de le faire. J'ai le droit de rêver sans être jugé, sauf que ça ne marche pas, notre culture m'en empêche. J'ai le droit d'être respecté, mais je ne le suis pas à 100%. J’ai le droit à plein de choses, mais je ne les ai pas. Je me demande donc où sont mes droits ? »
BARAKA, 15 ANS « Je sais que j’ai le droit de bien m’habiller, de manger avant d’aller à l’école. Mais je n’ai pas tout cela. Je ne mange pas le matin avant d’aller au lycée, à midi je ne mange pas non plus. Je mange une fois par jour. »
NADIA, 15 ANS « Je connais mes droits en tant qu’enfant. J’ai le droit d’aller à l’école, le droit d’être respectée. J’ai le droit de vivre comme les autres. Pour ma part, je vis bien, mais je vois avec mes camarades que tous les enfants n’ont pas les mêmes privilèges et par conséquent ne sont pas égaux malheureusement. »
LYDIA, 16 ANS « Pour moi les droits des enfants c’est avoir un minimum de liberté. On doit pouvoir s’exprimer mais beaucoup de parents ne laissent pas leurs enfants le faire. Par exemple, au sein de ma famille je ne peux rien dire parce que ma mère considère que je suis petite et que c’est elle qui m’a mise au monde. Quand elle me dit quelque chose, je n’ai pas le droit de la questionner, je dois obéir et c’est tout. »
ALEXIA, 16 ANS « J’ai l’impression qu’à Mayotte tous les enfants n’ont pas les mêmes droits. Notamment concernant la nourriture. Certains n’ont pas à manger. Je trouve que dans notre lycée, peu d’élèves vivent comme des enfants normaux, et c’est injuste. Certains adultes disent que c’est mérité, alors qu’un enfant ne choisit pas sa famille, ni quelle vie il aura. Ce n’est pas juste que les adultes jugent les enfants en les traitant de délinquants. »
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« J’AI L’IMPRESSION QU’À MAYOTTE TOUS LES ENFANTS N’ONT PAS LES MÊMES DROITS »
« JE SAIS QUE J'AI LE DROIT DE PARLER ET DE M'EXPRIMER ET POURTANT J'AI PEUR DE LE FAIRE » 1 7 • M ay o t t e H e b d o • N ° 1 0 6 7 • 2 4 / 1 1 / 2 0 2 3
Marine Gachet
« JE VAIS FAIRE ATTENTION AU TRI MAINTENANT » La Somapresse organise la Vème édition des Trophées mahorais de l’environnement, et à par la même occasion la semaine de l’environnement. Plusieurs thématiques sont abordées avec différents acteurs engagés dans la cause environnementale. Ce mercredi, les déchets et la protection de l’environnement étaient au centre des interventions qui ont eu lieu au lycée des Lumières, à Mamoudzou. L’occasion de toucher un public jeune, celui des scolaires. Ce mercredi, la semaine de l’environnement a changé de décor pour se rendre au lycée des Lumières. Une quarantaine d’élèves, dont certains suivent une option sur le développement durable, étaient réunis dans l’amphithéâtre de l’établissement situé à Kawéni, dans la ville de Mamoudzou. Le thème de la matinée : les déchets et la protection de l’environnement. Chanoor Cassam, le directeur général des services du Syndicat intercommunal d'élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976), était le premier à intervenir pour présenter le travail de la collectivité en charge de collecter et traiter les déchets de Mayotte. « Le Sidevam est l’entité publique chargée de collecter les déchets à Mayotte depuis 2014. Nous avons 360 agents », apprend-il, pédagogue, au jeune public. Sa présentation s’est longuement attardée sur le centre d’enfouissement de l’île, situé à Dzoumogné. Les déchets n’y sont pas seulement enfouis. Il explique que le lixiviat, autrement dit le « jus de poubelle », est récupéré et traité pour être transformé en eau pure avant d’être rejeté dans l’écosystème. « N’y a-t-il pas un risque que l’enfouissement des déchets engendre une pollution des sols et des nappes phréatiques ? », demande un des membres du public. « Le lixiviat est récupéré dans un bassin », répond Chanoor Cassam, qui ajoute que
les déchets ne sont pas enterrés à même le sol, qui est protégé par une géomembrane, qui doit éviter toute contamination.
La durée de vie du centre d’enfouissement en danger Si ce centre a été prévu pour être exploitable pendant trente ans au moment de sa création en 2014, il se pourrait que sa durée de vie soit écourtée. En effet, le Sidevam 976 n’est sensé enfouir que les déchets non recyclables. Seulement, 97% des emballages qui pourraient être recyclés finissent enfouis à Dzoumogné, ce qui réduit, au fur et à mesure, la capacité du site. Un dysfonctionnement dont les origines peuvent se trouver dans le manque de tri des déchets ou encore dans la collecte de ces derniers. « Entre les déchets emballages et les biodéchets, qui peuvent être compostés, cela fait 54% de déchets que nous enfouissons pour lesquels il existe une autre solution. Il est donc possible de prolonger la durée de vie du centre d’enfouissement », appuie Chanoor Cassam, qui a insisté, auprès des élèves, sur la nécessité de faire le tri. C’est également dans ce but que le Sidevam 976 travaille sur le projet Douka, qui consiste à créer un réseau de commerces de proximité qui récupéreraient les
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emballages recyclables à travers un système de consigne.
Une application pour signaler les déchets Lutter contre la dispersion des déchets dans la nature, c’est une des missions que Wenka Culture, basée à Kawéni, s’est donnée. Farid Abdallah, coordinateur au sein de l’association, a présenté leur projet d’application Wezo, qui permet de prendre en photo
les déchets et de les signaler, avec des données de géolocalisation précises. Une application mobile, qui, selon Farid Abdallah, pourrait régler un facteur qui favorise la prolifération des dépôts sauvages. « Le problème, c’est que quand on voit des déchets, on ne sait pas à qui les signaler », constate-t-il. Là, pas besoin de se poser la question. Avec cette application, toutes les données nécessaires à la localisation et à la collecte des déchets seront directement transmises à l’association, à la
Chanoor Cassam, directeur général des services du Sidevam, a présenté les actions du syndicat des déchets aux élèves du lycée des Lumières.
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Une quarantaine d’élèves étaient présent pour cette troisième journée de la semaine de l’environnement.
communauté d’agglomération DembéniMamoudzou (Cadema) et au service technique de la ville de Mamoudzou, qui viendront s’en occuper. Si ce projet a originellement été conçu spécialement pour le quartier de Kawéni, il devrait être déployable sur l’ensemble du territoire. Il ne reste qu’à trouver les financements pour la dernière étape de la conception de Wezo, le développement de l’application.
Éduquer la jeunesse à l’environnement Philippe Vandecasteele, inspecteur de Sciences et Vie de la Terre (SVT), a clôturé ce rendez-vous en parlant aux élèves de l’éducation à l’environnement. « Le patrimoine naturel de Mayotte est
extraordinaire, mais tout ça est fragile », avertit-il au début de son intervention. Alors que, pour lui, la sensibilisation ne consiste qu’à communiquer une information sans s’assurer qu’elle soit bien prise en compte, l’éducation, permet, elle, d’ancrer chez les personnes les bons comportements à avoir. Cela passe par les programmes scolaires par exemple. « Il faut aussi ne pas chercher à effrayer, car, s’il n’y a pas d’espoir, on n’agit pas », affirme-t-il. L’inspecteur a insisté sur l’action symbolique de planter un arbre, persuadé que chaque élève devrait le faire pour se sentir impliqué. Ce dernier mise aussi sur les sciences participatives, avec l’application Faune Mayotte par exemple, qui permet de répertorier les espèces animales aperçues sur le territoire, ou
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encore le projet international Plastique à la loupe, qui consiste à ce que les scolaires ramassent les microplastiques sur la plage. Les Foundis du Lagon, un projet lancé par le Parc naturel marin de Mayotte et auquel participent plusieurs classes sur l’île, dont une de celles présentes ce mercredi à la conférence au lycée des Lumières, est un autre exemple qui permet, selon Philippe Vandecasteele, aux enfants de se sentir engagés dans le développement durable. Le rectorat a des objectifs à court et moyen terme pour s’engager davantage dans cette voie. Par exemple, sa participation au concours Cube.S, qui pousse
les établissements à s’engager dans la transition énergétique et l’adaptation au changement climatique. Il souhaite également généraliser la culture de potager dans les établissements, que chaque élève de sixième plante un arbre et que l’ensemble des écoles soient éco-labellisées d’ici 2025. Une table ronde riche, d’après les élèves à la sortie de l’amphithéâtre. « C’était très intéressant, j’ai appris beaucoup de choses », dit l’une d’entre elles. Une autre ne regrette pas d’être venue et montre que ce genre de conférence peut porter ses fruits : « Je ne savais pas que les déchets étaient enfouis. Je vais faire attention au tri maintenant ». n
Une partie des élèves présents ce jour suit une option sur le développement durable.
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LITTÉRATURE
LISEZ MAYOTTE
LA BELLE DU JOUR (10/10)
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE. La neuvième et dernière nouvelle de La Belle du jour (1996) s’intitule « Le Temps des amants ». Ce titre aurait également pu fonctionner pour la nouvelle précédente. Il satisfait l’aspect sentimental de la plume d’Abdou Salam Baco qui accorde une place non négligeable à la vie de couple. Le début de la nouvelle correspond à l’énamoration des personnages : « La troisième, oui, c’était la troisième fois que ses yeux se posaient, par le plus grand des hasards, sur elle. Bon d’accord, déjà la première fois, hasard ou pas, il l’avait contemplé discrètement, et son cœur avait été traversé par une petite onde vibrante. Quand elle avait disparu de son champ de vision, il était retourné à ses occupations comme si de rien n’était. Mais il la vit une deuxième fois, puis une troisième fois. Alors là même si le monde auquel elle appartenait lui avait paru inaccessible et cloisonné, il avait décidé de franchir les barrières et d’emprunter le canal qui pouvait mener dans la vie de cette belle inconnue. » (p. 179) Nous n’irons pas jusqu’à parler de coup de foudre pour la raison qu’il s’agit de coups d’œil de moins en moins furtifs. La belle du jour est, pour le moment, une belle inconnue. Aucun des deux personnages n’a de nom. La femme se montre d’abord distante, puis elle accepte une promenade : « Il l’amena au milieu d’une forêt de palétuviers. En empruntant ce chemin, ils ne se parlèrent pas. Elle jeta un regard quelque peu hautain sur lui, l’air de se dire ‘Si tu crois que tu m’impressionnes mon gars, tu te fourres le doigt dans l’œil’. L’endroit était paisible et étonnamment romantique.
Il arrêta le moteur de la voiture et se tourna vers elle en esquissant un timide sourire. Elle regardait droit devant elle, comme si elle était intriguée par les vaguelettes qui arrêtaient leur course à quelques pas de la voiture. Un vent léger jouait sur les feuilles des palétuviers, et caressait avec douceur le visage des promeneurs. Il lui proposa de descendre de la voiture marcher un peu. Elle refusa, en précisant qu’elle se trouvait bien dans le véhicule. Il n’insista pas. Devant eux s’étendait l’océan dans toute son immensité, une vaste natte bleutée renfermant des trésors insoupçonnés. » (p. 184) Après un délai raisonnable et décent, la femme mariée cède à l’homme célibataire et ils partagent des moments de plaisir. Mais l’intérêt de la nouvelle ré s i d e m o i n s d a n s l e my s t è re d u plaisir physique – si mystère il y a – que dans l’enquête psycholog ique sur la femme infidèle ainsi que sur la question casuistique : peut-on aimer plusieurs personnes à la foi ? Nouvelle Iseut, le personnage féminin répond de façon positive et la nouvelle se meut en plaidoyer en faveur de ce que l’on appelle aujourd’hui le polyamour : « Elle parlait beaucoup de son mari, c’est[-] à[-]dire de quelqu’un avec qui elle partageait tout, même ses infidélités ; car elle aimait aussi parler des hommes qui avaient partagé ne serait-ce que petitement sa vie avant et pendant son mariage ; […] Mais elle n’éprouvait aucun remords chaque fois qu’elle s’offrait à un autre homme. Le plus étonnant encore c’est que dans ses rapports extra-conjugaux, ce n’était pas seulement le plaisir charnel qu’elle partageait avec ses amants, ce qui somme toute pouvait se
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concevoir ; non ! elle en tombait réellement amoureuse. » (p. 182) La nouvelle hésite ici entre l’érotique et le psychologique car on peut osciller entre deux interprétations. Un tel discours est-il une forme de séduction indirecte par laquelle le personnage féminin indique qu’il va céder ? Est-ce, au contraire, l’indication que l’enjeu du texte se situe ailleurs, dans l’analyse des états d’âme ? La fin de la nouvelle explore, de façon brève et implicite, une dernière piste : celle des mots et des choses. Détruit-on le plaisir lorsqu’on lui donne un nom rébarbatif ? « Elle poussa un cri étouffé. Ils se sentaient bien là, enlacés, les corps pâteux, savourant dans la chaleur de l’après-midi le repos du guerrier. Hélas ! La femme mariée devait rentrer à la maison avant l’arrivée de son cher mari. Le temps des amants était fini pour cette fois, place au devoir conjugal. » (p. 190) L’amour (physique) est-il la même chose selon qu’on l’appelle le « temps des amants » ou qu’on le nomme « devoir conjugal » ?
Christophe Cosker
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AVIS DE MARCHÉ PUBLIC À LA CONCURRENCE - FOURNITURES
Section 1 : Identification de l'acheteur Nom complet de l'acheteur : Ville de Bouéni (976) Numéro national d'identification : Type : SIRET - N° : 20000874600014 Code postal / Ville : 97620 Bouéni Groupement de commandes : Non Section 2 : Communication Moyens d'accès aux documents de la consultation Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : Non Nom du contact : JOHN-PIERRE
Michaël - Tél : +33 0639028267 - Mail : m.john-pierre@boueni.fr Section 3 : Procédure Type de procédure : Procédure adaptée ouverte Conditions de participation : Capacités techniques et professionnelles : L'entreprise doit montrer ses capacités à répondre rapidement à l'offre Technique d'achat : Sans objet Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 01 décembre 2023 - 14:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Exigée Réduction du nombre de candidats : Non Possibilité d'attribution sans négociation : Oui L'acheteur exige la présentation de variantes : Non Critères d'attribution : Prix 50% Valeur technique 25% Livraison 25%
Section 4 : Identification du marché Intitulé du marché : Achat de mobiliers scolaires Classification CPV : 39160000 Type de marché : Fournitures Description succinte du marché : Achat de mobiliers scolaires dans les écoles de : Moinatrindri primaire, Moinatrindri maternelle et Bouéni maternelle Lieu principal d'exécution : Moinatrindri et Bouéni Durée du marché (en mois) : 2 Valeur estimée hors TVA : 106000 euros La consultation comporte des tranches : Non La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non Marché alloti : Oui Section 5 : Informations sur les lots LOT : Lot n°1: Mointarnidri Primaire Classification CPV : 39160000 Valeur estimée du lot hors TVA : 38875
euros Lieu d'exécution du lot : Ecole primaire de moinatrindri LOT : Lot n°2 : Moinatrindri maternelle Classification CPV : 39160000 Valeur estimée du lot hors TVA : 17558 euros Lieu d'exécution du lot : Ecole maternelle de Moinatrindri LOT : Lot n°3 : Bouéni maternelle Classification CPV : 39160000 Valeur estimée du lot hors TVA : 49567 euros Lieu d'exécution du lot : Ecole maternelle de Bouéni Section 6 : Informations complémentaires Visite obligatoire : Non Date d'envoi du présent avis 16 novembre 2023
AVIS DE MARCHÉ - FOURNITURES
DIRECTIVE 2014/24/UE Section I : Pouvoir adjudicateur I.1) NOM ET ADRESSES Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976), Contact : Le Président Rachadi SAINDOU, Hôtel de Ville de Mamoudzou, BP 01 Rue du Commerce, 97600 Mamoudzou, FRANCE. Tél. : +33 269639100. Courriel : bm.ahmed@cadema.yt. Code NUTS : FR. Adresse(s) internet : Adresse principale :https://www. marches-securises.fr Adresse du profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr I.2) PROCÉDURE CONJOINTE Le marché est attribué par une centrale d'achat I.3) COMMUNICATION Les documents du marché sont disponibles gratuitement en accès direct non restreint et complet : https://www. marches-securises.fr Adresse à laquelle des informations complémentaires peuvent être obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s). Adresse à laquelle les offres ou demandes de participation doivent être envoyées : Par voie électronique à l'adresse : https:// www.marches-securises.fr La communication électronique requiert l'utilisation d'outils et de dispositifs qui ne sont pas généralement disponibles et un accès direct non restreint et complet à ces outils et dispositifs est possible gratuitement à cette adresse internet (URL) : https://www.marches-securises.fr I.4) TYPE DE POUVOIR ADJUDICATEUR Organisme de droit public I.5) ACTIVITÉ PRINCIPALE Services généraux des administrations publiques
Section II : Objet II.1) ÉTENDUE DU MARCHÉ II.1.1) Intitulé : Fourniture, livraison, installation et mise en service de six générateurs à eau atmosphérique d’une capacité minimale de production journalière de 5000 Litres sur le territoire de la CADEMA II.1.2) Code CPV principal 38540000 II.1.3) Type de marché Fournitures II.1.4) Description succincte Des générateurs d'eau atmosphérique qui permettront de fournir la population et les opérateurs économiques en eau brute II.1.5) Valeur totale estimée II.1.6) Informations sur les lots Division en lots : non II.2) DESCRIPTION II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 38540000 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FR Lieu principal d'exécution : Sur l'ensemble du territoire de la Cadema II.2.4) Description des prestations Fourniture, livraison, installation et mise en service de quatre générateurs à eau atmosphérique d’une capacité minimale de production journalière de 5000 Litres sur le territoire de la CADEMA II.2.5) Critères d'attribution Prix : 40% Qualité Prix de Prestation : 40% Valeur technique : 60% II.2.6) Valeur estimée II.2.7) Durée du marché, de l'accordcadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 5 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : non II.2.11) Informations sur les options Options : non
II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : non II.2.14) Informations complémentaires Section III : Renseignements d'ordre juridique, économique, financier et technique III.1) CONDITIONS DE PARTICIPATION III.1.1) Habilitation à exercer l'activité professionnelle, y compris exigences relatives à l'inscription au registre du commerce ou de la profession III.1.2) Capacité économique et financière III.1.3) Capacité technique et professionnelle III.1.5) Informations sur les marchés réservés III.2) CONDITIONS LIÉES AU MARCHÉ III.2.1) Informations relatives à la profession III.2.2) Conditions particulières d'exécution III.2.3) Informations sur les membres du personnel responsables de l'exécution du marché III.2.4) Marché éligible au MPS La transmission et la vérification des documents de candidatures peut être effectuée par le dispositif Marché public simplifié sur présentation du numéro de SIRET : non Section IV : Procédure IV.1) DESCRIPTION IV.1.1) Type de procédure Procédure ouverte IV.1.3) Information sur l'accord-cadre ou le système d'acquisition dynamique IV.1.4) Informations sur la réduction du nombre de solutions ou d'offres durant la négociation ou le dialogue IV.1.5) Information sur la négociation IV.1.6) Enchère électronique IV.1.8) Marché couvert par l'accord sur les marchés publics (AMP) : oui IV.2) RENSEIGNEMENTS
D'ORDRE ADMINISTRATIF IV.2.1) Publication(s) antérieure(s) relatives à la présente procédure IV.2.2) Date limite de réception des offres ou des demandes de participation : Vendredi 22 décembre 2023 - 12:00 IV.2.3) Date d'envoi des invitations à soumissionner ou à participer aux candidats sélectionnés IV.2.4) Langue(s) pouvant être utilisée(s) dans l'offre ou la demande de participation : français. IV.2.6) Délai minimal pendant lequel le soumissionnaire est tenu de maintenir son offre Durée en mois : 6 (à compter de la date limite de réception des offres). IV.2.7) Modalités d'ouverture des offres Date : vendredi 22 décembre 2023 12:00 Lieu : La Cadema. Informations sur les personnes autorisées et les modalités d'ouverture : Commande Publique Section VI : Renseignements complémentaires VI.1) RENOUVELLEMENT Il s'agit d'un marché renouvelable : non VI.2) INFORMATIONS SUR LES ÉCHANGES ÉLECTRONIQUES VI.3) I N F O R M AT I O N S COMPLÉMENTAIRES VI.4) PROCÉDURES DE RECOURS VI.4.1) Instance chargée des procédures de recours Le Greffier du Tribunal Administratif de Mamoudzou Jardin les Haut du Collège , 97600 Mamoudzou FRANCE. VI.4.2) Organe chargé des procédures de médiation Le Tribunal Administratif de Mamoudzou Jardin les Haut du Collège , 97600 Mamoudzou FRANCE. VI.4.3) Introduction des recours VI.4.4) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l'introduction des recours VI.5) DATE D'ENVOI DU PRÉSENT AVIS : 17 novembre 2023
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MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédactrice en cheffe Raïnat Aliloiffa
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Couverture :
Les enfants aussi ont des droits !
Journalistes Raïnat Aliloiffa Alexis Duclos Saïd Issouf Agnès Jouanique Marine Gachet Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0125 Y 95067 Site internet www.mayottehebdo.com
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