LE MOT DE LA RÉDACTION
POPULATION TRAUMATISÉE Se réveiller à 3h du matin et partir à 4h pour éviter les embouteillages sur la route. Tomber sur un barrage et des individus qui terrorisent les automobilistes, aux aurores. Se faire dépouiller, se faire casser sa voiture et être agressé physiquement. Surmonter tout cela, partir au travail malgré tout. Rentrer chez soi le soir, ne pas avoir d’eau dans les robinets et devoir utiliser les réserves stockées deux jours avant. Dormir quelques heures et vivre la même chose le lendemain…Non ce n’est pas le scénario d’un mauvais film mais bien le quotidien des habitants de Mayotte, 101ème département de France. La violence est à tous les coins de rue, y compris dans les établissements scolaires. Et les malfrats sont de plus en plus violents, n’ayant aucune pitié pour leurs victimes. Mais les Mahoraises et Mahorais souffrent également de la crise de l’eau qui s’intensifie. Les retenues collinaires sont à sec et les prochaines semaines s’annoncent difficiles. Les crises se succèdent sur l’île, et sont de plus en plus insurmontables. La population de Mayotte est traumatisée, et les autorités semblent dépassées par la situation. Les mesures d’urgence ne peuvent pas réparer les maux des habitants qui subissent cette vie depuis plusieurs années. Raïnat Aliloiffa
TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN Le premier quotidien de Mayotte Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île. Lu par plus de 12.000 personnes chaque jour, Flash infos vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre en plus un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
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première parution : juillet 1999 — siret 02406197000018 — édition somapresse — n° Cppap : 0921 y 93207 — dir. publication : Laurent Canavate — red. chef : romain Guille — http://flash-infos.somapresse.com
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Les appeLs à projets de L'europe
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Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com
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Trois jeunes condamnés, donT un cousin de la mariée
Quinze arTisTes aTTendus sur scène pendanT Trois jours
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Rien à déclaReR pouR cet habitant de chiRongui
les 82 chambRes de l’hôtel ibis style livRées
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Un sixième escadron de gendarmes mobiles envoyé à Mayotte
La flambée de violences dans les communes de Tsingoni, Koungou et Dembéni, a poussé Gérald Darmanin a envoyé un sixième escadron de gendarmes mobiles à Mayotte. " Pour rétablir intégralement l’ordre public à Mayotte, j’ai décidé de l’envoi d’un escadron supplémentaire de gendarmes mobiles. Nous sommes aux côtés des Mahorais pour lutter contre la délinquance", indique le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer sur X. Ces 72 militaires s’ajoutent aux quatre escadrons permanents sur l’île et au cinquième venu en renfort à la rentrée.
La première ministre à Mayotte la semaine prochaine Cela fait 15 ans qu’un chef du gouvernement n’est pas venu dans le département. Elisabeth Borne est attendue de pied ferme. Elle rencontrera les élus locaux et les représentants de la société civile. Elle sera à Mayotte le 8 décembre et partira le jour même. Selon la préfecture, elle “réaffirmera l’engagement du gouvernement sur les enjeux d’approvisionnement en eau et de lutte contre l’habitat insalubre”.
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Un coup de pouce prolongé pour les porteurs de projets au Mozambique Au regard du dynamisme des appels à projet lancés le 25 septembre, le Département de Mayotte décide de prolonger leur durée de quinze jours, afin de permettre aux acteurs socio-économiques de déposer leurs projets avec succès. Les avenants des appels à projets seront disponibles sur le site du Département (www.mayotte.fr/services-en-ligne/aides-et-subventions/appels-a-projets). Les dossiers de demandes de subventions Interreg devront être déposés sur la plateforme E-Synergie CTE avant la date limite de remise des propositions, c’est-à-dire au plus tard au 10 décembre. Afin d’obtenir votre compte d’accès Esynergie CTE et pour plus d’informations, veuillez contacter le secrétariat conjoint du programme à l’adresse suivante : dpgfe@cg976.fr
Un couvre-feu à Dembeni suite aux émeutes Ces derniers jours, la commune de Dembeni a été particulièrement touchée par des actes de violence extrêmes. Une maison a été incendiée et des automobilistes agressés sur la route. Ces faits ne sont pas isolés et se répètent dans le secteur. C’est la raison pour laquelle le maire, Moudjibou Said a pris un arrêté qui impose un couvre-feu à partir du 28 novembre ciblant les jeunes mineurs de moins de 18 ans. “Cette mesure, effective de 19 heures à 4 heures du matin, en vigueur pour une durée de trois semaines, s’applique dans l’ensemble des villages de la commune de Dembéni, en l’occurrence : Ongojou, Ironi-bé, Iloni, Tsararano, Dembéni et Hajangoua. Ce dispositif préventif est conçu pour protéger nos jeunes et maintenir l’ordre public”, précise la mairie de Dembeni.
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LU DANS LA PRESSE
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VÉHICULES BRÛLÉS, JETS DE PIERRE, GENDARMES PRIS POUR CIBLES : REGAIN DE VIOLENCES À MAYOTTE Par Elisabeth Pierson pour le Figaro, le 28/11/2023
Le département français fait face à une guerre entre bandes rivales, au moment où Philippe Vigier, ministre délégué aux Outre-mer, entame une visite de deux jours sur l'île. Les Mahorais sont plongés, une fois de plus, dans une atmosphère de guerre. Sur fond d’affrontements entre gangs de jeunes, les forces de l’ordre ont été prises pour cibles de nombreuses fois ces derniers jours. Dans la nuit de dimanche 26 à lundi 27 novembre, un blindé de gendarmerie, pris dans un guet-apens, a été attaqué aux cocktails molotov dans la commune de Dembéni. Ce mardi matin, un autre véhicule de gendarmerie a été retrouvé totalement calciné à Tsararano, au centre de l’île. À Miréréni également, toujours au centre, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des jeunes perchés sur les toits de maison, jetant des projectiles sur les voitures des forces de l’ordre. Une photo qui tourne également montre un véhicule percé en son flanc d’une barre de fer à béton, tirée à l’aide d’un fusil harpon. L'hélicoptère de la gendarmerie a été envoyé en appui aux forces de l'ordre. La députée Estelle Youssouffa en a appelé à l'État ce mardi dans l'hémicycle. «Au secours Gérald Darmanin !» a interpellé l'élue LIOT de Mayotte sur X à l'adresse du ministre de l'Intérieur. D’autant que ces violences surviennent au moment où Philippe Vigier, ministre délégué aux Outre-mer, entame une visite de deux jours sur l'île. Le programme de cette visite officielle, la quatrième du ministre dans le plus pauvre des départements français, porte sur la crise de l'eau qui sévit à Mayotte depuis le mois de mai.
Depuis le 20 novembre, quelque 330.000 litres d'eau en bouteilles sont ainsi distribués chaque jour à toute la population qui vit au rythme des coupures d'eau potable afin d'en limiter la consommation. «Les violences arrivent dans un contexte où les gens sont déjà à cran», souligne Anouech, le n°2 du syndicat Alliance Police nationale à Mayotte.
«C'est le chaos»
L’origine des violences, qui durent depuis près de quinze jours selon les forces de l'ordre sur place, se trouve dans la guerre entre bandes rivales. «Des jeunes qui se battent pour des questions futiles», déplore Kolo Affouade, responsable du syndicat Alliance à Mayotte. «L'un frappe l’autre à la sortie d'école, et tous les jeunes de son village viennent pour en découdre». Selon ses informations, l’origine des violences ce week-end serait ainsi un vol de scooter. Ce phénomène des gangs qui gangrène Mayotte est «largement sous-évalué par la métropole» ajoute à son tour Anouech, le n°2 du syndicat Alliance Police nationale à Mayotte. «On se retrouve face à des hordes de gamins qui font des alliances intervillages», explique-t-il au Figaro, estimant que la violence sur l'île a «passé un cap» ce week-end. «La population commence à se réveiller : les Mahorais ont établi plusieurs barrages sur les seules voies de l'île, bloquant la circulation». Un habitant de Iloni, qui subit la guérilla dans sa commune, raconte au Figaro la «terreur» qui règne dans la zone. «Depuis samedi soir, c'est
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le chaos total dans notre commune», raconte-t-il avant d’expliquer. «Historiquement, deux villages voisins, Iloni et Dembéni, ont une querelle de clochers. Aux matchs de foot, ça a toujours été chaud. C'est resté jusqu'à maintenant, sauf que les acteurs ne sont plus les mêmes. Les jeunes de 13 à 17 ans sont hors cadres ; ils n'obéissent à aucune espèce d'autorité. Depuis ce week-end, ils brûlent les voitures, ont incendié une maison, que ses occupants ont fuie en sortant par la fenêtre», décrit-il. «J'ai vu les femmes sortir armées de machettes, pour empêcher ces voyous de pénétrer dans le village. Hier, il y a eu des affrontements toute la nuit avec les gendarmes, mais même les forces de l'ordre ont peur».
Visite ministérielle
«Plus personne n’est en sécurité à Mayotte, et tout le monde a peur, y compris les forces de l’ordre elles-mêmes», raconte pour sa part Abdoul Kamardine, président de la fédération LR sur l’île et président du SDIS 976. «Même les pompiers se font régulièrement attaquer lors de
leurs interventions». La semaine dernière, un feu s’est déclaré dans un quartier de Mamoudzou, mais les pompiers se sont heurtés à un barrage de délinquants, et ont dû attendre l’intervention des forces de l’ordre, raconte Abdoul Kamardine. «Aujourd’hui (28 novembre, NDLR) pratiquement toute la population du sud de Mayotte n’a pu accéder à Mamoudzou, à cause de barrages». Dans la commune de Chirongui, au centre de l’île, la population a dressé deux barrages à l'entrée et à la sortie de la localité pour protester contre l’occupant d'un terrain départemental, où ce dernier a installé un foyer de prostitution et de vandalisme pour payer le loyer. Selon Le Monde, l'État a prévu dans le budget 2024 de verser 100 millions d'euros supplémentaires au département, auxquels s'ajouteront 50 millions pour boucler l'exercice 2023. La première ministre Elisabeth Borne prévoit la signature d'un «contrat d'engagement» lors d'une visite sur l'île le 8 décembre.
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GRAND ENTRETIEN
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Crise de l’eau, qui est Racha Mousdikoudine ? ELLE EST DEVENUE, MALGRÉ ELLE, LE VISAGE DE LA RÉSISTANCE DURANT CETTE PÉNURIE D’EAU INÉDITE QUI TOUCHE MAYOTTE DEPUIS UN AN. RACHA MOUSDIKOUDINE EST LA PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION “MAYOTTE A SOIF” CRÉÉE SUITE À UN RAS-LE-BOL GÉNÉRAL DÛ À LA GESTION DE LA CRISE DE L’EAU. ELLE ŒUVRE DEPUIS LONGTEMPS AU RAYONNEMENT DE L’ÎLE AUX PARFUMS. ELLE A MÊME ÉCRIT UN LIVRE INTITULÉ “MA VIE À MAYOTTE” OÙ ELLE DÉCRIT UNE ÎLE IDYLLIQUE OÙ IL FAIT BON VIVRE. MAIS LA RÉALITÉ L’A RATTRAPÉE, ET LES PROBLÉMATIQUES DE L’EAU LA POUSSENT À UTILISER SA VOIX POUR DÉFENDRE LES DROITS DES MAHORAISES ET MAHORAIS. DANS CE NUMÉRO, NOUS VOUS PROPOSONS UN GRAND ENTRETIEN AVEC RACHA MOUSDIKOUDINE QUI SE DÉVOILE ET FAIT PART DE SES AMBITIONS POUR SON ÎLE.
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GRAND ENTRETIEN
Propos recueillis par Raïnat Aliloiffa
« ON NE PEUT PAS SE PERMETTRE DE PERDRE PARCE QUE SI ON PERD CE SONT DES MILLIONS DE VIES QUI SONT SACRIFIÉES » RACHA MOUSDIKOUDINE EST MÈRE DE FAMILLE, ÉPOUSE, FILLE, MAHORAISE, ÉCRIVAINE, MAIS ELLE EST SURTOUT UNE CITOYENNE ENGAGÉE. DEPUIS PLUSIEURS MOIS, ELLE SE BAT POUR QUE LA CRISE DE L’EAU SOIT MIEUX GÉRÉE PAR LES AUTORITÉS COMPÉTENTES. ELLE EST DÉSORMAIS À LA TÊTE DE L’ASSOCIATION “MAYOTTE A SOIF”, QUI EST DÉTERMINÉE À DÉFENDRE LES DROITS DES HABITANTS DE L’ÎLE, QUOI QU’IL EN COÛTE. LA PRÉSIDENTE DE LA STRUCTURE NOUS ACCORDE UN GRAND ENTRETIEN DANS LEQUEL ELLE NOUS PARLE DE SON COMBAT ET DE SES ENGAGEMENTS POUR LA POPULATION DE MAYOTTE. Mayotte Hebdo : Qui est Racha Mousdikoudine ? Racha Mousdikoudine : J’ai 34 ans, je suis mariée et j’ai deux enfants. Je suis une citoyenne engagée depuis toujours mais, avec la crise de l’eau, je suis médiatisée parce que la problématique l’est aussi. La pénurie d’eau a impacté tous les aspects de ma vie. Je sais que j’ai les compétences pour aller au front alors j’ai décidé de le faire et de les mettre au service de l’eau. Je n’allais pas attendre que quelqu’un se décide à prendre à bras le corps la problématique. Je suis rentrée à Mayotte en 2014, et dès l’année suivante j’ai subi l’insécurité. On m’a cambriolée, mon quartier était en feu. On a vécu l'insécurité de près. L’entreprise que j’avais avec mon mari a été bloquée à cause de tout cela et je n’ai rien dit. Je m’en veux terriblement. Puis nous avons vécu les premières coupures en 2016/2017,
je n’ai rien dit non plus. Cette fois-ci je ne pouvais pas commettre la même erreur. Quand j’ai découvert qu’il y avait le groupe Facebook “l’eau à Mayotte”, j’ai tout lâché pour m'occuper de ça. M.H : Pourquoi vous n'avez pas agi à l’époque ? R.M : Parce que je pensais que les élus allaient le faire. Mais à l’époque ils n’ont pas réagi, ni sur le sujet de l’insécurité, encore moins concernant les coupures d’eau. Ce n’est que maintenant que je vois une forte mobilisation des élus mais c’est déjà trop tard. De plus, il n'y a pas de concertation entre eux. J’espère qu’avec la situation actuelle, on va prendre conscience qu’il faut qu’on se concerte. M.H : Quel a été le déclic pour vous ?
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R.M : Je me suis demandée quel avenir se dessinait pour nos enfants. Il y a déjà l’insécurité, et maintenant on n’a pas d’eau. J’ai pensé à quitter Mayotte pour le bien de mes enfants, mais j’aime mon île. C’est un bijou et je ne me suis jamais sentie aussi bien ailleurs qu’ici. De plus, mener ce combat est pour moi un devoir d’exemplarité pour mes filles. Ce territoire a besoin de modèles.
fondamentales, c'est-à-dire l’Etat. On règle d'abord l’urgence et puis sur le long terme on demandera des comptes aux autres responsables de cette crise. Par contre, le juge administratif nous a reproché de « faire les gros bras », et ça m’a choquée car tout le monde connaît les conditions dans lesquelles on vit tous à Mayotte.
M.H : Envisagez-vous une conversion dans la politique plus tard ?
R.M : L’Etat n’a jamais pris en compte le fait que pour stocker l’eau il faut des bassines qui coûtent chères. Quand on est plusieurs dans la famille, ça peut vite monter. Ceux qui ont des bébés doivent acheter des lingettes pour les nettoyer alors qu’avant ils les lavaient avec de l’eau. Et puis on nous demande de faire bouillir l’eau, donc on consomme du gaz en plus. L’Agence régionale de santé nous dit d’utiliser aussi du gel hydroalcoolique, mais vous avez vu combien ça coûte ?! Tout cela a un coût financier supplémentaire. On dirait que l’Etat est dans un déni, il nous envoie des packs d’eau et puis c’est tout.
R.M : Beaucoup pensent cela mais non, je ne veux pas aller en politique. Je veux montrer à mes filles qu’on peut soutenir une cause, être un citoyen engagé sans être maire, président ou autre élu. L’objectif de l’association est de construire un monde meilleur pour nos enfants. Je sais qu’au départ j’étais seule et nos manifestations n’ont pas mobilisé au début, mais maintenant nous sommes de plus en plus nombreux. Et puis ce n’est pas le nombre de personnes qui comptent, mais la volonté d’aller mieux. M.H : Effectivement nous n’avons pas vu beaucoup de monde durant vos manifestations. On a l’impression que l’association “Mayotte a soif” est seule. Est-ce que les Mahorais se sont résiliés ? R.M : Non ce n’est pas ça, mais il ne faut pas oublier que nous sommes sur un territoire où il y a 58% de taux d’illettrisme. Une grande partie des habitants ne peut pas traiter l’information dans la langue française. Je pense que si on communiquait en mahorais ou kibushi les gens seraient capables de comprendre. Mais nous sommes obligés de nous exprimer en français pour interpeller les pouvoirs publics. Par conséquent, il y a des notions que tout le monde ne maîtrise pas. Je pense que les gens ne viennent pas nombreux aux manifestations car la population n’a pas accès à l’information. Mais ce n’est pas grave, car notre rôle est de sensibiliser chaque personne au quotidien. On sait qu’on en a pour plusieurs années. Au fil des ans, l’efficacité de notre action serait de voir le changement auprès de la population. Et je note déjà une évolution car aujourd'hui tout le monde est indigné quand l’eau est coupée alors qu’avant on ne disait rien. La population comprend que ce n’est pas une situation normale. Il faut qu’il y ait une maturité sur le sujet et ça va prendre du temps on le sait. M.H : Votre association a saisi le juge administratif pour une demande de référé-liberté contre l’Etat, mais vous n’avez pas eu gain de cause et l’association doit payer les frais d’avocats de l’Etat. Est-ce que vous vous êtes attaqués à la mauvaise autorité ? R.M : Non pas du tout. On sait très bien à qui on s’attaque. Nous ne sommes pas dans une situation normale, et c’est l’Etat qui est garant de la sécurité civile et sanitaire. L’eau est un besoin vital, c’est à lui d’assurer ce besoin. Après il y aura d’autres actions mais pour l’instant je m’adresse au garant des libertés
M.H : Quels autres reproches faites-vous à l’Etat ?
M.H : Vous avez également porté plainte contre la SMAE, pour quelles raisons ? R.M : La SMAE est le fournisseur d’eau. C’est avec lui que les clients signent les contrats. Donc il a l’obligation de nous fournir ce pour quoi nous avons signé, autrement il ne remplit pas ses obligations et des sanctions doivent tomber. On n’a pas à aller chercher de l’eau à la rampe ou je ne sais où. Donc la SMAE doit nous livrer des bouteilles d’eau chez nous. Nous sommes six à avoir porté plainte individuellement donc si jamais on perd ce procès nous ne sommes pas couverts par l’association et chacun devra payer de sa poche les indemnités demandées. Donc c’est normal que nous soyons si peu à porter plainte, les gens ont peur. M.H : Vous vous attaquez à l’Etat, à la SMAE mais pas au syndicat des Eaux de Mayotte qui est pourtant responsable de la gestion de l’eau. N’êtes-vous pas trop cléments avec cette institution ? R.M : Pas du tout ! Pour l’instant il faut que l’on s’adresse à des instances qui ont des réponses. L’Etat se charge déjà du syndicat des eaux de Mayotte. De notre côté, on lui demandera des comptes plus tard. Cette structure a montré qu’elle est incapable de gérer quoi que ce soit même en temps normal, alors ce n’est pas maintenant que l’on va lui demander de trouver des solutions. Notre prochaine action est d’attaquer tous les responsables de cette crise pour empoisonnement. On se demande d’où sort l’eau qui arrive dans nos robinets, parce qu’avec 6% de taux de remplissage dans les retenues collinaires, l'eau est boueuse normalement. Donc j’ai un doute, je pense qu’elle ne vient pas des retenues collinaires mais on ne nous donne pas sa provenance. Il ne faut pas oublier que la gestion de l’eau a un impact sur notre santé. C’est plus tard qu’on verra les conséquences.
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GRAND ENTRETIEN
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la première manifestation concernant la crise de l’eau organisée par l’association « Mayotte a soif » a eu lieu le 9 septembre 2023, mais n’avait pas mobilisé le nombre de personnes escomptées.
« NOTRE PROCHAINE ACTION EST D’ATTAQUER TOUS LES RESPONSABLES POUR EMPOISONNEMENT »
M.H : Vous demandez au préfet la réalisation d’un plan Orsec eau. Que souhaitez-vous voir dans ce document ? R.M : Tout d’abord, je rappelle que c’est une obligation de le faire pour tous les préfets. Pour l’instant les mesures prises pour Mayotte ne sont pas celles du préfet mais de la première ministre et du ministre des Outre-mer. Pourtant le préfet ne pourra pas se reposer sur les décisions d’urgence des ministres. En plus il est appuyé
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GRAND ENTRETIEN
Racha Mousdikoudine lors de la manifestation contre la pénurie d’eau le 9 septembre 2023.
« LA DISTRIBUTION DES BOUTEILLES D’EAU EST UN ÉCHEC » par un préfet de l’eau donc c’est à eux de proposer les solutions adéquates pour le département. Les mesures qui doivent y figurer ne sont pas prises au compte-goutte, elles sont globales. On veut un plan Orsec qui sera un mode d’emploi de la gestion de la crise de l’eau, qui permettrait dans un premier temps, d’identifier toutes les problématiques liées à la pénurie. Il faut produire des données et faire un état des lieux des impacts qu’a eu cette crise. Le fait d’être dans l’opacité juridique par rapport à ce plan, nous met en difficulté car cela nous fait perdre du temps et ça fait gagner du
temps à l’Etat. Mais nous ne lâcherons pas l’affaire, il le faut, et on sera très critique sur ce plan car ce sont nos vies qui sont en jeu. M.H : Est-ce que vous échangez avec les élus ? R.M : Oui. J’en ai rencontré plusieurs. J’ai bientôt rendez-vous avec le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni. Notre association veut aussi sensibiliser les élus et voir ensemble ce que l’on peut mettre en place. On va bientôt interpeller les parlementaires et leur demander une commission d’enquête au niveau du Parlement. Je mobilise toutes les forces possibles pour avoir des solutions. Cela prend du temps mais il ne faut pas se démotiver. C’est pour cela que l’arrêté de rejet ne représente qu’une goutte d’eau par rapport à tous les défis qu’on devra relever. Le travail n’est pas fini. On ne peut que gagner, on ne peut pas se permettre
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Crise de l’eau : Les associations saisissent le Conseil d’Etat Les associations Notre Affaire à Tous et Mayotte a soif ainsi qu’une quinzaine de requérants ont décidé de faire appel de la décision rendue le samedi 25 novembre par le tribunal administratif de Mayotte, qui a rejeté le référé-liberté qu’elles avaient portées dans le but de mettre l’État face à ses responsabilités dans la crise de l’eau. Cet appel a pour objectif de porter devant le Conseil d’État le sujet du manque d’action de l’État pour garantir l’accès à l’eau potable à Mayotte. Pour Jérémie Suissa, délégué général de Notre Affaire À Tous, « les mesures déployées par l’État ces dernières semaines restent insuffisantes pour apporter une réponse décente aux difficultés dramatiques auxquelles font face les habitants et habitantes de l’île. Surtout, ces mesures prises dans l’urgence, par à-coups et sans vision de long terme ne constituent en aucune manière un plan global de sortie de crise ».
« MENER CE COMBAT EST POUR MOI UN DEVOIR D’EXEMPLARITÉ » de perdre parce que si on perd ce sont des millions de vies qui sont sacrifiées.
nous demande de vivre en deçà des recommandations journalières faites par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail). Et dans un climat où il fait aussi chaud, normalement c’est deux litres voire trois. Tout cela, ce sont des recommandations de l’Anses, un service de l’Etat. Cela signifie que l’Etat ne suit même pas ses recommandations.
M.H : Que pensez-vous de la distribution des bouteilles d’eau généralisée ?
M.H : Peut-on voir du positif dans cette crise de l’eau ?
R.M : Cette distribution est un échec car tout le monde n’a pas accès à cette eau puisqu’elle est distribuée durant les heures de travail. Et puis l’eau n’est pas adaptée aux bébés et on ne peut pas boire de l’eau en bouteille toute l’année. Le taux de minéraux est trop élevé. Et le troisième point négatif est la question environnementale. Que va-t-on faire de toutes ces bouteilles ? Si la crise continue, l’Etat va envoyer des bouteilles d’eau ici jusqu’à quand ? Et puis le gouvernement donne un litre d’eau par jour alors que normalement c’est 1,5 par jour. Donc il
R.M : Tous les départements de France vont être confrontés à la sécheresse. On y passe en premier, ce qui fait de Mayotte un territoire d’expérimentation. On peut tirer les leçons de cette crise. Si l’Etat arrive à la gérer, on sera un territoire exemplaire et on pourra expliquer aux autres comment on a fait pour s’en sortir. C'est la raison pour laquelle il nous faut une mémoire de la crise de l’eau et c’est notre association qui va la mettre sur écrit. Elle pourra être un outil sur lequel les autres territoires pourront s’appuyer et gagner du temps.
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VèmeTrophées de l'environnement
Sept lauréats mahorais célébrés grâce à leurs actions SEPT LAURÉATS MAHORAIS CÉLÉBRÉS GRÂCE À LEURS ACTIONS LA SOIRÉE DE CLÔTURE DE LA SEMAINE DE L'ENVIRONNEMENT, ÉVÉNEMENT ORGANISÉE PAR LA SOMAPRESSE (SOCIÉTÉ ÉDITRICE DE FLASH INFOS ET MAYOTTE HEBDO), A PERMIS LA REMISE DE SEPT TROPHÉES À DES ACTEURS MAHORAIS PARTICULIÈREMENT IMPLIQUÉS DANS LA PRÉSERVATION DE L’ÎLE. LA FÊTE DE SAMEDI SOIR S'EST DÉROULÉE DANS LA ZONE INDUSTRIELLE NEL À KAWÉNI. CHANTS, MUSIQUE ET BEAUCOUP D'AMUSEMENT ÉTAIENT AU PROGRAMME. Plus de 150 personnes ont répondu présents à ce rendez-vous nocturne animé par Anli Bedja pour assister à la remise des trophées de l'environnement 2023. Les musiciens présents ont su apporter de la joie, de la couleur et de la bonne humeur à cet événement. Les heureux primés de cette soirée organisée en a Novembre vert sont la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE) dans la catégorie association, le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976) pour son partenariat avec les doukas dans la catégorie entreprise, la commune de Bandrélé en catégorie collectivité locale. Houdjati Ridjali s'est vu lui décerné le trophée de la catégorie personnalité, le lycée de Sada celui de scolaires et Électricité de Mayotte en tant que champion de la transition énergétique. L'amicale de Dembéni ferme la marche avec le trophée de l'eau et rivières. La soirée s'est poursuivie autour d'un buffet- grillade sur fond de musique et de moments festifs. Les différents partenaires de ces trophées 2023 étaient tous représentés à cette soirée, la Cadema (communauté d'agglomération de Dembéni-Mamoudzou), Électricité de Mayotte, la Star Mayotte, le Sidevam976, la Ville de Mamoudzou, le conseil départemental de Mayotte, l’Ademe, les Eaux de Mayotte et IBS. Un moment très convivial entrecoupé de musique grâce à l'implication de nombreux artistes notamment le jeune Bodo style, un des jeunes ambassadeurs de la musique mahoraise contemporaine. Il y a eu également des interprétations de la variété malgache des années 90 et des reprises de morceaux plus récents.
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V Trophées de l ème
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l'environnement
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Propos recueillis par Marine Gachet
SAMIRA BEN ALI, UNE JEUNE MAHORAISE EN ROUTE POUR LA COP 28 Activiste depuis qu’elle a commencé ses études en métropole, Samira Ben Ali, qui a grandi à M’tsamboro, sera présente à la COP 28 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre. Elle y va afin d’appuyer la campagne qu’elle mène en faveur de la protection de l’environnement avec l’organisation non gouvernementale (ONG) World’s Youth for Climate Justice. M a y o t t e H e b d o : Vo u s a l l e z prochainement participer à la COP 28, à Dubaï. À quand remonte votre engagement dans la lutte contre le dérèglement climatique ? Samira Ben Ali : J’ai fait deux années de classe préparatoire économique et commerciale, que je n’ai pas du tout appréciées, car le monde que décrivait cette prépa’ ne me plaisait pas du tout. Donc j’ai continué mes études à Sciences Po Rennes, où il y avait un campus spécialisé dans le développement durable. C’est à ce moment-là que j’ai commencé activement à m’engager, même si avant ça, j’étais un peu active dans des associations, notamment Surfrider (N.D.L.R. organisation non gouvernementale – ONG - ayant pour but de protéger l’océan). Donc j’ai fait ma licence à Sciences Po Rennes et puis mon master là-bas. C’était un master spécialisé dans le Droit des générations futures. J’ai fini ce master là il y a un an, mais j’avais l’impression que je n’avais pas encore les connaissances nécessaires pour pouvoir entrer dans le monde du travail, donc j’ai décidé de faire une année de plus en master 2 à
Aix-en-Provence en droit international et européen de l’environnement. Pendant mes années d’études, j’étais très active dans les associations, notamment Oxfam France et World’s Youth for Climate Justice (N.D.L.R. « la jeunesse du monde pour la justice climatique » en anglais). M.H. : C’est d’ailleurs avec cette ONG que vous serez à la COP 28 à partir du 30 novembre. Pouvez-vous détailler comment vous agissez pour la justice climatique avec World’s Youth for Climate Justice ? S. B. A. : C’est une ONG qui a été créée par des étudiants du Pacifique en 2019. Elle s’est étendue depuis pour devenir plus globale avec des jeunes du monde entier qui ont rejoint cette campagne pour essayer d’avoir ce qu’on appelle un avis consultatif. C’est une question légale qu’on va poser à un tribunal sur une thématique donnée dont on considère qu’on n’a pas la réponse en droit et qui requiert un éclaircissement par des juges spécialisés. On a fait cette campagne-là pour avoir des réponses juridiques très spécifiques sur les obligations des États vis-à-vis du changement climatique et
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Samira Ben Ali est activiste pour l’ONG World’s Youth for Climate Justice.
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La jeune mahoraise a grandi à M’tsamboro avant de partir faire son lycée à Brest, dans l’hexagone. Crédit photo : World’s Youth for Climate Justice.
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sur les conséquences de leurs actions et de leur manque d’action. M.H. : Depuis quand menez-vous cette campagne ? S. B. A. : La demande d’avis consultatif remonte à avril 2021, et ça a été accepté en mars dernier par un vote de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a demandé à tous les États membres de voter une résolution qui va faire en sorte que cette question puisse être posée. La Cour Internationale de Justice (CIJ) a souhaité prendre cette questionlà, et on est actuellement dans ce qu’on appelle la phase écrite. Les États sont donc en train de produire des soumissions écrites pour donner leur opinion sur les questions qui ont été posées. Il y a deux grandes questions. Ces écrits-là vont être pris en compte jusqu’à janvier 2024. Après nous entrerons dans la phase orale, durant laquelle les États seront entendus par la CIJ. M.H. : Quelles sont ces deux grandes questions que vous avez souhaité poser aux États ? S. B. A. : La première question vise à définir les obligations des États vis-à-vis du changement climatique et la deuxième question s’intéresse aux conséquences de ce que ces obligations signifient sur les actions ou les inactions des États. Dans cette seconde question, on cherche particulièrement à savoir quelles sont les conséquences pour les petits États insulaires qui sont généralement moins développés, mais aussi pour les présentes générations et les générations futures. M.H. : Et concrètement, à quelles issues ce processus peut conduire ? S. B. A. : Ce processus ne va pas contraindre les États à faire quoi que ce soit, il a pour but de les éclairer. En fait, plus l’avis consultatif sera précis et bien écrit, plus il sera utile car il pourra être utilisé ensuite pour essayer de changer certaines politiques qui ont été mises en place. Par exemple, il pourra contribuer à ce que dans tous les comités de décision sur la question du changement climatique, on puisse entendre la voix des jeunes sur les questions qui vont être posées. Puis, au pire des cas, cet avis consultatif
pourra être utilisé, si l’État n’agit toujours pas, pour aller dans les tribunaux comme certains jeunes le font déjà actuellement. Il permettra de dire que la cour la plus haute du monde a défini ces obligations là et qu’il y a telle ou telle conséquence si l’État n’agit pas ou n’en fait pas plus. M.H. : Quelles actions comptez-vous mener avec World’s Youth for Climate Justice à la COP 28 ? S. B. A. : Nous allons à la COP 28 pour faire en sorte que les États non seulement participent à ce processus, mais prennent aussi en compte la voix des jeunes dans leurs soumissions écrites. Nous aimerions y retrouver la notion d’équité intergénérationnelle, qui est un principe du droit international. On a aussi réussi à coorganiser plusieurs événements avec d’autres groupes de jeunes, comme Youth for Ecocide Law (« la jeunesse pour une loi sur l’écocide » en anglais, N.D.L.R) avec laquelle on va organiser un événement sur la question des litiges climatiques. L’un des gros événements qu’on va organiser est une Youth reception, c’est-à-dire une réception avec beaucoup de jeunes afin de mobiliser plusieurs groupes pour qu’ils puissent impliquer leurs États dans le processus que nous menons, mais aussi pour faire entendre leurs propres revendications. M . H . : C o m m e n t a p p ré h e n d e z - vo u s vo t re participation à cet événement majeur pour le climat ? S. B. A. : C’est ma première COP, donc je suis très excitée et en même temps je me demande comment ça va se passer, au vu du contexte dans lequel cette COP-là se passe, à savoir qu’elle se déroule aux Émirats arabes unis et que celui qui la préside travaille très près des pétroliers (N.D.L.R. il s’agit de l'émirati sultan Al Jaber qui dirige aussi la compagnie pétrolière Adnoc). Donc c’est assez intriguant. J’espère qu’elle ne va pas être décevante dans ce qui va en ressortir. Le plus important pour moi est que les États participent au processus que je vous ai décrit et qu’ils y intègrent les jeunes et les communautés les plus vulnérables au changement climatique. n
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LITTÉRATURE
LISEZ MAYOTTE
QUELQUES MOIS DU REGARD D’UN PEINTRE
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
1 « Les beaux livres [1/4] : Hick x Attoumani » dans Mayotte hebdo « Chronique littéraire/Lisez Mayotte », numéro 1016, vendredi 21 octobre 2022, p. 28-29. « Les beaux livres [2/4] : Maliki x Forêt » dans Mayotte hebdo « Chronique littéraire/Lisez Mayotte », numéro 1017, vendredi 28 octobre 2022, p. 26-27. « Les beaux livres [3/4] : Sept photographes pour un ouvrage » dans Mayotte hebdo « Chronique littéraire/ Lisez Mayotte », numéro 1018, vendredi 4 novembre 2022, p. 32-33. « Les beaux livres [4/4] : Djailani x Cron » dans Mayotte hebdo « Chronique littéraire/Lisez Mayotte », numéro 1019, vendredi 11 novembre 2022, p. 20-21. 2 Gilles Renaud, Mayotte. Quelques mois du regard d’un peintre, Mamoudzou, Baobab, 2000.
Un beau livre est un livre qui contient des images. Dans le cas de Mayotte, il s’apparente souvent à un livre de photographies où la vocation esthétique le dispute à la vocation touristique, raison pour laquelle l’autorité d’un écrivain est souvent nécessaire. Nous en avons déjà dit un mot dans une série précédente. Ici, pour poursuivre cette nouvelle e t t ro i s i è m e a n n é e d e ch ro n i q u e littéraire consacrée à Mayotte, nous souhaitons mettre en valeur la série de beaux livres faits par des peintres relativement à l’île aux parfums. Dans l’état actuel de nos connaissances, celui qui apparaît de la façon la plus évidente est Mayotte. Quelques mois du regard d’un peintre publié par Gilles Renaud en 2000 aux éditions du Baobab. Mais il est précédé par un grand ancêtre que nous présenterons dans les chroniques à venir. La première de couverture est particulièrement intéressante. Elle coïncide avec un tableau du peintre et le titre se trouve, de façon relativement discrète et pour ne pas occulter le tableau, en bas à droite, au-dessus de la signature de l’artiste qui indique le nom de l’auteur du livre. En d’autres termes, les codes de la peinture se mêlent avec ceux de la littérature pour former un réseau complexe de significations. Mais ce qui retient par-dessus tout notre attention est le mot « Mayotte », qui apparaît, de façon imposante, au milieu de la couverture. Loin de gâcher l’image, il lui apporte quelque chose : le nom du lieu se superpose à sa représentation, le mot à l’image. En outre, les amateurs
de typographie, voire de calligraphie, apprécieront le travail des lettres qui relèvent de l’alphabet latin, mais qui sont représentées comme des lettres de l’alphabet arabe, la lisibilité n’étant pas réellement affectée. Voici comment l’ouvrage et l’auteur sont présentés, en quatrième de couverture : « Amoureux de Mayotte depuis bien longtemps, Gilles Renaud vous invite à la découvrir, ou à la redécouvrir. Île intense, féconde de traditions comme de métissages, elle se mérite avant de se donner. Cette richesse, comme celle de ses paysages, valait bien quelques pages d’aquarelles et de gouaches. Alors suivez l’invitation du peintre, et son regard de quelque mois sur Mayotte. Gil, de sa signature d’artiste, peint et illustre depuis quelques années. Il a réalisé de nombreux timbres pour la Poste, et vit désormais définitivement sur l’île aux parfums. » Mettons ici l’accent sur la forme et le contenu. Le résumé annonce des aquarelles et des gouaches. Nous y ajouterons les esquisses préparatoires, au crayon gris – ou crayon à papier -, avec indication des couleurs à ajouter ultérieurement. On entre ainsi dans l’atelier du peintre par le truchement du dessin qui n’est pas sans annoncer celui de la bweni de Cyrille Le Corre. Après les paysages, les pages non numérotées de l’ouvrage recèlent des portraits et des natures mortes. Il nous semble que le meilleur adjectif pour qualifier le style de l’auteur est celui de fauve ou de fauviste, du terme qui désigne le recours aux couleurs vives ainsi qu’à l’usage de la couleur
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comme dessin. Gil est assurément un peintre plus pictural que linéaire, si l’on se souvient des catégories de Wölfflin. Certaines pages, comme celle des coquillages, sont devenues des timbres emblématiques de Mayotte, jusqu’au glas philatélique de la départementalisation. Disons un dernier mot du rapport entre texte et image. La lecture devient rapidement vertigineuse. Là où l’on croit d’emblée que l’image est reine et que le texte ne sert qu’à légender, on est rapidement surpris par les pages où le texte entoure l’image. Mais l’inverse est également vrai. Le statut du texte est labile, qui se replie en simple légende ou se déploie en commentaire au fil de pages tantôt portraits tantôt paysages dans leur format. Ce que la calligraphie initiale indique en termes de programme iconographique, c’est peut-être tout simplement l’abolition de la frontière entre texte et image, fondus en une alchimie.
Ce livre permet en effet de sentir Mayotte à l’instar du dessin des fleurs de frangipaniers qui jonchent la route près du cimetière chrétien de Petite Terre, non loin de la station service. Il illustre autant une Mayotte réelle et actuelle qu’une Mayotte imaginaire et révolue, comme en témoigne le dessin du ponton de Ngouja qui, selon l’auteur, « ne sert pas vraiment à grand chose, mais […] décore magnifiquement la plage. ». L’artiste doit-il se préoccuper d’utilité ? Ce qui est sûr, c’est que la disparition du ponton hante Mayotte exotique qu’elle reliait à d’autres îles indianocéanes lointaines comme les Maldives. Christophe Cosker
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AVIS DE MARCHÉ - FOURNITURES
DIRECTIVE 2014/24/UE Section I : Pouvoir adjudicateur I.1) NOM ET ADRESSES Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976), Contact : Monsieur Le Président Rachadi SAINDOU, Hôtel de Ville de Mamoudzou, BP 01 - Rue du Commerce, 97600 Mamoudzou, FRANCE. Tél. : +33 269639100. Courriel : bm.ahmed@cadema.yt. Code NUTS : FR. Adresse(s) internet : Adresse principale : https://www. marches-securises.fr Adresse du profil d'acheteur : https://www.marches-securises.fr I.2) PROCÉDURE CONJOINTE Le marché est attribué par une centrale d'achat I.3) COMMUNICATION Les documents du marché sont disponibles gratuitement en accès direct non restreint et complet : https:// www.marches-securises.fr Adresse à laquelle des informations complémentaires peuvent être obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s). Adresse à laquelle les offres ou demandes de participation doivent être envoyées : Par voie électronique à l'adresse : https://www.marches-securises.fr La communication électronique requiert l'utilisation d'outils et de dispositifs qui ne sont pas généralement disponibles et un accès direct non restreint et complet à ces outils et dispositifs est possible gratuitement à cette adresse internet (URL) : https://www.marchessecurises.fr I.4) TYPE DE POUVOIR ADJUDICATEUR Organisme de droit public I.5) ACTIVITÉ PRINCIPALE Services généraux des administrations publiques Section II : Objet II.1) ÉTENDUE DU MARCHÉ II.1.1) Intitulé : Marché conceptionréalisation de prestation d'études, de fourniture et la mise en œuvre
de captage, II.1.2) Code CPV principal 41100000 II.1.3) Type de marché Fournitures II.1.4) Description succincte PRESTATION D'ETUDES, DE FOURNITURE ET LA MISE EN OEUVRE DE CAPTAGE, RELEVAGE, TRANSFERT, STOCKAGE, DISTRIBUTION ET LIVRAISON D'EAU BRUTE EN MILIUE URBAIN SUR LE TERRITOIRE DE LA CADEMA II.1.5) Valeur totale estimée II.1.6) Informations sur les lots Division en lots : non II.2) DESCRIPTION II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 41100000 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FR Lieu principal d'exécution : Sur l'ensemble du territoire de la Cadema II.2.4) Description des prestations Marché Conception-Réalisation PRESTATION D’ETUDES, DE FOURNITURE ET LA MISE EN ŒUVRE DE CAPTAGE, RELEVAGE TRANSFERT, STOCKAGE, DISTRIBUTION ET LIVRAISON D’EAU BRUTE EN MILIUE URBAIN SUR LE TERRITOIRE DE LA CADEMA II.2.5) Critères d'attribution Prix : 40% Qualité Prix de prestation : 40% Valeur technique : 60% II.2.6) Valeur estimée II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 13 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : non II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/
programme financé par des fonds de l'Union européenne : non II.2.14) Informations complémentaires Section III : Renseignements d'ordre juridique, économique, financier et technique III.1) CONDITIONS DE PARTICIPATION III.1.1) Habilitation à exercer l'activité professionnelle, y compris exigences relatives à l'inscription au registre du commerce ou de la profession III.1.2) Capacité économique et financière III.1.3) Capacité technique et professionnelle III.1.5) Informations sur les marchés réservés III.2) CONDITIONS LIÉES AU MARCHÉ III.2.1) Informations relatives à la profession III.2.2) Conditions particulières d'exécution III.2.3) Informations sur les membres du personnel responsables de l'exécution du marché III.2.4) Marché éligible au MPS La transmission et la vérification des documents de candidatures peut être effectuée par le dispositif Marché public simplifié sur présentation du numéro de SIRET : non Section IV : Procédure IV.1) DESCRIPTION IV.1.1) Type de procédure Procédure ouverte IV.1.3) Information sur l'accordcadre ou le système d'acquisition dynamique IV.1.4) Informations sur la réduction du nombre de solutions ou d'offres durant la négociation ou le dialogue IV.1.5) Information sur la négociation IV.1.6) Enchère électronique IV.1.8) Marché couvert par l'accord sur les marchés publics (AMP) : oui IV.2) RENSEIGNEMENTS D'ORDRE ADMINISTRATIF IV.2.1) Publication(s) antérieure(s) relatives à la présente procédure IV.2.2) Date limite de réception des offres ou des demandes de participation : Vendredi 22 décembre 2023 - 12:00 IV.2.3) Date d'envoi des invitations
à soumissionner ou à participer aux candidats sélectionnés IV.2.4) Langue(s) pouvant être utilisée(s) dans l'offre ou la demande de participation : français. IV.2.6) Délai minimal pendant lequel le soumissionnaire est tenu de maintenir son offre Durée en mois : 6 (à compter de la date limite de réception des offres). IV.2.7) Modalités d'ouverture des offres Date : vendredi 22 décembre 2023 - 12:00 Lieu : La Cadema. Informations sur les personnes autorisées et les modalités d'ouverture : Commande Publique Section VI : Renseignements complémentaires VI.1) RENOUVELLEMENT Il s'agit d'un marché renouvelable : non VI.2) INFORMATIONS SUR LES ÉCHANGES ÉLECTRONIQUES La commande en ligne sera utilisée VI.3) I N F O R M AT I O N S COMPLÉMENTAIRES Suite à la crise hydrique que subit le département de Mayotte depuis quelques mois, la CADEMA souhaite déployer sur son territoire, des dispositifs de captages en eaux de surface qui permettront de fournir la population et les opérateurs économiques en eau brute. Cette action a pour but de réduire les pressions exercées sur le réseau d’eau potable existant. VI.4) PROCÉDURES DE RECOURS VI.4.1) Instance chargée des procédures de recours Le Greffier du Tribunal Administratif de Mamoudzou Jardin les Haut du Collège , 97600 Mamoudzou FRANCE. VI.4.2) Organe chargé des procédures de médiation Tribunal Administratif de Mamoudzou Jardin les Haut du Collège , 97600 Mamoudzou FRANCE. VI.4.3) Introduction des recours VI.4.4) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l'introduction des recours VI.5) DATE D'ENVOI DU PRÉSENT AVIS : 17 novembre 2023
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AVIS DE MARCHÉ - SERVICES
DIRECTIVE 2014/24/UE Section I : Pouvoir adjudicateur I.1) NOM ET ADRESSES Etablissement Public Foncier et d'Aménagement de Mayotte (976), Numéro national d'identification : 82995000500027, Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni, 97600 Mamoudzou, FRANCE. Courriel : marches-publics@epfam. fr. Code NUTS : FRY5. Adresse(s) internet : Adresse principale :https://www. epfam.fr Adresse du profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr I.2) PROCÉDURE CONJOINTE I.3) COMMUNICATION Les documents du marché sont disponibles gratuitement en accès direct non restreint et complet : https:// www.marches-securises.fr Adresse à laquelle des informations complémentaires peuvent être obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s). Adresse à laquelle les offres ou demandes de participation doivent être envoyées : Par voie électronique à l'adresse : https://www.marches-securises.fr I.4) TYPE DE POUVOIR ADJUDICATEUR Organisme de droit public I.5) ACTIVITÉ PRINCIPALE Autre(s) activité(s) : Aménagement Section II : Objet II.1) ÉTENDUE DU MARCHÉ II.1.1) Intitulé : Missions de maîtrise d’œuvre urbaine et sociale relatives à l’aménagement de TsararnoDembeni et de Kahani (Mayotte) II.1.2) Code CPV principal 85310000 II.1.3) Type de marché Services II.1.4) Description succincte Les missions de maîtrise d'oeuvre urbaine et sociale portant sur deux opérations d'aménagement de quartiers mixtes, sur des secteurs soumis à une occupation informelle dynamique, sur le territoire de Mayotte. II.1.5) Valeur totale estimée II.1.6) Informations sur les lots Division en lots : oui
Il est possible de soumettre des offres pour un nombre maximal de lots : 2 Nombre maximal de lots pouvant être attribués à un soumissionnaire : 2 II.2) DESCRIPTION LOT N° 1 II.2.1) Intitulé : MOUS relative à l’aménagement du village de Kahani II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 85310000 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY5 Lieu principal d'exécution : Lieu d'exécution Kahani _ Mayotte II.2.4) Description des prestations Le titulaire aura pour mission d’accompagner l’EPFAM dans la mise en œuvre et le suivi du relogement des ménages et des acteurséconomiques concernés par le projet de ZAC de Kahani II.2.5) Critères d'attribution Le prix n'est pas le seul critère d'attribution et tous les critères sont énoncés uniquement dans les documents du marché II.2.6) Valeur estimée II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 48 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : non II.2.14) Informations complémentaires LOT N° 2 II.2.1) Intitulé : MOUS relative aux tranches 2 et 3 de la ZAC de Tsararano-Dembeni II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 85310000 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY5 Lieu principal d'exécution : Lieu d'exécution Dembéni _ Mayotte II.2.4) Description des prestations Le titulaire aura pour mission d’accompagner l’EPFAM dans la mise en œuvre et le suivi du relogement des ménages et des acteurs économiques concernés par le projet
de ZAC de Tsararano-Dembéni II.2.5) Critères d'attribution Le prix n'est pas le seul critère d'attribution et tous les critères sont énoncés uniquement dans les documents du marché II.2.6) Valeur estimée II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 48 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : non II.2.14) Informations complémentaires Section III : Renseignements d'ordre juridique, économique, financier et technique III.1) CONDITIONS DE PARTICIPATION III.1.1) Habilitation à exercer l'activité professionnelle, y compris exigences relatives à l'inscription au registre du commerce ou de la profession III.1.2) Capacité économique et financière III.1.3) Capacité technique et professionnelle III.1.5) Informations sur les marchés réservés III.2) CONDITIONS LIÉES AU MARCHÉ III.2.1) Informations relatives à la profession III.2.2) Conditions particulières d'exécution III.2.3) Informations sur les membres du personnel responsables de l'exécution du marché III.2.4) Marché éligible au MPS La transmission et la vérification des documents de candidatures peut être effectuée par le dispositif Marché public simplifié sur présentation du numéro de SIRET : non Section IV : Procédure IV.1) DESCRIPTION IV.1.1) Type de procédure Procédure ouverte IV.1.3) Information sur l'accord-cadre ou le système d'acquisition dynamique L'avis concerne l'établissement d'un accord-cadre
Accord-cadre avec un seul opérateur IV.1.4) Informations sur la réduction du nombre de solutions ou d'offres durant la négociation ou le dialogue IV.1.5) Information sur la négociation IV.1.6) Enchère électronique IV.1.8) Marché couvert par l'accord sur les marchés publics (AMP) : oui IV.2) RENSEIGNEMENTS D'ORDRE ADMINISTRATIF IV.2.1) Publication(s) antérieure(s) relatives à la présente procédure IV.2.2) Date limite de réception des offres ou des demandes de participation : Lundi 15 janvier 2024 - 12:00 IV.2.3) Date d'envoi des invitations à soumissionner ou à participer aux candidats sélectionnés IV.2.4) Langue(s) pouvant être utilisée(s) dans l'offre ou la demande de participation : français. IV.2.6) Délai minimal pendant lequel le soumissionnaire est tenu de maintenir son offre Durée en mois : 3 (à compter de la date limite de réception des offres). IV.2.7) Modalités d'ouverture des offres Date : lundi 15 janvier 2024 - 14:00 Lieu : EPFAM. Section VI : Renseignements complémentaires VI.1) RENOUVELLEMENT Il s'agit d'un marché renouvelable : non VI.2) INFORMATIONS SUR LES ÉCHANGES ÉLECTRONIQUES La facturation en ligne sera utilisée VI.3) I N F O R M AT I O N S COMPLÉMENTAIRES VI.4) PROCÉDURES DE RECOURS VI.4.1) Instance chargée des procédures de recours Tribunal administratif de Mamoudzou Les Hauts du Jardin du Collège , 97600 Mamoudzou FRANCE. Tél. +33 026961185. E-mail : greffe.ta-mayotte@juradm.fr. Fax +33 026961186. Adresse internet : http:// mayotte.tribunal-administratif.fr. VI.4.2) Organe chargé des procédures de médiation VI.4.3) Introduction des recours VI.4.4) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l'introduction des recours VI.5) DATE D'ENVOI DU PRÉSENT AVIS 28 novembre 2023
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MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédactrice en cheffe Raïnat Aliloiffa
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Couverture :
Grand entretien Racha Mousdikoudine
Journalistes Raïnat Aliloiffa Alexis Duclos Saïd Issouf Marine Gachet Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0125 Y 95067 Site internet www.mayottehebdo.com
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