APPEL À MANIFESTATION D'INTÉRÊT
4 locaux commerciaux
à l’aéroport Marcel Henry de Mayotte
Règlement d'AMI sur demande auprès de : vincent lebaliner@inovista yt ou miguel.fary@inovista.yt
UNE OPPORTUNITÉ UNIQUE POUR VOUS INSTALLER
5 compagnies aériennes
16 destinations
450 000 passagers en 2023
30 000 habitants et travailleurs à proximité
Locaux disponibles en juin 2024
Surfaces dès 47 m²
DATE LIMITE DE DÉPÔT DES INTÉRÊTS
17 MARS 2024
LE MOT DE LA RÉDACTION
CE N’EST PAS LA « FÊTE » DES FEMMES
Nous sommes en, 2024 et on entend encore beaucoup de personnes souhaiter une « bonne fête » aux femmes le 8 mars. Même si cela part d’une bonne intention, il est important de préciser qu’il ne s’agit pas de célébrer les femmes, mais de mettre en avant leurs droits. Oui en 2024, il est toujours nécéssaire de rappeler que les femmes ont des droits et elles les ont acquis difficilement. Certaines se sont battues toute leur vie pour que les générations suivantes puissent vivre librement. Pour qu’elles puissent avoir le choix. On pense évidemment à Simone Veil qui a défendu le droit à l’avortement. Elle peut désormais reposer en paix puisque l’intervention volontaire de grossesse est inscrite dans la Constitution depuis le 4 mars. À Mayotte, nous avons aussi des combattantes. Zéna M’déré, Zena Meresse, Zakia Madi et bien d’autres… Elles ne se sont pas seulement battues pour les femmes, mais pour que tous les Mahoraises et Mahorais jouissent des mêmes droits que leurs compatriotes. Et aujourd’hui nous leur rendons hommage et les remercions de s’être sacrifiées afin que l’on puisse mieux vivre. Cependant, le combat est loin d’être fini car la théorie est une chose, mais la pratique en est une autre. Encore aujourd’hui, de nombreuses femmes estiment ne pas avoir les mêmes droits que les hommes. Et ce sentiment est exacerbé à Mayotte. Bonne lecture à tous,
Raïnat Aliloiffa
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tchaks
UN NOUVEAU STAGE
OBLIGATOIRE POUR
LES LYCÉENS DE SECONDE
Un nouveau stage de deux semaines est désormais obligatoire en fin de seconde générale et technologique du 17 au 28 juin 2024. L’objectif de ce nouveau stage d’observation est de permettre aux élèves de découvrir différentes facettes du monde professionnel pour mieux choisir leur orientation, de manière plus éclairée. Pour que tous les lycéens concernés bénéficient de cette chance, chaque entreprise, association, collectivité locale, administration de l’État, ou encore hôpital peut offrir un ou plusieurs stages en fonction de ses métiers et de sa taille, sur le site dédié www.1jeune1solution.gouv.fr, qui leur sera ouvert dès le 6 mars à 14 heures. Cette plateforme permettra ensuite aux élèves de rechercher le stage qui leur convient, à partir du 25 mars.
LE PORT DE LONGONI A UN NOUVEAU DIRECTEUR
Omar Simba, 52 ans, est nommé directeur du port de Longoni. Il a pris ses fonctions au début du mois de mars. Il était jusqu’ici directeur administratif en charge des infrastructures à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte. Il s’est présenté aux agents du conseil départemental ce mercredi, avant d’annoncer sa feuille de route. Omar Simba a déclaré que l’apaisement serait la pierre angulaire de sa feuille de route pour améliorer les relations entre délégant et délégataire. Sans citer la compagnie de d’Ida Nel, il a rappelé que les conflits passés n’avaient pas « permis de gérer la DSP » « Je suis là en qualité de directeur pour proposer des solutions aux élus. Les élus sont là pour prendre des décisions. Ma feuille de retour est d’apporter un apaisement dans la gestion de ce port », a martelé le nouveau directeur du port.
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LE BUDGET DE L’OUTRE-MER AUGMENTÉ DE 14% EN 2024
Quatorze millions de litres de bouteilles d’eau attendent d’être réparties dans toutes les communes pour pouvoir les distribuer en cas de résurgence de la crise de l’eau. C’est le chiffre donné par le préfet en charge de l’eau, Christophe Lotigié, à la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, en visite officielle ce mardi 27 février et présente à M’tsapéré, autour de plusieurs conteneurs remplis d’eau, pour remercier les gendarmes, membres du RSMA, de la sécurité civile et des sapeurspompiers. La " quatrième phase " de l’opération, soit la constitution du stock stratégique, démarre officiellement ce mardi pour préparer la fin de la distribution générale de bouteilles d’eau prévue le 1er mars. Une partie de ce stock stratégique a déjà pu être distribuée au centre hospitalier de Mayotte et la prison. Tout le mois de mars servira à transporter le restant dans l’ensemble des communes, des pouvoirs publics, les écoles et structures associatives qui peuvent être amenées à distribuer l’eau. S’il n’y a pas de résurgence, ce stock deviendra un " stock social " à redistribuer à la population vulnérable. Cinq à six millions de litres de bouteilles d’eau seront ensuite conservés, par précaution, à Longoni, où les dépositaires pourront venir les chercher pour les distribuer à la population.
MAMOUDZOU : LA CIRCULATION ALTERNÉE REPREND
LE 11 MARS
La mairie de Mamoudzou veut réguler la circulation suite à la levée des barrages. Dans un communiqué, la municipalité annonce relancer son dispositif de circulation alternée, et ce du lundi 11 mars au 7 juillet 2024. Pour rappel, du lundi au jeudi, la circulation des voitures est alternée sur les axes suivants :
Route Nationale 1 : du Rond-point Carrefour Mamoudzou au Rond-point Passot ; Route Nationale 2 : du Rond -point Passot au Rondpoint Dinga Dingani ; Route Départementale 3 : du Carrefour RD3·RN1 Croix Rouge au Rond-point Collège Passamaïnty.
La circulation des voitures dotées d’une plaque d’immatriculation impaire sera autorisée uniquement les lundis et mercredis de 05 heures à 19 heures. La circulation des voitures dotées d’une plaque d’immatriculation paire sera autorisée uniquement les mardis et jeudis de 05 heures à 19 heures. La ville encourage également les usagers à se déplacer à l’aide de moyens de mobilité alternative (covoiturage, auto-partage, taxis collectifs, navette CADEMA, marche, vélo, etc.).
NOUVEAUX CAS DE CHOLÉRA AUX COMORES
Le choléra ne faiblit pas aux Comores, bien au contraire. De nouveaux cas sont détectés sur les îles de Moheli et à Anjouan qui étaient jusque là épargnées. Deux malades ont été confirmés à Moheli le week-end dernier et une malade à Anjouan cette semaine. Il s’agit d’une femme âgée d’une vingtaine d’années et qui avait séjourné à la Grande Comore. Ces nouveaux chiffres font état de 141 cas cumulés en un mois. Malgré le déni d’une partie de la population, les autorités sanitaires comoriennes, en collaboration avec des partenaires comme l’Unicef et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) continuent la sensibilisation.L’heure est à la prudence pour les autorités sanitaires de Mayotte.
LU DANS LA PRESSE
Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale
A MAYOTTE, LE GRAND DÉSESPOIR DE LA JEUNESSE
Publié par Grégoire Mérot, sur Blast, le 01.03.2024
L’annonce de Gérald Darmanin de supprimer le droit du sol à Mayotte a suscité de vifs débats nationaux. Mais ce droit est déjà sérieusement entamé localement, dans une dynamique privant d’avenir serein tout un pan de la jeunesse et mettant en péril celui de toute une île. Reportage auprès des rejetés de la République.
« Tu aurais un gilet de sauvetage ? », demande Oussene. « Le voyage n’est pas très long mais c’est dangereux », poursuit le jeune homme. A 21 ans, Oussene s’apprête à quitter Mayotte pour la première fois. C’est ici qu’il est né, comme ses sœurs ou son cousin avec qui il passe le plus clair de son temps libre à bricoler des motos. Des jumeaux, presque, les deux mécanos. Ils ont le même âge, ont grandi ensemble, ciré les mêmes bancs d’école sans franchement y briller, partagé le même lit à défaut de place, les mêmes repas. Les mêmes histoires. Aujourd’hui encore, ils vivent sous le même toit.
Ça n’a pas toujours été le cas. Ces dernières années, Oussene était retourné vivre auprès de sa maman et de ses petites sœurs. De la place s’était libérée après le départ des deux ainées pour la métropole. Elles laissaient derrière elles une chambre et un exemple à suivre pour les cinq enfants, espère la maman qui travaille dur et économise en vue de chaque départ.
« Mais quand ils [les services de l’État] ont détruit le quartier, ils ont aussi cassé la maison de la propriétaire, du coup elle a voulu récupérer notre maison », explique Oussene. Sa mère a fini par trouver une nouvelle location, plus petite et dans un autre village. Alors Oussene est retourné chez son oncle. Il y est logé et nourri à condition d’aller aux champs tous les week-ends, s’occuper des bêtes et du terrain familial. Ça aussi, il le partage avec son presque jumeau, même si parfois le cousin loupe le coche et n’embarque pas avec la petite troupe à l’arrière du pick-up qui, à l’aube, s’élance vers les collines. « Il a trouvé un travail,
mais c’est à Mamoudzou, alors il est vraiment fatigué des trajets. »
Des papiers et du travail
« Il a trouvé un travail, répète Oussene. La chance... » Car si les garçons partagent tout, s’ils ont tout en commun, une chose les distingue déjà et les séparera encore : « les papiers »
L’oncle d’Oussene est « un vrai Mahorais », du genre à retrouver de la famille sur les barrages qui bloquent l’île depuis un mois. Côté papa, Oussene évoque un inconnu venu d’Anjouan, 70 kilomètres d’océan plus au nord, tenter sa chance sur l’île française et qui n’y a pas remis les pieds depuis son expulsion quelques temps après sa naissance. Sa mère et sa tante, elles aussi, sont Anjouanaises, même si « elles ont aussi de la famille mahoraise », détaille Oussene.
Alors, des presque jumeaux, l’un est né français, l’autre sans-papier. Cela s’est joué à peu de choses : si Oussene avait franchi le cap de la majorité avant 2018, il serait lui aussi Français, du fait du fameux « droit du sol » dont on parle tant. Mais à l’époque, un sénateur local des rangs de la majorité présidentielle, Thani Mohamed Soilihi, propose à ses collègues d’adopter un amendement à la loi Asile et immigration à destination du 101ème département français.
Depuis lors, un enfant né sur le territoire ne peut plus prétendre à la nationalité française si l’un de ses deux parents n’était pas en situation régulière sur ce
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même sol au moment de sa naissance. Des milliers de gamins sont concernés par cette mesure aux effets rétroactifs. Dont Oussene.
18 ans, le début de « la galère »
Cela fait désormais trois ans que le jeune homme est majeur. Depuis, « c’est vraiment la galère. » À défaut de carte d’identité, Oussene doit demander un titre de séjour pour « commencer dans la vie ». Il remplit toutes les conditions pour l’obtenir, multiplie les demandes, les bakchiches auprès des cybercafés qui ont leurs contacts en préfecture, mais rien n’y fait. Pour ajouter aux freins, les collectifs anti-immigration font le siège du service des étrangers de la préfecture depuis près d’un an.
Pour tenter de contourner ce nouveau blocage, sa mère a déboursé une part significative de ses économies pour s’adjoindre les services d’un « avocat ». Ils sont nombreux à se faire appeler ainsi et se poser en intermédiaires pour l’obtention des papiers
La nuit tombée, les abords du lycée des Lumières (Kawéni, Mamoudzou) deviennent le lieu de rendezvous d’une jeunesse désoeuvrée. S’y mêlent enfants déscolarisés et anciens élèves « en galère », faute de papiers. Image Grégoire Mérot / Blast
sur l’île, sans pour autant détenir de diplôme ou une inscription au barreau.
Toujours rien. L’attente, l’espoir et son contraire. La peur, aussi, d’être expulsé à tout moment vers un pays qu’il ne connaît pas. Il suffit d’un contrôle, comme il s’en effectue partout et tout le temps, pour que tout bascule.
S’ils sont nombreux à partager le sort d’Oussene, reste qu’une minorité d’enfants peut encore prétendre à l’acquisition de la nationalité par le « droit du sol ». En annonçant vouloir définitivement le supprimer, Gérald Darmanin et Emmanuel Macron continuent à fabriquer l’image terrifiante d’un afflux massif, et qu’il faudrait stopper à tout prix, de jeunes Comoriens nés à Mayotte se rendant au tribunal pour en ressortir carte d’identité en poche.
« Mais c’est de l’esbroufe, en réalité ça fait des années qu’il est devenu quasiment impossible pour les jeunes nés à Mayotte d’obtenir la nationalité française par le droit
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LU DANS LA PRESSE
Le rectorat estime à près de 10 000 le nombre d’enfants non scolarisés sur le territoire, plongés dans la misère et la violence du quotidien. Image GM / Blast
du sol », rappelle Fatima Ousseni, avocate et ancienne bâtonnière du barreau de Mayotte. « Ce droit n’existe presque plus dans les faits depuis l’amendement Thani », assure encore l’avocate.
« Le changement du droit du sol n’est pas la demande des Mahorais, l’amendement Thani a déjà bien avancé sur ça », embraye même Saïd Kambi, pourtant fervent défenseur de la lutte contre l’immigration. Il est le suppléant de la députée Estelle Youssouffa, qui siège dans les rangs du petit groupe LIOT, et parmi les premiers « leaders » des « Forces vives », le nom donné au rassemblement des collectifs locaux à l’origine des barrages.
Compte tenu de cette restriction et des difficultés à faire valoir leurs droits en préfecture, le cas d’Oussene est loin d’être isolé. Selon la CGT Éduc’action, au sortir de l’année de terminale, près de la moitié des élèves, bien que pour la plupart nés à Mayotte, se retrouvent ainsi sans solution, faute de papier. Leurs rangs sont encore
appelés à grossir : Gérald Darmanin a indiqué lors de son déplacement vouloir diminuer de 80 à 90 % les émissions de titres de séjour par la préfecture de Mayotte. Tandis que la machine à expulser tourne à plein régime sur le territoire, avec 25 000 expulsions par an, l’État crée des sans-papiers à l’échelle industrielle, expulsables à 18 ans.
L’abandon et la dérive
Face à cette menace de tous les instants, Oussene vit planqué, ne se déplace que le soir. Il tente de gagner sa vie, tout de même, et se fait embaucher sur les chantiers du village qui se taisent quand « la circali » (la police) traverse le bourg. Le jeune homme y gagne une misère qu’il bataille encore à obtenir. Mais « c’est déjà ça, et puis ça occupe ». Parce qu’au fond, « c’est la déprime ». Oussene le sait, si sa mère en premier lieu ne le tenait pas de si près, lui aussi aurait « surement fait des bêtises ou pété un câble » comme nombre
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de jeunes dans sa situation qui sombrent dans la délinquance, les trafics et la violence.
Dans ce contexte, les rangs d’une jeunesse en perdition, prise dans une spirale de violence aussi rageuse qu’aveugle et de délinquance de survie, sont appelés à grossir. « Avec les annonces [sur la restriction des titres de séjours et la fin du droit du sol], on est sur une génération qui va avoir encore plus de mal à s’insérer. J’ai beaucoup de jeunes que je croise sur le terrain, qui attendent leur titre de séjour pour trouver une formation ou un emploi. Mais ils ne vont pas tous rester sagement à attendre leurs papiers, surtout s’ils comprennent qu’ils ne les obtiendront finalement jamais. Et les conséquences retomberont sur la population. On dit que c’est pour limiter l’appel d’air mais c’est oublier tous les jeunes qui sont déjà là », s’inquiète Réhéma Saindou, professeure de collège et présidente d’Haki za wanatsa, association spécialisée dans la défense des droits de l’enfant.
D’autant qu’en amont, avant le couperet des 18 ans qui assigne nombre de jeunes à l’errance donc ou à une potentielle expulsion, on estime déjà à 10 000 le nombre de mineurs déscolarisés et plongés dans la plus grande misère. Un chiffre lui aussi appelé à grossir. « Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de jeunes qui s’accrochent à l’école en se disant que ça les aidera à obtenir leur titre de séjour ou leur nationalité et qu’ils arriveront à s’en sortir. Mais si tous comprennent qu’ils
ne vont pas s’en sortir, vous imaginez ? », questionne encore la professeure qui regrette que le sujet ne soit jamais réellement pris en considération.
« La vraie question c’est : « qu’est-ce qu’on fait de tous ces jeunes en difficulté ? » Car aujourd’hui, la seule réponse c’est l’école et quelques assos qui sont complètement débordées. On envoie des policiers certes, mais tant qu’on aura autant de jeunes dans nos rues et aucune réponse à leur apporter, préparons-nous car les coups de machettes et les cailloux vont continuer à pleuvoir. Je n’arrive pas à comprendre comment on peut dire lutter contre l’insécurité à Mayotte sans aborder ces questions-là », déplore Réhéma Saindou.
Ni l’État, ni les collectivités locales et encore moins les collectifs à l’origine du mouvement en cours ne veulent se saisir de cette question cruciale. « Mais ils sont à nous ces gamins, ils ne viennent pas de nulle part ! Et même dans le cas où leurs parents sont Comoriens, eux sont nés ici, ne connaissent rien d’autre. Ce sont des produits de Mayotte et deviennent ce que la société fait d’eux. Pour espérer avancer il faut accepter [de comprendre] que c’est d’abord ce monde qui les blesse. Ensuite ils le blessent à leur tour. Pourtant cette jeunesse est une richesse, elle a énormément de potentiel pourvu qu’on lui donne la possibilité de l’exprimer. Et les emplois ne manquent pas, il y a tout à faire, on en a besoin de ces jeunes pour faire avancer le territoire, il faut les former », plaide de son côté Fatima Ousseni. « Et c’est possible, quand on se donne les
La fin d’année 2023 a été particulièrement intense en termes de conflits intervillageois qui ses muent la plupart du temps en affrontements avec les forces de l’ordre. Au milieu, une population prise au piège. Image GM / Blast
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LU DANS LA PRESSE
moyens de les accompagner on a des résultats formidables », assure encore l’avocate qui œuvre aussi pour le développement des pratiques artistiques à Mayotte et dans la région à travers l’association Zangoma.
Violence de tous les horizons
Mais pour les responsables politiques et leurs relais, la violence qui sévit sur le territoire serait uniquement le fait d’étrangers. La question de l’insécurité ne relèverait donc pas tant d’une prise en charge de la jeunesse, mais bien d’une lutte encore plus accrue contre l’immigration. Conforté dans cette lecture, c’est ainsi que le ministre de l’Intérieur promet un « Wuambushu 2 pour lutter contre cette délinquance étrangère qui malheureusement pourrit la vie de nos concitoyens »
« Le problème c’est qu’en tant qu’association, on nous reproche d’être au service des étrangers alors que l’on intervient auprès de tout le monde sans demander la nationalité. S’arrêter à la nationalité supposée des jeunes qui sèment le trouble ici ne nous fera pas avancer. À supposer même qu’ils soient tous étrangers, refuser qu’il y ait une prise en charge sous ce prétexte nous pénalise finalement tous. Si on continue d’ignorer ces jeunes, de refuser d’investir dans leur avenir, c’est tout le monde qui va en payer les conséquences. Mais aujourd’hui on n’arrive même pas à discuter de ça sereinement », regrette la présidente d’Haki za wanatsa.
De son côté, Oussene prend pour exemple « plusieurs gars du quartier qui viennent de sortir de prison, tous Français » pour contredire le préjugé bien ancré. Le petit groupe avait été arrêté après avoir participé à des affrontements avec les forces de l’ordre dans le village.
« Tout le monde fait des bêtises ici. Même si c’est encore plus la galère pour ceux qui n’ont pas de papier, c’est la galère pour tout le monde », continue Oussene. Lui, assure se mettre en retrait pour éviter les problèmes mais avoue tout de même avoir déjà riposté quand les gendarmes « viennent provoquer alors qu’il ne se passe rien » « C’est un jeu pour eux », assure-t-il comme bon nombre d’habitants cantonnés au rang de dommages collatéraux quand les
villages se font champs de bataille. Reste que dans les secteurs les plus tendus, ce sont bien les bandes qui mènent la danse, dans une surenchère ultraviolente entre quartiers ou sur la route, agressant un nombre toujours plus croissant d’usagers.
À l’origine des violences, il y a aussi ceux qui agissent dans l’ombre, mus par des considérations non moins obscures. Le 16 février, deux « barragistes » du mouvement sont ainsi condamnés à quatre ans de prison ferme. Ils ont été reconnus coupables d’avoir été les instigateurs des assauts menés contre une brigade de gendarmerie deux semaines auparavant. Deux soirs durant, la brigade a été attaquée par près d’une centaine de jeunes armés de pierres et de cocktails molotov. De quoi alimenter si nécessaire l’image d’un territoire hors de contrôle pour justifier le mouvement en cours et pousser à des réponses radicales comme un second volet de l’opération militaro-policière.
La « circali », justement, Oussene la voit moins en ce moment, du fait des barrages. « Ça fait du bien, je peux marcher tranquille sans avoir peur », sourit le jeune homme. Et un constat s’impose : si la méfiance flotte toujours dans l’air, les agressions et les vols ont drastiquement diminué dans les secteurs tenus par le mouvement. Il faut dire aussi que les militants gravitant autour des points de blocage inspirent un autre degré de vigilance pour les candidats au désordre. Certains sont armés et aiment à le faire savoir, notamment durant les rondes nocturnes régulièrement organisées dans plusieurs villages. Sur les barrages ou dans les ruelles, à leur tour de faire la loi. Alors on se tient à carreau.
Le grand voyage
Pour espérer traverser les checkpoints aussi, il faut montrer patte blanche. « Ça dépend des jours, parfois ils sont très en colère et laissent passer personne, même à pied. Même le SMUR reste bloqué parfois », explique Oussene. Lui, doit traverser deux barrages pour venir en aide à sa mère qui tient un petit stand de brochettes dans un autre village de la commune. Car leur
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quotidien a changé depuis le début du mouvement de protestation. Comme presque tous les élèves de l’île, les petites sœurs n’ont plus école.
Il faut s’en occuper à la maison et c’est autant de temps en moins pour ravitailler le « brochetti ». Surtout que les magasins sont désormais vides. Entre la pénurie et les barrages, les dernières commissions - un gros sac de viande surgelée, de la farine, des oignons - ont pris toute la journée du jeune homme.
« Et j’ai pas tout trouvé, c’est compliqué. Les prix ont augmenté aussi. » Les autres jours, le ravitaillement en bananes et manioc se fait en direct dans les champs.
Une autre galère quotidienne s’est installée. Elle a le mérite de changer les habitudes, d’occuper Oussene en lutte contre « la déprime ». Mais il le sait, le mouvement va s’essouffler ou prendre une autre tournure. Il craint l’arrivée du « Wuambushu 2 » promis par le ministre Darmanin et le chaos que la seconde opération va nécessairement soulever. Mais Oussene veut encore croire qu’il a sa place auprès des siens à Mayotte.
En accord avec sa mère et sous les conseils de leur « avocat », il se présentera à la police aux frontières pour un « retour volontaire ». Aux Comores, il effectuera les démarches pour obtenir le passeport de ce pays qu’il ne connaît pas. Sans ce document, il n’arrivera pas
Le port de Mustamudu, à Anjouan (Union des Comores) où débarquent chaque année 25 000 personnes expulsées de Mayotte. Image GM / Blast
à obtenir de titre de séjour à Mayotte, l’a convaincu son très cher conseiller.
Une floppée de gamins nés à Mayotte opère cette sorte de « voyage initiatique » de l’archipel dans l’espoir de faciliter leurs démarches d’obtention d’un titre de séjour depuis l’entrée en vigueur de la première entaille au droit du sol. La majorité d’entre eux embarquent cependant avec les refoulés de l’île avant l’âge butoir des 18 ans. Le retour se fait quant à lui avec les migrants, sur les kwassas vacillant. Oussene espérait y échapper. « Ça fait peur, il y a beaucoup de gens qui meurent. » Mais après trois années de course après des chimères, « plus le choix, je veux avancer. »
« La métropole, La Réunion », se prend-il même à rêver. Les nouveaux titres de séjours délivrés sur l’île devraient pouvoir le permettre : ils ne seront plus restrictifs au seul territoire de Mayotte a promis le ministre de l’Intérieur aux représentants du mouvement en cours dont c’était la demande. Mais, avant ça, Gérald Darmanin veut s’assurer de verrouiller les portes du territoire national. « Mais moi je suis né ici, même mes petites sœurs [nées d’un autre père mahorais] sont françaises », proteste mollement Oussene. Accroché à son espoir de retour, comme à un gilet de sauvetage.
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DOSSIER
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Des femmes en quête de leurs droits
CHAQUE ANNÉE, À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES, NOUS DONNONS LA PAROLES AUX FEMMES MAHORAISES. ELLES NOUS RACONTENT LEUR VIE, LEUR COMBAT. ET CHAQUE ANNÉE, NOUS CONSTATONS À QUEL POINT LE CHEMIN EST ENCORE LONG À MAYOTTE POUR QUE LES FEMMES PUISSENT JOUIR DES MÊMES DROITS QUE LES HOMMES, SANS AVOIR PEUR DU JUGEMENT. CERTAINES S’AFFRANCHISSENT DES CODES DE LA SOCIÉTÉ ET S’IMPOSENT DANS LEUR SECTEUR D’ACTIVITÉ. ELLES MONTRENT L’EXEMPLE ET PRENNENT LA PAROLE DANS CE DOSSIER.
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DOSSIER
Interview Droits des femmes : “On sème des gRaines”
TASLIMA SOULAÏMANA,
DIRECTRICE RÉGIONALE AU DROIT
DES FEMMES ET À L’ÉGALITÉ ENTRE
LES HOMMES ET LES FEMMES, EXPLIQUE QU’IL FAUT DÉSORMAIS, POUR FAIRE AVANCER LA CAUSE, ÉDUQUER LES ADULTES ET DÉVELOPPER LES CANAUX POUR SENSIBILISER LES PUBLICS.
Mayotte Hebdo : Quelles sont vos missions ?
Taslima Soulaïmana : J’ai la gestion d’une enveloppe dédiée pour impulser un soutien financier d’initiatives locales, portées prioritairement par des associations, qui portent sur 4 axes principaux : la lutte contre les violences faites aux femmes (axe prioritaire), l’égalité professionnelle, la santé et la culture de l’égalité. Mon rôle est de faire le lien entre les acteurs, dont des institutions, que je ne finance pas. Je suis à la fois sur le terrain et au bureau, pour le côté administratif, formuler des appels à projets … Heureusement, et c’est une demande de longue date, je pourrai bientôt lancer un appel pour chercher un ou une collaboratrice.
M.H. : Vous êtes arrivée à ce poste en 2020, quel bilan faites-vous jusque là ?
T.S. : Quand je suis arrivée, la thématique phare et qui l’est toujours, ce sont les violences. Prioritaires au niveau de l’orientation ministérielle et de l’urgence que ça représente. Sur le sujet de la prostitution, des professionnels ont pu être formés et des dispositifs mis en place. On a mis en œuvre un centre de prise en charge pour les auteurs de violences et le centre d’information sur le droit des
femmes et des familles (Cidff), agréé en 2021, qui permet de prendre en charge des victimes au nord. Car nous avons beaucoup d’associations à Mamoudzou et très peu en zones rurales. Je remarque aussi que le droit des femmes n’est plus un sujet qui concerne que les associations. Il est aussi saisi par les collectivités, les institutions, les entreprises. Tout le monde a un rôle à jouer. Et sur la santé, on parle davantage de l’endométriose, de la lutte contre le cancer du sein… Sur tout ce qui est santé sexuelle, il y a encore beaucoup de boulot, on continue les travaux.
M.H. : L’étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée en 2022 relevait que la santé des femmes est fragile avec une espérance de vie plus courte que celle des hommes à Mayotte. Le 8 mars, il y sera encore question de la santé des femmes mahoraises. Où en est-on ?
T.S. : Il y a tout un tas d’acteurs qui se mobilisent, financés par l’Agence régionale de santé (ARS) surtout et appuyés par moi, comme les associations Amalca, Répéma, Nariké M’sada pour la prévention sexuelle, Endo Mayotte. Aujourd’hui on a un centre régional de dépistage des cancers (CRCDC). Il y a une avancée. Mais malheureusement, quand la mammographie du laboratoire
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recueillis par Audrey Margerie
Propos
est en panne… Ou si on dit aux gens « dépistez-vous » , mais que derrière il n’y a personne pour dépister… Pour autant est-ce qu’on doit arrêter ? Non. Sur tout ce qui est Interruption volontaire de grossesse (IVG), il y a aussi un véritable travail qui est mené avec le réseau de périnatal et d’autres associations de sensibilisation auprès des jeunes. Ça mérite d’être connu pour que les gens puissent se saisir du peu qui existe.
M.H. : Dans les projets financés en 2023, figurent les quatre axes que vous avez évoqué, dont l’éducation, la sensibilisation de la contraception, la santé sexuelle, le consentement, à destination de la jeunesse. Malgré ces interventions, il y a encore beaucoup de grossesses précoces. Quelle analyse vous en faites ?
Talisma Soulaïmana, directrice régionale au droit des femmes et à l’égalité entre les hommes et les femmes, estime que les messages des associations passent auprès des adolescents. Mais qu’il s’agit surtout aujourd’hui de déconstruire les parents.
T.S. : Il y a trois ans, j’avais assisté à une conférence sur la contraception avec des jeunes et des adultes –beaucoup plus de mamans que de papas. Les mamans ont dit qu’elles n’étaient pas à l’aise pour aborder ces sujets avec leur fille. Et les jeunes filles aussi. Même quand elles savent où récupérer des moyens de contraception, elles ne vont pas oser y aller de peur d’être reconnue et que leur mère soit informée de ses achats. Notre application Chababi Jouwa ! est venue répondre à ça. L’idée c’est, en tout anonymat, d’apporter des réponses pour savoir où se rendre sur tel ou tel sujet. Une série de vidéos sur la contraception « Askip » y est aussi disponible en langue locale. Ça ne résout pas tout, on sème des graines, en espérant qu’il y ait des résultats. Mais il est aussi arrivé que
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des lycéens nous disent « tout ce que vous avez expliqué aujourd’hui, faut l’expliquer à nos parents, parce que nous on comprend. » Les élèves sont très éveillés sur ces questions d’égalité filles garçons. Je me souviens d’une jeune fille qui nous disait avoir perdu toute la confiance de sa famille après avoir fait tomber un préservatif de son sac, qu’elle avait récupéré après un cours d’éducation sexuelle. Il faut faire de l’éducation aux parents.
M.H. : Comment éduquer les parents ?
T.-S. : Les associations tentent de casser ces préjugés quand elles interviennent auprès d’adultes. Aujourd’hui, c’est une réalité, la vie sexuelle commence plus tôt. On les sensibilise aussi à la prostitution, on leur dit d’être vigilants quand leur
« LES ÉLÈVES SONT
TRÈS ÉVEILLÉS SUR CES QUESTIONS D’ÉGALITÉ FILLES GARÇONS »
enfant rentre du collège avec des objets qu’elle n’a pas achetés. Maiscpeu importe la classe sociale, il y a beaucoup de choses à déconstruire. C’est plus dur parce que ce sont des préjugés à annuler, liés à la culture, la religion… On pense que son collègue sait ce que ce qu’est un viol, une agression… Mais non. Et quelqu’un qui travaille n’a pas le temps d’aller dans un stand ou une conférence, une mobilisation. Donc on a essayé l’année dernière, en interne, avec les agents publics, de réaliser des actions directement au sein de la préfecture. On a fait venir le camion de dépistage du cancer du col de l’utérus et du cancer du sein. On a fait des actions sur les violences avec la Direction environnement aménagement logement (Deal). On voit que les gens viennent. Il faudrait envisager ça dans d’autres structures, en entreprises par exemple.
M.H. : Ce qui était également ressorti de l’étude de l’Insee, c’est qu’il y a beaucoup de familles monoparentales, de femmes
seules, précaires. Comment lutter contre ça ?
T.-S. : On n’a malheureusement pas le pouvoir de faire venir les hommes au foyer. Mais on oriente les femmes victimes vers l’agence d’intérim Tifaki Hazi pour travailler sur l’insertion professionnelle. Elles sont accompagnées pendant un an pour acquérir les savoirs de base afin de prétendre à une activité salariale et qu’elles puissent retrouver une autonomie financière. Ça fait partie des solutions pour montrer qu’on peut s’en sortir quand on est accompagné. Mais il y a aussi des problèmes de mobilité et de garde… Malheureusement je n’ai pas de poids de décisions concernant la mise en place de crèches.
M.H. : Sur quoi porteront les prochains travaux ?
T.-S. : Je lancerai l’appel à projets après le 8 mars, selon ce qui va ressortir de cette journée et les quatre axes fixés par le plan ministériel de 2023. Dans les grandes lignes, on travaillera encore en priorité sur les violences. Mais je souhaite aussi laisser un socle à la personne qui me remplacera dans deux ans : signer des partenariats, des conventions avec des institutions, formaliser des plans d’actions, des feuilles de route… J’aimerais également qu’on œuvre sur la place de la femme en politique, aller vers vers les personnes âgées, en situation de handicap.... Pour montrer qu’on ne les oublie pas. Et comme je l’ai dit, toucher le monde professionnel. Ou encore valoriser la femme dans la culture, l’art… Et innover dans les approches, multiplier les leviers. C’est ce qu’on fait en s’appuyant sur le cadi d’Acoua pour orienter les femmes victimes de violences, parce qu’on a aussi besoin des hommes et qu’il voit des femmes qui échappent à nos radars. Je suis ouverte aux nouvelles propositions. C’est d’une proposition qu’est née la bande dessinée La voix des Jasmins : chemins des femmes, par l’écrivaine locale Charifati Soumaila, qui permet de montrer les inégalités au quotidien. Mais aussi le documentaire Femmes mahoraises, un long chemin vers le pouvoir après que son producteur et réalisateur, Chafion Madi, m’ait contacté. Je ne ferme aucune porte.
M.H : L’enveloppe que vous détenez du ministère vous paraît-elle suffisante ?
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DOSSIER
«
PEU IMPORTE
LA CLASSE SOCIALE, IL Y A BEAUCOUP DE CHOSES À DÉCONSTRUIRE »
T.S. : En 2020, j’étais à plus de 200 000 et quelques euros. En 2023, on était à environ 800 000 et quelques. Cela reste quand même le plus petit budget de l’Etat et c’est très modeste, mais, c’est un miracle, on arrive à faire des choses avec très peu. D’où le fait que les associations doivent toujours chercher des cofinancements pour obtenir des subventions. L’ARS sur des sujets santé, la Deets [Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités] sur les sujets d’insertion… C’est comme ça que des projets voient le jour. On est vraiment là pour impulser, pas pour soutenir totalement une action. Cette année, avec les crédits d’annulations de 10 millions d’euros pour tous les ministères, on est impacté à 10 %. Mais on n’a pas encore nos crédits pour 2024. En dehors de ces appels à projets, il y a des fonds propres liés à financer des
« J’AIMERAIS QU’ON ŒUVRE SUR LA PLACE DE LA FEMME EN POLITIQUE »
structures d’hébergements d’urgence, la précarité menstruelle ou encore à destination des centres pour les auteurs de violence. Ce sont des plus gros budgets.
M.H. : Vous semblez porter un regard positif ?
T.S. : Il est essentiel pour moi d’avoir un regard optimiste parce que c’est une façon de ne pas se décourager. On y arrive petit à petit. Tout le monde peut contribuer à sa manière. J’aurais pu ne pas avoir d’acteurs mobilisés. Mais je les ai. Même s’il y a encore énormément à faire, il y a ces petites graines qu’on arrive à semer. Je ne me fixe pas d’attentes de résultats particuliers, on agit. Sur la thématique de la violence, il y a vraiment une cohésion entre les acteurs. Je les vois construire des actions en commun. On a des groupes de travail sur tous les sujets. Les associations se connaissent entre elles. Elles savent qui fait quoi et où, pour même orienter au plus proche du lieu de domicile de la personne. C’est encourageant. Et quand j’entends une jeune fille qui me dit « je veux faire ce que vous faites » ou des jeunes filles volontaires qui prennent la parole. Je me dis que la relève, elle est là.
VERS UN OBSERVATOIRE DES VIOLENCES
“Malheureusement on n’a pas de données chiffrées fiables sur les violences faites aux femmes », regrette Talisma Soumaïla, qui informe cependant qu’il y a eu un féminicide l’année passée et un autre cette année. Mayotte a reçu en 2023 la visite de Justine Bénin, coordinatrice interministérielle sur les violences faites aux femmes en Outre-mer. « L’idée c’est de créer un observatoire pour les Outremer. Parce qu’il y a souvent des études nationales mais où ne figurent pas ces territoires parce que trop spécifiques ou à cause de la barrière de la langue », détaille-t-elle, sans pouvoir donner de date. « Mais la mission doit revenir en avril, mai au plus tard, afin qu’il puisse voir le jour en 2024. » En attendant, la directrice s’appuie sur les études de l’Insee qui présentera une mise à jour le 8 mars.
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Portrait
Laura Ahmed, l’ange-gardien des femmes vulnérables
À LA FOIS DOCTEUR EN DROIT ET DIRECTRICE DU CENTRE D’INFORMATION SUR LES DROITS DES FEMMES ET DES FAMILLES, LAURA AHMED EST ENGAGÉE DANS LA DÉFENSE DES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE DEPUIS PLUS DE VINGT ANS. ELLE SE DÉVOUE CORPS ET ÂME POUR CETTE CAUSE QUI LUI TIENT À COEUR.
« Ici c’est une mise à l’abri accès sur à l’insertion durable et à l’autonomisation.
» Ces mots, sont ceux de Laura Ahmed. Elle s’adresse aux deux femmes qui viennent d’intégrer l’hébergement d’urgence du centre d’information sur les droits des femmes et des familles, le CIDFF. La
« ON ACCOMPAGNE DES FEMMES VULNÉRABLES EN FAVEUR DE LEUR INSERTION DURABLE »
directrice leur lit le règlement intérieur et leur explique que ses équipes et elle sont là pour les aider dans leur reconstruction. « On accompagne des femmes vulnérables en faveur de leur insertion durable et de leur autonomisation économique et sociale », précise la professionnelle. Son doctorat en droit lui permet de leur procurer de précieux conseils juridiques. Laura Ahmed n’en est pas à ses débuts. Elle s’est engagée dans cette cause alors qu’elle n’était qu’une étudiante. « J’étais en deuxième année de droit, et on a ac-compagné une étudiante qui était victime de violence physique de la part de son conjoint parce qu’elle lui avait annoncé qu’elle était enceinte et il ne voulait pas du bébé. Elle était prête à s’en sortir, elle a porté plainte et je l’ai aidée. » Depuis, la docteur en droit ne s’est jamais arrêtée. Elle est complètement dévouée à sa cause mais elle ne se limite pas aux femmes victimes de violence. Elle accom-pagne également les familles dans
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Aliloiffa
Raïnat
DOSSIER
Laura Ahmed est docteur en droit, mais également la directrice du centre d’information sur les droits des femmes et des familles.
le besoin. Parmi ses différentes fonctions, elle est responsable de l’épicerie solidaire du CIDFF et s’en occupe pleinement. Et aussi référente d’une auto-
« ON A SENSIBILISÉ MON FILS DE 9 ANS À CETTE CAUSE »
école solidaire. Les familles et les personnes les plus modestes peuvent en bénéficier.
TROUVER LE PARFAIT ÉQUILIBRE
Laura Ahmed porte de multiples casquettes. Elle est également conseillère en création d’activité. Des femmes, mais également des hommes vont la voir pour qu’elle les aide à démarrer leurs entreprises. Autant de fonctions pour une seule personne, mais elle affirme ne pas être submergée par son travail. Elle a su trou-ver le parfait équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle. « J’ai une vie de famille, j’aime passer du temps avec elle. On fait des randonnées les
« MON TRAVAIL EST PASSIONNANT »
week-ends, on va à la plage » , raconte-t-elle. La mère de famille peut compter sur le soutien infaillible de son mari. « Il m’aide beaucoup, il m’accompagne, on discute. C’est très important pour moi » Son fils de neuf ans est tout aussi investi. « Quand on a des actions de cohésion, il vient avec moi, il s’intègre dans l’association. On l’a sensibilisé à cette cause » , indique fièrement la directrice du centre d’information sur les droits des femmes et des familles.
La famille est une chose, mais Laura Ahmed se consacre également à sa vie de femme. Elle prend le temps d’être seule, de faire du sport, de lire. « Cela me per-met de me ressourcer et d’être encore plus efficace » , affirmet-elle. Car même si son travail demande beaucoup d’investissement personnel, « il est passionnant, et même si j’aide qu’une seule personne ça me revigore. » Cela fait plus de vingt ans qu’elle dédie sa vie à améliorer celle des autres femmes, et elle compte bien con-tinuer encore longtemps.
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Laura Ahmed accompagne les femmes vulnérables dans leur reconstruction de vie.
Portrait
Safina Soula : « Je suis une vraie soldate »
SE SENTANT INVESTIE D’UNE MISSION, SAFINA SOULA PENSE PUISER DANS L’ÉNERGIE DE SES ANCÊTRES ET CELLE DE SES CONCITOYENS POUR DÉFENDRE LES MAHORAIS. MAIS LA PRÉSIDENTE DU COLLECTIF DES CITOYENS 2018, LEADEUSE DES FORCES VIVES, DIT CHERCHER DAVANTAGE À ÊTRE DIGNE DE PAROLE QU’ÊTRE ÉLUE.
« Ma mère ne m’a jamais dit de faire attention », suppose Safina Soula, assise sur son canapé, pour expliquer son caractère « sans peur » et « toujours posé ». Fondatrice des Assoiffés du sud, présidente du collectif des citoyens 2018, leadeuse des Forces vives… La cinquantaine d’années, elle est aujourd’hui identifiée comme l’une des figures de mouvements de contestations à Mayotte. Une mission dont elle se sent investie depuis toujours. Dans son village d’enfance, à Mangajou, de la commune de Sada, elle n’hésitait déjà pas à prendre la parole voire « se bagarrer » contre les garçons lorsqu’elle était témoin d’une injustice, comme des attaques physiques
menées à l’encontre de son camarade Alger, à l’école primaire. Pour elle, c’est le sang de la lutte qui coule dans ses veines.
« Je pense que depuis l’intérieur de ma mère, j’ai été touchée par ce qu’elle a vécu », livre
« J’ESPÈRE NE JAMAIS AVOIR DE PROJET POLITIQUE »
celle qui se sent « connectée » aux années 70, comme si elle avait été présente lors du référendum pour la départementalisation de l’île. Elle sent couler dans ses veines le sang de sa mère, présidente du mouvement populaire de Mayotte, de sa grand-mère, Chatouilleuse, ou de son ancêtre, Moussa Raïssi, un ingénieur qui aurait bâti Dzaoudzi, la maison du gouverneur… « Je ne sais pas si c’est le combat de mes anciens mais je sais que je dois faire quelque chose », pose-t-elle. C’est ce qu’elle commence à faire il y a une dizaine d’années, avec l’impulsion d’un mouvement qui se forme et grandit à Mayotte contre l’insécurité.
« D’abord, j’étais derrière, pas devant » , rapporte cette « pacifique dans l’âme », lors des manifestations des syndicats de Mayotte contre la vie chère en 2011. « J’ai vu qu’on allait commencer à s’attaquer à Madame Nel. Je l’ai suivie, pour la protéger. Elle a insisté pour je reste avec elle pendant les négociations avec le préfet », se souvient celle qui n’avait alors pas pris la parole mais « déçue » que Mayotte n’obtienne « que » des tickets alimentaires. Elle rentrait alors de Guyane et sentait des
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Margerie
Audrey
DOSSIER
Safina Soula, pense avoir trouvé sa voie : dans une place de leadeuse, et non dans la politique.
« JE ME SENTAIS RESPONSABLE MAIS JE ME SENTAIS SEULE »
similitudes avec l’insécurité grandissante à Mayotte. « On avait déjà peur de tous ces gamins. Et quand le préfet a décidé de raser des quartiers, il y a eu un grand boom sécuritaire. » Coupeurs de routes, attaques à la machette…
« J’AI TROUVÉ MA VOIE »
« Mais je ne voulais pas être connue, je n’avais rien d’extraordinaire et il y avait déjà des leaders », confie celle qui est néanmoins approchée en 2013 par Aïda Houlame pour lui proposer de devenir sa suppléante si elle est élue au Département. Safina Soula accepte et choisit finalement de se retirer de la politique. « Elle m’a dit qu’elle était une soldate. Et là, ça a fait tilt. J’ai trouvé ma voie. Je me suis dit que moi aussi je suis une vraie soldate », déclare-t-elle fièrement, en se redressant. « Mais ce n’est pas possible d’avoir ce titre sans s’affirmer. » Elle espère d’ailleurs « ne jamais avoir de projet politique » En 2016, elle participe à la création des Assoiffés du Sud. « Ce n’était pas normal qu’il y ait des coupures d’eau au sud et pas au nord. On a livré une lutte féroce et bloqué la Smae [Société mahoraise des eaux] » En parallèle, le sentiment d’abandon des victimes des violences à Mayotte conduit à la création du collectif des citoyens vigilants et révoltés de Mayotte (Civirevos). Autant de groupements, et de comités créés les villages, avec qui elle reste en lien. Mais le « réveil », remonte, selon elle, à 2018, avec l’appel à un rassemblement à Hagnoudrou, par le Collectif des intérêts de Mayotte (Codim). « Tout est parti de là », indique-t-elle. Elle devient la présidente du Collectif des citoyens 2018 qui rassemble tous les comités de sages et organisations de villages, associations... « J’avais le sentiment de ne pas avoir accompli ma mission. L’envie de concret », dit-elle, frustrée des résultats de 2011 et désireuse de rassembler la population. « Je me sentais responsable mais je me sentais seule. » La figure d’Estelle Youssouffa, députée femme, l’inspire et la convainc de continuer. 15 mesures sortent de ce combat. « On a gagné le Rectorat, l’ARS, l’hôpital… » Mais c’est un début.
« JE ME SENS AU DÉBUT D’UN COMBAT ET LE COMBAT DOIT CONTINUER »
« ÊTRE CRÉDIBLE POUR CONTINUER À PORTER LA VOIX »
Alors quand le collectif de Cavani, un des enfants du collectif des citoyens 2018, l’appelle en décembre 2023
« JE N’AI PAS PEUR D’ÉCHOUER »
au sujet du camp, c’est une femme « d’expérience » qui répond. « J’avais peur que cela passe à l’affrontement entre les réfugiés et la population », confie-t-elle. « Les barrages ça n’a jamais été mon point fort mais c’était pour empêcher de laisser l’Etat installer d’autres camps à Mayotte », réfléchit cette stratège, qui a participé à cadenasser les institutions et avait déjà envoyé plusieurs courriers au ministère pour abolir le titre de séjour territorialisé, principale revendication des Forces vives au début du mouvement. Jusqu’à sa demande de lever les barrages, après les annonces faites par le ministère de l’intérieur. « Je savais que je n’allais pas être écoutée tout de suite par les barragistes mais je devais le dire pour être crédible aux yeux de l’Etat pour continuer à porter la voix des Mahorais. Il y a besoin de cette confiance pour continuer de discuter », s’explique-t-elle, convaincue qu’il est normal qu’il y ait des « tiraillements » dans un mouvement. Un appel qu’elle a réitéré dans les médias. « Ça n’a pas été bien compris mais je ne mentirai pas. J’avais peur, sans connaître le nouveau préfet, qu’il y ait un emploi de la force », ce qu’elle dit avoir réussi à éviter en dialoguant avec l’ancien préfet, Thierry Suquet. En réaction, la leadeuse dit s’être fait « maltraitée », « insultée » , « mais je leur pardonne, ce sont tous mes frères et sœurs » Pour autant, Safina Soula retient la date du 22 mai annoncée par le ministre Gérald Darmanin pour présenter le projet de loi urgence Mayotte. « Je me sens au début d’un combat et le combat doit continuer. » Et face à l’inquiétude de ses quatre enfants, la « soldate » dit comprendre sa mère avec qui, enfant, elle ne parlait pas. « Ils me posent des questions mais je n’ai pas réponse à tout. Ce que je sais, c’est que je n’ai pas peur d’échouer. J’agis. »
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Safina Soula est l’une des leaders du mouvement des Forces Vives.
Selon vous, les femmes et les hommes ont-ils les mêmes droits à Mayotte ?
LA SOCIÉTÉ MAHORAISE A DE MULTIPLES FACETTES. ELLE JONGLE ENTRE LA MODERNISATION ET LA TRADITION. VIVANT SUR UN DÉPARTEMENT FRANÇAIS, LES MAHORAISES ET LES MAHORAIS JOUISSENT DES MÊMES DROITS QUE LEURS COMPATRIOTES. DANS LA RÉALITÉ, ON NOTE UNE DIFFÉRENCE LIÉE AU POIDS DE LA SOCIÉTÉ. NOUS AVONS DEMANDÉ À NOS LECTEURS SI À MAYOTTE LES FEMMES ET LES HOMMES ONT LES MÊMES DROITS. VOICI LEURS RÉPONSES.
Roukia
« Malgré les différentes mesures mises en place comme la parité, le droit de vote etc... il reste encore du chemin à faire surtout en terme de mentalité. Dans le milieu professionnel un homme sera beaucoup plus favorisé, accepté plus facilement qu'une femme. Les femmes sont toujours obligées de faire leurs preuves plus que les hommes. Elles subissent aussi des remarques sexistes au quotidien et on reproche à certaines d'être mère. »
Anzmat
« Comme Mayotte est française la femme a plus de droits aujourd'hui qu'avant, mais elle doit se battre pour l’égalité, au même titre que les femmes en métropole. Concernant le droit religieux, je pense que les hommes ont plus de droits que les femmes. Par exemple la polygamie (qui est interdite en France) est autorisée religieusement pour les hommes et pas pour les femmes. Là où la femme a plus de droits c'est dans le foyer. Et elle est souvent privilégiée pour garder les biens et les enfants lors d’une séparation. »
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Micro-trottoir
DOSSIER
Al Mhababa
« Les femmes sont plus avantagées que les hommes. Elles sont plus mises en avant. Surtout concernant l'héritage, elles prennent tout et elles trouvent que c’est normal. Elles sont aussi plus recrutées que les hommes. »
Ibra Moust
Saly
« La question devrait déjà se poser dans le monde. Même à ce niveau là, dans des pays bien plus développés, les droits ne sont pas pareils. Mayotte ne fait pas exception pour une fois, malheureusement. »
« Jamais la femme ne sera l'égale de l’homme et c'est comme ça partout dans le monde. Dans quel pays avez vous vu une femme présidente ? Pas en France en tout cas, ni aux États-Unis jusqu'à présent ! Combien de femmes sont députées en France ? Pourquoi on distingue les femmes des hommes dans les métiers ? Concernant la force physique peu importe le niveau de la femme, l'homme est plus fort. C’est la nature qui l’a décidé ainsi. Je ne suis pas misogyne mais ce sont les faits. »
Elcy
« Non. Comme partout ailleurs, Mayotte n’échappe pas à la fameuse règle qui impose à la femme de se comporter d’une certaine manière pour être une bonne épouse, bonne mère, bonne fille. Le fait d’être français nous sauve un minima de la pression socio-culturelle, mais le poids de la société prime par dessus tout . Donc non les femmes n’ont malheureusement pas les mêmes droit que les hommes. »
Louwaïza
Zowa
« Selon l’islam, l'homme et la femme sont égaux ! Mais il y'a des différences entre eux. Chacun doit respecter la nature de l’autre. Les femmes ont les même droit que les hommes, mais chacun a ses propres devoirs. »
Fai
« Bien sur que non. L’homme mahorais se croit supérieur à la femme. Souvent la femme n’est pas respectée par l’homme. Ce dernier laisse sa conjointe s’occuper de l’éducation des enfants. Les hommes à Mayotte ne voient pas les femmes comme leur égal. »
« De plus en plus de femmes prennent tout simplement leurs places. Beaucoup prennent leurs droits et n'attendent plus qu'on leur donne. Mais le combat est loin d'être fini parce que même si aujourd'hui il est clair que nous avons pris possession de nos droits par rapport à avant, la société reste conservatrice »
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L’évolution des femmes mahoraises au fil des générations
ELLE EST MÈRE, TRAVAILLEUSE, LEADER, INDÉPENDANTE, OU ENCORE FEMME AU FOYER. LA FEMME MAHO-RAISE A DE MULTIPLES FACETTES QUI ONT ÉVOLUÉ AU FIL DES GÉNÉRATIONS. PEU À PEU, SA PLACE AU SEIN DU NOYAU FAMILIAL A CHANGÉ AU MÊME TITRE QUE SA PLACE DANS LA SOCIÉTÉ. DES FEMMES, TÉMOINS DE L’ÉVOLUTION DE LA CONDITION FÉMININE À MAYOTTE, RACONTENT LEURS HISTOIRES.
« JE NE COMPRENDS TOUJOURS PAS POURQUOI LES FEMMES SONT MOINS BIEN PAYÉES QUE LES HOMMES »
« Avant, les femmes étaient soumises parce qu’elles ne pouvaient faire autrement. » Ces mots sont ceux d’Irène, une grand-mère de 75 ans, qui se rappelle de ses jeunes années. Née d’un père breton installé à Mayotte, et d’une mère mahoraise, Irène n’échappe à l’éducation réservée à toutes les filles mahoraises, dites de bonnes familles, de sa génération. « J’ai eu la chance d’aller à l’école, ce qui n’était pas le cas de toutes les filles de mon âge à cette période. Mais à 15 ans, j’ai arrêté les études parce que mon père avait décidé qu’il était temps pour moi de me marier », se remémore-t-elle. Elle, qui veut être sage-femme, se marie finalement à « un bon parti », lui dit-on à l’époque. Âgée de 16 ans, elle ne s’y oppose pas. « Dans mon temps, c’était normal pour une fille de se marier à cet âgelà. Et j’ai accepté parce que je voulais être libre », affirme-t-elle. Un moyen de s’émanciper de l’autorité stricte de ses parents. Mais la liberté n’est que de courte durée puisqu’elle devient rapidement « une machine à faire des bébés », concède-t-elle. La contraception n’existe pas… Et même
lorsqu’elle a été autorisée en France, elle était encore très tabou à Mayotte ! « Les femmes étaient tout le temps enceinte. Moi-même, j’ai eu dix enfants ! » Irène avoue avoir avoir essayé de contrôler sa fertilité, notamment à travers des méthodes de grand-mère mais rien ne fonctionne. Elle se retrouve donc à devoir s’occuper de sa maison, de ses enfants et de son mari. « Mon quotidien se résumait à ça. J’ai été éduquée pour être une bonne mère et une bonne épouse », confie-t-elle.
Durant plusieurs décennies, ce mode de vie est la norme à Mayotte. Devenues mères, ces filles élèvent à leurs tour leurs enfants de cette manière. Sitti, 46 ans, en est la preuve. Elle se souvient parfaitement de la différence de traitement entre ses frères et elle. « Les garçons étaient autorisés à sortir, alors que mes sœurs et moi devions rester à la maison et apprendre à bien tenir un foyer. Et si par malheur on prenait le risque de sortir sans l’autorisation de nos parents, on nous frappait. » Son seul jour de répit coïncide avec celui de l’Aïd. Accompagnées de leurs grands-frères, Sitti et ses sœurs peuvent par exemple aller au cinéma. Des années plus tard, cette mère de famille s’estime tout de même chanceuse sur un point : « Heureusement, nous avions le droit d’aller à l’école, contrairement à d’autres. »
LA FEMME AU SEIN DU COUPLE
À Mayotte comme ailleurs, l’homme est toujours le chef de famille. Il subvient à ses besoins et prend toutes les décisions. Tandis
24 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24 reportage
Raïnat Aliloiffa
DOSSIER
que la femme n’a pas son mot à dire, selon Irène. « Le mari pouvait faire ce que bon lui semblait dehors, avoir d’autres
« AVANT, LES FEMMES ÉTAIENT SOUMISES PARCE QU’ELLES NE POUVAIENT FAIRE AUTREMENT »
femmes, mais l’épouse n’avait pas le droit de se plaindre. Si elle le faisait, le mari racontait aux parents de la fille qu’elle a refusé de se donner à lui. » Autrement dit, elle se retrouve fautive. « Alors pour ma part, tous les soirs je devais être apprêtée pour plaire à mon mari. Nos mères nous expliquaient qu’une bonne épouse ne peut rien refuser à son époux », continue Irène. Cependant, à la surprise générale de tous, la jeune femme qu’elle était à l’époque sait s’affirmer lorsque son mari veut prendre une seconde épouse. « J’ai toujours été contre la polygamie. Certes, c’est autorisé dans la religion, mais ça fait mal. Alors lorsque mon mari m’en a parlé, je lui ai de-mandé le divorce. Au début, il ne voulait pas, mais je ne lui ai pas laissé le choix, je suis partie avec mes enfants », dit-elle fièrement. Cet épisode marque une nouvelle vie pour Irène qui décide de ne plus se remarier. Si cette dernière n’a jamais eu la chance de travailler, Sitti s’est battue pour être indépendante financière-ment. « Lorsque je me suis mariée, mon mari ne voulait pas que je travaille. Mais au fil des années,
il a changé d’avis. C’était important pour moi parce que je voulais participer aux dépenses de la maison. » La mère de famille suit alors des formations, passe des examens et est aujourd’hui indépendante financièrement. Une fierté pour elle.
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
L’histoire des deux femmes influence logiquement leur rôle de mère. « Quand j’ai commencé à avoir mes enfants, je pensais toujours que c’était mal pour une fille de sortir. Alors les miennes allaient simplement à l’école et puis c’est tout. Avec le temps, j’ai changé et j’élève ma dernière fille différemment. Elle pratique des activités extra-scolaires, elle fait du sport. Je veux qu’elle soit une grande sportive. Elle pourra faire les voyages scolaires, qu’autrefois j’avais interdit à ses grandes sœurs », promet Sitti. De son côté, Irène se bat pour que ses enfants soient les seuls maitres de leurs vies. « Je voulais absolument qu’ils aillent tous à l’école, particulièrement mes filles. Je leur ai dit qu’elles avaient toutes les cartes en main, et qu’elles devaient bien jouer. L’une d’elle a voulu voyager pour faire des stages à La Réunion et je ne m’y suis pas opposée. Elle a commencé à travailler avant même de se marier », affirme Irène, un large sourire comme pour marquer sa fierté. Son seul souhait ? Donner le choix à ses filles, chose qu’elle n’a pas eue. « Si une femme veut travailler tant mieux, si elle préfère rester à la maison s’occuper de son foyer c’est bien aussi. Laissez les femmes faire leurs propres choix », clame Irène.
Mais force est de constater qu’à 75 ans, certains aspects de la modernité ou de l’occidentalisation lui échappent. « Je ne comprends pas qu’une femme puisse avoir plusieurs partenaires. Que vont penser les autres ? Aucune homme ne voudra d’elle après. Les hommes ne sont jamais stigmatisés, alors que les femmes sont traitées de tous les noms. Il faut donc se préserver », souligne-t-elle. Un point de vue que ne partage pas sa petite-fille Inaya*, 22 ans, qui habite avec elle. « On ne s’entend pas sur ce point et sur d’autres sujets, mais je sais que je ne gagnerai jamais face à elle. Donc par exemple, lorsque je veux sortir, je lui dis que je vais avec des amis sans donner de détails », avoue la jeune fille sous le regard perçant de sa grand-mère. Malgré les quelques désaccords entre les deux femmes issues de générations différentes, Inaya sait la chance qu’elle a de pouvoir faire ce qu’elle veut. « Je suis consciente de tous les droits dont je bénéficie en étant une femme du XXIème siècle. Je trouve que les féministes en font trop, mais en même temps c’est ce “trop” de nos ancêtres qui nous a permis aujourd’hui d’avoir tout ce que l’on a. » Mais elle s’interroge également sur toutes les inégalités qui persistent encore de nos jours. « Je ne comprends toujours pas pourquoi les femmes sont moins bien payées que les hommes et surtout pourquoi cette injustice n’est pas réparée. » Sa grand-mère, un brin rebelle, acquiesce. Elle réalise amèrement que même si les causes sont différentes, les femmes seront toujours obligées de se battre pour faire valoir leurs droits.
*Le prénom a été modifié
*Article publié sur Mayotte Hebdo le 15 mars 2021
25 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24
« DE NOMBREUX SACS POUBELLE SONT ENTRÉS EN DÉCOMPOSITION »
Pendant un mois de barrages, le ramassage des ordures ménagères a été rendu difficile. Entre agents qui ne pouvaient pas se rendre sur leur lieu de travail, camions qui ne passaient pas toujours les barrières et quais de transfert surchargés, les sacs-poubelle ont eu le temps de pousser dans les rues de Mayotte. Nous avons suivi l’équipe du centre du Sidevam de M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui, ce lundi, lors d’une collecte qui tente d’effacer les traces de cette période.
C’est à bord de « Cyborg » que nous arpentons les rues de Chirongui, ce lundi matin. À M’ramadoudou, c’est ainsi que les agents de collecte du Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) surnomment un de leurs camions, le plus vieux du réseau encore présent sur l’île. « Ça fait huit ans qu’on l’a et il tient toujours » , assure Hafhui Attibou, responsable de la collecte du secteur Sud, à propos du véhicule de 19 tonnes. De la robustesse, il en faut pour s’attaquer aux sacs poubelles qui jonchent les rues de la commune. Après un mois de routes bloquées et de ramassage des déchets freiné, les tas d’ordures sont légion. À l’approche du camion poubelle au niveau de leur maison, les habitants qui viennent directement jeter leurs sacs dans la benne sont fréquents. Certains enfants, missionnés par leurs parents, paraissent plus petits que le contenant qu’ils apportent aux éboueurs. D’autres les interpellent quand les collecteurs ne ramassent pas certains déchets. Car les agents que nous suivons ce lundi profitent de la levée des barrages pour tenter d’en débarrasser les rues le plus
possible, mais, « Cyborg » bloquant la circulation, certains sacs qui avaient été jetés à même le sol sont laissés derrière. D’autres, du Sidevam ou des services techniques de la Ville, pourront prendre le temps de passer après et de balayer la même journée, disposant de camions plateau de 3,5 tonnes moins encombrants.
La reprise a été difficile pour les éboueurs à la levée des barrages. « Le premier jour, c’était la catastrophe, car il y avait vraiment beaucoup, beaucoup de sacs-poubelle. Les bacs étaient très lourds. Mais on s’organise quartier par quartier et on ramasse » , insiste Nassoury Abdallah, qui a une vingtaine d’années de métier derrière lui et qui tire des bennes toujours aussi lourdes ce lundi. Abali, qui conduit le camion, descend régulièrement donner un coup de main à ses co-équipiers à l’arrière, afin de maximiser la collecte. « Il y a des déchets qui ont été jetés directement sur le sol, sans être mis dans des sacs » , décritil une fois au volant. « Vous voyez ce tas d’ordures ? Les agents en ont déjà enlevé la moitié la semaine dernière » , souligne de son côté Hafhui Attibou, en désignant un
26 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24
Marine Gachet
amoncellement de sacs sur le bord de la chaussée dans une des rues de M’ramadoudou.
Un retour à la normale dans un mois
« La reprise se passe doucement, dans le sens où on répartit la quasi-totalité de nos matériaux roulants » , explique Abdourahim Saïd, directeur de la collecte pour tout le réseau du Sidevam, qui donne pour exemple les camions habituellement réservés à la déchetterie mobile qui servent actuellement au ramassage des ordures ménagères. Si dans certains secteurs de Mayotte, comme le centre, les rues ont retrouvé à peu près le même visage qu’avant, dans le sud et le nord de GrandeTerre, qui ont été barrés plus longtemps, il va falloir attendre encore un peu avant que les déchets quittent les trottoirs à un rythme de croisière. «
Nassoury Abdallah travaille depuis une vingtaine d’années à la collecte des déchets. Il arrive que les éboueurs doivent ramasser les ordures directement à la main, n’ayant pas été mises dans des sacs-poubelle.
On ne peut pas tout résorber à l’instant T. Avec le temps passé dehors, le contenu de nombreux sacs-poubelle est entré en décomposition. On ne peut pas demander à des humains de s’en occuper, ce travail doit être fait par des machines » , observe le directeur de collecte, avant de préciser qu’à l’échelle de l’île, un retour à la normale ne sera possible que d’ici un mois. Joue également dans l’équation l’état des quais de transfert, où les ordures se retrouvent après avoir été collectées dans les rues, avant d’être envoyées à l’enfouissement dans l’Installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de Dzoumogné. À l’image de celui de Malamani, ils débordent, faute d’avoir pu être désencombrés vers le centre d’enfouissement dans le Nord pendant que les routes étaient bloquées. Peut-être seront-ils délestés par les aigrettes, qu’on observe en train de picorer les sacs du dépotoir aux abords du quai de Malamani. n
Pendant que les routes étaient bloquées, les déchets se sont amassés dans les rues de Mayotte.
Les agents du centre de M’ramadoudou ont surnommé ce camion « Cyborg », car il tient la route depuis huit ans.
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Abali est l’agent en charge de conduire le camion-poubelle dans les rues de Chirongui.
DESSINER MAYOTTE 2/3
APRÈS UNE PREMIÈRE SÉRIE EN DEUX TEMPS SUR LES BEAUX LIVRES RÉALISÉS PAR DES PEINTRES, ET AVANT QUE NE SOIT COMPLÉTÉ UN NOUVEAU PAN DE LA PRODUCTION HÉGÉMONIQUE DES BEAUX LIVRES PHOTOGRAPHIQUES
À CARACTÈRE TOURISTIQUE OU ESTHÉTIQUE, NOUS SOUHAITONS ICI REVENIR, EN TROIS ÉPISODES, SUR UNE CATÉGORIE DE BEAUX LIVRES RELATIFS À MAYOTTE ET QUI SE FAIT DISCRÈTE : CELLE DES DESSINATEURS.
Le deuxième beau livre de dessins porte le nom de Mayotte. Il est publié, en 2017, par Jérôme Agostini. Pour le lecteur souhaitant approfondir cette chronique illustrée afin de se décider à acquérir l’ouvrage, nous signalons que le livre est adossé à un blog dans lequel l’auteur partage ses productions1
Né à Paris en 1980, l’auteur est non seulement dessinateur, mais aussi graphiste et illustrateur. Globe-trotter, il a vécu au Burkina Faso et à Haïti, mais a bourlingué en Europe, en Afrique, en Amérique et en Asie. Il est notamment l’auteur de Tras Ayiti (2013) et des Souvenirs de guerre de Jacques Bertran (2016), qui était son grand-père.
L’ouvrage éponyme se présente comme « carnet de voyage d’un dessinateur globetrotteur séduit par l’île aux parfums ». À la différence de l’ouvrage précédent, on trouve généralement un dessin par page ou par double page. Ce dessin est accompagné d’un titre et revoie à un lieu. Le fil conducteur est cette fois-ci davantage géographique. Voici comment l’auteur présente son propre ouvrage dans un avertissement intitulé « Karibu » - qui signifie bienvenue en langue vernaculaire – écrit depuis le « haut du mont Choungui » en 2017 :
« Bienvenue à Mayotte. En 2010 et 2014, j’ai effectué deux séjours à Mayotte, terre de contrastes au fabuleux lagon. Je ne pouvais rester insensible à tant de beautés et, étant dessinateur, j’ai croqué les différentes facettes de l’île aux parfums. En voici donc ma vision, ses plages, ses villes et ses villages, ses habitants, sa faune et ses îlots, du nord au sud. À la faveur d’une nouvelle escale sur l’île, je propose cet ouvrage qui regroupe tous ces dessins. »
Jerôme Agostini a fait trois fois escale à Mayotte, en 2010, 2014 et 2017, sans doute pour des raisons professionnelles qu’il ne précise pas. Les deux premiers séjours ont donné lieu à des dessins réunis en livre rapporté lors du troisième. L’auteur suggère aussi qu’il n’a laissé aucun dessin de côté. À l’origine de ces croquis, le choc de la beauté, choc qui appelle le dessin. La quarantaine de productions réunies dans le présent ouvrage suit un plan en six parties. Jérôme Agostini refuse le carnet de voyage chronologique, ce qui explique l’apparition tardive de l’aéroport dans ses croquis. Il commence donc par le sud de l’île, ce qui suggère un intérêt pour les points cardinaux et, s’il finit par le nord et l’ouest, il laisse l’est de côté. En effet, après le sud viennent Mamoudzou, la barge et Petite Terre. Cette trame géographique permet de recomposer un itinéraire touristique classique, car les dessins représentent les lieux les plus visités et les plus connus de l’île, raison pour laquelle la première de couverture coïncide avec Sakouli et la quatrième avec Ngouja. En ce qui concerne les dessins, on remarque l’utilisation d’un procédé rapidement abandonné. Comme Gaston, Jérôme Agostini met en scène un petit personnage dans lequel il se projette peut-être. Dans ce carnet de dessins, les croquis de l’auteur montrent divers degrés d’achèvement. On trouve de simples croquis au crayon dont la seule couleur est l’encre noire sur le papier blanc, comme dans le cas de « L’Embarcadère »2. Néanmoins, le style de l’auteur se plaît davantage dans un dessin ample, embrassant la double page et coloré à la façon d’une aquarelle comme dans le cas
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LITTÉRATURE
MAYOTTE
1 http://www.lescarnets.fr/category/carnets/afrique/mayotte/
LISEZ
de « L’Îlot de sable blanc » ou « En haut du mont Choungui »
Les dessins de Jérôme Agostini sont principalement des paysages et, lorsqu’il croque des êtres humains, le format est alors celui de silhouettes sur une feuille à la façon des dessins préparatoires ou des vignettes d’une bande dessin (voir « Gens » I et II3).
Deux caractéristiques de son esthétique retiennent son attention. La première est sa façon de dessiner les arbres, souvent des baobabs à Mayotte. Jérôme Agostini sensible aux branches tordus et sa façon de dessiner se fait alors japonisante et rappelle les estampes (« L’Arbre biscornu »4). La seconde caractéristique renvoie à son usage des couleurs. Elles ne sont pas réalistes, mais expressives et se rapprochent de l’esthétique. On remarquera ainsi l’usage du bleu dans
« Le Baobab bleu »5 ou encore du rouge dans « La Résidence du Gouverneur » 6. Enfin, le dessin se fait souvent cassant, nous semble-t-il, et c’est la couleur qui lui apporte de la souplesse. Parmi nos dessins préférés, nous signalons notamment « Le Badamier à palabres » ou « Le penseur de Trévani »7
Christophe Cosker
1 http://www.lescarnets.fr/category/carnets/afrique/mayotte/
2 http://www.lescarnets.fr/2010/09/02/lembarcadrepourlamphidrome/
3 http://www.lescarnets.fr/2010/09/07/lesgens/
4 http://www.lescarnets.fr/2014/01/23/larbrebiscornu/
5 http://www.lescarnets.fr/2010/09/04/lebaobabbleu/
6 http://www.lescarnets.fr/2010/09/19/larsidencedugouverneur/
7 http://www.lescarnets.fr/2014/01/22/lepenseurdetrevani/
29 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24
AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - FOURNITURES
Section 1 : Identification de l'acheteur
Nom complet de l'acheteur : Ville de Koungou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20000881100016
Code postal / Ville : 97690 Koungou
Groupement de commandes : Non
Section 2 : Communication
Moyens d'accès aux documents de la consultation
Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr
L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui
Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : Non
Nom du contact : Mr Assani
Saindou BAMCOLO - Mail : commandepublique@koungou.fr
Section 3 : Procédure
Type de procédure : Procédure adaptée ouverte
Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Voir le Règlement de consultation
Capacité économique et financière : Voir le Règlement de consultation
Capacités techniques et professionnelles : Voir le Règlement
de consultation
Technique d'achat : Sans objet
Date et heure limite de réception des plis : Mercredi 13 mars 2024 - 12:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : Non
Possibilité d'attribution sans négociation : Oui
L'acheteur exige la présentation de variantes : Non
Critères d'attribution : Voir le Règlement de consultation
Section 4 : Identification du marché
Intitulé du marché : Mission d’Ordonnancement, Pilotage et Coordination pour la construction de l’école T24 de Trevani
Classification CPV : 71520000
Type de marché : Fournitures
Description succinte du marché
: Mission d'Ordonnancement, Pilotage et Coordination pour la construction de l'école T24 de Trévani
Lieu principal d'exécution : Commune de KOUNGOU
Durée du marché (en mois) : 24 La consultation comporte des tranches : Non
La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non Marché alloti : Non
Section 6 : Informations complémentaires
Visite obligatoire : Non
Autres informations complémentaires : voir le règlement de consultation
Date d'envoi du présent avis 01 mars 2024
AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - SERVICES
Section 1 : Identification de l'acheteur
Nom complet de l'acheteur : Ville de Koungou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20000881100016
Code postal / Ville : 97690 Koungou Groupement de commandes : Non
Section 2 : Communication
Moyens d'accès aux documents de la consultation
Lien vers le profil d'acheteur :
https://www.marches-securises.fr
L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui
Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : Non
Nom du contact : Mr Assani Saindou BAMCOLO - Mail : commandepublique@koungou.fr
Section 3 : Procédure
Type de procédure : Procédure adaptée ouverte
Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Voir le règlement de consultation
Capacité économique et financière : Voir le règlement de consultation
Capacités techniques et professionnelles : Voir le règlement de consultation
Technique d'achat : Sans objet
Date et heure limite de réception des plis : Mercredi 13 mars 2024 - 12:00 Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats
: Non
Possibilité d'attribution sans négociation : Oui
L'acheteur exige la présentation de variantes : Non
Critères d'attribution : Voir le règlement de consultation
Section 4 : Identification du marché
Intitulé du marché : Mission d’Ordonnancement, Pilotage et Coordination pour la construction de la mairie annexe de Majicavo Koropa.
Classification CPV : 71520000
Type de marché : Services
Description succinte du marché
: Mission d'Ordonnancement, Pilotage et Coordination pour la construction de la mairie annexe de Majicavo Koropa.
Lieu principal d'exécution : Majicavo koropa - 97690 KOUNGOU
Durée du marché (en mois) : 17
La consultation comporte des tranches : Non
La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non Marché alloti : Non
Section 6 : Informations
complémentaires
Visite obligatoire : Non Autres informations complémentaires : Voir le règlement de consultation
Date d'envoi du présent avis 01 mars 2024
30 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24
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AVIS DE MARCHÉ (AVIS RECTIFICATIF ) SERVICES
Section 1 - Acheteur
1.1 Acheteur
Nom officiel : Ville de Koungou (976). Forme juridique de l’acheteur: Organisme de droit public
Activité du pouvoir adjudicateur: Services généraux des administrations publiques.
Section 2 - Procédure
2.1 Procédure
Titre: Mission de maîtrise d’oeuvre urbaine VRD-urbaniste-paysagisteenvironnement-architecte pour le projet de renouvellement urbain du quartier Mavadzani Mouinajou à Koungou.
Description : Mission de maîtrise d'oeuvre urbaine VRD-urbanistepaysagiste-environnement-architecte pour le projet de renouvellement urbain du quartier Mavadzani Mouinajou à Koungou
Identifiant interne : MOEMavadzani.
Type de Procédure : Ouverte.
Procédure accélérée: NON.
2.1.1 Objectif
Nature du marché : services.
Nomenclature principale (cpv): 71400000.
2.1.2 Lieu d’exécution
Adresse postale : Quartier Mavadzani Mouinajou Quartier Mouinajou à Majicavo Koropa. Villages de Majicavo Koropa et de Majicavo Lamir.
Ville: KOUNGOU.
Code postal : 97610.
Code NUTS: FRY50.
Pays: France.
Informations complémentaires de la procédure : Voir RC.
2.1.3 Valeur
2.1.4 Informations générales Informations complémentaires de la procédure : Voir RC.
Base juridique : Directive 2014/24/EU
2.1.5 Conditions de passation des marchés
Le soumissionnaire doit présenter des offres pour tous Lots.
Nombre maximum de lots pour lesquels un soumissionnaire peut
Section 1 : Références de l'avis
présenter une offre : .
2.1.6 Motifs d'exclusion
Description: Voir RC.
Section 5 - Lot
5.1 LOT N° : LOT-0001
Identifiant interne: MOE-Mavadzani. Titre: Mission de maîtrise d’oeuvre urbaine VRD-urbaniste-paysagisteenvironnement-architecte pour le projet de renouvellement urbain du quartier Mavadzani Mouinajou à Koungou.
Description : Mission de maîtrise d’oeuvre urbaine VRD-urbanistepaysagiste-environnementarchitecte pour le projet de renouvellement urbain du quartier Mavadzani Mouinajou à Koungou.
5.1.1 Objectif:
Type de marché : services.
Classification CPV: 71400000. Options : L’acheteur se réserve le droit d’effectuer des achats supplémentaires auprès de l’entrepreneur, comme décrit ici: oui.
5.1.2 Lieu d'exécution: Lieu d’exécution : Quartier Mavadzani Mouinajou Quartier Mouinajou à Majicavo Koropa. Villages de Majicavo Koropa et de Majicavo Lamir.
Ville: KOUNGOU
Code Postal: 97610.
Pays: France.
5.1.3 Durée estimée :
Date de début: 18/03/2024.
Date de Fin: 18/08/2025.
5.1.4 Renouvellement :
5.1.5 Valeur
5.1.6 Information General
Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.
5.1.7 Achats stratégiques
Approche de réduction des impacts environnementaux: none.
5.1.8 Critères d'accessibilité
5.1.9 Les critères de sélection
Type : Autre.
Nom: Voir RC.
Nombre minimal de candidats à inviter pour la deuxième étape de la procédure: 5.
5.1.10 Critères d'attribution
5.1.11 Documents de marché
Pas de restriction en matière d’accès aux documents.
Langues dans lesquelles les documents de marché sont officiellement disponibles : français.
5.1.12 Conditions du marché public
Date limite de réception des offres : 11/03/2024 à 16:00.
Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr.
Catalogue électronique : Non autorisée
Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.
Soumission électronique : Non autorisée
Conditions de présentation : Conditions du marché : Facturation électronique : Requise
5.1.15 Techniques
Aucun
Pas de système d’acquisition dynamique
5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision
Organisation chargée des procédures de médiation : Tribunal Administratif de Mayotte
Organisation chargée des procédures de recours : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de fiscalité, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : ORG-0001 Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de protection de l’environnement, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : ORG-0001
Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de protection du travail et de conditions de travail, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : ORG-0001 Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001 Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché : ORG-0001 Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui reçoit les demandes de participation : ORG-0001 Organisation qui traite les offres : ORG-0001
Section 8 - Organisations
8.1 ORG-0001
Nom officiel : Ville de Koungou (976). Numéro d’enregistrement (SIRET) : 20000881100016.
AVIS RECTIFICATIF - SERVICES
initial
Section 2 : Identification de l'acheteur
Nom complet de l'acheteur : Ville de Koungou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20000881100016
Code postal / Ville : 97690 Koungou
Groupement de commandes : Non
Section 3 : Identification du marché
Intitulé du marché : Mission d’Ordonnancement, Pilotage et
Adresse postale : Place de la Mairie.
Adresse postale : Place de la Mairie.
Ville : Koungou.
Code postal : 97690.
Pays : France.
Adresse électronique : daourina. abdallah@koungou.fr.
Téléphone: +33 639254442.
Télécopieur: +33 269628675.
Adresse internet: http://www.mairiekoungou.com/.
Profil de l’acheteur: https://www. marches-securises.fr.
8.2 ORG-0003
Nom officiel : Tribunal Administratif de Mayotte.
Numéro d’enregistrement (SIRET) : 13000503600012.
Adresse postale : Les Hauts du Jardin du collège.
Ville : MAMOUDZOU.
Code postal : 97600.
Pays : France.
Point de contact: http://mayotte. tribunal-administratif.fr.
Adresse électronique: greffe.tamayotte@juradm.fr.
Téléphone: +33 269611856.
Télécopieur: +33 269611862.
Adresse internet : http://mayotte. tribunal-administratif.fr.
Url d'échange d'informations: http:// mayotte.tribunal-administratif.fr.
Section 10 : Modifications
Version de l’avis antérieur à modifier : 58651-2024
Principale raison de la modification : Correction par l’acheteur
Description : - Modification de la date limite de réception des offres : 11 mars 2024 à 16H00 - Mise à jour du Règlement de consultationComplément des pièces annexe du CCTP
Section 11 - Informations relatives à l’avis
11.1 Informations relatives à l’avis
Identifiant/version de l’avis :ca437343-34ac-401f-a6bd8fab1188497d
Type de formulaire : Mise en concurrence.
Type d’avis : Avis de marché –directive générale, régime ordinaire.
Date d’envoi de l’avis: 23/02/2024 à 13:46.
Langues dans lesquelles l’avis en question est officiellement disponible: français.
11.2 RÉFÉRENCE DE L'AVIS
ORIGINAL
Référence de l'avis au JO : 586512024 du 2024-01-29
Coordination pour la construction de l’école T24 de Trévani
Classification CPV : 71520000
Type de marché : Services
Description succinte du marché : Mission d'Ordonnancement, Pilotage et Coordination pour la construction de l'école T24 de Trévani
Critères d'attribution du marché : Voir le règlement de consultation
Section 4 : Informations rectificatives
Renseignements : La rectification concerne l'intitulé du marché au lieu de : "Mission d’Ordonnancement, Pilotage et Coordination pour la construction de l’école T24 de Trévani": Lire : Mission d’Ordonnancement, Pilotage et Coordination pour l’extension et réhabilitation de l’hôtel de ville
Date d'envoi du présent avis 05 mars 2024
31 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24
AVIS DE MARCHÉ (AVIS RECTIFICATIF ) SERVICES
Section 1 - Acheteur
1.1 Acheteur
Nom officiel : Ville de Ouangani (MIPP - 976).
Forme juridique de l’acheteur: Organisme de droit public
Activité du pouvoir adjudicateur: Services généraux des administrations publiques.
Section 2 - Procédure
2.1 Procédure
Titre: ACCORD CADRE DE SERVICE D'ENTRETIEN D'ESPACES VERTS, D'ÉLAGAGE ET D'ABATTAGE D'ARBRES.
Description: Il s'agit d'un accord cadre de prestations d'entretien d'espaces verts, d'élagage et d'abattage d'arbres sur l'ensemble du territoire de la commune de Ouangani (les abords du réseau routier communal, établissements scolaires, bâtiments administratifs communaux, établissements publics communaux, terrains de sports, jardins floraux de la ville, jardin rustique sommairement aménagé, places publiques, cimetières communaux, parkings publics ainsi que tout autre espace du domaine public ou privé de la commune dont le besoin pourrait survenir.
Identifiant interne: OUA-2024-S001.
Type de Procédure: Ouverte. Procédure accélérée: NON.
Principales caractéristiques de la procédure: ACCORD CADRE DE SERVICE D'ENTRETIEN
D'ESPACES VERTS, D'ÉLAGAGE ET D'ABATTAGE D'ARBRES :
LOT 01-Entretien d'espaces verts ; LOT 02-Élagage et abattage d'arbres.
2.1.1 Objectif
Nature du marché: services.
Nomenclature principale (cpv): 77310000. 77211400. 77341000. 45111220.
2.1.2 Lieu d’exécution
Adresse postale: MAIRIE DE OUANGANI. PLACE ZAKIA MADI.
Ville: OUANGANI.
Code postal: 97670.
Code NUTS: FRY50.
Pays: France.
2.1.3 Valeur
Informations complémentaires du marché: 860000 EUR.
Informations complémentaires du marché: 860000 EUR.
2.1.4 Informations générales
Base juridique : Directive 2014/24/EU
2.1.5 Conditions de passation des marchés
Le soumissionnaire doit présenter des
offres pour tous Lots. Nombre maximum de lots pour lesquels un soumissionnaire peut présenter une offre : . Nombre maximum de lots pour lesquels des marchés peuvent être attribués à un soumissionnaire : 1.
2.1.6 Motifs d'exclusion
Section 5 - Lot
5.1 LOT N° : LOT-0001
Identifiant interne : LOT1.
Titre: Entretien d'espaces verts.
Description : Prestations d’entretien des espaces paysagers, ainsi que des opérations de désherbages manuel ou à l’aide de techniques alternatives, ainsi que certaines opérations de création de fausses de plantations....
5.1.1 Objectif:
Type de marché : services.
Classification CPV: 77310000. 45111220.
Quantité : 1 MTK.
5.1.2 Lieu d'exécution:
Lieu d’exécution: MAIRIE DE OUNAGANI. PLACE ZAKIA
MADI.
Ville: OUANGANI.
Code Postal: 97670.
Pays: France.
5.1.3 Durée estimée:
Date de début: 01/05/2024.
Date de Fin: 30/04/2025.
5.1.4 Renouvellement:
Nombre maximal de renouvellements: 3.
5.1.5 Valeur
Valeur (hors TVA): 360000 EUR. Valeur maximale de l’accord-cadre: 360000 EUR.
5.1.6 Information Général
Les noms et qualifications professionnelles du personnel affecté à l’exécution du marché doivent être indiqués: Exigence dans le demande de participation
Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.
5.1.7 Achats stratégiques
Approche de réduction des impacts environnementaux: none.
5.1.8 Critères d'accessibilité
5.1.9 Les critères de sélection
Type : Capacité économique et financière.
Nom : Déclaration concernant le chiffre d'affaires global et le chiffre d'affaires concernant les prestations objet du contrat, réalisées au cours des trois derniers exercices disponibles. Utilisation de ce critère: Utilisés
L’acheteur se réserve le droit d’attribuer le marché sur la base des offres initiales sans autre négociation: .
5.1.10 Critères d'attribution
Justification de la non-indication de la pondération des critères d’attribution : Les critères d'attribution sont détaillés dans le Règlement de consultation disponible à l'adresse du profil acheteur : https://www.marchessecurises.fr/.
5.1.11 Documents de marché
Pas de restriction en matière d’accès aux documents.
Langues dans lesquelles les documents de marché sont officiellement
disponibles : français.
5.1.12 Conditions du marché public
Date limite de réception des offres : 22/03/2024 à 12:30.
Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr/. Catalogue électronique : Non autorisée Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.
Soumission électronique : Non autorisée
Date limite pour demander des renseignements supplémentaires : 12/03/2024.
Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 120 Jour
À la discrétion de l’acheteur, certains documents manquants relatifs au soumissionnaire peuvent être transmis ultérieurement.
Conditions de présentation :
Date/heure : 25/03/2024 à 12:00.
Conditions du marché :
Facturation électronique : Requise La commande électronique sera utilisée.
Le paiement électronique sera utilisé.
5.1.15 Techniques
Accord-cadre, sans remise en concurrence
Nombre maximum de participants : 1. Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 1.
Pas de système d’acquisition dynamique 5.1.16 Informations
complémentaires, médiation et révision
Organisation chargée des procédures de médiation : Tribunal Administratif de Mayotte
Organisation chargée des procédures de recours : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de fiscalité, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de protection de l’environnement, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de protection du travail et de conditions de travail, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001 Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché : ORG-0001
Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui reçoit les demandes de participation : ORG-0001 Organisation qui traite les offres : ORG-0001
5.1 LOT N° : LOT-0002
Identifiant interne: LOT2.
Titre: Élagage et abattage d'arbres.
Description: Il s'agit de prestations d’élagage, d’abattage des arbres sur le domaine public, ainsi que toutes les opérations liées à ce type d’intervention tel que le broyage et l’évacuation du bois..
5.1.1 Objectif: Type de marché: services. Classification CPV: 77211400. 77341000.
Quantité: 1 .
5.1.2 Lieu d'exécution: Lieu d’exécution: MAIRIE DE OUANGANI. PLACE ZAKIA MADI.
Ville: OUANGANI.
Code Postal: 97670.
Pays: France.
5.1.3 Durée estimée:
Date de début: 01/04/2024.
Date de Fin: 31/03/2025.
5.1.4 Renouvellement: Nombre maximal de renouvellements: 3.
5.1.5 Valeur
Valeur (hors TVA): 500000 EUR. Valeur maximale de l’accord-cadre: 500000 EUR.
5.1.6 Information General
Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.
5.1.7 Achats stratégiques
Approche de réduction des impacts environnementaux: none.
5.1.8 Critères d'accessibilité
5.1.9 Les critères de sélection Type : Capacité économique et financière.
Nom: Déclaration concernant le chiffre d'affaires global et le chiffre d'affaires concernant les prestations objet du contrat, réalisées au cours des trois derniers exercices disponibles. L’acheteur se réserve le droit d’attribuer le marché sur la base des offres initiales sans autre négociation: .
5.1.10 Critères d'attribution
Justification de la non-indication de la pondération des critères d’attribution : Les critères d'attribution sont détaillés dans le Règlement de consultation disponible à l'adresse du profil acheteur : https://www.marchessecurises.fr/.
5.1.11 Documents de marché
Pas de restriction en matière d’accès aux documents.
Langues dans lesquelles les documents de marché sont officiellement disponibles : français.
5.1.12 Conditions du marché public
Date limite de réception des offres : 22/03/2024 à 12:30.
Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr/.
Catalogue électronique : Non autorisée Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.
Soumission électronique : Non autorisée
Date limite pour demander des renseignements supplémentaires :
32 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24
MIPP76
12/03/2024.
Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 120 Jour À la discrétion de l’acheteur, tous les documents manquants relatifs au soumissionnaire peuvent être transmis ultérieurement.
Conditions de présentation :
Date/heure : 25/03/2024 à 12:00.
Conditions du marché :
Facturation électronique : Requise La commande électronique sera utilisée.
Le paiement électronique sera utilisé.
5.1.15 Techniques
Accord-cadre, sans remise en concurrence
Nombre maximum de participants : 1. Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 1.
Pas de système d’acquisition dynamique
5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision
Organisation chargée des procédures de médiation : Tribunal Administratif de Mayotte
Organisation chargée des procédures de recours : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de fiscalité, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : Tribunal Administratif de Mayotte
Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire
général qui, en matière de protection de l’environnement, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui fournit des informations sur le cadre réglementaire général qui, en matière de protection du travail et de conditions de travail, est applicable au lieu où la prestation doit être réalisée : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001
Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché : ORG-0001
Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : Tribunal Administratif de Mayotte Organisation qui reçoit les demandes de participation : ORG-0001 Organisation qui traite les offres : ORG-0001
Section 8 - Organisations
8.1 ORG-0001
Nom officiel : Ville de Ouangani (MIPP - 976).
Numéro d’enregistrement (SIRET) : 20000885200010.
Département : 976.
Adresse postale : PLACE Zakia
MADI.
Adresse postale : PLACE Zakia
MADI.
Ville : Ouangani.
Code postal : 97670.
Pays : France.
Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.
Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
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Point de contact: YOUSSOUF
AMBDI.
Adresse électronique: mipp-conseil@ laposte.net.
Téléphone: +33 269621530.
Adresse internet: https://www.villeouangani.yt/.
Profil de l’acheteur: https://www. marches-securises.fr.
8.2 ORG-0003
Nom officiel : Tribunal Administratif de Mayotte.
Numéro d’enregistrement (SIRET) : 13000503600012.
Département : Mayotte.
Adresse postale : Les Hauts du Jardin du Collège.
Ville : MAMOUDZOU.
Code postal : 97600.
Pays : France.
Point de contact: Monsieur le Président. Adresse électronique: greffe.tamayotte@juradm.fr.
Téléphone: +33 026961185. Adresse internet: http://mayotte. tribunal-administratif.fr/.
Url d'échange d'informations: http:// mayotte.tribunal-administratif.fr/.
Section 10 : Modifications
Version de l’avis antérieur à modifier : 71800-2024
Principale raison de la modification : Correction par l’acheteur
Description : En raison des barrages suite à la crise d'insécurité en cours sur l'ile de Mayotte, le pouvoir adjudicateur souhaite laisser plus de délais aux entreprises pour effectuer la visite exigée dans le règlement de
consultation.
10.1 Modification :
Identifiant de la section : LOT-0001
Description des modifications : Date limite de réception des offres : LIRE PLUTOT LE 22/03/2024 à 12:30 AU LIEU DE 04/03/2024 à 12:30.
Les documents de marché ont été modifiés : non
10.2 Modification :
Identifiant de la section : LOT-0002
Description des modifications : Date limite de réception des offres : LIRE PLUTOT LE 22/03/2024 à 12:30 AU LIEU DE 04/03/2024 à 12:30.
Section 11 - Informations relatives à l’avis
11.1 Informations relatives à l’avis
Identifiant/version de l’avis :eb8f82dc-76c3-4263-a52c5d015c4e0544
Type de formulaire: Mise en concurrence.
Type d’avis : Avis de marché –directive générale, régime ordinaire.
Date d’envoi de l’avis: 03/03/2024 à 19:34.
Langues dans lesquelles l’avis en question est officiellement disponible: français.
11.2 RÉFÉRENCE DE L'AVIS
ORIGINAL
Référence de l'avis au JO : 71800-2024 du 2024-02-02
OUI, je m’abonne
Bulletin d’abonnement
Nom : …………………………….…..…….………Prénom : ………………………..……..………………….…………. Société - Service : ……………………………………………….……….……………..….….….….……...…..…………. Adresse : ……………………………………………………….………….……………….….….….….….…..…………. Code postal : ……………….….….….….… Ville - Pays : ……………….………….……………….…….....…………. N° de téléphone : ………………….………………..E-mail :…………..….….….….…....………….……….…………….. Règlement : c Chèque à l’ordre de SOMAPRESSE n°.................... c Espèces c Virement
IBAN : FR76 1871 9000 9200 9206 6620 023 / BIC : BFCOYTYTXXX
Signature, date (et cachet) : Abonnement d’un an renouvelable par tacite reconduction. Il pourra être dénoncé par simple courrier au moins un mois avant la date d’échéance.
Vous pouvez également vous abonner en ligne en vous rendant sur notre site internet à l’adresse www.mayottehebdo.com/abonnements Pour toute demande, contactez-nous : secretariat@mayottehebdo.com
A retourner par mail à : secretariat@mayottehebdo.com
33 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24
TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN UltimatUm oU véritable l’institUtion répond x critiq ConSeil départeMental pas de changement sUr l’octroi de mer quoti DE yott SÉbonn nt 0269 61 20 04 flash-infos@wanadoo.fr -edmond bébé s a q itté violence port de lonGoni la dsp sUr la sellette quoti DE yott SÉbonn nt 0269 61 20 04 flash-infos@wanadoo.fr - -les appels à projets coUvre-feU enVironneMent le lagon aU patrimoine mondial de l Unesco ? quoti DE yott SÉbonn nt 0269 61 20 04 flash-infos@wanadoo.fr des propositions mais demandez Marine le pen qUel accUeil se prépare poUr la présidente dU fn ? quoti DE yott SÉbonn nt 0269 61 20 04 flash-infos@wanadoo.fr
MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE
Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros
7, rue Salamani Cavani M’tsapéré
BP 60 - 97600 Mamoudzou
Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com
Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com
Directeur de la rédaction
Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com
Rédactrice en cheffe
Raïnat Aliloiffa
# 1079
Couverture : Des femmes en quête de leurs droits
Journalistes
Raïnat Aliloiffa
Alexis Duclos
Saïd Issouf
Marine Gachet
Audrey Margerie
Direction artistique
Franco di Sangro
Graphistes/Maquettistes
Olivier Baron, Franco di Sangro
Commerciaux
Cédric Denaud, Murielle Turlan
Comptabilité
Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com
Première parution
Vendredi 31 mars 2000
ISSN : 1288 - 1716
RCS : n° 9757/2000
N° de Siret : 024 061 970 000 18
N°CPPAP : 0125 Y 95067
Site internet www.mayottehebdo.com
34 • Mayotte Hebdo • N°1079 • 08/03/20 24