Chaque année, depuis dix ans, le groupe Somapresse organise les Trophées mahorais de l’entreprise. L’objectif est de mettre en valeur les acteurs économiques mahorais qui œuvrent, chacun à sa manière, au développement de Mayotte. Ces entreprises ou associations ayant un volet économique, développent leurs projets et résistent à toutes les crises qui traversent le 101ème département. Cette année quarante nommés, répartis dans huit catégories différentes, ont été choisis par un jury.
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LE MOT DE LA RÉDACTION
WUAMBUSHU 2 : UNE SUITE AVEC MOINS D’ENGOUEMENT
C’est souvent le lot des deuxièmes volets. Difficile de retrouver le même élan que pendant la première opération. À Mayotte, Wuambushu 2, devenue « Mayotte place nette » pour coller à l’image des grandes opérations de lutte contre le narcotrafic en métropole, n’a pas généré des grandes manifestations de soutien comme celles d’avril 2023. Les collectifs locaux, qui se rangent derrière l’initiative gouvernementale, se montrent plus prudents et attentifs au sortir des barrages de janvier et février. Même les médias nationaux, qui avaient envoyé leurs équipes couvrir le premier épisode voulu par Gérald Darmanin, ne se bousculent pas pour le deuxième. Marie Guévenoux, la ministre qui remplace celui de l’Intérieur et des Outremer particulièrement attendu sur la sécurité des Jeux de Paris 2024, tente bien sûr de jouer les premiers rôles. « On a retenu les leçons de la première opération », martèle-t-elle, en ressortant les chiffres de 700 cases détruites et 25.000 expulsions en 2023, soit moins que les années précédentes. Mais l’engouement peine à se faire sentir. À sa décharge, on assiste à du déjà-vu. Des décasages, 60 « chefs de bande » dans le rôle de méchants, 1.700 gendarmes, policiers et maintenant militaires, les moyens déployés ne surprennent plus des Mahorais habitués aux trois volets annoncés, lutte contre l’immigration clandestine, l’habitat insalubre et la délinquance. Pire, on connaît même déjà l’épilogue avec le départ d’une partie des forces de l’ordre aux Jeux de cet été.
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DÉSORMAIS 10 CAS DE CHOLÉRA À MAYOTTE
Depuis le premier cas de choléra confirmé le 18 mars à Mayotte, 10 cas ont été identifiés sur l’île. Parmi les personnes « contacts » identifiées et prises en charge par l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, 60 ont été traitées et 441 vaccinées. Pour éviter la transmission de la maladie, l’ARS et la préfecture recommandent de se laver régulièrement les mains et de ne boire que de l’eau potable. Des mesures à prendre surtout en cas de diarrhées et si vous ou un proche revenez des Comores ou d’Afrique continentale depuis moins de dix jours où si vous souffrez de diarrhées et de déshydratation après avoir été en contact avec un cas suspect de choléra. En cas de symptômes, il faut absolument s’isoler, appeler le 15 et s’hydrater. « Afin de maintenir une transparence complète dans le suivi de l’évolution de la situation », l’ARS et la préfecture ont publié ce lundi le premier bulletin d’information relatif au choléra à Mayotte, dans lequel on retrouve les informations ci-dessus. Il sera publié à échéance régulière et au moins chaque semaine.
UN AN DE PRISON POUR UN MARCHAND DE SOMMEIL DE COMBANI
Un fonctionnaire de 55 ans a été présenté à la justice, ce mercredi. Outre le fait que son immeuble était construit sans permis afférent sur sa parcelle située à Pamandzi, il comportait « 17 logements, dont des caves, qu’il loue à près de cinquante personnes, tous issus de pays étrangers, dont certains sont considérés comme étant des personnes vulnérables », fait savoir le Parquet, via un communiqué. Malgré un état d’insalubrité manifeste, cela lui rapportait « environ 6.000 euros par mois » sans que le moindre centime soit déclaré. Dans le cadre de l’enquête réalisée par la section de recherches de Mamoudzou et le GIR (Groupe interministériel de recherches) de Mayotte, quatorze enquêteurs, une équipe cynophile, douze gendarmes mobiles, trois agents ARS et un agent de l'urbanisme ont été mobilisés. « Le mis en cause a été condamné à la peine de douze mois d’emprisonnement dont six assortis d’un sursis probatoire. » Il devra s’acquitter d’une amende de 40.000 euros. 13.750 euros en numéraire lui ont été confisqués, tout comme ses deux pick-up, un scooter, du matériel hifi et des sommes présentes sur ces comptes bancaires. « La valeur totale des saisies est d’environ 92.000 euros », indique le procureur de la République, Yann Le Bris.
SEPT SÉNATEURS SOCIALISTES ONT VISITÉ MAYOTTE
Une délégation de sept sénateurs socialistes a passé un peu plus de vingt-quatre heures sur le territoire mahorais, ces dimanche 14 et lundi 15 avril. Un temps court, mais utile aux parlementaires pour se rendre compte des problématiques locales. Dimanche, les parlementaires ont commencé leur visite par un passage au centre de rétention administrative de Pamandzi, à La Vigie, puis une rencontre avec des élus et une autre avec les services de l’État. Ce lundi, c’est davantage dans le quartier de Kawéni que la délégation s’est attardée. Outre Manga Télé, les sénateurs ont vu l’association Wenka culture, l’école T12, le collège Kawéni 1 ou le restaurant d’application du lycée professionnel de Kawéni. « Ce que je voulais voir, c’est la réalité. Parce qu’on entend, on lit des choses. On entend nos collègues mahorais à l’Assemblée nationale ou au Sénat. On peut être dans l’interprétation de ce qu’on nous dit. Le fait de voir le bidonville, l’école, le collège, le lycée, on voit le parcours d’un gamin qui a envie de réussir ou qui se lève à 4h du matin pour aller à l’école », complète Audrey Belim, sénatrice réunionnaise.
18 MOIS DE SURSIS POUR TROIS BRACONNIERS DE TORTUES
Trois hommes, jugés en comparution immédiate pour avoir tué et dépecé une tortue sur la plage de Papani en Petite-Terre, ont été condamnés ce mercredi à dix-huit mois de prison avec sursis. Ils reconnaissent les faits, mais ne mesurent pas leur gravité. L’ONG Sea Shepherd France, qui a participé à l’interpellation, a réagi en faisant part de son « écœurement » suite à l’annonce d’une peine qui exclut la prison ferme. « Il est insupportable pour nous de voir qu’au terme de tant d’efforts, tant de nuits passées à protéger les tortues aux frais de l’association et de nos bénévoles, à nos risques et périls et sans aucune aide publique, les braconniers pris sur le fait et reconnus coupables, repartent libres du tribunal », déplore-t-elle.
LES MIGRANTS DE CAVANI TOUJOURS SANS SOLUTION
Près des poubelles, sans eau potable, ni nourriture, ni toilettes, les quelque 200 migrants d’Afrique continentale qui dorment autour du stade de Cavani craignent pour leur vie. Certains présentent des plaies et des boutons, liés selon eux à l’eau de la rivière Massimoni qu’ils utilisent pour préserver, autant que faire se peut, leur hygiène. De leur côté, plusieurs acteurs économiques proches du stade de Cavani ont adressé, ce mercredi, un courrier au Département de Mayotte, la préfecture et la mairie de Mamoudzou pour les alerter du risque de mettre la clé sous la porte à cause de la présence des immigrants toujours dehors.
LU DANS LA PRESSE
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MAYOTTE SE PRÉPARE À UNE DEUXIÈME OPÉRATION WUAMBUSHU, APRÈS L’ÉCHEC DE LA PREMIÈRE
Par Solène Agnès, publié sur Ouest-France le 15/04/24
Immigration irrégulière, habitat illégal et délinquance : les défis de l’opération Wuambushu, à Mayotte, sont de taille. Un premier volet a été lancé en avril 2023. Le second est prévu dans les tout prochains jours.
La deuxième opération Wuambushu à Mayotte, avec pour objectif la lutte contre l’immigration irrégulière, la délinquance et l’habitat illégal, est suspendue à la prise de parole de Marie Guévenoux, ministre déléguée en charge des Outre-mer, attendue dans la matinée du mardi 16 avril 2024.
La date du lancement sera alors dévoilée, après des rumeurs, démenties par le ministère des Outre-Mer, sur un début d’opération prévu ce lundi 15 avril.
Tirer les leçons de la première opération
La première opération Wuambushu, lancée en avril 2023, visait déjà à expulser des milliers de sans-papiers, interpeller les délinquants et détruire des centaines de logements insalubres. Mais force est de constater que les choses n’ont pas vraiment changé. Pour Said Mouhoudhoiri, porte-parole du collectif des citoyens de Mayotte 2018, interrogé sur Mayotte La Première ce lundi, « il y a eu tellement de transparence que l’opération
Wuambushu 1 a échoué. Cette communication autour de Wuambushu a fait capoter l’opération »
La première opération avait aussi été compliquée par le refus des Comores d’accueillir ses ressortissants expulsés de Mayotte. La France avait dû faire pression en menaçant de suspendre les aides au développement qu’elle verse aux Comores.
Pour cette deuxième opération Wuambushu, « je pense que les autorités sont prêtes à démarrer ces opérations. C’est nous qui ne sommes pas prêts », a ajouté Said Mouhoudhoiri. « Avant de commencer son Wuambushu 2, il faut que l’État sécurise la population, car c’est pendant les démontages de bangas [petites maisons construites illégalement] que les gens deviennent agressifs », suggère-t-il.
Des quartiers « précisément ciblés »
Alors la deuxième opération sera-t-elle différente de la première ? Le nom déjà, Wuambushu (« reprise » en mahorais), pourrait être différent.
À Mayotte début avril, la ministre déléguée Marie Guévenoux rapportait à Mayotte La Première « un travail très fin […] pour collecter des informations et faire en sorte que des quartiers soient précisément ciblés car ils abritent des trafics, des délinquants ». Elle ajoutait : « On m’a présenté un plan avec des quartiers ciblés, avec des dates fixées sur plusieurs semaines. » Elle promettait aussi « des moyens supplémentaires aériens, maritimes et terrestres »
S’ajouteront à cette deuxième opération deux projets de loi, qui seront présentés le 22 mai en Conseil des ministres, en complément de la suppression du droit du sol à Mayotte, déjà annoncée. Le premier portera sur l’abrogation du droit du sol. Le second est le projet de loi Mayotte, qui inclut des mesures de sécurité et d’immigration.
Wuambushu : place (nette) au volume 2
CETTE FOIS, LES HABITANTS DE MAYOTTE ÉTAIENT PRÉVENUS, WUAMBUSHU EST REVENU CETTE SEMAINE, POUR UNE NOUVELLE SAISON. OU PLUTÔT “MAYOTTE PLACE NETTE” : NOUVEAU VOLET, NOUVEAU NOM. ANNONCÉE PAR LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ET DES OUTREMER, GÉRALD DARMANIN, LA VEILLE DE SA VISITE À MAYOTTE LE 11 FÉVRIER DERNIER ET LANCÉE OFFICIELLEMENT CE MARDI 16 AVRIL DEPUIS PARIS PAR LA MINISTRE DÉLÉGUÉE AUX OUTREMER, MARIE GUÉVENOUX, L’OPÉRATION A NOTAMMENT COMMENCÉ AVEC LE DÉCASAGE DE DOUJANI 2, À MAMOUDZOU. LE GOUVERNEMENT A ÉNONCÉ UN TOTAL DE 1.700 GENDARMES, POLICIERS ET MILITAIRES QUI DOIVENT ÊTRE MOBILISÉS. DES EFFECTIFS MOINDRES SI ON LES COMPARE À CEUX DE LA PREMIÈRE OPÉRATION, QUI S’EST DÉROULÉE DU 24 AVRIL AU 31 JUILLET 2023. UN PREMIER ÉPISODE DONT LE BILAN LAISSE ENCORE PLANER SON OMBRE SUR CELUI QUI COMMENCE.
DOSSIER
« Je suis venu voir s’ils allaient détruire ma maison »
PEU AVANT QUE LE DEUXIÈME VOLET DE L’OPÉRATION WUAMBUSHU, REBAPTISÉ « PLACE NETTE », SOIT ANNONCÉ DEPUIS PARIS PAR MARIE GUÉVENOUX, MINISTRE DÉLÉGUÉE AUX OUTREMER, LES DÉMOLITIONS DE CASES INSALUBRES ONT COMMENCÉ CE MARDI 16 AVRIL SOUS LES COUPS DE 8H30, À DOUJANI. « PLUS DE 200 SONT CONCERNÉES », INDIQUE LA PRÉFECTURE DE MAYOTTE.
Dès 6h, ce mardi matin, les engins de chantier se préparaient sur le terre-plein de M’tsapéré, à Mamoudzou. Une heure et demie plus tard, un premier véhicule de la gendarmerie mobile partait en éclaireur vers la carrière de Doujani 2. Peu après, le convoi d’une dizaine de camions, suivi de près par une autre unité de la gendarmerie mobile, s’enfonce à son tour sur la route de terre qui conduit aux cases en tôle qui doivent être détruites. D’après l’arrêté du 2 janvier 2024, 199 habitations sont concernées, « plus de 200 » , indique la préfecture de Mayotte.
Sous les regards silencieux et observateurs des habitants du quartier, les véhicules s’avancent doucement sur la route escarpée qui mène à la carrière. Des enfants jettent sans grande conviction de petits morceaux de gravier en direction du camion des gendarmes, qui poursuit son chemin. Des bruits de grenades lacrymogènes se font entendre un peu plus loin, mais le cortège continue pour arriver vers 8h30 là où le décasage doit commencer.
«
ON VA ACCOMPAGNER CEUX QUI VEULENT L’ÊTRE »
Les différents engins de chantier sont déchargés des camions au fur et à mesure au niveau du virage juste avant de rejoindre la rue de la Carrière. La presse ne peut pas s’avancer plus loin, et ne pourra qu’entendre les machines entamer leur travail et voir un groupe de jeunes s’enfuir un peu plus loin dans les hauteurs. « Je suis venu voir s’ils allaient détruire ma maison » , explique un habitant, qui a suivi le convoi avec nous. Son logement n’étant pas numéroté, il est sauf.
Une dizaine de minutes après le début des démolitions, un second cortège, de voitures cette fois, arrive, transportant le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, et son adjoint à l’aménagement, Hamidani Magoma. « Certains habitants qui ont construit ici ont demandé qu’on leur laisse un jour de plus pour pouvoir casser leur banga et récupérer les tôles. On leur a demandé de ne pas reconstruire
au même endroit, ils ont dit « oui », donc on les a aidés. Car samedi, lors de notre réunion avec la population, certains étaient très aidants. Ce projet-là, c’est leur projet. Donc voilà, ils sont aidants, on les aide. On va accompagner ceux qui veulent être accompagnés, c’est important pour nous » , détaille ce dernier, tandis que la préfecture n’a pas souhaité faire de déclaration avant la prise de parole de la ministre déléguée aux Outremer Marie Guévenoux en fin de matinée. Ce samedi, le maire de Mamoudzou avait en effet improvisé une réunion avec la population, dans le but de la rassurer sur le relogement.
PERMETTRE À LA ZAC DE VOIR LE JOUR
Ce décasage, préparé depuis six mois selon l’adjoint, doit permettre à la Zone d’aménagement concertée (ZAC), dont l’étude de faisabilité a été réalisée il y a quinze ans, de voir enfin le jour. « On a déjà consulté les entreprises pour faire les travaux de sécurisation du cimetière » , déclare Hamidani Magoma. En janvier 2023, une opération similaire à Doujani 3 et en lien avec la ZAC
avait également eu lieu et débouché sur la destruction de 160 logements. Pour l’heure, la préfecture n’a pas encore communiqué les chiffres concernant le nombre de familles concernées, de celles éligibles à une solution de relogement et de celles l’ayant acceptée. Après une petite trentaine de minutes, les élus et les services de l’État sont repartis en direction de la place en face de la mosquée de Doujani, où se trouvent les enquêteurs sociaux. Là, Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat illégal à la préfecture, a détaillé au préfet le travail d’enquête sociale réalisé dans le cadre de cette opération. Vers 9h20, ce dernier ainsi que le maire et l’adjoint de Mamoudzou sont partis à bord de leurs véhicules, suivis à quelques minutes près par un camion revenant de la carrière, transportant des tôles.
La tension dans le quartier n’est pas redescendue de la journée et des affrontements entre forces de l’ordre et des bandes de jeunes ont continué jusque dans l’après-midi, faisant craindre qu’ils se réitèrent dans la soirée. n
Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, était présent pour constater les premières démolitions.
Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, et son adjoint à l’aménagement, Hamidani Magoma, ont fini leur déplacement en se rendant sur la place en face de la mosquée de Doujani, où se trouvent les enquêteurs sociaux.
UN DÉPART D’INCENDIE DANS LES LOCAUX
DU CNFPT
Un départ de feu s’est déclaré peu avant 17h, ce mardi 16 avril, au premier étage des locaux du centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), à Doujani. Le feu, déjà éteint à l’arrivée des sapeurs-pompiers, aurait été déclenché volontairement par une dizaine de jeunes, d’après une source policière. En effet, à l’issue du décasage d’envergure lancé ce matin à Doujani 2, des groupes d’émeutiers ont voulu en découdre avec les forces de l’ordre. Plusieurs caillassages ont été signalés sur la rue de la Carrière, avant que des jets de pierre et de cocktails molotovs n’atteignent la façade du CNFPT.
Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire de Mamoudzou, qui s’est immédiatement rendue sur place pour les premières constatations.
Les locaux de la CNFPT ont été incendiés, mardi après-midi.
INTERPELLÉ ET CONDAMNÉ EN MARGE DU DÉCASAGE DE DOUJANI 2
Un jeune homme de 21 ans, inconnu de la justice, a été condamné dans le cadre d’une procédure de plaider coupable à la peine de six mois d’emprisonnement et a été incarcéré à la prison de Majicavo-Koropa. Celui-ci a jeté des pierres sur les gendarmes mobiles, lors du premier jour du décasage de Doujani 2, mardi après-midi. Il a été condamné pour « participation à un attroupement armé »
DÉCRYPTAGE
Des premiers objectifs chiffrés annoncés pour Wuambushu 2
CE MARDI 16 AVRIL, AU COURS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE À PARIS, LA MINISTRE DÉLÉGUÉE CHARGÉE DES OUTRE-MER, MARIE GUÉVENOUX, A ANNONCÉ LE LANCEMENT DU DEUXIÈME VOLET DE WUAMBUSHU À MAYOTTE, EN REPRENANT LA DÉNOMINATION « PLACE NETTE » DEVENUE RÉCURRENTE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR ET DES OUTREMER, CES DERNIERS TEMPS (VOIR ENCADRÉ). JUSQU’À LA FIN DU MOIS DE JUIN, L’EXÉCUTIF A L’INTENTION D’ENDIGUER L’IMMIGRATION ILLÉGALE, L’INSÉCURITÉ ET LE MARCHÉ INFORMEL EN AXANT SUR LE LOGEMENT INSALUBRE.
« L’opération Mayotte place nette a débuté ce matin dès les premières lueurs de l’aube », a annoncé Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des outre-mer, depuis le ministère de l’Intérieur ce mardi 16 avril à Paris. « 400 hommes et femmes sont déployés sur place », a-telle ajouté, précisant que deux opérations étaient en cours ce mardi matin à Doujani, dans la commune de Mamoudzou (voir par ailleurs), et à Dembéni.
Un an après son premier volet, l’opération Wuambushu, désormais libellée « place nette » comme la plupart des opérations de sécurité d’envergure en métropole, doit durer onze semaines, soit jusqu’à la fin du mois de juin. Trois objectifs, similaires à ceux déclinés l’an dernier, ont été mis en avant par Marie Guévenoux : la lutte contre l’insécurité et les bandes criminelles, la lutte contre l’immigration clandestine et la lutte
contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil.
1.300 CASES À DÉTRUIRE
« C'est un triptyque que nous allons répéter : insécurité, immigration, habitat indigne », a indiqué la ministre déléguée chargée des outre-mer, nommée il y a tout juste deux mois. En lien avec le parquet du tribunal judiciaire de Mamoudzou, soixante « chefs de bande » auraient été identifiés. Ces derniers « constituent des cibles prioritaires » et « doivent être interpellés dans les onze semaines qui viennent », a rapporté la ministre déléguée. Sur l’habitat indigne, l’exécutif s’est donné pour objectif de détruire 1.300 cases de fortune (sur l’année et pas uniquement pendant l’opération). Près du double de l’année dernière, qui pour rappel faisait état
de 700 habitats détruits. Cette fois-ci, le ministère du Logement promet une enveloppe de cinq millions d’euros pour reloger les personnes qui remplissent les critères. Selon la ministre déléguée, un total de 1.700 gendarmes, policiers et militaires seront mobilisés. C’est moins que lors de la première opération « Wuambushu » qui s’était déroulée du 24 avril au 31 juillet 2023. Cette fois, l’exécutif mise sur la coopération avec le ministère des armées, puisque six opérations militaires nommées « Nephila » seront menées, a déclaré Marie Guévenoux sans donner plus de détails.
QUELS MOYENS ?
Pour lutter contre les flux migratoires en provenance des Comores et de l’Afrique de l’Est, deux vedettes maritimes assureront une permanence en mer et un bâtiment de la Marine nationale sera mobilisé dans le Canal du Mozambique pour « bloquer la route des Grands lacs » en Afrique, a-t-elle ajouté. Un « avion civil » sera quant à lui chargé de survoler Mayotte et d’appuyer les opérations de surveillance de l’espace maritime. Un travail d’identification a été fourni au préalable. Un escadron Guépard, qui est un escadron de gendarmes mobiles avec un meilleur équipement, est par exemple sur place depuis un mois et demi, a quant à lui précisé Christian Rodriguez, le directeur général de la gendarmerie, qui dit avoir « misé tant sur le plan quantitatif que qualitatif » « Ce qui est important est d'assurer l'ordre et la sécurité publique, mais aussi d'identifier les chefs des filières. Les forces envoyées sont donc des enquêteurs de police judiciaire pour travailler sur les filières de passeurs », a ajouté Frédéric Veau, directeur général de la police nationale.
Comme lors de la première opération, des syndicats policiers regrettent le manque de concertation. « On n’a pas été associé, on ne nous a pas demandé notre avis », déplore
un porte-parole du syndicat Alliance Police nationale à Mayotte. « On aurait bien voulu faire des choses ciblées tous les jours, mais pas à une période donnée par le gouvernement ou la ministre. » n
DE LA DROGUE À L’IMMIGRATION ILLÉGALE
Shikandra, Wuambushu, les opérations sécuritaires ou de lutte contre l’immigration clandestine conservaient un accent local. Ce n’est plus le cas, cette fois-ci. « Mayotte place nette » désigne le deuxième volet de ce qui avait été initié, l’an dernier, et qui avait eu le droit à de grandes manifestations de soutien. Dorénavant, le terme renvoie aussi à toutes les opérations menées dernièrement en métropole par le ministère de l’Intérieur et des Outremer dans la lutte contre le trafic de drogues. « Place nette » à Nantes, Rennes, Montargis (Loiret) ou Avallon (Yonne), voire « place nette XXL » à Marseille, Lille, Strasbourg ou Toulouse, la formule est utilisée désormais à l’envie. Pas de stupéfiants avec la version mahoraise qui se rapproche d’un Wuambushu classique, avec l’interpellation de « chefs de bande » , des décasages et la lutte contre l’immigration illégale.
Si les objectifs restent similaires, il est à noter une différence notable pour le troisième volet avec des moyens supplémentaires pour empêcher les arrivées plutôt qu’une volonté d’augmenter les retours. En 2023, c’était ce sujet qui avait provoqué la fermeture des frontières avec les Comores pendant trois semaines, entraînant un nombre d’expulsions finalement plus réduit que l’année précédente.
Opération place nette : les policiers pris de court ?
DEUX PORTE-PAROLES DE SYNDICATS POLICIERS REGRETTENT LE MANQUE DE CONCERTATION DANS LES DERNIERS PRÉPARATIFS DE « MAYOTTE PLACE NETTE » ET ASSURENT NE PAS AVOIR ÉTÉ ASSOCIÉS. ONZE SEMAINES DURANT, « LES POLICIERS VONT ÊTRE MIS À RUDE ÉPREUVE », ESTIME BLANDINE ROSTANG, DE L’UNSA POLICE MAYOTTE.
L’information n’a cette fois pas fuité. « Mayotte place nette » , l’opération lancée mardi 16 avril aux alentours de 7h, a été présentée aux policiers en même temps qu’aux citoyens lambda : au cours d’une conférence de presse, donnée le jour même, par la ministre déléguée chargée des outre-mer. « Je comprends que le risque de fuite était important, des restrictions ont été imposées » , suppute Affouwade Kolo, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale. Ce qui dérange davantage le représentant syndical, c’est que les préparatifs du deuxième volet de Wuambushu à Mayotte ont, eux aussi, été réalisés dans le secret. « On n’a pas été invité » , déplore Affouwade Kolo.
Même son de cloche du côté de l’UNSA Police Mayotte. « Les syndicats n’ont pas vraiment été associés à Wuambushu 2. On le regrette, on suit et on continuera à représenter » , constate avec amertume Blandine Rostang, déléguée départementale adjointe du syndicat. Les policiers vont pourtant être « mis à rude épreuve » durant les onze semaines d’opération – le calendrier communiqué par Marie Guévenoux – avec entre autres l’impossibilité de poser des congés et un taux de présence obligatoire de 80% sur l’ensemble du personnel, rapporte la syndicaliste.
« LES COLLÈGUES SE SONT PARFOIS RETROUVÉS EN DANGER »
S’ils ne bénéficieront pas de renforts pendant ce laps de temps, les fonctionnaires devront composer avec une nouvelle force intermédiaire de 50 policiers spécialistes de la lutte contre les violences urbaines, accompagnés d’unités canines. Sur le papier, ces fonctionnaires de police complètent ceux de la Brigade anticriminalité (BAC) et de l’antenne du Raid. Les syndicats, particulièrement Alliance Police National, réclamaient cependant le déploiement et l’intervention de la CRS 8, une unité d’élite déjà envoyée à Mayotte lors de la première opération Wuambushu.
Un temps d’adaptation sera, dans tous les cas, nécessaire aux policiers fraîchement débarqués. « On a vu sur Wuambushu 1 que les renforts de métropole ne connaissaient ni la topographie ni les spécificités. Les collègues se sont parfois retrouvés en danger » , souligne Blandine Rostang de l’UNSA Polce Mayotte. Cette dernière pense qu’un « mixage avec d’autres collègues déjà affectés sur place » permettraient d’éviter ces situations.
DES RÉSULTATS JUDICIAIRES ATTENDUS
Concernant le travail d’enquête et les poursuites judiciaires des personnes interpellées ou faisant l’objet de mesures administratives, les syndicats policiers espèrent que l’histoire ne se répètera pas. « Il faut qu’il y ait une bonne anticipation dans les affaires étrangères avec les autorités comoriennes, ça avait été un bon frein pour nous pendant Wuambushu » , se remémore Blandine Rostang. « On espère aussi qu’il y aura une meilleure coordination avec la justice, notamment au niveau des arrêtés de décasages. Qu’ils ne soient pas systématiquement cassés par le tribunal administratif. »
Quant aux objectifs chiffrés de Marie Guévenoux, particulièrement celui de l’interpellation de 60 « chefs de bande » en onze semaines, le syndicat policier Alliance estime déjà que les ressources vont manquer à l’appel. « On parle en réalité de tout ce qui nuit sur la voie publique » , rappelle Affouwade Kolo. « Mais il y aussi plein de petits soldats qui font le travail pour les autres, c’est comme le trafic de stupéfiants. » Un roulement sans fin. n
DOSSIER
DÉCRYPTAGE
Une première version au bilan mitigé
BLOCAGE DES EXPULSIONS VERS LES COMORES, RECOURS CONTRE LES OPÉRATIONS DE DÉCASAGE, RETOUR ANTICIPÉ DES FORCES DE L’ORDRE EN MÉTROPOLE, LA VERSION ORIGINALE DE L’OPÉRATION WUAMBUSHU EN 2023 N’A PAS ÉTÉ UNE FRANCHE RÉUSSITE POUR GÉRALD DARMANIN, LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ET DES OUTREMER. TOUR D’HORIZON DE CE QUI A OU N’A PAS MARCHÉ.
LE FAUX DÉPART
La journée du lundi 24 avril 2023 a été longue pour Thierry Suquet, l’ex-préfet de Mayotte. « Aujourd’hui, on est sur ce qu’on voulait faire » , annonçait-il pourtant, lors d’une conférence de presse à Tsoundzou 1 interrompue par une habitante de Kwalé furieuse dont la maison a été ravagée, le week-end précédent. Le village du sud de la commune de Mamoudzou semblait pourtant le décor idéal pour les nombreux médias venus assister au tout début d’une opération Wuambushu dont les objectifs avaient été éventés dans la presse, mais qui avait reçu un large soutien de la population. Des bandes affublées de combinaisons blanches y terrorisaient la population depuis plusieurs jours, donnant du fil à retordre aux nombreux renforts (1.800 gendarmes et policiers étaient alors comptabilisés sur l’île au plus fort de l’opération).
Le même jour, sur le volet judiciaire, un collectif d’avocats venus pour défendre les habitants de Talus 2 à Majicavo-Koropa avaient obtenu un délai supplémentaire auprès du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Le troisième volet, les expulsions, a été aussi mis à mal quand Anjouan a décidé d’empêcher l’arrivée de navires transportant leurs ressortissants expulsés (prétextant des travaux). Trois semaines et des accords menés à Paris entre ministres français et comoriens (sans qu’on n’en connaisse les termes) avaient permis le déblocage. Au final, l’État a annoncé « 25.000 expulsions » en 2023, soit dans la moyenne de ces dernières années (sauf 2020, première année du Covid-19).
DES DÉCASAGES LIMITÉS
Du millier de cases en tôle dont la destruction était prévue au cours des deux mois de l’opération, il
DOSSIER
n’en est resté que quelques centaines. Les recours déposés ont repoussé à plusieurs reprises les opérations de loi Elan (pour Évolution du logement, de l'aménagement et du numérique). La plus emblématique, Talus 2 à Majicavo-Koropa, a été retardée d’un mois et a été marquée par la mort par rupture d’anévrisme d’un ouvrier d’une entreprise de démolition. Entretemps, la première opération à laquelle la presse était invitée s’est tenue sur le site du futur lycée de Longoni, où simplement une dizaine de logements en dur ou en tôle « vides d’occupants » ont été détruits, le jeudi 27 avril. Barakani (Koungou), autour du stade du lycée Bamana à Mamoudzou, trois autres opérations en Petite-Terre (quartier Oupi-Badamiers, colline du Four à chaux et au niveau de la plage derrière la station Total) ont suivi, dont la dernière en août. Finalement, Hamouro en août
(81 cases détruites), M’tsamoudou en fin d’année (90), ainsi que Doujani en janvier 2023 (160) ont permis d’atteindre les 700 cases détruites pour l’année 2023. En comparaison, en 2021, ce nombre était grimpé à 1.652.
« DES CHEFS DE BANDE »
C’est un volet qui n’était pas prévu au départ, mais qui a été rajouté à la demande des élus. La lutte contre la délinquance s’est traduite par la mise en place d’une liste de 60 « chefs de bande » à attraper. En réalité, si certains avaient des profils criminels, d’autres étaient vraisemblablement des petits délinquants de quartier, ont constaté les syndicats policiers. La moitié ont été attrapés avant même l’opération puisqu’ils faisaient déjà l’objet de procédures. Et même si ces 60
« chefs de bande » ont bien été appréhendés, sur le terrain, cela n’a pas empêché la reprise de violences dès les mois qui ont suivis dans les communes de Mamoudzou, Koungou, Dembéni et même Combani en octobre. Le village de la commune de Tsingoni, régulièrement touché par des conflits avec Miréréni, avait pourtant connu une accalmie de plus d’un an.
LA MORT DE NAHEL
Le 27 juin 2023, Nahel Merzouk perdait la vie au cours d’un contrôle de police. Après la mort du lycéen de 17 ans, qui conduisait sans permis, les banlieues se sont embrasées une à une, entraînant le départ de plusieurs unités. La CRS 8 par exemple, spécialisée dans les violences urbaines, a été renvoyée en métropole dès le premier week-end de juillet. « Ce départ n’altère en rien les capacités d’intervention des forces de sécurité intérieure pour qui la sécurité des Mahorais et des Mahoraises reste la priorité absolue » , minimisait la préfecture à l’époque. n
Surpris l’an dernier, les élus sont dans la place cette année
L’ANNÉE DERNIÈRE, WUAMBUSHU AVAIT PRIS PAR SURPRISE LES ÉLUS MAHORAIS, QUI AVAIENT APPRIS L’EXISTENCE DE L’OPÉRATION PAR VOIE DE PRESSE EN MÊME TEMPS QUE LA POPULATION. CETTE FOIS, PAS DE SURPRISE. LES MAIRES ONT NOTAMMENT ÉTÉ CONSULTÉS PAR LA PRÉFECTURE ET AVERTIS DES CONTOURS DE L’OPÉRATION, REBAPTISÉE « MAYOTTE PLACE NETTE », MÊME SI DES ZONES DE FLOU DEMEURENT.
« L’année dernière, on apprenait par les médias nationaux qu’une opération Wuambushu allait avoir lieu. On a été surpris comme tout le monde », se rappelle Mikidache Houmadi, maire de Dzaoudzi-Labattoir. À l’époque adjoint du maire de la commune devenu sénateur, Saïd Omar Oili, le premier magistrat actuel se souvient, comme la plupart des élus, avoir été interloqué d’apprendre l’arrivée d’une opération d’ampleur sur le territoire mahorais via un article du Canard Enchaîné, paru en février 2023. « L’État devait sûrement vouloir privilégier la discrétion pour un effet de surprise », estime Madi Madi Souf, président de l’association des maires de Mayotte. En octobre 2022, l’État avait néanmoins demandé aux maires de produire des documents désignant notamment des terrains nécessitant une opération de décasage. Des études qui ont alors été réalisées et transmises aux services de l’État. « Mais on ne savait pas vraiment à quoi ces documents allaient servir, et encore moins qu’il y allait avoir une opération Wuambushu », ajoute le président, également maire de Pamandzi.
« À Dzaoudzi, on était prêts depuis longtemps, car on travaillait sur des opérations de loi Elan (qui réglemente, entre autres, les décasages depuis 2018, N.D.L.R), notamment depuis 2021. On
avait déjà identifié des lieux, comme du côté de Cetam. On avait donné des plans aux services de l’État », relate Mikidache Houmadi.
« TOUT CELA EST FLOU »
Les explications qui ont ensuite été données aux élus par l’État pendant l’opération sont restées éparses, et ces derniers étaient davantage tenus au courant après coup, comme tout le monde, par voie de presse. Si le maire de Dzaoudzi-Labattoir a bien vu des manœuvres contre l’immigration clandestine, la délinquance et l’habitat insalubre, par exemple avec la destruction du quartier informel près de la station Total ou du bidonville à M’bouyoujou, être menées durant Wuambushu, ce dernier n’est pas encore satisfait de la clarté du bilan de l’opération. « Le gouvernement a parlé de 25.000 expulsions, mais combien de personnes sont arrivées illégalement depuis ? De plus, on nous parle de 60 “chefs de bandes” arrêtés, sans plus de détails. Tout cela est flou », reproche-t-il, estimant qu’il est par conséquent compliqué d’aborder le nouveau Wuambushu, désormais baptisé « Mayotte place nette », en ayant tiré tous les enseignements du premier volume.
Cette fois-ci, les élus ont réclamé à être davantage consultés, notamment lors de leurs échanges avec la ministre déléguée et le ministre de l’Intérieur et des Outremer, Gérald Darmanin, lors de leur visite en février, alors que les barrages paralysaient l’île. Et ils semblent avoir été entendus. Outre les échanges qui ont eu lieu avec Marie Guévenoux lors de sa deuxième visite le 27 février, les maires et élus départementaux de Mayotte ont été conviés le 27 mars par le préfet François-Xavier Bieuville, ayant pris ses fonctions en février, pour une explication des premiers contours de l’opération. Au préalable, le représentant de l’État sur le territoire avait fait le tour des communes pour rencontrer les maires et identifier avec eux les dispositifs nécessaires localement.
UNE « RELATION POSITIVE » ENTRE PRÉFECTURE ET ÉLUS
Une démarche saluée par le président de l’association des premiers magistrats, qui n’hésite pas à qualifier le préfet de Mayotte d’« homme de terrain » et de parler de « relation positive » entre ce dernier et les élus locaux. « Le préfet me tient au courant chaque jour du déroulement des opérations. Contrairement à ce qui s’est fait l’année dernière. Maintenant, il y a aussi de la discrétion de la part de l’État sur
les lieux qui vont être ciblés, ce qui se comprend », ajoute-til, attendant néanmoins de voir l’avancée de « Mayotte place nette » pour s’estimer pleinement confiant dans le dispositif lancé officiellement ce mardi 16 avril par la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux.
Du côté du maire de Dzaoudzi-Labattoir, la confiance n’est pas au rendez-vous. « Nous n’avons pas été avertis du changement de nom de l’opération, qui n’est plus Wuambushu. Un nouveau nom implique de nouveaux objectifs », craint Mikidache Houmadi. Dubitatif quant au bilan de l’année dernière, qu’il considère inachevé, ce dernier redoute une vaste opération de communication et de séduction envers les élus et la population en vue des élections européennes en juin prochain. Il se questionne également sur les départs d’une partie des effectifs des forces de l’ordre mobilisés à Mayotte pour encadrer les Jeux Olympiques en juillet.
Quant à ce qu’il va se passer au sein de leurs communes respectives dans le cadre de l’opération, la réponse des deux élus de Petite-Terre est évasivement la même : le travail en amont des services municipaux a été transmis à ceux de l’État. À voir ce qu’il en fera. n
RÉACTION
Pas « encore » de recours connu contre Wuambushu 2
CONTRAIREMENT À 2023, ANNÉE DU PREMIER VOLUME DE L’OPÉRATION WUAMBUSHU LANCÉE PAR LE GOUVERNEMENT, IL N’Y A PAS (ENCORE) DE RECOURS CONNUS DE COLLECTIFS, DU DÉFENSEUR DES DROITS OU D’AVOCATS CONCERNANT LES DÉCASAGES PRÉVUS POUR LE DEUXIÈME VOLET. MAIS POUR LE DÉFENSEUR DES DROITS, LE TRAVAIL CONTINUE.
« On n'a pas encore de réclamations remontées au siège mais c'est normal, en général ça arrive dans les quelques jours après une opération. Le premier réflexe des personnes décasées n'est pas de saisir mais de voir où aller et après survivre », rend compte la responsable communication du Défenseur des droits à Paris, Bénédicte Brossard, en ce contexte de deuxième volet d'opération de destruction d'habitats précaires, lutte contre l’immigration clandestine et la délinquance lancé par le gouvernement ce mardi 16 avril (appelé « Place nette » en 2024). Pour le premier volet, le Défenseur avait déjà instruit des saisines, « toujours en cours », et rappelé le besoin de proposer des relogements adéquats selon l’article 197 de la loi Élan.
Un rappel qu’il a à nouveau souligné dans son rapport annuel de 2023 publié en mars : « L’expulsion et la destruction du domicile constitue l’une des atteintes les plus graves. Elles ne peuvent être justifiées que par des nécessités impérieuses de protection de la santé ou de la sécurité publique et si elles sont accompagnées d’une garantie inconditionnelle du droit à un hébergement. » Et pour cela, la proposition « doit être suffisante au regard de la configuration du foyer et être compatible avec l’état de santé ou le handicap de l’un de ses membres », complète-t-il. De même, l’emplacement du nouveau domicile doit permettre aux enfants de poursuivre leur scolarité. Et pendant l’évacuation, « des mesures doivent être prévues » pour permettre
aux habitants de stocker leurs meubles et de les déplacer vers les locaux où ils seront relogés ou hébergés.
UNE SUSPENSION OBTENUE EN 2023
C’est ainsi qu’en 2023, le Défenseur des droits s’était rendu sur place pour observer les effets de l’opération Wuambushu, quant à un problème identifié en 2020 : « un risque élevé d’atteintes aux droits des étrangers concernés tandis que la politique d’accueil et d’intégration des étrangers autorisés à séjourner à Mayotte demeure pratiquement inexistante. »
Mais cette autorité n’est pas le seul acteur à s’être hissé contre une procédure. En 2023, une équipe d’avocats avait saisi la justice en procédure de référé au nom d’une vingtaine d’habitants afin de faire annuler une opération de décasage prévue mardi 25 avril 2023, à Talus 2, quartier informel de Majicavo-Koropa, dans le nord de l’île. Le tribunal judiciaire de Mamoudzou avait alors suspendu l’opération de destruction et d’expulsion du bidonville « jusqu’à nouvel ordre », le juge des référés précisant que la destruction « manifestement irrégulière » pouvait « mettre en péril la sécurité » des habitants. Une décision rendue avec possibilité de recours par l’État, ce qu’avait fait le préfet. Le 22 mai, les pelleteuses
étaient finalement venues pour démolir les 162 cases en tôle du quartier. Nous n’avons pas encore eu de retour de ce collectif concernant un potentiel autre recours.
En revanche, le Défenseur des droits dit poursuivre l’instruction des 86 dossiers à ce jour relatifs à l’opération
Wuambushu et rester « vigilants concernant les nouvelles atteintes aux droits susceptibles d’advenir dans le cadre de Wuambushu 2 ». Par ailleurs, une délégation de juristes réclamée par cette autorité et déplacée à Mayotte en 2023 planche encore sur les conclusions de cette visite. La date de rendu des résultats n'est pas encore connue. n
À TSINGONI, LES VIEUX PNEUS REPRENNENT VIE
Des pneus transformés en fauteuils aux machines à laver remises sur pied, le pôle environnement de la Régie territoriale de Tsingoni, à Combani, lutte contre les déchets en les revalorisant.
« C’est joli ! Mais c’est lourd ça, non ? », demande, amusée, Amninata Djae, une employée de la brigade verte, l’un des trois services du pôle environnement de la Régie territoriale de Tsingoni (RTT). Rien d’étonnant, « ça », c’est une table basse réalisée à partir d’un pneu de bus : un prototype artisanal d’une petite vingtaine de kilos. Dans ce nouveau local basé à Combani depuis 2023, au quartier Décasé, quelques piles de pneus de toutes tailles meublent le sol de la cour extérieure et attendent de connaître leur nouvelle forme. Ils ont été en grande partie sortis d’une rivière lors d’une maraude de ramassage et de sensibilisation que réalise la brigade verte auprès des habitants des villages de Miréréni, Mroalé, Combani et de Tsingoni. C’est le déchet sauvage qu’elle rencontre le plus sur le terrain - avec les déchets ménagers - et qu’elle amène ensuite au chargé de mission artisanat, Antoine-Speyer Mouhoutard Houmadi, recruté en septembre.
De ce mois-ci à ce mercredi 27 mars, c’est environ une trentaine de nouveaux pneus qui sont arrivés dans la cour. Sur la même période, une quinzaine a été revalorisée : en table basse, mais aussi en objets de décoration (un tableau) et en fauteuils. « C’était un challenge pour moi », admet ce jeune homme, formé aux métiers manuels, en métallurgie et soudure, mais pas spécifiquement au travail de la gomme.
À la façon indonésienne, comme il l’a appris en faisant ses recherches, il vient insérer une lame de cutter dans une planche en bois, où un clou est également enfoncé pour découper de façon égale le flan d’un pneu. Si le démarrage est compliqué, une fois la lame rentrée dans la matière, il suffit de poursuivre la découpe jusqu’à temps d’obtenir des lanières… Qui
serviront pour le dossier d’un fauteuil, ou la création d’un tableau qu’il a déjà confectionné, représentant une tête de cheval. Elles peuvent aussi servir à compléter les dossiers et assises des fauteuils composés d’environ cinq pneus de voiture chacun. « Mais elles pourraient aussi servir d’antidérapants », propose cet employé, qui utilise un couteau ou une lame de cutter pour les pneus de voiture, aussi récupérés au sein de garages, mais une meuleuse pour ceux de bus, constitués aussi de ferraille et issus de compagnies de transport.
Du mobilier pour les quartiers
« Là, on est complet en pneus de bus mais ce qui nous intéresserait c’est des pneus de mobylettes car c’est plus facile à manipuler », lance celui qui décrit-là sa « façon à [lui] de contribuer au recyclage » et aimerait désormais se lancer dans la fabrication de statues. Pour compléter les objets, « on ramène aussi tout ce qui est métal, bois, tôle », ajoute Hugo Canet, le chargé de mission de la brigade.
Le mobilier urbain ainsi créé pourra être, à terme, vendu dans la boutique du local où sont également vendus les appareils électroménagers et machines à laver réparés au même endroit. Mais il sera dans un premier temps installé dans les quartiers où les habitants sont sensibilisés par la brigade verte. De quoi attiser la curiosité et « donner aux gens l’envie de faire », livre le chargé d’artisanat qui a déjà initié une quinzaine de jeunes à la revalorisation de pneus, « pour en retrouver moins dehors », glisse-t-il. Le restant non utilisé part ensuite en direction du centre d’enfouissement de Dzoumogné. n
12 SALARIÉS EN INSERTION POUR RÉPARER DE ÉLECTROMÉNAGER
Dans son atelier de réparation, autre service du pôle environnement de la Régie territoriale de Tsingoni (RTT), Soifaoui Saïd Soilihi encadre 12 salariés en insertion pour réparer des équipements électroménagers. Des machines à laver majoritairement, ramassées par Maore Territoire ou bien amenées par des habitants. Ce qui est réparé et pas récupéré par les habitants part dans la petite boutique de l’association. Deux d’entre elles servent en revanche à une laverie sociale, les habitants peuvent les utiliser pour réaliser une lessive à 2 euros. Le même système est disponible chez un des référents de quartier sur lesquels s’appuie l’association. L’argent collecté lui sert à payer le loyer et l’électricité.
C’est aussi une façon de compléter leur action de suivi des lavandières et des produits utilisés. Hugo Canet, chargé de mission de la brigade verte informe : « On a remarqué une diminution de presque 80 % d’utilisation de produits toxiques là où on fait les relevés », dans les rivières. Comme celle qui traverse le quartier de Mogoni, à Combani.
LISEZ MAYOTTE
L'ENCYCLOPÉDISTE DE MAYOTTE (2/13)
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
Une fois n’est pas coutume, faisant entorse au principe de variation qui nous est cher afin de ne pas lasser le lecteur, nous traiterons successivement deux thèmes connexes en glissant des encyclopédies de Mayotte à l’encyclopédiste de Mayotte. En effet, parmi les séries que nous souhaitons partager avec le lecteur, il nous semble important d’en consacrer une à Bruno Villeneuve, en raison à la fois du nombre et de l’importance de ses travaux, raison pour laquelle cette série comportera une dizaine d’épisodes. Des encyclopédies de Mayotte à l’encyclopédiste de Mayotte, il n’y a qu’un pas que nous franchissons aujourd’hui pour présenter l’écrivain d’images qu’est Bruno de Villeneuve qui construit progressivement une œuvre qui fait, à la fois par le mot et par l’image, le tour des connaissances sur Mayotte.
*
Tout commence en 2004 avec Tribulations de wazungu à Mayotte. Le titre est beau, qui renvoie à l’imaginaire du voyage par le truchement de la tribulation. Rappelons que le mot, utilisé le plus souvent au pluriel, est de sens négatif, renvoyant à l’affliction, au tourment et à l’épreuve. À rebours, dans le texte, il est plutôt connoté positivement renvoyant à des aventures vagabondes dont le principal malheur – sinon le seul - est le caractère épuisant. Nous laisserons au lecteur la responsabilité de confirmer l’alchimie du verbe opérée par Bruno de Villeneuve et ses prolongements jusqu’à aujourd’hui. Le mot de mzungu est également présent dans le titre – à nouveau pluriel. Le terme
est crucial à nos yeux pour comprendre la catégorie (d’écrivain) d’allochtone à Mayotte. Le mot crié par les enfants poursuit souvent le métropolitain qui se promène. Cet ouvrage de Bruno de Villeneuve, un de plus sur Mayotte, est publié, comme il se doit ou presque, chez L’Harmattan. Sur sa première de couverture, la photographie d’un lieu emblématique de Mayotte : la cascade de Soulou.
*
Étant donné qu’il s’agit d’une origine, revenons un instant sur la quatrième de couverture qui, après le titre, invite à entrer dans l’histoire et à faire mieux connaissance avec son auteur. Voici d’abord la deuxième partie de la présentation du livre : « À travers plusieurs nouvelles sur les pérégrinations de jeunes wazungu (européens) [sic], vous découvrirez quelques traditions locales, des sites incontournables, les richesses naturelles, une faune particulière et un magnifique lagon exceptionnel sur cette petite île de Mayotte, véritable rubis de l’océan Indien. La curiosité et la tolérance ont été les moteurs de leurs aventures. Certes romancées, elles sont néanmoins plus vraies que nature et révèlent quelques facettes d’une île sans cesse partagée entre traditions et modernité. » Ce résumé met l’accent sur la double intention de l’auteur : intention touristique et encyclopédique d’une part – faire le tour de Mayotte -, intention morale de l’autre –observer des valeurs et dialoguer. Parmi les nouvelles qui retiennent l’attention, et dont le titre annonce la couleur, on trouve : « La Cascade Soulou », « Plongée au milieu du lagon, la nuit », « Être belle à Mayotte », « Le Banga de Moussa », « Plonger dans le plus grand lagon
du monde », « L’Ascension du mont Choungui », « Une Fête nationale aux quatre coins du globe », « Richesse du lagon : les baleines » ou encore « Vol au-dessus de Mayotte ». Le recueil de nouvelles propose à la fois théorie et pratique de l’exotisme. Donnons un échantillon du second aspect, issu de la dernière nouvelle :
« Le tour tourne déjà à sa fin, Mamoudzou s’en va, ses quartiers, ses maisons. Petite Terre se dresse droit devant, tel un géant, avec son œil vert de cyclope, observant l’oiseau se poser sur son manteau de verdure. Le pilote coupe les moteurs, laisse l’appareil perdre de l’altitude de manière vertigineuse. Denis a l’impression qu’il va s’écraser au sol. » (p. 173)
L’écriture exotique se fait ici artiste, notamment par le truchement de la personnification du lac Dziani, œil vert de la Petite Terre ainsi que par le zeugme qui fait de la verdure le manteau de l’île. Voici enfin comment se présente l’auteur :
« Parti à l’âge de 25 ans vers cette terre inconnue et lointaine pour un service militaire, Bruno de Villeneuve
a découvert une île accueillante et chaleureuse qu’il a particulièrement appréciée. En la parcourant de long en large, il a appris à la connaître plus en profondeur, avec ses charmes et ses coutumes. Avec un œil de photographe, sensible aux modes de vies des habitants, aux lumières tropicales et aux paysages magnifiques qu’offre Mayotte, il s’est ainsi imprégné de cette richesse culturelle très particulière. Par ce premier essai, ce jeune auteur souhaite vous faire partager, à travers des regards neufs de wazungu, quelques tranches de vie de cette île à découvrir.
C’est donc l’armée qui envoie Bruno de Villeneuve à Mayotte pour son bien. La présentation de soi indique le caractère heureux de cette rencontre et fait coïncider l’auteur et son texte. Ce livre est le premier d’une longue série…
Christophe CoskerMonsieur le Bâtonnier Henri BOITARD
Avocat à la Cour – Ancien Bâtonnier
SAINT DENIS (97400) – 45, rue du Général de Gaulle
Tél : 02 62 21 87 76 /
Fax : 02 62 20 09 59
Avocat plaidant
Monsieur le Bâtonnier Yanis
SOUHAILI de la SELARL YSYS AVOCATS
Avocat au Barreau de MAYOTTE, MAMOUDZOU (97600) Immeuble
Djouma - 582 RN 1- Kawéni
Tél : 02 69 61 98 60
Fax : 02 69 61 98 61
Avocat postulant
Il sera procédé le LUNDI 17 JUIN 2024 A PARTIR DE 10 HEURES, à l’audience du JUGE DE L’EXECUTION DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MAMOUDZOU
AVIS DE MARCHÉ - SERVICES
Pouvoir adjudicateur
Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (976)
Ben Bacar BACAR
97650 BANDRABOUA
Tel : 0639 09 17 81 . Fax : . E-mail : ben-bacar.bacar@cagnm.fr
Adresse internet :
Objet du marché
Étude de faisabilité pour la création d'un axe routier de contournement reliant le Grand Nord de Mayotte à Mamoudzou.
Caractéristiques
Type de procédure : Procédure adaptée - Ouverte.
Durée du marché
Durée d'exécution fixée par les candidats dans leur offre respective.
Modalités d'attribution
Lot unique
Durée de validité des offres : 90 jours à partir de la date limite de réception des offres.
Critères de sélection
Voir le dossier de consultation.
VENTE AUX ENCHÈRES
(MAYOTTE), au Palais de Justice, Route Nationale de Kawéni, 97600 MAMOUDZOU, à la vente aux enchères publiques, au plus offrant et dernier enchérisseur de l’immeuble ci-après désigné, sur le Cahier des conditions de vente déposé au greffe dudit Tribunal :
DESIGNATION : A MAMOUDZOU 97600 Tsoundzou 2
Une propriété bâtie consistant en une maison de type F5, comprenant :
- Au rez-de-chaussée : une cuisine ouverte sur séjour, une chambre, un water-closet, un dégagement, une varangue,
- A l’étage : deux chambres, une salle de bains avec water-closet, un dégagement-bureau, une varangue, - Un jardin clôturé.
Figurant ainsi au cadastre : Section N° Lieu-dit
Tel que ledit bien existe, avec tous droits y attachés, sans aucune exception ni réserve.
MISE A PRIX : 180 000,00 EUROS OUTRE LES CHARGES.
CETTE VENTE est poursuivie à la requête de La Banque Française Commerciale Océan Indien (BFC OI), société anonyme au capital de 16 666 800 € dont le siège social est 58, rue Alexis de Villeneuve, 97400 SAINT DENIS, immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Saint Denis de La Réunion sous le numéro 330 176 470, agissant poursuites et diligences de son Directeur général en exercice, domicilié en cette qualité audit siège.
Date limite
Date de clôture : Vendredi 03 mai 2024 - 12:00
A 12h00MIN00SEC
Il est fortement conseillé aux candidats de déposer leurs plis la veille de la date limite de réception des offres.
Date d'envoi du présent avis
15 avril 2024
La visite du bien saisi aura lieu avec le concours de la SAS ENEETHIANCOURT, Commissaires de Justice à MAMOUDZOU (Tél : 02 69 60 93 52) dont il conviendra de se rapprocher.
Les enchères ne pourront être portées que par ministère d’avocat inscrit au Barreau de MAYOTTE.
Pour tous renseignements, s’adresser à Monsieur le Bâtonnier Yanis SOUHAILI, à Monsieur le Bâtonnier Henri BOITARD, Avocats, à tous les avocats inscrits au Barreau de MAYOTTE et au greffe du Tribunal judiciaire de MAMOUDZOU (MAYOTTE) où le cahier des conditions de vente est déposé (RG N° 23/00001).
Mamoudzou, le 19 avril 2024
Monsieur le Bâtonnier Yanis
SOUHAILI Avocat
AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - TRAVAUX
Section 1 : Identification de l'acheteur
Nom complet de l'acheteur :
Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20006045700013
Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou
Groupement de commandes : non
Section 2 : Communication
Moyens d'accès aux documents de la consultation
Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr
Identifiant interne de la consultation
: construction 10 logements
L'intégralité des documents de la
consultation se trouve sur le profil d'acheteur : oui
Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non
Nom du contact : Babadi Mohamed
AHMED - Tél : +33 0639219746 - Mail : bm.ahmed@cadema.yt
Section 3 : Procédure
Type de procédure : Procédure adaptée ouverte
Conditions de participation :
Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Libellés Signature
Déclaration sur l'honneur pour justifier que le candidat n'entre dans aucun des cas d'interdiction de soumissionner Oui
Capacités techniques et professionnelles : Libellés Signature
Déclaration indiquant l'outillage, le matériel et l'équipement technique dont le candidat dispose pour la réalisation du contrat Non
Technique d'achat : Sans objet
Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 24 mai 2024 - 12:00
Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite
Réduction du nombre de candidats : non
Possibilité d'attribution sans négociation : oui
L'acheteur exige la présentation de variantes : non
Critères d'attribution : Critères
Pondération
1-Prix des prestations 60.0 %
2-Valeur technique 40.0 %
Section 4 : Identification du marché
Intitulé du marché : Marché de construction de 10 logements à Hajangoua
Classification CPV : 45211340
Type de marché : Travaux
Description succinte du marché : La présente consultation concerne :
Marché de construction de 10 logements à Hajangoua
Lieu principal d'exécution : Village de Hajanguoi
La consultation comporte des tranches : non
La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non
Marché alloti : oui
Section 5 : Informations sur les lots
LOT :
Terrassement généraux
Classification CPV : 45211340
Lieu d'exécution du lot : Village de Hajanguoi
Section 6 : Informations
complémentaires
Visite obligatoire : non
Date d'envoi du présent avis 17 avril 2024
Section 1 : Identification de l'acheteur
Nom complet de l'acheteur :
Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20006045700013
Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou
Groupement de commandes : non
Section 2 : Communication
Moyens d'accès aux documents de la consultation
Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr
Identifiant interne de la consultation : MISSION DE MAITRISE D’OEUVRE
L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : oui
Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non
Nom du contact : Babadi Mohamed
AHMED - Tél : +33 0639219746 - Mail : bm.ahmed@cadema.yt
Section 3 : Procédure
Type de procédure : Procédure adaptée ouverte
Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Le candidat ou l'équipe candidate devront posséder au minimum les compétences suivantes : Ingénierie en : hydraulique urbaine, génie-civil/VRD, enviro-règlementaire ; Aménagement paysager ; Ordonnancement coordination et pilotage de chantier (OPC).
Capacité économique et financière : Opérateur économique unique ou groupement d’opérateur économique
Le marché sera conclu : Soit avec un opérateur économique unique ; Soit avec un groupement d’opérateurs économiques.
La Cadema n’impose pas une forme particulière de groupement dans le cas où un groupement d’opérateurs économiques serait retenu
Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.
Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
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comme attributaire du marché au terme de la procédure de passation. Le groupement attributaire pourra être conjoint ou solidaire. Il est interdit aux candidats de présenter plusieurs offres en agissant à la fois en qualité de candidats individuels et de membres d'un ou plusieurs groupements.
Technique d'achat : Sans objet
Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 24 mai 2024 - 12:00
Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite
Réduction du nombre de candidats : non
Possibilité d'attribution sans négociation : oui
L'acheteur exige la présentation de variantes : non
Section 4 : Identification du marché
Intitulé du marché : MISSION DE MAITRISE D’OEUVRE POUR
LA REQUALIFICATION DE LA RAVINE LA POSTE A KAWENI
Classification CPV : 71300000
Type de marché : Services
Description succinte du marché
: Le présent marché concerne la maîtrise d'oeuvre complète pour la requalification de la ravine La Poste à Kaweni commune de Mamoudzou. Cette mission de maîtrise d'oeuvre se décompose en deux tranches : Une tranche ferme
Une tranche optionnelle
Lieu principal d'exécution : Cadema
La consultation comporte des tranches : oui
La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non
Marché alloti : non
Section 6 : Informations complémentaires
Visite obligatoire : oui
Détails sur la visite : Compte tenu de l’objet du marché et afin de permettre de présenter le dossier de réponse le plus adapté, les candidats devront, préalablement à la remise de leur offre, procéder à une visite du site. La visite est demandée par l’acheteur
Date d'envoi du présent avis 17 avril 2024
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# 1085
Couverture : WUAMBUSHU
PLACE (NETTE) AU VOLUME 2
Journalistes
Raïnat Aliloiffa
Alexis Duclos
Saïd Issouf
Marine Gachet
Audrey Margerie
Samuel Reffé
Direction artistique
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Graphistes/Maquettistes
Olivier Baron, Franco di Sangro
Commerciaux
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Comptabilité
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Première parution
Vendredi 31 mars 2000
ISSN : 1288 - 1716
RCS : n° 9757/2000
N° de Siret : 024 061 970 000 18
N°CPPAP : 0125 Y 95067
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