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L’actualité à Mayotte est très riche ces derniers jours. Les habitants, tout comme les journalistes, ne savent plus où donner de la tête. La visite de Marine Le Pen, la condition précaire des migrants de Cavani, les actes de vandalisme qui se multiplient… En bref, Mayotte a encore fait parler d’elle au national, mais à quel prix ?
Même si certains s’évertuent à véhiculer une image positive de l’île, la réalité nous rattrape. Aux yeux de ceux qui ne résident pas sur le territoire, Mayotte est ce département lointain où règnent l’insécurité et la pauvreté. Et lorsqu’une lueur d’espoir apparaît, elle est aussitôt éteinte. À l’image des projets de loi pour Mayotte qui devaient être présentés aux ministres le 22 mai prochain. La nouvelle est tombée cette semaine, ça ne sera plus le cas. L’examen est reporté au début du mois de juillet, et cette nouvelle en a étonné plus d’un. La ministre déléguée aux Outre-mer assure que cela a été fait à la demande des élus mahorais et pourtant une grande partie d’entre eux dit ne pas être au courant. Que s’est-il donc passé ? À qui la faute ? Il semblerait que le président du conseil départemental ait été consulté, mais le message n’est pas passé auprès de ses collègues. En attendant, tous les regards se tournent vers les Forces Vives. On se souvient que la présentation des projets de loi le 22 mai était l’une des principales conditions pour lever les barrages. Vont-elles les remettre ou pas ? On le saura bien assez tôt.
Bonne lecture à tous,
Raïnat AliloiffaLe premier quotidien de Mayotte
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La date du 22 mai était attendue par tous les élus mahorais et les différents collectifs. Les projets de loi pour Mayotte devaient être présentés aux membres du gouvernement. C’est ce qui avait d’ailleurs conditionné la levée des barrages. Mais Marie Guévenoux, la ministre déléguée aux Outremer a annoncé cette semaine que les textes seront finalement présentés aux ministres « début juillet ». Une décision qui suscite l’incompréhension de la part d’une partie des élus mahorais à l’exemple de la députée Estelle Youssouffa ou de certains conseillers départementaux. Pourtant, selon la ministre, cette décision aurait été prise après avoir consulté les élus de Mayotte. Le premier vice-président du conseil départemental, Salim M’déré, a reconnu dans le journal télévisé de Mayotte la 1ère, qu’ils ont été « obligés » d’accepter le report.
La Ville de Mamoudzou organise une course de pneus communale ce dimanche 28 avril, de 8 heures à midi, dans les rues de M’tsapéré : filles et garçons âgés de 8 à 12 ans, parents, séniors, et personnes en situation de handicap pourront s’élancer dans les rues de M’tsapéré. Les circuits seront différents selon la catégorie. Le départ sera lancé à l’avenue Abdallah Houmadi.En parallèle, le top départ de la dixième édition du championnat de course de pneus organisée par l’agence Angalia et l’Union française des œuvres laïques et d’éducation physique (Ufolep) se fera à Bandrélé, mardi 30 avril, à 8 heures, comme à chaque course. Cette tradition se déclinera en cinq courses réparties sur tout le territoire pour la rendre accessible au plus grand nombre : à Dembéni, jeudi 2 mai ; à M’tsangamouji, lundi 6 mai ; Koungou, mardi 7 mai et Pamandzi, vendredi 10 mai.Les vingt premières filles et vingt premiers garçons de chacune de ces courses, parmi les 800 enfants participants au total, pourront concourir à une finale à Mamoudzou, le 30 juin, aux côtés des jeunes finalistes de Mamoudzou.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les locaux de l’association Solidarité Mayotte ont été victimes d’un incendie, au cours d’affrontements dans le quartier. L’acte de vandalisme a été réitéré la nuit suivante. Le directeur de l’association affirme que sa structure n’était pas la cible, mais plutôt un dommage collatéral. En effe, des affrontements ont éclaté entre des jeunes du quartier de Cavani Massimoni et les migrants qui dorment sur place, dehors.
La cinquième édition de la foire internationale des Produits Africains (FIPA) aura lieu du 1er au 9 juin au Sénégal. Et cette année, le territoire de Mayotte est l’invité d’honneur. L’événement met en lumière les entrepreneurs africains, et les femmes entrepreneures Mahoraises vont représenter le département grâce au conseil départemental, l’Adim et l’association ADESFEM (Association pour le développement économique et social des femmes entrepreneurs de Mayotte). L’objectif est de faire rayonner Mayotte à l’international et renforcer sa position sur la scène internationale.
Annoncé par Marine Le Pen, Saïdali Boina Hamissi devait être le candidat mahorais de la liste portée par Jordan Bardella aux prochaines élections européennes du 9 juin. Le responsable du parti Rassemblement national à Mayotte semblait le plus légitime, sachant que Daniel Zaïdani, grand soutien de Marine Le Pen, est sous la menace d’une peine d’inéligibilité dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut. Toutefois, les publications sur la page Facebook du candidat sur les Comoriens comparés à des « cafards » ou « vermines », ainsi que sur « la soumission des femmes » ont hypothéqué ses chances. Le député (RN) Sébastien Chenu a indiqué sur France Info « qu’il n’était pas favorable à ce mode d’expression » « On a poussé nos compatriotes mahorais à bout, au bout du rouleau. Ils se font attaquer à coup de machette, ils sont débordés par l’immigration comorienne », a-t-il tenté de justifier, en parlant de « paroles un peu vertes »
Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale
Publié sur Alternatives Economiques, le 22/04/24, par Timothée Duverger
Quelques semaines seulement après la promulgation de la loi « immigration », le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald
Darmanin a annoncé le 11 février sous les applaudissements de l’extrême-droite une réforme constitutionnelle visant la suppression du droit du sol à Mayotte. Cette déclaration faisait suite à la contestation et aux barrages organisés par les Mahorais, autoproclamés « Forces vives », face au camp de migrants africains du stade de Cavani.
L’historien Patrick Weil a dénoncé un « projet inutile et dangereux qui porterait atteinte à l’indivisibilité de la République ». En validant ainsi la théorie de « l’appel d’air » , selon laquelle le droit du sol serait attractif pour les migrants, le gouvernement a fait le choix d’un recul coupable.
Non seulement, il a divisé la communauté nationale, mais en plus sa politique n’aura aucun impact sur les flux migratoires, car c’est d’abord une quête de survie qui anime les migrants de l’Afrique des Grands Lacs (Burundi, RDC, Ouganda, Rwanda) et des Comores qui font la traversée vers cette île française.
La focalisation sur les enjeux migratoires et sécuritaires masque les problèmes de développement du territoire de Mayotte, qu’ils soient d’ordre économique, social, sanitaire, éducatif, etc. C’est aujourd’hui le département le plus pauvre de France avec 77 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, tandis que le niveau de vie médian est sept fois plus faible que sur le plan national. Il n’en reste pas moins attractif pour les populations de l’autre rive, qui y voient un eldorado en comparaison avec leur situation.
Dans ce contexte, l’économie sociale et solidaire (ESS) se retrouve sur le front de l’accueil des migrants et subit pour cela la colère des populations locales. L’association Solidarité Mayotte, qui agit pourtant pour le compte de l’Etat en matière d’hébergement
d’urgence, a en particulier été sous le coup de menaces et d’agressions de la part des populations locales.
Le député Les Républicains de Mayotte, Mansour Kamardine, s’est empressé d’instrumentaliser la situation en accusant dans Le JDD « les associations d’assistance aux étrangers [de jouer] un rôle considérable dans l’arrivée massive des migrants ». L’ESS sert ainsi de bouc-émissaire facile, alors que la situation n’est pas de son fait et la dépasse.
Une situation critique
La chambre régionale de l’ESS (Cress) de Mayotte a réalisé une enquête flash au début du mois de février auprès des acteurs de l’ESS pour évaluer l’impact sur leurs activités des barrages routiers mis en place par les mouvements protestataires de la population. 73 entreprises et associations, représentant 2 097 salariés, soit 60 % des emplois de l’ESS, ont répondu. On les retrouve à plus d’un quart dans le secteur de la santé et du social, mais aussi dans l’enseignement et l’éducation, la transition écologique, le sport et les loisirs, les services aux entreprises et le numérique, les arts et spectacles et l’artisanat, l’agriculture et la pêche ou le BTP. Parmi les emplois considérés, 461 concernent des personnes en insertion.
Il ressort de l’enquête que les entreprises témoignent d’importantes difficultés de déplacements pour réaliser des prestations ou accueillir du public, en plus des préjugés
(stigmatisation des migrants) et même des entraves (blocages, menaces, etc.) à l’exercice des missions de certaines structures. La moitié des structures était à l’arrêt, tandis que l’autre moitié ne parvenait à maintenir que partiellement son activité.
Cela révèle la vulnérabilité des entreprises de l’ESS à Mayotte, soumises selon la Cress à « une injonction paradoxale » :
« Elles doivent régler les problèmes de la société civile puisqu’elles sont le prolongement de l’action publique sur le territoire […]. Et en même temps, elles sont fragilisées dans leur modèle du fait d’un manque de vision claire traduite dans les différents schémas ou documents d’orientation et dans la gestion des moyens alloués pour mettre en œuvre les politiques décidées (retard de conventionnement, retard de paiement, etc.). »
Les problèmes se cumulent, fragilisant à la fois leur modèle économique et la mise en œuvre de leurs activités. Elles subissent ainsi les aléas de la crise ainsi que les revirements politiques. Résultat, 10 % d’entre elles envisagent la fermeture de leur établissement, tandis que 92 créations d’emplois ont été annulées ou repoussées.
Ces atteintes aux libertés associatives ont conduit le président d’ESS France, Jérôme Saddier, à interpeller le Premier ministre dans une lettre ouverte.
« Le respect des principes [républicains] commence par la protection de celles et ceux qui, fidèles à notre devise républicaine, œuvrent à concrétiser l’accès aux droits tous les jours sur le terrain, que ce soit dans les services publics ou dans l’action associative. […] Ces mêmes principes nous invitent à contester la pertinence de la remise en cause totale du droit du sol à Mayotte », écrit-il.
Chaque fois qu’une association humanitaire est attaquée, c’est la République qui est frappée. Chaque fois que l’on touche le droit du sol, c’est l’accès à la citoyenneté et par là toute la communauté nationale qui est ébranlée. La réponse du gouvernement continue à séparer Mayotte du reste de la République en maintenant les logiques dérogatoires, déjà à l’œuvre pour les prestations sociales et le salaire minimum dont les niveaux sont inférieurs à ceux qui ont cours en métropole.
En légitimant le clivage entre les populations, en l’occurrence les autochtones et les migrants, le gouvernement se détourne du véritable enjeu, à savoir le développement de l’île. Or, cela passe par l’intégration de tous au droit commun et le renforcement de la cohésion sociale.
L’ESS est aujourd’hui sur l’île le dernier rempart de la République. Plutôt que de l’abandonner à des mouvements factieux, le gouvernement devrait la soutenir et instaurer l’égalité de droits à Mayotte.
L’ESCLAVAGE À MAYOTTE EST UN PAN DE L’HISTOIRE QUE LES MAHORAIS N’AIMENT PAS SE REMÉMORER. ON N’EN PARLE PAS, OU TRÈS PEU. LE PASSÉ RESTE DANS LE PASSÉ. POURTANT, IL A BEL ET BIEN EXISTÉ DANS L’ARCHIPEL. ET CELA A ÉTÉ TOUT AUSSI DOULOUREUX QUE DANS LES AUTRES TERRITOIRES. LES HISTORIENS QUI SE SONT PENCHÉS SUR L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE À MAYOTTE, TRAVAILLENT POUR LIBÉRER LA PAROLE ET FAIRE CONNAÎTRE CETTE PÉRIODE AU GRAND PUBLIC. À L’OCCASION DE LA COMMÉMORATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE, NOUS REVENONS SUR LES FAITS, ET ESSAYONS DE COMPRENDRE POURQUOI A-T-ON ENCORE DU MAL À ACCEPTER CE CÔTÉ SOMBRE DE L’HISTOIRE MAHORAISE.
« L’esclavage n’existe plus, mais il y a encore des stigmates que l’on traine aujourd’hui »
L’ESCLAVAGE À MAYOTTE EST UNE PÉRIODE SOMBRE QUI A LONGTEMPS ÉTÉ NIÉE, MAIS QUI A BEL ET BIEN EXISTÉ. L’HISTORIEN INSSA DE NGUIZIJOU A CONTRIBUÉ À FAIRE CONNAÎTRE CE PAN DE L’HISTOIRE. IL A NOTAMMENT ÉCRIT LE LIVRE « L’ESCLAVAGE À MAYOTTE ET DANS SA RÉGION : DU DÉNI MÉMORIEL À LA RÉALITÉ HISTORIQUE ». IL REVIENT POUR NOUS, SUR LES FAITS ET LES DÉTAILS DE L’ESCLAVAGE SUR L’ÎLE.
Mayotte Hebdo : Comment l’esclavage est arrivé à Mayotte ?
Inssa de Nguizijou : On entend souvent dire qu’on peut dater l’esclavage du IX au Xe siècle à Mayotte, mais ce n’est pas vrai parce que la société qui s’est installée à Mayotte tout au long du Moyen-âge, n’a pas laissé de trace d’une quelconque organisation basée sur l’esclavage. En revanche, on retrouve des traces d’esclavagisme, d’inspiration orientale, lié à la mise en place des sociétés araboshiraziens en provenance du Moyen-Orient. Cela commence vers le début du XVIème siècle. On n’a pas de dates précises. Tout au long de la côte Est africaine, les vagues de migrations venant de la Perse et du golfe arabo-persique vont s’installer avec leur système de valeur. Et parmi les valeurs il y a le travail. Une certaine caste considère que travailler la terre, travailler avec ses mains est un déshonneur. Ils vont
donc importer des noirs du continent pour prendre en charge tout le travail manuel.
« IL Y A UN DÉNI CERTAIN, UNE MÉMOIRE QUI SE VEUT OUBLIEUSE »
M.H : Qui étaient les maîtres ?
IDN : Les maîtres étaient des Arabo-perses, ainsi que l’élite locale puisque lorsque les Arabo-perses arrivent à Mayotte, il y a déjà des sociétés installées. Le mode opératoire pour les intégrer est de se marier avec les classes dirigeantes de ces sociétés et de fonder une dynastie métisse. Il y a donc les arabes purs, leurs descendants et la caste
des dirigeants qui étaient déjà sur place. Ils vont tous former la caste des « kabayla »
M.H : Comment était organisée la société ?
IDN : C’est une organisation pyramidale et féodale. Il y avait trois castes. En haut de la pyramide on avait les « kabayla » , au milieu les « wa gwana » , ce sont des personnes totalement libres qui représentent l’ancienne population trouvée sur place. Ils n’ont pas forcément intégré la caste supérieure mais ils sont restés libres dans leur manière de travailler et mener leur vie. Et à la base de cette pyramide il y a les
«
LES BOURREAUX ONT INCULQUÉ AUX VICTIMES UNE MANIÈRE DE PERCEVOIR LE MONDE ET LES COULEURS DE PEAU »
esclaves qui sont majoritaires au sein du corps social. Ils travaillent pour les castes supérieures. On les appelle les « wa rumoi »
M.H : Aujourd’hui la question de la caste est moins présente, mais on note tout de même une différence entre les personnes foncées et ceux qui sont clairs de peau. Comment expliquer cela ?
IDN : Oui c’est une réalité. Les bourreaux ont inculqué aux victimes une manière de percevoir le monde et les couleurs de peau. L’épiderme a toujours un sens social. Plus on est foncé, plus on va nous renvoyer vers des origines serviles. Plus le teint est clair et plus on va nous renvoyer à des origines nobles, à un héritage de sang arabe. C’est un raccourci qui a été créé dans la tête. C’est le drame de la dépigmentation de la peau. Se débarrasser de la peau noir c’est aller vers ces castes dites supérieures. L’esclavage n’existe plus, mais il y a encore des stigmates, des traumatismes que l’on traine aujourd’hui.
M.H : On a tendance à dire que l’esclavage à Mayotte était doux. Est-ce vrai ?
IDN : Qu’est-ce qu’on considère comme douceur dans la servilité ? Il faut balayer cette affirmation et revenir aux faits. Pendant la période arabo-shirazienne et durant la période française de l’engagisme, il n’y a rien de doux dans la manière de conduire la vie des assujettis. On tend à dire que l’esclavage était doux car des personnes ont bénéficié de largesse dans l’affranchissement parce qu’elles étaient proches du maître. Et c’était plutôt les esclaves qui évoluaient dans le milieu urbain. Ceux qui vivaient à proximité du maître pouvaient bénéficier d’une certaine clémence relative. Mais dès qu’on s’éloigne du milieu urbain, on se rend compte que la dureté du travail n’est en rien douce. Les esclaves agricoles et marins avaient une vie très dure. Les esclaves femmes étaient assujetties sexuellement. Cette réalité n’a rien de doux. J’ai étudié la folie et le système esclavagiste était tellement oppresseur que certains sont devenus fous et folles. Ils le sont devenus à la suite du traitement qu’ils ont subi, parce qu’ils n’auraient pas été emmenés pour travailler s’ils étaient fous depuis chez eux.
M.H : Quelle est la différence avec la période de l’engagisme et du colonialisme ?
IDN : Lorsque l’on s’intéresse à la période de la colonisation française, on s’aperçoit que durant l’engagisme c’est juridiquement une forme différente du travail, mais dans la réalité les personnes engagées deviennent des esclaves puisque dans leurs contrats il était précisé qu’on leur devait une rémunération en contrepartie de leur travail, mais dans la réalité elles n’étaient pas payées ou étaient payées très tardivement, c’est à dire 10 à 12 mois de retard de salaire. Dans ces cas-là, il y a une rupture du contrat de travail. Il y a un autre aspect à prendre en compte, ce sont les humiliations et les mauvais traitements dans les plantations. On n’est pas loin de la réalité réunionnaise, guadeloupéenne de la condition des engagés. La question qui se pose est de savoir si on est dans l’engagisme ou toujours dans une forme d’esclavagisme qui ne dit pas son nom.
M.H : Comment étaient organisés les quartiers dans les villes ?
IDN : Les villes murets, c’est-à-dire les médinas, représentent la ségrégation spatiale. Une médina appelle forcément à une interprétation sociale qui exclut
un certain nombre de personnes. Les nobles, les commerçants, ceux qui possèdent le pouvoir politique, habitent dans la médina. La population servile vit en dehors. Ce schéma n’a pas changé aux Comores. L’exmple d’Anjouan est le plus parlant car les médinas existent encore ainsi que le système de caste. D’ailleurs, parmi les explications du problème d’immigration actuelle c’est qu’il y a des personnes qui n’arrivent pas à trouver leur place dans la société anjouanaise. Au-delà des aspects qu’on a l’habitude d’entendre, ils fuient leur île pour trouver une dignité d’être-humain. C’est une bouffée d’oxygène moral pour eux car ici ils sont considérés comme des humains avec des droits.
«
LES COLONISATEURS N’ONT PAS ABOLI L’ESCLAVAGE POUR LES BEAUX YEUX DES MAHORAIS, MAIS POUR UTILISER CES PERSONNES DANS LEURS INTÉRÊTS »
M.H : Comment en est-on sorti ?
IDN : Lorsque le colonisateur est arrivé sur place, il s’est aperçu que pour mettre en place son système colonial il lui fallait de la main d'œuvre. Et ceux qui en avaient, étaient les Kabayla. Donc, le seul moyen de s’en accaparer pour construire les routes, les usines, mettre en place les ateliers coloniaux, c’est de libérer cette main d’oeuvre en abolissant l’esclavage. Les colonisateurs n’ont pas aboli l’esclavage pour les beaux yeux des Mahorais, mais plutôt pour utiliser ces personnes dans leurs intérêts.
Le pouvoir décide d’abolir l’esclavage le 9 décembre 1846, par ordonnance royale, mais cette abolition s’accompagne d’une obligation des affranchis de s’engager auprès de l’administration, des concessions
ou encore de tout autre entité qui peut les engager pour éviter qu’ils soient dans l’oisiveté. On va racheter leur liberté en indemnisant leurs propriétaires, en tout cas ceux qui avaient émis le souhait d’affranchir leurs esclaves. Mais à partir de ce moment, ceux qui ont été affranchis se rendent comptent que leurs conditions de travail ne diffèrent pas trop de l’esclavagisme auquel ils étaient habitués quelque temps avant. Donc ils se révoltent en 1847 pour dénoncer cela.
De plus, même si on était affranchi, on avait toujours des stigmates de cette servilité parce qu’au moment de l’affranchissement il y avait un rituel où on faisait des scarifications sur le front. À l’époque c’était un code pour notifier à la société que cette personne a été esclave mais ne l’est plus. Socialement ça restait un poids.
M.H : Pourquoi a-t-on du mal à reconnaître ce passé ?
IDN : Il y a un déni certain, une mémoire qui se veut oublieuse. Pour autant les preuves de l’existence de l’esclavage existent. On a une société qui a une approche de la mémoire assez volatile. On se concentre sur le présent car c’est le plus important. On a d’autres problèmes plus urgents qui nous font oublier ceux du passé. C’est ce qui explique en partie le déni, volontaire ou pas volontaire. Il y a aussi un autre aspect, c’est la méconnaissance. Il y a des personnes qui ne savent pas que l’esclavage a existé à Mayotte. Le fait qu’on ne sache pas cela ne participe pas non plus à la libération de la parole. Ils nous demandent des preuves. Même des élus tiennent ce discours et ça complique notre travail.
Il y a un déni de la réalité mais le travail d’histoire permettra d’effacer le négationnisme de l’esclavage à Mayotte.
M.H : Quel travail faites-vous pour cela ?
IDN : Aux archives départementales de Mayotte nous intervenons dans les établissements scolaires. On a 3-4 expositions qui circulent dans les écoles. Les enseignants doivent aussi faire le travail, mais on ne peut pas dire qu’on n’a pas de support. Ce discours était compréhensible il y a quelques temps, mais aujourd’hui on a des éléments qui permettent d’apporter de la connaissance avec beaucoup de pédagogie aux élèves. n
« On nous parle de nos ancêtres les Gaulois, alors qu’on descend des Bantous »
À MAYOTTE, L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE EST ENCORE MÉCONNUE PAR LA POPULATION. EN L’INTERROGEANT SUR LE SUJET, PLUSIEURS MAHORAIS ET MAHORAISES POINTENT DU DOIGT LE MANQUE DE CONNAISSANCE SUR NON SEULEMENT CETTE PÉRIODE, MAIS SUR L’HISTOIRE DE MAYOTTE EN GÉNÉRAL.
L’histoire de l’esclavage à Mayotte est encore très peu connue du grand public, y compris mahorais. « Honnêtement, je ne m’y connais pas du tout » , lance d’entrée de jeu Saïd*, 25 ans. Mais cette lacune le questionne. « C’est vrai qu’on n’en parle pas à l’école. En tous cas je n’en ai pas le souvenir » , ajoute-t-il.
Même son de cloche pour Mathis, la quarantaine : « Pour ma part, j’ai appris l’histoire de l’esclavage aux Antilles, aux États-Unis, en Afrique, mais pas dans l’océan Indien et encore moins à Mayotte. » Saïd le rejoint, regrettant également que ses cours de l’époque n’aient pas été assez adaptés au territoire où ils étaient enseignés. Un constat qu’il fait même plus généralement sur l’histoire de Mayotte. « On nous parle de Pétain, de De Gaulle, mais pas vraiment de nos ancêtres noirs. C’est dommage… C’est à la personne qui veut connaître son histoire de la chercher et la trouver » , déplore celui qui pense qu’un effort plus important devrait être fait pour enseigner l’histoire propre à Mayotte et celle de l’esclavage dans l’océan Indien à l’école. « On est Français, on fait partie de la République, c’est normal
d’apprendre l’histoire européenne. Mais nos anciens ont souffert et il faut aussi qu’on connaisse la leur. »
Pour Mathis aussi, c’est le passé de Mayotte qui est trop peu étudié par les élèves, mais aussi par les historiens. « La route des épices ne remonte pas à loin. Mais il y a peut-être un désintérêt, il faut qu’un effort soit fait pour que cette période soit mise en lumière », estime-t-il.
«
L’IMPRESSION
Naïssa*, qui tient un compte Instagram sur les langues mahoraises, essaye de sensibiliser sa communauté pour qu’elle apprenne à connaître le territoire. « J’ai parlé brièvement de l’esclavage sur mon compte car je trouve qu’à Mayotte, les programmes scolaires n’incluent pas forcément l’histoire de notre île, ce qui fait que beaucoup d’entre nous, à la fin de nos études, l’ignorent complètement, y compris celle de l’esclavage » , argumente celle qui a pu s’instruire grâce à des recherches sur Internet.
C’est en partie grâce à ce compte sur les réseaux sociaux que Yamina, la vingtaine, en a un peu plus appris sur cette période : « Dans nos cours, on nous parle de nos ancêtres les Gaulois, alors qu’on descend des Bantous et différents peuples africains et arabes. Les conséquences c’est que notre histoire s’oublie. »
C’est en grandissant que Mathis prend conscience que cette abomination a également sévi dans l’archipel.
« NOS ANCIENS ONT SOUFFERT ET IL
Malgré cela, ce sujet ne survient jamais dans ses conversations. Ni dans celle de Saïd : « Je ne dirais pas que c’est un sujet tabou. Je pense simplement que ça vient du manque de connaissances des gens. »
En revanche, pour Yamina, cela peut être tabou selon les personnes. « J’ai l’impression que certains Mahorais refusent le fait d’être descendants d’esclaves, alors que les Mahorais d’origine malgache, qui sont shibushiphone, ne le réfutent pas. Il y a forcément eu des esclaves parmi leurs ancêtres, et ils en parlent » , détaille-t-elle. n
« À Mayotte, la réappropriation de ce passé douloureux semble plus hésitante
LAWOETEY-PIERRE AJAVON, HISTORIEN ET ANTHROPOLOGUE TOGOLAIS, DÉCORTIQUE POUR MAYOTTE HEBDO LA NÉCESSAIRE APPROPRIATION DE L’HISTOIRE DE L’ESCLAVAGE ET LA COMPLEXITÉ DU PROCESSUS, SUR L’ÎLE, NOTAMMENT EN RAISON DU PRISME DE LA RELIGION MUSULMANE. SELON LUI, L’ESCLAVAGE REVÊT UNE FORME DE TABOU DÉPENDANT DE PLUSIEURS FACTEURS, QU’IL DÉTAILLE DANS CET ENTRETIEN.
Mayotte Hebdo : Les journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage sont-elles efficientes pour rappeler la nécessité de s’approprier ce pan de l’histoire et comprendre ses mécanismes viciés ?
L-P.A : C’est une question d’une importance capitale qui en soulève une autre, non moins importante, à savoir le devoir de mémoire. En effet, plusieurs siècles après l’abolition de l’esclavage, il y a eu en France métropolitaine une sorte d’oubli de la mémoire, si j’ose dire de gommage de la mémoire. Depuis 1983, les descendants des populations soumises à l’esclavage se sont rassemblés pour célébrer timidement au plan local l’abolition de l’esclavage. Mais ce n’est qu’en 1998 que l’Etat français a donné une ampleur nationale à ses commémorations à l’occasion du 150e anniversaire de l’abolition. Très vite, les responsables politiques et élus locaux
ultramarins se sont appropriés ces commémorations à travers de nombreuses manifestations, conférences, colloques, expositions et concerts. À Mayotte, la ré-appropriation de ce passé douloureux semble plus hésitante. Et c’est tout à l’honneur du conseil départemental de Mayotte d’avoir tenté de sensibiliser la population mahoraise avec des commémorations de l’abolition de l’esclavage. Oui, les journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage sont efficientes parce qu’elles entretiennent un devoir de mémoire dans le but de restaurer et de diffuser la réalité de l’esclavage. L’écrivain martiniquais Edouard Glissant, constatant la persistance dans le monde actuel de faits assimilables aux crimes du passés, disait qu’il est indispensable de dépasser le cadre français pour répandre la nécessité de devoir de mémoire à l’humanité toute entière. Aussi, en tant qu’ancien enseignant, j’estime qu’un travail de mémoire reste à faire particulièrement auprès des jeunes générations.
M.H : L’anthropologue Malek Chebel a qualifié de « tabou bien gardé » l’esclavage en terre d’islam. Partagez-vous ce constat ?
« LES JOURNÉES DE COMMÉMORATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE SONT EFFICIENTES CAR ELLES ENTRETIENNENT UN DEVOIR DE MÉMOIRE »
L-P.A : Je partage entièrement son point de vue. Ce tabou dépend de plusieurs raisons. Il convient d’abord de revenir sur la conférence mondiale contre le racisme et les discriminations tenue à Durban [en 2001] en Afrique du Sud. Officiellement, certains Etats avaient demandé auprès des puissances mondiales, dont les Etats-Unis, le versement de substantielles
réparations au continent africain pour le dédommagement des ravages créés par la traite négrière. À l’issue de cette conférence, les pays arabes ont su habilement occulter les débats autour des réparations concernant la traite arabomusulmane avec l’appui de certains chefs d’Etat africains. On peut se demander si cette posture relevait d’un oubli volontaire ou si elle était une tactique diplomatique des chefs d’Etats africains plutôt désireux de ménager les dirigeants arabes afin de s’attirer leurs faveurs financières. Si quatorze siècles de traite avec quarante millions d’esclaves imposés aux noirs par le monde arabe ont pu subir tant d’amnésie historique, cela s’explique sans doute par l’ignorance des noirs eux-mêmes de ce pan de leur histoire insidieusement caché. L’attitude de bon nombre d’intellectuels et d’historiens plus enclins à afficher à l’égard de leur coreligionnaire musulman une forme de connivence religieuse et politique les a, aussi, probablement empêchés de prendre la distance nécessaire pour analyser sereinement cette question. Par ailleurs, pour comprendre le tabou qui entoure de nos jours les crimes de l’esclavage arabo-musulman à l’encontre des noirs, l’anthropologue sénégalais Tidiane N’Diaye observait que cette traite, qui est un véritable génocide, est recouverte à jamais du voile de l’oubli. C’est en fait un pacte virtuel scellé entre les descendants
des victimes et ceux des bourreaux qui aboutit à ce déni. Parce que dans cette sorte de syndrome de Stockolm à l’africaine fait que tout ce beau monde s’arrange sur le dos de l’occident de sorte que tout se passe comme si les descendants des victimes étaient devenus des amis solidaires des descendants des bourreaux.
M.H : Au VIIe siècle, la nouvelle religion ne condamnait pas fermement la pratique de l’esclavage mais interdisait l’asservissement d’autres musulmans. Ce cautionnement induit-il une forme d’amnésie de nos jours ?
L-P.A : On observera que le trafic d’êtres humains faisait partie des pratiques coutumières ancestrales et légales en vigueur dans le monde arabo-musulman. Malgré les profondes convictions du prophète, on relève que le Coran ne s’est jamais prononcé sur la légitimité ou non de procéder à l’exploitation d’esclaves. Ce qui laisse penser que, même si le prophète Mohamed a appelé à l’amélioration des conditions de vie des esclaves, il n’a jamais lutté en faveur de l’abolition de l’esclavage, qui était une institution coutumière. Cette pratique était courante à l’époque du prophète. Prendre position en faveur de l’abolition risquait par ailleurs d’aliéner le soutien de plusieurs propriétaires d’esclaves au prophète. Il faut enfin insister
« IL Y A UNE FORME DE REFUS DE S’IDENTIFIER À L’ESCLAVAGE ASSIMILÉ À UNE HISTOIRE DÉGRADANTE ET INFAMANTE »
sur le fait qu’en théorie aucun texte du coran ne professe l’asservissement des hommes et femmes noirs. L’islam est fondé sur l’égalité raciale. Nombre de compagnons du prophète lui-même étaient des métis musulmans. Mais entre l’enseignement de l’islam, les recommandations du prophète et les pratiques de certains arabes pendant l’époque coloniale en Afrique noire, il y avait un grand fossé.
« MÊME SI LE PROPHÈTE MOHAMED A APPELÉ À L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES ESCLAVES, IL N’A JAMAIS LUTTÉ EN FAVEUR DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE »
M.H : La fondation pour la mémoire de l’esclavage a pour mission de transmettre les mémoires et héritages multiples de l’esclavage. Ces velléités sont-elles suivies d’effets à Mayotte et dans les autres territoires concernés, selon vos observations ?
L-P.A : La fondation pour la mémoire de l’esclavage, auparavant dirigée par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, fait un énorme travail de réappropriation de la mémoire de l’esclavage. Cela se traduit par des conférences, des expositions, des concerts en France et dans les départements ultramarins. Des concours sont régulièrement organisés, et d’ailleurs le thème choisi cette année est : « les résistances à l’esclavage » . La fondation invite à cet effet à se souvenir de l’importance que l’esclavage colonial a joué dans l’histoire.
M.H : À Mayotte et aux Comores, certains observateurs relèvent qu’une partie de la population est dans une forme de déni au sujet de la traite négrière. À quoi cela est dû selon vous ?
L-P.A : Je vous renvoie à un ouvrage publié en 2019 par le conseil départemental de Mayotte*. A mon avis, ce déni revêt plusieurs aspects. D’abord, c’est dû au manque d’informations de certains Mahorais sur l’esclavage dans leur région et dans leur île. Ensuite, il y a une forme de refus de s’identifier, et c’est tout à fait normal, à l’esclavage assimilé à une histoire dégradante et infamante. Il y a aussi, derrière ce déni, la nécessité de préserver la cohésion sociale et de ne pas stigmatiser certains descendants d’esclaves et les descendants de leurs maîtres. Un sujet tabou, tant est que ceux-ci n’existent encore qu’en minorité. n
*En 2019, Lawoetey-Pierre Ajavon avait coordonné l’édition d’un livre grand public commandé par le département au sujet de l’histoire de l’esclavage à Mayotte.
À L’OCCASION DE LA COMMÉMORATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGE CE SAMEDI 27 AVRIL, NOUS SOMMES PARTIS À LA RENCONTRE D’UNE CLASSE DE 4ÈME AU COLLÈGE DE M’GOMBANI, À MAMOUDZOU. SI CE RÉCIT DU PASSÉ EST INSCRIT DANS LES PROGRAMMES SCOLAIRES, LES ÉLÈVES EN PROFITENT POUR RÉVISER ET SE QUESTIONNER.
« Torture » , « maltraitance » , « couleur de peau » … Le temps d’une heure, dans une classe dissipée, mais majoritairement intéressée (et en section sportive donc qui se doit d’avoir de bonnes notes), des élèves de 4ème au collège de M’Gombani, à Mamoudzou, réveillent leurs connaissances à propos de l’esclavage qu’ils tentent d’abord de définir. Une notion qu’ils ont étudiée en classe de 5ème, qu’ils ont révisée en début de 4ème, et qu’ils mobilisent à nouveau ce mardi 23 avril avec leur professeur d’histoire géographie Pierre Robert, à l’occasion de la semaine de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Elle date du 27 avril 1848 pour la France mais remonte au 9 décembre 1846 pour la population de Mayotte, laissant place à l’engagisme, un système de recrutement de travailleurs agricoles au profit des colons. « Racisme » , liste aussi un élève pour définir l’esclavage. « Le racisme c’est traiter une personne différemment par rapport à une différence » , reprend le professeur. « Le problème c’est qu’on a vu que l’esclavage, c’est le fait de comparer l’humain à un objet, le dénuer de toute humanité. Est-ce qu’on peut alors parler de racisme ? » , pointet-il, tout en expliquant que ce concept renvoyant au postulat de l’existence de races supérieures et inférieures s’inscrit certes dans le sillage de l’esclavage mais découle de la décolonisation.
« ON EN A PARLÉ À LA MAISON
UN SOIR AVEC MA MÈRE »
Plusieurs jeunes se disent concernés par le sujet « parce que ce sont des noirs comme nous » , perce du fond de la classe, Mariana.
La jeune fille de 13 ans craint que leurs futurs enfants n’aient pas accès à cette mémoire qui pourrait pourtant permettre de « conserver la paix » « On en a parlé à la maison un soir avec ma mère en rentrant du collège » , intervient Zaya, du même âge. « Nos ancêtres, mes arrières-arrièresarrières-grands-parents ont subi l’esclavage. Ce n’est pas bien du tout. Elle m’a expliqué que les esclaves n’avaient pas de liberté » , déroule celle qui souhaite « soutenir sa communauté » en se rendant au carnaval samedi après-midi, à Mamoudzou. Sur une trentaine d’élèves, Guindal, 14 ans, évoque timidement avoir déjà eu un échange sur ce passé avec son père.
« Essayer de les questionner permet de comprendre. Rapprochez-vous de cette histoire » , reprend Pierre Robert, qui s’efforce de continuer à capter l’attention malgré les rires de certains et l’endormissement de quelques-uns. « L’Histoire sert à développer l’esprit critique et comprendre le monde d’aujourd’hui. »
« À FORCE DE RÉPÉTER À UNE PERSONNE QU’ELLE NE VAUT RIEN, À UN MOMENT ELLE VA Y CROIRE »
« Pourquoi les blancs (Européens) maltraitaient les noirs ? Pourquoi ce n’était pas les noirs qui maltraitaient les blancs ? » , s’interroge Isaline. Et Nolhan : « Pourquoi les esclaves se sont laissés faire ? » « Parce qu’ils avaient des armes et des fouets ? Et si une personne réussissait à s’échapper, elle allait où ? » , complète Isaline. Pierre Robert embraye sur le fait que considérer l’être humain comme une propriété ne s’est pas
cantonné à une couleur de peau ni au continent africain. Il rappelle aussi que « des noirs » ont aussi participé à la traite négrière atlantique. Et que l’Histoire a démontré l’envie répétée des peuples à vouloir prendre le pouvoir sur les autres. S’appuyant sur le film Twelve years for a slave de Steve McQueen, il évoque aussi le principe du conditionnement, « de briser psychologiquement une personne » « À force de répéter à une personne qu’elle ne vaut rien, à un moment elle va y croire. Si on vous enfermait dans une cage et qu’on vous répétait tous les jours que vous êtes un oiseau, vous finiriez par dire que
vous êtes un oiseau. L’humain est comme ça. Et l’esclavage s’est aussi fait au travers de l’enfermement, la torture, d’actes de violences et des menaces sur les proches. » « Mais à l’époque des Lumières on dénonçait déjà ça ! » , se scandalise Izak, se remémorant des philosophes européens de la seconde moitié du XVIIème et du XVIIIème siècles étudiés en classe.
L’heure quasiment écoulée, le professeur les laisse sur le souvenir, par exemple, d’une coupe du monde de football au Qatar en 2022 et des 3.000 ouvriers décédés. « Ne serait-ce pas de l’esclavage moderne ? » n
Face à la problématique des déchets sur l’île, Rachad El-Amyne a créé une entreprise de collecte au porte à porte. Le but est de faciliter le geste de tri en récupérant les déchets recyclables directement auprès des ménages, qui n’auraient plus à se rendre jusqu’aux bornes. Il ne manque plus qu’à financer et lancer l’activité.
Aller chercher les déchets recyclables directement chez l’habitant, c’est l’objectif que s’est donné Rachad El-Amyne à travers la création de son entreprise Codeprades (Collecte déchets propreté ramassage déchets et sensibilisation). « Une grande partie de la population à Mayotte n’a pas encore intégré le geste de tri ni le fait d'amener ses déchets aux points de collecte » , expliquet-il pour justifier son projet. Pour lui, il est compliqué de prendre l’habitude d’amener ses emballages à 100, 200, 300 mètres et même souvent plus quand on n’a pas été sensibilisé à l’importance du tri, et que, dans beaucoup de cas, on n’a pas de véhicule.
L’entreprise déploiera son activité dans un premier temps à Mamoudzou, auprès des société et administrations, mais surtout auprès des particuliers. Rachad El-Amyne compte passer voir vingt familles par village et les inscrire sur une liste, si elles sont d’accord pour bénéficier du service. Une fois cette liste établie, le planning sera organisé pour qu’une collecte ait lieu au moins une fois par semaine auprès de cent familles, auxquelles l’entreprise aura distribué gratuitement des sacs pour ranger leurs déchets. « Puis on augmentera le nombre de ménages au fur et à mesure, jusqu’à s’étendre à tout le territoire si on est soutenu » , explique l’entrepreneur,
qui compte recruter un chauffeur, deux agents techniques et une secrétaire comptable pour lancer l’activité de son entreprise, créée officiellement en février 2024. Pour cela et pour se doter du camion nécessaire à ce type de collecte, Rachad El-Amyne aimerait lancer prochainement les demandes de subvention.
Jusque-là, son projet est accompagné par la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress), avec laquelle il a signé une convention d’accompagnement jusqu’en 2025 qui lui a permis d’être aidé notamment sur l’élaboration du business plan de Codeprades.
« J’allais récupérer les déchets directement chez les gens »
En parallèle de la collecte, il souhaite également faire de la sensibilisation auprès des habitants. Un genre d’action auquel il n’est pas étranger. En 2018, il avait rejoint l’association Wusalama de Mandzarsoa, à M’tsapéré, Mamoudzou, pour laquelle il a été coordinateur bénévole. Une expérience au cours de laquelle il a déjà mené des projets d’installation de bornes de tri, comme près de la mosquée du quartier Mandzarsoa. Il a également suivi des formations dans le domaine, auprès d’associations comme
Mayotte Nature Environnement. C’est pendant la pandémie de Covid-19 qu’il décide de quitter l’association pour se concentrer sur son projet d’entreprise. Lorsqu’il a constaté que l’installation de bacs de collecte ne suffisait pas réellement à convaincre la population de faire massivement le tri de ses déchets, il a voulu proposer une autre solution : le porte à porte.
Cet intérêt pour la préservation de l’environnement en collectant les déchets remonte à 2012, alors que Rachad El-Amyne, arrivé à Mayotte il y a onze ans, vivait encore aux Comores. « J’allais récupérer les déchets directement chez les gens en échange d’une dizaine
d’euros par mois. À un moment, je m’occupais d’une vingtaine de ménages et je nettoyais aussi le quartier. Ça m’a permis de me rendre compte de l’impact de nos déchets » , se souvient-il.
Collecter les déchets recyclables directement à l’entrée des maisons pourrait être une solution aux nombreux d’entre eux qui se retrouvent au centre d’enfouissement de Dzoumogné, normalement consacré aux ordures ménagères. En effet 97% des emballages qui pourraient être recyclés finissent enfouis à Dzoumogné, ce qui réduit la durée de vie, normalement de 30 ans, du centre construit en 2014. n
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
Bruno de Villeneuve publie son deuxième livre trois ans après, en 2007, sous le titre : Patrimoines. La tradition dans sa culture. Le lagon dans sa nature… Plusieurs évolutions frappent le lecteur. Le format a changé : le modeste recueil de nouvelles est devenu un livre d’un format à l’italienne plus ample et sur la couverture duquel on trouve une imposante bweni, femme dans la langue vernaculaire de Mayotte. Les éditions L’Harmattan ont laissé place à Ylang images, maison fondée par l’auteur. Les images ont pris une importance croissante par rapport au texte. Néanmoins, en dépit de ces ruptures, une continuité existe, signalée par le titre. Les aventures précédentes, qui indiquent un déplacement dans l’espace, ont laissé place au patrimoine qui se comprend davantage comme un mouvement dans le temps. Bruno de Villeneuve distingue deux sortes de patrimoine : l’un culturel et l’autre naturel. Le premier coïncide avec la tradition et le second avec le lagon.
En cette époque particulièrement sensible à une certaine compréhension du droit des femmes – extrêmement variable selon les endroits de la planète -, nous nous sentons presque obligé de dire un mot de la valeur du patrimoine, mot dans lequel on retrouve la racine souvent critiquée du père, comme dans le mot patriarcat. En effet, dans ce débat, on peut rappeler que la domination masculine est tempérée, dans l’archipel des Comores en général et à Mayotte en particulier, par la transmission des biens immobiliers aux filles, selon un « matrimoine » appelé manyahuli :
« La matrilinéarité s’est également manifestée dans un système de transmission des biens qui ne se trouve que dans l’île de Ngazidja et, dans un moindre degré, de Mwali, le manyahuli. Les biens immobiliser, manyahuli sont hérités en ligne maternelle, donc, de mère à fille. Ces biens n’appartiennent pas proprement aux héritiers, mais sont la propriété collective de la lignée, et sont souvent conceptualisés comme terre d’origine de la famille. Ainsi l’endroit dans une ville où la lignée s’est établie et où les fondateurs ont construit leur maison est considéré par tous les membres de cette lignée comme le ‘vrai’ manyahuli. » (Iain Walker, Comores : guide culturel (2009), Moroni, Komedit, 2020, p. 10)
* Mais revenons au deuxième livre de Bruno de Villeneuve. Il se compose de douze sections suivantes :
- « Mayotte et son mode de vie »
- « Mayotte et ses paysages »
- « Mayotte et son artisanat »
- « Mayotte et sa flore »
- « Mayotte et ses portraits »
- « Mayotte et ses couleurs »
- « Mayotte et ses loisirs »
- « Mayotte et son lagon »
- « Mayotte et ses vule »
- « Mayotte et sa faune »
- « Mayotte et ses traditions »
- « Mayotte et ses bangas »
Ces douze sections, qui scandent le mot Mayotte, confèrent au texte une sorte de rythme poétique qui alterne les formes du patrimoine culturel (modes de vie, artisanat, portraits, loisir, vule, tradition et bangas) et celles du patrimoine naturel (paysage, flore,
couleurs, lagon, faune). Quantitativement, le patrimoine culturel est davantage représenté – est-il pour autant plus riche et plus complexe ou seulement mieux approfondi par l’auteur ? – que le patrimoine naturel. À l’intérieur de chacune de ces sections, l’esthétique de la carte postale succède à celle du poème. En effet, chaque page ou chaque double page se présente comme un assemblage de photographies. Et Bruno de Villeneuve d’y pratique une écriture de l’exotisme, conformément à notre hypothèse dans Exotique Mayotte. L’île aux parfums vue par les écrivains wazungu (2021) :
« Mayotte est une île tropicale. Par cet aspect, elle répond, en partie, aux rêves stéréotypés associés à ce genre de petits paradis terrestres. Son éblouissant lagon et ses sentiers de randonnée, son Mont Choungui et ses terres de couleurs raviront tous les amateurs du genre. »
Texte mais surtout images apparaissent ici au service d’une volonté encyclopédique de saisir Mayotte et l’on sait que L’Encyclopédie dirigée par Diderot et D’Alembert fourmillait de planches dont le but était d’illustrer le Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.
Christophe CoskerAvis de marché – directive générale, régime ordinaire
Section 1 - Acheteur
1.1 Acheteur
Nom officiel : Commune de Chiconi (976).
Forme juridique de l’acheteur: Organisme de droit public
Activité du pouvoir adjudicateur: Services généraux des administrations publiques.
Section 2 - Procédure
2.1 Procédure
Titre : Fourniture et livraison de collations et de plateaux repas dans les écoles primaires de la commune de Chiconi rentrée 2024
Description: Le présent marché a pour objet la fourniture et la livraison de collations et de plateaux repas à destination des écoles maternelles et élémentaire de la commune de Chiconi.
Type de Procédure : Ouverte. Procédure accélérée: NON.
2.1.1 Objectif
Nature du marché: services.
Nomenclature principale (cpv): 55521200. 55321000.
2.1.2 Lieu d’exécution
Pays: pays_ISO3166_eform_. Informations complémentaires de la procédure : Il s'agit de lancer une consultation en procédure adaptée pour des services sociaux et autres services spécifiques (article R2123-1 code de la commande publique) mais qui doit respecter des exigences de publicités au niveau du JOUE tenant compte du montant total de l'accord cadre..
2.1.3 Valeur
2.1.4 Informations générales
Informations complémentaires de la procédure: Il s'agit de lancer une consultation en procédure adaptée pour des services sociaux et autres services spécifiques (article R2123-1 code de la commande publique) mais qui doit respecter des exigences de publicités au niveau du JOUE tenant compte du montant total de l'accord cadre..
Base juridique : Directive 2014/24/EU
2.1.5 Conditions de passation des marchés
Nombre maximum de lots pour
lesquels un soumissionnaire peut présenter une offre : .
2.1.6 Motifs d'exclusion
Section 5 - Lot
5.1 LOT N° : LOT-0001
Identifiant interne : Collation scolaire.
Titre: Fourniture et livraison de collations scolaires.
Description: La collation doit être composée comme suit : - Un produit laitier, - Un fruit ou légume de saison, de préférence local ; - Une boisson lactée ou fruitée et/ou de l’eau, à définir en fonction de la composition du menu - Un produit céréalier, sec et pauvre en sucres
5.1.1 Objectif:
Type de marché : services.
Classification CPV: 55521200.
5.1.2 Lieu d'exécution:
5.1.3 Durée estimée:
5.1.4 Renouvellement:
Description: Il s'agit d'un accord cadre avec une période initiale reconductible 3 fois. Le marché est renouvelable car concerne un besoin récurrent.
5.1.5 Valeur
Valeur maximale de l’accord-cadre: 750000 EUR.
5.1.6 Information Général
Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.
5.1.7 Achats stratégiques
Approche de réduction des impacts environnementaux: none.
5.1.8 Critères d'accessibilité
5.1.9 Les critères de sélection
Type : Autre.
Description : Voir article 7.1 du règlement de consultation..
5.1.10 Critères d'attribution
Critère Prix :
Description : Prix des prestation pondéré à 40.
Critère Qualité :
Description : Valeur technique pondéré à 60.
5.1.11 Documents de marché
Pas de restriction en matière d’accès aux documents.
Langues dans lesquelles les documents de marché sont officiellement disponibles : français.
5.1.12 Conditions du marché public
Date limite de réception des offres : 24/05/2024 à 12:00.
Soumission électronique : Requise
Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr.
Catalogue électronique : Non autorisée
Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.
Conditions de présentation :
Conditions du marché :
Facturation électronique : Requise 5.1.15 Techniques
Accord-cadre, sans remise en concurrence
Nombre maximum de participants : 1. Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 1. Pas de système d’acquisition dynamique
5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision
Organisation chargée des procédures de recours : Tribunal Administratif de Mayotte
5.1 LOT N° : LOT-0002
Identifiant interne: Plateau repas.
Titre: Fourniture et livraison de plateaux repas.
Description: Chaque repas doit être composé de :
- Une entrée - Un plat protidique principal (comportant les protéines)
- Un plat d’accompagnement (féculents ou légumes)
- Un fromage ou laitage
- Un dessert
- Un morceau de pain.
5.1.1 Objectif:
Type de marché : services.
Classification CPV: 55321000. 55521200.
5.1.2 Lieu d'exécution:
5.1.3 Durée estimée:
5.1.4 Renouvellement:
Description: Il s'agit d'un accord cadre cadre avec une période initiale reconductible 3 fois. Le marché est renouvelable car concerne un besoin récurrent..
5.1.5 Valeur
Valeur maximale de l’accord-cadre: 1120000 EUR.
5.1.6 Information General
Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.
5.1.7 Achats stratégiques
Approche de réduction des impacts environnementaux: none.
5.1.8 Critères d'accessibilité
5.1.9 Les critères de sélection
Type : Autre.
Description : Voir article 7.1 du règlement de la consultation..
5.1.10 Critères d'attribution
Critère Prix :
Description : Prix des prestations pondéré à 40.
Critère Qualité :
Description : Valeur technique pondéré à 60.
5.1.11 Documents de marché
Pas de restriction en matière d’accès aux documents.
Langues dans lesquelles les documents de marché sont officiellement disponibles : français.
5.1.12 Conditions du marché public
Date limite de réception des offres : 24/05/2024 à 12:00.
Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https://
www.marches-securises.fr.
Catalogue électronique : Non autorisée
Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.
Conditions de présentation :
Conditions du marché :
Facturation électronique : Requise 5.1.15 Techniques
Accord-cadre, sans remise en concurrence
Nombre maximum de participants : 1. Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 1.
Pas de système d’acquisition dynamique
5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision
Organisation chargée des procédures de recours : Tribunal Administratif de Mayotte
Section 8 - Organisations
8.1 ORG-0001
Nom officiel : Commune de Chiconi (976).
Numéro d’enregistrement (SIRET) : 20000875300010.
Adresse postale : 1 place de la Mairie.
Adresse postale : 1 place de la Mairie.
Ville : Chiconi.
Code postal : 97670.
Pays : FRANCE.
Adresse électronique: aminaazirari@ villedechiconi.fr.
Téléphone: +33 269648411.
Télécopieur: +33 269623049.
Adresse internet: https://www. villedechiconi.fr.
Profil de l’acheteur: https://www. marches-securises.fr.
8.2 ORG-0003
Nom officiel : Tribunal Administratif de Mayotte.
Numéro d’enregistrement (SIRET) : 13000503600012.
Adresse postale : Les Hauts du Jardin du Collège.
Ville : MAMOUDZOU.
Code postal : 97600.
Pays : FRANCE.
Adresse électronique: greffe.tamayotte@juradm.fr.
Téléphone: +33 269611856.
Adresse internet: http://mayotte. tribunal-administratif.fr.
Section 11 - Informations relatives à l’avis
11.1 Informations relatives à l’avis
Identifiant/version de l’avis : c7bccf4d-4cd2-4ccb-8c2f06a5219478d2
Type de formulaire : Mise en concurrence
Type d’avis : Avis de marché –directive générale, régime ordinaire. Date d’envoi de l’avis : 19/04/2024 à 13:14.
Langues dans lesquelles l’avis en question est officiellement disponible: français.
Section 1 : Identification de l'acheteur
Nom complet de l'acheteur : Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20006045700013
Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou
Groupement de commandes : non
Section 2 : Communication
Moyens d'accès aux documents de la consultation
Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr
Identifiant interne de la consultation
Section 1 : Références de l'avis initial
Section 2 : Identification de l'acheteur
: véhicules hors d’usage
L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : oui
Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non
Nom du contact : Babadi Mohamed AHMED - Tél : +33 0639219746Mail : bm.ahmed@cadema.yt
Section 3 : Procédure
Type de procédure : Procédure adaptée ouverte
Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Déclaration sur l'honneur pour justifier que le candidat n'entre dans aucun des cas d'interdiction de soumissionner
Technique d'achat : Sans objet
Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 31 mai 2024 - 12:00
Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite
Réduction du nombre de candidats : non
Possibilité d'attribution sans négociation : oui
L'acheteur exige la présentation de variantes : non
Critères d'attribution : Critères Note maximale
1-Prix des prestations 40 2-Qualité technique 50
2.1-Organisation technique de la mission et procédures qualité 15 2.2-Moyens humains et matériels roulant mobilisés pour la mission 10 2.3-Moyens technique (procédure traitement et valorisation) mobilisés pour la mission 10
2.4-Mesures d'hygiène et de sécurité mises en oeuvre pour la mission 15 3-Démarches environnementales
Nom complet de l'acheteur : Ville de Koungou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20000881100016
Code postal / Ville : 97690 Koungou
Groupement de commandes : Non
Section 3 : Identification du marché
Intitulé du marché : Accord-cadre
- Réfection - Curage - Entretien des caniveaux et réseaux EP-EU à Koungou
Classification CPV : 45454100
Type de marché : Travaux
Description succinte du marché : Accord-cadre - Réfection - Curage - Entretien des caniveaux et réseaux EP-EU à Koungou - 4 lots
Critères d'attribution du marché : Voir le règlement de consultation
Section 4 : Informations rectificatives
Renseignements : Tous les éléments modificatifs figurent dans les
engagées pour la mission 10
Section 4 : Identification du marché
Intitulé du marché : Marché d’enlèvement et de traitement portant sur les véhicules hors d’usage (VHU) ou carcasses de véhicules abandonnés sur l’espace public sur le territoire de la CADEMA
Classification CPV : 90500000
Type de marché : Travaux
Lieu principal d'exécution : Cadema
La consultation comporte des tranches : non
La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non
Section 6 : Informations complémentaires
Visite obligatoire : non
Date d'envoi du présent avis 22 avril 2024
cahiers de charges (Règlement de Consultation, Acte d'Engagement, CCAP,CCPT, DQE et BPU)
Renseignements : Date limite de réception des offres est prorogée au vendredi 07 mai 2024 à 16h00 heure locale
Date d'envoi du présent avis 22 avril 2024
Section 1 : Identification de l'acheteur
Nom complet de l'acheteur : Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20006045700013
Code postal / Ville : 97600
Mamoudzou
Groupement de commandes : non
Section 2 : Communication
Moyens d'accès aux documents de la consultation
Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr
Identifiant interne de la consultation
: Laveries solidaires
L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : oui
Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non
Nom du contact : Babadi Mohamed
AHMED - Tél : +33 0639219746Mail : bm.ahmed@cadema.yt
Section 3 : Procédure
Type de procédure : Procédure adaptée ouverte
Conditions de participation : Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Chaque candidat aura à produire un dossier complet comprenant les pièces suivantes : Pièces de la candidature telles que prévues aux articles L. 2142-1, R. 2142-3, R. 2142-4, R. 2143-3 et R. 2143-4 du Code de la commande publique :
Technique d'achat : Sans objet
Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 31 mai 2024 - 12:00
Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite
Réduction du nombre de candidats : non
Possibilité d'attribution sans négociation : oui
L'acheteur exige la présentation de variantes : non
Critères d'attribution : Critères
Pondération
1-Prix des prestations (analysé à partir du DQE) 40.0 %
2-Valeur technique 60.0 %
2.1 Moyens humains et matériels mobilisés pour la mission 20 %
2.2 Organisation et méthodologies, notamment réglementaires, mises en oeuvre pour la réalisation des prestations 20 %
2.3 Dispositions d'organisations prévues pour assurer le bon déroulement, le suivi et la traçabilité de l'évacuation des déchets de chantiers
10 %
2.4 Dispositions d'organisations prévues pour assurer la signalisation du chantier et la sécurisation de l'ensemble des agents de l'entreprise travaillant dans l'emprise de la zone
chantier 10 %
Section 4 : Identification du marché
Intitulé du marché : Travaux de terrassement, Génie civil et VRD pour les Laveries solidaires de la CADEMA
Classification CPV : 45112500
Type de marché : Travaux
Description succinte du marché : Dans le cadre de sa prise de compétence GEMAPI depuis le 1er janvier 2018, la CADEMA souhaite
promouvoir la mise en place de solutions alternatives à la pratique des lessives en rivière qui n'est plus compatible aujourd'hui avec les exigences environnementales sur l'eau et les milieux aquatiques. C'est à ce titre qu'elle souhaite la création de laveries automatiques solidaires connectées au réseau d'assainissement. Lieu principal d'exécution : Cadema
La consultation comporte des tranches : non
La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non
Section 6 : Informations complémentaires
Visite obligatoire : non
Autres informations
complémentaires :
Pour tout renseignement complémentaire concernant cette consultation, les candidats transmettent impérativement leur demande par l'intermédiaire du profil d'acheteur du pouvoir adjudicateur, dont l'adresse URL est la suivante :
http://www.marches-securises.fr
Date d'envoi du présent avis 23 avril 2024
Pouvoir adjudicateur
Ville de MTsangamouji (976)
François PERSEE
97600 M'tsangamouji
Tel : +33 269621520. Fax : +33 269620021. E-mail : dgs@ mairiedemtsangamouji.fr
Adresse internet :
Objet du marché
Achat de récompenses pour distribuer aux lauréats du baccalauréat 2024
Caractéristiques
Type de procédure : Procédure adaptée - Ouverte.
Accord cadre à bon de commande
Lots
LOT N° 1 :
Description succincte
Achat ordinateur portable
Durée du marché
La durée de l'accord-cadre est de 6 mois sans reconduction possible.
Modalités d'attribution
Le classement des offres et le choix
du/des attributaire(s) sont fondés sur l'offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères pondérés notés sur 20 et énoncés ci-dessous :
1. Critère Délai d'exécution pondéré à 40 %.
Délais moyen de livraison pour une commande de 100 ordinateurs portables et 50 cles USB correspondants aux caractéristiques techniques du marché. Cette quantité est donnée à titre indicatif pour pouvoir comparer les délais. Elle n'engage pas le pouvoir adjudicateur qui pourra commander moins en fonction du prix.
2. Critère Prix des prestations pondéré
à 60 %.
Notation en fonction du prix. La comparaison intègre le prix de la PSE.
La notation du critère sera effectuée suivant la formule suivante : Formule inversement proportionnelle, soit : Note= (montant HT le moins élevé)/(montant HT proposé pour cette offre)* note maxi
Règle en cas d'ex-aequo au classement: En cas d'ex-aequo se sera l'offre déposée en 1ère qui sera séléctionnée
Date limite
Date de clôture : Dimanche 26 mai 2024 - 16:00
Date d'envoi du présent avis 23 avril 2024
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Rédactrice en cheffe
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Couverture : ESCLAVAGE À MAYOTTE : ENTRE DÉNI ET DEVOIR DE MÉMOIRE
Journalistes
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Alexis Duclos
Saïd Issouf
Marine Gachet
Audrey Margerie
Samuel Reffé
Direction artistique
Franco di Sangro
Graphistes/Maquettistes
Olivier Baron, Franco di Sangro
Commerciaux
Cédric Denaud, Murielle Turlan
Comptabilité
Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com
Première parution
Vendredi 31 mars 2000
ISSN : 1288 - 1716
RCS : n° 9757/2000
N° de Siret : 024 061 970 000 18
N°CPPAP : 0125 Y 95067
Site internet www.mayottehebdo.com