LE MOT DE LA RÉDACTION
DÉSILLUSION
La semaine dernière, le président de la République a reçu les élus mahorais pour leur présenter le contenu des deux projets de loi pour Mayotte. Du moins, c’est ce que l’on croyait, car la réalité est toute autre. Après deux heures d’échanges avec Emmanuel Macron et certains ministres, les représentants du 101e département sont ressortis les mains vides. C’est la désillusion totale. Mais cette issue surprend-elle réellement ? Pas vraiment. En réalité, les Mahorais ne croient plus aux promesses du gouvernement. Désormais, tous les regards se tournent vers les Forces Vives. Leur patience a été mise à rude épreuve. La population redoute le retour des barrages. Ce scénario serait catastrophique pour les entreprises déjà très impactées par la première phase de barrages et les différentes crises successives. La santé psychologique des habitants de l’île risque également d’en pâtir. Nous n’avons pas de cela. Et le gouvernement n’a pas besoin d’une autre crise en Outre-mer. La situation en NouvelleCalédonie est déjà bien assez préoccupante. De plus, si Mayotte venait à s’embraser, si les routes étaient à nouveau bloquées, il n’est pas sûr que l’île reçoive le même traitement médiatique au niveau national, ni que l’Etat s’y intéresse autant que chez nos compatriotes Calédoniens. Bonne lecture à tous,
Raïnat Aliloiffa
premier quotidien de Mayotte
Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.
Lu par plus de 12.000 personnes chaque jour, Flash infos vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre en plus un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
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LE COLLECTIF RÉ-MAA LANCE UNE PÉTITION POUR DEMANDER L’ÉTAT
D’URGENCE
Comme ses collègues locaux, le collectif Ré-Maa (La Réunion-Mayotte) réclame le recours à l’état d’urgence sécuritaire sur le territoire mahorais en raison de l’insécurité. Il vient de lancer sur Change.org une pétition adressée au président de la République, Emmanuel Macron, et au Premier ministre, Gabriel Attal. « Les habitants vivent dans un climat constant de peur, les cambriolages, les agressions et les affrontements armés sont monnaie courante. Les forces de l'ordre, bien que dévouées, manquent cruellement de moyens pour faire face à cette insécurité croissante. Nous voulons l'état d'urgence à Mayotte compte tenu de la situation », soulignent ces membres de la communauté mahoraise installée à La Réunion. Contre l’immigration illégale, ils renouvellent deux demandes importantes, l'abolition du droit du sol et la fin du séjour territorialisé, deux mesures corrélées dans le futur projet de loi Mayotte voulu par le gouvernement et les élus.
UNE JOURNÉE DÉDIÉE À L’ORIENTATION
AVEC
LA CCI
La Nuit de l’Orientation revient pour une troisième édition au Pôle d’Excellence Rurale (PER) de Coconi le mercredi 5 juin de 8h à 16h. Cet événement organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Mayotte a pour but de réunir l’ensemble des acteurs du monde socio-économique et de l’insertion professionnelle ou encore croiser l’offre et la demande des structures de formations avec celles d’entreprises souhaitant recruter ou mettre en avant leur secteur d’activité. Ce sera l’occasion pour les jeunes, demandeurs d’emploi et salariés en reconversion professionnelle d’explorer les différents secteurs d’activité et de bénéficier d’un moment d’échange avec des professionnels, à la découverte au besoin de nouvelles vocations. Conseils, orientation, multimédia, Job dating et conférences ponctueront l’événement. Pour devenir partenaire ou réserver un stand lors de l’événement, il faut remplir le formulaire au lien suivant : https://forms.office.com/pages/responsepage.aspx?id=xjTkIx3Z3UCAHCg9 e5idwYXokw-1hylFhq65gQsHdMNUNFdJVE82SDI3MzFTQ043WlVYVlY4WFQ0NS4u
ENZO TINCRÈS DU MAORÉ BOXING
VAINQUEUR D’UN
GALA DE BOXE
À LA RÉUNION
Le boxeur Enzo Tincrès du Maoré Boxing est sorti vainqueur du gala de boxe pieds/poings de la Team Robert déroulé le weekend dernier à La Réunion. À l'issue de trois rounds, il a obtenu les voix de deux juges à un.
RAPHAËL MOHAMED DANS UNE FORME OLYMPIQUE À DEUX MOIS DES JEUX DE PARIS
Il l’a fait ! Le hurdler mahorais, Raphaël Mohamed, a fait un pas de plus vers les Jeux olympiques en réalisant les minimas, ce dimanche, au meeting de Montgeron (Essonne). Le pensionnaire du Racing club de Mamoudzou est arrivé quatrième de la finale du 110 m haies en 13’’27, battant son record personnel. Avec ce nouveau temps de référence, le Mahorais se donne une chance de participer aux Jeux olympiques de Paris, du 26 juillet au 11 août. Mais il faudra aussi faire avec la concurrence, car trois places sont disponibles dans la sélection française. Derrière le meilleur français Wilhem Belocian, Aurel Manga (3e à Montgeron en 13’’24), Sasha Zhoya, voire l’expérimenté Pascal Martinot-Lagarde, aspirent tout autant que le Mahorais à se rendre au Stade de France. Seul Just Kwaou-Mathey est d’ores et déjà forfait.
M'TSANGAMOUJI EST DÉSORMAIS JUMELÉ AVEC ZANZIBAR CITY
Un accord de jumelage a été signé entre les communes de M’tsangamouji et Zanzibar City. C’est le deuxième accord signé entre des communes de Zanzibar et Mayotte, après Mamoudzou, qui ajoute à l'ouverturede l'île à l'international. En effet, les îles sœurs ont des similitudes historiques et culturelles.
Une cérémonie s’est déroulée mardi 14 mai dans les locaux de « l’Urban City Council » de Zanzibar City, en présence des élus locaux et d’une délégation de la commune de M’tsangamouji. Une plaque officielle a été dévoilée au même moment dans les deux communes. « A travers ce jumelage, nous souhaitons démontrer notre soutien à notre population les plus isolées dans le domaine culturel, mais également dans les domaines sportif, de la jeunesse, environnemental et économique. Nous avons des liens communs », déclare Ibrahima Said Maanrifa, Maire de M’tsangamouji. Un premier échange culturel est planifié en 2024 afin que les personnes âgées de la commune rencontrent leurs homologues de Zanzibar.
UNE CAGNOTTE POUR QUE LES ÉLÈVES DE TSIMKOURA DÉCOUVRENT LE PATRIMOINE FRANÇAIS
L'équipe UNSS handball des minimes garçons du collège de Tsimkoura est championne académique de Mayotte et s'est donc qualifiée pour les championnats de France ayant lieu à Saint-Cyr-Sur-Loire à proximité de Tours. Grâce au financement de l'UNSS, du collège et à une participation des familles (qui couvrent le transport, les nuitées et repas du séjour), les élèves pourront partir du 26 mai au 2 juin en métropole participer à l’événement. Les professeurs encadrants souhaitent profiter de cette opportunité pour pouvoir montrer aux élèves un extrait du patrimoine français en leur faisant visiter le château d'Amboise et en leur faisant parcourir quelques kilomètres à vélo sur les bords de Loire. Pour financer cette partie du voyage, au budget estimé à 600 euros, les enseignants ont lancé une cagnotte au lien suivant : https://trousseaprojets.fr/projet/10739-mayotte-au-championnat-de-france-de-handball.
LU DANS LA PRESSE
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MAYOTTE : APRÈS LA NOUVELLECALÉDONIE, CETTE AUTRE BOMBE À RETARDEMENT POUR L'EXÉCUTIF
Par sur L’Express par Paul Chaulet le 17/05/2024
Outre-mer. Emmanuel Macron reçoit ce vendredi des élus mahorais pour évoquer la suppression du droit du sol à Mayotte. Ce projet de loi constitutionnelle crispe certains marcheurs historiques.
Les Outre-mer, terres inflammables.
L’exécutif, enlisé dans la crise calédonienne, combat en parallèle sur un autre front.
Emmanuel Macron reçoit ce vendredi à 16 heures élus locaux et parlementaires mahorais pour leur présenter le double projet de loi sur Mayotte, frappée par une grave crise migratoire et sécuritaire. Le premier, de nature constitutionnelle, prévoit de supprimer le droit du sol dans le département pour tarir l’immigration illégale en provenance des Comores. Le second, ordinaire, contient une série de dispositions relatives au développement économique de l’île, sa sécurité ou l’immigration. Les élus mahorais auront alors un mois pour échanger autour des textes, avant leur présentation en conseil des ministres en juillet et un examen au Parlement en septembre.
Le volet constitutionnel, à forte valeur symbolique, cristallise déjà les tensions au sein de la majorité présidentielle. « Cela peut fracturer le groupe et être le match retour de la loi immigration », glisse un cadre Renaissance. Le gouvernement déploie toute une stratégie pour éviter cette hypothèse. Il s’emploie à lui ôter toute dimension idéologique et l’érige en réponse pragmatique à une situation d’urgence. Avec un argument clé : la suppression du droit du sol est une revendication de la population locale, partagée par des élus de tous bords
politiques. Parmi les 310 000 habitants de l’île, 48 % seraient des immigrés comoriens ou d’autres pays d’Afrique, selon une étude de l’Insee datant de 2019.
« On ne peut pas s’enfermer dans une posture de principe »
Ainsi, la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, s’est rendue début mai à Mayotte en compagnie de trois députés : le patron du groupe Renaissance Sylvain Maillard, la députée MoDem Blandine Brocard et le coprésident du groupe Liot Christophe Naegelen. Le premier s’est converti à cette réforme après sa visite sur l’île, malgré quelques réserves initiales. « Qui va sur place sans a priori et sans s’enfermer dans une logique politicienne en constate la nécessité, insiste Marie Guévenoux. On ne peut pas s’enfermer dans une posture de principe. »
La ministre a incité les élus mahorais présents à Paris à échanger avec les parlementaires de la majorité. Façon de les mettre face à leurs responsabilités. La crise calédonienne, née d’une insuffisante prise en compte de la situation locale, nourrit le récit gouvernemental. « Il faut faire attention au vivre ensemble, appuie un conseiller de l’exécutif. Si le texte ne passe pas à Mayotte, le retour des barrages ne sera pas le moindre des maux. »
« L’aile gauche n’est pas très chaude »
Il y a encore du boulot. « L’aile gauche n’est pas très chaude sur ce texte », note un autre membre du gouvernement. Certains marcheurs historiques rechignent à adouber un projet si symbolique, quelques mois après la tumultueuse adoption de la loi immigration. Le président de la Commission des Lois Sacha Houlié, qui s’est rendu sur place, juge une telle réforme inutile pour enrayer l’immigration irrégulière au regard de l’écart de richesse entre Mayotte et les pays voisins. Le député a échangé avec Marie Guévenoux début avril. Ils se sont quittés sur un désaccord. « Est-ce que le droit du sol résoudra le problème de Mayotte ? A lui tout seul je suis persuadée que non, confie la députée des Yvelines Nadia Hai. Il faut une politique globale qui l’accompagne. Les marcheurs pour certains sont totalement contre et pour d’autres comme moi nous regarderons ce qu’il y a dans le texte. »
L’exécutif se veut confiant, anticipant à ce stade des "pertes résiduelles" dans la majorité. Il peut en outre compter sur le soutien des Républicains. La droite porte cette mesure depuis des années. Elle devrait profiter de l’examen de la réforme constitutionnelle pour réclamer la suppression du droit du sol dans tout le pays - cette doléance n’a guère de chances d’aboutir - mais aura du mal à faire obstacle au projet du gouvernement. Mansour Kamardine, l’un des députés du département, appartient au groupe LR. « Ce qu’ils vivent est si grave qu’il faut aboutir », assurait en février la numéro 3 de LR Annie Genevard. Marine Le Pen a enfin obtenu plus de 59 % des voix à Mayotte au second tour de la dernière présidentielle. La formation d’extrême droite aura du mal à infliger un camouflet au gouvernement, sans prendre le risque de se mettre à dos ses électeurs locaux.
DOSSIER
L’artisanat mahorais au féminin
LES FEMMES ARTISANES À MAYOTTE JOUENT UN RÔLE CRUCIAL DANS L'ÉCONOMIE LOCALE ET LA PRÉSERVATION DES TRADITIONS CULTURELLES DE L'ÎLE. ELLES SONT IMPLIQUÉES DANS DIVERSES ACTIVITÉS ARTISANALES TELLES QUE LA VANNERIE, LA POTERIE, LA BRODERIE, LA FABRICATION DE BIJOUX, DE VÊTEMENTS ET LA CONFECTION DE PRODUITS COSMÉTIQUES. CES MÉTIERS PERMETTENT DE CONSERVER LE PATRIMOINE CULTUREL MAHORAIS. L'ARTISANAT FÉMININ À MAYOTTE EST AUSSI UN PILIER DE L'ÉCONOMIE LOCALE, ENRICHISSANT LA COMMUNAUTÉ À TRAVERS LA VALORISATION DES SAVOIR-FAIRE TRADITIONNELS ET LA CONTRIBUTION À LA DIVERSITÉ CULTURELLE DE L’ÎLE. DANS CE DOSSIER, NOUS VOUS FAISONS DÉCOUVRIR CES FEMMES ARTISANES QUI ONT SU TIRER LEUR ÉPINGLE DU JEU.
Des Mahoraises à la foire de Dakar Mayotte va exposer ses arts au Sénégal en juin
ANNONCÉE EN FÉVRIER DERNIER, AU MOMENT DE LA CRISE DES BARRAGES, LA PARTICIPATION DE FEMMES MAHORAISES À LA FOIRE INTERNATIONALE DES PRODUITS AFRICAINS DE DAKAR EST DÉSORMAIS OFFICIELLE. LA COMMISSAIRE GÉNÉRALE DE CET ÉVÉNEMENT VIENT DE PASSER QUELQUES JOURS DANS LE DÉPARTEMENT POUR VÉRIFIER LES DIFFÉRENTS ASPECTS DE CE DÉPLACEMENT D'UNE TRENTAINE DE CHEFFES D'ENTREPRISE. L'AGENCE DE DÉVELOPPEMENT ET D'INNOVATION DE MAYOTTE (ADIM) SERA PARTENAIRE ET ACCOMPAGNERA CETTE DÉLÉGATION AU SÉNÉGAL AU DÉBUT DU MOIS DE JUIN.
La commissaire générale de la Foire internationale des produits africains (FIPA) de Dakar, Fatou Fabira Drame, vient de passer une quinzaine de jours à Mayotte. Précédée de l'ambassadrice (pour la France et l'Océan indien) de la plateforme "bay sa war" (cultiver son lopin de terre dans sa communauté), Arafa Baé, laquelle multiplie les allées et venues entre la métropole et notre département depuis plusieurs mois. Objectif de ces mouvements ? Organiser le prochain déplacement d'une délégation de 30 entrepreneurs mahorais à Dakar, la capitale sénégalaise, qui entend honorer cette année l'île aux parfums, en qualité d'invitée d'honneur à ce carrefour international d'échanges commerciaux et de partage de savoir et d'expérience. Une opportunité exceptionnelle pour ces 30 femmes qui viennent de l'Océan indien pour intégrer une plateforme qui regroupe déjà en son sein 11 000 membres. Cette grande foire internationale de Dakar a été initiée par la plateforme "bay sa war". Les discussions avec Mayotte ont démarré depuis plusieurs mois, sous la houlette de l'ADEFAM, l’association pour le développement économique et social des femmes mahoraises. Elle a invité Arafa Mbaé, puis le professeur Séngor et Mme Drame. Une initiative qui tombe à pic pour
le département de Mayotte qui a missionné la Chambre de Commerce de d'industrie (CCI) de favoriser - par l'accompagnement - l'émergence d'entreprises locales à l'international. Une tâche prise à bras le corps par l'Agence de développement et d'innovation de Mayotte (ADIM) ayant ses quartiers au sein de la Maison des entreprises à Mamoudzou. Ce déplacement d'entrepreneurs mahorais au Sénégal se fait donc en partenariat avec l'ADIM et l'ADEFAM.
« AVEC SES
UN APPEL AUX FEMMES AFRICAINES POUR PORTER LE SALOUVA MAHORAIS
En amont de ce premier saut vers la grande inconnue du commerce international africain pour Mayotte, Fatou Fabira Drame a tenu à venir à la rencontre de ses futurs partenaires, « dans leur environnement propre, pour prospecter sur le terrain à travers des visites de courtoisie pour voir ce qui sera possible de mettre sur pied dans le long terme entre l'ADEFAM et la plateforme "Bay Sa War", voir comment réussir à mieux partager nos idées et promouvoir notre savoirfaire local via cette foire qui se tiendra prochainement à Dakar du 1 er au 9 juin 2024 ». La commissaire générale de la FIPA indique avoir passé plusieurs jours de travail intense avec ses partenaires mahoraises desquelles elle a appris beaucoup de choses. Ainsi le port du "salouva" (l'une des tenues traditionnelles de Mayotte) n'a plus aucun secret pour elle. « J'ai très bien aimé et j'invite les autres femmes africaines à venir la découvrir à l'occasion de la FIPA 2024. Avec ses belles tenues, la culture mahoraise m'a beaucoup séduite, impressionnée et passionnée ». Mais elle retient encore plus la richesse gastronomique locale et l'art culinaire spécifiquement mahoraise qu'elle entend
absolument voir mise en valeur dans un mois à Dakar. La source de cet émerveillement provient de la manière dont les Mahoraises cuisent certains aliments tels que les grillades de manioc et de bananes inconnues sur le continent noir. « Nous avons vraiment beaucoup à échanger au cours de cette foire pour que les femmes africaines d'autres pays découvrent ce que les Mahoraises ont de beau à offrir au continent », souligne la commissaire générale de la FIPA.
UNE ANTENNE LOCALE DE FIPA À MAYOTTE POUR LES FEMMES ACTIVES DE L'OCÉAN INDIEN
À cette prochaine rencontre des cultures mahoraise et africaine, le sac made in Mayotte est appelé à occuper une place très remarquée. Selon Fatou Fabira Dramane, cet accessoire aux couleurs d'ylang-ylang et de l'effigie de Zéna Mdéré (la chef du célèbre commando de chatouilleuses) a déjà fait son apparition dans son pays, bien que les femmes qui le portent en ignorent la provenance exacte et l'histoire qu'il véhicule. « Ce sera le moment de voir comment impliquer les femmes mahoraises dans ce programme de mobilité internationale, de pouvoir
promouvoir les produits de leur île. Le groupe qui va se déplacer à Dakar sera composé d'artisanes, des opératrices de l'agrobusiness et de jeunes entrepreneurs (femmes) ». La FIPA lance un appel solennel en direction des autorités départementales pour qu'elles adhèrent pleinement à l'idée d'une intégration de l'entrepreneuriat local à cette foire de Dakar afin de favoriser la création de richesses. Elle ne doute pas un seul instant des retombées
économiques de la FIPA pour Mayotte. « C'est en connaissance de cause que nous avons décidé d'implanter notre organisation ici sur ce territoire afin qu'elle se développe sur l'ensemble de l'Océan indien. Cela sous-entend que les structures des autres pays de la zone seront pilotées depuis ce département et que toutes les femmes de ces pays pourront ensuite sillonner ensemble chaque île, promouvoir la culture africaine mais avec, chaque fois, une touche locale à travers cette FIPA ». À en
« NOUS AVONS
BEAUCOUP À ÉCHANGER AU COURS DE CETTE FOIRE »
croire Fatou Fabira Drame, cette foire itinérante constitue une opportunité pour les jeunes et les femmes à pouvoir développer leurs activités et à les agrandir, encadrées et orientées par d'autres détenant une expertise et une expérience. « C'est cela le rôle de la FIPA et de la plateforme bay sa war » a conclu Fatou Fabira Drame. Outre ce
déplacement de juin 2024 à Dakar, la FIPA s'organise en ce moment pour tenir à Mayotte en novembre prochain, un forum économique international. "Nous sommes en voie de rêver car il faut oser rêver pour réussir à aller de l'avant. Dès que nous avons foulé le sol de cette île, nous avons jugé nécessaire de créer des évènements permettant une mise en avant du savoir-faire des entrepreneurs locaux. La mutualisation de nos forces, la mobilité internationale, l'agrobusiness et l'agriculture dans toute sa globalité constitue des éléments capables de faire bouger l'Afrique à travers des événementiels" a souligné la commissaire générale de la FIPA. Un forum sénégalo-mahorais qui vient donc à point nommé et qui sera précédé dès le mois de juin d'un mini forum durant la foire de Dakar avec une journée dédiée à Mayotte. n
Cosmétiques naturels Des savons made in Mayotte pour valoriser les plantes locales
CONÇUS À BASE DE PRODUITS NATURELS MAHORAIS, LES SAVONS (LIQUIDES OU EN MORCEAUX) ET AUTRES SHAMPOINGS FABRIQUÉS À MAYOTTE SONT AU CŒUR DU TRAVAIL DE KALATHOUMI AHAMADA MADI, QUI MET EN AVANT LE PATRIMOINE NATUREL DE L'ÎLE.
Kalathoumi Ahamada Madi est la fondatrice d’« Hippocampe Nature ». Elle fabrique des savons et des produits cosmétiques 100 % naturels et made in France. Membre d'un cluster local spécialisé dans cette activité, elle plaide pour une sous-labellisation made in Maoré (Mayotte en shimaore). Que ce soit à l'occasion de foires commerciales ou de visites sur son lieu de production à Kahani dans le centre de l'île, elle explique longuement à ses clients le processus de fabrication de ses produits, les recherches préalables à leur conception, les produits locaux bio qu'elle intègre pour obtenir tel ou tel aspect, les senteurs, les formes et les mélanges de couleurs sur la base de fruits, de plantes ou de fleurs de Mayotte. « C'est au regard de tous ces aspects que nous sommes plusieurs créateurs à revendiquer une distinction spécifiquement locale à nos produits sous le label made in France. Nous n'utilisons pas le même process que nos collègues de métropole, nos créations répondent à une logique purement mahoraise et il importe de valoriser ainsi notre territoire », souligne-t-elle.
Pour Kalathoumi Ahamada Madi, les savons qu'elle fabrique véhiculent avant tout une image, celle de l'authenticité de Mayotte. Les plantes diverses et variées qui entrent dans le processus de fabrication de ses savons n'existent qu'à Mayotte et c'est une touche particulière qu'elle estime indispensable à mettre en exergue. « Le moringa, le henné, le jujube et bien d'autres plantes sont des espèces
RÉUNIES AU SEIN D'UN CLUSTER DE COSMÉTIQUE, LES ARTISANES MAHORAISES FABRIQUENT ÉGALEMENT DU SAVON LIQUIDE DE LUXE AUX SENTEURS LOCALES.
endémiques aux effets connus apaisants et nourrissants pour la peau. Elles font partie du patrimoine traditionnel et ancestral de notre île et possèdent de réelles vertus », décrit-elle. Au premier rang de ses combats, Kalathoumi Ahamada Madi tient à fabriquer des savons 100 % naturels, sans colorant artificiel et avec des doses de parfums raisonnables. « Je vous donne un exemple : lorsque vous travaillez le henné, la réaction immédiate au contact de l'huile (de coco) est une coloration marron. Il en
résulte un savon qui s'adresse à des peaux très sensibles, que des parfums artificiels pourraient agresser », expliquet-elle. Au sein de son cluster d'artisans, chacun mène ses propres recherches, teste les produits mahorais, les parfums prisés par le marché local. Le recours aux senteurs n'est pas vraiment sa spécialité, elle préfère mettre en pratique un slogan simple, « de la racine aux feuilles d'un arbre »
reconnaît qu'il faut mélanger différentes huiles pour concevoir un savon, dont certaines indisponibles sur place, Kalathoumi Ahamada Madi explique privilégier l'huile de coco, le copra mahorais qui fait mousser ses savons. Outre les savons de douche, elle propose toute une gamme de produits cosmétiques, du shampoing à la vanille, et angaya bé.
DES PLANTES ENDÉMIQUES AU CŒUR DES RECETTES
La professionnelle a fait le choix du bio et des plantes endémiques plutôt que de l'exotisme classique, de travailler les fruits, les noyaux et les feuilles. Si elle
Active depuis trois ans, elle a connu sa traversée du désert, en particulier durant sa première année où elle n'avait pas réussi à vendre un seul savon. « Je me suis concentrée à tester mes produits, à les montrer aux gens et à recueillir leurs impressions. Grâce au soutien apporté par notre cluster, les artisans en cosmétique de Mayotte, œuvrent pour aller de l'avant », confie-t-elle. Ses produits se déclinent sous différents formats tels que des paniers cadeaux prêts à offrir. Elle peste contre les barrages du mois de février 2024 qui ont failli ruiner sa profession et réduire à néant plusieurs années de dur labeur. Un travail néanmoins récompensé par une participation à la Foire internationale des produits africains (FIPA) de Dakar au début du mois de juin. n
Créatrice de bijoux
Lodofactory, une inspiration qui se fait par image
LA CRÉATIVITÉ N'EST PAS LE SEUL APANAGE DES JEUNES. FEMME PASSIONNÉE PAR LA NATURE, LAUDORIA CAZE A DES DOIGTS DE FÉES, CRÉATRICE DE LA STRUCTURE LODOFACTORY. ELLE TRANSFORME EN BIJOUX TOUTES LES MATIÈRES NATURELLES ET VÉGÉTALES QUI LUI TOMBENT SOUS LA MAIN.
Du bois, des coquillages, de la noix de coco, tout est bon pour Laudoria Caze. Elle s’en sert pour matérialiser son inspiration et le fruit de son imagination. « Chez moi, l'inspiration se fait par image. Lorsque je vois une matière, je la touche et tout de suite, j'ai une image de bijou et je le fabrique », explique-telle. La professionnelle n’a pas besoin d’aller loin pour chercher son matériel. Il se trouve au pied de sa porte. « La plupart des matières en bois viennent de mon jardin. J’ai la chance de disposer d'un avocatier, un jacquier, un manguier et un ylang-ylang », précise-t-elle. Dans ce métier de créatrice de bijoux, Laudoria Caze est une autodidacte. Elle a appris toute seule à transformer la matière végétale et naturelle en lui donnant « une nouvelle forme, un nouveau corps, plus précieux » . Sans détour, elle explique que cette nouvelle passion lui est venue lorsqu'elle s'est installée à Mayotte il y a 13 ans. « Je ne savais pas que l'on pouvait transformer la noix de coco, c'est ici que je l'ai découvert en arrivant. J'ai alors eu une révélation et me suis dit que c'est ce que je veux faire »
STRUCTURER LA FILIÈRE DE L’ARTISANAT
Laudoria Caze rejoint par la suite le cluster de l'artisanat dont elle est aujourd'hui la secrétaire. Créé, il y a quelques mois, celui-ci a vocation à structurer la filière de l’artisanat de l'île aux parfums. Cette grande défenseure de son secteur d’activité estime que le territoire dispose de très bons artisans qui méritent d'être connus au-delà des frontières
«
CHEZ MOI, L'INSPIRATION SE FAIT PAR IMAGE »
mahoraises et de l'Océan indien. Mais pour cela, « il reste encore quelques détails à structurer », selon elle. La créatrice veut se faire connaître et elle ne s’impose aucune limite. « Je vise tous ceux qui aiment mes bijoux. Le plus important est de montrer Mayotte au reste du monde à travers notre savoir-faire », affirme cette véritable passionnée. Consciente de l'état actuel de sa structure, Laudoria Caze n'envisage pas encore de se lancer dans la vente de ses produits à l'international ni sur les réseaux sociaux, car elle pense être « encore trop petite pour une telle aventure. » Elle estime que « le but du jeu n'est pas de se tirer une balle dans le pied, mais de monter les marches les unes après les autres et je ne suis pas pressée. Quand on choisit ce métier, il ne faut pas être pressé parce qu'on sait que ça vient au fur et à mesure avec le temps. »
Pour le moment, cette créatrice de bijoux made in Mayotte se contente de produire, avec quelques exhibitions de temps à autre. Ses ventes sont encore timides, mais elle ne s'inquiète pas, car elle est convaincue que le succès sera bien au rendez-vous dans un avenir proche. n
Mode La Maison Surbon allie tradition et modernité
CRÉER UNE MODE TENDANCE EN S'INSPIRANT DES MOUVEMENTS ET FORMES D'ANTAN, PARI RÉUSSI POUR HOURMATI SURBON FONDATRICE DE LA MARQUE « MAISON SURBON ». UN ACCESSOIRE EST ÉGALEMENT REVISITÉ POUR ÊTRE DAVANTAGE REMIS AU GOÛT DU JOUR, LE CHÂLE TRADITIONNEL MAHORAIS QUI DEVIENT UN « KEMBA FLEX ».
La Maison Surbon ambitionne de creuser les sillons d'une mode vestimentaire mahoraise futuriste. Les formes demeurent traditionnelles et vectrices d'une forte identité locale mais les éléments utilisés, eux, sont ce qu'il y a de plus moderne. Ainsi, les boubous produits dans les ateliers de cette marque à Passamaïnty, les kembas et les foulards continuent à s'inspirer de la tradition mahoraise et puisent dans ses racines africaines et malgaches. Une nuance de taille cependant : le recours à des flexibles et à certaines matières textiles replace ces vêtements et accessoires de mode dans une dimension plus moderne.
La créatrice Hourmati Surbon, suit la cadence des tendances du moment, entre modernité et tradition, tantôt en tenues de soirée, de jour et même de mariage. Le plus important est que ces modèles sont assortis d'un élément indispensable : le foulard africain appelé localement « Kemba ». Il prend même un caractère particulier avec une nouvelle appellation : « Kemba flex »
Les créations Surbon sont nées du besoin de s'occuper durant le confinement imposé par la crise du Covid-19 en 2020. « Pour tromper l'oisiveté et l'incertitude d'un lendemain difficile à imaginer, trois femmes se sont mises à travailler des tissus et à coudre une importante quantité de tenues vestimentaires multiformes. Une fois le confinement terminé, elles disposaient de plusieurs collections à mettre en vente, taillées dans différentes matières textiles, satin, wax, coton uni ou imprimé », nous apprend Nafsati Ali Bacar, l'une des employées de la Maison Surbon.
« L'ALLIANCE DE LA TRADITION ET DE LA MODERNITÉ À TRAVERS L'ÉLÉGANCE A TROUVÉ
SA JUSTE »
C'est alors que le kemba s'est imposé comme un incontournable complément à toutes ces créations. « L'alliance de la tradition et de la modernité à travers l'élégance a trouvé sa juste place dans la coquetterie de la femme mahoraise moderne à travers ce qu'il convient de nommer aujourd'hui une succes story », rappelle-t-elle. Le Kemba flex fait le tour du monde
Les créations Maison Surbon sont renommées sur plusieurs continents : l'Europe, l'Australie et l'Amérique du Nord. Elles se vendent par correspondance, sur les réseaux sociaux et sur place à Mayotte, en boutique à Passamaïnty, mais aussi lors d’expositions. Ces créations sont connues aussi bien des adultes que des enfants. « Ainsi, le châle d'autrefois susceptible d'être emporté par le vent sans que sa porteuse ne s'en rende compte ou encore oublié sur le siège d'un taxi parce qu'il aurait glissé de la tête d'une femme pressée de descendre d'un véhicule ; ce châle-là se trouve définitivement fixé sur la tête toute la journée par des flexibles. Mieux encore,
«
LE CHÂLE PEUT PRENDRE AUTANT DE FORMES QU'ON VEUT BIEN LUI DONNER »
par ce même moyen, il peut prendre autant de formes qu'on veut bien lui donner », précise Nafsati Ali Bacar. À la Maison Surbon, l'aventure se poursuit. Les petites robes d'enfants sur commande ont entraîné des collections pour adultes, toujours aux couleurs de Mayotte et désormais les hommes aussi peuvent s'habiller avec les créations MS. Nul doute qu'un tel succès aura un retentissement important à un carrefour aussi important que la Foire internationale des produits africains (FIPA) de Dakar. n
DES CITOYENS VEILLENT SUR LES TORTUES
Pour lutter contre le braconnage de tortues, des citoyens ont décidé de se mobiliser, sans étiquette associative pour l'instant, pour veiller sur les plages. Une fois par semaine, ils souhaitent se retrouver pour bivouaquer et dissuader les braconniers d'amarrer par leur présence.
« Vous sentez cette odeur de charnier ? » David Lugnier arpente la partie rocailleuse de la plage de M’tsanga Fanou, à la recherche des carapaces de tortues que les braconniers auraient pu laisser derrière eux. Guidé par l’odeur reconnaissable entre mille, il ne tombe que sur de vieux ossements. Avec trois autres citoyens mués par la volonté de veiller sur cette espèce protégée, il a décidé d’organiser un bivouac pour dissuader les braconniers d'amarrer leur kwassa pendant la nuit. « S’ils voient de la lumière sur la plage, cela peut suffire à les empêcher de venir » , explique-t-il, donnant comme exemple une première nuit de ce type à proximité de Sohoa, durant laquelle les lampes frontales ont permis aux tortues de venir en paix.
« Ils attendent que les tortues viennent pondre sur la plage pour s’en prendre à elles. C’est le moment de leur vie où elles sont le plus vulnérables, absolument sans défense » , s’offusque Hugo Amielh, adossé à un des rochers de la plage située dans la commune d’Acoua. Avant que les étoiles n’apparaissent, il dénombre les vieilles carapaces qu’ils ont retrouvées dans l’après-midi. Elles étaient deux cachées dans le bosquet longeant le sable, accompagnées de trois crânes et d’os, sûrement là depuis un moment déjà. Abdillah Saïd Djanffar, « Djanffar » , salarié des Naturalistes habitué à veiller sur les tortues à Saziley, est là cette fois sans association, avec son ami Ani. « J’aime les tortues, je ne veux pas qu’il leur arrive
du mal. On veut faire ça chaque semaine, et changer de plage » , explique celui qui voudrait à terme pouvoir impliquer des jeunes du Nord à ces bivouacs citoyens, et y faire participer sa propre association environnementale, Mtsanga Environnement. Cette initiative citoyenne, qui s’exerce pour la troisième fois ce jourlà, a en effet pour but de développer la surveillance anti-braconnage dans cette partie de l’île, et faire participer Mahorais et mzungu ensemble, selon David. Après un repas convivial, chacun se couche dans son hamac, bercé par le bruit des vagues mais à l'affût du moindre son de moteur qui viendrait fendre celui du vent. Toutes les deux heures, le réveil d’Hugo vibre pour lancer une ronde à la recherche de tortues venues pondre. Frontale rouge et tenue sombre exigée pour ne pas déranger l’animal. Cette nuitlà, ni tortue, ni braconnier. « On cherche encore notre stratégie, on essaye différentes plages pour voir celles qui sont le plus ciblées » , explique David.
Une scène de crime au petit matin
Au lieu de rentrer directement une fois le sable fin caressé par les rayons du soleil, la petite équipe décide de faire une escale par la plage de Mtsoumbatsou, où elle avait fait fuir des braconniers lors d’une précédente mission. Cette fois, l'odeur caractéristique se fait sentir de manière
décuplée. Plusieurs carapaces plus ou moins fraîches jonchent le sol de la forêt aux abords de la plage. Plus loin, on repère les vestiges d'un feu, parmi lesquels la blancheur d'un os de tortue rompt la noirceur de la cendre. En contrebas, sur le sable, la tête de l'animal est encore là. « Tout ça n'y était pas la dernière fois » , constate Djanffar, la mine dépitée.
En continuant de longer la côte, dans les rochers, l'équipe retrouve la carapace, couverte de mouches, et dont le fumet soulève le cœur à chaque bourrasque de vent. Cette marche funèbre continue jusqu'à la plage de Petite Seychelle. David, Djanffar, Ani et Hugo découvrent une véritable scène de crime, dont les traces laissent penser qu'elle s'est déroulée pendant la nuit. Dans le sable, on peut
voir les empreintes caractéristiques d'une tortue qui a remonté la plage depuis la mer avant de creuser pour pondre ses œufs. Mais depuis son trou, un tracé linéaire en direction des rochers évoque un braconnier la traînant, carapace contre sol. En suivant ce couloir de la mort, on retrouve cette dernière, remplie de sang, entourée de dizaines d'œufs brisés. « C'est horrible » , lâche David, qui ne trouve pas d'autres mots pour décrire cette vision macabre. Pour lui, pas de doute : la propreté des découpes constatées montre
qu’il ne s’agit pas de personnes affamées venues se nourrir, mais bien de « professionnels » alimentant un trafic de chair.
Hugo s'occupe de prendre les photos et de noter les informations sur chaque dépouille retrouvée pour pouvoir les signaler au Remmat (Réseau échouage mahorais des mammifères marins et des tortues marines). David et Djanffar pensent déjà, eux, à venir camper sur cette plage la prochaine fois. n
Le braconnage est puni par la loi
Les tortues marines sont protégées par la loi : les braconniers s’exposent à deux ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende. La consommation de chair de tortue est également dangereuse pour la santé, et peut même s’avérer mortelle, en raison d’une bactérie qui peut être présente dans leur chair.
LISEZ MAYOTTE MAINS II, PAR BRUNO DE VILLENEUVE
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
Le deuxième volume de Mains, le plus bel outil de l’homme est sous-titré : « De la jeunesse à l’âge adulte ». L’évolution est donc chronologique et l’on passe de la main, parfois gourmande, de l’enfant, à la main, peut-être plus responsable, de l’adulte dont elle est la métonymie. Aux jeunes mains vraisemblablement masculines qui, pleines de torchis, construisent un mur de banga dans le premier volume succède une main plus ridée occupée par une activité de vannerie. On retrouve ici l’une des marottes de Bruno de Villeneuve, à savoir la mise en valeur de l’artisanat local. Voici les nouveaux intertitres du poème photographique de la main : « mains de prières » , « mains tresseuses », « mains lessiveuses », « mains artisanales », « mains bricoleuses », « mains engagées », « mains professionnelles », « mains cuisinières », « mains coupeuses », « mains gourmandes », « mains des champs », « mains porteuses », « mains magnifiques », « mains en or », « mains musicales », « mains acrobates », « mains joueuses » et « mains de jeunes en banga » On trouve ici une nouvelle typologie de mains, de la main qui lave à celle qui joue d’un instrument de musique. Les mains féminines occupent donc une grande place dans ce deuxième volume, qu’il s’agisse des mains utiles réalisant les tâches du quotidien ou des mains esthétiques se livrant à une activité artistique. L’inventaire étant infini, on regrettera toutefois que les mains des champs n’appellent pas les mains des villes. Ce sont peut-être les deux mains politiques qui attirent enfin notre attention : celle qui vote et celle qui signe (pages 36-37).
L’image construit donc une fable de la main qui éveille des souvenirs littéraires comme, dans le cas de Mayotte, les mains d’une
invisible fée mahoraise qui soigne, dans l’obscurité d’une case, un touriste accidenté : « Ensuite, elle écarta se chemise maculée de terre et lui massa doucement les épaules avec de l’huile de coco, puis elle descendit le long du ventre ; ses doigts glissaient sur la chair fatiguée, remontaient pour redescendre à nouveau. Elle fit rouler ses paumes sur le torse de l’homme et lui fit comprendre de se retourner. Alors, elle lui massa longtemps les reins. On aurait dit qu’elle savait faire taire la douleur et la remplacer par un puits de plaisir. Mr Helfin se laissait manipuler comme un jouet au milieu de l’odeur entêtante de l’huile de coco. » (p. 11-12)
Quelle photographie de Bruno de Villeneuve pourrait illustrer ce passage de Joëlle Herry dans Pourquoi voulez-vous que j'oublie Mayotte ?, recueil de nouvelles parue la même année 2009 ? Bruno de Villeneuve laisse enfin entendre, comme chacun s’y attend, infinie étant la photographie de la main, qu’un troisième volume, inédit à ce jour dans l’état actuel de nos recherches et connaissances, est envisagé. Il semble en réalité que ce soit une autre couverture du volume deux qui contribue à l’équivoque. Nous renverserons enfin le prisme de lecture car, à force de regarder les mains, on en oublie peut-être la nature qu’elle façonne en culture, la transformation de tout ce qu’elle touche. Mais les mains traditionnelles que montre Bruno de Villeneuve, propres ou sales, sont de belles mains qui caressent la nature et non des griffes qui la déchirent.
ChristopheCosker
AVIS DE MARCHÉ - SERVICES
Organisme acheteur : Communauté d'Agglomération de DembéniMamoudzou (976)
Contact : LA CADEMA, Boulevard Sélémani Hamissi, 97600 Mamoudzou, FRANCE.
Tél. +33 269639100.Courriel : bm.ahmed@cadema.yt.
Site du profil d'acheteur : https://www. marches-securises.fr
Objet du marché : Assistance à maitrise d'ouvrage pour la mise en oeuvre du projet PAPI de Majimbini
Lieud'exécution :
Bassin versant de la Majimbini, Mtsapéré - Mayotte
ASSISTANCE A MAITRISE D’OUVRAGE POUR LA MISE EN
OEUVRE DU PROJET PAPI DE MAJIMBINI
Type de marché : Services
Lieu principal d'exécution : 97600
Mamoudzou
Classification CPV : 71300000
Division en lots. Il convient de soumettre des offres pour boamp_reponselot_. Informations sur les lots :
Lot n° 1 : ASSISTANCE A MAITRISE D’OUVRAGE POUR LA MISE EN OEUVRE DU PROJET
PAPI DE MAJIMBINI Assistance à maitrise d'ouvrage pour la mise en oeuvre du projet PAPI de Majimbini - Bassin versant de la Majimbini, Mtsapéré - Mayotte
Date limite de réception des offres : 14/06/2024 à 12:00.
Type de procédure : Ouverte
Avis de marché BOAMP n° : 24-57372 (envoyé le 16 m-ai 2024)
Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.
Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
AVIS DE MARCHÉ - SERVICES
Rectificatif
Organisme acheteur
Ville de Koungou (976), Daourina ABDALLAH, Place de la Mairie , 97690 Koungou, pays_ISO3166_FRA. Tel : +33 269614242. Fax : +33 269628675. E-mail : daourina. abdallah@koungou.fr. Adresse(s) internet Adresse générale de l'organisme acheteur :http://www.mairie-koungou. com/
Objet du marché
Organisation du Festival de Koungou
Edition 2024
Caractéristiques
Type de procédure : Procédure adaptée. Références de l'avis initial
Parution numéro : - Annonce n° du 2024-05-15
Informations rectificatives
Endroit où se trouve le texte à rectifier : Condition de remise des offres
Apres la mention :
Voir le Règlement de consultation
Ajouter :
Voir le Règlement de consultation
La date limite de réception des offres est fixée au vendredi 7 juin 2024 à 12 h 00 heure locale
Date d'envoi du présent avis 16 mai 2024
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# 1090
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