Mayotte Hebdo n°1092

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LE MOT DE LA RÉDACTION

PÈLERINAGE EN PÉRIL

Préparer sa valise avec enthousiasme. Se rendre à l’aéroport, motivé par l’adrénaline. Attendre patiemment d’être appelé pour embarquer. Et puis voir son rêve s’envoler en même temps que l’avion que l’on était censé prendre. Il part, mais sans les voyageurs. C’est ce qui arrive aux Mahorais qui souhaitent se rendre à la Mecque cette année pour accomplir le cinquième pilier de l’Islam. Pour l’instant, aucun voyageur provenant de Mayotte n’a pu partir. À qui la faute ? C’est là tout le mystère. Les associations qui organisent ces voyages accusent l’Arabie Saoudite d’imposer de nouvelles règles, tandis que d’autres affirment que ces structures ne respectent pas les conditions demandées. Une chose est sûre, tant qu’elles ne seront pas respectées, le pays d’accueil n’attribuera pas de visa. Les grands perdants sont les centaines de croyants qui ont économisé pour pouvoir voyager, puisqu’ils ne seront même pas remboursés ! Ce n’est pas la première fois, le pèlerinage est en péril, et à chaque fois, les associations organisatrices s’en sortent indemnes, car personne ne porte plainte. Là encore, c’est un mystère. Pourquoi personne ne s’insurge ? Certains espèrent partir tôt ou tard, ils ne souhaitent donc pas s’attirer les foudres de ceux censés les accompagner. Il serait temps que les voix s’élèvent contre ces méthodes douteuses.

Bonne lecture à tous,

Raïnat Aliloiffa

TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN

Le premier quotidien de Mayotte

Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.

Lu par plus de 12.000 personnes chaque jour, Flash infos vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre en plus un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

quotidien deMayotte diffusé surabonne 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com Rien à déclaReR pouR cet habitant de chiRongui Amén les 82 chambRes de l’hôtel bis style livRées sApeurs-pompiers le RetouR de nos héRos  quotidien deMayotte diffusé surabonne 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com Agression tRois jeunes condamnés, dont un cousin de la maRiée Quinze aRtistes attendus suR scène pendant tRois jouR AménAgement le stade de tsoundzou 1, une pieRRe pouR l’aveniR les appel à pRojets couvRe-feu environnement le lagon au patRimoine mondial de l'unesco ?  quoti deMayotte iffuM 0269 61 20 04 ash-infos@wanad  quotidien deMayotte diffusé surabonne 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com les juRidictions RenfoRcées paR sept nouvelles aRRivées tewaRds dans le yachting, une foRmation en deveniR urbAnisme la solution aux pénuRies d’eau Pour vous abonner, il suffit de nous transmettre ce bon de commande, accompagné du règlement. OUI, je m’abonne + abonnement gratuit à Vous pouvez également vous abonner en ligne en vous rendant sur notre site internet à l’adresse www.mayottehebdo.com/abonnements pour la version numérique. Pour toute demande, contactez-nous : contact@mayottehebdo.com 180 € par an g 4100% numérique Bulletin d’abonnement Nom : …………………………….…..…….………Prénom : ………………………..……..………………….…………. Société - Service : ……………………………………………….……….……………..….….….….……...…..…………. Adresse : ……………………………………………………….………….……………….….….….….….…..…………. Code postal : ……………….….….….….… Ville - Pays : ……………….………….……………….…….....…………. N° de téléphone : ………………….………………..E-mail :…………..….….….….…....………….……….……………..
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tchaks

MARIAGE HOMOSEXUEL : LE GRAND CADI

PREND POSITION ET IL EST RECARDÉ PAR

SA HIÉRARCHIE

C’est un mariage qui ne manque pas de faire couler beaucoup d’encre. Il y a une dizaine de jours, une Comorienne et une Réunionnaise se sont mariées civilement à Mayotte, brisant un tabou dans son pays d’origine pour la première. À Mayotte, le Grand cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, en remet aussi une couche en publiant un communiqué en s’épanchant sur la question religieuse, le lundi 3 juin. Il rappelle que « l’islam n’autorise pas l’union et la célébration du mariage entre deux femme. Le communiqué du Grand Cadi n’a pas manqué de faire réagir Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, qui ne cache pas ces derniers mois son envie de réformer l’activité cadiale. Sur le sujet du mariage homosexuel, le chef de la collectivité départementale « rappelle l’attachement de la collectivité qu’il préside, aux principes et aux lois de la République au sein de laquelle, Mayotte s’inscrit. Le président du conseil départemental regrette, par ailleurs, l’usage non autorisé de l’en-tête du Département, le Grand Cadi ne bénéficiant pas d’une délégation de signature lui permettant de s’exprimer au nom de l’exécutif départemental »

LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL LANCE LA CAMPAGNE DE SUBVENTIONS 2024

Le conseil départemental de Mayotte annonce l’ouverture de la campagne des aides financières pour l’année 2024/2025. Les aides sont dédiées aux associations, aux entreprises, aux collectivités et établissements publics afin de les soutenir. Pour en bénéficier, il faudra constituer son dossier de demande de subvention et le déposer dans le téléservice dédié, sur le site internet du département (lecd976soutientmonprojet.fr). Les demandes déposées doivent respecter strictement les points suivants : la catégorie d’appartenance pour laquelle le porteur de projet candidat (exemples : associations, entreprises, particuliers, communes et établissements publics) ; les dates d’ouverture et de clôture des téléservices.

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ATHLÉTISME : RAPHAËL MOHAMED REPRÉSENTERA LA FRANCE AU CHAMPIONNAT D’EUROPE

Avant les Jeux olympiques, c’est une nouvelle chance de se montrer pour le hurdler mahorais de 26 ans. Raphaël Mohamed, qui vient d’améliorer son record personnel à 13’’27, a été sélectionné par l’équipe de France d’athlétisme pour s’aligner sur le 110m haies du championnat d’Europe, à Rome. Les séries commenceront le vendredi 7 juin. Vainqueur de la distance aux Jeux des îles de l’océan Indien (photo), le sportif du Racing club de Mamoudzou y sera aligné aux côtés d’Aurel Manga et de Romain Lecoeur. Du côté sportif, Raphaël Mohamed peut prétendre à une place dans la sélection olympique puisqu’il a réalisé les minimas, mais c’est à la fédération ensuite de choisir quels sont les trois athlètes retenus.

UNE MARCHE SILENCIEUSE

CE 8 JUIN EN HOMMAGE

À

NADINE SEON

Cela fait bientôt un an que Nadine Seon a disparu et son corps n’a toujours pas été retrouvé. La disparition de l’architecte, victime de féminicide, avait suscité l’émotion auprès de la population mahoraise. Un an plus tard, ses proches et ses amis veulent lui rendre hommage en organisant une marche silencieuse ce samedi 8 juin. Le départ se fera à 11h15 devant l’église Notre Dame de Fatima de Mamoudzou. Le cortège passera par le Conseil Departemental, le rond-point de la barge, et longera le front de mer pour finir la marche à la Pointe Mahabou

LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

A MAYOTTE, CÉLÉBRATIONLA D'UN MARIAGE HOMOSEXUEL SÈME LE TROUBLE

Publié par Lina Farelli sur Saphir news, le 06/06/2024

Une union homosexuelle entre deux femmes, l’une comorienne et l’autre réunionnaise, a été célébrée le 25 mai à la mairie de Mamoudzou, à Mayotte. Cette histoire a suscité une grande controverse aux Comores mais a aussi agité l’île française voisine, anciennement comorienne, poussant le Grand Cadi de Mayotte à prendre la parole.

Ce dernier s’est exprimé par voie de communiqué, lundi 3 juin, pour rappeler la position de la religion musulmane sur la question du mariage entre homosexuels. « L’islam n’autorise pas l’union et la célébration du mariage entre deux femmes ou deux hommes. Un tel acte relève d’une pratique en dehors de notre religion », a indiqué Mahamoudou Hamada Saanda.

« Le droit local mahorais, au demeurant protégé par l’article 75 de la Constitution française au même titre que les droits locaux des outre-mer, ou de l’Alsace Moselle, n’autorise que le mariage entre un homme et un femme », a-t-il également affirmé. Or le mariage homosexuel est autorisé en France, en métropole comme dans les territoires ultra-marins, depuis 2013. Le mariage du 25 mai n’est d’ailleurs pas le premier du genre à avoir été célébré à Mayotte. Mais ces unions sont civiles et non religieuses.

Le Conseil départemental réagit

« Le pluralisme grandissant des cultures au niveau local conduit naturellement à l’expression de différentes opinions y compris religieuses

sur le territoire », ce qui est « une richesse », a-t-il déclaré, tout en alertant contre « un déracinement de la société mahoraise »

La prise de position du Grand Cadi a poussé le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousseni, à faire, mercredi 5 juin, une mise au point. Regrettant l’usage non autorisé de l’en-tête du département dans le communiqué du dignitaire religieux, il s’est engagé à « repréciser rapidement l’activité des Cadis à Mayotte afin d’inscrire ces derniers dans une démarche purement spirituelle et sociale, sans engager l’autorité de la collectivité »

« C’est le sens des travaux diligentés en ce moment, par l’Exécutif, en vue de rendre plus lisible l’activité des Cadis, au regard de ce que ceux-ci doivent représenter, en leur qualité d’autorité religieuse sur le territoire. C’est pourquoi, il en appelle au respect des règles administratives et invite le Grand Cadi au dialogue, préalablement à une prise de décision de nature à porter préjudice à l’institution départementale », a signifié Ben Issa Ousseni, qui a surtout tenu à rappeler au préalable « l’attachement de la collectivité qu’il préside, aux principes et aux lois de la République au sein de laquelle, Mayotte s’inscrit »

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L’Europe sous toutes ses formes à Mayotte

LE 9 JUIN PROCHAIN, LES FRANÇAIS SONT APPELÉS AUX URNES POUR ÉLIRE LES DÉPUTÉS EUROPÉENS. UNE ÉLECTION PEU SUIVIE À MAYOTTE ET POURTANT L’EUROPE EST TRÈS PRÉSENTE DANS LE 101ÈME DÉPARTEMENT À TRAVERS SES DIFFÉRENTES AIDES. LA TENDANCE PEUT CHANGER CETTE ANNÉE, PUISQUE TROIS MAHORAISES FIGURENT SUR TROIS LISTES DIFFÉRENTES. MÊME SI L’EUROPE SEMBLE LOIN DANS CE PETIT CAILLOU, À 8000 KILOMÈTRES DU CONTINENT, CES ÉLECTIONS ONT DES ENJEUX QUI AURONT UN IMPACT À MAYOTTE.

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Plaidoyer en faveur de l'Europe communautaire à Mayotte

VOIRIES, INFRASTRUCTURES, ADDUCTION D'EAU, USINE DE DESSALEMENT, DÉSENCLAVEMENT NUMÉRIQUE, TRANSPORT EN COMMUN, DATA CENTER, TECHNOPÔLE, UNIVERSITÉ OU HÔPITAUX, VASTE EST LE DOMAINE D'INTERVENTION DE L'UNION EUROPÉENNE À MAYOTTE. LE DÉPARTEMENT S'EMPLOIE À DÉFENDRE LES ACQUIS COMMUNAUTAIRES SUR NOTRE ÎLE.

Élevée au statut de Région Ultrapériphérique de l'Union européenne (RUP) en 1994, notre île est directement concernée par le scrutin du dimanche 9 juin 2024. Le mode de scrutin ayant été modifié cette année au profit de listes nationales, Mayotte voit pour la première fois de son histoire 3 de ses enfants (des femmes) y figurer pour défendre chacune les couleurs de grandes formations représentées sur le territoire. Afidati Mkadara figure sur la liste du Rassemblement national (RN), en remplacement de Saïdali Boina Hamissi, conduite par Jordan Bardella. Anzamiya Houmadi défend la bannière du parti Les Républicains (LR). Hélène Pollozec est avec le Modem de François Bayrou, allié stratégique d'En Marche, le parti du Président de la République Emmanuel Macron. Bien peu de thématiques territoriales divergent entre ces trois formations, mais sur le terrain elles mènent une rude campagne contre le désintérêt légendaire de l'électorat mahorais face à ce scrutin pourtant déterminant pour le développement de l'île. Aucune des trois candidates mahoraises à ce scrutin européen ne figure en position d'éligibilité sur les différentes listes en présence. « À moins d'un miracle, on ne sait jamais », se hasarde à commenter l'une d'entre elles en se basant sur les derniers sondages publiés par les médias nationaux. Des sondages qui placent certaines formations aux coudes à coudes, aucune ne réussissant à obtenir un nombre

de députés suffisants pour s'affirmer face à son concurrent. Peu importe la mouvance politique dont elles se revendiquent, les unes et les autres, la formule magique est "Mayotte d'abord", pour le reste on verra dans l'action des années à venir. Elles entendent toutes influer auprès de leurs futurs députés européens dans le but clairement affiché de transformer les contributions européennes en réponses concrètes aux multiples retards de Mayotte dans son développement.

L’EUROPE STIMULE L'ÉCONOMIE LOCALE À MAYOTTE

Au-delà des trois candidates, le départementrégion s'est également engagé dans la défense des acquis communautaires à Mayotte. Malgré des critiques acerbes formulées à l'encontre des services de l'État présidant la destinée des fonds européens dans l'île, malgré une sous-consommation, sans précédent, des fonds alloués à Mayotte, les élus du département appellent à un sursaut des électeurs. Conseillère départementale du canton de Dembéni, Zamimou Ahamadi, est 5ème vice-présidente, chargée des finances et des affaires européennes. Elle aussi a pris son bâton de pèlerin, enchaînant interviews et sorties sur les plateaux de radios et télévisions. Les dotations européennes allouées à Mayotte n'ont aucun secret pour

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dans l'agglomération de Mamoudzou, la techno pôle qui va bientôt être inaugurée et le data center.

DE NOMBREUX

PROGRAMMES

D'ACCOMPAGNEMENT POUR L'INSERTION RÉGIONALE DE MAYOTTE

elle. « L'union européenne nous permet de stimuler notre économie à travers de nombreux financements. À commencer par le Fonds de développement régional (FEDER) qui s'élève à 338 millions d'euros pour la période 2021/2027. Près de 70 millions d'euros ont été affectés à des travaux d'assainissement, de réfection et d'adduction d'eau entre Sada et Poroani, un secteur qui enregistrait d'importantes fuites de ressource. Je peux aussi vous citer la construction de la future usine de dessalement d'eau de mer d’Iironi Bé, la DSP numérique en cours d'un montant estimé entre 140 et 160 millions d'euros dont 10 millions d'euros apportés au travers du FEDER. Il s'agit d'apporter la fibre optique directement dans les foyers sous l'intitulé de Fibre to the home ou FTTH, un projet en fin de procédure. » Intarissable de détails sur des dossiers qu'elle maîtrise bien, Zamimou Ahamadi poursuit la liste des projets ayant bénéficié d'un apport financier européen : le Caribus destiné à désengorger les voies de circulation

À Mayotte, l'Union européenne intervient également au moyen du Fonds Social Européen (FSE +) à hauteur de 106 millions d'euros ( contre 2 milliards d'euros dans l'hexagone). Les actions sont décidées directement depuis Paris mais validées par un arbitrage de l'autorité locale de gestion. « Ce fonds a permis de financer des actions de formation et d'insertion, le Régiment du service militaire adapté de Combani (RSMA), le programme Erasmus en faveur de la mobilité des étudiants et plusieurs actions de formation conduites par le département de Mayotte ». La 5 ème viceprésidente du CDM s'est plu à rappeler une enveloppe de 552 millions d'euros (variable selon les années) à destination de formations ambulanciers et infirmiers sanctionnées par des diplômes d'état, de même que des titres professionnels pour électriciens et équipements du bâtiment ou encore dans la médiation sociale.

l'Europe à Mayotte c'est aussi le Fonds Interreg Mozambique doté d'un budget de 10 millions d'euros pour financer des actions de coopération régionale. C'est dans ce cadre que la Communauté de Communes du Sud, qui porte un projet d'abattoir à Bandrélé, entend importer des carcasses de bovins depuis Madagascar (BOVIMAD) pour alimenter le marché mahorais en viande fraîche. « La démarche vise aussi à accompagner les professionnels malgaches de ce secteur dans le respect

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NOUS
DE STIMULER NOTRE ÉCONOMIE À TRAVERS DE NOMBREUX FINANCEMENTS »
« L'UNION EUROPÉENNE
PERMET
Vice-présidente du département en charge des finances et des affaires européennes, Zamimou Ahamadi, est une avocate acharnée des acquis communautaires à Mayotte.

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des normes européennes de leurs abattoirs et contrôles vétérinaires avant exportations vers Mayotte » explique l'élue départementale. Le projet global est estimé à 1,9 millions d'euros, à elle seule l'Europe prend en charge 85% de ce budget soit 1,2 millions d'euros, le reste étant assumé par le Département de Mayotte. C'est au moyen de ce Fonds Interreg Mozambique qu'une compagnie maritime de desserte de plusieurs pays de l'océan indien (Mayotte, Madagascar et Comores) pourrait voir le jour très prochainement.

L'EUROPE AU SECOURS DES AGRICULTEURS ET PÊCHEURS MAHORAIS

À l'instar des trois candidates mahoraises figurant sur les listes des ces européennes 2024, Zamimou Ahamadi place dans le capital de l'intervention européenne à Mayotte, le

FEAMPA destiné à financer le renouvellement de la flotte de pêche sur le territoire ainsi que différentes actions en faveur des secteurs agricoles et d'aquaculture. Doté de 3 millions d'euros, ce fonds est géré par les services de l'État (DMSOI). « Outre les champs d'intervention précités, ce dispositif a également pour finalité la restructuration du secteur de la pêche afin que ses acteurs puissent bénéficier de la compensation du surcoût. Dans le but de stabiliser le prix de vente du poisson sur le marché local, les pêcheurs se voient rembourser 1,5 € pour chaque kilo de poisson vendu » , fait valoir la 5ème viceprésidente du Département de Mayotte. Dans son plaidoyer en faveur de l'Europe communautaire, elle évoque également le projet "DARADJA" (pont en shimaoré) porté par l'Agence de développement et de l'innovation de Mayotte (ADIM) dans le cadre du Fonds Interreg Océan indien qui couvrent 11 pays riverains de ce bassin régional (Mayotte, Madagascar, Réunion, Maurice,

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Seychelles, Inde, Comores, Tanzanie, Mozambique, etc...). "DARADJA” ambitionne d'installer un pont économique entre Mayotte et deux géants de l'Afrique de l'est dont elle se sent très proche culturellement, le Kénya et la Tanzanie. Deux délégations d'opérateurs économiques

ont d'ailleurs séjourné dans le département la semaine dernière et ont pris part à une conférence sur les opportunités économiques régionales en partenariat avec Business France à Nairobi. Interreg Océan indien est géré par la Région Réunion et dispose d'un budget de 60 millions d'euros. À noter également un fonds de 200.000 euros affecté par l'Europe à la problématique de l'insertion de Mayotte dans sa région naturelle à travers des actions de coopération régionale. Conduites par l'ADIM, ce programme porte sur un périmètre réduit au Kénya et à la Tanzanie pour une durée de 12 mois seulement. Ces 2 pays n'avaient pas été signataires de l'accord Interreg Canal de Mozambique assorti d'un budget d'un million d'euros sur 2 ans et qui englobe 6 pays de la région. Pour être complet sur l'intervention de l'UE à Mayotte, il convient de rappeler le FEADER géré par la Direction de l'agriculture et de la forêt (DAF). Il finance essentiellement les pistes rurales et les équipements de proximité dans les communes de l'île (bâtiment de l'Office de tourisme de la CC Sud à Hamouro). n

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« PRÈS
70 MILLIONS D'EUROS ONT ÉTÉ AFFECTÉS À DES TRAVAUX D'ASSAINISSEMENT, DE RÉFECTION ET D'ADDUCTION D'EAU ENTRE SADA
POROANI »
DE
ET

Interview

Elles veulent porter la voix en Europe

TROIS GRANDES FORMATIONS POLITIQUES NATIONALES SE SONT LARGEMENT INVESTIES À MAYOTTE DANS LE CADRE DU SCRUTIN EUROPÉEN DE CETTE ANNÉE. ELLES ONT TOUTES CHOISI DE SE FAIRE REPRÉSENTER PAR TROIS FEMMES AUX PERSONNALITÉS TRÈS DIFFÉRENTES MAIS AYANT EN COMMUN UNE CERTAINE VISION DE L'INTÉGRATION DE NOTRE ÎLE DANS L'ESPACE COMMUNAUTAIRE EUROPÉEN.

Mayotte Hebdo : Qu'est-ce qui a motivé votre candidature à ce scrutin européen 2024 ?

Afidati Mkadara : Avant de vous répondre, je tiens à rappeler qu'à l'origine, c'est Saïdali Boina Hamisi qui avait été choisi pour porter cette candidature mahoraise à ce scrutin européen. Il a préféré se retirer suite à la polémique générée par certains médias nationaux et Marine Le Pen m'a proposé de le remplacer et de représenter notre parti. Il se trouve que je partage avec lui les mêmes préoccupations, les mêmes ambitions pour Mayotte. J'ai un parcours derrière moi, au MDM d'abord, ensuite au Mouvement Démocrate (Modem) qui travaille avec lui sur le plan national. Aux élections présidentielles de 2017, lorsque j'ai eu connaissance du projet du Quai d'Orsay relatif à une création d'une communauté de l'archipel des Comores et les réponses apportées par le candidat Emmanuel Macron à propos du statut de Mayotte, j'ai immédiatement changé de camp. J'ai compris qu'il serait très difficile de travailler avec cet homme face à tous les problèmes que subissent les Mahorais. L'insécurité grandissante s'est amplifiée avec lui d'ailleurs, de même que l'immigration clandestine. Il y a également ces innombrables promesses faites aux Mahorais qu'il n'a pas tenu, un clin d'œil à la piste longue qui ne se réalisera jamais au regard du dernier rétropédalage du gouvernement actuel. La délocalisation annoncée de cette infrastructure est destinée à gagner du temps. Lorsqu'il nous a annoncé l'allongement de la piste aéroportuaire

en 2019, il avait déclaré que les travaux allaient démarrer au cours de sa première mandature. Il apparaît aujourd'hui qu'il prend les Mahorais pour des moutons et qu'il ne fera strictement rien. La violence s'est amplifiée sur l'île et les opérations Uwambushu et place nette n'apportent rien de concret. On se rend compte que l'objectif visé est de faire en sorte que les étrangers viennent en masse et s'installent peu importe leur origine. Je dis qu'il y a un gros problème avec cela. Au final les mesures prises à l'échelle européenne nous impactent directement et pas seulement au niveau national. Je parle notamment du pacte européen sur l'immigration qui consiste à amener les 27 États membres à être solidaire sur la répartition des migrants. Au Rassemblement National nous avons voté contre ce pacte au motif qu'il va davantage nous enfoncer qu'autre chose.

Anzimiya Houmadi : Avant toute chose, je dirai que ma candidature à été longuement réfléchie avant d'être officialisée. Lorsque j'ai été sollicité par ma formation politique, les LR, j'ai pris un temps de réflexion avant d'accepter la proposition. Élue locale, j'ai trouvé intéressant la perspective d'élargir mon champ d'intervention pour pouvoir faire de la politique à l'échelle nationale. Je ressentais le besoin de voir plus loin, et qui dit plus aujourd'hui pense évidemment à l'Europe. Ma candidature a recueilli le soutien du premier magistrat de ma commune, Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou. Il en est de même des cadres de la fédération LR de Mayotte.

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« POUR MOI LA PRIORITÉ DES

PRIORITÉS C'EST L’EAU »

AFIDATI MKADARA, RASSEMBLEMENT NATIONAL

Je suis convaincu que cette candidature va également m'ouvrir des opportunités personnelles et me permettre de développer mon champ politique et des opportunités territoriales.

Hélène Pollozec : J'ai commencé les démarches en vue de ma candidature depuis l'année dernière, au mois de novembre pour être exact. La raison est qu'aujourd'hui lorsqu'on veut trouver de l' argent pour développer les territoires ce n'est pas en France que l'on se rend mais plutôt en Europe, à Bruxelles. Et donc, petite dernière des Régions Ultrapériphériques Mayotte est très peu connue, voir pas du tout à certains moments. C'était pour moi l'occasion de faire entendre la voix de Mayotte dans les plus hautes sphères. Sur cette liste où je figure, je suis issue du Mouvement Démocrate (Modem), une des mouvances de la majorité présidentielle. C'est pour ça que je suis aujourd'hui sur la liste que mène Valérie Hayer.

M.H. : Quelle image avez-vous de l'Europe communautaire et de la place de Mayotte en son sein ?

A. M : Au RN, nous sommes favorables à une Europe de nations souveraines qui doivent donner la ligne à suivre aux institutions de l'UE. Nous nous opposons à une domination de la technocratie bruxelloise dictant ses règles aux États membres. L'idée défendue par Emmanuel Macron porte sur une Europe fédérale qui centralisera nos administrations de façon à reléguer les États au simple rang de régions européennes. Voilà pourquoi nous défendons le principe d'une Europe des nations confiant des missions à telle ou telle entité, par exemple à Frontex s'agissant de la surveillance et de la protection de nos frontières. L'instrument est à refondre bien entendu parce que les missions qui lui sont assignées actuellement ne nous arrangent pas du tout. L'agence est là pour accueillir et sécuriser des migrants et ensuite leur permette de demander l'asile. Nous avons été très généreux, notamment ici à Mayotte, mais on constate que la situation empire jour après jour. C'est pour ça que je me retrouve pleinement dans les idées portées par le Rassemblement National et que je soutiens le programme de Marine Le Pen et Jérôme Bardela.

A. H : L'union européenne est basée sur des relations internationales étatiques. C'est une institution qui a permis de restaurer la paix en Europe, en permettant de respecter l'identité de chaque nation membre. Aujourd'hui les réalités du monde démontrent le besoin d'une Europe forte où chacun peut se retrouver.

H. P : Je pense que l'image que moi j'ai de l'Europe est un peu différente de celle du citoyen lambda. Avant de me lancer dans la politique j'ai participé au concours

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Candidate LR aux élections européennes du dimanche 9 juin 2024, Anzimiya Houmadi a démarré sa campagne le mois dernier en présence de François -Xavier Bellamy de passage à Mayotte.

cette culture de la. Internationale. Quand on voit le monde comme il est aujourd'hui, assez bipolarisé, à l'est la Chine et un peu la Russie, et puis l'ouest on retrouve beaucoup les États-Unis, l'Europe c'est un moyen d'exister dans ce monde très polarisé. En tant qu' élue locale, je voie très clairement que c'est en faisant appel aux fonds structurels européens (FSE, FEDER, FEADER et tous les autres) qu'on peut développer le territoire de la France qui n'a plus beaucoup d'argent. C'est donc important d'aller chercher les fonds au sein de l' Europe. J'ai été élue juste après la crise du COVID, et pu mesurer toute l'importance de l'Europe pour faire face aux problématiques mondiales telle que l'épidémie du COVID 19. Sans l'Europe, nous n'aurions pas eu tous le financement de tous les plans de relance qui nous ont permis de sécuriser notre économie pendant que le monde entier était en arrêt.

M.H. : Sur quel point pensez-vous que Mayotte puisse sérieusement compter sur cette Europe des nations que vous défendez ?

des jeunes ambassadeurs de l'Europe à Mayotte et de Mayotte en Europe. J'en avais été lauréate juste avant de devenir conseillère départementale. Et même avant, le fait d'avoir beaucoup vécu à l'étranger, j'ai

A. M : Nous apporterons pas plus que ce qui existe aujourd'hui. On va plutôt sortir beaucoup de choses négatives qui nous impactent. Par contre nous allons continuer avec la solidarité et la mutualisation des fonds européens qui sont accordés aux autres régions françaises. À ce sujet, il y a un profond travail à faire parce qu'on voit qu'à l'échelle de l'île l'État continue à garder la

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« NOUS AVONS DÉFINI 6 PRIORITÉS POUR MAYOTTE, LA LUTTE CONTRE L'IMMIGRATION CLANDESTINE, L'EAU POUR RÉSORBER LA CRISE QUE LES MAHORAIS SUBISSENT DEPUIS L'ANNÉE DERNIÈRE, LA LUTTE CONTRE LA VIE CHÈRE, LE DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE PÊCHE. » ANZIMIYA HOUMADI, LES RÉPUBLICAINS
Afidati Mkadara porte la voix de Marine Le Pen et Jordan Bardella, elle appelle les électeurs à sanctionner le parti d'Emmanuel Macron.

main sur la gestion des fonds alors que c'est une mission qui incombe au Département-Région. Pour moi c'est là un outil essentiel de développement ! L'Europe doit accepter le fait que Mayotte est une région de plein exercice et lui confier la gestion des fonds qui lui sont alloués afin de lui permettre de réaliser ses projets structurants ce qui n'est pas pas le cas à l'heure actuelle. Or, on constate que dans son insistance à conserver la gestion de ces fonds européens, l'État va financer des projets qui n'ont pas forcément vocation à l'être à travers un tel mécanisme. Au RN, nous allons travailler et pousser en faveur d'une récupération par Mayotte de l'autorité de gestion des fonds européens. Ensuite, au niveau de l'agriculture et de la pêche, Mayotte doit être en capacité de subvenir à ses besoins alimentaires compte tenu du potentiel dont elle dispose. Nos agriculteurs et pêcheurs n'arrivent pas à accéder à ces fonds parce que les conditions d'éligibilité sont complexes. Dans la mesure où nous sommes RUP, nous devons avoir des spécificités, sauf qu'on s'aperçoit de l'incapacité des institutions à adapter les conditions afin que les agriculteurs locaux puissent accéder aux fonds qui leurs sont dédiés. Je prend l'exemple de la taille des exploitations qui ne sont pas de mêmes dimensions que celles d'autres pays et régions européennes. Pareil pour les pêcheurs auxquels il est demandé de disposer de bateaux de 15 à 17 mètres, ce qui fait qu'ils se trouvent exclus des différents dispositifs existants. Tout cela est à restructurer et à redéfinir pour que Mayotte puisse pleinement bénéficier de ces fonds.

A. H : Mayotte est une Région Ultra Périphérique depuis 2014. Il existe beaucoup d'enjeux sur notre territoire qui méritent une intervention européenne pour assurer un développement harmonieux et maîtrisé. À l'heure actuelle les différents fonds gérés par le GIP l'Europe à Mayotte sont commandés par les services de l'État, le

préfet de l'île exerçant l'autorité de droit. Il me paraît plus intéressant pour notre île que cette compétence soit dévolue à une autorité locale, plus particulièrement au Président du Conseil départemental, afin qu'elle puisse jouir pleinement des fonds européens en conséquence. Que l'autorité de gestion puisse être exercée par la Région comme partout ailleurs dans les RUP.

H. P : Mayotte peut compter sur l'Europe au niveau des infrastructures clefs du territoire. Je pense à l'eau, notre territoire connaît une crise de l'eau depuis 2007 et nous savions que nous pouvions mieux faire appel aux fonds européens pour investir dans les structures dédiées. Il y a aussi le niveau du transport où on fait appel à des fonds européens, les routes, etc... On a vu l'exemple de la route du littoral à La Réunion qui est financée à 80 % par l'Europe. C'est l'une des routes les plus chères au monde, et on peut être ambitieux parce qu'on est européen. Il s'avère que Mayotte est un bijou qu'il faut polir, avec beaucoup de potentiel mais mal exploité. C'est un avantage d'appartenir à l'Union européenne mais il faut aussi savoir se faire entendre à la fois à Bruxelles où sont les réunions de travail et à Strasbourg où sont votées les différentes lois.

M.H. : Quelles seraient vos priorités pour Mayotte au lendemain du 09 juin 2024 si votre liste remporte le scrutin ?

A. M : Pour moi la priorité des priorités c'est l'eau. Il semble que l'UE ne finance pas ce secteur mais nous au RN nous considérons qu'il s'agit d'un problème grave et urgent. Il suffit de voir les problèmes sanitaires qu'il engendre avec l'épidémie de choléra et l'augmentation croissante de la population. Nous demanderons à l'Europe de financer les installations nécessaires,

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Candidate du MoDem, une des mouvances du parti présidentiel, Hélène Pollozec veut faire entendre la voix des Mahorais en Europe.

l'usine de dessalement, la troisième retenue collinaire, etc ... Ce sont des équipements qui demandent énormément d'investissements financiers et donc l'Europe doit nous apporter son soutien. Autre sujet, la gestion des déchets qui nous amène à demander encore une fois que l'autorité de gestion des fonds européens soit confiée au DépartementRégion de Mayotte. Je considère que dans un temps défini, elle peut prendre une partie de la compétence sur la sensibilisation et la collecte de ces déchets. Par ailleurs, cela peut se comprendre dans la mesure où Mayotte affiche des ambitions dans le développement du tourisme, le département se doit de rendre cette île propre et s'approprier cette mission pour atteindre cet objectif. Une fois que la situation sera revenue à la normale, il pourra confier cette responsabilité aux autorités actuelles. Même chose pour la question de l'assainissement. Il a 2 catégories de problèmes à résoudre avec les fonds européens à Mayotte, ceux relevant de la France d'abord à l'échelle nationale et pour lesquels Emmanuel Macron est coupable d'avoir abandonné Mayotte à son triste sort et ensuite ceux relevant de l'Europe à proprement parler, avec les différents points que je viens d'énumérer.

vie chère, le développement de la filière pêche. Les pêcheurs mahorais ont besoin des fonds européens pour pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de l'ensemble de la population locale. L'enseignement supérieur universitaire et professionnel se trouve également dans nos priorités. Nous comptons pour cela mettre à profit le programme Erasmus +. Le secteur de la santé bénéficie d'une attention particulière de notre part. Nous souhaitons accompagner le développement des infrastructures, les équipements de santé, mais également appelons de nos vœux la création d'un CHRU à Mayotte (centre hospitalier universitaire). Il nous paraît urgent d'insérer Mayotte dans les organes de développement et de coopération régionale telle que la Commission de l'Océan Indien (COI). Ainsi nous pourrons accompagner les porteurs de projet Mahorais.

H. P : Le développement économique car avec lui on peut mettre fin à beaucoup de problèmes sur notre territoire. On sait que nous sommes sur une terre qui vit à 70 % sous le seuil de pauvreté, où 30 % des 18-30 ans sont au chômage, un territoire également très jeune. Donc, nous devons mettre l'accent sur 2 points, le développement économique pour pouvoir créer des opportunités de travail pour toutes ces personnes qui n'en ont pas, mais aussi sur l'éducation. En mettant en place davantage d'Erasmus +, comme on en a quelques-uns ici, en faisant appel au Fonds social européen pour mettre en place des formations au niveau local aussi, on arrive à la fois à former la jeunesse et la mettre au travail.

M.H. : L' Europe c'est également du social, et pourtant le Mahorais a le sentiment de n'avoir pas droit au chapitre. Comment remédier à cette situation ?

A. H : À notre niveau, nous avons défini 6 priorités pour Mayotte, la lutte contre l'immigration clandestine, l'eau pour résorber la crise que les Mahorais subissent depuis l'année dernière, la lutte contre la

A. M : Comprenez que cela passe d'abord au niveau de la France. Tant qu'Emmanuel Macron continuera à considérer les Mahorais comme des citoyens français et européens de seconde zone, ces difficultés vont perdurer. À partir du moment où l'exécutif hésite à nous octroyer le statut de de citoyens à part entière, l'Europe hésitera elle aussi au niveau des avantages à donner à nos populations. On voit bien qu'au niveau des minimas sociaux, aucune augmentation n'a été notée depuis l'ère Hollande. Beaucoup n'osent venir se mouiller en faveur des Mahorais sur ce point. Et pourtant le calendrier de la départementalisation prévoyait un

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DOSSIER
EST LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE CAR AVEC LUI ON PEUT METTRE FIN À BEAUCOUP DE PROBLÈMES SUR NOTRE TERRITOIRE » HÉLÈNE POLLOZEC MODEM
« NOTRE PRIORITÉ

rattrapage en 2025. Je reviens encore sur cette affaire de la communauté des îles dont Mansour Kamardine à dit que s'il n'avait pas été là, on se serait retrouvé dans une co-gestion de notre île entre la France et les Comores. Je pense que cela est vrai et reflète parfaitement l'idéologie des socialistes vis-à-vis de notre statut de département d'outre-mer. Dans la logique, tous ces gouvernements récents auraient dû poursuivre et parachever le processus de départementalisation enclenché par Nicolas Sarkozy en 2011. Ces hésitations répétées donnent aux Mahorais le sentiment qu'on cherche à les dégoûter de leur choix. Ils constatent un blocage de ce processus départemental à tous les niveaux.

A.H : Comme vous le savez, l'Europe dispose d'un conséquent fonds social appelé le FSE. C'est un appui important pour former notre jeunesse. L'année dernière plus de 46 millions d'euros ont été affectés au RSMA de Combani pour financer la formation professionnelle de jeunes mahorais. Donc, grâce à ces fonds européens, Mayotte va pouvoir réduire les écarts de développement et renforcer la cohésion économique et sociale, exactement comme cela se passe dans d'autres régions des États membres de l'Union européenne. Ainsi, nous pourrons plus facilement lutter contre la précarité et

favoriser l'intégration des jeunes comme de séniors exposés au chômage ou éloignés du marché du travail. On peut citer en particulier les personnes frappées par le handicap.

H.P : L'Europe ça paraît très loin, trop compliqué alors qu'elle constitue très clairement l'investissement de tous les jours. L'Europe à Mayotte c'est la barge qui relie les 2 îles de Petite-Terre et Grande-Terre, c'est également les différentes formations que j'ai évoquées tout à l'heure auxquelles nos jeunes ne pouvaient pas accéder autrefois. L' Europe c'est le POSEI, le fonds pour l'agriculture. En fait, l'UE a un impact très concret sur la vie de tous les jours des citoyens. Il est vrai que peut-être y a-t-il un manque de communication sur les actions réalisées et la mise en place du GIP l'Europe à Mayotte commence à pallier un peu ce manque de communication. À Mayotte pendant très longtemps les fonds européens étaient gérés par la préfecture avec le manque de transparence qu'on connaît parfois aux services préfectoraux. Et donc, ce GIP aujourd'hui nous permet d'avoir un coup d'œil précis sur les actions réalisées sur le territoire. Pour cela, il suffit de se rendre sur le site Internet du GIP Europe. n

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« L’OBJECTIF EST D’ACCÉLÉRER LA DISTRIBUTION DES BACS-POUBELLE »

Ce mercredi 5 juin, le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) a lancé pour un mois une distribution de bacs-poubelle aux habitants. Le directeur du syndicat, Chanoor Cassam, fait le point sur son dispositif et la nécessité d’écouler les stocks de bacs acquis par le Sidevam.

Mayotte Hebdo : Quel est le but de la campagne de distribution de bacspoubelle que le Sidevam (syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) a entamé ce mercredi ?

Chanoor Cassam : Cette campagne est destinée aux habitants des différents communes (hors communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou –Cadema) qui ont des bacs défectueux, qui ont été brûlés ou abîmés. Mais elle est aussi dirigée vers les personnes qui veulent se doter d’un bac. Pour nous, cette campagne d’une durée d’un mois a été mise en place pour accélérer la campagne de dotation. L’Europe nous a accompagné pour financer beaucoup de bacs, on en a reçu 11.000 en plus des 6.000 d’il y a deux ans. Cela fait un total de 17.000 bacs achetés depuis le début du mandat, donc c’est énorme. Cela regroupe un investissement de 1,8 million d’euros. Depuis le début de l’année, on a réussi à doter 2.000 bacs, via mobilisation des gens qui se rendent directement sur nos sites pour demander les bacs. Donc 2.000, sur les 11.000 reçus, ce n’est pas énorme, donc il faut accélérer la cadence en lançant des campagnes sur le terrain.

M.H. : Comment cette campagne-ci, sur le terrain, doit permettre d’écouler davantage de bacs ?

C.C. : On a prévu des stands avec de la sonorisation pour un peu d’animation et inviter les gens à remplir le formulaire nécessaire à l’obtention d’un bac. On les accompagne à ces stands pour remplir le formulaire, réunir les pièces justificatives, puis ils peuvent directement repartir avec un bac, puisqu’ils seront directement au niveau des stands. On va être présent partout, on a commencé ce mercredi en Petite-Terre, ce jeudi, nous sommes à Sada et Tsingoni, puis nous serons à Acoua… Il est possible de suivre nos déplacements sur les réseaux sociaux.

M.H. : Quels documents sont nécessaires pour obtenir un bac poubelle ?

C.C. : Il faut une pièce d’identité, un justificatif de domicile, le justificatif de taxe foncière pour obtenir un bac gratuit, car ceux qui la payent financent déjà le Sidevam à travers cette taxe. Sinon, le bac de 120 litres est à 15 euros et celui de 240 litres à 25 euros. Pour les personnes qui n’auraient pas tous les éléments en venant aux stands, ce sera l’occasion de les

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Propos recueillis par Marine Gachet

informer qu’ils peuvent venir tout au long de l’année sur nos sites pour récupérer un bac.

M.H. : Jusqu’ici, cette année, vous avez donc distribué 2.000 bacs sur les 11.000 reçus. Pensez-vous réussir à écouler les 9.000 restant grâce à cette campagne pendant le mois de juin ?

C.C. : Ce serait trop espérer de se dire qu’on va réussir à écouler les 9.000 bacs restants, mais l’objectif est bien d’accélérer la distribution des bacs-poubelle et que pour la seconde moitié de l’année, on en écoule le double que pendant la première. Cela reviendrait à 4.000 bacs. Cette opération est surtout une façon d’accentuer notre communication et notre présence sur le terrain.

M.H. : Puis, c’est aussi l’occasion de sensibiliser le public sur l’importance de disposer ses ordures ménagères dans un bac.

C.C. : En effet, les bacs sont essentiels pour la compatibilité entre nos camions et le geste des habitants. Ces bacs permettent une collecte mécanisée et ainsi d’éviter la fatigue, les douleurs aux dos et les complications musculosquelettiques pour nos agents. Le bac est la solution parfaite, même si parfois on y retrouve des choses qui ne devraient pas y être, comme des micro-ondes. Je rappelle que pour les encombrants, nous avons le dispositif Allo Urahafu, qu’on peut appeler au 06 39 27 44 44 pour prendre rendez-vous. C’est à nous d’accompagner le bon geste, y compris le geste de tri. n

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Le Sidevam espère pouvoir écouler 4.000 bacs pendant le second semestre 2024. Chanoor Cassam, directeur du Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), rappelle qu’il est important d’utiliser les bacs poubelle, notamment pour faciliter le travail des agents assurant la collecte.

LISEZ MAYOTTE

MAYOTTE ET SON LAGON VUE DU

CIEL PAR BRUNO DE VILLENEUVE

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Bruno de Villeneuve fait ensuite une pause de trois années avant de revenir en force, en 2011, avec trois nouveaux ouvrages. Le premier d’entre eux s’intitule Mayotte, une île et des hommes. Le projet encyclopédique reste le même : montrer Mayotte, donner à voir l’île et ses habitants. L’encyclopédiste ne cesse de réfléchir sur sa propre expérience afin d’en questionner la légitimité : « J’ai donc passé des années avant de bien connaître les Mahorais et [de] m’intégrer pleinement dans cette culture qui m’était alors inconnue. C’est donc année après année, parfois de grandes galères, pour être précis, que le temps a joué en ma faveur. Car à l’heure où la métropole s’intéresse enfin à Mayotte et à sa culture, je peux dévoiler tous ses mystères et toute cette richesse, par le texte et l’image, à travers ce livre et surtout bien d’autres, pour aller encore plus loin. » (p. 6)

Le plan déploie le titre selon la double détente qu’il contient, d’abord « Mayotte, une île » en quatre parties : « Présentation de l’île aux trésors », « Sa faune endémique et sauvage », « Sa flore colorée et tropicale » et « Son lagon vraiment exceptionnel ». On y retrouve l’ylang comme « or jaune » (p. 22) et la vanille comme « or noir » (p. 24). Nous en retenons, en guise d’image la plus marquante, le saut de baleine (p. 17)

Vient ensuite la section« … et des hommes » qui commence de façon démographique par « Une population très jeune », se poursuit de façon anthropologique avec « Sa culture riche et ancestrale » et se termine de façon touristique par « Passer un bon séjour »

La photographie se fait ici systématique et vise l’inventaire de Mayotte. Tout en indiquant l’utilité dont Bruno de Villeneuve fait preuve lorsqu’il met en rapport ses différents travaux, et même si l’insertion nouvelle d’une image ancienne peut lui

conférer un sens nouveau, la photographie de ses propres cartes postales peut sembler une autopromotion excessive.

Toutefois, le photographe est conscient de ses choix et nombre des inflexions qu’il propose au discours touristique constituent des pistes intéressantes :

« Prenant enfin conscience de sa belle richesse humaine, Mayotte s’est alors appelée ‘l’île aux trésors’. Bien sûr, il ne s’agit pas d’or, ni de trésors de pirates, enfouis sous les mers, mais de trésors bien plus précieux encore, car durables : ceux des hommes, ceux du cœur ! Mayotte a donc de véritables bijoux naturels, avec son lagon, ses mammifères marins, ses coraux, ses poissons, mais aussi, des perles intérieures avec sa faune endémique, sa flore tropicale, ses forêts, ses mangroves, ses plages… » (p. 6)

Dans ce nouveau discours, Bruno de Villeneuve revendique le statut de pionnier : « Mais il aura fallu attendre des années pour valoriser ces derniers, car personne ne s’était vraiment aventuré, jusqu’alors, à valoriser ce côté peu ‘commercialement rentable’ et ‘moins touristique’, selon certains. Mais j’ai cherché, tel un pionnier depuis dix ans, à m’investir, et je ne suis pas le seul, à valoriser ces deux aspects de l’île. » (p. 6)

L’encyclopédiste se fait ici l’influenceur de Mayotte.

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LITTÉRATURE
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AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - SERVICES

Section 1 : Identification de l'acheteur

Nom complet de l'acheteur :

Communauté d'Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)

Numéro national d'identification :

Type : SIRET - N° : 20006045700013

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d'accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr

Identifiant interne de la consultation : études environnementales-Iloni

L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil

d'acheteur : oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

Nom du contact : ABDALLAH

Koultoume - Mail : koultoume. abdallah@cadema.yt

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation :

Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Se référer au DCE

Capacité économique et financière : Se référer au DCE

Capacités techniques et professionnelles : Se référer au DCE

Technique d'achat : Sans objet

Date et heure limite de réception des plis : Lundi 17 juin 2024 - 12:00

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite

Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.

Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d'attribution sans négociation : oui

L'acheteur exige la présentation de variantes : non

Critères d'attribution : Prix: 60%

Valeur technique: 40%

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Etudes environnementales - Projet de construction d'un ponton à IloniCommune de Dembeni

Classification CPV : 71313400

Type de marché : Services

Description succinte du marché : Etudes environnementales - Projet de construction d'un ponton à Iloni dans le cadre de la mise en place d'un réseau maritime de transports collectifs.

L'attributaire du marché se verra confier la réalisation des études

environnementales et le suivi des instructions nécessaires à l'approbation du projet par la Direction de l'Environnement de l'Aménagement, du Logement et de la Mer de Mayotte (DEALM)

Lieu principal d'exécution : IloniCommune de Dembeni

La consultation comporte des tranches : oui

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : non

Date d'envoi du présent avis 05 juin 2024

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IBAN : FR76 1871 9000 9200 9206 6620 023 / BIC : BFCOYTYTXXX

Signature, date (et cachet) : Abonnement d’un an renouvelable par tacite reconduction. Il pourra être dénoncé par simple courrier au moins un mois avant la date d’échéance.

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NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

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Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédactrice en cheffe

Raïnat Aliloiffa

Couverture : ÉLECTIONS EUROPÉENNES

Journalistes

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Marine Gachet

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN 2402-6786 (en ligne)

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com # 1092

25 • Mayotte Hebdo • N°1092 • 07/06/20 24

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