Mayotte Hebdo n°1093

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Création

LE MOT DE LA RÉDACTION

LOIS MAYOTTE EN STAND-BY

Ce qui devait arriver, arriva. Le président de la République a dissous l’Assemblée nationale, contre toute attente. Cependant, cette décision était inévitable, à la suite des élections européennes. Les conséquences de cette décision ont un impact direct dans l’avenir proche de Mayotte. Les deux projets de loi Mayotte, devaient être soumis au Conseil des ministres dans quelques jours avant d’être présentés au Parlement. Emmanuel Macron en a décidé autrement. Il ne faut pas se voiler la face, ces textes ne sont pas la priorité du gouvernement actuel, et leur destin est en péril. Avec les résultats record qu’a faits le Rassemblement national, les sondages indiquent que les députés d’extrême droite seront majoritaires à l’Assemblée nationale. Et dans ce cas, l’adoption des deux projets de loi Mayotte est plus que compromise. Encore une fois, c’est le 101e département qui payera les pots cassés. Il ne faudra pas s’étonner si d’ici la prochaine rentrée scolaire, les Forces vives reprennent les barrages. Ou peut-être même avant… Bonne lecture à tous,

Raïnat Aliloiffa

TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN

Le premier quotidien de Mayotte

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quotidien deMayotte diffusé surabonne 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com Rien à déclaReR pouR cet habitant de chiRongui Amén les 82 chambRes de l’hôtel bis style livRées sApeurs-pompiers le RetouR de nos héRos  quotidien deMayotte diffusé surabonne 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com Agression tRois jeunes condamnés, dont un cousin de la maRiée Quinze aRtistes attendus suR scène pendant tRois jouR AménAgement le stade de tsoundzou 1, une pieRRe pouR l’aveniR les appel à pRojets couvRe-feu environnement le lagon au patRimoine mondial de l'unesco ?  quoti deMayotte iffuM 0269 61 20 04 ash-infos@wanad  quotidien deMayotte diffusé surabonne 0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com les juRidictions RenfoRcées paR sept nouvelles aRRivées tewaRds dans le yachting, une foRmation en deveniR urbAnisme la solution aux pénuRies d’eau Pour vous abonner, il suffit de nous transmettre ce bon de commande, accompagné du règlement. OUI, je m’abonne + abonnement gratuit à Vous pouvez également vous abonner en ligne en vous rendant sur notre site internet à l’adresse www.mayottehebdo.com/abonnements pour la version numérique. Pour toute demande, contactez-nous : contact@mayottehebdo.com 180 € par an g 4100% numérique Bulletin d’abonnement Nom : …………………………….…..…….………Prénom : ………………………..……..………………….…………. Société - Service : ……………………………………………….……….……………..….….….….……...…..…………. Adresse : ……………………………………………………….………….……………….….….….….….…..…………. Code postal : ……………….….….….….… Ville - Pays : ……………….………….……………….…….....…………. N° de téléphone : ………………….………………..E-mail :…………..….….….….…....………….……….……………..
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DES MAHORAIS AU PASSAGE

DE LA FLAMME OLYMPIQUE À LA RÉUNION

Six jeunes athlètes mahorais de la ville de Mamoudzou sont arrivés, ce lundi 10 juin, sur l’île de La Réunion, pour participer à l'accueil de la flamme olympique qui aura lieu ce mercredi 12 juin. Ces jeunes sportifs représentent la promotion Daniel Sangouma, l’ancien sprinteur français étant ambassadeur de l’excellence sportive de la ville de Mamoudzou. Ils sont accompagnés de Dhinouraine M’colo Mainty, le premier adjoint au maire de Mamoudzou et chef de la délégation, de Zaïdou Tavanday, chef de projet et responsable des grands événements à la mairie, et de Dhoimrati Salime Abdillah, éducatrice sportive. Lors de leur séjour sur le séjour sur l’île Bourbon, ils sont reçus à la délégation de Mayotte à La Réunion. « Nous encourageons la jeunesse et nous souhaitons un séjour enrichissant et mémorable à toute la délégation de la ville de Mamoudzou », annonce ce service du conseil départemental de Mayotte.

L’AÏD EL-KÉBIR FIXÉ AU LUNDI 17 JUIN À MAYOTTE

Un croissant de lune ayant été observé, vendredi soir, le douzième mois du calendrier lunaire (Dhou al-hijja) a donc débuté samedi. Ainsi, le Grand cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, « conseille aux musulman(e)s de jeûner du samedi 8 au dimanche 16 juin (et particulièrement le jour d’Arafat le samedi 15 juin) ». De ce fait, l’Aïd El-Kébir, jour férié à Mayotte, a été fixé au lundi 17 juin.

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LES FOOTBALLEUSES DE M’ZOUAZIA AU BARCELONA GIRLS CUP 2024

La Barcelona Girls Cup 2024 est un tournoi international de football féminin qui se déroule dans la région de Salou et Cambrils (dans la province de Tarragone en Catalogne, en Espagne). Cette année 2024 est la première pour l’équipe féminine mahoraise de football, l’AS Jumelles de M’zouazia. Elles ont vécu une expérience unique, durant laquelle elles se sont confrontées à des adversaires de très haut niveau, dont les professionnelles de Lyn Norvège. Malgré cela, elles n’ont rien lâché et ont pu décrocher une ultime victoire face aux Anglaises du Burscough Dynamo (3-1), et ont obtenu la quinzième place sur seize. Les Jumelles de Noussoura Saïd et Minihadji Allaoui ressortent quand même gagnantes puisque ce tournoi a été un moment de partage dans les valeurs du sport, qui a créé des souvenirs. Elles ont été les premières ambassadrices de Mayotte dans cette compétition et l'Europe à Mayotte n’a pas manqué de les féliciter sur ses réseaux sociaux.

« SORTIR À MAYOTTE », UN SITE QUI

LE FILM « HARAKA HARAKA » AU

CHAMPSÉLYSÉES FILM FESTIVAL

« Haraka Haraka », le nouveau court-métrage de Germain Le Carpentier, réalisé à Mayotte, concourt à la treizième édition du ChampsÉlysées Film Festival, qui se tient du 18 au 25 juin, à Paris. Dans ce film, le réalisateur a choisi de raconter, au féminin, la traditionnelle course de pneus mahoraise, en noir et blanc.

RÉPERTORIE LES SORTIES

Regrouper au même endroit tous les événements et les activités à faire à Mayotte, c’est le concept du site sortiramayotte. fr crée par deux jeunes mahorais, Madi Abdallah et Siaka Yankoub. Les internautes ont une meilleure visibilité sur les activités à faire sur l’île, et les organisateurs ont la possibilité d’inscrire leurs événements dans l’agenda du site. L’idée séduit déjà quelques habitants de Mayotte et elle est la bienvenue à l’approche des vacances scolaires.

LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

À MAYOTTE, LES PARADOXES D’UNE DES PRISONS LES PLUS SURPEUPLÉES DE FRANCE

Publié par Jérôme Talpin, dans Le Monde, le 09/06/2024

Bien que récent, l’établissement pénitentiaire de l’archipel a un des taux de surpopulation carcérale les plus élevés de France, à 298,2 %. Mais il reste préservé des conflits entre bandes rivales et, même s’ils sont enfermés, certains détenus y ont, paradoxalement, de meilleures conditions de vie qu’à l’extérieur.

« C’est pourtant un bel établissement », commente, presque désolé, un agent pénitentiaire. Avec ses formes épurées de grand parallélépipède blanc, son implantation devant le lagon et la mangrove, et le terrain de football voisin sur lequel broutent des zébus, le centre pénitentiaire de Majicavo donne une impression de modernité incrustée dans un décor typiquement mahorais. Ouvert en juin 2014, construit sur les décombres de l’ancienne prison, l’établissement était alors le symbole d’un ambitieux changement d’époque. Jusque-là, Majicavo abritait des « cages à poules », selon une expression locale. De grandes chambrées où s’entassaient entre vingt-cinq et trente détenus. Une spécificité tropicale d’un autre siècle.

Dix ans plus tard, ce grand bond en avant paraît n’avoir jamais existé. Comme beaucoup d’infrastructures publiques à Mayotte, l’établissement a mal vieilli et souffre d’infinis problèmes de maintenance. Quelques mois ont suffi pour que, malgré la création de nouvelles places, la prison soit en situation de surpopulation.

D’une capacité de 278 places, l’établissement accueillait, jeudi 23 mai, 645 détenus. Dans la partie réservée au centre de détention (les détenus condamnés à une peine supérieure à deux ans), le taux de surpopulation carcérale est unique en France : 298,2 % au 1er mai, soit 340 prisonniers pour 114 places. « Le record à Majicavo a été atteint le 1er janvier, avec un total de 678 détenus », reconnaît Nicolas Jauniaux, chef de l’établissement, où Le Monde a pu se rendre dans le cadre du droit de visite exercé par la sénatrice de Saint-Barthélemy, Micheline Jacques (Les Républicains, LR), qui s’est déplacée à Mayotte à la tête d’une mission parlementaire sur les adaptations des missions de l’Etat et des lois dans les outre-mer.

Dans cette prison totalement encombrée, le droit à l’encellulement individuel reste purement théorique. Il concerne seulement ceux souffrant de graves problèmes psychiatriques. Quatre, voire cinq détenus s’entassent dans des cellules de 13,4 mètres carrés ; les plus chanceux dans celles de 19 mètres carrés, réservées aux personnes à mobilité réduite.

Ce 23 mai, 257 détenus de Majicavo étaient obligés de dormir sur des matelas installés par terre. Soit presque la capacité théorique de l’établissement. Une fois enroulés, les matelas servent aussi de siège. « Pour le dire poliment, les capacités d’hébergement sont insatisfaisantes », répond le directeur de Majicavo au sénateur de la Manche Philippe Bas (LR), présent lors de la visite, qui, lui, parle de « taux de sous-capacité carcérale »

Augmentation inédite de l’activité judiciaire

Dans l’une des cellules, aux portes métalliques tropicalisées pour laisser passer l’air et aux murs surchargés de tags, de messages et de graffitis indéchiffrables pour le visiteur, l’un des trois détenus se plaint de la douche à l’intérieur de la pièce qui est bouchée, du décodeur de la télévision en panne. « On n’a pas de lumière, on mange dans le noir », s’indigne le jeune homme placé en détention provisoire dans le cadre d’une affaire de tentative de meurtre. « Ils sont trois dans cette cellule, c’est exceptionnel », ne cache pas la direction, en parcourant les longues coursives équipées de barreaux. Le matin, ils étaient cinq, mais deux prisonniers ont été extraits pour être conduits au tribunal judiciaire de Mamoudzou. Si la prison de Majicavo est l’une des plus surpeuplées de France – avec un taux de

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suroccupation moyen passé de 120 % en 2021 à 234 % en 2024 –, c’est avant tout en raison de l’augmentation inédite de l’activité judiciaire ; les opérations « Wuambushu » et « Mayotte Place nette » de lutte contre l’insécurité et l’immigration illégale n’intervenant qu’à la marge. Dix mille faits avaient été constatés dans le 101e département français en 2021 par les services de police et de gendarmerie, contre 15 000 en 2023. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou avait rendu 1 400 condamnations en 2020, contre 2 325 en 2023. Dont 396 peines de prison ferme en 2020, contre 1 106 en 2023, précise au Monde le procureur de Mayotte, Yann Le Bris. Une façon implacable et objective, selon le magistrat, de répondre aux critiques des élus et de l’opinion locale taxant de façon récurrente la justice mahoraise de « laxiste »

Le flux d’affaires graves, notamment les violences avec armes, explique cette surpopulation carcérale, observe le magistrat. Le parquet en tient-il compte dans ses réquisitions ? « Les marges d’appréciation quant à la nécessité d’incarcérer sont souvent limitées compte tenu de la gravité des faits et de l’absence régulière de garanties de représentation des mis en cause », répond M. Le Bris.

La conséquence de cette surpopulation est « l’embolisation de tous les services de l’établissement », admet Nicolas Jauniaux : accès aux terrains de sport, au service médical, au secteur scolaire, difficulté à répondre aux demandes des détenus qui veulent travailler au sein de l’établissement. « Beaucoup se plaignent des difficultés à effectuer leurs démarches administratives », souligne Lucile Duchon, déléguée du Défenseur des droits à Mayotte.

Un magistrat du Syndicat de la magistrature – qui souhaite rester anonyme – déplore, lui, « une absence inédite de moyens sur le département pour lutter contre la récidive » : aucun médecin coordonnateur encadrant le suivi judiciaire des condamnés pour des délits et crimes de nature sexuelle, pas de quartier de semi-liberté pour préparer les sorties de détention. Et aucune entreprise privée ne propose de travail aux détenus, « alors qu’il s’agit d’une voie incontournable de réinsertion sociale ». Quant aux soins psychiatriques, c’est l’ensemble du département qui est sinistré, par manque de praticiens.

Haine entre parenthèses

Alors que beaucoup d’ingrédients sont réunis pour que la prison connaisse une explosion due aux tensions, aucune mutinerie généralisée n’a pour l’instant secoué Majicavo. Autre paradoxe de taille : les bandes rivales, avant tout liées à des quartiers, qui s’affrontent dans les rues, avec plusieurs morts ces dernières semaines, mettent leur haine entre parenthèses à l’intérieur de l’établissement. Cheffe adjointe de la prison, Marie Deyts indique qu’il existe comme une « zone de neutralité » dans l’enceinte : « Notre politique est de ne pas sectoriser les bandes en détention. Et ne pas reproduire ce qui structure la délinquance dehors. Des bagarres ont lieu, mais pour des motifs futiles. »

« Cela tient jusqu’au moment où ça va péter », lance le secrétaire local de FO-Justice à Mayotte, Mouhamadi Houmadi. Agent pénitentiaire passé par des établissements réputés difficiles en régions parisienne et lyonnaise, il observe toutefois que les relations avec les détenus à Mayotte ne « s’inscrivent pas dans le même rapport de force permanent qu’en métropole. Même si l’on voit des évolutions avec ceux qui sont passés en métropole » Plusieurs agents soulignent le contraste entre l’ultraviolence de certains détenus, qui les a conduits en prison, et leur caractère plutôt malléable en détention.

« Les problèmes sont là. Mais ce qui nous sauve est que beaucoup de détenus ont l’habitude de vivre dans la promiscuité, ajoute M. Houmadi. Ils ne veulent pas être seuls en cellule. La plupart préfèrent rester à trois. » Si, en métropole, il n’est pas question, pour beaucoup de détenus, de dormir par terre sur un matelas, « ce n’est pas le cas ici », constate également le responsable syndical. La raison : une grande majorité des détenus, dont 65 % d’étrangers – la quasi-totalité sont des ressortissants comoriens, et une centaine d’entre eux ont été condamnés pour avoir acheminé des personnes migrantes à bord des canots kwassa-kwassa – vivent dans des conditions extrêmement précaires et logent dans des bidonvilles.

« En détention, ils bénéficient de consultations médicales, dorment sur un matelas, et prennent trois repas par jour, remarque M. Houmadi. Cela change pour beaucoup d’entre eux. » « Certains arrivent comme ça, témoigne-t-il en montrant la finesse de son annulaire. Et repartent avec 10 à 15 kilos en plus. » Selon le délégué syndical, il n’est pas rare que des prisonniers demandent à rester en détention au moment de leur sortie. « Il y en a qui sont venus toquer à la porte le soir parce qu’ils avaient faim, raconte-t-il. Pour d’autres, la prison est également un endroit sûr où ils ne sont pas recherchés par leurs ennemis habituels. C’est aussi une échappatoire. Il y a l’exemple d’un récidiviste qui a volontairement commis un braquage pour être incarcéré. »

Construction d’une seconde prison

Tous les ans, la population de la prison de Majicavo augmente en moyenne de 100 détenus. Le transfert de condamnés à de longues peines vers La Réunion et la métropole constitue un levier relatif pour amortir l’augmentation continue. Tout comme le fort développement de mesures alternatives aux poursuites ou la politique d’aménagement de peine, jugée « volontaire » par la direction de la prison, bien qu’un seul magistrat soit chargé de ces questions. Autre mesure permettant de diminuer le nombre de prisonniers, le régime de libération conditionnelle-exapulsion des détenus frappés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) ou une interdiction de territoire français. Une fois les deux tiers de leur peine effectués, ces derniers sont remis en liberté mais reconduits à la frontière dans la foulée. Une autre solution consisterait à envoyer les nombreux détenus comoriens exécuter leur peine dans leur pays. Mais aucun accord de coopération judiciaire n’a été signé avec le gouvernement de Moroni. La France considère que le système carcéral comorien ne présente pas les garanties suffisantes par rapport aux standards européens en matière de détention.

A Mayotte, la construction d’une seconde prison fait partie des revendications fortes des élus et des discussions sur le contenu de la future loi Mayotte. En mars 2022, le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, a annoncé lors d’une visite à Majicavo que celle-ci serait construite, « pas dans vingt ans ». En début d’année, deux terrains à Kawéni et Dembéni ont été visités par l’Agence publique pour l’immobilier de la justice.

A la question du sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi (Renaissance), avocat de profession, qui a demandé, lors de la visite de la prison, combien de temps le centre pénitentiaire de Majicavo pouvait tenir dans de telles conditions, le directeur a répondu diplomatiquement : « Nous n’avons pas le choix. Nous travaillons avec les moyens alloués. »

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rebelote

LA DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉ NATIONALE ET LES PROCHAINES » LES CHOSES, A ANNONCÉ LE PRÉSIDENT EMMANUEL MACRON. LA LE PARTI RENAISSANCE REPRENDRA T-IL LE POUVOIR ? C’EST LÀ TOUTE L’AVENIR DES DEUX PROJETS DE LOI MAYOTTE. EN ATTENDANT, LES

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rebelote

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES PERMETTENT DE « CLARIFIER LA MAJORITÉ BASCULERA-T-ELLE À L’EXTRÊME DROITE, À GAUCHE, OU TOUTE LA QUESTION, CAR L’ISSUE DE CES ÉLECTIONS DÉTERMINERA LES CANDIDATS SE MULTIPLIENT DANS LE 101E DÉPARTEMENT.

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interview

« Les projets de loi Mayotte devraient être remis à l’ordre du jour »

LE MONDE POLITIQUE EST COMPLÈTEMENT CHAMBOULÉ DEPUIS LES RÉSULTATS DES ÉLECTIONS EUROPÉENNES ET L’ANNONCE DE LA DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE PAR EMMANUEL MACRON. IL EST DIFFICILE DE CLARIFIER LES CHOSES DANS UN CONTEXTE OÙ TOUT EST ENCORE FLOU. KIRA BACAR ADACOLO, CONSULTANT POLITIQUE APPORTE UNE ANALYSE SUR LA SITUATION ACTUELLE, SUR LES PROCHAINES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ET LES PROJETS DE LOI MAYOTTE.

Mayotte Hebdo : Les résultats de ces élections européennes sont-ils réellement une surprise ?

Kira Bacar Adacolo : Les résultats des élections européennes ne sont pas une surprise tant au niveau national que local. Dans tous les sondages, le Rassemblement national caracolait en tête, et sa victoire était prévisible. Même en 2019, c’était encore le RN qui remportait le scrutin. Par

contre les Français semblent surpris de la dissolution de l’Assemblée nationale alors que logiquement, quand un président de la République est face à une situation politique où son action est rejetée de la sorte, il n’a pas d’autre choix que de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette situation s’est déjà produite à plusieurs reprises sous la Ve République. Le général De Gaulle l’a fait en 1962 et 1968, François Mitterrand avait également dissous l’Assemblée nationale en 1981 et 1988 ainsi que Jacques Chirac en 1997 et cela avait mené à une cohabitation avec la gauche de Jospin au pouvoir.

« LES RÉSULTATS DES ÉLECTIONS EUROPÉENNES

NE SONT PAS UNE SURPRISE »

M.H. : Quelles conséquences auront ces résultats européens à Mayotte ?

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K.B.A. : Les résultats des élections européennes en tant que tels n’auront pas de conséquences à Mayotte. Traditionnellement, le Parlement européen est dirigé par le Parti populaire européen, le PPE. Il s’agit du groupe qui rassemble les élus de la droite à l’exception de l’extrême droite. Et l’opposition est portée soit par le Parti socialiste européen, le PSE, soit le parti du centre où les députés macronistes siègent. L’issue des élections n’a aucune conséquence sur le statut européen de Mayotte, ni sur l’orientation des subventions. Ces dernières sont programmées tous les six ans et là, nous sommes dans la programmation 2020-2026. Ces fonds-là sont déjà prévus. Ensuite, on passera à la programmation 2026-2032, mais je ne pense pas qu’il y aura un impact. Par contre, l’Etat français peut remodeler, réduire les subventions européennes qui sont destinées à Mayotte.

« LA MAJORITÉ RASSEMBLEMENT

M.H. : Est-ce que l’on se dirige vers une cohabitation avec le Rassemblement national ?

K.B.A. : La majorité RN est peu probable selon moi. Les élections se suivent mais ne se ressemblent pas. Les européennes sont une chose, et les nationales en sont une autre. On peut assister à une émergence de la gauche. Ils se sont d’ailleurs unis en formant le Front populaire, afin de créer une majorité parlementaire. On peut légitiment se demander si au deuxième tour de ces élections il n’y aura pas un sursaut anti RN pour arriver à une majorité autre que celle du Rassemblement national ? C’est ce qui est le plus probable pour moi, car les Français ont toujours éliminé les candidats de l’extrême droite lors des seconds tours. On l’a vu avec Jean-Marie Le Pen en 2002 et Marine Le Pen en 2022. Quoi qu’il en soit, cette dissolution va forcément mener à une nouvelle majorité, qu’elle soit RN ou hétéroclite comme Emmanuel Macron a l’habitude de faire.

M.H. : Les députés mahorais actuels ont-ils une chance d’être réélus ? On voit déjà des divisions entre Estelle Youssouffa et son suppléant Saïd Kambi et les Républicains sont souvent divisés…

K.B.A. : S’agissant d’Estelle Youssouffa et Saïd Kambi, le divorce est acté depuis longtemps. Ils se sont fâchés. Mais Estelle Youssouffa a une bonne archive politique depuis 2018, certains collectifs la soutiennent. Elle a fait bonne figure dans les médias nationaux, donc elle a des chances d’être réélue ou au moins d’aller au deuxième tour. Maintenant, tout dépend des candidats qui seront en face

d’elle. S’agissant du sud, on a tendance à croire que les Républicains se divisent, mais ils finissent toujours par s’unir. Mansour Kamardine est un député chevronné qui est là depuis des années, il a une longueur d’avance et il peut se retrouver au deuxième tour. Mais encore une fois, cela dépend des candidats qui seront en face de lui.

«

ESTELLE

YOUSSOUFFA

A DES CHANCES D’ÊTRE RÉÉLUE »

M.H. : Qu’adviendra-t-il des projets de loi pour Mayotte ? Ont-ils encore une chance d’être adoptés ?

K.B.A. : Normalement l’espoir est encore là parce que le Président de la République a donné sa parole. Même s’il y a cohabitation, il peut demander à un ministre ou à un parlementaire de porter le projet. Donc, normalement, les projets de loi Mayotte devraient être remis à l’ordre du jour même s’il y a cohabitation. Celle-ci permet parfois de traiter des sujets qui peuvent être conflictuels et des dossiers peuvent être accélérés, car il y a une compétition directe entre le président de la République et le Premier ministre. Ils mettent en complétion les dossiers et chacun fait tout pour faire avancer les choses.

« MANSOUR KAMARDINE

EST UN DÉPUTÉ CHEVRONNÉ »

M.H. : L’annonce de ces projets de loi a permis la levée les barrages. S’ils ne sont pas traités dans les prochaines semaines, comme cela était prévu, y a t’il un risque d’avoir à nouveau des barrages ?

K.B.A. : Je pense que dans l’immédiat, les mouvements sociaux vont être estompés parce que nous entrons dans une période de campagne électorale et les barragistes vont prendre position pour un candidat. Ils vont attendre la composition du nouveau gouvernement au mois de juillet pour voir quelle orientation on donne à ces projets de loi. Et à la rentrée d’août-septembre, les mouvements pourraient reprendre si on constate que le gouvernement ne s’engage pas dans le sens de ce que veulent voir les Mahorais. n

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NATIONAL
PEU
SELON
EST
PROBABLE
MOI »

DOSSIER

reportage

Le double projet de loi Mayotte au point mort

PROPOSITIONS, DISCUSSIONS, TRACTATIONS, ET AU FINAL ABANDON ? LE DOUBLE PROJET DE LOI MAYOTTE EST DE NOUVEAU MIS AU PLACARD PAR LES MINISTRES DU GOUVERNEMENT DE GABRIEL ATTAL QUI DOIVENT TOUT LÂCHER POUR REPARTIR EN CAMPAGNE. PRÉVU INITIALEMENT CE JEUDI, LE SÉMINAIRE GOUVERNEMENTAL SUR LE SUJET ÉTÉ FINALEMENT ANNULÉ EN DÉBUT DE SEMAINE.

« C'est le temps de l'amour. Le temps des copains. Et de l'aventure », chantait Françoise Hardy, disparue ce mardi à l’âge de 80 ans. Bénéficiant d’une union de toutes les composantes politiques de Mayotte, le double projet de loi faisait encore l’objet de discussions dans les ministères, ces derniers jours. Emmanuel Macron devait présenter une version aux élus mahorais au cours du mois de juin pour approbation. Mais cette aventure a pris fin, cette semaine. La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République, à la suite de la victoire du Rassemblement national aux élections européennes, est un coup de massue pour Mayotte qui en devient une victime collatérale. « Tous les travaux engagés ont été immédiatement suspendus. [...] Cette situation inattendue vient rajouter un degré de complexité supplémentaire au projet », explique Ben issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, lors de la dernière réunion du conseil, ce mercredi matin. Cela faisait un an pourtant que le travail avait commencé. Le territoire avait fait sa part en septembre quand l’ex-ministre chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, avait récupéré les 120 propositions du territoire compilées dans un document intitulé « Un territoire, une vision, une programmation ». Sa remplaçante, Marie Guévenoux, venue quatre fois à Mayotte, a souvent évoqué le sujet, dont la première fois avec son ministre de tutelle, Gérald Darmanin. En février, alors que les barrages s’étaient étendus à tout le territoire,

le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer avait annoncé sur le tarmac de l’aéroport de Pamandzi que la suppression du droit du sol s’ajouterait à la loi-programme, conditionnant celle-ci à la fin du titre de séjour territorialisé. Mais les tractations ont traîné du côté d’un gouvernement plus prompt à organiser « Mayotte place nette », la version 2024 de l’opération Wuambushu. Il a fallu attendre la réunion du 17 mai à l’Élysée pour qu’on voit enfin un coup d’accélérateur. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait fixé un calendrier et sommé ses ministres d’avancer sur le sujet par des réunions avec les parlementaires et des représentants du Département. Deux points d’étape importants étaient actés, l’un début juin impliquant une rencontre élyséenne avec les élus, les présidents des deux chambres parlementaires, les représentants des « commissions parlementaires compétentes » et des groupes politiques. Quinze jours plus tard, le président de la République devait « transmettre aux élus les textes de lois définitifs », selon son entourage. Ces rencontres d’étape n’ont jamais eu lieu. Empêtrés dans la crise néo-calédonienne, le gouvernement et Emmanuel Macron ont vu le plan être chamboulé très vite. Seuls les rendez-vous ministériels ont pu s’enchaîner, sans toutefois que les représentants des ministères ne donnent beaucoup d’indications sur la future loi. « On est là et on raconte un peu la même chose », a constaté le sénateur Saïd Omar Oili, qui fait tout de

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même campagne « pour donner une majorité au président de la République ». Les derniers rendez-vous ont pu se faire en début de semaine, nous confirme Maymounati Moussa Ahamadi, la conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir et co-rapporteuse de la contribution du territoire. Mais ceux du reste de la semaine, dont le séminaire gouvernemental de ce jeudi, ont été annulés.

« PAS D’AUTRE SOLUTION QUE

D’ATTENDRE »

Concernant l’avenir, la dissolution comporte une autre problématique dorénavant pour le double projet de loi. Que ferait un gouvernement aux couleurs du Rassemblement national ou d’une gauche unie ? Reprendra-t-il les travaux ou laissera-t-il la loi de nouveau au placard ? « Je suis inquiet quant à la suite qui va être donnée à ce projet de loi. Personne ne peut garantir qui va aujourd’hui gouverner la France au mois de juillet », déplore Ben Issa Ousseni. Selon lui, et malgré les promesses faites

aux Forces vives de retrouver leurs revendications dans le texte, une reprise du mouvement social n’est pas à l’ordre du jour. « Je crois que le territoire vit cette difficulté comme tout le monde. Les Mahorais savent aussi qu’on n’a pas d’autre solution que d’attendre les votes pour reprendre les travaux, en espérant que ceux qui seront au gouvernement s’inscrivent dans la logique d’une loi Mayotte », souhaite l’élu Les Républicains. Le président du Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte), Abdou Dahalani, est plus pessimiste. Il « trouve qu’on n’a aucune certitude sur le calendrier de relance ». Il préfèrerait d’ailleurs une autre stratégie. « Beaucoup de dispositifs qui nous concernent ne demandent pas une loi. Donc il faudrait travailler avec les directions ministérielles pour prendre ces mesures par des décrets », fait-il remarquer. Au sujet du projet de loi, il voit que « tout le monde en parle, mais on ne sait pas ce qu’il y a dedans. On ne sait pas non plus ce que l’Assemblée nationale (N.D.L.R. dont la configuration changera au second tour des élections législatives, le 7 juillet) va en faire » n

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Marie Guévenoux, ministre déléguée des Outremer, reçoit les élus mahorais, la veille de la réunion avec l’Élysée qui a eu lieu, le vendredi 17 mai. (Compte X Marie Guévenoux) En février, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outremer, ajoutait la suppression du droit du sol au projet de loi Mayotte. Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, se dit « inquiet quant à la suite qui va être donnée à ce projet de loi ».

Qui seront les candidats aux législatives à Mayotte ?

APRÈS L’ANNONCE SURPRISE DE LA DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE ET DE LA TENUE D’ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES, LES FIGURES POLITIQUES MAHORAISES S’ORGANISENT POUR PRÉSENTER LEUR CANDIDATURE AVANT LE DIMANCHE 16 JUIN, 18H. TOUR D’HORIZON DE CEUX QUI DEVRAIENT SE PRÉSENTER DEVANT LES MAHORAIS, LE 30 JUIN, AU PREMIER TOUR.

Dimanche 9 juin, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et ainsi la tenue d’élections législatives les 30 juin 7 juillet prochains. Face à cette échéance imminente, les candidats doivent aller vite, ils ont jusqu’à ce dimanche pour se déclarer, il leur restera ensuite deux semaines pour mener une campagne éclair. Estelle Youssouffa, la députée sortante sans étiquette, de la première circonscription se représente, « je suis candidate pour continuer à travailler pour vous, pour Mayotte », a-t-elle déclaré sur ses réseaux sociaux le 11 juin. Face à elle, aucun candidat ne s’est encore officiellement présenté. Mais Saïd Kambi, ancien suppléant de la députée aux dernières élections en 2022, pourrait cette fois devenir son adversaire. Le membre des Forces Vives souhaite agréger plusieurs forces pour présenter une candidature commune face à la députée sortante. « Nous n’avons pas le temps d’avoir des candidatures dispersées, les enjeux de Mayotte sont trop importants », déclaret-il. Dans cette circonscription, le patron d’IBS, Théophane « Guito » Narayanin jouera certainement un rôle dans la campagne, soit en tant que candidat soit en tant que soutien à un candidat. Il était arrivé au second tour en 2022.

Du côté des Républicains, Mansour Kamardine, député sortant de la deuxième circonscription (sud de Mayotte) n’a pas encore fait savoir s’il se représente. Le parti n’a également pas encore annoncé son candidat pour la circonscription du

nord. Seule certitude, il n’y a aura pas d’alliance avec le Rassemblement national, comme le préconise Éric Ciotti. L’initiative du président du parti n’a pas plu à ses collègues de métropole, tout comme à ceux de Mayotte. Saindou Attoumani, le conseiller départemental du canton de Ouangani, s’est dit même prêt « à rendre sa carte ». Le président départemental, Abdoul Kamardine, s’est fait moins dramatique, mais sans vouloir lâcher de noms, il s’oppose à tout rapprochement avec le RN.

PAS DE CANDIDAT RENAISSANCE

DANS LE NORD

Le pari d’Emmanuel Macron n’arrange pas forcément les affaires des représentants de Renaissance à Mayotte. L’ex-République en marche n’a pas le vent en poupe sur l’archipel, sa liste Besoin d’Europe n’a pas fait mieux que 6,4%. Cependant, la formation politique peut déjà compter sur MadiBoinamani Madi Mari dans le sud de Mayotte. Le directeur des services de la mairie de Chiconi avait fait une bonne campagne en 2022, il avait loupé le second tour pour 121 voix (le candidat MDM Issa Issa Abdou était arrivé deuxième). Dans le nord, en revanche, aucun candidat ne portera les couleurs du parti présidentiel.

Dans la deuxième circonscription, outre un énième retour de Toumbou « Mandela » Maurice, d’autres candidats se sont fait

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DOSSIER reportage

connaître. Il y a le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, Soula Saïd Souffou, qui représentera le Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM).

Kira Bacar Adacolo s’est déclaré candidat de l’Union pour la sécurité de Mayotte (USM). Enfin, Anchya Bamana, l’ancienne maire de Sada, pourrait faire campagne pour le Rassemblement national. Le 11 juin, elle a déclaré à Mayotte la 1ère : « Le RN de Marine Le Pen est le seul parti

que nous n’avons pas encore essayé » et confie à Flash Infos être « disposée à défendre les couleurs de Mayotte à l’échelon national »

L’ex-élue UMP serait bien partie pour obtenir l’investiture du parti arrivé en tête aux élections européennes. En revanche, le flou demeure sur un éventuel candidat dans la circonscription du nord, Daniel Zaïdani ne souhaitant pas se présenter. n

Estelle Youssouffa, députée sortante de la première circonscription de Mayotte, a annoncé se représenter. Saïd Kambi, l’ex-suppléant d’Estelle Youssouffa, pourrait se présenter face à elle.

Battu au second tour en 2022, Théophane « Guito » Narayanin pourrait jouer un rôle dans ces élections, en tant que candidat ou bien en tant que soutien à un candidat

A l’heure actuelle, Mansour Kamardine, député sortant Les Républicains n’a pas précisé s’il se représente.

Soula Saïd Souffou est candidat pour le Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM) dans la deuxième circonscription.

Anchya Bamana est en pourparlers pour être la candidate du Rassemblement national dans la circonscription du sud.

Kira Bacar Adacolo est le candidat de l’Union pour la sécurité de Mayotte dans la deuxième circonscription.

Madi-Boinamani Madi Mari est le candidat soutenu par Renaissance dans la deuxième circonscription.

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interview

Mansour Kamardine « J’ai appris la dissolution à la descente d’avion »

LE DÉPUTÉ MANSOUR KAMARDINE A ÉTÉ SURPRIS PAR LA DÉCISION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE DISSOUDRE L’ASSEMBLÉE NATIONALE OÙ IL REPRÉSENTE LA DEUXIÈME CIRCONSCRIPTION DE MAYOTTE. SA CANDIDATURE EST DÉSORMAIS OFFICIELLE ET IL SE CONCENTRE SUR LES PROJETS DE LOI POUR MAYOTTE.

« LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AVAIT SOUHAITÉ

LA JOUER À LA DE GAULLE »

Mayotte Hebdo : Quelle a été votre réaction à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale ?

Mansour Kamardine : Ce fut la surprise totale car aucune information, même les ballons d’essai habituels que lance le gouvernement quand il veut prendre une mesure impopulaire, n’était sur le domaine public. Ensuite, la sidération. Enfin, bref, l’étonnement suivi de l’incompréhension. Je l’ai apprise à la descente d’avion le lundi matin à Roissy.

16 • Mayotte Hebdo • N°1093 • 14/06/20 24 DOSSIER
Propos recueillis par SIAK

M.H. : En quoi était-ce nécessaire ?

M.K. : À l’évidence, le président de la République avait souhaité la jouer à la De Gaulle, sauf que n’est pas De Gaulle qui veut. Pour le reste, je pense qu’il y a une telle défiance entre Macron et le pays que l’initiative de redonner la parole aux Français était nécessaire, voire obligée pour le président, à défaut d’être souhaitée par beaucoup y compris parmi les plus proches de lui. Enfin, à mon avis, l’intérêt du pays à la suite de certaines maladresses de campagne de sa part et de son gouvernement l’exigeait après les résultats aux européennes que nous connaissons, même si constitutionnellement, il n’était pas obligé de prendre cette mesure radicale.

M.H. : Quel risque cela entraîne pour les nouvelles élections dans quelques semaines ?

M.K. : La décision de dissolution a provoqué une onde de choc dans le pays. Des recompositions politiques et politiciennes sont en cours. D’un côté, la gauche se réconcilie avec elle-même dans ses différentes composantes et se ressoude, même si jusqu’au jour de l’élection ses composantes se regardaient en chien de faïence. À droite, également, on voit des recompositions inattendues et qui, jusqu’ici, étaient inimaginables. Je veux simplement espérer que le président de la République a mesuré le risque qu’il fait prendre au pays. La dissolution ratée de Jacques Chirac en 1997 est encore dans notre mémoire collective. Tout se passe, comme si, ayant constaté que les éléments de la nature le rendent impuissant, il se résout à accepter une cohabitation avec madame Le Pen et au final rendre le pays comme il l’a reçu de François Hollande, avec une opposition droite/ gauche. Ce serait finalement un retour à la case départ et même un échec, on reviendrait à ce qu’il avait réussi à gommer en 2017.

« LES CONSÉQUENCES SUR LA LOI MAYOTTE SONT NOMBREUSES »

M.H. : Quelles peuvent être les conséquences pour la loi Mayotte ?

M.K. : Elles sont nombreuses, à commencer par la suspension de l’ensemble des réflexions qui étaient en cours, car personne ne sait à ce jour quel sera le prochain gouvernement après le 7 juillet prochain et s’il acceptera de le reprendre. Qui dit nouveau gouvernement, ce qui sera le cas quelque soient les résultats, dit nouvelle politique et nouveau projet même si c’était la majorité actuelle qui revenait en responsabilité. Je regrette également que le rapport d’information sur Mayotte

que nous avons élaboré avec mon collègue Guillaume Vuilletet ne soit conduit à son terme à ce jour. Bref, il y aura du retard à l’allumage.

« LA QUESTION EST DE SAVOIR COMMENT FAIRE POUR QUE LE GOUVERNEMENT… COMPRENNE L’ENJEU
OU

L’INTÉRÊT QUE REPRÉSENTE MAYOTTE POUR LA FRANCE »

M.H. : Êtes-vous prêt à vous représenter ?*

M.K. : La question de fond à mes yeux n’est pas cellelà, car tout le monde peut se présenter à une élection. La question est de savoir comment faire pour que la France, l’État, le gouvernement, y compris le président de la République, comprennent l’enjeu ou l’intérêt que représente Mayotte pour la France ou la France dans l’avenir de Mayotte. La vraie question est de savoir s’il y a, au niveau de l’État et au niveau national, une prise de conscience suffisante, le rôle national que peut jouer Mayotte dans le concert des affrontements qui se jouent depuis cette sous-région entre l’est et l’ouest. La question est de savoir comment faire pour que la situation de détresse que connaissent nos compatriotes mahorais sur les questions migratoires et sur les questions d’insécurité, mais également de sous-développement et de pauvreté, qui minent notre vivre ensemble soient réellement prises en compte et solutionnées sans invoquer de pseudo principes auxquels leurs auteurs qui les invoquent sont les premiers à ne pas croire et ne se les appliquent pas à l’image du titre de séjour territorialisé ou de l’obligation scolaire qui a abîmé l’avenir de notre jeunesse et qui détruit le peuple mahorais à petit feu. Car vous n’êtes pas sans savoir que plus l’immigration progresse, plus l’insécurité envahit tous nos espaces publics et privés, et plus les Mahorais sont obligés de fuir la terre de leurs ancêtres malgré eux pour aller chercher refuge ailleurs. Et ça, ce n’est pas acceptable, ce n’est pas supportable. n

* Depuis la réalisation de cet entretien, Mansour Kamardine a été investi par son parti « Les Républicains » à l’instar de tous les députés LR sortant à l’exception d’Eric Ciotti et l’une de ses proches.

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« CE QUI M’A MARQUÉ, C’EST LA DIVERSITÉ PRÉSENTE

DANS LE LAGON

»

Présent à Mayotte pendant une dizaine de jours à l'occasion du festival international de l'Image sous-marine, le photographe Greg Lecoeur revient sur sa découverte du lagon.

Le photographe sous-marin Greg Lecoeur a pu immortaliser pour la première fois le lagon mahorais. Venu une dizaine de jours à Mayotte pour assurer son rôle de président de la 29ème édition du festival international de l’Image sous-marine de Mayotte (FIISMM), il a été marqué par la qualité du contenu présenté au public. « Les films et les photographies étaient de haut niveau » , commente celui qui tient à remercier tous ceux qui ont rendu son séjour possible. Hébergé dans le sud de Mayotte au Jardin Maore, il a pu découvrir la passe en S et bien d’autres spots de plongée. « Ce qui m’a marqué, c’est la diversité présente dans le lagon, entre les coraux, les raies manta… Même s’il y avait du blanchissement, j’ai adoré évoluer dans les jardins coraliens au Nord » , résume le photographe, qui a plusieurs prix à son actif, comme le Grand prix National Geographic « photographe nature de l’année 2016 » , ou encore une récompense par le muséum d’histoire naturelle de Londres en 2018, et bien d’autres depuis. Il était important pour lui de venir à

« J’ai adoré évoluer dans les jardins coraliens au Nord »

Mayotte : à travers les clichés qu’il a pris au cours de son séjour, il espère pouvoir rapporter en métropole un visage de l’île dont on parle moins. « Ces derniers temps, on entend beaucoup parler de Mayotte dans les faits divers, les crises… Mais on ne dit jamais qu’on y trouve les derniers dugongs, qu’il y a

une énorme biodiversité » , regrette-t-il. Le photographe est persuadé du potentiel de l'île et de l'attractivité qu'elle pourrait dégager grâce à son lagon.

« Je vais continuer à m'investir au niveau local »

Faire sortir la richesse des mers

Mettre en valeur des lieux dont on ne parle pas assez pour leurs richesses, c'est une mission qui investit le travail de Greg Lecoeur. Basé à Nice, il s'attache aussi à révéler les beautés aquatiques cachées de la mer Méditerranée. « Cette mer est celle qui m'a tout donné, et comme Mayotte, on en entend souvent parler négativement, alors je vais continuer à m'investir au niveau local » , compare celui qui va également continuer d'explorer les pôles Nord et Sud lors de prochaines excursions, à côté des Expédition Pelagos qu’il a lancé en Méditerranée pour associer recherche scientifique et art.

Concernant Mayotte, Greg Lecoeur a pris plusieurs clichés, notamment dans une optique de repérage. S'il ne peut nous en dire plus pour l'instant sur le projet qui en découlera, on peut s'attendre à voir à nouveau le photographe explorer le lagon mahorais. n

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Marine Gachet
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Greg Lecoeur était le président du festival international de l’Image sousmarine de Mayotte cette année. Crédit photo : Greg Lecoeur Pour l’événement qui a eu lieu du 23 au 26 mai, il est venu à Mayotte une dizaine de jours et a pu photographier son lagon. Crédit photo : Greg Lecoeur Le photographe a pu immortaliser les tortues mahoraises pendant son séjour. Crédit photo : Greg Lecoeur Greg Lecoeur a fait la rencontre d’un poisson clown lors d’une des nombreuses plongées qu’il a effectuées sur l’île, qu’il découvrait pour la première fois. Crédit photo : Greg Lecoeur

LISEZ MAYOTTE

MAYOTTE DE A À Z (I) PAR BRUNO DE VILLENEUVE

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Certains lecteurs pourraient ne pas être en accord avec notre hypothèse de lecture de Bruno de Villeneuve comme encyclopédiste et le classer, à la faveur de Tribulations de wazungu à Mayotte (2004) parmi les écrivains exotiques ou, à la faveur des livres suivants, comme photographe auteur de beaux livres. Néanmoins, les deux ouvrages à venir construisent une nouvelle facette de son œuvre et consolident notre hypothèse. Il s’agit en effet de deux livres qui se présentent, de façon alphabétique, comme des dictionnaires et prennent le titre d’encyclopédie : Mayotte de A à Z. Bruno de Villeneuve propose donc deux tours alphabétiques de l’île de Mayotte, par le truchement de notices abondamment illustrées. Le premier a pour sous-titre : « Grand guide illustré, encyclopédique et culturel » La tentation encyclopédique, pour reprendre le concept de Ninon Chavoz, mêle donc à Mayotte, l’encyclopédie au guide et à la photographie. La contamination est également touristique et la raison d’être de cette hybridité semble la volonté de construire des connaissances agréables, loin de toute austérité. Mais ce parti-pris empêche peut-être d’en voir le caractère sérieux.

La devise de l’ouvrage est digne d’un encyclopédiste : « Pour assouvir sa soif de connaissances ». Dans la rubrique liminaire intitulée « Conventions utilisées », Bruno de Villeneuve indique « Comment utiliser ce guide ? » :

« Chaque mot, pour être trouvé rapidement, est classé par ordre alphabétique. Un mot écrit en italique est issu de la langue parlée majeure : le shimaore. Le mot suivant (parfois) [entre crochets] correspond à sa prononciation française. Il ne s’agit en aucun cas d’une autre orthographe

du mot, mais simplement d’une aide. Bien que la langue soit orale et que l’orthographe se structure progressivement, pour le respect des origines et l’harmonie, n’écrivez pas les mots de cette manière comme font encore beaucoup trop d’auteurs ou de personnes à Mayotte, par méconnaissance ou simplicité. » (p. 7)

Plus intéressant encore est le contenu du texte qui précède immédiatement les articles, à savoir celui intitulé « Réflexions mahoraises » :

« L’idée de ce livre a germé il y a plusieurs années, mais je me suis rendu compte que me lancer dans ce projet fou était un peu déraisonnable. Puis le temps a passé et mon intérêt dans tous les domaines (trop !) m’a fait connaître des tas de choses. J’ai cumulé des savoirs et des photographies sur quasiment tout à Mayotte. La masse d’informations était telle que je ne savais plus où la mettre. J’avais donc envie de la partager, mais l’écriture serait longue. […] Chaque page de ce livre est une véritable aventure. C’est pourquoi il a fallu des années pour regrouper l’ensemble de ces pages : c’est son côté encyclopédique. » (p. 18) Le mot « encyclopédique » est lâché. Le mot et la chose y sont. Bruno de Villeneuve a agi comme un collectionneur et l’encyclopédie est à la fois dans la démesure de l’entreprise ainsi que dans celle du matériau récolté. L’auteur vise l’exhaustivité tout en reconnaissant son caractère exorbitant. Il n’est pas possible, eu égard aux dimensions de cette chronique, de faire l’inventaire des notices. Nous laisserons donc le lecteur les parcourir au fil de ses intérêts. En ce qui nous concerne, nous relevons quelques notices stratégiques qui permettent de mieux comprendre Mayotte : « À Mayotte donc, un ‘vrai’ (expression qui n’a que peu de sens.) Mahorais est Noir et musulman. Par extension, tout Noir est musulman ! Ce qui,

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LITTÉRATURE

là encore est faux, car Mayotte est issue d’un vaste métissage de populations et certains Noirs sont africains ou malgaches et catholiques... Autant dire, à l'inverse, que tout Blanc est alors non musulman, kafiri (incroyant, païen), ce qui n’est pas spécialement un compliment ! » (p. 25)

Le paralogisme dénoncé se trouve dans la notice intitulée « Allah ». Nous citons aussi les articles pour nous saillant d’une encyclopédie dans laquelle le sous-titre mentionne la rubrique « Culture ». Cet article prend la forme d’une énumération des aspects de la culture à Mayotte : religion, langue architecture, mode de vie, loisir, danse traditionnelle, rites, cérémonies ancestrales, mabanga, jeunesse, musique, cuisine, accueil et métissage. Nous relevons enfin les thèmes récurrents propres à l’auteur comme celui de la carte postale : « des déchets

au pied d'une cascade : ‘Si les photos parlent d’elles-mêmes, mieux vaut ajouter un commentaire rassurant pour atténuer le choc de cette triste réalité ! Car ici, je vous l’accorde, on est loin de la carte postale !’ » (p. 99)

L’encyclopédie se donne donc pour mission, comme la carte postale, d’organiser la connaissance exotique, allochtone pourrait-on dire. Mais elle la complète par une connaissance autochtone et, à la problématique de l’endogène et de l’exogène s’ajoute celle des connotations positives ou négatives. Toute île n’est pas un paradis.

Christophe Cosker

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AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - TRAVAUX

Section 1 : Identification de l'acheteur

Nom complet de l'acheteur : Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (976)

Numéro national d'identification :

Type : SIRET - N° : 20006046500016

Code postal / Ville : 97650

BANDRABOUA

Groupement de commandes : Non

Section 2 : Communication

Moyens d'accès aux documents de

la consultation

Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr

L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : Non

Nom du contact : BACAR Ben Bacar - Tél : +33 0639091781 - Mail : benbacar.bacar@cagnm.yt

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation :

Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Voir le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE)

Capacité économique et financière : Voir DCE

Capacités techniques et professionnelles : Voir DCE

Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.

Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

Technique d'achat : Sans objet

Date et heure limite de réception des plis : Jeudi 04 juillet 2024 - 11:00

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite

Réduction du nombre de candidats : Non

Possibilité d'attribution sans négociation : Oui

L'acheteur exige la présentation de variantes : Non

Critères d'attribution : Voir DCE

Section 4 : Identification du marché Intitulé du marché : Travaux d'aménagement du point de vue de Majiméouni

Classification CPV : 34928400

Type de marché : Travaux

Description succinte du marché : LOT N°03 : RESEAU

D'ECLAIRAGE PUBLICEQUIPEMENTS D'ACTIVITES - MOBILIER URBAIN

ET DIVERS

Lieu principal d'exécution : Majiméouni, commune de Mtsamboro

La consultation comporte des tranches : Non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non

Marché alloti : Non

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : Non

Autres informations complémentaires

La présente procédure est lancée suite à une première déclarée sans suite pour cause d'infructuosité.

Date d'envoi du présent avis 12 juin 2024

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MAGAZINE D’INFORMATION

NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

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Directeur de la rédaction

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Rédactrice en cheffe

Raïnat Aliloiffa

# 1093

Couverture : ÉLECTIONS LÉGISLATUVES REBELOTE !

Journalistes

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Marine Gachet

Lisa Morisseau

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN 2402-6786 (en ligne)

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

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