Ensemble, agissons pour notre île.
Chez STAR Mayotte, notre raison d'être est de protéger l'environnement et d'améliorer la qualité de vie.
Nous croyons que l'économie circulaire est un levier important pour y parvenir. Depuis 2003, nous offrons des solutions pour une gestion responsable et durable des déchets sur l'île de Mayotte, en privilégiant le tri, la valorisation et le traitement des déchets, et en travaillant en partenariat avec des éco-organismes locaux pour valoriser les déchets.
Nous sommes fiers de contribuer au maintien de la propreté de Mayotte.
votre partenaire pour une gestion responsable des déchets
BACCALAURÉAT 2024 À MAYOTTE : PEUT MIEUX FAIRE
56,42 %, c’est le taux de réussite des candidats au bac général et au bac technologique à Mayotte, lors du premier tour. C’est certes supérieur de quatre points à l’année dernière, mais cela reste encore trop bas. Les élèves peuvent évidemment mieux faire, mais peut-on réellement les blâmer ? Ils subissent le système mis en place par l’Éducation nationale qui consiste à faire passer les élèves en classe supérieure sans avoir le niveau. Il faut faire de la place pour les autres. Quant aux professeurs, ils font de leur mieux en travaillant dans des conditions qu’on ne voit nulle part ailleurs en France. C’est la raison pour laquelle les enseignants ne veulent pas venir à Mayotte et ceux qui sont sur place, veulent partir. On ne peut pas non plus les pointer du doigt. En attendant, c’est la jeunesse mahoraise qui est sacrifiée. Cette jeunesse qui est censée être l’avenir de Mayotte. Il faut que l’Éducation nationale se réveille. Il faut que le gouvernement se réveille. On ne peut plus laisser les jeunes dans cette impasse.
Bonne lecture à tous,
tchaks
LE CONCOURS DE MISS GRAND NORD CE 20 JUILLET À M’TSAMBORO
L’élection de Miss Grand Nord est prévue le 20 juillet, de 19h30 à 0h30 au plateau de M’tsamboro. L’entrée est de 20 euros et le pass VIP est à 200 euros. Plusiseurs artistes s’y produiront, à savoir Dievil Genius, Goulam et Terrell.
L’HIPPOCAMPE TRAIL EST REPORTÉ À SEPTEMBRE
La troisième édition de la course de 76,6 km qui devait avoir lieu les 6 et 7 juillet prochains est reportée au mois de septembre. De nombreux événements ont été annulés ces dernières semaines par la préfecture en raison des élections législatives anticipées. « Avec les élections, les communes ne disposent pas des ressources humaines suffisantes pour assurer le bon déroulement de la course, les agents sont en partie occupés à tenir les bureaux de vote », renseigne Ali Abdou Willah, président d’Amis Raid Rando, l’association qui organise la course.
La course sera reportée en septembre. « Nous attendons que les élections passent et d’ici deux semaines nous aurons fixé une nouvelle date. Cette annulation, c’est un mal pour un bien. Le report va nous permettre de communiquer davantage pour avoir plus de participants », estime le directeur. Actuellement cinquante personnes étaient inscrites, tandis que l’année dernière, la course comptait 150 participants. « Chaque année, beaucoup s’inscrivent la dernière semaine. »
LA GRÈVE SE POURSUIT À LA POSTE MAYOTTE
Demandant une prime contre la vie chère et les paiements des retraites de leurs anciens collègues, les employés de La Poste continuent leur mouvement. La direction indique par communiqué que « les organisations syndicales ont été reçues, à l’initiative de La Poste, quatre fois depuis le dépôt du préavis de grève. La dernière rencontre s’est tenue [ce mercredi] ». Elle ajoute que « La Poste poursuit le dialogue social et reste ouverte aux négociations pour trouver une issue favorable à tous »
Ce mercredi, « 72% des postiers travaillaient ». Un plan de distribution de secours est mis en place pour assurer la distribution du courrier et des plis électoraux. « Les collectes et remises sont assurées », « les boîtes aux lettres sont relevées », et « les clients destinataires de colis sont contactés afin qu’ils puissent retirer leurs colis à la plateforme de distribution de Kawéni », liste la direction qui indique que tous les bureaux de poste sont ouverts, hormis Kawéni (travaux) et celui de Mamoudzou, et les distributeurs de billets fonctionnent.
AUX COMORES, LE PRÉSIDENT AZALI NOMME SON FILS AÎNÉ DANS LE GOUVERNEMENT
Le président Comorien Azali Assoumani, a confirmé les rumeurs qui courraient. Un mois après son investiture, le chef de l’État de l’Union des Comores a dévoilé les noms qui composent son premier gouvernement. Parmi eux, son fils aîné. A 40 ans, Nour El Fath Azali est nommé Secrétaire général du gouvernement. Promu secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath Azali, est devenu depuis août 2023, le numéro deux de la convention pour le renouveau des Comores, le parti présidentiel, dont son père est le président d’honneur. Sa mission sera de coordonner l’action gouvernementale. Diplômé d’un master of business administration (MBA) en finances internationales, l’aîné du clan Azali a commencé à travailler aux côtés de son père au lendemain des élections anticipées de 2019.
LANCEMENT D’UN CLUSTER AÉRONAUTIQUE
Le 25 juin, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Mayotte a rassemblé les acteurs de la filière aéronautique mahoraise afin de lancer officiellement le Cluster Aéronautique de Mayotte, une initiative visant à structurer et dynamiser la filière sur le territoire insulaire. Ce cluster vise à créer un écosystème propice à l'émergence de nouveaux talents et d'entreprises en renforçant la cohésion sociale, la compétitivité, l’attractivité, tout en laissant une place au développement durable.
Au revoir Commandant Ali Boina
ÉRUDIT, MILITAIRE DE CARRIÈRE AUX IDÉES POLITIQUES NON CONFORMISTES (POUR MAYOTTE), MAIS AUSSI UN ÉPRIS DE PAIX AVEC UN SOUCI PRONONCÉ DU DIALOGUE INTERGÉNÉRATIONNEL ET DU DEVOIR DE MÉMOIRE ENVERS LES PLUS JEUNES, ALI BOINA, LE GAULLISTE, EST DÉCÉDÉ CE MERCREDI 3 JUILLET 2024 À L'ÂGE DE 98 ANS. SES OBSÈQUES ONT EU LIEU À PAMANDZI.
« Mon commandant » pour les uns, « El commandante » ou encore « Ali » pour les autres, le très adulé Ali Boina n'est plus ! Il s'en est allé paisiblement aux premières heures de la matinée de ce mercredi 3 juillet 2024, vers de meilleurs champs de bataille et chantiers militaires d'exception, sous d'autres cieux, à l'âge de 98 ans, selon sa famille. Il restera néanmoins dans le souvenir collectif des Mahoraises et des Mahorais, surtout ceux de sa génération, le militaire originaire de notre île à avoir été le plus gradé dans l'armée française, dans le corps du génie au sein duquel il a fait carrière et dont il était si fier. Issu d'une grande famille de Labattoir et de Pamandzi, Ali Boina s'était engagé très jeune dans l'armée après des études secondaires à Madagascar, au lycée Gallieni de Tananarive, la référence éducative régionale de l'époque coloniale dans la sous-région. De sa jeunesse à Pamandzi avec le regretté Ramia (qu'il se plaisait à dénommer encore Waria comme aux heures de leur adolescence), ou de ses premiers pas dans le Génie, il ne se faisait pas prier pour en parler abondamment, et des heures durant, faisant part de nombreuses anecdotes et « faits d’armes ». Ali Boina était un homme jovial, qui respirait la bonté et la bienveillance d'un aîné, d'un grand-père, d'un oncle ou d'un père, respecté de toutes générations. Qu'ils soient civils ou militaires, ceux qui l'ont connu ne tarissent pas d'éloges et d'admiration pour lui. « C'était un grand homme ! Il va nous manquer énormément », confie Amine A, un natif de Pamandzi qui relève la simplicité du défunt malgré son statut particulier au sein de la société. « C'était l'un des officiers d'origine mahoraise ayant obtenu un grade élevé dans l'armée. Et pourtant, il ne roulait pas des mécaniques, il était à la portée de tout un chacun, un cœur sur la main, et n'a jamais élevé la voix sur autrui », fait remarquer Sayfi Maliki, l'un de ses proches neveux. Il est incontestable que le commandant Ali Boina aimait son prochain.
INFATIGABLE DÉFENSEUR DES DROITS DES ANCIENS COMBATTANTS ET MILITAIRES MAHORAIS
Inamovible Président de l'Amicale des anciens combattants et militaires de Mayotte (jusqu'à ses vieux jours), « le Commandant » s'était trouvé une nouvelle vocation à son retour sur l'île au milieu des années 1990 : défendre les droits de tous ceux qui avaient combattu pour la France, des poilus de la guerre de 1914-1918, en passant par les combattants de 1940-1945 ou encore les anciens militaires plus récents, y compris les Opex (opérations extérieures). Sa devise pouvait se résumer ainsi : « une pension méritée, un toit et des conditions de vie décentes pour ces serviteurs de la nation ». Entre les prises d'armes et les dépôts de gerbes aux monuments aux morts, le Commandant était également un homme de paix qui avait fait du devoir de mémoire une obligation morale. Des places publiques aux établissements scolaires, il n'avait de cesse de rencontrer les plus jeunes pour leur expliquer ce qu’était la Seconde Guerre mondiale et les atrocités qu'elle avait provoquées. Il avait une réponse pour presque tout. Il incitait les scolaires à se diriger vers des carrières militaires ou à entrer dans les lycées militaires. Pour lui, « il n'y a pas
mieux que l'armée pour former la jeunesse et lui apprendre un métier d’avenir ». Inconditionnel du général de Gaulle, Ali Boina était également un érudit, une bibliothèque vivante qui s'est définitivement fermée ce matin du mercredi 3 juillet 2024. « Il nous a appris beaucoup de choses, surtout le savoir-vivre et la bienséance en société », nous dit Ismaël Alhamid, à la sortie du cimetière de "Ha Chiwawa" (celui-là même où est enterrée Zéna Mdéré, l'icône de Mayotte française). Désormais, le commandant y repose, aux côtés de sa mère, son vœu le plus cher.
UNE VISION POLITIQUE À CONTRECOURANT SUR LE DEVENIR STATUTAIRE DE MAYOTTE
Homme à l'esprit libre, le commandant aimait défendre ses visions politiques, gaulliennes avant tout, souvent à contre-courant du courant généralement admis sur le territoire. Citoyen français affirmé, il ne défendait pas moins l'instauration d'une passerelle de discussion entre Mayotte et les Comores. Plutôt que la départementalisation de l'île, il aurait préféré un statut plus soft, à l'image de celui qui régit actuellement la Polynésie française. Une idée qu'il défendit ardemment, avec son ami Camille Bahava (autre ancien militaire originaire de Mayotte, sorti major de sa promotion à Saint-Cyr). En 1986, ils ont couché sur papier leur projet, le TAM (Territoire Autonome de Mayotte), qu'ils ont remis en mains propres à Jacques Foccard, le très influent conseiller des chefs d'État français, le fondateur de la France-Afrique. Les deux hommes se connaissaient de très longues dates, ce qui valut au Commandant d'être qualifié pendant un certain temps d'être « les oreilles et la voix de Foccard dans l'océan Indien ». Le politiquement incorrect ne dérangeait nullement le commandant Boina. Outre les liens qu'il a su maintenir avec Ali Soilihi, l'ancien président révolutionnaire post-indépendance des Comores, il connaissait également le successeur d'Ahmed Abdallah Abdérémane (le proclamateur de l'indépendance des Comores), Saïd Mohamed Djohar. Ce dernier fit de lui son (éphémère) secrétaire d'État aux affaires mahoraises. Une expérience qui fut de très courte durée, Ali Boina ayant claqué la porte au bout de quelques semaines, après s'être rendu compte que les autorités comoriennes n'avaient guère l'intention d'œuvrer en faveur d'un apaisement des relations entre les deux bords de l'archipel. Ce côté un peu provocateur, Ali Boina savait le cultiver à certaines occasions, se portant candidat à tel ou tel scrutin, juste pour amuser la galerie tout en sachant pertinemment qu'il ne serait jamais élu. « Et si les électeurs te prenaient un jour au mot et que tu te retrouvais coincé sur un fauteuil d'élu du département, tu serais vraiment embêté. Adieu alors la liberté de parole et de mouvement », lui lança un soir un de ses amis journalistes à l'issue des élections cantonales de 2004. Pour toute réponse, Ali Boina le ramena au Général de Gaulle, « Hahaha ! Et pourquoi pas la reine des gitans » (De Gaulle répondait ainsi à l'un de ses proches qui lui rapportait l'espoir d'alors du comte de Paris de devenir un ambassadeur de France).
LU DANS LA PRESSE
Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale
CHOLÉRA : À MAYOTTE, LES POUVOIRS PUBLICS ONT (DISCRÈTEMENT) CHANGÉ DE STRATÉGIE
Publié par Antoine Beau, sur l’Express, le 03/07/2024
Enquête. Des vaccins vont être proposés à 40 000 personnes, contre quelques milliers jusque-là. Un ajustement délicat, alors que beaucoup de Mahorais refusent que les migrants aient accès aux soins.
Pour contrer la diffusion du choléra à Mayotte, le gouvernement ne procédait jusqu’à présent qu’à des vaccinations ciblées, restreintes. Des injections d’abord proposées uniquement aux soignants, puis seulement à l’entourage des malades, en complément d’autres mesures jugées plus efficaces. Ainsi seulement 7 000 personnes en ont bénéficié depuis mars 2024, date du début de l'épidémie dans le département d’outre-mer. Mais depuis quelques jours, les pouvoirs publics ont changé de stratégie. Craignant une plus grande propagation de la bactérie transmissible par les eaux souillées, le gouvernement a discrètement rehaussé ses ambitions vaccinales. Les autorités sanitaires se sont ainsi mises à vacciner à une bien plus grande intensité, sans que de véritables annonces n’aient été faites à ce sujet. Des vaccins sont désormais proposés dans quatorze des nombreux bidonvilles de l’archipel. Ces zones sont jugées plus à risque face au choléra car très peuplées et dépourvues d’accès à de l’eau propre. Au total, plus de 40 000 personnes devraient bénéficier de cette évolution stratégique dans les prochaines
semaines, d’après un avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) publié le 26 juin.
Un risque de dissémination sur toute l’île
Le HCSP, chargé d’évaluer les stratégies sanitaires, s’est prononcé pour un tel changement, du fait de la "dynamique épidémique" actuelle. Celle-ci n’est en effet pas favorable. Au total, plus de 210 personnes ont été contaminées en quatre mois, et deux sont décédées, à chaque fois dans les bidonvilles. La France n’avait jamais connu pareille diffusion depuis 132 ans. Si les transmissions ne sont plus "exponentielles", les cas continuent d’augmenter.
L’institution reconnaît une relative "maîtrise" de la situation par endroits, comme à Koungou, tout premier foyer de contamination local, un temps le plus intense. Aucun cas n’en émerge depuis un mois, une bonne nouvelle. Mais l’épidémie est loin d’être "sous contrôle", contrairement à ce qu’avait annoncé le ministre de la Santé Frédéric Valletoux, en visite début mai. En l’état, "un risque de dissémination de la bactérie sur l’ensemble de l’île" subsiste, écrit le Haut Conseil.
Lors de sa venue, le ministre de la Santé avait évoqué une stratégie "par palier", en référence aux différents scénarios vaccinaux établis par la HCSP, le 15 avril 2024. Ces derniers vont de la vaccination centrée uniquement sur les foyers contaminés à une distribution ouverte à la population générale. Reste qu’un aussi brusque élargissement des bénéficiaires, qui correspond au dernier recours imaginé par l’institution, n’a jamais été évoqué publiquement. Et pour cause : l’Etat n’avait, à l’époque, pas suffisamment de doses pour procéder à un tel changement d’échelle.
Des stocks jusqu’ici insuffisants
Prise de court par la maladie, dont le retour sur le sol français était jugé impossible par de
nombreux experts il y a peu, la France ne bénéficiait au début de l’épidémie que d’un stock de quelques milliers de doses, tout au plus. A la mi-avril, le département n’avait en réserve que de quoi vacciner 4 000 personnes, selon les déclarations de l’ARS à l’époque. L’Etat a donc dû multiplier les efforts, de longs mois durant, pour trouver des fournisseurs, sur un marché déjà saturé de commandes.
Une tâche ardue. Car depuis 2021, les cas de choléra doublent chaque année dans le monde. Avec en première ligne l’Afrique de l’Est, particulièrement touchée, à cause de l’insalubrité qui y règne, mais aussi des sécheresses et des inondations qui se multiplient ces dernières années. En parallèle, très peu de laboratoires commercialisent des vaccins contre cette maladie, car seuls les pays les plus pauvres en ont besoin d’ordinaire. Sanofi en produisait, mais a arrêté en 2022, faute de rentabilité. Difficile donc de se procurer ces traitements.
L’ONU a bien un stock d’urgence. C’est grâce à lui que les Comores, pays d’où venaient les premiers malades recensés à Mayotte, ont lancé une vaccination de masse. Mais l’organisation internationale est, elle aussi, prise de court : "Le besoin est estimé à 74 millions de doses, bien au-delà des capacités de production mondiales, et largement au-dessus de nos réserves, situées autour de 52 millions pour 2024", précise le Dr Philippe Barboza, chargé du choléra à l’OMS. Impensable, donc, d’aller quémander des injections auprès de l’ONU.
Une avancée, mais pas de quoi arrêter le choléra
A force de coups de fil et de manœuvres, des lots ont finalement été trouvés, notamment auprès de distributeurs européens, a appris L’Express. De quoi limiter l’engorgement du système de soins mahorais, le moins doté de France, avec seulement 1,56 lit pour 1 000 habitants. Déjà très sollicité, le seul hôpital de l’archipel redoute le pic de la saison des gastro-entérites, attendu dans les prochaines semaines.
Mais tout élargie qu’elle soit désormais, cette stratégie vaccinale ripolinée ne suffira pas à faire disparaître la maladie. Ni même à l’arrêter : "Les deux vaccins que la France s’est procurés, le Vaxchora et le Dukoral, sont efficaces à 85 % et réduisent les transmissions, mais ils ne protègent que durant quelques mois", explique Antoine Flahault, épidémiologiste à l’Institut de santé globale à Genève. Les personnes immunisées vont donc très rapidement se retrouver à nouveau susceptible de subir les infernales diarrhées du choléra.
Surtout, moins de la moitié des bidonvilles mahorais sont éligibles. En l’absence d’autres mesures, la bactérie ne peut que continuer de circuler. D’autant qu’à ces difficultés s’ajoute l’épineuse question de l’adhésion à la vaccination. Si la confiance au vaccin est élevée, de nombreux habitants ont fait fi des autorisations pour assembler leur logement d’infortune. Une majorité est arrivée illégalement en France. Ce sont elles les principales victimes du choléra, mais la peur de se faire expulser pourrait les faire fuir à l’arrivée des soignants dans les zones ciblées.
L’épineuse question de la vaccination des migrants
La question est incendiaire à Mayotte. La population locale, plus précaire qu’ailleurs, est souvent rétive à partager le
système de soins. Les collectifs citoyens qui avaient bloqué l’île en début d’année pour protester contre l’immigration illégale n’ont pas hésité à imposer un filtrage aux centres de santé, pour éviter que les étrangers ne se fassent soigner. L’Aide médicale d’Etat (AME) et la Couverture médicale universelle (CMU) ont par ailleurs été supprimées dans le département, par peur d’un "appel d’air" migratoire. Contacté par L’Express, le Centre de crises sanitaires du ministère de la Santé assure que la "vaccination est proposée à toutes les personnes résidant au sein des zones ciblées", et donc aux migrants. Mais de fait, il va être difficile de toucher l’ensemble de ce public. "D’autant plus que la police continue les opérations Wambushu et Place Nette XXL contre l’immigration et le trafic. Ces contrôles et délogements, mis en place par le ministère de l’Intérieur, interviennent même pendant la vaccination. Dans certains quartiers, on ne vient plus car on est associé à la répression", témoigne un employé de l’ARS. Ne pas demander la carte d’identité des bénéficiaires de la vaccination est une nécessité, sur le plan sanitaire. Mais cette stratégie est délicate, au regard du sentiment antimigrants, et de la situation politique. Demandeurs d’une vaccination généralisée aux Français qui le souhaitent, les collectifs citoyens, soutenus par de nombreux élus, pourraient voir d’un très mauvais œil ces distributions. Estce pour cette raison qu’aucune communication nationale n’a été faite ? Contactée, l’ARS évoque simplement le "principe de réserve" qui s’applique en période d’élection.
Des retards sur l’accès à l’eau, la réponse la plus efficace
Beaucoup d’embûches, alors même que la vaccination est considérée comme un levier secondaire dans la bataille contre la bactérie : dans son avis, le HCSP demande en premier lieu d’intensifier les mesures visant à faciliter l’accès à l’eau dans le département. Car si les vaccins ne sont pas assez efficaces et disponibles pour en finir avec le choléra, un raccordement à de l’eau saine et à des égouts fonctionnels suffit à éradiquer la maladie, si l’on se lave les mains régulièrement.
’est précisément grâce à la gestion moderne des eaux que la plupart des pays occidentaux sont préservés d’épidémie de la bactérie, et ce depuis le XIXe siècle. Mais à Mayotte, territoire de toutes les crises, 30 % de la population n’a pas de robinet à la maison. Des tuyaux temporaires auraient pu être tirés dès les premiers cas importés, mais cela n’a pas été fait, du moins pas suffisamment à l’endroit des premiers foyers de contaminations comme l’a révélé L’Express. Ce sont pourtant les seuls outils réellement efficaces en la matière.
Cent robinets doivent être installés d’urgence dans les bidonvilles. Annoncés en mai, seulement la moitié de ces dispositifs ont bel et bien été installés, selon nos informations. "Ces travaux accumulent les retards. Officiellement, c’est pour des histoires de distance légale à respecter entre le réseau et les robinets", raconte notre source au sein de l’ARS. Selon elle, l’objectif fixé par le gouvernement reste de toute façon insuffisant pour espérer éteindre le choléra sur l’île. Et lorsqu’ils sont installés, ces accès sont souvent sabotés. Une situation propice à la pérennisation de la bactérie sur l’île. Et une bombe à retardement, pour le prochain gouvernement.
Législatives
2024 : Bamana VS Kamardine, dernière ligne droite
POUR LE DEUXIÈME TOUR DES LÉGISLATIVES ANTICIPÉES, LE DUEL ENTRE MANSOUR KAMARDINE ET ANCHYA BAMANA S’EST CONFIRMÉ DANS LA DEUXIÈME CIRCONSCRIPTION DE MAYOTTE. IL ÉTAIT INÉVITABLE PUISQUE LE PREMIER EST LE DÉPUTÉ SORTANT ET LA DEUXIÈME PORTE L’ÉTIQUETTE DU RASSEMBLEMENT NATIONAL. ILS S’AFFRONTENT ET TOUS LES COUPS SONT PERMIS. MANSOUR KAMARDINE ACCUSE SON ADVERSAIRE D’AVOIR CHOISI LA FACILITÉ, TANDIS QU’ANCHYA BAMANA ACCUSE LE CANDIDAT DES RÉPUBLICAINS DE NE PAS RESPECTER LES LIENS QUI L’UNISSAIENT AVEC SON DÉFUNT PÈRE YOUNOUSSA BAMANA. POUR L’HEURE, IL EST DIFFICILE DE SAVOIR QUI SERA LE GRAND GAGNANT.
Entretien croisé
À qui profitera ce second tour ?
À L’INVERSE DE LA MOITIÉ NORD DE L’ÎLE, LES ÉLECTEURS DE LA CIRCONSCRIPTION N° 2 DE MAYOTTE VONT DEVOIR REPRENDRE LE CHEMIN DES URNES CE DIMANCHE 7 JUILLET 2024. ILS DEVRONT DÉPARTAGER LES DEUX CANDIDATS (SUR 8) ARRIVÉS EN TÊTE DU PREMIER TOUR DE CE SCRUTIN LÉGISLATIF ANTICIPÉ LE DIMANCHE 30 JUIN 2024, ANCHYA BAMANA ET MANSOUR KAMARDINE. LA PREMIÈRE VEUT ÊTRE « LE CHANGEMENT RADICAL » SOUHAITÉ PAR LE PEUPLE CONTRE LES POLITIQUES CONDUITES PRÉCÉDEMMENT PAR EMMANUEL MACRON. LE SECOND SOULIGNE LE TAUX ÉLEVÉ DES ABSTENTIONNISTES (54 %) SUR LE TERRITOIRE, QU’IL DÉCRIT COMME LA VÉRITABLE FORCE POLITIQUE DE CE PREMIER TOUR, MINIMISANT LE NOMBRE D’ÉLECTEURS INSCRITS (3 %) QUI SÉPARE SON SCORE DE CELUI RÉALISÉ PAR SA PRINCIPALE CHALLENGER.
Mayotte Hebdo : Quelle lecture faites-vous des résultats du premier tour des législatives anticipées ?
Anchya Bamana : En me plaçant en tête pour ce premier tour, les électeurs de la circonscription 2 demandent un changement radical dans la politique conduite par Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs depuis 2017.
Mansour Kamardine : Les abstentionnistes sont de très loin la 1ère force politique du premier tour puisqu’ils représentent 54 % des électeurs inscrits. Il n’y a qu’à peine 3 % des inscrits d’écart entre le duo que je forme avec Fazianti et la candidate RN. J’ai donc bon espoir de pouvoir continuer à porter à l’Assemblée nationale les intérêts supérieurs des Mahorais et à éviter de nous marginaliser en métropole. Je comprends tout à fait le sentiment de désespoir des abstentionnistes. Mayotte, depuis 2012, est maltraitée et l’État agit toujours trop tard et trop peu. Mais nous avons réussi à faire récemment bouger les lignes et obtenir des avancées considérables. Il faut maintenant transformer l’essai en conservant l’unité des élus pour faire bloc à Paris et obtenir l’adoption de la loi d’urgence pour Mayotte. La dispersion des élus et les petits calculs locaux de certains qui font leur petite cuisine sur leur petit feu peuvent nous mettre en danger collectivement. Pour ma part je ne suis pas une girouette qui change d’équipe au gré du vent. Je n’ai qu’un cap : défendre nos intérêts.
M.H. : Quelle est votre stratégie pour remporter les élections le 7 juillet ?
A.B. : Je continue à aller à la rencontre des électeurs et électrices dans les 11 communes composant la circonscription 2, par des portes à portes. Expliquer les enjeux de ce scrutin pour Mayotte ! J’ai aussi fait des alliances avec le candidat soutenu par le MDM, Soula Saïd Souffou, et la candidate Manon Moreno de Reconquête. Sans oublier les femmes leaders de Mayotte, tous les électeurs et électrices soucieux(ses) de changement ! Concernant mon programme, je parle de : - Loi Mayotte traduisant le parachèvement de la départementalisation, la régionalisation, l'entrée pleine et entière dans le droit commun.
- Lutte contre l'immigration illégale et contre l'insécurité.
- Promotion de la santé et lutte contre le désert médical : renforcer l'offre de soins (hôpitaux), santé numérique ; réformer le décret de 2004 sur l'évacuation sanitaire.
- Soutenir l'agriculture, la production endogène et l'économie bleue à travers la promotion des métiers liés à la mer.
- Soutenir une politique de régularisation foncière : enquête parlementaire pour évaluer les conditions de mise en place de la fiscalité locale en 2014 et renforcer les moyens de la CUF pour traiter les nombreux dossiers en attente.
- Protection de l'environnement, eau et assainissement : veiller à la réalisation des infrastructures du Plan Eau DOM ; proposer une loi conférant un droit opposable
à l'eau potable pour tous ; soutenir la mise en place d'un office de l'eau.
- Éducation et formation d'une élite mahoraise : écoles sans rotation, soutien des collectivités pour une restauration scolaire, augmenter les moyens financiers à destination des jeunes pour la mobilité (continuité territoriale) ; université de plein exercice, centre hospitalier universitaire pour asseoir une politique de formation des jeunes aux métiers de la santé.
- Lutte contre la vie chère : alignement des droits sociaux ; tarif social des énergies (eau, électricité) pour les plus fragiles ; promouvoir l'emploi.
- Finances des collectivités : gestion des fonds européens, alignement des dotations de fonctionnement.
«
JE NE SUIS PAS UNE GIROUETTE QUI CHANGE D’ÉQUIPE AU GRÉ DU VENT »
MANSOUR KAMARDINE
M.K. : Le second tour du scrutin est l’occasion d’une nouvelle campagne. Les électeurs ont choisi au premier tour. Au second, ils vont éliminer. Dans ce contexte, une prise de conscience se dégage jour après jour. Elle refuse d’inscrire Mayotte dans les extrêmes. C’est le sens des soutiens nombreux venus de toute part sur la candidature de Fazianti et moi. À la différence de notre adversaire, les Mahorais ont salué avec soulagement la fermeté de nos convictions. Le fait que j’ai refusé l’investiture du RN pour rester finalement ce que j’ai toujours été, en restant moi-même. De nombreux témoignages se sont exprimés pour partager avec nous, les mêmes convictions républicaines, sans jamais nier ou renier nos sensibilités respectives, parce que ce qui est en cause ici, c’est Mayotte et non nos éventuels égos personnels. La deuxième raison de rassemblement de personnes venant d’horizons divers, c’est ma posture personnelle. Bien que j’ai une famille politique, j’ai toujours servi comme élu de tous les Mahorais quel que soit leur bord politique. Je veux continuer à être le député des Mahorais pour porter encore plus haut la voix de ce beau peuple mahorais. Je rappelle en outre que c’est ma famille politique qui a permis de maintenir Mayotte dans la France pendant que le Front National demandait de nous livrer aux Comoriens. C’est ma famille politique qui a fait de Mayotte un département dans les années 2000 quand le FN nous considérait comme un confetti d’empire à éjecter. C’est ma famille politique qui défend l’égalité républicaine due aux Mahorais alors que la grande majorité des cadres du RN nous regardent comme des étrangers. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. J’ajoute
que l’expérience acquise et les liens tissés de longue date et tous azimuts au niveau national seront déterminants dans notre capacité à tirer notre épingle du jeu à Paris dès le 8 juillet !
« LES ÉLECTEURS
M.H. : Si vous êtes élu(e), quel sera le dossier prioritaire à défendre à l'Assemblée nationale ?
A.B. : Ce sera la loi Mayotte.
M.K. : La sécurité, l’égalité sociale, le pouvoir d’achat, l’eau, les infrastructures, notamment l’eau et les routes, la formation de nos jeunes, le développement de notre agriculture et de la pêche locale, la lutte contre l’immigration clandestine, la préservation de l’environnement et le développement économique en faisant de Mayotte une zone économique fiscale et douanière spéciale sur le modèle des RUP espagnoles et portugaises qui ont créé des milliers et des milliers d’emplois salariés avec ce dispositif. En fait, à Mayotte tout est prioritaire ! Il nous faudra une loi de programme pour mener une action globale multi secteur. C’est donc l’inscription à l’ordre du jour de la loi Mayotte et sa finalisation qui sera ma priorité car elle permet de mettre la plupart des sujets sur la table. Mon rôle sera également de m’assurer que le Sénat où LR est majoritaire nous appuie.
M.H. : Si vous êtes élu(e), êtes-vous prêt à travailler avec un gouvernement et des députés qui ne sont pas de la même famille politique que vous, pour les intérêts de Mayotte ?
A.B. : Évidemment, c'est une question de mise au travail et non de couleur politique ! J'ai été maire LR et j'ai bel et bien travaillé avec des gouvernements encartés socialistes (sous Hollande) et ensuite macronistes.
M.K. : Bien sûr ! Comme je le fais depuis 2017, pour les intérêts supérieurs des Mahorais, je travaillerai avec ceux qui seront aux responsabilités à Paris, quels qu’ils soient mais aussi quelle que soit la configuration de l’Assemblée nationale avec une majorité absolue ou sans majorité absolue. À cet égard, l’absence de majorité claire de 2022 à 2024 nous a permis de faire avancer les intérêts de Mayotte comme cela a été le cas lors de la loi sur la retraite où j’ai obtenu une forte revalorisation du minimum retraite. Sur la loi immigration où j’ai obtenu une restriction du regroupement familial. Concernant la loi de programmation militaire, j’ai décroché l’engagement d’efforts spécifiques pour la Marine nationale à Mayotte, mais encore que le Quai d’Orsay accompagne les élus mahorais à l’ONU en 2024.
M.H : Selon vous, que doit contenir le projet de loi Mayotte s'il est remis à l'ordre du jour ?
« JE VEUX
CONTINUER À
ÊTRE LE DÉPUTÉ DES MAHORAIS POUR PORTER ENCORE PLUS
HAUT LA VOIX DE CE BEAU PEUPLE MAHORAIS »
MANSOUR KAMARDINE
A.B : Il doit parachever la départementalisation et la régionalisation. Il doit y avoir une partie consacrée à la lutte contre l'immigration irrégulière et l’insécurité. La construction des grandes infrastructures routières, aéroportuaires, sportives, ainsi que celles liées à l'eau et à l'assainissement doit également y figurer. Sa mise en œuvre nécessite une programmation définie, un échéancier clair, un financement dédié, suivi et évalué.
M.K : Les élus, unis derrière le conseil départemental de Mayotte, ont défendu ardemment une ligne unique : une loi Mayotte globale avec un volet sécurité, un volet immigration, un volet alignement
social, un volet infrastructures de développement durable dont l’eau, un volet formation professionnelle et université de Mayotte, et un volet programmation financière et budgétaire de l’État. Je me suis beaucoup investi pour obtenir la revendication d’un alignement social pour 2026, la suppression du droit du sol, une programmation budgétaire de l’État et pour obtenir l’union des élus de Mayotte derrière un document commun. Je crains que certains changements ne viennent détruire cette union et, par voie de conséquence, affaiblir les légitimes revendications des Mahorais. Préserver l’union des élus est une des principales raisons de ma candidature. Sans union, tous les efforts entrepris depuis 2 ans seront jetés au lagon.
M.H : Êtes-vous pour ou contre la suppression du droit du sol ?
A.B : Je suis pour. Cependant, ce n'est pas la seule mesure à mettre en place. Il faut avant tout arrêter le flux migratoire illégal en déployant la marine nationale pour contrôler nos frontières maritimes, arrêter l'octroi du visa "made in Mayotte" à la préfecture de Mayotte et entrer dans le droit en matière d'entrée sur le territoire. Les visas doivent être octroyés par les ambassades de France des pays concernés par ce phénomène de l'immigration illégale.
M.K : Je suis celui qui porte cette revendication depuis des années ! J’ai obtenu une victoire idéologique importante en réussissant à convaincre au-delà de mon camp politique de la nécessité de revenir à la législation antérieure à 1994. Le droit du sol est une véritable pompe aspirante de l’immigration clandestine à Mayotte. Il permet la régularisation de très nombreuses personnes arrivées irrégulièrement par l’obtention d’un titre de séjour vie familiale, y compris à travers des reconnaissances de paternité frauduleuses. Il convient d’y mettre un terme. Mayotte ne peut plus supporter une croissance démographique qui met en péril son développement et la sécurité des personnes. Il convient également de supprimer le titre de séjour territorialisé. En la matière, j’ai récemment obtenu le soutien des LR de l’Assemblée nationale et au Sénat. Seul le RN s’y oppose désormais. n
Alexis Duclos
LE JEU DES SEPT DIFFÉRENCES
AVEC
Mansour Kamardine ET Anchya Bamana
ANCIENS MAIRES DE SADA, ÉLU ET EX-ÉLU DE LA DROITE RÉPUBLICAINE, SADOIS, LES DEUX CANDIDATS DE LA DEUXIÈME CIRCONSCRIPTION ONT POURTANT DES DIFFÉRENCES. VOICI UN RÉSUMÉ EN SEPT POINTS AVANT LE DIMANCHE 7 JUILLET, DATE DU SECOND TOUR.
LESIdées
Ce n’est pas le point où il y a le plus de différences. Les candidats Les Républicains et le Rassemblement national se retrouvent souvent sur le terrain des idées. Contre l’immigration irrégulière par exemple, ils prônent la fin du droit du sol, une réduction des titres de séjour délivrés, le recours à la marine nationale pour protéger la frontière maritime et une plus grande fermeté contre les autorités comoriennes. À l’instar d’Estelle Youssouffa, Mansour Kamardine défend cependant le déploiement de Frontex ici, alors que le Rassemblement national a souvent raillé l’agence qui veille sur les frontières européennes. Le candidat LR veut également la fin du titre de séjour territorialisé, tandis que Marine Le Pen s’est prononcée pour un arrêt de la délivrance des titres de séjour vers Mayotte, qui reste difficilement applicable. Si les deux postulants à la députation font un lien entre immigration et insécurité, Mansour Kamardine propose que les peines de prison des étrangers originaires des Comores coupables de délits à Mayotte soient purgées aux Comores. Il défend aussi « une opération Wuambushu puissance 10 pendant le temps qu’il faudra pour restaurer la sécurité et maîtriser nos frontières », dans une interview accordée à Flash Infos avant le premier tour. Concernant l’eau, les deux candidats souhaitent des usines de dessalement, la construction de la retenue collinaire d’Ourovéni et davantage de lutte contre la déforestation. Alors que les deux sont partisans de la convergence sociale (Anchya Bamana préfère le terme « d’alignement social »), ils s’opposent sur le moyen d’arriver à l’adoption d’une loi Mayotte. La candidate RN veut que les parlementaires mahorais déposent le texte d’abord à l’Assemblée nationale, alors que son rival veut « continuer de faire bloc » et poursuivre le travail engagé « avec ceux qui seront en responsabilité en juillet », louant ses relations « tissées avec l’ensemble des groupes politiques »
L’EXPÉRIENCE
Ce n’est pas le point où il y a le plus de différences. Les candidats Les Républicains et le Plus âgé que sa cadette, Mansour Kamardine a une expérience politique sans commune mesure sur l’île. Plus jeune maire de France en 1983, il avait alors 23 ans lorsqu’il est devenu premier magistrat de Sada. Il allait entamer sa treizième année comme député, quand le président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale, il y a trois semaines. Le député sortant a passé également plusieurs mandats au conseil général, dont l’un en tant que premier vice-président, lorsque Younoussa Bamana, le père d’Anchya Bamana, était président.
La présidente de Maore Solidaire n’a été qu’une fois aux manettes, de 2014 à 2020, pendant son seul mandat à la tête de Sada.
LADYNAMIQUE
En baisse en métropole, les scores des Républicains enregistrent aussi un recul à Mayotte où ils leur restent pourtant une grande base de militants et d’élus locaux. Valérie Pécresse n’a fait que 8% à la présidentielle de 2022, et aux élections européennes de cette année, le parti a obtenu 13,3% des voix, contre 17% il y a cinq ans. Fait rare, Mansour Kamardine se retrouve en deuxième position au premier tour des élections législatives (27,8% des voix). Ça ne lui était plus arrivé depuis les années 90, quand il avait été battu par Henry Jean-Baptiste (UDF) en 1993 et 1997, quand Mayotte ne comptait qu’une circonscription. La montée du Rassemblement national profite au contraire à Anchya Bamana (35,4%). La présidente de Maore Solidaire restait sur une défaite aux élections sénatoriales (quatrième au second tour). Conformément aux vœux du Rassemblement national et Daniel Zaïdani, celle-ci doit faire la jonction entre le parti d’extrême-droite et des électeurs qui peinaient jusqu’alors à voter RN lors de scrutins locaux.
LESAFFAIRES
Les deux candidats ont été concernés par des décisions de justice de nature différente lors de leur carrière politique. La première a été condamnée en 2021 à une peine d’inéligibilité de dix-huit mois pour des comptes de campagne des municipales 2020 qui n’ont pas été présentés à temps. Ils ont été rendus une vingtaine de jours après la date prévue et comportaient encore des anomalies.
Pour Mansour Kamardine, c’est l’initiative prise par un de ses soutiens, qui a finalement entraîné l’annulation du scrutin de 2021 dans le canton de Sada-Chirongui. L’ex-maire de la deuxième commune, Andhanouni Saïd, avait en effet pris soin de radier près de 200 électeurs pour optimiser les chances des LR. Une technique qui lui a valu une condamnation pour fraude électorale, il y a un an, tandis que l’élection qui s’était jouée à 38 voix avait été annulée. De son côté, le conseiller départemental avait finalement remis en jeu puis perdu son mandat en septembre 2022.
LEGROUPE
POLITIQUE
LEGIRON
Les deux candidats ont gardé une assise locale à Sada, commune où tout a commencé pour eux. Cependant, celle-ci profite davantage à Mansour Kamardine qui y a réalisé l’un de ses meilleurs scores (40,1%) au premier tour. Anchya Bamana y a terminé troisième (22,6%) derrière Soula Saïd Souffou (29,2%). Les communes dirigées par des LR, Tsingoni et Mamoudzou, sont plutôt restées fidèles au parti.
Tandis qu’au sud de Mayotte, qui vote davantage Rassemblement national, Anchya Bamana a fait un carton à Kani-Kéli (59,3%), Bouéni (52,7%), Chirongui (41%) et Bandrélé (40,1%).
LESSOUTIENS
Dès le soir du premier tour, le troisième candidat, Soula Saïd Souffou (MDM) a apporté son soutien à Anchya Bamana, tout comme Manon Moreno (Reconquête), ce mercredi. « J'ai la conviction intime que le salut de notre territoire et de sa population ne viendra pas des extrêmes et du rejet de l'autre », affirme de son côté le quatrième du premier tour, Madi-Boinamani Madi Mari, qui était soutenu par Renaissance. Kira Bacar Adacolo et Daniel Martial Henry (Modem), arrivés cinquième et sixième, appellent aussi à faire barrage au RN.
Parmi les élus, Mansour Kamardine peut compter sur le large soutien de la majorité départementale dont Abdoul Kamardine, Zamimou Ahamadi ou encore le président, Ben Issa Ousseni. Ambdilwahedou Soumaïla, Issilamou Hamada et Moudjibou Saïdi, maires respectifs de Mamoudzou, Tsingoni et Dembéni, se sont affichés aussi à ses côtés. Même le maire actuel de Sada, Houssamoudine Abdallah, ou le sénateur Thani Mohamed Soilihi ont fait de même pour la première fois.
Quant à Estelle Youssouffa, déjà élue dans la première circonscription de Mayotte, elle n’a pas donné de consigne de vote, mais a rappelé sa proximité avec la famille Bamana. « Dans la circonscription sud, je vois qu’il y a une tendance et qu’elle signifie quelque chose », a-t-elle simplement indiqué à nos confrères de Mayotte La 1ère.
Ce point ne pose pas trop de difficultés avec leurs étiquettes respectives. En sollicitant l’investiture RN, Anchya Bamana s’inscrit dans une logique de siéger à l’extrêmedroite de l’Hémicycle. Le scrutin de dimanche permettra de savoir toutefois de quelle marge de manœuvre bénéficiera le parti de Marine Le Pen. Côté LR, la scission orchestrée par Éric Ciotti a surtout profité à celui qui est toujours président du parti puisqu’il est arrivé en tête dans sa circonscription niçoise dénuée de candidat RN. Les Républicains hostiles à une alliance avec l’extrême-droite, comme Mansour Kamardine, vont donc voir leur groupe se réduire de nouveau avec ou sans le député sortant mahorais.
Les députés sont attendus au tournant par les différents secteurs d’activité
GAGNER LES ÉLECTIONS EST UNE CHOSE, MAIS SE METTRE AU TRAVAIL POUR LES INTÉRÊTS DE MAYOTTE EN EST UNE AUTRE. DE NOMBREUX DOSSIERS ATTENDENT LES FUTURS DÉPUTÉS AU LENDEMAIN DE LEUR ÉLECTION. DANS UN TERRITOIRE OÙ IL RESTE ENCORE TOUT À FAIRE, LA LISTE EST LONGUE : ÉCONOMIE, ÉDUCATION, CONVERGENCE SOCIALE, ENVIRONNEMENT, AGRICULTURE, PÊCHE… NOUS AVONS DEMANDÉ AUX PRINCIPAUX CONCERNÉS CE QU’ILS ATTENDENT DES PARLEMENTAIRES.
QU’ATTENDEZ-VOUS DES FUTURS DÉPUTÉS DANS VOTRE DOMAINE ?
Économie Éducation
Pêche
Économie
Marcel Rinaldy, président du groupe 3M et trésorier de l’Union des Métiers et des Industries Hôtelière
L’économie mahoraise, en grande souffrance, appelle à l’aide ses futurs élus. À l’heure où la Loi Mayotte souffre de la dissolution de l’Assemblée nationale, les dirigeants d’entreprises mahoraises réclament des soutiens. Selon une enquête menée en février dernier par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Mayotte, pour évaluer la santé des entreprises suite aux crises et au mouvement social, les entreprises ont témoigné d’un besoin urgent d’accompagnement et attendent de nos députés qu’ils portent l’ambition de Mayotte de sortir du marasme.
Les entreprises mahoraises ont été confrontées à une série de crises majeures au cours des dernières années : la crise sanitaire de 2020, la crise énergétique débutée en 2021 et exacerbée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine en 2022, la crise hydrique du premier trimestre 2023, et enfin la crise sécuritaire. Cette succession de crises a gravement affecté leur activité, augmentant la proportion de dirigeants signalant une baisse de leur chiffre d’affaires. Toutes les catégories d'entreprises ont été impactées, notamment lors de la crise hydrique combinée à la crise sécuritaire.
Au troisième trimestre 2023, l'érosion de la trésorerie a créé un fort besoin de financement, menaçant la solvabilité des entreprises qui ont dû s'endetter davantage pour amortir le choc. Entre la hausse drastique des coûts, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les objectifs de décarbonation, la situation financière est précaire et alarmante pour l'avenir immédiat.
L’enquête menée par la CCI de Mayotte du 14 au 21 février dernier auprès des sociétés mahoraises, majoritairement des petites structures, a révélé que suite au dernier mouvement social, un fort impact sur les chiffres d’affaires et les trésoreries était déploré. 51,5 % des entreprises ont dû stopper totalement leurs activités tandis que 38,2 % subissaient des interruptions partielles. Les pertes de chiffre d’affaires atteignent des niveaux considérables, avec 77,9 % des entreprises enregistrant une baisse de plus de 50 %. La trésorerie est également sévèrement impactée : 58,8 % des entreprises déclarent un niveau alarmant et 33,8 % un niveau faible.
Face à cette situation, les dirigeants réclament la mise en place de fonds d'urgence pour couvrir les charges fixes, l'instauration du chômage partiel avec une prise en charge intégrale et l'allongement des délais de paiement des crédits en cours. Ils demandent également l'exonération des cotisations sociales pour la période de crise. Une zone franche globale est la seule issue pour sauver Mayotte. Les chefs d'entreprise de Mayotte proposent de transformer l'ensemble du département en zone franche globale, ciblant les territoires sensibles et défavorisés. Ils recommandent de combiner cette zone franche avec une zone franche sociale, exemptant les entreprises d'impôts, taxes et cotisations sociales patronales pendant au moins cinq ans.
Cette mesure devrait être accompagnée par une prorogation du Crédit Impôt Compétitivité, avec un taux porté à 14 %. Ce dispositif, complété par des ajustements viables sur les taux d'octroi de mer, est essentiel pour relancer l'économie locale. Il permettrait également d'absorber les coûts liés à l'alignement du SMIC local sur le national et à l'application des conventions collectives. L’avenir de l’économie et du département passera par des actions fortes de nos futurs élus auprès du gouvernement.
DOSSIER
Éducation
Bruno Dezile, secrétaire général CGT Educ’action
Nous avons besoin de trouver et de mettre en œuvre des réponses aux problèmes quotidiens qui pourrissent nos vies ! Ces élections législatives doivent nous permettre d’élire des député·es qui portent ces réponses.
Ce n’est pas le cas de l’extrême-droite qui s’est toujours opposée frontalement aux luttes syndicales collectives, par exemple celles menées dans l’Éducation, pour des moyens à la hauteur de nos besoins, contre l’école du tri social qu’elle approuve. Visiblement, les réformes d’Attal refusées par les enseignants et les familles ne sont pas suffisantes pour le Rassemblement national, qui nous promet d’autres attaques. Nombre de nos élèves et de leurs familles seront les premières cibles de ces offensives ouvertement racistes et xénophobes. Nous attendons de nos députés qu’ils portent des revendications fortes :
- Retour à la retraite à 60 ans.
- Négociations sur les grilles salariales.
- Augmentation indiciaire de 400 € net de l’ensemble des personnels, indexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation, égalité salariale.
- Titularisation de tou∙tes les contractuel∙les sans condition de concours et de nationalité.
- Abrogation de la loi de transformation de la Fonction publique et maintien du statut de fonctionnaire.
- Créations massives de postes.
- Abandon du « Choc des savoirs », du Service national universel, de l’uniforme et des évaluations nationales.
- Abandon du Pacte.
- Abrogation de la réforme des lycées professionnels.
- Statut de catégorie B pour les AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) et AED (Assistant d’éducation), retour du statut de surveillant étudiant.
- Abrogation de toutes les réformes de tri social, de la réforme du lycée à Parcoursup.
- Nationalisation de l’enseignement privé sous contrat.
- Nouvelle carte de l’Éducation prioritaire sur des critères objectifs incluant les lycées.
- Mise en œuvre de conditions d’accueil dignes des élèves allophones.
Environnement
Ali Madi, président de la Fédération mahoraise des associations environnementales
J’attends des députés qu’ils ne considèrent pas Mayotte comme étant sur Mars et le reste du monde ailleurs. Quand il y a une guerre en Israël et en Palestine, il y a des impacts à Mayotte, notamment dans le domaine énergétique. Quand en Afrique ça va mal, cela engendre de l’immigration dans notre département. Quand le réchauffement climatique impacte Madagascar, la population se déplace et elle arrive à Mayotte. Ce que j’essaye d’expliquer à travers tous ces exemples, c’est que j’attends une ouverture d’esprit et une politique globale environnementale de la part des élus de manière générale. Cela doit prendre en compte les enjeux mahorais dans un contexte très bouleversé et fragile autour de nous.
Par exemple, aujourd’hui l’ensemble du littoral mahorais est grignoté par la mer, il faut regarder ce qui est fait ailleurs. En Gironde, il y a un suivi régulier du retrait de côte avec des outils performants. C’est ce que j’attends des élus mahorais, qu’ils n’arrêtent pas leurs idées à la barrière corallienne, mais qu’ils sachent s’ouvrir aux enjeux mondiaux. On peut copier et s’inspirer des bonnes expériences d’ailleurs. Quand on n’a pas les compétences, on peut aller les chercher ailleurs. Les enjeux de l’eau, de la gestion des déchets, de la biodiversité et du retrait de côte sont fortement liés aux enjeux internationaux. Ils sont aussi liés au changement climatique.
Convergence sociale
Ousseni Balahachi, secrétaire général de la CFDT-Mayotte
Les députés doivent nous garantir la convergence des droits, car cela n’a pas été abordé dans le cadre de la loi Mayotte. Les partenaires sociaux n’ont pas été associés ni même consultés pour cela. Quand on parle de la question de la convergence des droits, il y a des sujets qu’il faut aborder pour que nous puissions avoir ce que nous demandons, telle que la question de l’application de la santé publique, le code de la sécurité sociale, le code de l’éducation. Tous ces sujets empêchent les Mahorais de pouvoir être mis sur le même pied d’égalité que tout le reste des Français. Une fois que tous ces codes seront appliqués à Mayotte, beaucoup de problèmes seront résolus. Sans cela, nous n’aurons pas d’égalité de traitement. Il y a aussi la question de la sécurité et celle de l’eau, qu’il ne faut pas oublier.
Pêche
Abdallah Charif, premier vice-président de la chambre d’agriculture de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam)
Dans le domaine de la pêche, il n’y a rien qui marche à Mayotte. Nous voulons que nos députés se battent pour que Mayotte soit comme les autres territoires d’Outre-mer. La première chose que nous souhaitons, c’est le comité régional de Mayotte, car c’est l’un des piliers de la pêche. Il nous manque aussi les aides appelés « minimis ». Nous n’avons pas eu la même aide que les autres, pourtant nous en avons besoin, au même titre que les autres territoires d’Outre-mer. En tant qu’élu de la pêche, je me bats au niveau national et européen et cette aide est programmée pour 2024, mais seul je n’y arriverai pas. Si les élus ne nous suivent pas derrière, ça ne peut pas fonctionner.
Agriculture
Anwar Soumaïla Moeva, président du syndicat des Jeunes agriculteurs de Mayotte
Nous avons besoin que les parlementaires se saisissent des problèmes fonciers que nous rencontrons à Mayotte. C’est la base, car le foncier est le premier outil de travail des agriculteurs. À travers cette loi Mayotte, ils doivent arriver à faciliter la transmission. Autre sujet important, c’est celui de la retraite. Aujourd’hui, plus de 52 % des agriculteurs ont atteint l’âge de la retraite, mais ils préfèrent rester actifs pour toucher des aides, parce que cela leur fait un revenu supplémentaire. S’ils partent à la retraite, avec le problème des retraites que l’on a à Mayotte, un agriculteur qui a travaillé toute sa vie perçoit 100-150€. Nous demandons donc aux parlementaires de négocier l’augmentation de l’allocation vieillesse des agriculteurs, dans le cadre de la loi Mayotte et de la convergence sociale. On demande à ce qu’elle soit au même niveau que celle des agriculteurs de la France hexagonale. Les élus peuvent également travailler sur la mise en place d’une chambre d’agriculture de droit commun et de plein exercice. Aujourd’hui on a la Capam qui a aussi une mission de pêche et d’aquaculture. Cette chambre n’est pas très aguerrie pour l’agriculture. Une chambre d’agriculture de droit commun pourra faire des missions uniquement dédiée à cela.
Nous avons d’autres sujets plus larges comme les problèmes liés à la sécurité dans les exploitations, la crise de l’eau, la concurrence déloyale. Mais une chose après l’autre. Pour l’instant, nous voulons que nos parlementaires s’engagent corps et âmes à atteindre ces objectifs, et de façon plus large à contribuer à une souveraineté alimentaire et agricole.
LA VIE À HAUT RISQUE DES TORTUES RACONTÉE PAR LE SPÉCIALISTE
JACQUES FRETEY
Le dernier café des Naturalistes, qui s’est tenu mercredi au restaurant La Croisette, à Mamoudzou, conviait l’expert international en tortues marines Jacques Fretey, qui a tenu une conférence sur les risques encourus par l’espèce.
Mercredi 26 juin, l’association des Naturalistes de Mayotte a organisé une conférence dédiée aux tortues marines, à l’occasion de la présence sur le territoire des spécialistes en la matière Jacques Fretey et Alexandre Girard. Le premier, expert à l’échelle internationale, a parcouru le monde entier pour étudier et protéger l’espèce, tandis que le deuxième est coordinateur du Groupe tortues marines de France (GTM) au Muséum national d’histoire naturelle. Mayotte a une histoire particulière avec Jacques Fretey, ce dernier ayant organisé l’identification des principaux sites de ponte sur l’île dans les années 1990 et fait construire la maison des gardes à Moya, et le faré de Saziley, où Les
Naturalistes organisent leurs bivouacs de surveillance des tortues, chaque semaine. Le scientifique est ainsi revenu sur une grande partie des clichés qu’il a pu prendre au cours de sa carrière à travers le globe, qui dépeignent la « vie à haut risque » des tortues. Une première partie était consacrée aux dangers naturels pour ces animaux, et la deuxième, malheureusement bien plus longue, aux risques provoqués par l’Homme et son activité. Si la prédation de la tortue par l’humain pour sa chair est une problématique persistante à Mayotte, où les braconniers tuent chaque semaine de nouveaux individus, on voit qu’elle est tristement répandue en Afrique continentale, en Amérique du Sud et en Guyane.
« Les sites de pontes peuvent se déplacer »
Jacques Fretey montre même une photographie prise à La Réunion dans les années 1970-1980 de l’abattoir de Saint-Pierre, où un projet expérimental d’exploitation industrielle de viande de tortue était mené. « Sa graisse est prédatée pour les cosmétiques, ses écailles pour les lunettes et l'ameublement, certaines parties de son corps pour des vertus soi-disant thérapeutiques… », liste l’expert tout au long de sa conférence. Pour protéger l’espèce, la sensibilisation est absolument nécessaire, et il est également
primordial de veiller sur les lieux de pontes. Mais comme l’indique Alexandre Girard, cette stratégie a ses limites. Si à Mayotte, la plage principalement surveillée par les Naturalistes est celle de Saziley, il n’est pas dit qu’avec le dérèglement climatique, elle continue d’être accostée par les tortues. « Avec l’augmentation des températures, les sites de pontes peuvent se déplacer. Certaines plages actuellement prisées des tortues peuvent devenir trop chaudes, tandis que d’autres qui ne le sont pas assez actuellement pourront devenir des lieux de pontes », explique l’expert. Il rappelle qu’il est donc important de veiller sur l’ensemble des plages de Mayotte, qui sont toutes de potentiels lieux de ponte. n
Comment préserver les lieux de pontes à Mayotte ?
Pour éviter de déranger les tortues qui viennent pondre sur les plages, il est important de ne pas utiliser de lumière vive et diffuse sur ces dernières, car cela désoriente l’animal qui peut ensuite se perdre pour retrouver la mer. Il est préférable d’utiliser de la lumière rouge, une lumière directionnelle au pire, et au mieux, pas de lumière du tout. Il faut aussi limiter la destruction des plages, notamment en luttant contre l’érosion et le piétinement. Cela passe par de la sensibilisation, ou encore la reforestation, qui permet de retenir la terre. Ne pas laisser ses déchets sur les plages permet aussi aux tortues d’éviter des obstacles qui peuvent perturber sa montée. Surveiller les chiens quand on les emmène à la plage, ces derniers pouvant déterrer les œufs et attaquer les tortues, et respecter les interdictions d’en emmener quand il y en a. Enfin, surveiller activement les plages peut permettre de dissuader les braconniers de s’en prendre aux tortues.
LISEZ MAYOTTE
« LES CHRONIQUES DE LA NATURE DE BRUNO DE VILLENEUVE »
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT
UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.
L’antépénultième épisode de cette série consacrée à Bruno de Villeneuve, l’encyclopédiste de Mayotte se met abyme puisqu’il s’agit d’une chronique qui traite d’un livre de chroniques. La chronique littéraire aura donc pour objet la chronique de la nature, selon le titre pluriel du dixième livre de l’auteur. Chroniques de la nature à Mayotte paraît en 2016. L’ouvrage se fonde sur un ensemble de chroniques radiophoniques qui sont ici consignées à l’écrit et mises en images. En ce sens, l’encyclopédisme est présent dans la transformation médiatique. Le texte radiophonique se meut en une notice qui rappelle d’autant plus le traité d’histoire naturelle que chaque animal ou chaque fruit textualisés est représenté par une image. En outre, l’auteur ne se contente pas d’illustrer son texte, jadis oral, il l’enrichit. Aux cinquante chroniques déjà parues s’en ajoutent cinquante autres, inédites.
On retrouve donc, sous une forme nouvelle, les thèmes de prédilection de l’auteur. Parmi eux, la problématisation de la catégorie de mzungu : « Les jeunes générations sont beaucoup plus mobiles que les anciennes et sont plus influencées par les wazungu. Les choses changent donc très vite à Mayotte et les jeunes s’intéressent davantage, tels des touristes, aux beautés de leur île. Il faut reconnaître aussi que les publications que j’ai écrites et d’autres font prendre conscience à ces jeunes générations des richesses de l’île qu’elles ne pouvaient apprécier à leur juste valeur, n’étant jamais sorties du territoire pour découvrir d’autres mondes. » (p. 100)
L’encyclopédie de Bruno de Villeneuve nous apparaît structurée de la façon suivante. Il y a d’abord la nature et, en premier lieu, la faune : « Le maki (komba) », « La roussette (Ndrema) », « Le margouillat (Hasangua) », « Le gecko (Ngwizi)
» , « Le caméléon (Dzianyundri) », « Le scinque (Ngwizi) », « Le dauphin (Fumba ndrugi) », « La baleine (Mongome) », « La tortue (Nyamba, Fanu) », « Le corail (Swai) », « Les poissons 1 et 2 (Fi) », « Les insectes 1 et 2 (Bibi) », « Le Fulgoride (Tsusumbi) », « Le papillon (shijajaha) » , « L’araignée (Trandra bwibwi) », « Le moustique (Mbu, Drindri) », « La rasse (Funga) », « Le tenrec (Landra) », « Le périophtalme (Gongo) », « Le crabe (Dradraka, kala) », « Le cœlacanthe (gombesa) », « Le zébu (nyombe) », « La scolopendre (trambwi)
» , « Le rapace (Bundri, Papanga) », « Les oiseaux (nyunyi) », « Le souimanga (Mwanatse, swi-swi) » , « Les oiseaux en mer (nyunyi) » et « Le gardebœuf (Tsunga nyombe) » L’amateur d’images que nous sommes rend hommage à Bruno Villeneuve pour la facture des timbres animaliers mahorais représentant notamment la roussette et le gecko, philatélie dont la départementalisation a sonné le glas. Il y a ensuite la flore : « La banane (Trovi, sindza) », « Le cocotier (Munadzi) » , « Le papayer (Mupwapwaya) », « Le baobab (Mubuyu) », « Les épices 1 et 2 (Munadzi) », « Les arômes », « Le cacao », « La vanille (Lavani) », « L’ylang ylang (Mulangilangi) », « Le calebassier (Mukudjukudju) », « La mangrove (Mukoko) », « Le frangipanier », « Le jasmin (Anfu) », « La rose de porcelaine (masva) », « Le bougainvillier (Telu) », « Le jaquier (mufenesi) », « L’arbre à pain (Muframpe) », « Le takamaka (Mutrundro) », « Le tamarinier (Muhaju) », « Les orchidées (Fulera) », « Les héliconies (Fulera) », « Le manioc (Muhogo) » , « Les fruits (Mbiya) », « La mangue (Manga) », « Le litchi (Litshi) », « Les ambrevades (Tsuzi) », « Les brèdes (Feliki) », « La corbeille d’or (Murimba) » et « Le bambou géant (Mbambu) » Donnons une idée du style de l’auteur en citant la première chronique de toutes, celle consacrée à « La banane (Trovi, sindza) » : « Bonjour, Voici une nouvelle émission sur vos ondes : la chronique de la nature. C’est Bruno de
Bruno de Villeneuve appelle d’abord « Environnement » : « Les terres dénudées (Padza) », « Le lagon », « Le recyclage », « L’environnement (ulanga) », « La décharge à ciel ouvert », « La carrière (cariera) », « La saison des pluies (kashkazi) », « La saison sèche (Kusi) » et « Le cyclone 1 et 2 (Daruba, tifani) » La géographie humaine prend ensuite l’aspect de la « culture ancestrale » : « Le mraha (Mraha wa tso) », « Masque de beauté (Musindzano) », « Le banga (Mabanga) », « Le mortier (Shino ma mwitsi) », « Le boutre (Djahazi) », « La
« Le henné « sites et « Le « Les plages « Les quatre frères « « La , « La randonnée « La
L’énumération ici reprise vaut répertoire de Mayotte. L’encyclopédie selon Bruno de Villeneuve articule non pas la scientia sexualis et l’ars erotica de Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité, mais une scientia mayottensis et un ars mayottensis, c’est-à-dire une connaissance de Mayotte et un usage de l’île aux parfums.
Christophe Cosker
MULTIRISQUE PROFESSIONELLE
Une protection sur mesure pour votre activité
Chaque activité mérite une protection adaptée. Chez Allianz, votre multirisque professionnelle s’adapte à votre activité et à vos besoins pour protéger vos locaux et matériels, couvrir votre perte d’activité, assurer vos responsabilités civiles… Rendez-vous en agence Allianz ou sur outre-mer.allianz.fr
Organisme acheteur
Centre de Gestion de la Fonction
Avis de marché – directive générale, régime ordinaire
Section 1 - Acheteur
1.1 Acheteur
Nom officiel : Etablissement Public Foncier et d'Aménagement de Mayotte (976).
Forme juridique de l’acheteur: Organisme de droit public
Activité du pouvoir adjudicateur:
Logement et développement collectif
Section 2 - Procédure
2.1 Procédure
Titre: Contrôle extérieur_ZAC Doujani Mayotte.
Description: -Contrôle des chaussées
-Contrôle des réseaux d'assainissement
-Contrôle des réseaux souples
-Contrôle des ouvrages d'art -Contrôle des terrassements -Contrôle des espaces verts Type de Procédure: Ouverte.
Procédure accélérée: NON.
2.1.1 Objectif
Nature du marché: services. Nomenclature principale (cpv): 71356100.
2.1.2 Lieu d’exécution Code NUTS: FRY50.
AVIS DE MARCHÉ - FOURNITURES
Publique Territoriale de Mayotte (976) Rakibou MAHAMOUDOU
97600 Mamoudzou
Tel : +33 269610602. Fax : . E-mail : rakibou.mahamoudou@cdg976.fr
Adresse internet :
Objet du marché : Fourniture de produits d'entretien, d'hygiène et de matériel de nettoyage
Type de marché : fournitures
Division en lots. Il convient de soumettre des offres pour boamp_ reponselot_.
Informations sur les lots :
Lot n° 1 : Fourniture de produits d’entretien général et accessoires
Lot n° 2 : Fourniture de produits d’hygiène et divers
AVIS DE MARCHÉ - SERVICES
Pays: FRANCE.
2.1.3 Valeur
2.1.4 Informations générales
Base juridique : Directive 2014/24/ EU
2.1.5 Conditions de passation des marchés
2.1.6 Motifs d'exclusion
Section 5 - Lot
5.1 LOT N° : LOT-0001
Identifiant interne: ZAC de Doujani.
Titre: Contrôle extérieur.
Description: Les prestations à réaliser sont désignées ci-dessous : -Contrôle des chaussées -Contrôle des réseaux d’assainissement -Contrôle des réseaux souples -Contrôle des ouvrages d’art -Contrôle des terrassements -Contrôle des espaces verts.
5.1.1 Objectif:
Type de marché: services. Classification CPV: 71356100.
5.1.2 Lieu d'exécution:
Pays: France.
5.1.3 Durée estimée:
5.1.4 Renouvellement:
5.1.5 Valeur
Valeur maximale de l’accord-cadre: 400000 EUR.
5.1.6 Information General
Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.
5.1.7 Achats stratégiques Approche de réduction des impacts environnementaux: none.
5.1.8 Critères d'accessibilité
5.1.9 Les critères de sélection
Type : Capacité économique et financière.
Type : Capacité technique et professionnelle.
5.1.10 Critères d'attribution
Critère Prix : Description : 40. Critère Qualité : Description : 60.
5.1.11 Documents de marché Pas de restriction en matière d’accès aux documents.
5.1.12 Conditions du marché public
Date limite de réception des offres : 26/07/2024 à 11:00.
Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr. Catalogue électronique : Non autorisée Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.
Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 120 Jour Conditions de présentation : Conditions du marché : Facturation électronique : Requise
5.1.15 Techniques
Accord-cadre, sans remise en concurrence Pas de système d’acquisition dynamique
5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision Organisation chargée des procédures
Type de procédure : Procédure adaptée - ouverte
Date limite de réception des candidatures : Vendredi 23 août 2024 - 12:00
Date d'envoi du présent avis : 25 juin 2024
de recours : ORG-0001
Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : ORG-0001
Section 8 - Organisations 8.1 ORG-0001
Nom officiel : Etablissement Public Foncier et d'Aménagement de Mayotte (976).
Numéro d’enregistrement (SIRET) : 82995000500027.
Adresse postale : Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni. Adresse postale : Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni.
Ville : Mamoudzou.
Code postal : 97600.
Pays : FRANCE.
Adresse électronique: marchespublics@epfam.fr.
Téléphone: +33 269633960.
Profil de l’acheteur: https://www. marches-securises.fr.
Section 11 - Informations relatives à l’avis
11.1 Informations relatives à l’avis
Identifiant/version de l’avis :05544d1713a9-4baf-862f-11b3395e14da
Type de formulaire: Mise en concurrence.
Type d’avis : Avis de marché –directive générale, régime ordinaire. Date d’envoi de l’avis: 24/06/2024 à 22:24.
Langues dans lesquelles l’avis en question est officiellement disponible: français.
AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - FOURNITURES
Section 1 : Identification de l'acheteur
Nom complet de l'acheteur : Ville de Koungou (976)
Numéro national d'identification :
Type : SIRET - N° : 20000881100016
Code postal / Ville : 97690 Koungou
Groupement de commandes : Non
Section 2 : Communication
Moyens d'accès aux documents de la consultation
Lien vers le profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr
L'intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d'acheteur : Oui
Utilisation de moyens de
communication non communément disponibles : Non
Nom du contact : Mr Assani Saindou
BAMCOLO - Tél : +33 063925444 -
Mail : commandepublique@koungou.fr
Section 3 : Procédure
Type de procédure : Procédure adaptée ouverte
Conditions de participation :
Aptitude à exercer l'activité professionnelle : Voir le règlement de consultation
Capacité économique et financière :
Voir le règlement de consultation
Capacités techniques et professionnelles : Voir le règlement de consultation
Technique d'achat : Accord-cadre
Date et heure limite de réception des plis : Lundi 22 juillet 2024 - 16:00
Présentation des offres par catalogue électronique : Autorisée
Réduction du nombre de candidats :
Non
Possibilité d'attribution sans négociation : Oui
L'acheteur exige la présentation de variantes : Non
Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.
Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
4100% numérique
à partir de 180 € par an g
Pour une formule multiposte, nous demander un devis.
Pour vous abonner, il suffit de nous transmettre ce bon de commande, accompagné du règlement.
Identification des catégories d'acheteurs intervenant (accord-cadre uniquement) : Voir le règlement de consultation
Critères d'attribution : Voir le règlement de consultation
Section 4 : Identification du marché
Intitulé du marché : Fourniture et livraison des matériels et équipements informatiques pour la commune de Koungou
Classification CPV : 30200000
Type de marché : Fournitures
Description succinte du marché : Fourniture et livraison des matériels et équipements informatiques pour la commune de Koungou
Lieu principal d'exécution : Commune de KOUNGOU
Durée du marché (en mois) : 12
Valeur estimée hors TVA : 90000 euros La consultation comporte des tranches : Non
La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non
Marché alloti : Oui
Section 5 : Informations sur les lots
LOT :
LOT1 - Postes de travail
informatiques
Classification CPV : 30200000
Valeur estimée du lot hors TVA : 45000
euros
Lieu d'exécution du lot : COMMUNE DE KOUNGOU
LOT :
LOT2 - Périphériques et accessoires
Classification CPV : 30200000
Valeur estimée du lot hors TVA : 30000
euros
Lieu d'exécution du lot : COMMUNE DE KOUNGOU
LOT :
LOT3 - Connectique
Classification CPV : 30200000
Valeur estimée du lot hors TVA : 15000
euros
Lieu d'exécution du lot : COMMUNE DE KOUNGOU
Section 6 : Informations complémentaires
Visite obligatoire : Non
Date d'envoi du présent avis 02 juillet 2024
OUI, je m’abonne
Bulletin d’abonnement
Nom : …………………………….…..…….………Prénom : ………………………..……..………………….………….
Société - Service : ……………………………………………….……….……………..….….….….……...…..…………. Adresse : ……………………………………………………….………….……………….….….….….….…..…………. Code postal : ……………….….….….….… Ville - Pays :
N° de téléphone : ………………….………………..E-mail :…………..….….….….…....………….……….…………….. Règlement : c Chèque à l’ordre de SOMAPRESSE n°.................... c Espèces c Virement
IBAN : FR76 1871 9000 9200 9206 6620 023 / BIC : BFCOYTYTXXX
Signature, date (et cachet) : Abonnement d’un an renouvelable par tacite reconduction. Il pourra être dénoncé par simple courrier au moins un mois avant la date d’échéance. A retourner par mail à : secretariat@mayottehebdo.com
Vous pouvez également vous abonner en ligne en vous rendant sur notre site internet à l’adresse www.mayottehebdo.com/abonnements Pour toute demande, contactez-nous : secretariat@mayottehebdo.com
MAGAZINE D’INFORMATION
NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE
Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros
7, rue Salamani
Cavani M’tsapéré
BP 60 - 97600 Mamoudzou
Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com
Directeur de la publication
Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com
Directeur de la rédaction
Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com
Rédactrice en cheffe
Raïnat Aliloiffa
# 1096
Couverture : LÉGISLATIVES : DERNIÈRE LIGNE DROITE
Journalistes
Raïnat Aliloiffa
Alexis Duclos
Saïd Issouf
Marine Gachet
Lisa Morisseau
Direction artistique
Franco di Sangro
Graphistes/Maquettistes
Olivier Baron, Franco di Sangro
Commerciaux
Cédric Denaud, Murielle Turlan
Comptabilité
Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com
Première parution
Vendredi 31 mars 2000
ISSN 2402-6786 (en ligne)
RCS : n° 9757/2000
N° de Siret : 024 061 970 000 18
N°CPPAP : 0125 Y 95067
Site internet www.mayottehebdo.com