Mayotte Hebdo n°1102

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ENCORE UN DÉCÈS

Ce mercredi 11 septembre 2024 un adolescent de 15 ans a été poignardé à Labattoir, et il a succombé à ses blessures. Pour l’instant, nous ignorons les circonstances exactes de ce fait divers, mais certains se permettent déjà d’émettre un jugement. « Si c’est un délinquant, alors bien fait pour lui. Si c’est une personne, alors paix à son âme », a-t-on pu lire sur les réseaux sociaux. Comme si les « délinquants » n’étaient pas des personnes. La montée de la violence à Mayotte aurait-elle déshumanisé la population ? Compter les morts est devenu une habitude, malheureusement. Cela ne suscite plus l’émoi comme avant. Pourtant, derrière toutes ces personnes disparues, il y a des familles qui pleurent la perte d’un être cher. Au lieu de se réjouir de la mort de quelqu’un, qui plus est un enfant, nous devrions plutôt nous demander comment il en est arrivé là ? Qui a failli dans son éducation ? En réalité, il n’y a pas qu’un seul coupable. C’est tout le système qui est mis en cause, en partant des parents jusqu’à l’État. Il nous faudrait plusieurs pages pour l’expliquer, mais en réalité, tout le monde connaît la vérité. Bonne lecture à tous,

Le premier quotidien de Mayotte

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TCHAKS MARCHE

BLANCHE EN HOMMAGE

À

AUX ENFANTS

DÉCÉDÉS

À SAKOULI

Ils étaient près de 200 ce mardi matin à Bandrélé, pour rendre hommage aux deux enfants de la même fratrie décédés mercredi dernier, percutés par un chauffeur à Sakouli, alors qu’ils étaient sur le chemin de l’école. « On voulait montrer notre soutien à la famille, mais aussi lancer un message aux services compétents pour sécuriser la route nationale », déclare le maire de la commune, Ali Moussa Moussa Ben. La procession s’est rendue sur le lieu de l’accident, afin d’observer une minute de silence, avant de se rendre au cimetière de Hamouro, où reposent désormais les deux victimes de 4 et 5 ans, pour un dernier moment de recueillement. Un troisième membre de la fratrie, également fauché ce matinlà, est, aux dernières nouvelles, toujours à l’hôpital dans un état critique, selon plusieurs villageois. Le conducteur, né en 2003, a été interpellé le jour du drame. Une enquête pour homicide involontaire et blessures involontaires est en cours.

LE TAUX DE CHÔMAGE

ATTEINT DES SOMMETS À MAYOTTE

Le taux de chômage continue de grimper sur l’île. Il s’élève à 37 %, soit 7 points de plus qu’en 2019. « On atteint un sommet, c’est rarement vu. Habituellement, ces pourcentages concernent des tranches de la population, les seniors ou les jeunes mais pas l’ensemble de la population », analyse Véronique Daudin, cheffe du service régional de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à Mayotte. « En 2005 à La Réunion, le chômage était de 33 %, ces taux sont rarement atteints mais cela arrive », nuance-t-elle. Pour l’ensemble de la France, il s’établit à 7,3 %.

RACHADI SAINDOU DÉPOSE DIFFÉRENTS RECOURS CONTRE

SON ÉVICTION

L’affaire Rachadi Saindou, ancien président de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a de nouveau été jugée ce mardi 10 septembre devant le tribunal administratif de Mamoudzou. En effet, ce dernier a déposé trois recours afin de faire annuler la suspension de ses différents mandats de conseiller municipal et communautaire. Il veut aussi faire annuler les élections du 11 juillet 2024 investissant Moudjibou Saidi comme nouveau président de l’intercommunalité. Les délais pour faire recours étant dépassés, c’est le Conseil d’État qui statuera sur ces recours.

LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL ADOPTE UNE RIBAMBELLE DE RAPPORTS

En deux heures, les douze rapports à l’ordre du jour de la session plénière du conseil départemental du mardi 10 septembre ont été adoptés à l’unanimité. Parmi eux, une motion adressée au gouvernement français et à l’Union européenne les invitant à œuvrer en faveur de l’intégration de Mayotte au sein de la Commission de l’Océan Indien (COI), à la demande du président Ben Issa Ousseni. « Aujourd’hui c’est officiel, nous saisissons le gouvernement français, et allons faire de même au niveau de l’Europe pour appuyer la demande mahoraise d’intégration à la COI », explique le président du conseil départemental de Mayotte. Cette session plénière fut aussi l’occasion d’aborder d’autres sujets, notamment quelques-uns en lien direct avec le fonctionnement général de l’institution, ébranlé par plusieurs affaires judiciaires.

LU DANS LA PRESSE

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À MAYOTTE, LA MACHINE INFERNALE DES EXPULSIONS N’ÉPARGNE PERSONNE

Publié par Grégoire Mérot, sur Médiapart, le 09/09/2024

Nadia, née à Mayotte, mère de six enfants français, s’est fait expulser vers les Comores. Dans l’archipel, la France continue d’expulser massivement et sans distinction au moyen de procédures expéditives et souvent irrégulières. Ignorant les alertes répétées jusqu’au Conseil de l’Europe.

Mamoudzou (Mayotte).– « Dès que j’ouvre les yeux, c’est horrible. Je me rappelle que je ne suis pas chez moi, que je ne suis pas avec mes enfants alors qu’ils ont besoin de moi. » Au téléphone depuis Anjouan (Comores), Nadia* présente ses excuses de ne pas retenir ses larmes. « Mais je suis tellement fatiguée, tellement triste, ils sont sans leur maman, ils n’ont même pas pu faire leur rentrée », poursuit-elle à propos de ses six enfants, âgés de 2 à 10 ans. Cela fait maintenant près de trois semaines que cette famille est déchirée par les 70 kilomètres d’océan Indien qui séparent Mayotte de l’île comorienne. Un trajet que Nadia a effectué pour la première fois de sa vie, contre sa volonté et à rebours de sa perception d’une France « où, normalement, il y a des règles qui empêchent ça »

Le 20 août, cette mère de six enfants français a été expulsée par les services de la préfecture de Mayotte, qui n’a pas répondu à nos questions sur cette affaire. La veille, Nadia se rendait au tribunal judiciaire demander un certificat de nationalité française. « C’était un soulagement, j’allais enfin pouvoir finir mes démarches pour les papiers », se rappelle-t-elle depuis les Comores.

À 27 ans, et bien que née à Mayotte, Nadia se trouvait systématiquement empêchée depuis de longues années dans sa demande de documents d’identité française : les services de l’état civil de la mairie de Mamoudzou

ont perdu son acte de naissance après une dernière délivrance du document en 2015. Ce n’est que grâce à l’intervention d’un représentant associatif déterminé à l’aider à faire valoir ses droits, jusqu’à alerter le procureur de la République, que la situation se dénoue : Nadia récupère son sésame en juillet 2024. « J’étais vraiment heureuse, j’allais pouvoir chercher un vrai travail pour que ma famille vive mieux », décrit-elle.

« Tu vas prendre le bateau, tu vas rentrer chez toi »

Le 19 août, l’espoir retrouvé, Nadia se rend donc au tribunal. Le cœur est plus léger, mais elle n’oublie pas toutes les précautions d’usage : elle est munie de son dossier administratif ainsi que des cartes d’identité de ses enfants. Car « ici, on peut se faire arrêter partout et tout le temps » « Ça m’était déjà arrivé quatre fois, mais à chaque fois, on me faisait sortir du CRA [centre de rétention administrative – ndlr] après avoir vu mon dossier », indique la jeune femme. « Ces derniers temps, je ne sortais plus que pour les urgences à cause de ça, c’est compliqué pour les enfants quand on se fait arrêter », ajoute-t-elle. C’est donc son dossier en main que Nadia se fait contrôler par la police aux frontières à Mamoudzou. Ses justifications n’y font rien, elle est envoyée au centre de rétention administrative à Petite-Terre. Dans la foulée, elle alerte son ami associatif et son

compagnon. Le premier contacte par voie électronique les différents services de l’administration tandis que le second se rend à Petite-Terre muni d’une liasse supplémentaire de documents. De son côté, Nadia rencontre une assistante sociale officiant au CRA. « J’étais rassurée, elle m’a dit que j’allais sortir. »

La jeune maman passe cependant la nuit au centre de rétention. Le lendemain matin, son nom est appelé. « Je me suis dit que c’était pour me faire sortir, mais ils m’ont dit “Tu vas prendre le bateau, tu vas retourner chez toi”, mais c’est ici chez moi ! », rejoue-t-elle, la gorge nouée. Forcée d’embarquer au milieu d’une soixantaine de personnes au sort similaire, Nadia est anéantie. Comme toujours, elle pense à ses enfants dont on l’éloigne inexorablement sur une mer qui lui fait peur. « Il y avait des gens qui disaient qu’ils allaient revenir en kwassa [un canot de pêche - ndlr] pour ne pas laisser leurs enfants seuls, mais moi je ne veux pas prendre le kwassa, je suis désolée, mais ça me fait trop peur, je veux pas mourir dans la mer. La semaine dernière encore, il y a un bateau qui s’est renversé**, il y avait une jeune mariée dedans qui allait retrouver son mari... Qu’estce qu’ils deviendraient mes enfants si je mourais moi aussi ? », sanglote la maman.

Après quelques heures de navigation, arrivée au port de Mutsamudu (Anjouan), Nadia est sommée de quitter le navire, se rebiffe puis s’exécute. Et comme à tous les arrivant·es de sa catégorie – le bateau transporte aussi des voyageurs légaux –, on lui réclame son arrêté OQTF (obligation de quitter le territoire français).

« Il y a le droit, et puis il y a Mayotte »

Mediapart a pu consulter le document en question. Sa lecture est édifiante. Selon l’arrêté préfectoral, l’expulsion de Nadia, qui est née à Mayotte et n’a jamais quitté le territoire, serait motivée par son impossibilité de « justifier être entrée régulièrement à Mayotte », mais aussi par « son intention de quitter le territoire de manière volontaire », alors

même que la jeune femme indique avoir refusé de signer le procès-verbal, ou encore car « il n’est pas porté une atteinte disproportionnée au droit de l’intéressée au regard de sa vie privée et familiale » Cerise sur le gâteau, selon le document, Nadia serait née à « Mamoudzou (Comores) », alors qu’il s’agit de la préfecture mahoraise. Une mention qui, en dehors de ces circonstances, pourrait prêter à sourire au vu du conflit diplomatique qui oppose encore officiellement la France et l’Union des Comores à l’égard de Mayotte.

« Rien d’étonnant malheureusement », réagit l’avocate Marjane Ghaem, spécialiste du droit des personnes étrangères à Mayotte. « Les procès-verbaux sont des documents stéréotypés et les arrêtés portant OQTF sont édités automatiquement, avant ou en l’absence de toute analyse de la situation personnelle », poursuit l’avocate, prenant l’exemple récent d’un père, seul référent légal de ses enfants, avec un titre de séjour valide, expulsé alors même que son avocate avait saisi le juge des référés le matin même. « Il y a le droit, et puis il y a Mayotte », ironise Marjane Ghaem.

Entre juin et juillet 2024, une autre jeune femme de nationalité française particulièrement vulnérable a également été expulsée à deux reprises par la préfecture de Mayotte. Selon son père, qui a témoigné pour le média en ligne local Kweli et qui s’est déplacé aux Comores pour la retrouver, la jeune femme « atteinte de troubles mentaux » se serait trouvée en errance et aurait subi des abus sexuels alors qu’elle dormait sur une plage. « Qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ? », questionne inlassablement Nadia.

* Le prénom a été modifié

** Le 29 août, un kwassa surchargé faisant le trajet entre Anjouan et Mayotte a chaviré. Seuls trois corps ont été retrouvés.

Sollicitée à de multiples reprises, la préfecture de Mayotte n’a pas donné suite à nos demandes.

La santé sexuelle des Mahorais se porte mal

LA SEXUALITÉ RESTE UN SUJET TABOU À MAYOTTE

MALGRÉ L’ÉVOLUTION DES MOEURS. PARLER DE MALADIES

SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES, DE CONTRACEPTION OU ENCORE DES HABITUDES SEXUELLES, N’EST PAS CHOSE FACILE POUR UNE BONNE PARTIE DE LA POPULATION. DE LEUR CÔTÉ, LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ DOIVENT COMPOSER AVEC UNE TRADITION ET UNE RELIGION QUI SE VEULENT PURITAINES. ON NOTE TOUT DE MÊME QUELQUES CHANGEMENTS AU COURS DE CES DERNIÈRES ANNÉES, LA JEUNE GÉNÉRATION PARLE DE SEXUALITÉ SANS COMPLEXE.

Relations sexuelles chez les jeunes Mahorais : Le point de vue de la religion musulmane

EN ISLAM, UNE SEULE RÈGLE PRÉVAUT, AUCUNE RELATION SEXUELLE N’EST AUTORISÉE EN DEHORS DU LIEN SACRÉ DU MARIAGE.

L’IMAGINATION POUR SATISFAIRE SA CONJOINTE N’A PAS DE LIMITES POUR L’HOMME. EN ATTENDANT, L’ACCENT EST MIS SUR LE CONSEIL DES JEUNES À RESPECTER LA RÈGLE DE L’ABSTINENCE.

en lien avec la crise de l’eau. Alors que la ressource commençait à manquer, les autorités ont incité le syndicat Les Eaux de Mayotte, présidé par Fahardine Ahamada, à accélérer les investissements prévus pour certains depuis un long moment. Et si cette année, la sécheresse n’est plus un problème, le déficit S’il y a un domaine où l’opinion des religieux demeure tranchée malgré le temps qui évolue c’est bien des mœurs sexuelles de croyants, en particulier chez les jeunes. Pour ce qui est de Mayotte, l’Islam (religion dominante) n’est pas en reste sur le sujet. Diplômé en sciences, foundi Andoul Aziz Kassim est également un érudit en Islam qui enseigne le Coran à la mosquée du quartier Mouzdalifa à Labattoir. Il est une référence pour de nombreux jeunes âgés de moins de 25 ans, parfois des brebis égarées sur le chemin de la modernité qu’il repêche au moyen de la foie à travers un retour aux sources des enseignements prophétiques. Ici la règle est simple, la vie de Mahomet est le modèle parfait à suivre pour tout croyant, bien qu’il faille prendre compte du contexte actuel et de l’environnement quotidien des élèves. Bien sûr, les mœurs sexuelles des

jeunes garçons et filles n’est pas un sujet tabou, il est régulièrement abordé dans un cadre général ou parfois au cas par cas en fonction des questionnements qu’il peut soulever chez les uns et les autres. « Je ne suis pas dupe sur certaines questions, et il n’y a pas meilleure méthode selon moi que le débat et la discussion sur toutes les questions soulevées dans ce domaine. Nous sommes en

« IL EST PARFOIS DIFFICILE POUR LES JEUNES

présence de jeunes gens qui observent des changements physiques importants sur leur corps et c’est parfaitement compréhensif qu’ils cherchent à comprendre le sens de tout cela en sachant qu’il leur est parfois difficile d’aborder le sujet avec leurs propres parents ou entourage familial directement » . Pour le foundi, la règle en Islam est claire, la relation sexuelle est absolument prohibée (sous une forme ou sous une autre) en dehors du mariage. Par conséquent, l’abstinence demeure le maître mot. Dans une société en pleine mutation comme Mayotte, accompagner spirituellement ces jeunes vers leur future vie de musulmans adultes est une nécessité. Dans cette optique, l’enseignement commence par l’acquisition des notions de pureté et d’impureté face à la puberté. « Le liquide séminal (chez les garçons) est impure au même titre que les sécrétions vaginales (chez les filles), c’est ce qui est désigné sous le terme Nadjiss (gnaguissi en shimaoré). Un enseignement leur est donc prodigué sur l’art et la manière de se laver pour retrouver la propreté » Le foundi met en garde ses élèves, l’envie de relations sexuelles ne doit pas être la source d’une précipitation vers le mariage chez un jeune car ce lien sacré est codifié dans le Coran. Si la règle repose sur le principe d’avoir au minimum 9 ans pour une fille (où le corps est supposé apte à la procréation) pour 15 ans chez un garçon (âge de la puberté), cela ne signifie pas pour autant la porte ouverte à des abus de ce principe. Tout

doit se baser sur le « Tamiz » , la capacité des jeunes à marier à discerner ce qui est bien et ce qui mal dans différentes situations, mais également la capacité de la fille à devenir femme et s’occuper de son époux, comme de porter un enfant pour devenir ensuite maman et à en prendre soin. Pour ce qui est du garçon, il doit s’assurer d’être en mesure de générer les ressources nécessaires pour subvenir aux besoins matériels de sa future épouse et des enfants à venir. Quant aux pratiques sexuelles proprement dit au sein d’un jeune couple, à l’exception de la sodomie, tout serait autorisé sous réserve d’une obligation, l’éjaculation [pour l’homme] doit impérativement se produire dans l’appareil génital de son épouse. A l’inverse du liquide séminal, la semence de l’homme n’est pas considérée comme impure selon l’enseignement du prophète Mahomet, un simple nettoyage à l’eau des endroits souillés suffit.

DES JEUNES DE PLUS EN PLUS EXPÉRIMENTÉS

Maurice (*) est actuellement âgé de 22 ans, il est déjà papa de deux enfants. Après un petit moment de gêne, il consent à parler de sa première expérience sexuelle, il n’était alors qu’un collégien âgé de 14 ans. D’après lui, les filles mahoraises seraient beaucoup plus

« J’ÉTAIS TRÈS APEURÉ À NOTRE
VOUS »

entreprenantes qu’on ne l’imagine, et se serait plutôt elles qui feraient davantage le premier pas vers les garçons. Il raconte son histoire avec Aïcha (*), sa première copine, à l’époque son aînée de 4 ans. « Bien que j’étais perçu comme le beau gosse de la classe, avec mon physique élancé, je ne connaissais absolument rien à la chose. Pour tout vous dire j’étais très apeuré à notre premier rendezvous. Elle s’en est rendue compte et a pris les

devants, m’expliquant qu’ici à Mayotte, une majorité de filles ne sont plus vierges à 14 ans. J’ai pu vérifier cela bien après » . Aïcha aurait donc tout appris à Maurice, les postures à adopter, les tendances en matière de « petits détails » faisant la différence entre filles. Pour Maurice, sa première copine connaissait un rayon en matière de sexe que ses propres parents étaient loin d’imaginer. « C’est bien normal, ses amis étaient tous plus âgés, déjà au lycée, et elle m’avait avoué avoir maintes fois pratiqué le sexe avec des adultes, pour le plaisir et pour les moyens » . Maurice explique que cette relation n’a pas excédé une année, malgré tout ce que Aïcha a pu lui apprendre. Et pour cause, la pression de sa famille, trop modeste, qui se refusait à l’idée qu’il puisse devenir père aussi jeune et supporter les responsabilités d’un

père précoce. Aïcha n’était pas fan de sexe protégé ni de la prise de moyens contraceptif. « Elle se moquait éperdument des conséquences de nos actes, du qu’en dira-t-on, de la religion, de l’opinion de ses parents qu’elle n’écoutait guère, ni du nombre de garçons qu’elle fréquentait en plus de moi » , explique-t-il. Des filles, Maurice dit en avoir connu plusieurs avant de quitter l’école après le BAC, en s’estimant chanceux d’avoir pu éviter de mettre enceinte l’une d’elles. Selon lui, la découverte du sexe dans l’adolescence plonge les jeunes dans un état de « grande dépendance à la chose » , dans un autre univers qui rend incapable de discerner le bien du mal avec des repères complètement différents de ceux des adultes. Pour Rimka (*), c’est également à 14 ans qu’il a découvert les joies du sexe avec une fille de son collège. D’un naturel timide jusqu’à ce jour, il se demande encore pourquoi il avait été choisi par Némat (*), qui n’était pourtant pas à son coup d’essai dans leur établissement. Dans ce cas aussi, c’est la fille qui a

assuré l’éducation sexuelle de son copain parce qu’elle était beaucoup plus expérimentée que lui. Dans ce cas de figure aussi, il s’agissait d’une relation non protégée malgré la connaissance des risques sanitaires multiples encourues. « Nous ne pensions qu’à nous retrouver à la moindre occasion. Elle venait dans ma chambre sans craintes de mes parents qui étaient dépassés par cette relation intense. Toutes les mises en garde et les conseils des adultes autour de nous n’ont servi à rien. Les réseaux sociaux et chaînes de cinéma X sur Internet étaient notre divertissement préféré » . Mais Rimka a choisi de mettre fin à cette relation intense avec Némat malgré tous les bénéfices qu’il en tirait, parce qu’il cherchait une chose dont elle était incapable de lui apporter, « l’amour » . Un sentiment puissant qu’il recherche toujours aujourd’hui à 23 ans malgré une relation suivie avec une jeune femme de même âge qu’il songe parfois à épouser pour se caser. n (*) Nom d’emprunt ou surnom

VIH/SIDA : « c’est une maladie qui est honteuse »

LE VIRUS DU VIH ET DU SIDA, EST UNE MALADIE ENCORE TABOUE À MAYOTTE, ET POURTANT, LE TERRITOIRE FAIT FACE À UNE RECRUDESCENCE DES CAS. LES CHIFFRES SONT ALARMANTS. ACTUELLEMENT, LE DÉPARTEMENT COMPTABILISE 560 MALADES, CONTRE 275 EN 2019. POURTANT, LES CAMPAGNES DE SENSIBILISATION SE MULTIPLIENT. ALORS COMMENT EXPLIQUER CETTE AUGMENTATION ? QUELLES SONT LES SOLUTIONS POUR MIEUX DÉPISTER LA POPULATION ? UNE PROFESSIONNELLE DE SANTÉ NOUS DONNE DES ÉLÉMENTS DE RÉPONSE. MARIE-EVE TREMBLAY, EST INFIRMIÈRE AUX CONSULTATIONS EXTERNES D’INFECTIOLOGIE AU CHM.

Mayotte Hebdo : Le nombre de personnes atteintes par le VIH a fortement augmenté ces dernières années. Est-ce parce qu’il y a plus de personnes contaminées ou plus de dépistages ?

Marie-Eve Tremblay : C’est un peu des deux. Le virus circule davantage et on a aussi augmenté les occasions de dépistage. Avec les flux migratoires, sans dire que le virus vient d’ailleurs, les personnes qui sont en situation de migration sont plus en contact avec les associations qui proposent les dépistages. Donc forcément, on a plus de réponses pour ces gens-là que pour la population locale qui passe entre les mailles du filet. Il y a une partie de la population que les professionnels n’arrivent pas à sensibiliser de par les croyances locales, les médecines traditionnelles. C’est une population principalement masculine. Ce sont les hommes qui sont dans la tranche de vie active, ils ne consultent pas de façon régulière, ils attendent d’être symptomatiques. Comme le VIH est une infection qui est latente pendant plusieurs années, ce sont ceux que l’on va retrouver dans le stade Sida, au bout de 1015 ans d’incubation du virus parce qu’ils ne sont pas dans la prévention.

M.H. : À Mayotte, a-t-on plus de femmes ou d’hommes contaminés ?

M-E.T. : 61% des contaminés sont des femmes, car on a beaucoup plus de femmes dépistées de par le parcours de soin. Cela passe surtout par le suivi de grossesse puisque nous faisons un dépistage tous les trois mois lors de la grossesse.

M.H. : Lorsque l’on arrive au stade Sida, est-ce trop tard pour avoir un traitement ?

M-E.T. : Absolument pas. Les molécules d’aujourd’hui permettent de revenir à un état de santé qui est appréciable, et de reprendre une vie normale. Cela nécessite généralement des hospitalisations assez longues pour éliminer toutes les infections. Une fois que tout cela est guéri, on met en place la trithérapie et les gens reviennent à un état de santé comparable à un séropositif qui n’est pas en phase Sida. Par contre, il sera toujours classé au stade Sida, parce qu’on ne peut pas revenir en arrière.

M.H. : Tous les traitements sont disponibles à Mayotte ?

M-E.T. : Toutes les molécules sont disponibles à Mayotte. La seule différence est entre les affiliés et les non-affiliés. Mayotte ne disposant pas d’Aide médicale de l’Etat, ni de complémentaire santé, les personnes en situation irrégulière non-affiliées à la

« 61%

DES CONTAMINÉS

SONT DES FEMMES, CAR ON A BEAUCOUP PLUS DE FEMMES DÉPISTÉES »

Caisse de sécurité sociale de Mayotte doivent récupérer leur traitement mensuel à la pharmacie de l’hôpital uniquement. Ce qui implique qu’elles doivent faire tout le trajet depuis chez elles jusqu’à Mamoudzou. Ceux qui sont affiliés à la CSSM peuvent récupérer leur traitement dans les pharmacies à côté de leur domicile. C’est le même traitement pour tout le monde. Ceux qui sont au stade séropositif ne développeront jamais le stade Sida, s’ils prennent bien leur traitement toute leur vie. Le but de la trithérapie est de garder le virus du VIH en phase de latence, cela veut dire qu’il dort, il ne s’attaque pas au système immunitaire et il y a une quantité très faible dans le sang et la personne n’est plus contagieuse.

M.H. : Les malades font face à quel type de difficultés propres à Mayotte ?

M-E.T. : Nous luttons contre les obstacles dans le parcours de soin. Plus de 30% de notre patientèle est en situation irrégulière. Tout est centré à Mamoudzou, il y a à minima quatre rendez-vous par an, et ils doivent venir récupérer leur traitement tous les mois. Ce sont des gens qui font face aux contrôles de la police, ils doivent aussi payer le taxi qui n’est pas donné pour eux. Ce sont des gens qui ont souvent peu de réseau pour les aider. Conséquence, on a beaucoup de patients qui se retrouvent en rupture de traitement. Pas par mauvaise volonté, mais ils sont dépassés par tous les obstacles qui sont sur leur route au quotidien pour atteindre leur traitement. Et ça, c’est on ne peut plus déplorable !

M.H. : Quelle serait la solution idéale selon vous ?

M-E.T. : On aimerait que les patients n’aient pas besoin de se déplacer jusqu’à l’hôpital de Mamoudzou pour avoir accès à leur traitement. Nous faisons face à des problématiques similaires à celles des pays en voie de développement. Par exemple, en Afrique subsaharienne il n’y a qu’un point de distribution à des kilomètres et finalement Mayotte s'apparentent beaucoup à ça pour les personnes non-affiliées. On aimerait développer un partenariat avec les pharmacies privées et l’hôpital pour que l’on puisse leur attribuer des lots de la trithérapie, mais pour l’instant, on n’arrive pas à faire avancer notre cause. Il y a plein de pistes de solutions, mais nous faisons face au manque de ressources et au bon vouloir des dirigeants.

M.H. : Quels sont les préjugés qu’il y a encore sur cette maladie à Mayotte ?

M-E.T. : Les préjugés à Mayotte sont différents de ceux de la métropole. Là-bas, on pointe beaucoup du doigt les homosexuels. Ici, ce sont les prostituées. Autre préjugé, les gens qui viennent d’être dépistés sont persuadés qu’ils vont mourir dans peu de temps. Il y a aussi la contagion. Les gens pensent qu’ils vont contaminer les autres même s’ils prennent un traitement. Et puis nous constatons aussi beaucoup de discrimination, de rejet, des ruptures conjugales. C’est une maladie qui est honteuse.

M.H. : Pensez-vous que la population est assez sensibilisée à ce sujet ?

M-E.T. : C’est sûr qu’on peut toujours faire mieux, mais il y a quand même une nette augmentation des campagnes de sensibilisation à Mayotte. Je pense qu’il faut surtout revoir les publics cibles et se mettre en phase avec ceux qu’on n’arrive pas à atteindre. On pourrait par exemple faire des dépistages dans les entreprises pour toucher les hommes en âge de procréer, parce que la gent masculine à Mayotte pense beaucoup que ça ne peut pas leur arriver. Ceux que l’on reçoit sont la pointe de l’iceberg, car derrière ces 61% de femmes, il y a toujours un mari et derrière ce mari il y a souvent plusieurs femmes.

«

LA GENT MASCULINE À MAYOTTE PENSE

BEAUCOUP QUE ÇA NE

PEUT PAS LEUR ARRIVER »

M.H. : L’accès aux préservatifs est garanti sur tout le territoire ?

M-E.T. : Le territoire est très bien couvert par les sites de distribution de préservatifs gratuits. Il y a aussi la possibilité d’avoir une ordonnance du médecin pour être remboursé par la CSSM. La Croix-Rouge a publié une carte avec les sites de distribution des préservatifs gratuits à Mayotte et tout le territoire est bien couvert, mais maintenant il faut que l’information circule.

M.H. : Est-ce que les jeunes sont aussi touchés par le VIH ?

M-E.T. : Ils ne font pas partie de notre cible. On a des jeunes atteints du VIH, mais très peu et ils sont souvent nés avec le virus donc ils sont suivis depuis la naissance. Et on a aussi quelques jeunes qui ont été contaminés lors des premiers rapports sexuels, mais c’est un faible pourcentage. Cela s’explique par le fait qu’il y a beaucoup de prévention de la santé faite auprès des jeunes. À Mayotte, le port du préservatif est beaucoup plus maîtrisé par les jeunes que par les personnes plus âgées. n

Le recours à la contraception trop rare chez les jeunes Mahorais

UNE ÉTUDE SUR LA SEXUALITÉ DES JEUNES DE MOINS DE 30 ANS À MAYOTTE A ÉTÉ PRÉSENTÉE CE LUNDI POUR CE PREMIER JOUR DU COLLOQUE MAYOTTE EN SANTÉ. MENÉE PAR SANTÉ PUBLIQUE FRANCE, ELLE MONTRE LES LACUNES EN MATIÈRE DE RECOURS À LA CONTRACEPTION DES PLUS JEUNES ET EN PARTICULIER DES FEMMES. ELLE SOULIGNE AUSSI COMMENT L’ABSENCE DE DIPLÔMES REND LES FEMMES PLUS VULNÉRABLES AUX VIOLENCES SEXUELLES.

La réduction des risques, parcours de vie et de santé est le thème de cette troisième édition du colloque Mayotte en Santé, qui se tient jusqu’à jeudi au Pôle d’excellence rurale de Coconi (Ouangani). Dans ce cadre, Karima Madi, épidémiologiste à l’antenne Mayotte de Santé Publique France, a présenté, ce lundi 9 septembre, l’enquête Unono Wa Maore, qui porte sur la sexualité des jeunes de moins de 30 ans à Mayotte avec un focus sur le premier rapport sexuel.

« LES FEMMES VEULENT PRÉSERVER LEUR VIRGINITÉ PLUS LONGTEMPS

»

Dans le cadre de cette étude réalisée en 2018, 834 jeunes tirés au sort de 15 à 29 ans ont été interrogés à leur domicile. Premier constat, 33 % des hommes ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans contre 10 % des femmes. Ces dernières sont plus nombreuses à commencer leur sexualité entre 20 et 29 ans. « Les hommes ont tendance à commencer leur vie sexuelle plus tôt et les femmes plus tardivement » , souligne Karima Madi. Des pratiques qui s’inscrivent dans des normes culturelles et sociales, avoir une vie sexuelle tôt pour un homme étant une façon de « prouver sa virilité » alors que les femmes « veulent préserver leur virginité plus longtemps » . L’étude montre

Karima Madi, épidémiologiste à Santé publique France a présenté l’étude Unono Wa Maore.

une corrélation entre le niveau de diplôme et l’âge du premier rapport : parmi les hommes qui ont commencé à être sexuellement actifs avant 15 ans, 45 % n’ont pas de diplômes ou celui-ci est faible.

La question du consentement lors de ce premier rapport a aussi été interrogée, 7 % des répondants disent avoir été forcés, contre 93 % non forcé. Cela représente 11 % des femmes interrogées contre 2 % des hommes. Parmi les personnes qui ont eu un rapport sous la contrainte, tous ont un niveau de diplôme faible voire nul. « Les femmes vulnérables d’un point de vue économique sont plus exposées à des situations de coercition » , conclut l’étude.

74 % DES FEMMES PAS PROTÉGÉES LORS

DU PREMIER RAPPORT

Le recours à la contraception contre les grossesses est plus important chez les hommes, 49 % des hommes se protègent alors que 74 % des femmes ne se protègent pas. Ce constat s’observe également pour la protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST), 47 % des hommes utilisent une contraception contre 19 % des femmes.

Si on compare ces chiffres à la France métropolitaine, dans l’Hexagone les différences sont moins marquées entre les hommes et les femmes. En revanche, de la même façon, les femmes sont aussi les principales

victimes d’un premier rapport forcé, c’est le cas d’environ 6 % des femmes en métropole. Là-bas, le recours à un moyen de contraception est bien plus répandu qu’à Mayotte (85 % des jeunes femmes et 79 % des jeunes hommes). « Cela peut s’expliquer par le coût, l’accès restreint aux services de santé, les barrières culturelles et les idées fausses sur la contraception » décrit Karima Madi. L’étude préconise de « renforcer l’éducation sexuelle dans les écoles pour promouvoir des comportements sexuels responsables, sensibiliser les jeunes à la notion de consentement et de respect mutuel pour réduire les violences. »

Cette présentation a suscité de vives réactions dans la salle. « L’enquête date de 2018, depuis les évolutions ont été phénoménales. Sur le territoire, aujourd’hui il y a plus d’offres en termes de prévention et d’initiatives pour accompagner les jeunes au début de leur sexualité » , juge une auditrice. Les jeunes ont été tirés au sort grâce à leur adresse connue par l’Insee, une méthode problématique selon une partie du public. « Les habitants des bangas ne sont pas consultés, avec cette méthodologie, on ne touche pas vraiment le coeur du sujet » , regrette une infirmière scolaire à Doujani. En revanche, d'autres professionnels comme une infirmière scolaire à Sada retrouve dans cette étude des réalités qu’elle rencontre dans son établissement. « Dans l’établissement, l’année dernière, on comptait 43 élèves enceintes, et la majorité d’entre elles ont un faible niveau de diplôme, bac professionnel, CAP comme dans les chiffres montrés. »

Dans le public, on retrouve de nombreux professionnels de santé.

LISEZ MAYOTTE BANDE DESSINÉE [2/3] LITTÉRAIRE: L'ADAPTATION DU ROMAN TROPIQUE DE LA VIOLENCE DE NATHACHA APPANAH

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

En 2016, Nathacha Appanah publie un roman sur Mayotte : Tropique de la violence. Le titre peut se lire comme une référence complexe à la fois aux Tristes tropiques (1955) de Claude Lévi-Strauss et aux violences commises à Mayotte et

souvent stigmatisées dans le discours médiatique en France métropolitaine. L’ouvrage fait aussi l’objet d’une polémique que l’on peut lier à la problématique de l’appropriation culturelle alors qu’il ouvre une troisième voie, qui est aussi celle d’une nouvelle géographie indianocéane. Entre les tropiques du Cancer et du Capricorne se trouve un tropique de la violence qui donne à la chaleur un sens métaphorique. L’œuvre rencontre un vif succès qui dépasse largement le micro-scandale. Elle figure un temps sur la liste du Goncourt et connaît des développements médiatiques comme une bande dessinée et un film. C’est à la bande dessinée, signée Gaël Henry et publiée chez Sarbacane en 2019 que nous souhaitons nous intéresser. De façon plus précise, nous proposons ici l’esquisse d’une lecture comparée entre roman et bande dessinée, la bande dessinée étant littéraire, c’est-à-dire qu’elle se comprend comme l’adaptation d’une œuvre écrite. Partons du roman. Nathacha Appanah propose un roman polyphonique dont la première voix est celle de Marie. C’est une infirmière qui rêve d’être mère et qui a aimé un Mahorais. Elle décide donc de s’envoler pour l’île aux parfums et

recueille un enfant aux yeux vairons qui constitue le personnage en première de couverture de la bande dessinée. C’est la vie de ce garçon devenant adolescent qui est le fil conducteur entre les parties, les gens qu’il rencontre, sa vision de la France et la violence dans laquelle il sombre à la suite de la mort accidentelle de sa mère adoptive d’une rupture d’anévrisme. Notons qu’en raison d’une cicatrice, le nom de l’anti-héros se raccourcit : Moïse devient MO.

Esquissons la galerie des personnages, adjuvants ou opposants, croisés au fil du texte. Il y a Bruce qui fait ainsi le portrait de l’enfant à l’œil de djinn : « La Teigne m’avait parlé de toi, il m’avait dit qu’il avait rencontré un muzungu noir, mais il croyait que t’étais un Africain, un vrai de vrai de nègre mais de ceux qui sont habillés en pantalon et en chemise et qui parlent français, pas de ceux qui meurent dans les caniveaux au Rwanda, au Congo ou en Somalie. Il disait que tu le suivais partout comme un chien, que tu mettais la main à la poche sans réfléchir et que tu t’appelais Mo et que tu avais un œil bizarre. Bizarre, c’est bien le mot qu’il a utilisé ce bâtard ? » (p. 64)

Bruce est le chef de Gaza, bidonville de Mayotte à Kawéni, et le responsable du viol de Moïse. Aux antipodes, il y a Olivier, le gendarme qui arrête Moïse. Il y a La Teigne et sa leucophobie. Mais le personnage auquel on s’attache le plus est peut-être le chien de Moïse, introduit en raison de l’épigraphe du livre de Nathacha Appanah, mais qui prend, dans la bande

dessinée, une consistance fantasmatique qui attire le regard et contribue à l’originalité de l’imaginaire visuel.

Nous terminerons cette chronique sur la scène finale du livre comme celle de la bande dessinée. Il s’agit d’une apothéose en forme de saut dans le lagon. La scène se prête à l’illustration en bande dessinée, mais son approfondissement symbolique se fait dans l’écriture de Nathacha Appanah : « Je m’appelle Moïse, j’ai quinze ans et je suis vivant. Je vois l’embarcadère et j’accélère, je suis poussé par le souffle de chacal de la meute, par cette vie de merde que je veux laver, je pense à Marie, je pense à Bosco et Gatzo et à Pascalet et il me semble qu’ils sont là, à courir avec moi, à m’encourager, à me porter. Je sens le sol changer, ce n’est plus la terre mais le dur du ciment de l’embarcadère sous mes pieds. Je ne vois pas les autres, je ne crains plus ces autres-là, armés de coupe-coupe, de gourdins et de pierres. J’arrive bientôt à la fin mais je n’ai pas peur, ce bleu magnifique, brillant, ce bleu qui peut-être n’existe qu’ici dans cet océan, m’appelle. Sans ralentir, je fais alors comme tous les enfants de Mayotte au moins une fois dans leur vie, je fais décoller mon corps au bout de l’embarcadère, ma poitrine se bombe, mes jambes et mes bras se soulèvent. Je plonge dans la rade de Mamoudzou, je fends l’océan de mon corps souple, mon corps vivant, et je ne remonte pas. » (p. 175)

Christophe Cosker

Avis de marché – directive générale, régime ordinaire

Section 1 - Acheteur

1.1 Acheteur

Nom officiel : Etablissement Public Foncier et d’Aménagement de Mayotte (976).

Forme juridique de l’acheteur: Organisme de droit public Activité du pouvoir adjudicateur: Logement et développement collectif

Section 2 - Procédure

2.1 Procédure

Titre: Maîtrise d’oeuvre urbaine et environnementale dans le cadre de la réalisation de l’Opération d’intérêt national à Mayotte.

Description : Accord-Cadre à Marchés Subséquents de maîtrise d’oeuvre urbaine et environnementale dans le cadre de la réalisation de l’Opération d’intérêt national à Mayotte

Identifiant interne: MOE-OIN.

Type de Procédure : Ouverte. Procédure accélérée : NON.

2.1.1 Objectif

Nature du marché : services. Nomenclature principale (cpv): 71410000.

2.1.2 Lieu d’exécution

Pays: pays_ISO3166_eform_.

2.1.3 Valeur

2.1.4 Informations générales

Base juridique : Directive 2014/24/ EU

2.1.5 Conditions de passation des marchés

Le soumissionnaire doit présenter des offres pour tousLots.

Nombre maximum de lots pour lesquels des marchés peuvent être attribués à un soumissionnaire : 2.

2.1.6 Motifs d’exclusion

Section 5 - Lot

5.1 LOT N° : LOT-0001

Identifiant interne : MOE OIN_L1.

Titre: Secteur n°3 : Mamoudzou centre (Boboka, Barakani, M’Gombani).

Description: Sous-lot 1 Maitrise d’oeuvre urbaine Sous-lot 2 Les études environnementales.

5.1.1 Objectif:

Type de marché: services.

Classification CPV: 71400000. 71313440.

5.1.2 Lieu d’exécution:

5.1.3 Durée estimée:

5.1.4 Renouvellement:

5.1.5 Valeur

Valeur maximale de l’accord-cadre: 1670000 EUR.

5.1.6 Information General

Participation réservée : La participation n’est pas réservée financé par des fonds de l’UE.

5.1.7 Achats stratégiques

Approche de réduction des impacts environnementaux: none.

5.1.8 Critères d’accessibilité

5.1.9 Les critères de sélection

Type : Capacité économique et

AVIS DE MARCHÉ - SERVICES

financière.

Description : Indications concernant le chiffre d’affaires annuel spécifique aux prestations objet du marché sur 3 ans..

5.1.10 Critères d’attribution

Critère Prix :

Critère Qualité :

5.1.11 Documents de marché

Pas de restriction en matière d’accès aux documents.

5.1.12 Conditions du marché public

Date limite de réception des offres : 08/11/2024 à 11:00.

Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr.

Catalogue électronique : Non autorisée Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.

Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 90 Jour

Conditions de présentation :

Conditions du marché :

Facturation électronique : Requise

5.1.15 Techniques

Accord-cadre, sans remise en concurrence

Nombre maximum de participants : 2. justification de la durée de l’accord-cadre : La durée exceptionnelle de l’accord-cadre se justifie par la nature des prestations envisagées au titre de l’accord-cadre : - La maitrise d’oeuvre urbaine en vue de la réalisation d’une zone d’aménagement concerté ; - La durée prévisionnelle des travaux nécessitant une durée exceptionnelle.. Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 2. Pas de système d’acquisition dynamique

5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision

Organisation chargée des procédures de recours : TRIBUNAL

ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001 Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché : ORG-0001

Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

5.1 LOT N° : LOT-0002

Identifiant interne: MOE-OIN_L2.

Titre: Secteur n°4 : M’tsapéré, Doujani, Cavani – commune de Mamoudzou.

Description: Sous-lot 1 Maitrise d’oeuvre urbaine Sous-lot 2 Les études environnementales.

5.1.1 Objectif:

Type de marché: services.

Classification CPV: 71400000. 71313440.

5.1.2 Lieu d’exécution:

5.1.3 Durée estimée:

5.1.4 Renouvellement:

5.1.5 Valeur

Valeur maximale de l’accord-cadre: 12000000 EUR.

5.1.6 Information General

Participation réservée : La participation n’est pas réservée

Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds

de l’UE.

5.1.7 Achats stratégiques

Approche de réduction des impacts environnementaux: none.

5.1.8 Critères d’accessibilité

5.1.9 Les critères de sélection

Type : Capacité économique et financière.

Description : o Indications concernant le chiffre d’affaires annuel spécifique aux prestations objet du marché sur 3 ans..

5.1.10 Critères d’attribution

Critère Prix :

Critère Qualité :

5.1.11 Documents de marché

Pas de restriction en matière d’accès aux documents.

5.1.12 Conditions du marché public

Date limite de réception des offres : 08/11/2024 à 11:00.

Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr.

Catalogue électronique : Non autorisée

Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.

Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 90 Jour

Conditions de présentation :

Conditions du marché : Facturation électronique : Requise

5.1.15 Techniques

Accord-cadre, sans remise en concurrence

Nombre maximum de participants : 2. justification de la durée de l’accord-cadre : La durée exceptionnelle de l’accord-cadre se justifie par la nature des prestations envisagées au titre de l’accord-cadre : - La maitrise d’oeuvre urbaine en vue de la réalisation d’une zone d’aménagement concerté ; - La durée prévisionnelle des travaux nécessitant une durée exceptionnelle.. Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 2.

Pas de système d’acquisition dynamique

5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision Organisation chargée des procédures de recours : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001 Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché : ORG-0001

Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

5.1 LOT N° : LOT-0003

Identifiant interne: MOE-OIN_L3.

Titre: Secteurs n°9-10 : Axe central (RN3) entre Dembéni et Iloni ; Dembéni, Sud-ouest de la RN3. Description: Sous-lot 1 Maitrise d’oeuvre urbaine Sous-lot 2 Les études environnementales.

5.1.1 Objectif: Type de marché : services. Classification CPV: 71400000. 71313440.

5.1.2 Lieu d’exécution:

5.1.3 Durée estimée:

5.1.4 Renouvellement:

5.1.5 Valeur

Valeur maximale de l’accord-cadre: 3000000 EUR.

5.1.6 Information General

Participation réservée : La participation n’est pas réservée

Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.

5.1.7 Achats stratégiques

Approche de réduction des impacts environnementaux: none.

5.1.8 Critères d’accessibilité

5.1.9 Les critères de sélection

Type : Capacité économique et financière.

Description : Indications concernant le chiffre d’affaires annuel spécifique aux prestations objet du marché sur 3 ans..

5.1.10 Critères d’attribution

Critère Prix :

Critère Qualité :

5.1.11 Documents de marché

Pas de restriction en matière d’accès aux documents.

5.1.12 Conditions du marché public

Date limite de réception des offres : 08/11/2024 à 11:00.

Soumission électronique : Requise

Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr.

Catalogue électronique : Non autorisée Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.

Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 90 Jour

Conditions de présentation :

Conditions du marché :

Facturation électronique : Requise 5.1.15 Techniques

Accord-cadre, sans remise en concurrence

Nombre maximum de participants : 2.

Justification de la durée de l’accord-cadre : La durée exceptionnelle de l’accord-cadre se justifie par la nature des prestations envisagées au titre de l’accord-cadre : - La maitrise d’oeuvre urbaine en vue de la réalisation d’une zone d’aménagement concerté ; - La durée prévisionnelle des travaux nécessitant une durée exceptionnelle.

Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 2.

Pas de système d’acquisition dynamique

5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision

Organisation chargée des procédures de recours : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001

Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché : ORG-0001

Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

5.1 LOT N° : LOT-0004

Identifiant interne: MOE-OIN_L4. Titre: Secteur n° 13 : Hauteurs de Koungou.

Description: Sous-lot 1 Maitrise d’oeuvre urbaine Sous-lot 2 Les études environnementales.

5.1.1 Objectif:

Type de marché : services. Classification CPV: 71400000. 71313440.

5.1.2 Lieu d’exécution:

5.1.3 Durée estimée:

5.1.4 Renouvellement :

5.1.5 Valeur

Valeur maximale de l’accord-cadre: 27300000 EUR.

5.1.6 Information General

Participation réservée : La participation n’est pas réservée

Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.

5.1.7 Achats stratégiques

Approche de réduction des impacts environnementaux: none.

5.1.8 Critères d’accessibilité

5.1.9 Les critères de sélection

Type : Capacité économique et financière.

Description : Indications concernant le chiffre d’affaires annuel spécifique aux prestations objet du marché sur 3 ans..

5.1.10 Critères d’attribution

Critère Prix :

Critère Qualité :

5.1.11 Documents de marché

Pas de restriction en matière d’accès aux documents.

5.1.12 Conditions du marché public

Date limite de réception des offres : 08/11/2024 à 11:00.

Soumission électronique : Requise

Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr.

Catalogue électronique : Non autorisée

Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français.

Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 90 Jour

Conditions de présentation :

Conditions du marché :

Facturation électronique : Requise

5.1.15 Techniques

Accord-cadre, sans remise en concurrence

Nombre maximum de participants : 2. justification de la durée de l’ac-

Section 1 : Références de l’avis initial

cord-cadre : La durée exceptionnelle de l’accord-cadre se justifie par la nature des prestations envisagées au titre de l’accord-cadre :

- La maitrise d’oeuvre urbaine en vue de la réalisation d’une zone d’aménagement concerté ;

- La durée prévisionnelle des travaux nécessitant une durée exceptionnelle.. Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 2.

Pas de système d’acquisition dynamique

5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision

Organisation chargée des procédures de recours : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001

Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché : ORG-0001

Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

5.1 LOT N° : LOT-0005

Identifiant interne : MOE-OIN_L5.

Titre: Secteur n° 16 : Côte de Koungou. Description : Sous-lot 1 Maitrise d’oeuvre urbaine Sous-lot 2 Les études environnementales.

5.1.1 Objectif :

Type de marché : services.

Classification CPV: 71400000. 71313440.

5.1.2 Lieu d’exécution:

5.1.3 Durée estimée:

5.1.4 Renouvellement:

5.1.5 Valeur

Valeur maximale de l’accord-cadre: 2300000 EUR.

5.1.6 Information General

Participation réservée : La participation n’est pas réservée

Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.

5.1.7 Achats stratégiques

Approche de réduction des impacts environnementaux: none.

5.1.8 Critères d’accessibilité

5.1.9 Les critères de sélection

Type : Capacité économique et financière.

Description : Indications concernant le chiffre d’affaires annuel spécifique aux prestations objet du marché sur 3 ans.

5.1.10 Critères d’attribution

Critère Prix : Critère Qualité :

5.1.11 Documents de marché

Pas de restriction en matière d’accès aux documents.

5.1.12 Conditions du marché public Date limite de réception des offres : 08/11/2024 à 11:00.

Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr. Catalogue électronique : Non autorisée Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français. Date limite jusqu’à laquelle l’offre doit rester valable : 90 Jour

Conditions de présentation :

Conditions du marché :

Facturation électronique : Requise

5.1.15 Techniques

Accord-cadre, sans remise en concurrence

Nombre maximum de participants : 2. justification de la durée de l’accord-cadre : La durée exceptionnelle de l’accord-cadre se justifie par la nature des prestations envisagées au titre de l’accord-cadre : - La maitrise d’oeuvre urbaine en vue de la réalisation d’une zone d’aménagement concerté ; - La durée prévisionnelle des travaux nécessitant une durée exceptionnelle..

Un système d’acquisition dynamique est impliqué : 2. Pas de système d’acquisition dynamique

5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision Organisation chargée des procédures de recours : TRIBUNAL

ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

Organisation qui fournit des informations complémentaires sur la procédure de passation de marché : ORG-0001 Organisation qui fournit un accès hors ligne aux documents de marché

AVIS RECTIFICATIF- TRAVAUX

Section 2 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Ville de Koungou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20000881100016

Code postal / Ville : 97690 Koungou

Groupement de commandes : Non

Section 3 : Identification du marché

Pouvoir adjudicateur

Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (976)

Intitulé du marché : Réhabilitation de l’Espace Sportif de Longoni

Classification CPV : 45212200

Type de marché : Travaux

Description succinte du marché : Réhabilitation de l’Espace Sportif de Longoni

Section 4 : Informations rectificatives

AVIS DE MARCHÉ - SERVICES

Impasse Bouyouni Maternelle

97650 BANDRABOUA

Objet du marché

Maitrise d’oeuvre relative aux études de mise aux normes du bâtiment de foyer de jeunes de Mtsamboro en vue de sa transformation en office de tourisme du Grand Nord de Mayotte.

Caractéristiques

Type de procédure : Procédure adaptée - Ouverte.

Durée du marché

Voir le dossier de consultation

Modalités d’attribution

Voir DCE

Critères de sélection

Voir DCE

Date limite

: ORG-0001

Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE

Section 8 - Organisations

8.1 ORG-0001

Nom officiel : Etablissement Public Foncier et d’Aménagement de Mayotte (976).

Numéro d’enregistrement (SIRET) : 82995000500027.

Adresse postale : Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni.

Adresse postale : Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni.

Ville : Mamoudzou.

Code postal : 97600.

Pays : FRANCE.

Adresse électronique: marches-publics@epfam.fr.

Téléphone: +33 262269633.

Profil de l’acheteur: https://www. marches-securises.fr.

8.2 ORG-0003

Nom officiel : TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE MAYOTTE.

Numéro d’enregistrement (SIRET) : 13000503600012.

Adresse postale : 731 boulevard Younoussa Bamana. Ville : Mamoudzou.

Code postal : 97600.

Pays : FRANCE.

Adresse électronique: greffe.tamayotte@juradm.fr.

Téléphone: +33 269611856.

Adresse internet: https://mayotte.tribunal-administratif.fr/.

Section 11 - Informations relatives à l’avis

11.1 Informations relatives à l’avis

Identifiant/version de l’avis :1d6f714906af-4288-88d4-1f9f9f2a59a5

Type de formulaire: Mise en concurrence.

Type d’avis : Avis de marché – directive générale, régime ordinaire.

Date d’envoi de l’avis: 10/09/2024 à 08:26.

Langues dans lesquelles l’avis en question est officiellement disponible : français.

Renseignements : La date de clôture est reportée au 26 septembre 2024 à 13H00.

Date d’envoi du présent avis 12 septembre 2024

Date de clôture : Vendredi 11 octobre 2024 - 12:45

Heure locale (Mayotte)

Autres informations

Voir DCE

Date d’envoi du présent avis 12 septembre 2024

MAGAZINE D’INFORMATION

NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

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Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com

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Rédactrice en cheffe

Raïnat Aliloiffa

Couverture : LA SANTÉ SEXUELLE DES MAHORAIS SE PORTE MAL

Journalistes

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Marine Gachet

Lisa Morisseau

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN 2402-6786 (en ligne)

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

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