Mayotte Hebdo n°1104

Page 1


TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN

Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.

Lu par plus de 12.000 personnes chaque jour, Flash infos vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre en plus un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

LE MOT DE LA RÉDACTION

THANI MOHAMED SOILIHI, L’ESPOIR DES MAHORAIS

Le 21 septembre 2024, l’histoire politique de Mayotte a pris un nouveau tournant. Le sénateur Thani Mohamed Soilihi est le premier Mahorais à entrer au gouvernement et à occuper le poste de secrétaire d’État. À l’échelle nationale, cela a peut-être peu d’impact, mais à Mayotte, c’est un grand pas. Le natif de Sada n’occupe pas n’importe quelle fonction puisqu’il est secrétaire d'Etat de la francophonie et des partenariats internationaux. C’est pour cela que les Mahorais pensent qu’il jouera un rôle dans la relation entre le 101e département de France et l’Union des Comores. Il doit réussir à convaincre la communauté internationale que Mayotte a fait le choix de rester française. Ce sera une mission de taille, car malgré le positionnement de la France, l’Organisation des Nations unies ne cesse d’épingler la septième puissance mondiale à cause de ce rattachement. Mais l’espoir fait vivre, dit-on, et Thani Mohamed Soilihi est devenu l’espoir de tous les Mahorais. On ne peut que lui souhaiter bon courage dans ses nouvelles missions. Il en aura besoin puisque cela ne fait même pas une semaine qu’il a pris ses nouvelles fonctions, et il est déjà entaché par une polémique qui date de plusieurs années. Bienvenue dans la fosse aux lions monsieur le secrétaire d’état !

Bonne lecture à tous,

Raïnat Aliloiffa

TCHAKS CINQ

ANS D’INÉLIGIBILITÉ REQUIS CONTRE RAMLATI ALI

Dix-huit mois de prison avec sursis, 15.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité ont été requis contre l’ancienne députée Ramlati Ali, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. En 2017, pendant les élections législatives, elle et plusieurs de ses soutiens auraient mis un système en place pour établir de fausses procurations grâce à un médecin et un gendarme un peu trop complaisants. Le délibéré sera connu le 22 octobre.

MAORÉ JET CONTESTE SA FERMETURE DEVANT LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF

Maoré Jet pourrait bientôt rouvrir, au moins partiellement. L’entreprise a saisi le juge des référés pour demander la suspension de l’arrêté ayant conduit à sa fermeture et est passée ce mardi devant le tribunal administratif de Mamoudzou. Depuis le 16 août, la société a fermé ses portes pour trois mois sur décision de la préfecture, suite à un accident de jet ski qui a eu lieu une semaine auparavant. Une décision motivée également par le non renouvellement de l’agrément de la société. Le tribunal administratif doit rendre sa décision ce vendredi 27 septembre. Maoré Jet espère au moins pouvoir rouvrir en partie, l’entreprise faisant aussi de la location de kayak, de la bouée tractée et de la vente de boisson.

RETRAIT ET RAPPEL DE PRODUITS NON-CONFORMES

Des boissons non alcoolisées, en canette, sont en vente à Mayotte alors qu’elles ne sont pas conformes aux normes de sécurité sanitaires. Ce mercredi, la préfecture de Mayotte a publié un communiqué demandant aux consommateurs détenant ces produits de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente où ils ont été achetés. Ils contiennent du bisphénol A. Cette substance est classée par l’Agence nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation (Anses) comme un perturbateur endocrinien. Plus d’informations sur les produits rappelés à l’adresse suivante : https://rappel. conso.gouv.fr/categorie/0/1/mayotte .

TENTATIVE DE SUICIDE D’UN ÉLÈVE AU COLLÈGE DE MAJICAVO, LE RECTORAT RÉAGIT

À la suite d’une information publiée par nos confrères de Kwezi, concernant la tentative de suicide d’un élève du collège de Majicavo, ce mercredi 25 septembre, le rectorat a été contraint de rectifier les faits. « Il s'agit d'un élève en situation de handicap relevant normalement d'un Institut médico-éducatif mais sans prise en charge. Lors d'une crise ce matin, l'élève s'est mis en danger mais a été immédiatement protégé par les personnels en présence. Les services de secours sont intervenus très rapidement », explique l’académie de Mayotte.

MAYOTTE CHANNEL GATEWAY DOIT

FAIRE UNE CROIX SUR 500.000 EUROS DE REDEVANCES INDUES

Délégataire du Département de Mayotte pour la gestion du port de Longoni, Mayotte Channel Gateway (MCG) doit verser 501.923,32 euros à Maintenance industrielle mahoraise par décision du tribunal administratif. Dans sa décision rendue ce mardi, la justice a estimé que les tarifs appliqués par la société d’Ida Nel entre 2017 et fin 2021 n’étaient pas légaux.

LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

« LA CONSOMMATION NE CESSE D’AUGMENTER » : MAYOTTE VA ENCORE MANQUER ENCORE D’EAU CETTE ANNÉE

Publié par Jéromine Doux, sur Ouest France, le 24/09/2024

Les besoins en eau du territoire sont plus importants que la production. Les habitants seront donc toujours privés d’eau un jour sur trois jusqu’à la mise en service de la future usine de dessalement. Un projet, de plus en plus contesté, qui prend du retard.

« On va avoir des coupures d’eau à vie » , peste Racha Mousdikoudine, présidente de l’association Mayotte a soif qui mène des actions en justice pour protester contre « la mauvaise gestion de l’eau sur le territoire » Alors que le territoire produit moins d’eau qu’il n’en consomme, les solutions pour améliorer la ressource deviennent urgentes. Car les habitants sont privés d’eau plusieurs jours par semaine depuis le mois d’août 2023. Actuellement, les coupures interviennent toutes les 48 heures, et durent plus de 24 heures. Au plus fort de la pénurie, les habitants étaient privés d’eau deux jours sur trois, pendant cinq mois. Et bien que les ressources – rivières et retenues collinaires - se soient rechargées au cours de la dernière saison des pluies, le territoire peine à combler les besoins des habitants. « La production est aujourd’hui d’environ 40 000 m³ par jour alors que la consommation atteint 45 000 m3 », précise Jérôme Josserand, directeur de la Dealm. Car « la consommation ne cesse d’augmenter », poursuit-il. Une hausse estimée à 5 % par an, en lien avec la croissance démographique notamment (d’environ 4 % par an selon l’Insee). Pour autant, la consommation moyenne est de 80 litres par personne, contre 150 litres en métropole.

Le projet d’usine de dessalement reporté à 2026

Selon les prévisions du collectif Mayotte a soif, « la demande devrait ainsi passer à 60 000 m3 en 2030. La vulnérabilité du territoire sera par ailleurs exacerbée par les conséquences du dérèglement climatique, qui réduit déjà de façon croissante la pluviométrie »

Le projet d’usine de dessalement d’Ironi Bé, dont les travaux devaient commencer cet été, devrait apporter 10 000 m 3 supplémentaires par jour au 101e département et permettre ainsi d’en finir avec les coupures d’eau. La livraison de cette unité était initialement programmée à l’été 2025 mais la construction n’a toujours pas démarré. Sa mise en service est donc reportée à l’année 2026. Le marché de 36 millions d’euros HT vient tout juste d’être attribué à Stereau, filiale du groupe Saur. La préfecture précise par ailleurs que « les études de conception se poursuivent et qu’une étude d’incidences environnementales est en cours et sera mise à disposition du public dans quelques semaines, pour permettre à chacun de s’exprimer sur le projet ». Un temps de « dialogue » sera ensuite organisé pour répondre aux interrogations des élus et de la population.

Des rejets de saumure qui « auront un impact sur la biodiversité »

Car le projet devient de plus en plus contesté. Les associations environnementales pointent notamment « le rejet de saumure et de produits chimiques, liés à l’entretien permanent des membranes de filtration, à proximité de deux sites protégés dans le lagon », qui auront « sans doute un impact sur la biodiversité ». Pour Estelle Youssouffa, députée Liot de Mayotte, cette usine sera par ailleurs « très énergivore. Il faut que l’eau reste abordable pour les foyers »

À l’occasion d’une réunion de suivi réunissant les acteurs de l’eau, les élus locaux et les parlementaires, le 17 septembre, le préfet François-Xavier Bieuville a précisé qu’il était « hors de question de passer en force sur ce projet

». Cette réunion avait par ailleurs pour but de présenter un nouveau « plan eau » pour le territoire afin de « garantir une gestion durable de la ressource hydrique à Mayotte en s’appuyant sur le retour d’expérience de la société civile »

40 % de fuites d’eau

Un plan défini pour la période « 2024-2027 » qui vise notamment à réparer les fuites. Car au moins 40 % de l’eau qui circule dans les canalisations disparaît dans la nature. Les coupures d’eau, en fragilisant les tuyaux, accentuent d’ailleurs le phénomène. « Des équipes de chercheurs de fuites sont mobilisées afin d’identifier les secteurs à tension et comprendre l’origine des fuites », précise la

préfecture dans un communiqué. Des campagnes de forage devraient également permettre d’augmenter la production en eau. Enfin, le projet d’usine d’Ironi Bé devrait permettre d’augmenter la production de 16 000 m³ par jour après une deuxième phase de travaux. Mais pour l’association Mayotte a soif, « ces projets ne permettront pas de sortir de la situation de précarité en eau dans laquelle se trouve le département. » Racha Mousdikoudine estime qu’il faut « trouver des solutions pérennes pour rendre les logements autonomes en eau. Le problème n’est pas qu’il n’y a pas d’eau sur le territoire mais qu’elle n’arrive pas dans nos logements. La dernière saison des pluies a été bonne et les épisodes de sécheresse ne datent pas d’hier. Il y en a depuis 1980 à Mayotte. Personne ne devrait être pris de court. Le problème, c’est la gestion de l’eau. »

Grossesses précoces: le fléau des jeunes filles

EN 2022, PRÈS DE 500 JEUNES FILLES SONT DEVENUES MÈRES AVANT 18 ANS À MAYOTTE. L’ÎLE EST LE DEUXIÈME DÉPARTEMENT FRANÇAIS AVEC LE PLUS GRAND NOMBRE DE GROSSESSES PRÉCOCES APRÈS LA GUYANE. EN CAUSE ? LE TABOU AUTOUR DE LA SEXUALITÉ ET DE LA CONTRACEPTION AVANT LE MARIAGE. LES ACTEURS DE SANTÉ OBSERVENT PAR AILLEURS UN NOUVEAU PHÉNOMÈNE, L’ESSOR DES « BÉBÉS PAPIERS ». DE PLUS EN PLUS DE FEMMES TOMBENT ENCEINTES DANS L’ESPOIR D’ÊTRE RÉGULARISÉES. EN PARALLÈLE, LES PROFESSIONNELS S’ORGANISENT POUR FAIRE DE LA PRÉVENTION, MAIS SE HEURTENT À LA RÉALITÉ DU MANQUE D’EFFECTIFS.

DOSSIER

SOCIETE

Chaque année, près de 500 jeunes filles mineures deviennent mères à Mayotte

QUOTIDIENNEMENT, LES INFIRMIÈRES SCOLAIRES ET SALARIÉS DES

PMI ACCUEILLENT DES JEUNES FILLES ENCEINTES DE MOINS DE 18 ANS.

AU LYCÉE DE SADA, ELLES ÉTAIENT 47 L’ANNÉE DERNIÈRE. PARMI LES CAUSES DERRIÈRE CES CHIFFRES, ON RETROUVE LE TABOU AUTOUR DE LA SEXUALITÉ.

La semaine dernière, Amina* et deux camarades se sont rendues ensemble à l’infirmerie scolaire du lycée de Sada. Les trois jeunes filles en classe de seconde sont toutes enceintes. « Elles sont à 6-7 mois de grossesse sans jamais avoir consulté

», décrit

Valérie Picq, l’une des infirmières de

l’établissement. Depuis la rentrée scolaire, le 28 août, neuf élèves enceintes ont poussé la porte de l’infirmerie.

Comme ces adolescentes, en 2022, 470 filles sont devenues mères mineures, soit 4,4 % des grossesses à Mayotte selon l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance. Un nombre en hausse. Valérie Picq et Echat Soumaïla, les deux infirmières scolaires du lycée ont accueilli l’année dernière 47 lycéennes dans cette situation.

« ELLES NE DISENT RIEN À LEURS PARENTS, CAR ELLES ONT PEUR D’ÊTRE MISES À LA PORTE »
Echat Soumaïla et Valérie Picq, les deux infirmières scolaires du lycée de Sada sont très régulièrement confrontées à des élèves enceintes.

« À MAYOTTE, LA SEXUALITÉ AVANT LE MARIAGE EST COMPLÈTEMENT TABOUE »

Des chiffres qui peuvent s’expliquer par un faible recours à la contraception chez les mineurs. « Pour les jeunes, il est difficile de demander une contraception, alors qu’à Mayotte la sexualité avant le mariage est complètement taboue voire interdite » , souligne Mathilde Lozano, coordinatrice sage-femme à la Protection maternelle et infantile (PMI). Pour s’en procurer gratuitement, elles peuvent par exemple se rendre dans une PMI, mais souvent elles n’osent pas. « La PMI est un endroit où elles vont forcément connaître quelqu’un. Si on vient là c’est soit qu’on est enceinte ou qu’on cherche une contraception, donc elles savent qu’elles vont être identifiées comme telles » , affirme Mathilde Lozano. Les infirmières constatent aussi de nombreuses fausses croyances véhiculées chez les adolescents. « Le stérilet rendrait stérile, on pourrait avorter en buvant du Coca et un Efferalgan » , liste Echat Soumaïla.

MARIÉE À 15 ANS, ENCEINTE L’ANNÉE

SUIVANTE

Par ailleurs, l’avortement n’est la plupart du temps pas une option envisageable, car la grossesse est cachée jusqu’à un stade avancé. Le délai légal pour l’interruption volontaire de grossesse est déjà dépassé. « Elles ne disent rien à leurs parents, car elles ont peur d’être mises à la porte » , évoque Malika Bouti, conseillère familiale conjugale à la PMI. Sur les 47 lycéennes enceintes du lycée de Sada en 2023-2024, 10 ont avorté. Cette proportion de grossesses précoces est également à mettre en lien avec la notion de consentement mal connue chez les jeunes. « À Mayotte, ils sont nombreux à avoir subi des violences sexuelles dans leur enfance, voire à avoir commencé leur sexualité par des rapports non consentis.

Par la suite, la frontière entre ce qui est normal et ce qui ne l’est pas n’est pas acquise » , explique Mathilde Lozano. La conséquence : « cela peut mener vers des rapports à risques qui peuvent conduire à des grossesses » Parmi les lycéennes enceintes accueillies par les infirmières scolaires de Sada, « beaucoup sont également confrontées chez elles à des problèmes sociaux” , remarque Echat Soumaïla. Tandis qu’elles sont en situation de précarité et de vulnérabilité, « elles pensent qu’en devenant mères, elles vont se faire une place dans la société » . D’autre part, une partie des mères adolescentes sont mariées. Echat Soumaïla se souvient d’une élève de 15 ans, devenue épouse un an plus tôt et qui du fait du mariage « se sentait obligée d’avoir un bébé »

« À MAYOTTE, ILS SONT NOMBREUX À AVOIR SUBI DES VIOLENCES

SEXUELLES DANS LEUR ENFANCE »

UN NOMBRE CROISSANT DE « GROSSESSES PAPIERS »

Un autre phénomène prend de l’ampleur, celui des « grossesses papiers ». Passés 18 ans, les jeunes en situation irrégulière doivent quitter le territoire et ne peuvent poursuivre leurs études à Mayotte. Les professionnels de santé remarquent que des filles font un enfant pour espérer rejoindre l’université. « Elles ont l’impression que c’est l’unique solution » , observe Mathilde Lozano. Des jeunes prêtes à beaucoup de choses pour rester dans le département. « Elles essayent tout à n’importe quel prix, et elles mettent en jeu la grossesse » , abonde Malika Bouti qui rencontre régulièrement des filles dans ce cas lors de ses consultations. Pourtant, avoir un enfant ne permet pas d’accéder à des papiers. Il s’agit également d’une fausse croyance.

Enfin, avoir un enfant à un jeune âge n’est pas sans risque pour la santé de la mère. Le risque d’accouchement prématuré est plus important. « Pour les grossesses très précoces, vers 11-12 ans par exemple, le corps de la femme n’est pas encore complètement formé, l’accouchement peut être compliqué » , précise Mathilde Lozano. Devenir mère très jeune a également un impact psychologique. « Les jeunes mères vite marginalisées. Quand les amies sortent, elles restent avec leurs enfants. Elles sont exclues du groupe social" , note Malika Bouti. En 2022, selon l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance, la plus jeune mère mineure à Mayotte était âgée de 10 ans. n

Malika Bouti, conseillère familiale et conjugale et Mathilde Lozano, coordinatrice sage-femme à la PMI.

Témoignage

« Tomber enceinte avant 18 ans, c’est faire honte à la famille »

ALORS QUE LES GROSSESSES PRÉCOCES SONT RÉPANDUES À MAYOTTE. NOUS AVONS QUESTIONNÉ LES LYCÉENS DE SADA SUR CE SUJET. LES ÉLÈVES RECONNAISSENT QUE LA SEXUALITÉ EST ENCORE TABOUE ET QU’IL EST DIFFICILE D’EN PARLER AVEC SES PROCHES, AVANT LE MARIAGE.

Aborder le sujet des grossesses précoces, c’est voir les lycéens esquisser un sourire gêné. Avoir un enfant avant 18 ans, c’est un cauchemar pour tous les jeunes du lycée de Sada interrogés dans la cour de récréation. « Être enceinte avant le bac, avec les parents mahorais, c’est un sujet tabou à aborder », estime Bweni-Roukia, 15 ans. Assise sur un banc à proximité, Essya, âgée également de 15 ans, se souvient des discussions avec sa grand-mère, qui lui répète qu’il « faut rester vierge avant le mariage » « Tomber enceinte avant, c’est faire honte à la famille », lui a-t-on enseigné. Ces jeunes connaissent tous dans leur entourage une jeune fille qui a eu un enfant

« SI ON TIENT À SES ÉTUDES, CE N'EST PAS ENVISAGEABLE »

avant d’être majeure. « Si on tient à ses études, ce n'est pas envisageable », pense Bweni-Roukia, qui étudie en seconde générale. « Ma cousine a eu un enfant à 18 ans, aujourd’hui, c’est sa mère qui l’élève », raconte Charsina. Les filles reconnaissent que les questions autour de la sexualité, de la contraception ou

« LES

GARÇONS S’EN FICHENT »

des grossesses pèsent principalement sur elles. De leur côté, « les garçons s’en fichent », regrette Charsina.

«

EN TROISIÈME, NOUS EN AVONS PARLÉ EN COURS, MAIS CE N’EST PAS SUFFISANT »

Se sentent-ils assez sensibilisés à la contraception ? « En troisième, nous en avons parlé en cours. On a évoqué la pilule par exemple, mais ce n’est pas suffisant », considère BweniRoukia. Charsina se rappelle d’affiches sur les différents moyens de contraception, réalisés en quatrième. Nakid, en seconde également, connaît le préservatif comme moyen de contraception, pour le reste il a « tout oublié » des cours d'éducation sexuelle. En début d’année scolaire, les infirmières se rendent dans les 23 classes de seconde pour faire de la prévention autour de la sexualité. n

« Être enceinte avant le bac, avec les parents mahorais, c’est un sujet tabou à aborder avec eux”, estime Bweni-Roukia, 15 ans.

« Il faut éduquer à la sexualité dès le primaire »

POUR RÉDUIRE LE NOMBRE DE MÈRES MINEURES, LES ACTEURS DE SANTÉ MÈNENT DES ACTIONS DE PRÉVENTION. ILS SONT UNANIMES, L’ÉDUCATION À LA SEXUALITÉ DÈS LE PLUS JEUNE ÂGE DOIT ÊTRE RENFORCÉE. MAIS LEURS MISSIONS SONT LIMITÉES PAR LE MANQUE DE RESSOURCES HUMAINES ET DE MOYENS.

Devant le camion du Réseau périnatal de Mayotte (Repema), ce mardi matin, la sagefemme, Imene Boukortt dispose différents moyens de contraception sur une petite table. Le camion, le Répémobile a pris ce jour-là ses quartiers devant la médiathèque de Bandrélé. Chaque semaine, il sillonne les villages de Mayotte pour proposer des consultations gynécologiques sans rendezvous. En plus de dépistage proposé, la sagefemme et l’interprète font de la prévention. « Nous informons sur les différentes contraceptions » , explique la sage-femme. Un dispositif pour aller vers les populations éloignées des soins. D’autant que pour certains actes médicaux, il est nécessaire d’aller à Mamoudzou, mais des femmes en situation irrégulière n’osent pas se déplacer de peur de se faire arrêter par la police. Pendant les consultations, Imene Boukortt rencontre des jeunes filles qui ne se protègent pas et ignorent tout de la contraception car « la sexualité hors mariage est très mal vue » , explique-t-elle.

« LA SEXUALITÉ

LIMITÉ PAR LE PEU DE SAGE-FEMMES

Ce travail de prévention est en revanche mis à mal par le sous-effectif de sagefemmes. Auparavant, une professionnelle était employée par le Repema mais depuis son départ, le réseau ne parvient pas à recruter. Ce sont donc des sage-femmes qui travaillent ailleurs qui assurent des vacations lors de leurs jours de repos. C’est le cas d’Imene Boukortt qui travaille au Centre Hospitalier de Mayotte. « Normalement, le camion doit sortir deux fois par semaine, mais en ce moment il sort moins d’une fois » , déplore-t-elle. Aujourd’hui, par rapport aux besoins réels du territoire, il manque 80 sage-femmes sur 160 soit, la moitié.

La professionnelle en est convaincue, la clé pour réduire les grossesses précoces, est de renforcer l’éducation à la sexualité auprès des plus jeunes. « C’est une réelle problématique. À l’école les enfants ont très peu d’heures de cours sur ces questions, ce n’est pas suffisant, pourtant c’est crucial » . Un constat partagé par l’ensemble des professionnels de santé. Au lycée, les infirmières scolaires animent un temps d’éducation sexuelle en seconde. « C’est déjà trop tard » , observe Valérie Picq, infirmière au lycée de Sada. « Des jeunes filles arrivent déjà enceintes à la rentrée de seconde »

infirmières

du

de

« DES JEUNES FILLES ARRIVENT DÉJÀ ENCEINTES

À LA RENTRÉE

« EXPLIQUER AUX ENFANTS QU’IL S’AGIT DE LEUR CORPS »

Elle plaide pour « sensibiliser à ces questions dès le primaire, parler du consentement, savoir identifier les parties intimes, expliquer aux enfants qu’il s’agit de leur corps, qu’ils décident

DE SECONDE »

» . Selon elle, en tant qu’infirmière scolaire, il faudrait « faire davantage de prévention » alors que les besoins à Mayotte sont énormes. Mais le temps alloué pour cela n’est pas suffisant. Au lycée de Sada, elles sont deux infirmières pour 2.400 élèves. « Aujourd’hui, on ne fait que mettre des sparadraps sur les problèmes parce qu’on arrive trop tard mais il faudrait les prendre à la

» n

racine
Le Répémobile sillonne les villages de Mayotte pour des consultations gynécologiques et faire de la sensibilisation autour de la sexualité.
Imene Boukortt expose les différents moyens de contraception qui existent.
Eliane Houmadi assure la traduction en shimaoré ou en kibushi pour assurer une meilleure prise en charge des femmes.
Echat Soumaïla et Valérie Picq, infirmières scolaires font des sessions d’éducation à la sexualité auprès des classes de seconde du lycée de Sada.
Eliane Houmadi, interprète et accompagnatrice sociale et la sagefemme Imene Boukortt travaillent ensemble avec le Réseau périnatal de Mayotte.
Les
scolaires
lycée de Sada aimeraient consacrer plus
temps à l’éducation sexuelle alors que les besoins sur le territoire sont énormes.

DIX INNOVATIONS PROMETTEUSES POUR MAYOTTE ET

SON

ENVIRONNEMENT

L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) a organisé pour la cinquième fois le concours Innov’action pendant sa semaine de l’Innovation. Un accompagnement est promis aux cinq lauréats proposant des projets innovants, dont le thème cette année est le développement durable. La finale s’est tenue vendredi au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, durant laquelle dix candidats présélectionnés ont présenté leurs projets.

MRC TLC

Le premier projet à avoir ouvert le bal des pitchs de la finale de la cinquième édition du concours Innov’action sur le territoire souhaite proposer une solution pour donner une seconde vie aux textiles usagés. MRC TLC (pour Maore-cycle Textile Lingerie Chaussure) a d’ores et déjà traité 19.000 kilogrammes de tissus depuis sa création en 2022. « Avec les manzaraka et tous les salouva utilisés pour, avec les vêtements qui traînent chez nous, on a beaucoup de textile qui ne sert plus », explique Moundhir Had Foundi, qui présente l’entreprise d’économie sociale et solidaire devant le jury au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, ce vendredi. Il espère que grâce au concours, il pourra développer son hub de traitement et de réemploi des textiles, mais aussi en faire un chantier d’insertion.

BioEngineering

Face aux litres d’huile utilisés pour les fritures sur l’île, Ben Soultoini présente une solution, à travers son projet BioEngineering, pour les collecter et les traiter, lors de ce concours organisé par l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) dans le cadre de sa semaine de l’Innovation. « 95% des entreprises jettent simplement leurs huiles usagées, alors qu’on devrait les traiter » , affirme-t-il. Ce dernier propose de mettre en place un système de collecte avec des bornes sécurisées, puis utiliser ces huiles pour en faire du biocarburant qui pourrait par exemple alimenter les véhicules du projet Caribus et les centrales thermiques d’Électricité de Mayotte, qui ont vocation à se convertir totalement au bioliquide en 2028.

Marine Gachet

Ecol’eau

Après le gong qui sonne pour marquer la fin du passage précédent, Isaac Tamim et Nourdine Saïd Kalame ont présenté Ecol’eau. Ce projet a vocation à commercer un filtre à cartouche Doulton, qui permet de traiter 2.300 litres d’eau. « Une famille de cinq va dépenser 304 euros par mois de bouteilles d’eau et produire 68kg de déchets plastiques par an », développent-ils. Ce filtre, d’une valeur d’environ 150 euros, pourrait permettre selon eux de réconcilier les foyers avec l’eau du robinet.

Co Midzo

Asma Chanfi tente de trouver un remède au défi qu’est de recevoir un colis depuis la métropole à Mayotte. Pour cela, elle souhaite créer une plateforme de mise en relation entre particuliers, pour que ces derniers puissent faire venir leurs paquets grâce à des voyageurs qui auraient de la place dans leur valise. L’idée serait que pour cinquante euros, chacun pourrait être livré en vingt-quatre heures. « Le voyageur aurait simplement à déposer une annonce pour dire qu’il peut prendre un colis de métropole avec lui », avance la fondatrice de Co Midzo, qui espère pouvoir bientôt développer son application.

Terralink

Mogni Ibrahim a réalisé un exposé sur Terralink. Cette société propose de régler le problème de l’autonomie alimentaire à Mayotte. Avec des drones pouvant mesurer précisément les surfaces agricoles et des capteurs IoT, le Mahorais propose de réaliser des diagnostics précis des terres agricoles. « On va pouvoir par exemple dire quels sont les nutriments dans la terre, quelle culture serait la plus rentable et performante sur tel ou tel sol », argumente-t-il. Avec au moins deux diagnostics par an, le fondateur de l’entreprise affirme que les rendements pourraient être améliorés.

L’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim) organise pour le cinquième fois le concours Innov’action. Il s’est tenu dans le cadre de la semaine de l’Innovation.

Maore Baby Troc

Les coûts relatifs à l’arrivée d’un enfant dans un foyer peuvent être particulièrement élevés. Amra Malide souhaite donc créer une plateforme de vente de seconde main de vêtements et objets pour bébé. Elle veut aussi, grâce à cette application, pouvoir faire de la location de poussette ou encore de lit parapluie. Enfin, elle proposera aussi à la vente des articles sur mesure et éthique. « Cela évitera d’acheter du neuf et encouragera l’économie circulaire », insiste la jeune maman entrepreneure.

Upepo bien-êtreMayotte

Alors qu’elles venaient chacune avec un projet dans le bien-être, six candidates au concours se sont regroupées pour proposer une unique plateforme de mutualisation des prestations bien-être à Mayotte. Cela permettra aux clientes et clients de pouvoir réserver par exemple des massages directement en ligne. Elles espèrent également, en proposant des soins et articles respectueux de l’environnement, pouvoir contribuer à développer l’écotourisme.

Le jury était regroupé pour récompenser les projets les plus innovants de l’île.

Sun Color

Isoler sa maison par l’extérieur, c’est possible avec Sun Color. Roger Alonzo a découvert une peinture thermo réflective, qu’il souhaite commercialiser à Mayotte. En ravalant la façade d’un bâtiment avec deux couches de cette dernière, les rayons du soleil seront reflétés, réduisant le réchauffement à l’intérieur de la maison. Selon l’entrepreneur, cela permettrait de réduire la dépendance à la climatisation de 20 à 30%, avec 8 à 10 degrés de moins dans les pièces. « Nous voulons peindre l’avenir de Mayotte en réfléchissant l’énergie », dit Roger Alonzo pour marquer la fin de son discours devant le jury.

Java Production

Java Production, c’est un projet pour optimiser la topographie à l’aide de drones. Alfa Moussa propose en effet de la cartographie aérienne, afin de pouvoir mieux étudier les sols avant de construire un bâtiment, mais pas que. « Avec nos drones, nous pourrions aussi faire de la surveillance des plages prisées par le braconnage avec des caméras thermiques et en évitant de mettre en danger des gardiens », explique-t-il, avant d’ajouter que Java Production peut également permettre de cartographier les forêts afin d’étudier la déforestation.

Aquarium Kanoa

Sittirati Mohamed souhaite relancer la filière aquacole à Mayotte grâce à son entreprise Aquarium Kanoa. Son but est d’exploiter les post-larves, des larves généralement vouées à mourir dans la nature, pour pouvoir élever des poissons juvéniles et permettre ainsi de créer des fermes aquacoles. « Les juvéniles sont indispensables pour cela, et c’est un problème pour la filière. Nous avons donc trouvé une solution », explique celle qui compte trouver les postlarves grâce à des techniques de sondage et de pêche spécifiques.

Cinq lauréats et un bonus

Cinq lauréats ont été désignés à l’issue de cette finale : Ecol’eau, Java Production, Sun Color, Aquarium Kanoa et Upepo Mayotte bien-être. Ils recevront tous une subvention du Département de 10.000 euros pour leur projet, ainsi qu’un accompagnement par Schoolab, la Bred, la couveuse d’entreprise Oudjerebou et des téléphones portables par Orange. Terralink a aussi été distingué en recevant aussi la promesse d’un accompagnement par Schoolab. La présidente de l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), Rosette Vitta, a salué la qualité de l’ensemble des projets présentés dans le cadre de ce concours et de la semaine de l’Innovation : « C’est une véritable célébration de la créativité et de l’ambition des entrepreneurs à Mayotte »

LISEZ MAYOTTE LES DOSSIERS HISTORIQUES DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE MAYOTTE (1/10)

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT

UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Nous voici au seuil d’une nouvelle série particulièrement importante à nos yeux, parce qu’elle s’intéresse au travail historique produit par les Archives départementales de Mayotte. Nous avons eu d’autres occasions de dire un mot du travail de cette institution tant sur le plan scientifique qu’au niveau de la vulgarisation, notamment dans le cas de l’édition des contes de Mayotte . Nous rappellerons les 4C de la mission de cette institution : Collecte, Classement, Conservation et Communication.

La présente série vise à rendre compte des dossiers constitués par le service éducatif des Archives départementales de Mayotte de 2006 à 2014. Il s’agira d’un ensemble de neuf chroniques, la première et présente étant introductive, la dernière consistant en la deuxième partie de la chronique sur le dernier dossier qui est le plus volumineux et qui nous semble particulièrement intéressant à dépouiller par le menu. Voici quels thèmes cette série aborde :

- « Dzaoudzi, une histoire contrariée (18431866) »

- « Mayotte (1841-1843). Histoire du rattachement à la France »

- « Les Cultures commerciales à Mayotte »

- « Mayotte pendant la Seconde guerre mondiale »

- « Mayotte et sa région dans la Grande guerre »

- « Médecine et santé à Mayotte et dans sa région du XIXe siècle à nos jours »

- « Droit(s) et justice à Mayotte à l’époque coloniale (1841-1946) » À l’exception du premier volume de la série, l’originalité de ces dossiers consiste dans leur forme discontinue. En effet, on trouve, à l’intérieur d’une chemise, un livre en pièces détachées, afin de faciliter, par cette discontinuité, l’usage pédagogique des documents par le professeur de Mayotte. La méthode historique est présente, plus encore que dans le choix des thèmes, à travers les période retenues et les régions concernées. De façon synthétique, il nous semble visible que la dynamique à l’œuvre est celle qui cherche à appréhender, derrière la rupture coloniale, les continuités précoloniales encore à l’œuvre et les nouvelles continuités induites par le système colonial. D’un point de vue géographique, l’on s’intéresse à Mayotte dans son rapport à la France, mais aussi dans ce que l’on appelle plus ou moins pudiquement son environnement régional, à savoir l’archipel des Comores et Madagascar car Mayotte n’est pas une île isolée. Trois raisons au moins rendent intéressantes la lecture de ces dossiers. La première et la plus importante, mais pas la plus aisée, est celle des documents authentiques reproduits et auxquels les différents dossiers laissent une

large place. Ces papiers jaunis permettent de remonter le temps, mais il n’est pas toujours aisé de les déchiffrer ni de les mettre en perspective. C’est la raison pour laquelle l’intermédiaire du discours historique proposé par des spécialistes dont on peut rappeler les noms : Jean-Philippe Brandon, Michel Charpentier, Marie Didierjean, Pascal Marsilloux et Patrick Boissel. Ils sont bien sûr entourés par ceux qui ont animé les Archives départementales au fil des ans : Anne Lebel, Mohamed Boinali Maliki, Salima Abdullah, Alexis Mattoir, Chamsdine Kordjee, Mariame Said Achiraffi, Inzouddine Saindou, Hélène David, Anastasia Iline et Latufat Abdoul-Kader. Enfin, le troisième intérêt est l’orientation pédagogique de ces dossiers, du professeur vers l’élève. Le service éducatif des Archives départementales de Mayotte répond en effet à un objectif précis : « Le service éducatif des Archives départementales de Mayotte a pour but de mettre les élèves en contact direct avec les documents d’archives. Créé depuis septembre 2005, le service éducatif est animé par un enseignant d’histoire, mis à disposition à temps partiel par le Vice-Recteur de Mayotte. Le service a pour fonction de proposer aux enseignants des écoles, collèges et lycées : des expositions itinérantes, des dossiers pédagogiques, des stages

de formation [et] une sensibilisation au patrimoine historique de Mayotte. La prochaine extension des locaux actuels permettra d’accueillir les élèves qui seront invités à travailler sur des documents originaux, sources essentielles de la connaissance historique. »

Le service éducatif des Archives départementales de Mayotte est donc le fruit de la collaboration entre le Conseil général et le Vice-rectorat, devenus depuis respectivement Conseil départemental et Rectorat de plein exercice. En outre, le nombre croissant des partenaires indique l’intérêt suscité par le projet, ainsi que son succès : Préfecture, Agence régionale pour la santé. Comme cette information historique didactisée nous paraît particulièrement importante, et peut-être insuffisamment exploitée à l’heure actuelle, nous souhaitons, grâce aux chroniques à venir, donner une idée de leur contenu et inciter le lecteur à passer de la seconde à la première main. Nous saluons enfin au passage Charly Jollivet.

Avis de marché – directive générale, régime ordinaire

Section 1 - Acheteur

1.1 Acheteur

Nom officiel : Etablissement Public Foncier et d’Aménagement de Mayotte (976).

Forme juridique de l’acheteur:

Organisme de droit public

Activité du pouvoir adjudicateur:

Logement et développement collectif

Section 2 - Procédure

2.1 Procédure

Titre: Marché de travaux pour la réalisation du siège de l’EPFAM_Lot n°4-Structure bois -couverture- bardage.

Description: Travaux pour la réalisation du siège de l’EPFAM Lot 4 :

Structure bois -couverture- bardage

Identifiant interne: travaux pour la réalisation du siège de l’EPFAM.

Type de Procédure: Négociée avec publication préalable d’un appel à la concurrence / concurrentielle avec négociation.

Procédure accélérée: NON.

2.1.1 Objectif

Nature du marché: travaux.

Nomenclature principale (cpv): 45261210. 45262650.

2.1.2 Lieu d’exécution

Pays: pays_ISO3166_eform_.

2.1.3 Valeur

2.1.4 Informations générales

Base juridique : Directive 2014/24/

Section 1 : Références de l’avis initial Pas d’avis initial

Section 2 : Identification de l’acheteur

AVIS DE MARCHÉ - TRAVAUX

EU

2.1.5 Conditions de passation des marchés

2.1.6 Motifs d’exclusion

Section 5 - Lot

5.1 LOT N° : LOT-0001

Identifiant interne: Réalisation du siège de l’EPFAM.

Titre: Lot n°4-Structure bois -couverture- bardage.

Description: Marché de travaux pour la réalisation du siège de l’EPFAM Lot n°4-Structure bois -couverture- bardage.

5.1.1 Objectif:

Type de marché: travaux. Classification CPV: 45261210. 45262650.

5.1.2 Lieu d’exécution:

Pays: France.

5.1.3 Durée estimée:

Durée par mois: 20.

5.1.4 Renouvellement:

5.1.5 Valeur

5.1.6 Information General Participation réservée : La participation n’est pas réservée

Le marché est financé au moins partiellement par des fonds de l’Union européenne: Projet de passation de marchés non financé par des fonds de l’UE.

5.1.7 Achats stratégiques

Approche de réduction des impacts environnementaux: none.

5.1.8 Critères d’accessibilité

5.1.9 Les critères de sélection

Type : Capacité économique et financière.

Nom : les CA des trois dernières années.

Nombre minimal de candidats à inviter pour la deuxième étape de la procé-

dure: 3.

L’acheteur se réserve le droit d’attribuer le marché sur la base des offres initiales sans autre négociation: 3.

5.1.10 Critères d’attribution

Critère Prix :

5.1.11 Documents de marché

Pas de restriction en matière d’accès aux documents.

5.1.12 Conditions du marché public

Date limite de réception des offres : 21/10/2024 à 12:00.

Soumission électronique : Requise Adresse pour la soumission : https:// www.marches-securises.fr.

Catalogue électronique : Non autorisée Langues dans lesquelles les offres ou les demandes de participation peuvent être présentées : français. Conditions de présentation :

Conditions du marché : Facturation électronique : Requise

5.1.15 Techniques

Aucun

Pas de système d’acquisition dynamique

5.1.16 Informations complémentaires, médiation et révision Organisation chargée des procédures de médiation : Tribunal Administratif De Mayotte

Organisation chargée des procédures de recours : Tribunal Administratif De Mayotte

Organisation qui fournit des précisions concernant l’introduction des recours : Tribunal Administratif De Mayotte

Section 8 - Organisations

8.1 ORG-0001

Nom officiel : Etablissement Public Foncier et d’Aménagement de Mayotte (976).

Numéro d’enregistrement (SIRET) :

AVIS DE RÉSULTAT DE MARCHÉ

Nom complet de l’acheteur : Ville de Koungou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 200008811100016

Code postal / Ville : 97690 Koungou

Groupement de commandes : Non

Section 3 : Identification du marché Intitulé du marché : Essais et contrôles sur les réseaux et tranchées pour la NPNRU de Majicavo Koropa – Vorie Bandrajou de la commune

de Koungou à Mayotte (976)

Classification CPV : 45000000

Type de marché : Travaux

Description succinte du marché : Travaux des Essais et contrôles sur les réseaux et tranchées pour la NPNRU de Majicavo Koropa - Vorie Bandrajou commune de Koungou à Mayotte (976)

Critères d’évaluation des projets : Voir le Règlement de consultation

829950005.

Adresse postale : Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni.

Adresse postale : Boulevard Marcel Henry Cavani BP 600 Kawéni.

Ville : Mamoudzou.

Code postal : 97600.

Pays : FRANCE.

Adresse électronique: marches-publics@epfam.fr.

Téléphone: +33 262269633.

Profil de l’acheteur: https://www. marches-securises.fr.

8.2 ORG-0003

Nom officiel : Tribunal Administratif De Mayotte.

Numéro d’enregistrement (SIRET) : 13000503600012.

Adresse postale : LES HAUTS DU JARDIN DU COLLÈGE.

Ville : MAMOUDZOU.

Code postal : 97600.

Pays : FRANCE.

Adresse électronique: greffe.tamayotte@juradm.fr.

Téléphone: +33 262269611.

Section 11 - Informations relatives à l’avis

11.1 Informations relatives à l’avis Identifiant/version de l’avis :51f6dcbb5f0e-4f05-a776-c56c8def7795

Type de formulaire: Mise en concurrence.

Type d’avis : Avis de marché – directive générale, régime ordinaire.

Date d’envoi de l’avis: 21/09/2024 à 14:10.

Langues dans lesquelles l’avis en question est officiellement disponible: français.

Section 4 : Attribution du marché Renseignements relatifs à l’attribution du marché et/ou des lots : Voir le Règlement de consultation.

Date d’envoi du présent avis 17 septembre 2024

MAGAZINE D’INFORMATION

NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com

Directeur de la publication

Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédactrice en cheffe

Raïnat Aliloiffa

Couverture : GROSSESSES PRÉCOCES : LE FLÉAU DES JEUNES FILLES

Journalistes

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Marine Gachet

Lisa Morisseau

Inès Alma

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN 2402-6786 (en ligne)

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

# 1104

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.