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S O M M A I R E 18 NOVEMBRE 2016
4/5 ÉVÉNEMENT FORUM DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE, SOCIALE ET SOLIDAIRE 8/11 REPORTAGE IMMERSION DANS LES BIDONVILLES DE KAWÉNI 12/15 IDÉES QU’EST-CE QUE LE DISCOURS MAHORAIS ? 16/17 MAGAZINE J’AI TESTÉ POUR VOUS, UN SALON DE COIFFURE ET D’ESTHÉTIQUE 18/19 AUTO-MOTO LA SOMIVA FAIT PEAU NEUVE 21/23 MAYOTTE ÉCO CONSTRUCTION/PROJETS IMMOBILIERS 24/27 TOUNDA CHICONI, CAPITALE DE L’ARTISANAT 28/32 SPORT INTERVIEW/RÉSULTATS/PROGRAMME
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ÉVÉNEMENT
FORUM DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE, SOCIALE ET SOLIDAIRE
DÉVELOPPER L’ESS POUR MAYOTTE
L
’économie sociale et solidaire peut-elle être une vraie piste de développement pour l’île aux parfums ? Oui, si l’on en croit la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte. À ce titre, elle a accueilli toute cette semaine un forum lui étant consacré. Voici quelques exemples de ce qui existe en ce sens chez nous.
“Le concept d’économie sociale et solidaire désigne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale. Ces entreprises adoptent des modes de gestion démocratiques et participatifs. Elles encadrent strictement l’utilisation des bénéfices qu’elles réalisent : le profit individuel est proscrit et les résultats sont réinvestis. Leurs ressources financières sont généralement en partie publiques.”
Cette définition législative de l’économie sociale et solidaire est claire : elle désigne toute forme d’activité reposant sur des notions de partage et de solidarité, destinée à aider ou renforcer les capacités d’un territoire. Une certaine idée de l’économie, donc, que la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte souhaite développer avec de nombreux partenaires parmi lesquels la Chambre régionale d’économie sociale et solidaire. À ce titre, elle organisait toute la semaine du 14 au
19 novembre le premier “Forum de l’économie circulaire, sociale et solidaire” destiné à la faire connaître, à la valoriser, et à encourager ces acteurs potentiels. Mais au fait, concrètement, l’économie circulaire, sociale et solidaire, c’est quoi ? Voici quelques exemples plus parlants que de longs discours. Si tous ne s’inscrivent dans la définition stricte de l’ESS, notamment en termes d’absence de lucrativité, toutes ont, en revanche, la fibre sociale et solidaire.
DES ASSOCIATIONS ET ORGANISMES FER-DE-LANCE DE L’ESS À MAYOTTE
© Illustration Isabelle Bonillo
Non lucratives, les associations et mutuelles sont les organismes types de l’économie sociale et solidaire
Tama : 13 ans à Mayotte Membre fondateur de la Chambre d’économie sociale et solidaire, l’association Tama, implantée à Mayotte depuis 13 ans, est une des représentantes de ce que peut être l’économie sociale et solidaire au sens législatif du terme. Avec ses 18000 bénéficiaires, ses 170 salariés dont 50 sont en insertion, elle est l’exemple parfait de ce qu’est l’ESS, notamment à travers son service Insertion par l’activité économique : insérer les personnes en difficulté en les rapprochant de l’emploi, tout en leur permettant d’acquérir une formation, le tout en participant au bien-être du territoire. Trois grands axes d’actions pour cela : des chantiers d’insertion permettant d’œuvrer pour le patrimoine forestier, pour réhabiliter des sentiers de grandes randonnées de Mayotte, et pour réhabiliter une par-
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celle d’arrière mangrove ; le projet Avimar, une exploitation agricole et maraichère, qui permet de former et d’insérer des personnes en situation de handicap et qui, à terme, devrait permettre de développer un projet d’écotourisme à M’tsangabeach en proposant des produits locaux cultivés et élevés par Avimar ; et enfin le projet naissant Djumba Lahaz, encore en phase d’expérimentation, et destiné à insérer par le monde de l’entreprise. Il vise un public plus autonome, déjà titulaire d’une expérience dans le monde du travail. Un exemple de grosse envergure : la MGEN Mutuelle de santé nationale, la MGEN repose sur les principes de l’économie sociale et solidaire. “Notre schéma repose sur le principe de partage”, détaille le responsable de la section de
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Mayotte, créée il y a trois ans. “Par exemple, les jeunes, moins malades que les personnes âgées payent tout de même pour elles. Mais ces dernières payent un peu cher, justement car elles sont plus sujettes aux problèmes de santé.” Dans ce système, les salariés de la mutuelle sont également “Consultés une fois par mois pour savoir comment améliorer leurs conditions de travail, reprend le responsable. Ce sont des choses simples, mais qui permettent une vraie solidarité.” Également, ce type d’organisme voit sa direction élue par les adhérents, sur le principe d’une voix est égale à un vote. Et en termes de participation à la vie du territoire, on peut citer l’opération “1000 certificats médicaux”, menée l’an dernier, qui a permis 1000 consultations médicales auprès des jeunes pour leur permettre de s’inscrire dans un club de sport… mais aussi de voir un médecin, parfois pour la première fois.
ÉVÉNEMENT
DES GRANDS PROJETS ENVIRONNEMENTAUX POUR L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
© Illustration Isabelle Bonillo
L’économie circulaire, c’est l’économie verte, axée sur le développement durable. C’est le retraitement des déchets en matière première. Voici trois projets pour Mayotte qui s’inscrivent dans ce cadre-là.
Bientôt du biogaz à Mayotte Gérée par la STAR Urahafu, filiale de Suez Environnement, l’installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) de Dzoumogné devrait permettre de capter du biogaz dès le quatrième trimestre de 2017. Implantée depuis juin 2014, l’ISDND enfouit actuellement 60 tonnes d’ordures ménagères non recyclables par an, remplaçant ainsi les cinq décharges de l’île fermées par arrêté préfectoral. Le nouveau projet de la STAR Urahafu, désormais, est de récupérer le biogaz émanant de ces déchets afin de produire une énergie renouvelable, énergie qui serait réinjectée dans le réseau d’Électricité de Mayotte (EDM). En 2020, cette installation devrait fonctionner à pleine puissance, et donc produire de l’énergie pour 10 000 personnes. Une centrale biomasse Le producteur d’électricité indépendant Albioma a pour projet la construction d’une centrale biomasse de 12 mégawatts à Mayotte. Depuis 2007, Albioma produit de l’électricité via la ressource solaire, électricité également réinjectée dans le réseau EDM. “Mais le solaire ne pourra pas tout faire à Mayotte”, explique le responsable Frédéric
Lefebvre, justifiant ainsi la mise en place prochaine d’une centrale biomasse sur l’île aux parfums. L’objectif annoncé est de faire brûler 75000 tonnes de bois par an afin de faire fonctionner une turbine produisant de l’énergie, mais Albioma étudie également la possibilité d’utiliser les boues de stations d’épuration. Aux détracteurs du projet craignant pour les forêts de Mayotte, le responsable d’Albioma assure que ces centrales sont très encadrées et qu’il s’agira surtout de “nettoyer” les forêts de leur bois impropre. La mise en service de cette centrale est prévue à l’horizon 2020, pour un investissement total de 80 millions d’euros. En outre, le groupe envisage d’installer des panneaux photovoltaïques sur des terrains impropres à la culture ou sur des carrières inexploitées. Un réseau de chaleur EDM entend mettre en place un réseau de chaleur à Longoni. Un projet de 10 millions d’euros qui permettrait de récupérer et de réutiliser la chaleur dégagée par certains processus ou produits. Ainsi, ce réseau de chaleur pourrait alimenter en chaud et en froid la zone portuaire de Longoni et la zone d’activités commerciales Vallée III.
DES PETITES ENTREPRISES À L’IDÉAL SOLIDAIRE Si les entreprises classiques ne sont pas reconnues comme sociales et solidaires au sens strict, car destinées à faire du profit, nombre d’entre elles à Mayotte reposent tout de même sur ces principes. C’est le cas par exemple de May Dispo, à Longoni, et de Big Recuperation, à Acoua. Toutes deux récupèrent ainsi les déchets électroniques pour la première, et électroménagers pour la seconde, afin de les réparer, ou réassembler, et de les revendre à prix bas. Elles contribuent ainsi à nettoyer Mayotte de ses trop nombreux déchets, permettent à des ménages d’accéder à ces produits, parfois trop chers neufs, mais aussi de former des jeunes à ces métiers. Big Réparation emploie ainsi deux apprentis, et May Dispo a pour projet de créer un centre de formation dans la zone Nel : “Beaucoup de déchets sont à ramasser à Mayotte, et cela permet aussi de former des jeunes qui seront par la suite indépendants”, se réjouit son créateur Bacar Abdallah. [ GV www.mayottehebdo.com r 11/2016 r Mayotte Hebdo N°771
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