Mayotte Hebdo n°777 (aperçu gratuit)

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S O M M A I R E 6 JANVIER 2017

4/5 COUPURES D’EAU PAS DE VACANCES POUR LA SÉCHERESSE 8/19 DOSSIER C’ÉTAIT MAYOTTE 20 ANIMAUX DU LAGON LES HUÎTRES, PERLES DU LAGON 22 EMPLOI L’INTÉRIM (ENFIN) APPLIQUÉ “AU PREMIER TRIMESTRE”? 24/27 DANSE DES MEMBRES DE HIP HOP EVOLUTION S’ATTAQUENT À UN MONUMENT 28/31

SPORT TROPHÉES MAYOTTE HEBDO/ACTUALITÉ/PROGRAMME

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Une famille de Bandrélé fait des réserves d’eau.

ÉVÉNEMENT

COUPURES D’EAU

PAS DE VACANCES POUR LA SÉCHERESSE

S

i les premières gouttes tombées ces derniers jours laissent augurer un avenir plus … pluvieux, la situation reste critique au niveau de la ressource en eau sur le territoire. Point d’étape avant la rentrée scolaire.

Pas de répit pour la sécheresse pendant les vacances scolaires. Dès le jour de Noël, le 25 décembre, les “tours d’eau” ont été renforcés, avec 2 jours de coupure sur 3 et des robinets collectifs fermés pendant la nuit pour les quelque 40 villages concernés par le dispositif. Les comités de suivi de la ressource en eau sous la houlette de la préfecture se succèdent, les communiqués marqués “urgent” de la SMAE également. L’un des derniers, en date du 29 décembre, exhorte toujours aux économies et usages raisonnés de la ressource, et durcit le ton : “Et quand il n’y aura plus d’eau, il n’y aura plus d’eau !”, peut-on y lire, en référence au niveau dramatiquement bas de la retenue collinaire de Combani – 13,95% de sa capacité totale aux dernières nouvelles.

Et derrière les chiffres, les habitants du sud et du centre de l’île écopent – sans mauvais jeu de mots – d’une situation difficile. Alors que durant les premiers “tours d’eau”, l’ambiance était sereine autour des robinets collectifs, la foule commençait à s’amasser le week-end dernier autour des rampes d’eau, afin de s’approvisionner durant les 48 heures de coupures – voire plus, car la remise en eau est parfois tardive. En outre, aux alentours de Noël, les températures “avoisinaient celles observées à Lille lors de la canicule de 2003”, selon Bertrand Laviec, le représentant de Météo France, à savoir entre 30 et 32 degrés la journée avec des nocturnes élevées, entre 25 et 26 degrés. Des circonstances pénibles que les Mahorais rencontrés aux alentours des points d’eau vivent avec fatalisme et résignation.

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Habitants, professionnels, tout le monde écope Du côté des hôteliers et restaurateurs du sud, la colère monte : les professionnels du tourisme sont assujettis comme leurs concitoyens aux mêmes restrictions d’eau. La demande d’horaires aménagés de coupures pour les acteurs économiques de l’île de la part du vice-président du Comité départemental du tourisme (CDTM) a été refusée par la Préfecture, en raison d’une impossibilité technique. “Je suis très déçu”, tempête Harouna Attoumani, le vice-président du CDTM, expliquant que le Sakouli avait dû faire face à une coupure d’eau alors que l’hôtel avait une centaine de couverts réservés pour le Nouvel An. “C’est scandaleux. On serait à La Réunion, on trouverait une solution. Il y a une vraie


ÉVÉNEMENT dĂŠfaillance politique, de la part des ĂŠlus et de l’État, qui n’ont pas anticipĂŠâ€?, ajoute, irritĂŠ le reprĂŠsentant du CDTM. ContactĂŠe par tĂŠlĂŠphone, Marie Coutoux, la directrice du Sakouli, tĂŠmoigne : “C’est un vĂŠritable souci qui demande une logistique importanteâ€?. Pour que l’Êtablissement puisse continuer Ă fonctionner durant les coupures, l’hĂ´tel se ravitaille aux points d’eau potable collectifs et distribue gratuitement des bouteilles d’eau minĂŠrale Ă ses clients. De plus, pour faire face aux nombreuses annulations, la direction de l’hĂ´tel a pris la dĂŠcision de passer des tarifs de haute Ă basse saison. Thierry Galarme, le prĂŠsident du Medef de Mayotte, regrette quant Ă lui que l’État n’ait pas mis en place des dispositifs ou des subventions pour accompagner les dirigeants d’entreprises Ă investir dans des ĂŠquipements ĂŠconomes en eau. Si la PrĂŠfecture a interpellĂŠ les acteurs ĂŠconomiques lors de la rĂŠunion du 21 dĂŠcembre sur la possibilitĂŠ de mobiliser les fonds europĂŠens sur cette question, la prĂŠconisation reste insuffisante pour le Medef. “Pourquoi ne pas proposer des subventions qui proviendraient du ministère de l’Écologie ?â€?, s’interroge ainsi le patron des patrons. En attendant, pour pallier la demande en eau, le groupe Sodifram, en collaboration avec le distributeur Mayco, a approvisionnĂŠ ses magasins du sud de l’Île avec des bouteilles d’Ogiva, remplies avec de l’eau de la retenue collinaire du DzoumognĂŠ – actuellement remplie Ă 28% de sa capacitĂŠ totale. “L’anticipation n’a pas ĂŠtĂŠ possibleâ€?, explique la responsable veille concurrence du groupe Sodifram. En effet, pour acheminer de l’eau de La RĂŠunion ou de la MĂŠtropole, il faut du temps (le trajet pouvant prendre jusqu’à 6 semaines), de la place sur les navires ainsi qu’une coopĂŠration ĂŠtroite avec les producteurs d’eau minĂŠrale - on est en droit de se demander si Edena, par exemple, aurait acceptĂŠ de produire davantage pour rĂŠpondre Ă la demande mahoraise. “On a dĂť rĂŠagir en localâ€?, explique donc cette reprĂŠsentante du groupe Sodifram. RĂŠaction utile puisque le groupe de grande distribution a enregistrĂŠ une hausse de 25%

de ses ventes en eau en dĂŠcembre par rapport Ă novembre. Le retour des vacanciers et des scolaires Si les nouvelles restrictions d’eau permettent de limiter les ponctions dans la retenue collinaire de Combani, il est toujours impossible de dĂŠterminer sa date d’assèchement. En effet, de nombreuses incertitudes demeurent, notamment concernant les habitudes de consommation une fois la rentrĂŠe scolaire passĂŠe et les vacanciers retournĂŠs au bercail. Pour le moment, la retenue de Combani reste stable, les quelques pluies de ces derniers jours regonflant les rivières et ĂŠvitant les prĂŠlèvements dans la retenue. “On la fait survivreâ€?, explique Jean-Michel Renon, le directeur de la SociĂŠtĂŠ mahoraise des eaux (SMAE). “Mais je ne sais pas ce qu’il se passera avec la rentrĂŠe scolaire. D’après mes informations, rien que cette semaine, on attend le retour de 7000 Ă 8000 personnesâ€?, s’inquiète Jean-Michel Renon. Pour informer les vacanciers de retour sur l’Île aux parfums des restrictions en vigueur, la PrĂŠfecture a prĂŠvu toute une campagne d’information Ă l’aide de dĂŠpliants directement insĂŠrĂŠs dans les passeports lors du passage en douane. Mais la rentrĂŠe de plusieurs dizaines de milliers d’enfants et d’adolescents dans les ĂŠcoles des communes concernĂŠes par les “tours d’eauâ€? pose problème. Comment accueillir des ĂŠlèves dans des ĂŠtablissements scolaires ne disposant pas d’eau courante durant 48 heures, sans possibilitĂŠ de laver les locaux ou mĂŞme d’aller aux toilettes ? La responsabilitĂŠ d’ouvrir ou non les ĂŠtablissements du 1er degrĂŠ revient aux maires du centre et du sud. InterrogĂŠ Ă cinq jours de la rentrĂŠe scolaire sur l’ouverture des collèges et lycĂŠes en pĂŠriode de restrictions d’eau, le vice-rectorat n’a pour sa part pas donnĂŠ de rĂŠponse ferme, arguant que des comitĂŠs de suivi de la ressource avaient toujours lieu. “Tout serait fait pour qu’il y ait coursâ€?, a indiquĂŠ le directeur de cabinet StĂŠphane Planchand. Malheureusement, pour le moment, les solutions ne coulent pas de source‌ [ Ornella Lamberti

QUE SE PASSE-T-IL NIVEAU MÉTÉO ?

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