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ce que vous en dites
LE SIEAM À L’AVENTURE DES PPP ! Le Syndicat Intercommunal des Eaux et de l’Assainissement de Mayotte (SIEAM), vous savez : cet organe actuellement dépassé par la crise de l’eau qui secoue le sud de Mayotte, envisage de construire la fameuse troisième retenue collinaire sous forme de Partenariat Public-Privé
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(PPP). Une jolie formule qui permet, associant un établissement ou une collectivité publique à des partenaires privés, la construction, la transformation, l’entretien, la maintenance, l’exploitation ou la gestion d’ouvrages, d’équipements ou de biens immatériels nécessaires au service public (loi n° 2008-735 du 28 juillet 2008, modifiée par l’ordonnance du 23 juillet 2015 en marché de partenariat, mais le fond reste le même). C’est le genre de contrat astucieux aux premiers abords parce qu’il permet d’aller vite, de faire quelques malheureuses éco-
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nomies au début, mais extrêmement couteux pour les uns par la dépense publique, et juteux pour les autres par sa contrepartie, celle d’un paiement d’un loyer, pour un montant d’investissement négocié et déterminé. Il est cependant quasi impossible de connaître celui lié aux travaux supplémentaires, aux quelques défauts qui peuvent survenir sur le chantier ainsi que les contestations possibles. Non seulement, je suis personnellement contre ce projet consistant à nouer un PPP, mais dans son rapport de 2015, pour une gestion publique plus rigoureuse, la
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Cour des comptes les étrille de manière étayée, en émettant des réserves solides sur leur efficience économique. Pour elle, ce contrat est “souvent préféré aux formules classiques de la commande publique à partir d’une évaluation préalable orientée qui repose souvent sur une analyse comparative biaisée, tant en ce qui concerne l’analyse des risques et de la performance que des conditions financières”. Et de préciser que ces partenariats ne peuvent être engagés que par un établissement présentant “une soutenabilité budgétaire démontrée et une bonne maîtrise par les col-
lectivités des procédures d’attribution et de suivi des contrats”. Ce d’autant plus que “l’équilibre économique est souvent défavorable aux collectivités qui ont rarement la capacité d’en assurer le suivi”. Par conséquent, le SIEM, bras armé de nos communes, et nos maires ont-ils les reins solides en ce qui concerne leurs finances et en personnels compétents pour assumer un tel contrat ? Je vous mets ma main à couper que les Bouygues, Vinci et autres Eiffage, parce que ce sont eux qui seront aux avantpostes le moment venu, les mangeront tout crus. Déjà, sur la simple commande publique, les problèmes sont légion, quid d’un PPP ? D’ailleurs, aujourd’hui, face aux gabegies des deniers publics, aux loyers qui explosent etc., des séparations à l’amiable entre établissements publics et constructeurs, ceux qui assurent la maintenance et l’exploitation des sites, se font dans la douleur, parce que les coûts sont exorbitants. Un exemple de coût caché : l’entreprise privée n’acceptera jamais d’être garante des contrats de crédits. Rien que cela, ça coûte et ça peut coûter bonbon ! Et souvent, il vaut mieux la rupture que les coûts à long terme, car en effet, la maîtrise pleine et entière de ses ouvrages permet tout de même de faire des économies par rapport au loyer à payer au constructeur. Par conséquent, Mahorais/Mahoraises, je vous annonce – en avant-première – que vous allez payer plein pot si ce partenariat vient à se réaliser. Votre facture prendra la tangente ! Vous vous rendrez doucement compte que le volume d’eau consommé depuis votre dernière facture sera très supérieur à la précédente (hors PPP) sur une période équivalente. Et vous n’aurez que vos yeux pour pleurer ! En plus, cerise sur le gâteau, vous paierez quadruplement ce beau liquide : votre branchement, votre consommation, les taxes locales et d’acheminements, puis le maintien à flot du SIEAM car certainement pressurisé par ce fameux PPP. Quand je vous dis que vous allez être des pigeons ! Alors, vous ou votre représentant communal au SIEAM suggérera d’aller en contentieux ? Eh bien, je vous dirai tous les deux, bon courage ! Parce que non seulement vous y laisserez des plumes, mais à la sortie ça sera toujours le grand groupe privé qui gagnera étant donné sa maitrise jusqu’à la perfidie de ce système. D’ailleurs, lui, il a les moyens d’assumer ce genre de procédure, parce qu’il a le temps, l’argent, l’habitude, les juristes et économistes ultra spécialisés, et y gagnera de l’argent qui plus est. Prenez votre temps pour construire un projet public solide, d’ailleurs dans les caves depuis près de 15 ans déjà ! Donc, Mesdames et Messieurs du SIEAM, gardez-nous bien de vos aventures ! [[MHSO www.mayottehebdo.com • 03/2017 • Mayotte Hebdo N° 785 5