Mayotte Hebdo n°892

Page 1



Le mot de la rédaction

"Tu seras un homme, mon fils" Elle est un sujet à la fois intime et communautaire. La circoncision demeure, à l'âge de l'enfance, un passage obligé pour presque tous les jeunes garçons mahorais. Un passage vers l'âge adulte, surtout. Chaque partie du monde célèbre ce moment à sa façon, selon ses coutumes et traditions. Alors, qu'en est-il de l'île aux parfums ? Cette semaine, des hommes nous ont raconté le jour où ils ont perdu leur prépuce. Mais comme souvent à Mayotte, la modernité rattrape peu à peu la tradition. Anciennement archaïque et souvent considérée comme barbare, l'ablation du prépuce peut maintenant être faite sous anesthésie et médicalement encadrée. Mais d'ailleurs, comment prépare-t-on l'enfant ? À quel âge doit-il être circoncis ? Quid de la convalescence ? Un circonciseur local répond. Autre moment particulier pour les enfants de l'île aux parfums depuis maintenant 36 ans : la traditionnelle course de pneus. Le 30 juin, la grande finale a rassemblé plus de 900 participants à Mamoudzou autour du thème "Courez colorés". Un temps fort à revivre à travers nos meilleurs clichés, qui nous rappelle une fois de plus le manque de loisirs et d'infrastructures

Tél. 0269 63 63 03

www.somaco.fr

COCA COLA/ZERO FANTA 33CL

sportives à offrir à nos jeunes. En la matière, Mayotte affiche d'ailleurs le déficit le plus élevé de France. C'est pourquoi cette semaine, nous sommes allés à la rencontre d'Aymane Mohamed Chaher. Grâce à son projet inédit de complexe de foot indoor à Mayotte, il se classe parmi les finalistes de La Fabrique Aviva. Ce concours national lui permettra, on l'espère, de remporter une dotation de 10 000 à 65 000 euros, pour financer la création de son infrastructure innovante, et surtout, particulièrement nécessaire pour les jeunes sportifs de l'île. Une île justement, où bien des domaines se heurtent à des freins persistants et des investissements insuffisants. Parmi eux, la formation professionnelle. Alors que vient de s'achever le septième forum international de l'artisanat de l'océan Indien, nous nous sommes entretenus avec Jean-Denis Larroze, le secrétaire général de la chambre des métiers et de l'artisanat. Une chose est sûre, l'heure est venue de préparer demain. En somme, l'avenir de nos enfants. Bonne lecture à tous.

PRIX SPÉCIAL POUR MANZARAKA JUSQU’AU 31 JUILLET 2019 EAU MINÉRALE NATURELLE PRIMAVERA 50CL

0,36€ 8,64€

SAC CADEAU MANZARAKA

ASSIETTES 26CM ARGENTÉES X6

L'UNITÉ

0,72€ 17,28€ L'UNITÉ

LE PACK DE 24

LE PACK DE 24

0,55€ L'UNITÉ

3

3,50€

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


coup d’œil dans ce que j'en pense

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo n°497, vendredi 12 octobre 2010

Mayotte, une île chère L’égalité sociale des Français de Mayotte arrivera dans "20 à 25 ans", prévoit le Pacte pour la départementalisation. Faute de RMI, allocation chômage, allocations familiales et autres prestations sociales dignes de ce nom, la population exclue du marché du travail à Mayotte quitte l’île. Femmes seules à la Réunion, Rmistes… Pendant longtemps, l’exclusion et l’échec scolaire, l’abandon des femmes avec leurs enfants a conduit beaucoup d’entre eux le chemin menant à La Réunion. Pas trop loin, rassurante, l’île voisine a "accueilli" cette population assez froidement, voire très durement, avec des propos racistes. Familiarisés avec un environnement différent, habitués des formalités administratives "françaises", certains ont ensuite courageusement pris le chemin de l’Hexagone. Des "filières", des amis, de la famille sur place ont ensuite idéalisé cette destination. Il était inconcevable de raconter la difficulté de vivre tassés dans des appartements de banlieue, de vivre d’autres formes d’exclusion Alors l’aller simple pour la Métropole a permis à beaucoup de quitter une vie sans espoir, avec des moyens plus que réduits, une solidarité s’effritant sous le poids des dépenses pour les enfants, pour construire et aménager sa maison. Mayotte se vide de sa population la plus pauvre. Ceux qui restent sont de plus en plus ceux qui ont un travail, de la terre. Des maisons sont construites, louées à des fonctionnaires surrémunérés ou des salariés du privé, à des tarifs de plus en plus élevés. L’argent est là, il y reste en partie. Les prix des produits grimpent, du fait de l’éloignement, des grèves à répétition qui renchérissent leur mise en

TOLERIE - PREPAR ATION - PEINTURE

rayons. à cause d’infrastructures qui font défaut, de délais qui s’éternisent. Du fait surtout des taxes et autres droits de douane qui permettent de financer des milliers de salariés du public. Les prix des produits montent. Les salariés du privé demandent plus. Pour pouvoir les payer, les prix des services, des produits augmentent. La spirale est lancée. Mayotte devient une île chère. Et les plus en difficulté ont là des raisons de plus d’aller tenter leur chance ailleurs. Profiter de la solidarité nationale là où l’herbe est plus verte, là où l’hiver fait tomber ses flocons de neige, de Limoges à Marseille, de Brest à Paris et sa banlieue… Mayotte devient une île chère, du fait des normes européennes qu’il faut (faudra) appliquer, du fait des règlementations de plus en plus coûteuses, des cotisations de plus en plus élevées. Mayotte deviendra de plus en plus chère vis-à-vis de ses voisins. Il sera de plus en plus intéressant d’acheter ses tomates à côté. Il n’y aura plus besoin d’agriculteurs. Les activités de loisirs vont commencer à se développer, pour cette population de plus en plus aisée. Le tourisme "cher", ciblé, avec les compétences et la qualité de service nécessaires aussi. Il pourra y avoir un peu de travail. Mais pas suffisamment pour offrir de l’emploi aux dizaines de milliers d’enfants qui sont aujourd’hui dans des salles de classe. Et la vie sera trop chère pour qu’ils restent là à attendre. Pour ceux-là, l’avenir s’écrira ailleurs, ou alors il faudrait un fort développement de l’économie locale, mais ce n’est pas le chemin pris pour le moment.

MAYOTTE

SANS Z RENDE S U O V

PARE-BRISE

DZOU oudzou MAMéO97U60 0 mam aw 10 rue mam 0269 63 70 00 I KAWÉNKa wéni Route nationale, 0269 61 14 16

1 rue sppm vers Batimax, Kaweni contact@carosserie-austral.com 0639 69 19 76 / 0269 61 90 14

specialiste@mayotte-parebrise.com

4•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


s le rétro

Pour tous vos communiqués et informations

Une seule adresse : rédaction@mayottehebdo.com

c'était dans MH

Il y a 10 ans

Crash du vol de Yemenia Airways : la colère des familles Drame aérien au large de la Grande Comore : le vol 626 de Yemenia Airways s'écrase en mer le 30 juin 2009. À son bord : 142 passagers et 11 membres d'équipage. Seule survivante : la jeune Marseillaise Bahia Bakari, 12 ans. Malgré tout, sur le terrain, les recherches continuent : "Après l'envoi dès mardi matin du remorqueur de la Somarsal Bambo ainsi que d'une équipe de secours en provenance de Mayotte, mercredi, un Transall de l'armée de l'air française a décollé de Pamandzi à destination de Moroni. À son bord se trouvait un second contingent de légionnaires, dont un officier supérieur qui aura à charge d'assurer les liaisons avec les forces armées comoriennes, en coordination avec l'ambassade de France. Un avion, un hélicoptère ainsi que quinze plongeurs de l'armée américaine sont arrivés le même jour. L'État malgache a quant à lui envoyé un navire-patrouilleur pour aider aux recherches d'éventuels survivants de l'accident à proximité des côtes comoriennes."

François Hollande : le changement, c'est pour quand ? François Hollande est attendu de pied ferme à l'occasion du quatrième sommet de la Commission de l'océan Indien à Moroni. Il faut dire que "la visite d'un chef d'État français en terre comorienne revêt un sens hautement symbolique en raison du différend qui oppose les Comores à l'ancienne puissance coloniale sur la question de Mayotte. La première visite d'un président français François Mitterrand, remonte à 1990." Il profitera de cette visite dans la région pour faire un passage express à Mayotte. Toutefois, "Personne ne s'attend à un discours fort et des annonces, en plus il ne dormira même pas ici, c'est vrai qu'il y a des moustiques, il risque la dengue, le palu ou le chikungunya", ironise un vieil homme.

Il y a 5 ans

Mayotte Hebdo n°435, vendredi 3 juillet 2009.

Mayotte Hebdo n°666, vendredi 4 juillet 2014.

la photo d'archive Yves Jégo à Mayotte

Octobre 2008 : le secrétaire d'État à l'Outre-mer, Yves Jégo, est à Mayotte. Ici en compagnie d’Augusto Soares Dos Reis, alors directeur d’EDM, du préfet Denis Robin et du président du Conseil général Ahamed Attoumani Douchina en visite à la centrale électrique de Longoni, qui vient de sortir de terre. Une venue qui est aussi, pour lui, l'occasion d'annoncer que la piste longue serait prête dans "cinq à huit ans."

5

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


tchaks L'action Le chiffre

La caravane du tri entame sa tournée

60 000 C'est la somme accordée par la Direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS) à l'Union départementale des centres communaux d'action sociale. Cette subvention permettra notamment de recruter un chargé de développement et d'acter le déménagement des services à Dembeni. Une aubaine alors que l'action sociale représente moins de 50 % du budget du Conseil départemental. Apparus sur l'île il y a neuf ans, les centres communaux dédiés assurent le premier relai de la politique sociale à Mayotte.

Elle roulera tout l'été sur les routes de l'île. Lancée par l'entreprise de recyclage Citeo, la caravane du tri et ses animateurs partent, du 5 juillet au 31 août, à la rencontre des Mahorais de sept communes, pour leur expliquer l'intérêt et les bonnes pratiques du tri sélectif. Une deuxième phase aura lieu entre le 6 septembre et le 1er novembre, afin de desservir les dix communes restantes. Tous les vendredis de 12h à 16h et chaque samedi, de 9h à 13h, des jeux et quizz numériques seront mis à la disposition des habitants. Pour savoir quand la caravane passera chez vous, contactez la mairie de votre commune.

La phrase " Désolée, je les ai oubliés " Ainsi s'est excusée une hôtesse d'Air Austral dimanche matin, après avoir oublié deux enfants en salle d'embarquement. Âgés de 5 et 8 ans, ils devaient rallier Paris depuis Mayotte sans leurs parents et sous la responsabilité du personnel navigant. Or, trente minutes après le départ de l'appareil, les familles ont été rappelées et priées de venir récupérer leurs enfants. "À l'aéroport, le personnel a tenté de me faire croire qu'il y avait eu un problème avec la police de l'air et les frontières", raconte même la mère de l'un d'entre eux. L'enquête interne révélera plus tard que l'hôtesse de l'air, "occupée à d'autres tâches", avait tout simplement oublié les deux passagers mineurs. Une négligence qui, en l'absence de comptage des passagers, n'a pas pu être réparée à temps. Finalement, les deux enfants ont pu regagner la capitale le lendemain.

La photo de la semaine Les jeunes de la PJJ mettent leur bateau à l'eau

Ils l'ont intégralement construit en près de trois ans. Les 24 jeunes de l'Unité éducative d'activité de jour ont baptisé, ce 2 juillet, leur deuxième bateau. Le multimono appelé "Bahari Titi" ou "Petite mer", sera utilisé par les adhérents de l'association des croiseurs hauturiers de Mayotte (ACHM), partenaire du chantier. Les élèves de plusieurs écoles, dont ceux en classe SEGPA, ainsi que les jeunes de Mlezi Maore pourront également apprendre la navigation à bord du voilier voulu éco-responsable. Mené par la protection judiciaire de la jeunesse, le dispositif adressé aux jeunes déjà condamnés par la justice vise à favoriser leur insertion sociale et professionnelle à travers la découverte collective des métiers de l'artisanat notamment. Un premier multimono avait ainsi été inauguré en 2015.

Départ

Houdah Madjid

Elle s'envole, heureuse, vers d'autres aventures : Houdah Madjid, rédactrice en chef adjointe de Mayotte Hebdo, quitte la Somapresse et prochainement l'île aux parfums pour vivre de nouvelles aventures professionnelles, mais aussi, et surtout matrimoniales, en métropole. Ses bons et loyaux articles, ses sujets culturels, mais aussi sociétaux, ses arrivées matinales marquées par de sympathiques "Salut les nazes", et surtout sa sympathie, nous manqueront. Bon vent à toi, et félicitations !

6•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


Le flop Le top L'activité sismique a diminué

Moins d'un candidat sur deux a obtenu le bac

Dans son point de situation publié fin juin et couvrant une période d’un mois, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) indique avoir constaté un "fléchissement de l’activité sismique". Si dix séismes ont secoué l’île aux parfums depuis le 28 mai dernier, seuls deux d’entre eux – ceux des 15 et 16 juin – ont été enregistrés à une magnitude proche ou égale à 5 sur l’échelle de Richter. Le BRGM rappelle donc que des magnitudes supérieures ou égales peuvent toujours être observées, confirmant les conclusions de la campagne océanographique Mayobs2, qui ajoutaient que le positionnement de l’essaim n’avait pas évolué.

Nouveau record dont Mayotte se serait bien passé : seulement 46,6 % des candidats insulaires ont été reçus au bac général, contre 50,7 % en 2018. Le taux d'échec est encore plus élevé du côté des filières technologiques, avec seulement 31 % de réussite, soit sept points de moins que l'an passé. Finalement, le bac professionnel affiche le "meilleur" score, avec 51 % d'admis. Ils étaient 66,5 % l'année dernière. Des inspecteurs de l'Éducation nationale devraient prochainement analyser ces résultats, a confirmé le vice-rectorat qui pour l'heure, n'a encore fourni aucune explication. Si la session de rattrapage se tiendra à la mi-juillet, peu d'élèves ont eu la moyenne nécessaire pour s'y présenter.

Ils font l'actu Stanislas Cazelles Le conseiller outre-mer du président de la République a reçu des mains du sénateur Thani Mohamed Soilihi une pétition lancée par l'association des usagers du transport aérien de Mayotte, visant à lutter contre les tarifs pratiqués par Air Austral sur l'île aux parfums, mardi 2 juillet. Accompagné d'une lettre adressée à Emmanuel Macron, le document fait état de trois objectifs : l'instauration de la concurrence, le rallongement de la piste et l'application de la continuité territoriale.

Philippe Souffois Le directeur du pôle jeunesse de l'association Mlezi Maore a inauguré samedi 2 juillet le premier centre éducatif renforcé de Mayotte à Bandrélé, une mission que lui avait confié l'État. Cette structure peut accueillir jusqu'à huit jeunes de 13 à 18 ans, afin de leur offrir une alternative à l'incarcération. Jusqu'alors, ils étaient contraints de partir à La Réunion pour pouvoir bénéficier d'un tel dispositif Lors de l'inauguration, le préfet Dominique Sorain a souligné "le paradoxe" de ne pas avoir eu plus tôt de ce genre de centre à Mayotte, où vivraient aujourd'hui 4 400 mineurs isolés.

Faits divers

Mayotte 2050

Un enfant et une femme décédés rendus par la mer

Des projections démographiques pour guider la politique

Deux macabres découvertes en l'espace de 48 heures. Le 1er juillet, un jeune garçon, "probablement âgé de 5 à 8 ans", a été retrouvé sans vie, échoué sur la plage de Moya 2 en Petite-Terre. La gendarmerie a rapidement découvert à proximité un kwassa abandonné dans la mangrove, avec notamment des pièces d'identités de ressortissants malgaches. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du décès, et confirmer ou non, si l'enfant a été victime d'une noyade suite au chavirage de l'embarcation. Une hypothèse qui pourrait également être envisagée par la gendarmerie concernant la découverte d'un autre corps, celui d'une femme cette fois, lui aussi recraché par la mer et découvert deux jours plus tôt au large de Kani-Kéli, sans élément d'identité.

Le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) et l’Insee ont signé une convention de partenariat pour produire une étude sur les projections démographiques et ainsi donner des pistes de travail dans le but d’impulser des politiques publiques à l’horizon 2050. Si cette collaboration est la bienvenue sur le papier, les résultats auront-ils un réel impact sur l’avenir des Mahorais ? La balle est dans le camp des élus, qui auront pour mission d'adapter notamment l'offre de logements.

7

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


à la rencontre de...

Houdah Madjid

8•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


Aymane Mohamed Chaher

Étudiantentrepreneur Agé de 26 ans le jeune homme originaire de Mamoudzou regorge de projets pour son île notamment celui d'un complexe de foot indoor. Motivé plus que jamais, Aymane Mohamed Chaher ambitionne d'apporter sa contribution à l'offre de loisirs pour les férus de sport sur l'île mais pas seulement. Aymane Mohamed Chaher obtient son baccalauréat économique et social avec mention Bien au lycée de Mamoudzou en 2011. Le jeune homme originaire de Mamoudzou s'envole en direction de Lyon (69) où il entame un BTS Négociation Relation Client qui n'aboutira pas. "Je pense qu'en réalité peu importe le choix que j'aurais fait cette première année là, j'aurais sûrement arrêté car c'était dur de m'adapter à ma nouvelle vie en métropole", confie-t-il. Ce dernier se réoriente en s'inscrivant en licence de géographie-aménagement à l'université Jean Moulin-Lyon 3. S'en suivra un master Gestion des territoires et développement local dans l'ingénierie des transports et des mobilités, diplôme obtenu en 2018. Entretemps, il effectue son stage de trois mois de Master 1 au sein de la Communauté d'Agglomération Dembéni-Mamoudzou. "Il y a beaucoup de boulot dans le domaine des transports à Mayotte", fait remarquer le jeune homme qui a gardé contact avec ses anciens collaborateurs. Sa mission principale consistait à mettre

9

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


Ce qu'ils en disent Ibizat, sœur d'Aymane Mohamed Chaher

"Humble et ambitieux" "Jeune, humble et ambitieux, il a toujours voulu réaliser ses rêves. Il a pu rencontrer son idole Thierry Henry, enregistrer un album de rap et maintenant son projet de foot indoor. J'admire sa détermination. Il se débrouille tout seul pour prendre les renseignements là où il faut et étudier la faisabilité de son projet. Nous le soutiendrons comme tous ses amis et espérons encore l'aider à réaliser ses rêves".

en place le tableau de bord des divers déplacements sur le territoire. Il s’attellera à maintenir un tableau Excel fourni avec tout ce qui touche à la mobilité : déplacement des taxis, déplacement au niveau

des barges etc. Un travail en étroite collaboration avec la préfecture, la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), la Direction de l'environnement et de l'aménagement et du logement (DEAL) qui aura forgé

10•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


l'étudiant de l'époque au monde professionnel et à la réalité du territoire mahorais. L'année suivante, c'est avec l'entreprise Gefco -spécialisée dans le transport de marchandises notamment de voitures- sise en région parisienne qu'il clôturera son master 2. Aymane Mohamed Chaher est en charge de l'analyse des réglementations ADR, Accord européen pour le transport international de marchandises Dangereuses par Route et SQAS pour le transport de matières chimiques. "Je devais analyser ces deux réglementations en tenant compte de leurs changements car elles sont mises à jour toutes les années impaires. L'entreprise doit rester à jour", explique-t-il. À côté, Aymane Mohamed Chaher est également un support pour un projet humanitaire porté par la fondation de Gefco "qui était en train de se créer à l'époque", précise-t-il. Polyvalent, ce dernier est en charge de la checklist des marchandises à envoyer au Togo.

Tsano, premier complexe de foot indoor à Mayotte Parallèlement à ses études, Aymane Mohamed Chaher s'est essayé au service civique pendant huit mois à Lyon, au sein de la Fédération française de Taekwondo. "J'avais pour mission de transmettre les valeurs civiques et citoyennes aux jeunes qui pratiquent le taekwondo", se remémore-t-il. À la fin du service civique, Aymane Mohamed Chaher postule au sein de l'Institut de l'engagement pour une préparation aux projets d'avenir professionnels. Il voit sa candidature retenue parmi les lauréats. L'Institut s'engage donc à aider le jeune homme pour un projet qui lui tient à cœur : Tsano, un complexe de foot indoor à Mayotte. De formation en formation, de l'ébauche de business plan aux devis, son projet de complexe de foot indoor prend de plus en plus forme. Fin 2018 Aymane Mohamed

Chaher devient étudiantentrepreneur affilié à l'université Paris-Est après avoir postulé au programme d'accompagnement Entrepreneurs dans la ville créé par l'association lyonnaise Sport dans la ville et l'école de commerce EM Lyon business school reconnue parmi les cinq meilleures écoles de commerce de France. Depuis février, Aymane Mohamed Chaher y suit une formation à l'entrepreneuriat pour la création de son entreprise et mener à bien son projet Tsano qui consiste à ouvrir à Mamoudzou, un complexe composé de deux terrains de foot à 5 couverts avec son club house et ses vestiaires. "L'idée est de faire quelque chose qui existe en métropole à Mayotte", explique-t-il avant de souligner le manque de loisirs sur le territoire malgré "la forte demande". En effet dans son questionnaire lancé sur la toile, 25% des hommes avaient répondu être favorables à un complexe de foot à cinq à Mayotte. Plus largement, Tsano ambitionne de mettre à disposition des infrastructures de qualité qui vont répondre aux demandes de la population. Aymane Mohamed Chaher a imaginé plusieurs offres : "Un premier tarif serait proposé en heures creuses avec un budget adapté, destiné aux jeunes, aux établissements scolaires et aux associations. L'autre tarif serait destiné aux particuliers". Dans son parcours, le sportif a eu l'occasion de rencontrer des pointures du milieu tel que le footballeur international français Yannick Boumsong qui lui a prodigué ses meilleurs conseils. Aujourd'hui finaliste de la Fabrique Aviva, Aymane Mohamed Chaher a défendu son projet Tsano devant les jurys. Les grands gagnants remporteront une dotation financière entre 10 000 et 65 000 euros afin de mener à bien leur projet. Un projet qui permettra aux sportifs amateurs de l'île d'apprécier leur pratique dans de meilleures conditions. Les résultats seront divulgués le 12 juillet prochain. On croise les doigts. n

11

Ce qu'ils en disent Florence Patsouris, responsable du programme entrepreneur dans la ville Île-de-France

"Il inspire confiance" "On a travaillé ensemble quatre mois. C'est une personne sur laquelle on peut compter. Il est d'une ponctualité sans faille, il impressionne aussi par sa capacité à garder son calme. Il est très agréable par rapport à ça et inspire confiance. Avec lui, le travail est bien fait".

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


le dossier

circoncision

un sujet tran


On entend un peu tout sur la circoncision, affolant parfois certains et heurtant d'autres cultures. Les anciens sont pour, les nouvelles générations aussi, mais à condition que la pratique soit fiable et exercée par un professionnel de la santé, loin de ce qui se faisait jadis. D'autres plus réticents s'interrogent : Est-ce dangereux ? Pourquoi le jeune garçon doit être circoncis ? Comment se déroule l'acte ? Et de l'autre côté, qu'en est-il des événements religieux et culturels en lien ? Mais en fait, tout simplement, la circoncision, quésaco ? Quelle place tient-elle dans notre société mahoraise ? Autant de questions qui subsistent. Réponses dans les pages suivantes.

nché 13

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


le dossier

Houdah Madjid

Tradition

La circoncision ? Ça se fête ! Tous ou presque sont passés par cette étape dans leur vie : la circoncision. Les jeunes Mahorais se voient dès leur jeune âge retirer le prépuce pour motif religieux mais pas seulement. Traditionnellement, cette pratique ancestrale est synonyme de bon augure pour la future vie de l'enfant. Cérémonies coutumières et félicitations sont de rigueur.

Photo : Banque d'image de Mayotte

14•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


Le rendez-vous se tient toujours après la prière de l'aube, sobh, afin d'en tirer toutes les bénédictions. Il est un peu moins de 7 heures du matin, Karim* jeune Mahorais de cinq ans s'apprête à être circoncis chez lui, au sein de son village natal et dans sa maison aux côtés de son père, d'oncles et sa famille proche. Ils sont une vingtaine, tous en kandzu, symbole d'un évènement religieux. Tel est le scénario plausible pour un jour de circoncision à Mayotte explique Saïd*, Mahorais quinquagénaire habitant à M'tsapéré. Le père de famille est un adepte des traditions de son île d'ailleurs il explique d'emblée que la circoncision est une étape importante dans la vie du jeune Mahorais. "Plus tôt on l'a fait à l'enfant, moins il aura mal", explique celui qui a fait le même choix pour son fils. En effet, l'enfant mahorais est circoncis à trois, cinq ou sept ans. Des âges impairs choisis subtilement de par leur forte connotation. "Par rapport à la religion musulmane, nous à Mayotte on se base sur un chiffre impair, car Allah est unique, il représente donc le chiffre un". Saïd garde tout de même quelques réserves quant à la circoncision des enfants plus jeunes car "l'acte est douloureux". Et d'ajouter : "La circoncision est liée à la religion et à notre hygiène intime. C'est ce que nous avons reçu de nos anciens c'est pour ça que nous maintenons sa pratique".

Rituels et prières de protection "La veille de la circoncision, les cérémonies traditionnelles commencent d'abord avec le heredza", indique Saïd. Un rite culturel pourvu de chants religieux réservé aux femmes qui se rapproche du "sauna" pour son bain de vapeur, mais qui est accompagné à Mayotte de plantes médicinales bouillies en amont. Un rite de purification aussi, durant lequel l'enfant est massé afin "d'éviter toute forme d'infection" après la circoncision. Ce même jour, l'enfant a également le crâne rasé, la plante des pieds et des mains couvertes de henné pour marquer cette étape cruciale dans sa vie de jeune homme. Le jour J, les mamans s'affairent en cuisine, les papas quant à eux s'apprêtent à célébrer solennellement la cérémonie de l'acte de la circoncision. "Les cérémonies de la circoncision à Mayotte dépendent aussi des familles et de leur village", poursuit Saïd expliquant que ces dernières procèdent chacune à leur manière. En effet, plusieurs étapes sont à noter. La première, le chidjebou, une oraison tirée des textes du Coran sollicitant la protection divine avant l'acte. Chez Saïd, le matin même de la circoncision, les hommes de la famille récitent le chidjebou. Puis, vient le moment de la circoncision pratiquée par un infirmier ou "vraiment de manière traditionnelle avec un [circonciseur] du village, comme à l'époque de nos parents". Une cérémonie relativement

courte durant laquelle l'enfant reste entouré des hommes de sa famille. Une fois l'acte fini, s'en suit un autre chidjebou. Le choix du jour est également lié à la religion. Le vendredi, "jour du Seigneur pour les musulmans", souligne le père de famille. D'autres favorisent le jour de la naissance du Prophète Muhammad, le maoulida,"un jour béni" ajoute-t-il. Aujourd'hui, la circoncision se déroule de plus en plus durant les vacances scolaires afin d'éviter l'absence aux cours. De son côté, Saïd se réjouit de l'avancée de la science qui permet aujourd'hui, selon les pratiques, de circoncire l'enfant sans engendrer de période d' alitement longue. "Certaines familles, très traditionnelles ne veulent pas faire appel aux infirmiers. Les traditions c'est bien, moi aussi j'aime mes traditions, mais quand on a les moyens d'éviter la souffrance à l'enfant pourquoi ne pas le faire. Je pense qu'il faut évoluer avec le temps".

"Rendre visite au boina haroussi" Une fois l'acte fini, une autre cérémonie suit, celle-ci "a plus tendance à fêter l'événement". En effet, l'enfant circoncis suscite la visite de sa famille et du voisinage, tel un héros. Tout un chacun souhaite voir le "boina haroussi" (jeune marié) pour le féliciter et célébrer sa bravoure. Un tournant a eu lieu. "Traditionnellement, on considère que c'est son premier mariage", indique Saïd. Durant toute sa période de convalescence, l'enfant, reçoit cadeaux et offrandes en tout genre : gâteaux, jeux, enveloppes d'argent… Il est au centre de toutes les attentions. "Il ne sort pas. Il reste dans la chambre. On le laisse jouer dans la cour mais il est très surveillé pour éviter qu'il ne se blesse ou qu'il attrape des infections". Trois semaines voire un mois après la circoncision, s'en suit un dernier chidjebou. À ce moment-là, " l'enfant est guéri, tout va très bien ". Place au mateheri, cérémonie qui marque le cap de l'enfance à la vie de jeune adulte, bien qu'il ne soit pas encore un jeune adulte, précise toutefois Saïd. "Certaines familles vont jusqu'à tuer un zébu". Un sacrifice qui se perpétue encore aujourd'hui. La viande du zébu est partagée entre "notables du quartier" choisis subtilement par le père de l'enfant qui leur offre approximativement à chacun deux kilos. Le reste est cuisiné et consommé le jour même avec tout le voisinage. Si la circoncision s'avère être un rituel de joie et d'accomplissement pour les familles de l'enfant, ce dernier pour sa part s'étonne souvent de la "diminution"de la taille de son sexe quelques semaines plus tard se gausse Saïd. n *Prénom fictif *Nom d'emprunt

15

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


le dossier

Houdah Madjid

Santé

"L'enfant est toujours préparé"

Zoubert* est infirmier de bloc opératoire au Centre hospitalier de Mayotte depuis trente ans. Parallèlement, depuis près de vingt ans il endosse la fonction de circonciseur dans les villages de Mayotte. Un travail non légalisé mais autorisé à Mayotte, a expliqué l'infirmier.

MH : Qu'est-ce que c'est alors la circoncision ? Z : La circoncision consiste à retirer le prépuce, c'est à dire tout ce qui couvre le gland du sexe mâle afin [d'éviter l'accumulation de sécrétion] et favoriser une meilleure hygiène. MH : Vous pratiquez la circoncision au domicile de l'enfant, comment se déroule la pratique ? Z : Je pratique une technique chirurgicale mais sous anesthésie locale. Il faut savoir qu'une circoncision à l'hôpital suscite une indication. Elle est pratiquée par les chirurgiens sous anesthésie générale. Ils procèdent parfois à des blocs péniens (une anesthésie et une analgésie postopératoire lors de chirurgie de la verge, ndlr) pour soulager les douleurs de l'enfant pour les premières 24h. Depuis 2005, les infirmiers de bloc opératoire ne sont plus habilités à la circoncision chirurgicale au CHM, mais nous sommes autorisés à exercer en dehors, en respectant les mêmes conditions. Je me rends au domicile de l'enfant à la demande des parents. J'exige d'avoir les mêmes conditions : un endroit propre, une table bien dégagée, un éclairage suffisant. Il faut que toutes les conditions soient réunies.

MH : Combien de temps dure l'opération ? Z : La circoncision peut durer de cinq à dix minutes. Tout dépend de la condition de l'enfant, s'il est bien préparé, etc. Une fois que l'anesthésie a fait son effet, au bout de cinq voire dix minutes, il n'y a généralement pas de problème. L'anesthésie elle, tient entre 25 minutes et 30 minutes. MH : Qu'en est-il de la préparation de l'enfant ? Z : L'enfant est toujours prévenu [en amont] par la famille qui le prépare à la circoncision afin d'éviter les problèmes pendant l'acte. Il s'agit d'une préparation mentale. Qu'il sache qu'il va être circoncis et surtout qu'il l'accepte. Avec une bonne préparation tout se passe très bien. MH : Quel âge préconisez-vous pour la circoncision ? Z : Dès que l'enfant commence à reconnaître son sexe. L'enfant reconnaît son sexe à partir de trois ans. Pour moi, c'est l'âge idéal car il est propre et se maîtrise, il comprend ce qu'on lui dit et sait ce qu'on lui fait. MH : Comment se déroule la convalescence ?

16•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


Z : La convalescence se tient entre une et trois semaines. Une fois l'acte réalisé, on pose le premier pansement tulle gras avec des fils résorbables rapides qui doit tomber au bout du troisième jour. Les fils quant à eux sont censés tomber au bout d'une semaine. Il est important que le pansement tiennent au moins 24h. Une fois le pansement retiré, au troisième jour postcirconcision, l'enfant doit rester propre et procéder à des bains moussants à base de bétadine. Une pommade antibiotique est également à appliquer. En cas de forte douleur, il peut prendre un antalgique. Généralement, l'enfant est en bonne forme au bout d'une semaine. Les parents jouent un rôle important pendant la convalescence de leur enfant. Ils apprennent à faire la première douche et la toilette. Il arrive que les parents emmènent leur enfant en mer, trois jours après la circoncision, afin qu'il prenne un bain de mer et fasse tomber le pansement. Une fois rincé, ils procèdent au bain moussant puis à l'application de la pommade. Depuis toutes ces années de pratique, on ne m'a jamais rappelé pour un problème. MH : Combien coûte une circoncision ? Z : Je ne fixe pas de prix. J'interviens généralement pour les enfants de mes amis ou de ma famille. C'est très rare que je le fasse avec d'autres personnes. C'est pour leur rendre service. Ils me récompensent soit avec de l'argent, des gâteaux ou autres. Je préfère les gâteaux (rires), c'est plus convivial et plus festif. D'autres circonciseurs fixent le prix entre 50 et 100€ par acte. L'essentiel pour moi c'est que ce soit bien fait. MH : Vous pratiquez la circoncision depuis vingt ans, comment cela se passait-il à l'époque ? Z : Je me suis mis à la pratique, sinon à la maîtrise de la technique de la circoncision niveau chirurgical, avec

mes collègues chirurgiens. À l'époque on autorisait certains gestes aux infirmiers et aussi pour soulager l'hôpital et éviter que la circoncision soit réalisée de façon barbare et archaïque dans les villages. Soulager les enfants tout en restant dans la pratique de la religion. C'était pour moi plus que nécessaire de maîtriser la technique pour rendre service à la population. MH : Que devient le prépuce ? Z : À Mayotte, le prépuce est remis à la famille qui l'enterre. MH : La circoncision a-t-elle un effet protecteur face à l'acquisition de maladies sexuellement transmissibles entre autres ? Z : Depuis plus de dix ans, l'Organisation mondiale de la santé (OMS, ndlr) recommande la circoncision. Elle a prouvé statistiquement que les hommes non circoncis étaient plus exposés aux risques de contraction du VIH, de MST et autres. Lorsque le gland est couvert il y a plus de risques de rétention de bactéries que lorsqu'il est nu. n *Nom d'emprunt

La circoncision en métropole La circoncision en métropole s'effectue en cliniques privées par des chirurgiens pédiatriques. "L'acte ne requiert aucune indication particulière si ce n'est de consulter le pédiatre et l'anesthésiste en amont", explique Cassandra habitante de l'Hexagone qui envisage de faire circoncire son fils âgé de 15 mois. L'acte engage une centaine d'euros selon l'établissement. Les frais liés à l'intervention quant à eux ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale mais une partie par la mutuelle selon le cas. Il est cependant à différencier la circoncision thérapeutique de la circoncision dite de confort. Dans son cas, Cassandra a dû débourser 50€ pour la consultation pédiatrique, 100€ pour la consultation pré-anesthésique et 150€ le jour de l'intervention qui durera vingt minutes sous anesthésie générale.


le dossier

Solène Peillard

Micro-trottoir

Des avis variés

Pour une circoncision rituelle ou médicale ? Quels souvenirs de ce moment ? Comment feront-ils avec leurs enfants ? Les habitants de l'île, parfois un peu gênés, nous répondent.

Photo : Banque d'image de Mayotte

Samir, 31 ans "Je ne me souviens pas vraiment de ma circoncision, j'étais très jeune, aux alentours de 4 ans. C'est mon père qui m'a rappelé le rituel. Le foundi est venu à la maison où il y avait quelques autres garçons. Il a d'abord brûlé des feuilles pour faire une grosse fumée et puis… Tchak ! À l'ancienne quoi ! En principe on ne doit pas pleurer, mais je ne peux pas y croire. Franchement quand on voit comment ça se passe on a forcément peur à cet âge. Mais mon père m'a raconté que tout s'était bien passé alors je l'ai cru et j'ai fait de la même manière pour mon fils. Je m'en veux parce qu'il a beaucoup souffert le pauvre. Ça s'est plutôt mal passé. Du coup, je ne ferai pas la même erreur pour mon autre fils. Même s'il faut payer on fera ça à l'hôpital. C'est plus sécurisant, il y a moins de risque. Et puis si jamais il y a un souci, je sais que je peux attaquer l'hôpital. Contre le foundi qui fait ça n'importe comment, par contre, on ne peut rien faire."


Les couples mixtes coupent court

Faouzia, 33 ans "Pour moi c'est l'hôpital, sans aucun doute ! Même s'il faut aller en métropole pour le faire à mon fils, j'irais. Ici les hommes et les garçons n'en parlent pas trop, c'est un peu tabou et je le comprends. Mais j'ai quand même entendu pas mal d'histoires où la circoncision s'était mal passée et franchement je ne veux pas du tout ça pour mon fils. C'est important car c'est la religion mais il faut s'adapter aussi : si on peut le faire sans faire souffrir les enfants c'est forcément mieux. Je comprends aussi que certains veuillent respecter les traditions, mais pour moi c'est la santé de mon fils qui passe avant tout. J'ai déjà eu deux garçons et j'ai convaincu mon mari de les faire circoncire à l'hôpital [en métropole], il était un peu réticent au début à cause de ses parents mais finalement il a compris que c'était mieux. Du coup pour le troisième, on fera encore ça à l'hôpital, c'est clair et net."

Ahmed, 25 ans "Je viens de Grande Comore et je ne sais plus trop comment ça se passe là-bas au niveau de la circoncision. Mais je vois comment ça se passe ici avec mes voisins par exemple. Ils appellent le foundi, il y a une petite célébration avec quelques personnes. Ça a l'air de plutôt bien fonctionner et je fais confiance aux foundi, surtout si c'est mes voisins qui me le conseillent. Alors je pense que je ferais comme ça si j'ai un fils. En plus je crois que c'est assez cher de faire ça à l'hôpital. Pour l'instant la question ne se pose pas trop puisque je n'ai pas d'enfant ! En tout cas je n'ai aucun souvenir de comment ça s'était passé pour moi. Peut-être que j'étais trop petit pour m'en rappeler mais je me dis aussi que si je ne m'en souviens pas c'est que ça s'est bien passé… Ou alors c'est l'inverse et j'ai fait exprès d'oublier ce moment (rires) ! Ce qui est sûr, connaissant ma famille, c'est que c'était la méthode traditionnelle."

Socialement, la circoncision marque l'entrée d'un jeune homme dans la communauté. Mais dans les couples mixtes, issus de culture et de religion différentes, cette dimension peine à trouver sa place. "À la naissance de mon fils il y a six ans, sa mère et sa grand-mère ont voulu le faire circoncire", se souvient Christian*, un mzungu installé à Mayotte depuis dix ans. Le garçon qui l'a eu avec une Grande Comorienne ne va pas à la madrassa, et comme le dit l'enfant lui-même, il ne veut pas "se faire couper le kololo". Alors ses parents ont décidé de lui laisser le choix. "Il pourra toujours se faire retirer le prépuce plus tard s'il le souhaite", tempère son père. Même son de cloche pour son collègue Étienne*. Il y a quelques mois, sa femme mahoraise a mis au monde un second enfant, cette fois-ci un garçon. Mais pour l'heure, la question de la circoncision ne semble pas encore avoir été élucidée au sein du couple : "À une époque où il n'y avait pas l'eau courante, l'argument de l'hygiène intime avait un sens, mais aujourd'hui, je pense que ce n'est plus le cas", juge le métropolitain. Native de l'île, Anaïs estime quant à elle que la circoncision fait partie de son patrimoine culturel : "J'ai été élevée dans cette idée là, c'est ma culture : les jeunes hommes doivent se faire circoncire. Le jour où j'aurais un fils, il le sera aussi", atteste-t-elle sans une once d'hésitation. À côté d'elle, Momo, 35 ans, approuve d'un signe de la tête : "Ah oui, c'est la tradition, il faut la perpétuer !" Des enfants, le DJ n'en a pas encore. Mais lorsqu'il aura un fils, et ce quelques soient les origines, la religion et la culture de sa mère, "il se fera circoncire lui aussi ! Mais ce sera fait à l'hôpital, bien encadré médicalement", insiste-t-il. *Noms d'emprunt

Le Sambatra, l'exception malgache Dans la région, les rites et traditions qui rythment la célébration de la circoncision divergent peu. Si à Madagascar aussi, l'ablation du prépuce s'opère désormais majoritairement par des professionnels de la santé, le folklore, lui, demeure intact. Au centre-est de la Grande île, dans le district de Mananjary, le peuple des Antambahoaka célèbre tous les sept ans le Sambatra, commémoration du voyage de leur premier ancêtre, Raminia, de La Mecque vers Madagascar. Pour tous les garçons nés dans cette intervalle, cette occasion sonne aussi l'heure de la circoncision. La fête et ses préparatifs s'étendent sur plusieurs semaines, souvent lors du mois d'octobre. Selon la tradition, les jeunes partent recueillir l'eau du fleuve sacré qui permettra de nettoyer les plaies des circoncis. À leur retour, pères et oncles s'adonnent, sur les berges, à un simulacre de bataille en échangeant des lancés de bambous. Pendant ce temps, les mères tissent les nattes sur lesquelles les enfants seront collectivement opérés. Le grand jour venu, les hommes sacrifient un zébu et les garçonnets enfilent leur tenue rouge avant de partir pour une grande procession. Des grigris sont placés autour de leur taille : il contiennent des grains de riz qui leur apporteront l'énergie nécessaire pour rejoindre le fleuve. Leur prépuce, coupé au couteau ou au bambou, sera ensuite mangé par l'un des patriarches, accompagné d'une banane.

19

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


eNTRETIEN

Solène Peillard

"On est obligés de travailler avec les pays voisins" Jean-Denis Larroze, secrétaire général de la chambre des métiers et de l'artisanat 20•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


En matière de formation professionnelle à Mayotte, les freins sont nombreux, les enjeux aussi : alors que l'île enregistrait 400 apprentis en 2003, ils ne sont aujourd'hui plus que 280. Pourtant, la population du département est à la fois la plus jeune de France et la plus touchée par le chômage. Entre baisse des financements et politique décousue, quelles sont les perspectives d'avenir pour le secteur ? Secrétaire général de la chambre des métiers et de l'artisanat (CMA), Jean-Denis Larroze fait le point.

n

Mayotte Hebdo : Le septième forum des métiers et de l'artisanat de l'océan Indien s'est achevé il y a quelques jours. Quel premier bilan en tirez-vous ? Jean-Denis Larroze : Il y a eu 135 artisans venus de Mayotte, Madagascar, l'Union des Comores et un de l'île Maurice. Nous avons eu 64 750 entrées, contre 92 000 l'année dernière, et nous y voyons plusieurs raisons : d'abord, avant, on empiétait jusqu'au bord de la route, donc les gens qui passaient ou qui sortaient de la barge étaient tout de suite dedans. Là, avec les nouveaux aménagements, ce n'était plus le cas. Ensuite, nous avons tout sécurisé, ce qui ne permettait plus de passer du marché couvert à la foire. Troisièmement, avec les problèmes actuels d'Air Austral, beaucoup de personnes ont avancé leur départ en vacances. Par contre, par rapport au chiffre d'affaires, on remarque que tous les artisans ont vendu à peu près autant que l'an dernier, et même plus pour certains. Donc il y a eu moins de visiteurs, mais les achats sont restés les mêmes. MH : Autre actualité, il y a quelques jours le président de la chambre, Salime Soumaila, s'est rendu au ministère des Outre-mer. Quels ont été les sujets abordés ? JDL : Salime Soumaila a été désigné pour représenter l'outre-mer au sein de l'organisation nationale des chambres des métiers et de l'artisanat. Dans ce cadre-là, il rencontre régulièrement différents ministres. Le président a ainsi participé aux réflexions autour de la trajectoire outre-mer 5.0*. La chambre de Mayotte est également intervenue dans le cadre de la loi pour la modernisation de la formation, dont Mayotte va pouvoir sortir.

21

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


eNTRETIEN

"il va nous manquer près de 500 000 € par rapport à 2017" Avant, c'était le Conseil départemental qui finançait la formation professionnelle, mais désormais, ce sont les opérateurs de compétences (les "OPCO" sont une sorte de branche de représentants professionnels, ndlr) interprofessionnels qui gèrent ces fonds. Mais à Mayotte, cela posait problème puisqu'il n'y en a pas. Il sera donc possible qu'il n'y ait qu'un OPCO national à Mayotte. Des ordonnances et des décrets permettront ensuite de préciser la présence, la durée et les modalités d'intervention de la structure. MH : Concrètement, quel sera l'impact sur les financements de la formation ? JDL : Autrefois, les financements étaient reversés à l'Éducation nationale. Maintenant, c'est fini. À l'avenir, les OPCO vont fixer des priorités via un conseil d'orientation et les financements des centres de formation varieront uniquement en fonction de ces priorités. Le budget

restera le même, par contre pour la mobilité vers la métropole ou d'autres collectivités des stagiaires de la formation professionnelle continue, donc hors apprentissage, une partie des frais pourra être financée par le Conseil départemental, à condition que l'offre de formation n'existe pas sur le territoire. Mais ici il y a très peu d'offres, donc nous on envoie tout un tas de jeunes à La Réunion ou en métropole, et jusqu'à présent ils n'étaient pas pris en charge s'ils n'avaient pas de contrat d'apprentissage. MH : À ce sujet, la chambre avait entamé il y a quelques mois des discussions concernant la création d'un centre interconsulaire de formation. Où en eston aujourd'hui ? JDL : Les présidents de la chambre des métiers et de l'artisanat et de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) ont signé un accord de principe. Les modalités de fonctionnement de ce centre devront être fixées au 31 décembre 2019 au plus tard. Sa date d'ouverture n'est pas encore établie mais il regroupera plusieurs choses : la formation continue pour les artisans et les commerçants – qui n'en font pas beaucoup aujourd'hui –, un pôle de formation initiale sous la forme d'un centre de formation d'apprentis commun et intégré dans le centre interconsulaire, l'ensemble des points d'accueil jeunes y seront également réunis. Tout cela va changer beaucoup de choses. Par exemple, aujourd'hui, un jeune qui veut se former aux métiers de l'artisanat s'adresse à nous, les autres se tournent vers la CCI, sauf qu'à la CCI, il n'y a pas beaucoup de places. Par contre, nous, parfois, lorsqu'on discute avec les jeunes on se rend compte que ce n'est pas l'artisanat qui les attire, mais le commerce. Donc on est obligés de les orienter vers la CCI. Alors que là, dans un seul endroit, les conseillers seront compétents pour aider les jeunes quel que soit leur souhait, comme un guichet unique d'accueil. Tous les outils seront mis en commun et cela permettra de rentabiliser davantage les équipements, de créer une synergie et puis de mener une politique commune sur l'aménagement du territoire. Aujourd'hui, 80 % des jeunes au lycée agricole de Coconi ne veulent devenir ni agriculteurs, ni éleveurs, mais il n'y a de place que là-bas, alors ils y vont, mais n'y apprennent pas le métier qu'ils veulent. Donc ils décrochent très vite... MH : D'ici là, comment comptez-vous pallier ce problème ? JDL : Courant juillet, nous lançons un projet qui consiste à aller chercher des jeunes en totale désocialisation pour les remettre au boulot. Nous allons louer une maison pendant quatre semaines – un peu à la façon

22•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


des Compagnons du tour de France –, dans laquelle ils seront accompagnés par des éducateurs spécialisés. Le matin, ils auront des cours de remise à niveau en français, en anglais, etc. L'après-midi, ils seront envoyés dans des entreprises pour y travailler, dans les domaines qu'ils auront choisi, car le but n'est évidemment pas de leur imposer un métier. Enfin, il y aura aussi une semaine de rupture où on les emmènera dans des coins reculés de Madagascar, dans des entreprises où les conditions vont être très difficiles, mais où ils vont apprendre car ils en auront les compétences. Le but c'est de leur faire comprendre que se former et travailler à Mayotte, c'est pas mal ! À leur retour ici, ils auront une mise à niveau puis un bilan et ils seront obligatoirement orientés soit vers un emploi, soit vers un centre de formation diplômant, à Mayotte ou en dehors. Au total, il y aura quatre sessions de ce genre sur deux ans, avec à chaque fois des groupes de huit jeunes. MH : Parallèlement, la chambre travaille à l'ouverture d'une école régionale des métiers de la mode pour une ouverture en janvier... JDL : Aujourd'hui, il faut chercher les fonds où ils sont et certains financements européens sont transfrontaliers, donc on est obligés de travailler avec les pays voisins comme l'Union des Comores ou Madagascar. La seule chose qui est imposée, c'est que le projet soit porté par une structure française de Mayotte. Mais si on ne travaille pas avec les autres, on n'aura rien, pas un centime. Et il y a tout un tas de métiers pour lesquels, à Mayotte, nous n'avons pas les compétences. Par exemple, vous avez vu des cordonniers à ici ? Il y en a un. Vous avez vu des fabricants de chaussures, de sacs ? Où sont-ils ? À Madagascar pour la plupart ! Donc il va bien falloir aller là-bas. En termes de fonctionnement, cette école régionale aura une partie stylisme, couture, création de vêtements, et d'autres parties qui concernent l'esthétique, la maroquinerie, la cordonnerie, puis on en rajoutera éventuellement d'autres comme la coiffure. Parce que si on ne forme pas nos jeunes, ils ne trouveront pas de boulot. Là, pour la formation initiale on aurait 75 élèves au total. Pour la formation continue, c'est par groupe de dix voire douze. MH : Quels peuvent être les autres secteurs porteurs à Mayotte ? JDL : La construction, particulièrement avec la brique de terre. Elle a été certifiée l'an dernier, donc c'est un concept à développer. Nous avons comme projet de créer un pôle régional d'innovation concernant non seulement la brique de terre, mais aussi tous les matériaux locaux de construction : le bambou, le vétiver, etc. Nous avons

obtenu un accord de principe de l'État français et on a déposé auprès du Conseil départemental une demande de subvention pour une étude de huit mois afin de préparer tous ces contours là avec l'Union des Comores, Madagascar, peut-être l'Afrique de l'est. Mais ça traîne. MH : Finalement, pourquoi la formation se porte-telle si mal ? JDL : Deux grandes questions s'opposent, alors qu'elles ne devraient pas : est-ce qu'on forme des jeunes pour qu'ils restent à Mayotte et qu'ils développent l'offre locale, ou est-ce qu'on forme des jeunes pour qu'ils trouvent un boulot ? Si une fois formés ils trouvent un boulot à Mayotte, tant mieux, mais s'ils doivent partir ailleurs, tant mieux aussi ! Le jeune a un boulot et c'est ça qui importe. Pendant longtemps, on ne voulait pas financer des formations parce que derrière on savait qu'ils quitteraient le territoire. Le Conseil départemental me l'a mis sous le nez deux ou trois fois : la CMA a formé des bouchers alors qu'il n'y pas de boucheries à Mayotte. Sauf que pour Sodifram et Jumbo, nous avons formé de vrais bouchers. De plus, beaucoup sont partis à l'extérieur parce qu'actuellement, il manque 4 000 bouchers en France. Et un jeune qui choisit cette profession, gagne 1 800 € net par mois quand il commence. Donc qu'est-ce qu'on veut ? Qu'ils restent ici mais qu'ils n'aient pas de boulot ? Maintenant, on parle d'ouvrir un abattoir à Mayotte d'ici 2021 ou 2022, mais si on ne forme personne, personne ne pourra y travailler ! Alors, comment va-t-on faire ? On nous répond qu'on verra après. Sauf que non : un boucher, il faut 18 mois pour le former. Donc si on attend le jour de l'ouverture pour penser à la formation, c'est trop tard. Ce qui veut dire qu'on va devoir faire venir des jeunes qui ne sont pas à Mayotte, pendant que ceux qui y sont ne peuvent pas travailler... Au même titre, l'État a imposé au RSMA de former des jeunes pour l'aquaculture, ce qui a été fait, sauf que toutes les boîtes qu'aquaculture ici ont fermé. Il y a quelques années, le Conseil départemental a envoyé des jeunes filles passer un CAP coiffure à Madagascar pendant un an. C'est seulement quand elles sont revenues qu'on leur a dit que leur diplôme n'était pas reconnu ici. Donc il a fallu leur repayer un an de formation ! Il n'y a aucune prévision. Enfin, depuis 2017, les subventions baissent. Du coup l'année prochaine, il va nous manquer près de 500 000 euros par rapport à 2017.n * Cette stratégie apporte un cadre à l’application des politiques publiques issues du Livre bleu outre-mer. Elle définit une nouvelle manière de construire les outre-mer de demain en invitant les décideurs, les élus, les entreprises et les citoyens à concevoir un futur durable en outre-mer à travers cinq objectifs : zéro carbone, zéro déchet, zéro polluant, zéro exclusion et zéro vulnérabilité.

23

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


magazine

Photos : Benoît Almeras et Solène Peillard

course de pneus

En images, la grande finale Ils ne se sont pas dégonflés : pneus de scooters, voitures, camions et même tractopelles... Tous ont roulé samedi sur les routes de Mamoudzou, pour la grande finale de l'événement emblématique de Mayotte. Au total, 400 adultes et 510 enfants se sont frottés au parcours de 1 800 mètres de cette 36ème édtion de la course de pneus.

24•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


Dans la catégorie enfants, Khaled Ben Daroussi raffle la première place chez les garçons. Cherif Abdou Salam se classe deuxième devant Nadjib Abdallah. Pour les filles, la gagnante de l'année dernière, Hounaida Mahamoud se hisse une nouvelle fois sur la première marche du podium Hissnat Abdallahramlati, puis de Charfia Toihir.


magazine

Le thème "Courez colorés" a particulièrement inspiré l'équipe Tempête Ke Nenette, lauréate du meilleur déguisement.

26•

M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


À l'issue de la course, les pneus ont été récupérés par la mairie de Mamoudzou, afin d'être déchiquetés et recyclés.

27

• M ay o t t e H e b d o • N °   8 9 2 • 0 5 / 0 7 / 2 0 1 9


offres d'emploi offres de formations fiches mĂŠtiers tĂŠmoignages conseils


le métier de la semaine

Comptable Le comptable enregistre et centralise les données commerciales, industrielles ou financières d'une structure pour établir des balances de comptes, comptes de résultat, bilans, etc., selon les obligations légales. Il contrôle l'exactitude des écritures comptables et rend compte de la situation économique de la structure. Il peu aussi réaliser des activités ayant trait à la paye et à la gestion de personnel et coordonner l'activité d'une équipe ou gérer une structure.

Environnement de travail

- Agence et syndic immobilier - Association - Cabinet comptable - Collectivité territoriale - Entreprise - Entreprise publique/établissement public - Établissement bancaire et financier - Établissement scolaire - Étude notariale Organisation humanitaire

Compétences

- Préparer les éléments constitutifs d'un mandatement - Établir un état de rapprochement bancaire - Codifier un mandat - Codifier un titre - Saisir des titres - Saisir les factures - Codifier une facture - Réaliser un suivi de trésorerie - Établir des déclarations fiscales et sociales - Paramétrer un système d'information comptable

Accès au métier

Cet emploi/métier est accessible avec un diplôme de niveau Bac en comptabilité. Il est également accessible avec un BEP en comptabilité complété par une expérience professionnelle. Un diplôme de niveau Bac+2 ou Bac+3 (BTS, DUT, Diplôme de Comptabilité et de Gestion -DCG, etc.) en comptabilité est requis pour occuper un poste de comptable. La maîtrise de l'outil informatique (base de données, logiciel comptable, etc.) est requise.

OFFRE D’EMPLOI REPONSABLE DU SERVICE DES ASSEMBLEES JUSTICE CO N FIANC E

Cadre d’emplois des Attachés / Rédacteurs (cat. A/B) Filière administrative recrutement statutaire / non statutaire avec une expérience sur des fonctions similaires. le cahier

PR O GRES

Sous l’autorité du directeur général des services, le responsable des assemblées coordonne l’organisation des mploi & formation instances de décisions avec les élus et les services. Il apporte une expertise juridique afin de sécuriser les actes et les procédures administratives. Principales missions : - Planification et organisation des séances des commissions, du bureau et du conseil communal - Pré-contrôle administratif et juridique, voire rédaction des rapports, projets de délibérations, décisions, arrêtés et pièces annexes … - Rédaction des comptes rendus des réunions et procès-verbaux - Supervision et contrôle de la mise en oeuvre du caractère exécutoire des actes, archivage des délibérations, des décisions et des arrêtés - Pilotage de projets transverses selon les besoins de la direction Profil recherché : Au-delà de ses compétences rédactionnelles, le responsable des assemblées devra être organisé, faire preuve de rigueur et avoir un bon sens des responsabilités. Une bonne maitrise des procédures administratives est attendue. Rémunération : Statutaire / Non statutaire Poste à pourvoir rapidement, adresser CV et lettre de motivation à : drh@dzaoudzi-labattoir.fr Date limite des dépôts de candidature le 15 août 2019.


offres d'emploi

DELEGUE GENERAL (H/F)

FEDERAT DEP LIGUE ENSEIGNEMENT MAYOTTE 976 - MAMOUDZOU De la mise en œuvre du projet fédératif et politique départemental, et du suivi de la vie statutaire Élaboration mise en oeuvre suivi du projet fédéral rédaction et responsabilité du rapport annuel

RSM OI MAYOTTE - 976 - MAMOUDZOU

Gestionnaire paie

Dans le cadre du développement de son Pôle Social, RSM OI MAYOTTE,cabinet d'audit, d'expertise comptable et de conseil, recherche un Gestionnaire de Paie. De formation supérieure bac +2 minimum

CROIX ROUGE FRANCAISE - 976 - MAMOUDZOU

Logisticien / Logisticienne (H/F)

Chargé d'études sectorielles (H/F)

Psychologue du travail (H/F)

Secrétaire comptable

Infirmier Bloc diplômé IBODE (H/F), Mayotte (H/F)

* voir site Pôle emploi

La Délégation Territoriale de la Croix-Rouge Française à Mayotte, 55 salariés, conduit différents projets d'action sociale dont un service de lutte contre la précarité alimentaire

CONSEIL GENERAL - 976 - MAMOUDZOU Il collecte, organise et anticipe le traitement d'information pour développer des outils en matière d'évolution des métiers, de qualification et d'ajustement de compétences

APIFPAM - 976 - MAMOUDZOU L'APIFPAM - CIBC Océan Indien Mayotte recherche dans le cadre de son développement un consultant Psychologue du Travail expérimenté(e) ayant une solide connaissance et pratique des activités en CIBC

SARL HYPOPLACO - 976 - KAWENI En lien direct avec le dirigeant, vos principales missions sont : Secrétariat et Accueil - Gestion courrier (arrivée/départ), rédaction courriers, standard téléphonique et gestion des appels, mails...

ADECCO MEDICAL - 976 - MAMOUDZOU Adecco Medical Nous recherchons pour le centre hospitalier de Mayotte, des IDE exp bloc ou IBODE (h/f) pour un CDD de 3 à 12 mois. Bloc pluridisciplinaire tendance ortho/viscéral/gynéco-obstétrique


LA SOMAPRESSE RECRUTE UN(E) COMMUNITY MANAGER / CHEF DE PROJET

LA SOMAPRESSE RECRUTE UN(E) JOURNALISTE

CCAS de Bandrélé recherche 3 assistants maternelles ou d’accueil petite enfance (H/F) CONDITIONS D’EMPLOIS : a Temps complet : 35 heures hebdomadaires a Catégorie C a Cadre d’emplois des agents sociaux, auxiliaires de soins territoriaux et agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles ; a Statut : Titulaire ou contractuel ; a Prise de poste : 1er Août 2019 ; a Rémunération statutaire et régime indemnitaire

Merci d’adresser les candidatures, CV et lettre de motivation, avant le 19 juillet 2019 au service des ressources humaines, Commune de Bandrélé : grh@bandrele.yt L’annonce est consultable sur le site internet de la mairie www.bandrele.yt, rubrique recrutement et marchés publics.


CCAS de Bandrélé recherche Un auxiliaire de puériculture (H/F) CONDITIONS D’EMPLOIS : a Temps complet : 35 heures hebdomadaires a Catégorie C a Cadre d’emplois des auxiliaires territoriaux de puériculture a Statut : Titulaire ou contractuel ; a Prise de poste : 1er Août 2019 ; a Rémunération statutaire et régime indemnitaire

Merci d’adresser les candidatures, CV et lettre de motivation, avant le 19 juillet 2019 au service des ressources humaines, Commune de Bandrélé : grh@bandrele.yt L’annonce est consultable sur le site internet de la mairie www.bandrele.yt, rubrique recrutement et marchés publics.

CCAS de Bandrélé recherche Un Directeur de la crèche municipale (H/F) CONDITIONS D’EMPLOIS : a Temps complet : 35 heures hebdomadaires a Catégorie C a Cadre d’emplois des éducateurs territoriaux des jeunes enfants ou des infirmiers territoriaux a Statut : Titulaire ou contractuel ; a Prise de poste : 1er Août 2019 ; a Rémunération statutaire et régime indemnitaire

Merci d’adresser les candidatures, CV et lettre de motivation, avant le 19 juillet 2019 au service des ressources humaines, Commune de Bandrélé : grh@bandrele.yt L’annonce est consultable sur le site internet de la mairie www.bandrele.yt, rubrique recrutement et marchés publics.

OFFRE D’EMPLOI REPONSABLE DU SERVICE DES ASSEMBLEES JUSTICE CO N FIANC E

Cadre d’emplois des Attachés / Rédacteurs (cat. A/B) Filière administrative recrutement statutaire / non statutaire avec une expérience sur des fonctions similaires. le cahier

PR O GRES

Sous l’autorité du directeur général des services, le responsable des assemblées coordonne l’organisation des mploi & formation instances de décisions avec les élus et les services. Il apporte une expertise juridique afin de sécuriser les actes et les procédures administratives. Principales missions : - Planification et organisation des séances des commissions, du bureau et du conseil communal - Pré-contrôle administratif et juridique, voire rédaction des rapports, projets de délibérations, décisions, arrêtés et pièces annexes … - Rédaction des comptes rendus des réunions et procès-verbaux - Supervision et contrôle de la mise en oeuvre du caractère exécutoire des actes, archivage des délibérations, des décisions et des arrêtés - Pilotage de projets transverses selon les besoins de la direction Profil recherché : Au-delà de ses compétences rédactionnelles, le responsable des assemblées devra être organisé, faire preuve de rigueur et avoir un bon sens des responsabilités. Une bonne maitrise des procédures administratives est attendue. Rémunération : Statutaire / Non statutaire Poste à pourvoir rapidement, adresser CV et lettre de motivation à : drh@dzaoudzi-labattoir.fr Date limite des dépôts de candidature le 15 août 2019.


magazine d’Information numérique Hebdomadaire Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayotte.hebdo.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@mayottehebdo.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédacteur en chef Geoffroy Vauthier Rédactrice en chef adjointe Houdah Madjid

# 892

Couverture :

La danse du prépuce

Journalistes Ichirac Mahafidhou Lyse Le Runigo Hugo Coeff Romain Guille Solène Peillard Grégoire Mérot Benoît Almeras Correspondants HZK - (Moroni) Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan, Thomas Lévy Comptabilité Catherine Chiggiato compta@mayottehebdo.com Secretariat Annabelle Mouhamadi Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com


– RCS Paris 437 814 858

Notre action pour les Mansour : un logement tout neuf pour profiter de la vie en centre-ville.

www.actionlogement.fr

Action Logement participe à la revitalisation des centres-villes des 222 communes du programme Action Cœur de Ville. Sur cinq ans, Action Logement consacre 1,5 milliard d’euros pour construire et réhabiliter des immeubles en centre-ville. Notre objectif : permettre aux salariés de vivre au cœur des villes moyennes.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.