TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN
Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
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FI n°3839 Lundi 7 mars 2016 St Félicie
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FI n°3822 Jeudi 11 février 2016 Ste Héloïse
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RENSEIGNEMENTS Tél : 0639 67 04 07 | Mail : contact@mayotte-e-velos.yt
FI n°3818 Vendredi 5 février 2016 Ste Agathe
marine le Pen
environnement
Port de Longoni
ConSeil départeMental
Quel accueil se prépare pour la présiDente Du Fn ?
Le Lagon au patrimoine mondiaL de L'unesCo ?
la dsP sur la sEllEttE
pas de changement sUr l’octroi de mer
© Jonny CHADULI
Grève à Panima
TéléThon 2016
Des propositions mais toujours pas D'issue
DemanDez le programme
première parution : juillet 1999 - siret 02406197000018 - édition somapresse - n° Cppap : 0921 y 93207 - dir. publication : Laurent Canavate - red. chef : Gauthier dupraz - http://flash-infos.somapresse.com
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FI n°3997 mercredi 30 novembre 2016 St André
© CR: Gauthier Bouchet
Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.
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Économie
SÉcuritÉ
Les appeLs à projets de L'europe
Couvre-feu pour Les mineurs
Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com
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Musique
Faits divers
Edmond BéBé nous a quitté
ViolEncE En cascadE
Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com
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MCG VS SMart
ViCe-reCtorat
UltimatUm oU véritable main tendUe ?
l’institUtion répond aUx critiqUes
Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com
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LE MOT DE LA RÉDACTION
SILENCE, ÇA POUSSE ! "Les forêts précèdent les peuples", écrivait Chateaubriand. Mais nous survivront-elles ? Cette semaine, nous vous emmenons au cœur de ce joyau naturel, précieux mais fragile. Car les enjeux qui se jouent dans le silence de nos bois sont nombreux, particulièrement à l'heure où les ressources en eaux préoccupent tous les esprits. Mais alors que le couvert forestier de Mayotte recule toujours un peu plus, quelles solutions devons-nous déployer pour préserver le poumon de l'île, et toute la biodiversité qu'il abrite ? C'est justement d'abri, mais cette fois d'un autre genre, dont il est question dans l'entretien de la semaine. Loin des bois s'érigent les villes, celles-là où l'offre de logements peine à se calquer sur la forte croissance démographique de Mayotte. Une situation qui pourrait bien pousser un second opérateur social, complémentaire à la SIM, à venir s'implanter sur l'île. Si le territoire semble encore parfois à construire, Jean-Pierre Rigante, lui, y a bâti sa vie. Arrivé à Mayotte il y a 30 ans, il en passera 17 à la tête de l'un des plus grands clubs de football de l'île. C'est par cette lucarne, au contact des jeunes, qu'il a vu la vie locale se transformer. Comme elle continue encore de le faire, chaque jour. Bonne lecture à tous
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COUP D’ŒIL DANS CE QUE J'EN PENSE
Laurent Canavate
Mayotte Hebdo n°597, vendredi 18 janvier 2013
L'ÉTAT, LE CG ET LES MAIRIES DOIVENT TRAVAILLER ENSEMBLE 2012 est terminée, c'est ainsi, à Mayotte aussi. Il n'y aura pas grand-chose à en retenir sur l'île, à part un formidable frein sur le plan économique, avec le chômage qui devrait continuer de gonfler et concerner plus de 50% des actifs, sinon que le CG aura réduit son déficit. C'est positif, même si ce fut au prix du gel des investissements et de la fermeture ou du nonpaiement de ses contributions à de nombreux organismes para-publics, pourtant conventionnés et qui attendent encore leurs financements. C'est le prix à payer pour des années de laisser-aller, de gabegie, et si ça s'arrête là ce ne sera pas trop cher payé. Car les effectifs importants des administrations locales, qu'il va falloir payer avec nos taxes et impôts dès 2014, risquent de nous étouffer pendant longtemps. Et le souci n'est pas leur nombre, mais surtout leur inefficacité, l'absence de réel management de ces équipes : le problème de donner des ordres et de veiller à ce qu'ils soient appliqués. Les cadres ou agents avec les plus faibles niveaux ont pris de mauvaises habitudes d'être rémunérés sans prévoir de travail en échange, sans aucun encadrement, sans aucune consigne. Certains cadres "anciens" ont pris aussi l'habitude de ne pas en faire trop, faute parfois des compétences adéquates, faute de suivre les formations qui leur ont été proposées... Et la situation a duré trop longtemps. Il reste les nouveaux venus, parfois motivés, parfois compétents, parfois dynamiques, qui restent cois devant une telle situation dans la maison du département ou dans les communes. Au pire ils sont rapidement virés ou en tout cas fortement dégouttés, quitte à partir d'eux-mêmes pour les plus courageux. Au mieux ils sont mis au placard pour ne pas remettre en cause un fonctionnement qui satisfait tout ce petit monde. Et la boutique reste bien immobile. Seuls quelques rares services fonctionnent bien, voire très bien, avec des équipes motivées et efficaces. Pour les autres, beaucoup baissent les bras : les élus face à des responsables administratifs incompétents ou alors qu'ils perçoivent encore parfois comme des concurrents potentiels aux prochaines échéances, et ce n'est pas bon; les directeurs et sous-directeurs, les chefs de services et autres cadres qui se sont retrouvés régulièrement promus pour arriver à des postes dont ils ne maitrisent plus les enjeux, les contraintes, qui ne disposent pas de compétences en management alors qu'ils doivent gérer des équipes complètes. Rien ne se fait ou presque et tout va bien : tout le monde est payé... - et bien payé ! - sur le dos des Mahorais. Et chaque mission à l'extérieur disponible est l'occasion de voyager. S'il n'y en a pas, on en invente, on en crée... Et Mayotte souffre ! Car le problème est bien là. Ce qui devrait se faire ne se fait pas, traine. Je grossis quelque peu le trait, car des services fonctionnent très bien, des cadres et autres agents sont très compétents, exemplaires, des communes sont
TOLERIE - PREPAR ATION - PEINTURE
remarquables, dynamiques et c'est important de le remarquer, cela permet aussi de garder confiance et de rester optimiste. Mais pour que la situation se débloque plus largement, il faudrait un ou quelques exemples. Un directeur dont le service n'effectuerait pas le travail prévu pourrait être licencié, après avertissements de rigueur, pour incompétence ou incapacité. Un agent absent de son travail trop souvent pourrait être licencié. Ces petites mises au point permettraient déjà de remettre tout le monde dans le sens de la marche... Mais personne n'a le courage de faire travailler des gens qui sont pourtant payés pour ça, de remobiliser les équipes, de fixer des objectifs, des caps, et de contrôler, à part quelques élus courageux et qui montrent l'exemple. Mais les enjeux sont trop grands, les attentes de la population trop importantes, les citoyens de plus en plus exigeants. Trois collèges devaient être construits, mais faute de foncier notamment ils ne verront pas le jour. Des enfants s'entasseront dans les établissements existants, déjà gonflés à bloc - des collèges prévus pour 700 ou 900 accueillent déjà 1 500 enfants. Et c'est pareil pour les écoles du primaire. Il y aura des rotations, des horaires impossibles, des établissements qui s'useront très vite, s'abimeront, des salles "temporaires" et on sait ce que ce mot veut dire ici... Il y aura trop d'enfants, pas assez de salles spécialisées, pas de salles informatiques en état, de salles de sciences... Il y aura plus de violence, plus difficile à canaliser, à contrôler... On aura droit à des salles en contreplaqué... toutes prêtes, sans intervention locale pour les artisans, les entreprises de la place. Il suffit d'un importateur et d'une dalle de béton... Tout ça parce que les mairies, le conseil général et l'Etat n'ont pas réussi à s'assoir à une table et trouver le foncier. Les millions d'euros budgétisés par le ministère de l'Education nationale seront en partie perdus pour Mayotte, sa jeunesse et ses entreprises. Ces trois institutions essentielles pour Mayotte doivent collaborer, travailler ensemble, pour le bien de toute la population et les besoins sont si immenses. Il faut parler honnêtement, franchement, et ce n'est pas toujours évident. Il faut se dire les choses, expliquer les limites des uns et des autres, obtenir le soutien de chacun sur les projets essentiels à notre avenir, à mon avis. Il faut laisser ses préjugés, ses discours convenus dans la poche pour regarder la réalité en face et avancer. La situation de Mayotte est dramatique, inquiétante si rien n'est fait. Un frémissement est perceptible en ce début 2013, une étincelle, un espoir qu'il convient de couver, de faire vivre. Les déchets, le port, le marché et ses abords, la piste longue, la circulation automobile, l'urbanisme anarchique, le chômage grandissant, le niveau scolaire honteux avec ses établissements surchargés, l'aménagement du front de mer de Mamoudzou et des plages, le développement du tourisme... Les dossiers ne manquent pas, la population regarde tout cela et attend, avec une impatience grandissante. Et un grand espoir dans ces trois institutions essentielles, qui ensemble peuvent débloquer cette situation.
MAYOTTE
SANS Z RENDE S U O V
PARE-BRISE
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S LE RÉTRO
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Graves déficits du Conseil général : la honte "Pour sortir de l'ornière financière, les élus du conseil général s'apprêtent à examiner le 3 décembre prochain une série de mesures en session plénière. Mais face à la contestation croissante de l'électorat, le spectre de l'immobilisme refait surface, alors que la situation est de plus en plus préoccupante", écrivions-nous dans ce numéro. Parmi les mesures envisagées : "ne pas renouveler près de 800 contrats de courte durée, qui pourrait permettre à la CDM de réduire sa masse salariale de 7,5 M€. Le rapport préconise également de mettre fin aux contrats de développement local (CDL), des postes qui seraient rapidement mués en "emplois sociaux" selon M. Oili, occupés principalement par des "mamas" d'après Jaques Martial Henry, mais dont les titulaires avaient initialement comme fonction de faire remonter les préoccupations des maires à leur élu cantonal. La suppression de ces postes aussi pléthoriques qu'inefficaces devrait permettre au CG de sauver 2,5 millions d'euros." Mayotte Hebdo n°453, vendredi 27 novembre 2009.
Les barges, carrefour de rencontres Reportage sur le petit monde des barges, "un élément emblématique de Mayotte. Seul moyen de relier Petite-Terre à Grande-Terre et vice-versa, elles sont empruntées par plusieurs milliers d’usagers chaque jour. Occasionnels ou réguliers, les passagers de ces bateaux offrent aux visiteurs un premier aperçu de la diversité sociale de l’île. Une arche de Noé où se mélangent bouénis, touristes ou encore lycéens." Un usager arrivé à Mayotte il y a peu témoigne d'ailleurs de ce transport atypique : "le plus marquant c’est la barge, car ça nous a donné un avant-goût de la société mahoraise." Mayotte Hebdo n°682, vendredi 28 novembre 2014.
LA PHOTO D'ARCHIVE Inondations à Bouéni Mi-avril 2012 : de fortes pluies s’abattent sur l’île et particulièrement dans le village de Bouéni, causant une sérieuse dégradation de la route, mais plaçant aussi de nombreux domiciles et nombreuses familles dans des conditions de vie difficiles.
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IL Y A 5 ANS
IL Y A 10 ANS
C'ÉTAIT DANS MH
TCHAKS
L'ACTION
LE CHIFFRE
LA PHRASE "Il y a beaucoup de travail derrière ces résultats" Dhoul-Kalal Mohamed, le président du Chirongui muaythaï kick-boxing a affiché, le week-end dernier, un beau palmarès lors du championnat de Mayotte kick light, puisque le club a remporté cinq combats sur six. Au total, quarante champions départementaux de la ligue mahoraise ont été titrés. Prochaine étape, le championnat de France amateur 2019/2020, à Paris en mai prochain.
1 000 000 C'est la somme qui sera investie dans un plan de santé communautaire entre la France et les Comores, premier volet de l'accord entre les deux pays, annoncé cet été et accompagné d'une enveloppe totale de 150 millions d'euros. La Croix-Rouge française et son homologue comorien, Le Croissant Rouge, seront chargés de gérer ce premier million, première étape d'une réorganisation du système de soin comorien.
Le concours "Selfise ton préservatif" revient C'est une tradition depuis trois ans. La campagne "Selfise ton préservatif" revient sur le territoire jusqu'au 10 février. Le concept : se prendre en photo avec un préservatif sous emballage, proposer une phrase de prévention à la santé sexuelle sur la photo, transmettre par email la réalisation à l'adresse secretaire.aecum@gmail.com et la poster sur Facebook en inscrivant en légende #Selfise_ton_préservatif. Les dix photos les plus likées passeront devant un jury qui désignera les cinq gagnants. Ils se verront remettre différents lots, dont un billet d'avion aller-retour Mayotte-La Réunion.
LA PHOTO DE LA SEMAINE La 1re promotion d'adjoints de sécurité made in Mayotte diplômée Il y a quelques jours, quatorze élèves ont arboré fièrement leur insigne à la cérémonie de sortie de formation d’adjoints de sécurité. Leur particularité ? Ils sont tous formés à Mayotte. Une première pour ce corps de métier où il était auparavant nécessaire de partir en métropole pendant la durée de la formation, les ressources en formateurs n'existant pas encore sur le territoire. C’est entre fierté et excitation que les nouveaux adjoints de sécurité ont reçu les félicitations du préfet et du centre régional de formation de Mayotte de la police nationale. Ils sont dores et déjà opérationnels dans leurs commissariats d'affectation. Bravo à eux !
SOCIÉTÉ Mayotte se mobilise contre les violences faites aux femmes Chaque 25 novembre marque la journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Pour l'occasion, cette année encore, l'Acfav organisait un colloque, cette fois consacré aux violences psychologiques, pendant que le barreau de Mayotte tenait une conférence au lycée de Mamoudzou Nord, à l'issue de laquelle a été diffusé, devant les élèves, un film traitant des brutalités et des souffrances subies. Alors que 131 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint depuis le début de l'année, il n'existe encore aucune statistique propre à l'échelle du 101ème département, "mais nous savons que cela existe ici aussi", a souligné le directeur de l'Acfav, Djamael Djalalaine.
PROVERBE Mwendra mbiyo wendra na mwendra na mwendra pole wendra Aller doucement n'empêche pas d'arriver.
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LE FLOP LE TOP Mayotte devient une région académique Comme prévu, Mayotte deviendra au 1er janvier prochain un rectorat de plein exercice. Mais pas seulement, puisque que le conseil des ministres a adopté la semaine dernière un décret qui fera du département la 18ème région académique de France en 2020. Gilles Halbout, actuel vice-recteur, restera à la tête de l'académie, dont les compétences vont considérablement s'élargir, puisqu'il sera en charge des services départementaux de l'Éducation nationale et devra ainsi établir les orientations des politiques du ministère de l'Éducation, d'enseignement supérieur et de recherches. Gilles Halbout deviendra également le premier chancelier des Universités de Mayotte. Une dizaine de postes supplémentaires devraient également être créés.
La distribution de bons alimentaires de Solidarité Mayotte suspendue La semaine dernière, la distribution des bons alimentaires à destination des demandeurs d'asile effectuée par Solidarité Mayotte a dû être interrompue faute de financements. Si le directeur de l'association pointe un problème de trésorerie passager, l'incident est révélateur du manque de moyens alloués à l'accompagnement des réfugiés sur le territoire. En cause notamment, les retards de paiement de la part du conseil départemental, qui a pourtant lui-même chargé la prise en charge des mineurs demandeurs d'asile à l'association, et l'inadéquation entre les sommes versées par l'État via la préfecture et le nombre de personnes qui sollicitent l'aide de Solidarité Mayotte.
ILS FONT L'ACTU Nassur Attoumani
L'auteur et dramaturge phare du 101ème département a été approché par le romancier alsacien Martial Debrieffe pour scénariser une bande dessinée inédite sur l'Histoire de Mayotte. Un projet d'envergure portée par les Éditions du Singe qui vise à raconter le passé du territoire à travers les yeux de ses habitants eux-mêmes. Cette BD, dont la sortie est prévue pour début 2020 avec une version en mahorais, bénéficiera d'une déclinaison en réalité augmentée pour que le lecteur puisse consulter des contenus annexes, comme les archives départementales. Nassur Attoumani vient également de publier la traduction shimahoraise des Fables de La Fontaine, Halé Za La Fontaine, aux éditions Orphie.
Joanne Desdoigts-Morelli
Le week-end dernier, la jeune fille de 11 ans et scolarisée en classe de 5ème à Tsingoni a été élue présidente de l'assemblée des jeunes. Cette structure s'assimile à une sorte de conseil départemental pour les citoyens de 11 à 14 ans. Le mandat de Joanne Desdoigts-Morelli s'étend sur deux ans. Si la présidente de l'assemblée des jeunes pourra porter différentes thématiques sur la scène publique, elle n'est dotée d'aucun pouvoir décisionnel et ne dispose d'aucun budget, le but étant de faire découvrir les instances républicaines aux jeunes citoyens.
SANTÉ MENTALE Un tiers de la population présenterait "au moins un trouble" Menée entre 2016 et 2019 auprès de 900 adultes, cette enquête dont les résultats ont été dévoilés la semaine dernière révèle que près d'un Mahorais sur trois présenterait "au moins un trouble de la santé mentale", selon le psychiatre qui a dirigé l'étude. Pis, 45 % des 18-29 ans seraient concernés. La majorité des problèmes décelés relèvent de l'anxiété et des troubles de l'humeur, et en plus petite partie des troubles d'allure psychotique ou liés à l'alcool. L'enquête s'est également penchée sur la perception qu'a la population locale des "fous", "malades mentaux", et "dépressifs", et en la matière, le département s'est révélé être plus "optimiste" que la moyenne métropolitaine ou régionale, la population estimant qu'une majorité de ces problèmes de santé mentale peuvent se guérir. Enfin, l'île au lagon serait l'un des rares territoires où les habitants se positionnent en faveur d'une prise en charge des malades mentaux à domicile.
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MAYOTTE ET MOI
I.M
JEAN-PIERRE RIGANTE
UN PASSIONNÉ AU SERVICE DU FOOTBALL MAHORAIS
ARRIVÉ À MAYOTTE POUR DES VACANCES DANS LES ANNÉES 1990, JEAN PIERRE-RIGANTE N’A PLUS JAMAIS QUITTÉ L’ÎLE. IL Y A CONSTRUIT SA VIE : FAMILIALE, PROFESSIONNELLE ET SPORTIVE, LUI L’ANCIEN SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU FC M’TSAPÉRÉ ET ACTUEL SECRÉTAIRE ADJOINT DE LA LIGUE MAHORAISE DE FOOTBALL, MEMBRE DE LA COMMISSION JEUNES ET FÉMININE DE LA LIGUE. LE MAHORAIS BLANC NOUS RACONTE SON MAYOTTE. L’histoire d’amour entre Jean-Pierre Rigante et Mayotte débute en 1993. Le Niçois est invité à un baptême en tant que parrain. Lui et sa compagne mahoraise décident alors de faire d’une pierre deux coups en passant quelques semaines de vacances dans cette île enchanteresse que lui ne connait guère, avant de rebrousser chemin. Mais très vite, un travail dans la formation et l’insertion professionnelle lui est proposé au sein de l’organisation ingénierie développement formation (OIDF). Il y passera plus de deux décennies au contact de la jeunesse mahoraise. "Les premiers jours, à travers mon boulot, j’ai rencontré pas mal de publics différents, et tout de suite Mayotte m’a plu… 26 ans après, j’y suis encore." Jean-Pierre Rigante s’intègre rapidement. Durant ses heures de travail, à cette époque où la technologie occupait de rares foyers, il permet aux villageoises de suivre les séries américaines en leur confiant sa télévision. Hors du cadre professionnel, il est bénévole dans le monde associatif. C’est ainsi qu’il passe 17 ans en qualité de secrétaire général du FC M’tsapéré, l’un des plus grands clubs de football de l’île. Dès ses premières années, JeanPierre Rigante maitrise le shimaoré. "Aujourd’hui, je le parle d’une façon où les jeunes disent que ça leur rappelle leurs grandsparents : avec des mots qui disparaissent et qu’ils réentendent parfois avec les anciens." À Mayotte, le formateur professionnel est dans son élément. "On dormait sans grille, il n’y avait pas de soucis. Quand on parlait des étrangers, c'était plus des boutades entre Mahorais, Anjouanais, Grands-Comoriens, Malgaches, M’zungu… C’était dans un bon état d’esprit. Pour moi, ça a commencé à tourner au début des années 2000, avec l’arrivée d’Internet, des portables, des télévisions câblées, etc. À partir de là, de plus en plus de jeunes ont voulu se calquer sur ce qui se faisait en métropole ou ailleurs."
"LE SPORT À MAYOTTE, C’ÉTAIT FOLKLORIQUE !" Malgré la progression inquiétante de la délinquance qui lui donne, parfois, des envies de départ, Jean-Pierre Rigante affirme se sentir toujours aussi bien sur son île d’adoption. "On a encore notre coin de paradis ! Je suis allé récemment à La Réunion : c’est la métropole. On a encore des coins magnifiques, que ce soit les plages ou les paysages. Ça reste encore spécifique et, pour moi en tout cas, attrayant. Par exemple : ce n’est pas tout le monde qui a la possibilité d’aller se poser à la plage à 17h après le boulot." Le M’tsapérois a grandi avec la passion du football et a souhaité la retransmettre. Au-delà de ses années passées en qualité de dirigeant sportif au FCM, il a dans les années 2000 participé à fonder l’École de football du Baobab, qui voit aujourd’hui ses meilleurs éléments remporter de nombreux titres avec l’équipe première m’tsapéroise. En se remémorant son Mayotte sportive, Jean-Pierre Rigante se souvient : "C’était folklorique ! Il n’y avait pas de grillage de sécurité, ni d’éclairage, les matchs duraient deux heures car dès qu’un but était marqué, il y avait envahissement de terrain… tout dans la joie ! Les terrains étaient remplis, les hommes grimpaient dans les arbres quand ils ne trouvaient plus de places, les dames se faisaient belles comme en mariage pour venir aux matchs. Je regrette un peu cette période. Cet engouement a disparu." L’actuel directeur des projets au sein du Cabinet Mahorais de Conseils a quitté ses fonctions dans son association sportive de cœur et a intégré la Ligue mahoraise de football, en tant que secrétaire général adjoint, référent départemental du Programme éducatif fédéral (PEF), membre de la commission jeunes et membre de la commission féminine. Sous l’impulsion de la commission des jeunesont été mis en place de nombreux grands événements footballistiques, à l’image du festival U13 Pitch ou de la Rentrée nationale du football fêtée par la Fédération française de football à Mayotte. n
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MAYOTTE ET MOI
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MON ENDROIT FAVORI
Les plages du Sud. Ça fait quatre ans que j’habite dans le Sud : c’est beau, c’est simple, c’est naturel, ce n’est pas encombré… Après si je devais en choisir une, je dirais celle de Bambo Ouest.
MON MEILLEUR SOUVENIR À MAYOTTE Le premier titre de champion de Mayotte du FC M’tsapéré en 2005, après 27 ans d’attente. Ce titre était d’autant plus attendu que le FCM était considéré comme l’un des plus grands clubs. Le fait de ne pas avoir remporté le championnat tout ce temps était une véritable anomalie. Et quand c’est arrivé, c’était la liesse populaire : la fête durant des jours et des jours…
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MA PHOTO MARQUANTE
C’est une photo Somapresse parue dans Mayotte Hebdo avec un jeune de M’tsapéré : il est porté par un de ses amis dans une foule en délire, le soir de la départementalisation de Mayotte. Cette photo me revient à l’esprit à chaque fois qu’on parle de département. Ce soir-là, on voyait dans leur visage des gens fiers et heureux que les efforts de leurs parents et grands-parents aboutissent enfin.
MA BONNE IDÉE POUR MAYOTTE Il faut s’occuper de la jeunesse. Il y a trop de jeunes qui ne font rien, or l’oisiveté créé la délinquance. Il faut que le respect revienne, mais ça va dans les deux sens. Je me souviens de discussions où des adultes me disaient que les jeunes d’aujourd’hui ne voulaient rien faire, et quand je leur demandais s’ils étaient partis à leur rencontre, personne ne l’avait fait. Alors, c’est vrai que la démographie est importante par rapport au territoire, mais on n’a pas le choix, il faut faire avec. Il faut s’occuper des jeunes en leur proposant des actions éducatives, sociales, sportives, ou en les insérant dans la vie professionnelle, à travers par exemple les associations. Ce n’est pas toujours évident, mais il faut être motivé pour chercher les moyens, les trouver et s’en occuper.
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LE DOSSIER
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RESSOURCES À PROTÉGER 14•
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Témoin de l’Histoire et de l’identité mahoraise, la forêt de l’île est une richesse à préserver coûte que coûte. Source d’oxygène, d’eau, de fraicheur et de biodiversité, ce trésor naturel est plus que jamais menacé par la présence humaine. Si des projets sont à l’œuvre pour lui garantir un avenir pérenne, la pression demeure. Un enjeu primordial pour les jeunes générations qui commencent dès à présent à ressentir les conséquences de sa réduction. Zoom sur les principaux défis à relever pour permettre à l’avenir un meilleur équilibre entre l’Homme et mère nature.
LE DOSSIER
Cyril Castelliti et Solène Peillard
FORÊT
UNE RICHESSE MENACÉE
INCONTOURNABLE À LA SURVIE DE L'ÎLE, LA FORÊT EST UNE RICHESSE AUSSI FRAGILE QUE CONVOITÉE. QU'IL S'AGISSE DES RESSOURCES EN EAU OU DE L'ÉQUILIBRE DE LA BIODIVERSITÉ, SA PRÉSERVATION DEMEURE UNE PRIORITÉ POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES. UN ENJEU MAJEUR, DANS LEQUEL S'AFFRONTE DE NOMBREUX ACTEURS AUX INTENTIONS PAS TOUJOURS COMMUNES.
Vue du ciel, l'île aux parfums et son vert omniprésent donnent l'impression d'un territoire où la forêt règne en maître absolu. À y regarder de plus près, ce maître des lieux apparaît plutôt comme un colosse aux pieds d'argile. Dans un territoire où la pression démographique est difficilement comparable avec le reste du pays, la forêt cristallise des enjeux majeurs pour la survie des générations future puisque ce vaste territoire concentre également l'une des plus grandes richesses du département : sa biodiversité. Si le bon sens voudrait que l'Homme se tienne à distance de cet équilibre fragile, la réalité demeure nettement plus complexe. En témoigne la disparition progressive de la forêt dite originelle, dont la surface actuelle tient en quelques points épars.
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COUPER DES MANGUIERS POUR CUEILLIR DES BANANES Au terme de multiples réformes ces dernières années, la gestion des 11 000 hectares de la forêt mahoraise est répartie entre l'Office national des forêts (ONF), le Conseil départemental et le Conservatoire du littoral. Le reste étant considéré comme des forêts privées ou hors du régime forestier. Pour la majorité des acteurs, "Il est délicat de mesurer l'étendue du terrain perdu ou gagné en termes de surface forestière", introduit Jeannette Lartigue, directrice de l'ONF, qui rappelle l'absence de "taux actualisé de déforestation". "Il y a une mobilisation importante de l'agriculture qui entraîne la coupe et la suppression d'une partie du couvert forestier", indique-t-on du côté de la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Daaf), qui constate "une forte régression du couvert arboré au détriment de monocultures telles que la banane ou le manioc". Un phénomène maintes fois dénoncé par les Naturalistes de Mayotte, à commencer par son président Michel Charpentier. "On constate de nombreux individus qui abattent la végétation et les arbres tels que les manguiers pour les remplacer par des cultures beaucoup plus rentables", déplore-t-il. Un souci de gains, qui ne s'exerce pas toujours de façon légale. Selon l'ONF, sur les 5 500 hectares de forêt gérés par l'institution et Conseil départemental, 200 sont occupés illégalement pour de la mise en culture. Une lutte de tous les instants particulièrement difficile à mener pour les agents de terrain, notamment au vue de leur faible effectif. "Les agents de l'ONF sont trois pour plus d'un millier d'hectares, et le département en compte 14 pour 4 4000 hectares", déplore Jeannette Lartigue. "Avec l'arrivée de Dominique Sorain (le précédent préfet, ndlr), nous avons réussi à établir des tournées régulières avec le soutien des forces de l'ordre. Des opérations assez lourdes sont réalisées deux fois par mois. C'est une véritable course contre la montre dans laquelle il faut faire vite. Récemment, un de nos agents a constaté sur le mont Combani un terrain de 15 hectares de défrichement réalisé en une semaine et demi. Heureusement, nous avons pu traiter le problème grâce au soutien des forces de l'ordre". Dans le cadre de l'opération Shikandra, les services de la préfecture annonçait en effet qu'en août dernier, 30 hectares de cultures illégales avaient déjà été détruits. Parmi les plus grands désastres causés par la monoculture, la pratique de l'agriculture sur brûlis demeure l'un des stigmates les plus visibles. Un procédé qui, s'il n'est pas réalisé selon les conditions fixées par la loi, provoque la disparition brutale d'une partie de la biodiversité. Depuis 2017, un arrêté
préfectoral encadre cette pratique. "Il y a eu beaucoup de communication, et il y en aura encore l'année prochaine. Mais nous n'avons pas encore de résultats exceptionnels en raison des difficultés d'application de la loi", reconnaîtt-on du côté de la DAAF, à l'initiative de l'arrêté. Un constat partagé par l'ONF : "Les individus à l'origine de ces pratiques sont souvent difficilement identifiables. Or, un PV établi contre X a beaucoup de moins de chance d'aboutir", déplore sa directrice.
DE GRAVES CONSÉQUENCES POUR LES RESSOURCES EN EAU À l'heure où les robinets de Mayotte affichent un débit préoccupant, la préservation de la forêt apparaît comme une urgence absolue. "La forêt fonctionne comme une éponge", martèle Michel Charpentier. "Elle permet de stocker l'eau dans les nappes phréatiques afin de la restituer en rivière", explique-t-il en précisant que "La replantation de 100 hectares de forêt permettrait de récupérer en saison sèche environ 400 000m3 d'eau". Conséquence : "Si on perd de la forêt, on perd de l'infiltration en eau. Ce qui génère des rivières avec de moins en moins de débit, voire même des rivières normalement permanentes qui ne seront visibles que pendant la saison des pluies", s'alarme-t-il. Le spécialiste prend ainsi l'exemple d'Anjouan qui a perdu une trentaine de ses rivières pérennes en 30 ans à cause d'une déforestation massive. Sans chercher des exemples jusqu'en dehors des frontières nationales, le président des Naturalistes de Mayotte décrit un phénomène déjà en cours dans le département. "Nombreux sont les anciens qui décrivent des débits de rivière beaucoup moins importants qu'à leur jeunesse. C'est notamment le cas pour la rivière de Kangani qui n'est plus qu'un simple filet d'eau en période sèche". Pour autant : "Le phénomène est difficile à mesurer car il y a également des prélèvements possibles le long de la rivière. Mais il est certain que le débit baisse dans de nombreuses rivières, notamment celles qui traversent les forêts". Face à l'écueil de l'agriculture illégale, Michel Charpentier tire la sonnette d'alarme. "Le manguier facilite l'infiltration de l'eau dans le sol et maintient la terre avec ses racines. Il protège de l'érosion et évite que l'eau ne glisse en surface. Son remplacement par des pieds de banane par exemple, est contre-performant pour la qualité des sols". Une perte d'arbres particulièrement problématique lorsqu'il s'agit des espèces végétales présentes le long des cours d'eau qui "maintiennent les berges et ralentissent l'évaporation de l'eau". Alors que Mayotte affronte sa pluviométrie la plus faible depuis plus de 20 ans, Michel Charpentier insiste plus que jamais sur la nécessité de préserver
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les rivières pour alimenter les réserves en eau potable. "Les deux retenues collinaires ne sont pas seulement alimentées par l'eau de pluie. Toutes les rivières autour du bassin conduisent l'eau jusque dans les retenues à la manière d'un entonnoir. D'où l'importance de maintenir un débit important lorsque la pluviométrie se fait rare", martèle-t-il.
SAUVER LA BIODIVERSITÉ Hormis les dégâts causés par l'agriculture sauvage, la problématique de l'urbanisation demeure également incontournable pour comprendre le recul de la surface forestière. "Nous sommes face à un mitage très progressif et diffus qui se joue principalement dans les zones périurbaines, notamment avec l'extension des villages", observe l'ONF. "Le phénomène est particulièrement présent dans les zones tampons en périphérie des villes. La zone de Majimbini est à ce titre un bon exemple. On peut y observer un recul de la surface forestière d'année en année", s'inquiète à son tour la DAAF. Conséquence de ce recul, de nombreuses espèces végétales ou animales voient ainsi leur habitat naturel disparaître. L'exemple du maki, dont le nombre d'individus a été réduit de moitié en 40 ans, est à ce titre un bon exemple de la nécessité de préserver la surface forestière. En témoigne sa désormais omniprésence dans les zones urbaines, ainsi que dans les surfaces agricoles légales. "On entend parfois dire que l'ONF va à l'encontre des agriculteurs, mais plus on préserve les crêtes et les milieux forestiers, moins les makis descendront dans les champs", note Jeannette Lartigue. Au-delà de cet exemple, la question du recul de la surface forestière impacte aussi la richesse végétale du département. "Nous avons 1 300 espèces végétales à Mayotte. Le territoire fait partie des îles océaniques où le taux d'espèces indigènes est le plus élevé au monde, avec environ 700 espèces. Sans parler des nombreuses espèces endémiques que l'on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde", ajoute Sébastien Traclet, chargé de mission au sein du Conservatoire botanique des Mascarins à Coconi. À l'heure actuelle, le spécialiste compte près de 200 espèces considérées comme "vulnérables", une
quarantaine "en danger d'extinction", et 40 autres "en danger critique d'extinction". "De plus en plus d'espèce sont menacées", s'inquiète-t-il, tout en pointant du doigt l'urbanisme ainsi que l'agriculture sauvage : "Quand vous investissez plusieurs hectares de forêt pour y
faire pousser du manioc, vous supprimez nécessairement de nombreuses espèces. Or, chaque plante à un rôle à jouer vis-à-vis des autres, et même des insectes. Cela impacte directement tout un écosystème". P a r m i l e s r a r e s s o u rc e s d ' e s p o i r concernant la préservation de la forêt, la création d'une nouvelle réserve naturelle protégée de quelque 3000 hectares concentre les espoirs. 450 000 euros seront
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déboursés pour embaucher de nouveaux gardes forestiers, et permettre un meilleur encadrement de six massifs forestiers. De quoi redonner le sourire au président des Naturalistes de Mayotte. "Je crois au principe de la mise en réserve naturelle d'une zone pour en conserver ses fonctions écologiques et développer sa biodiversité. Il faut se réjouir quand des moyens
supplémentaires sont déployés, même si le projet n'inclut pas la totalité des forêts publiques. On sait que le territoire ne concentre plus que quelques reliques de sa forêt originelle. Or, elles sont tous compris dans le projet de réserve, c'est une bonne chose", se réjouit-il. D'ici mi-janvier, l'enquête publique concernant ce projet devrait être terminée. Si le calendrier est respecté, la réserve devrait être opérationnelle d'ici juin 2020. Rendez-vous l'été prochain, donc, pour constater l'évolution des mesures prises pour garantir ce trésor de vies et de ressources. n
DES ARBRES ET DES HOMMES Elle est d'abord un enjeu environnemental. Mais la forêt peut aussi être un vecteur social, comme le prouve l'association Peps – pour professionnalisation par l'emploi et pour la promotion sociale à Mayotte. Depuis sa création, en 2014, la structure emploie chaque année une centaine de personnes éloignées de l'emploi, bénéficiaires du RSA, chômeurs de longue durée, jeunes de moins de 25 ans, repris de justice ou personnes en situation de handicap, afin de les faire travailler pendant six à 18 mois dans différentes forêts de l'île. Leurs missions sont larges. Elles couvrent l'entretien des chemins de randonnée, ainsi que la lutte contre les espèces invasives susceptibles de tuer les essences locales, via des opérations de délianement ou de débroussaillage. Mais les agents en insertion recrutés par Peps doivent également assurer la revégétalisation des parcelles défrichées, par la culture sur brûlis notamment. Ces 251 personnes – pour la période 2018/2019 – sont épaulées au quotidien par les employés de l'office national des forêts, qui leur permettent de distinguer les espèces à détruire de celles à préserver, aucune connaissance en la matière n'étant prérequises pour candidater à de tels chantiers d'insertion. Le personnel est déployé sur cinq sites, au centre et au Sud : la forêt du mont Combani, celle de Voundzé, au pied du mont Bénara, celle du mont Bénara justement, ainsi que les forêts de Sohoa et Dapani. Depuis la création de ce dispositif écosocial, "50 à 70 % des personnes recrutées ont ensuite pu être insérées, soit en emploi, soit en formation", sourit Etienne Aumonnier, chargé de projet de l'association Peps. Dans les faits, tous ne prolongent pas leurs parcours dans les espaces verts, les domaines de la sécurité et du BTP étant également particulièrement porteurs. "Pour la grande majorité d'entre eux, travailler dans l'espace vert n'est pas un projet professionnel initial", concède même Etienne Aumonier. "Mais les chantiers forestiers leur offrent un cadre : le travail en équipe, le respect de la hiérarchie, des horaires, etc." Et en trame de fonds, les centaines d'agents contribuent à grande échelle à lutter contre le déboisement, qui arrache à l'île quelque 400 hectares par an.
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LE DOSSIER
Raïnat Aliloiffa
DÉFORESTATION
ZOOM SUR LES ÎLES VOISINES : MADAGASCAR ET ANJOUAN LE PHÉNOMÈNE DE DÉFORESTATION TOUCHE ÉGALEMENT NOS VOISINS, NOTAMMENT MADAGASCAR ET ANJOUAN. L’ÉTAT DES FORÊTS DES DEUX ÎLES EST TRÈS PRÉOCCUPANT ET LES ASSOCIATIONS DE DÉFENSE D’ENVIRONNEMENT, TOUT COMME LES SCIENTIFIQUES, TIRENT LA SONNETTE D’ALARME. LA FAUNE ET LA FLORE SONT MENACÉES ET LES GOUVERNEMENTS RESPECTIFS DOIVENT METTRE EN PLACE DES STRATÉGIES DE REFORESTATION. SANS QUOI LEURS FORÊTS NATURELLES RISQUENT DE DISPARAÎTRE COMPLÈTEMENT DANS QUELQUES DÉCENNIES. L’état de déforestation est déjà bien avancé à Madagascar. Il s’agit d’ailleurs de la plus alarmante dans les pays tropicaux. L’île a perdu 44% de ses forêts naturelles en 60 ans, selon une étude de 2018 publiée dans le journal scientifique Biological Conservation et menée par l’écologue Ghislain Vieilledent. Une situation critique qu’a également constatée le Pape François lors de sa visite en septembre dernier. Il a poussé un cri d’alarme face à « la déforestation excessive » de la Grande Île. Ce phénomène serait dû à la grande précarité qui touche le territoire (neuf personnes sur dix vivent avec moins de deux dollars par jour). En effet, si les feux de forêts et le braconnage ne sont pas en reste, la grande majorité des paysans défrichent les forêts pour en faire des cultures de maïs ou des rizières. Le bois est également une matière précieuse, coupée, vendue et souvent exporté illégalement. Le trafic du bois de rose, une essence spécifique à l’île, fait également partie des principaux moteurs de déboisement. Des milliers d’hectares de forêt sont ainsi pillés pour pouvoir ensuite vendre illégalement ce
bois à l’Asie et notamment à la Chine où ils s'achète à prix d’or. Des activités qui permettent de faire entrer un peu d’argent dans les foyers des plus démunis. Mais à quel prix ? « Environ 200.000 hectares de forêt sont perdus chaque année à Madagascar, renseigne Philip Boyle, ambassadeur britannique dans la Grande Île. Certains prédisent la disparition de la majorité de la forêt tropicale humide d'ici 2040 ». Madagascar possède une biodiversité riche et rare, 90% de ses espèces étant endémiques, c'est-à-dire uniques à l’île. Il faut donc agir, et vite. Interrogé par l’AFP, le ministre de l’environnement, Alexandre Georget a soutenu que « les dégradations des forêts sont en régression par rapport à 2019. Le pays est prêt à relever le défi et devenir une île verte. » Alors, le gouvernement a lancé une campagne de reboisement. Cela se caractérise notamment par « un bombardement aérien de graines d'arbres dans les zones à reboiser. 40.000 hectares ont été replantés en six mois », précise le ministre malgache. Les chercheurs s’accordent tous à dire que la reforestation ne se fait pas naturellement. Il faut un coup de pouce. Mais il est difficile de reconquérir
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les terres saccagées car les paysans ne les quittent jamais réellement. Dans le sud de la Grande Île, où la déforestation est dûe à la culture de maïs sur abattis-brulis (terres défrichées par le feu), le phénomène est carrément irréversible.
ANJOUAN EN ALERTE L’île comorienne d’Anjouan est également un cas préoccupant. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur la déforestation qui touche de plus en plus le pays. Entre 1995 et 2014, le couvert forestier de l’île est passé de 9 012 hectares à 1 701 hectares, selon une étude de 2015 menée par l’université de La Réunion. Soit une perte de 80% de la forêt. Toujours selon la même enquête, cette accélération de déforestation est liée à la croissance démographique qui monte en flèche. Cela engendre une forte augmentation de la demande agricole pour subvenir aux besoins des habitants. La culture sur brulis est également l’une des principales causes de déforestation sur l’île. Le bois à énergie comme le charbon est une ressource économique importante pour les paysans qui le vendent. La culture de l’ylang-ylang contribue aussi au déboisement, puisque sa distillation se fait au bois, solution la plus pratique et la plus économique. L’idéal serait de procéder à la distillation de la fleur grâce au gaz, mais pour les artisans, cela se traduirait par une hausse des coûts. Les conséquences de ce phénomène se font déjà ressentir. La déforestation « accélère l’érosion des sols et contribue à la pollution et l’assèchement des cours d’eau », explique le journal Jeune Afrique qui s’est penché sur la question. Par ailleurs, « il y a une forte diminution des mangues et d’autres fruits. Les roussettes qui s’alimentaient par les fruits, feuilles et fleurs de kapokiers et badamiers, envahissent ces derniers temps les fruits consommables », indique l’historien Fouad Ahmed qui a travaillé avec des étudiants comoriens sur les origines de la déforestation à Anjouan en 2013. De plus, la plupart des espèces qui se trouvent à Anjouan sont également endémiques. Leur survie est aujourd’hui très menacée. n
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LE DOSSIER
Raïnat Aliloiffa
DÉFORESTATION
QUE FONT NOS VOISINS POUR LUTTER CONTRE LA DÉFORESTATION ? 3 Comores
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Mayotte
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4 Réunion
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MADAGASCAR : Depuis cette année, le gouvernement a entrepris de bombarder des graines d’arbres par voie aérienne. 40 000 hectares ont ainsi déjà été replantés en six mois.
ANJOUAN : Depuis
2016, l’ONG comorienne Dharari Comores a lancé une campagne de reboisement dans différents villages d’Anjouan et plus particulièrement dans les zones qui sont proches des sources d’eau. Une pépinière d’arbres forestiers et fruitiers y sont plantés.
SEYCHELLES : Un
retraité, Victorin Laboudallon, s’est donné pour mission de lutter contre le réchauffement climatique à travers le reboisement des forêts. Il a réussi à réunir des volontaires, enfants comme retraités, qui plantent différents types d’arbres dans les mangroves et les forêts brûlées.
LA RÉUNION : L’entreprise
Reforest’Action s’engage à restaurer la forêt sèche de l’île de La Réunion. D’ici 2020, 80 000 essences locales seront plantées sur une parcelle de 50 hectares. Parmi lesquelles : bois de senteur, bois de lait, bois d’ortie, etc. Cette parcelle devrait être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
MAURICE : En juin 2019 le ministère de l’Agro-industrie et les
Nations Unies ont mis en place un projet d’agroforesterie. Cela consiste à planter des arbres forestiers et fruitiers à côté des cultures agricoles. L’association des deux permet une meilleure protection des sols. Ainsi qu’une meilleure utilisation des ressources. Le plus du projet à Maurice est d’inclure des ruches d’abeilles qui aideront à protéger la forêt et la biodiversité.
5 Maurice
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LE DOSSIER
Solène Peillard
HOUMADI ANCHIFIDINE
L'HOMME QUI CACHE LA FORÊT À LA SEULE FORCE DE SES DEUX MAINS, CE MAHORAIS A PLANTÉ QUELQUE 10 000 ARBRES À MAYOTTE. PARTOUT SUR SON CHEMIN, CHAQUE JOUR, IL RÉCOLTE LES GRAINES OU LES MORCEAUX DE RACINES QUI LUI PERMETTRONT DE RE-VÉGÉTALISER L'ÎLE, EN COMMENÇANT PAR SA PARCELLE, À M'TSAPÉRÉ. UNE PASSION QU'IL A DÉCOUVERT ENFANT, À L'ÉCOLE CORANIQUE ET QU'IL PERPÉTUE DEPUIS PLUS DE DIX ANS, SEUL.
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"Celle-là, je peux la prendre ?", demande-t-il sourire aux lèvres, en caressant d'une main douce de larges feuilles vertes qui pendent à quelques dizaines de centimètres du sol. "Ces trois petites racines me suffiront. Je plante, un peu d'eau, et ça ira tout seul !". Jamais un novice n'aurait pu reconnaître ce spécimen de Monstera Deliciosa Liebm, pas vraiment mieux connu sous le surnom d'ananas du pauvre. Mais pour Houmadi Anchifidine, la flore locale n'a plus aucun secret. Car ce geste-là, devenu presque instinctif, le jeune trentenaire le répète depuis l'adolescence. Une fois sa cueillette soigneusement rangée dans le sac à dos qu'il ne quitte jamais, Houmadi rentre chez lui, sur son petit terrain de la rue Maévantana à M'tsapéré, vestige des terres de sa grand-mère, grignoté par la route. Là, après quelques pas sur un chemin de fortune et de boue, des centaines d'arbres, de buissons et de plantes en tout genre se dévoilent, à même le sol ou dans des seaux, des bassines, des pneus. Petit havre de paix et halle de verdure en contrebas de la rivière Majimbini. C'est ici, entre les lavandières et les enfants qui se lavent dans l'eau trouble, que depuis ses 15 ans, le Mahorais plante toutes les boutures, graines et noyaux qui lui sont possible de récupérer ça-et-là, en campagne ou en pleine rue. Chaque jour, du matin au soir. En près de 15 ans, il aurait ainsi fait pousser plus de 10 000 plantes. Sur sa parcelle essentiellement, mais aussi aux quatre coins de l'île, lorsqu'il le peut. Mais Houmadi ne se contente pas de planter, il entretient, aussi. À chacun de ses déplacements, le jeune homme arrose le fruit de son travail, nettoie les parcelles, et "répare" ses pousses, si besoin. "Beaucoup de gens, surtout les jeunes, coupent les cocotiers, les bananiers, arrachent mes plantes", déplore le planteur d'arbres. "Mais je ne me décourage jamais", répètet-il inlassablement, à la façon d'un mantra. Car son petit rituel relève presque du sacré.
C'est enfant, à l'école coranique, que le petit Houmadi rencontre le travail de la terre et le spectacle qu'il offre à voir. "Le fundi nous emmenait aux champs pour cultiver, nous montrer les graines et tout ça", se souvient-t-il, l'air rêveur et le regard porté vers le ciel. "On voyait les makis qui sautaient de branche en branche, les oiseaux qui jouaient sur les fleurs… C'était formidable. Maintenant, je les vois jouer sur mes fleurs à moi !". Des fleurs oui, mais aussi des cocotiers, des bananiers, des papayers, des aloe verra, et des plantes que seuls les anciens savent nommer. Depuis 15 ans, ni les instances institutionnelles, ni le tissu associatif n'a tendu la main à Houmadi Anchifidine, qui avance seul et non sans obstacles. "Depuis qu'ils m'ont vu à la télé, beaucoup de gens viennent me provoquer", regrette-t-il, sans néanmoins quitter le sourire qui pare souvent son visage aux traits juvéniles. "Les gens viennent jeter des cannettes chez moi, ils pissent là, mais ce n'est pas grave, je ne me décourage pas ". Encore une fois. Lorsqu'il n'est pas attelé à sa tâche, qui sonne pour lui comme une évidence, l'homme de 32 ans enchaîne les petits boulots. "Je vis de ce que je trouve, sans choisir", lâche-t-il d'une voix douce, parfois presque chantante. Bénéficiaire du RSA, Houmadi ne dispose pas des fonds nécessaires pour se constituer en association. Mais pour lui, qu'importe : "Le pays a besoin de changements, et si on ne fait rien, Mayanna va devenir un désert et il faudra des années pour tout replanter !". Et sur les années à venir justement, le jeune planteur d'arbres est tourmenté, craignant que les nouvelles générations ne mesurent pas l'impact de l'appauvrissement de la biodiversité locale. "Les petits là, ils ne comprennent pas. Il faut vraiment leur expliquer que quand ils abîment la nature, c'est à eux qu'ils font du mal". "Peut-être que c'est pour ça que la pluie a mis du temps à arriver : c'est le Grand Monsieur là-haut qui n'est pas content de nous".
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ENTRETIEN
Grégoire Mérot
NIZAR ASSANI HANAFFI ET MOHAMED SOILIHI AHMED FADUL, PRÉSIDENT ET VICE-PRÉSIDENT DU COMITÉ TERRITORIAL D'ACTION LOGEMENT
" L’INSTALLATION D’UN DEUXIÈME OPÉRATEUR SOCIAL À MAYOTTE EST NOTRE AMBITION" LE 21 NOVEMBRE SE DÉROULAIT À L’HÉMICYCLE DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL LA PREMIÈRE CONVENTION ANNUELLE DU COMITÉ TERRITORIAL D’ACTION LOGEMENT. L’OCCASION POUR LES REPRÉSENTANTS DE LA JEUNE STRUCTURE DE FAIRE UN POINT D’ÉTAPE SUR LES PROJETS EN COURS ET À VENIR AVEC LEURS DIFFÉRENTS PARTENAIRES. AU MENU, AIDE À LA MOBILITÉ DES JEUNES MAIS SURTOUT LA CRÉATION D’UN DEUXIÈME OPÉRATEUR SOCIAL SUR LE TERRITOIRE, QUI INTERVIENDRAIT EN COMPLÉMENTARITÉ AVEC LA SIM. LE POINT AVEC NIZAR ASSANI HANAFFI, PRÉSIDENT DU COMITÉ TERRITORIAL ET MOHAMED SOILIHI AHMED FADUL, SON VICE-PRÉSIDENT. Mayotte Hebdo : Quelles ont été les étapes précédant cette première convention du comité territorial d’Action Logement et quels sont ses enjeux ? Nizar Assani Hanaffi : Suite à une réforme de 2015, le groupe Action Logement s’est créé autour d’une nouvelle organisation en 2017 réunissant notamment toutes les entreprises sociales pour l’habitat au niveau national. Mohamed Soilihi Ahmed Fadul : Après cela, il y a eu à Mayotte un renouvellement du comité territorial en 2018. Et dorénavant, puisque nous sommes en mesure de porter
des actions, il est important que nous puissions organiser des points d’étape pour présenter au grand public et à nos partenaires ce que nous avons réalisé et ce que nous entrevoyons pour l’avenir. C’est l’objet de cette convention. MH : Quels sont vos partenaires ? NAH : Il s’agit notamment des élus, des responsables des intercommunalités et des acteurs locaux. Cela va de l’État, à travers la Deal par exemple, la SIM, jusqu'aux professionnels tels que les architectes, etc. Nous sommes dans l’obligation de leur présenter nos actions car Action Logement
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Crédit photo : Nayl-Ah
" FINANCIÈREMENT, ACTION LOGEMENT NE DÉPEND DE PERSONNE " a investi des sommes importantes sur différentes opérations telles qu’Action cœur de ville, qui a pour lauréat deux intercommunalités de l’île : la Cadéma et la Communauté de communes de Petite-Terre. Nous sommes aussi parties prenantes des projets Anru* : après M’Gombani, nous sommes à la manœuvre sur le projet de Kawéni et le 3 octobre nous avons signé les premières conventions du nouveau plan national de
la rénovation urbaine pour la commune de Koungou. Beaucoup de partenaires sont concernés, il faut donc les tenir au courant de nos actions. MH : Qui décide des projets et par quels mécanismes sont-ils financés ? NAH : Financièrement, Action Logement ne dépend de personne, le budget du groupe provient des entreprises privées qui cotisent auprès du groupe à travers la Participation des entreprises à l’effort de construction (Peec). Ce sont donc des fonds privés, collectés dans chaque région auprès des entreprises de plus de 20 salariés. En ce qui concerne les décisions, elles viennent avant tout des porteurs de projet. Il peut s’agir de communes, des intercommunalités ou des opérateurs tels que la SIM. Par exemple, nous finançons cette dernière sur des opérations de construction en échange de quoi nous obtenons des droits de réservation pour les salariés des entreprises privées. Le dernier prêt que nous lui avons accordé est de 2,9 millions d’euros, avec un droit de réservation pour 142 logements.
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ENTRETIEN
" CE N’EST PAS EN ENGRAISSANT LA SIM QUE NOUS RÈGLERONS LE PROBLÈME " MH : Les demandes des salariés sont-elles nombreuses ? MSAF : Force est de constater qu’il y a encore du travail avant que tous s’en saisissent. Par exemple, nous avons actuellement 86 droits de réservation auprès de la SIM, c’est-à-dire 86 logements réservés pour des salariés. Ça a l’air peu mais ils ne sont pas tous demandés. N. A.H : Cela s’explique par de multiples raisons et la première réside en une méconnaissance du dispositif, mais aussi, parfois, par l’inadéquation des offres de logement avec les revenus des salariés. MH : Aujourd’hui, votre offre n’est donc disponible que pour les salariés d’entreprises privés de plus de 20 employés. Comptez-vous élargir le public bénéficiaire ? MSAF : Pour élargir l’offre il faut passer à travers un opérateur social. Si à l’avenir Action Logement arrive à constituer un tel opérateur qui interviendrait en supplément de la SIM, il aura le même mode de fonctionnement que celle-ci. C’est-à-dire qu’il apportera une offre supplémentaire de logements accessibles aux salariés mais aussi aux autres catégories de la population comme pour tous les logements sociaux.
NAH : À Paris, le groupe Action Logement se nourrit des ambitions des territoires et c’est à partir de celles-ci qu’il oriente ses projets et ses investissements. L’installation d’un deuxième opérateur social à Mayotte est l’ambition de notre comité territorial auquel il faut associer les acteurs du territoire pour qu’il soit validé par le groupe. MH : Pourquoi ne pas plutôt renforcer la SIM ? MSAF : Il n’y a qu’à regarder Mayotte aujourd’hui. Bidonvilles, logements insalubres, non-finis… La SIM ne sera pas en mesure de résorber cela toute seule à travers son offre de logement. Il faut qu’un deuxième opérateur vienne en complémentarité pour construire le territoire au bon rythme. NAH : Le groupe Caisse des dépôts est déjà au capital de la SIM donc si ce n’était qu’une question de budget pour qu’elle construise au rythme dont Mayotte a besoin, ce serait possible. Ce n’est pas en engraissant la SIM que nous règlerons le problème. C’est une histoire d’ingénierie, de philosophie et nous souhaitons porter cela à notre manière. Cela nous permettra d’imprégner l’île de notre conception du logement. MSAF : Cela n’empêchera pas la SIM de prétendre aux financements d’Action Logement. L’idée est de pouvoir jouer sur deux tableaux pour créer un développement plus rapide de l’offre de logements sur le territoire. MH : Quels sont les principaux freins à la création de logement sur le territoire ? MSAF : Il y a en premier lieu la problématique du foncier. Sur ce point, on doit se satisfaire que la commission d’urgence foncière soit mise en place. On attend ses résultats mais il est clair que tant que l’on ne maitrisera pas le foncier, nous ne pourrons pas construire au niveau des besoins actuels. Au-delà de cela, il faut qu’il y ait des porteurs de projet, que les élus locaux notamment se mobilisent pour que nous les accompagnions. Enfin, se pose la question de l’ingénierie, notamment financière. Il faut à tout prix que lorsque les financements sont lancés, ils soient consommés. Dans le cadre du Plan
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d’investissement volontaire (PIV) prévu par le groupe, 1, 5 milliard d'euros sont prévus à destination des outremer. Il faut que nous puissions prendre notre part mais même si nous arrivons à capter les crédits, si localement nous ne sommes pas en mesure de les consommer, ils retourneront à Paris. NAH : Ce plan d’investissement volontaire est en effet une chance à saisir. Il est en tout doté de neuf milliards d’euros avec un axe dédié à l’outre-mer. Le principe est celui du premier arrivé, premier servi. Il faut donc être prêt, aller vite. C’est pour cette raison que nous essayons de mobiliser tous les acteurs du territoire pour capter ces fonds. MH : Est-ce que le logement social tel qu’il est conçu aujourd’hui est la bonne réponse à la problématique du logement sur l’île ?
" IL FAUT QU’UN DEUXIÈME OPÉRATEUR VIENNE EN COMPLÉMENTARITÉ POUR CONSTRUIRE LE TERRITOIRE AU BON RYTHME " MSAF : Je pense qu’il faut en effet réfléchir à l’offre la plus adaptée pour Mayotte. Il y a des écrits là-dessus, des manières de penser et il faut donc que nous nous imprégnions des schémas locaux, même s’ils ne sont pas toujours formalisés, pour penser le logement en adéquation avec le territoire. NAH : Prenons l’exemple des habitations en dur mais inachevées, dans lesquelles vivent une grande partie de la population. Dans le cadre du PIV, deux missionnaires
du groupe Action Logement sont venus ici pour faire un diagnostic sur cette question. Ils ont échangé avec tous les acteurs du territoire pour réfléchir à comment aider les Mahorais sur ce sujet. Deux priorités ont été fixées : l’achèvement des logements en passant par la possibilité de faire une régularisation de permis de construire pour les personnes qui vivent sur du foncier qui ne leur appartient pas officiellement. Deuxièmement, la construction de logements sociaux adaptés au territoire, c’est-à-dire adaptés aux coutumes, aux personnes, à la composition de la famille et aux revenus évidemment. MH : Quels sont les autres projets en cours ? MSAF : Notre objectif est de déployer toute l’offre existante du groupe Action Logement et l’adapter au territoire et la rendre concrète. Par exemple, nous avons récemment signé une convention avec le Département et une association pour accompagner les étudiants et les salariés en formation dans leur mobilité en métropole. NAH : Il s’agit de se porter caution pour eux et de financer le dépôt de garantie sous forme de prêt. Par ailleurs, nous sommes en train de mener un diagnostic sur le logement des étudiants, apprentis et alternants pour déployer une offre adéquate. n *Anru : Agence nationale pour la rénovation urbaine
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LITTÉRATURE
Christophe Cosker, "L’Invention de Mayotte", Pamandzi éd. La Route des Indes, 2019.
LISEZ MAYOTTE Chaque semaine, Christophe Cosker, auteur de L'invention de Mayotte, vous propose la quintessence de chacune des trente-six inventions de Mayotte relevées dans l’ouvrage éponyme.
Les expositions, qu’elles soient internationales ou universelles, marquent l’apogée de la colonisation qu’elles offrent au grand public. On rappellera que la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492, date et événement ancrés dans la mémoire de ceux qui sont passés par l’école, masque une réalité plus complexe, étant donné que Christophe Colomb souhaitait rallier l’Inde lorsqu’il se heurta à un continent inconnu qu’il prit pour sa destination et qui recevra le nom de celui qui en comprendra la nouveauté : Amerigo Vespucci. On sait moins que Christophe Colomb, au retour de son premier voyage « aux Indes » traversa l’Espagne avec des exotica, notamment des perroquets et des Indigènes, dans ce qui apparaît a posteriori comme l’une des premières campagnes de publicité de l’histoire, opération couronnée de succès puisqu’il réalisera trois autres voyages. Mayotte fait partie de l’Exposition de 1878. Un extrait du catalogue invite à penser que le premier but de la description de l’île est de remédier à un déficit de notoriété, ce qui explique le ressassement d’informations devenues familières aux lecteurs de cette chronique : situation, description effrayante et réflexion sur la forme de l’île, sans oublier un exposé géologique et climatique. On voit que les auteurs ne s’embarrassent pas de la citation de leurs sources, ce qui donne au corpus colonial l’aspect d’une masse indifférenciée où chacun peine à retrouver sa chacunière, comme disait Rabelais. Plus intéressant est, sans aucun doute, le dernier paragraphe qui, en introduisant le pronom « nous », indique l’invention coloniale de Mayotte et fait l’apologie de ce que certains appellent, de façon polémique, des « bienfaits » : pacification, multiplication des villages, reconstruction d’une capitale.
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Christophe Cosker
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GÉOGRAPHIE Elle [Mayotte] occupe, dans sa plus grande dimension, une étendue de 0° 25’ nord et sud et se trouve réduite, sur quelques-uns de ses points, à une largeur de deux lieues (environ huit kilomètres). Ses bords sont hérissés de caps et hachés de ravines profondes où la mer pénètre quelquefois assez loin ; on peut se figurer Mayotte comme un poisson dont l’arête1 aurait été mise à nu dans le milieu du corps, tandis que les deux extrémités auraient conservé leur enveloppe charnue. Elle s’étend, comme nous l’avons dit, du nord au sud ; elle est traversée dans toute sa longueur par une chaîne de montagnes dont plusieurs points sont élevés de six cents mètres environ ; son sol, d’origine volcanique, est inégal, onduleux, coupé de ravins très profonds, formant autant de torrents pendant la saison des pluies, et desséchés pendant le reste de l’année. En s’approchant de la mer, le terrain s’abaisse d’une manière un peu brusque et se termine, dans la majeure partie de l’île, en marais fangeux recouverts de palétuviers noyés par chaque marée. Dans l’intérieur, à l’ouest de la chaîne principale, on remarque plusieurs plateaux, particulièrement deux assez étendus et à l’abri des dégâts que produisent les pluies abondantes de l’hivernage. Cette partie de l’île est la plus favorable aux cultures, tant à cause de sa position qui la met à l’abri des
vents généraux, qu’à cause de son élévation moyenne qui lui permet de conserver plus longtemps l’humidité si nécessaire pendant la germination des graminées. En général, les sommets des monts les plus élevés sont stériles, on n’y voit que quelques arbres rabougris et clairsemés ; il n’en est pas de même des versants, qui présentent une végétation d’autant plus belle qu’on se rapproche des bas fonds où serpentent les cours d’eau ; c’est surtout dans ces portions de terrain que les naturels avaient établi leurs cultures. Ils y ont pratiqué des défrichements souvent regrettables à cause du moyen par eux employé, et qui consiste à incendier les bois. 2 Villages. – Il n’existait, à notre arrivée à Mayotte, qu’un seul grand village, nommé Choa, situé à l’est de l’île, près de son extrémité nord, sur un promontoire assez élevé aux bords de la mer. Depuis notre occupation, les naturels, plus confiants, ont rebâti d’abord leur ancienne capitale (Chingoni), située à la partie ouest de l’île, près d’une sorte de marais qui prend, à la saison des pluies, les dimensions d’un petit lac. Aujourd’hui le nombre des villages s’est considérablement accru ; on cite entre autres, ceux de Koëni, de Jongoni, Dopani, etc.3 Commissariat général, Exposition universelle internationale de 1878 à Paris, Paris, Challamel, 1878, p. 285.
L’image de l’arête est déjà présente chez Alfred Gevrey. Cette phrase est reprise de l’article du Grand Larousse universel (1873). 3 Le contenu du texte est presque une reprise, mot pour mot, de l’article du Larousse. 1 2
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OFFRES D'EMPLOI OFFRES DE FORMATIONS FICHES MÉTIERS TÉMOIGNAGES CONSEILS
LE CAHIER EMPLOI & FORMATION
LE MÉTIER DE LA SEMAINE CARISTE MAGASINIER
LE CARISTE MAGASINIER EXÉCUTE DES OPÉRATIONS DE RÉCEPTION, DE STOCKAGE, DE TENUE DES STOCKS, DE PRÉPARATION DE COMMANDES ET D'EXPÉDITION DE MARCHANDISES, PRODUITS, MATIÈRES PREMIÈRES, ETC. SELON LES PROCÉDURES QUALITÉ, LES RÈGLES D'HYGIÈNE ET DE SÉCURITÉ ET LES IMPÉRATIFS DE DÉLAIS. IL PEUT RÉALISER DES OPÉRATIONS DE MANUTENTION À L'AIDE DE MATÉRIEL DE MANUTENTION LÉGER (TRANSPALETTE, DIABLE, ROLLS, CADDIE, ETC.) OU D'ENGINS À CONDUCTEUR AUTO-PORTÉ (CHARIOT ÉLÉVATEUR , ETC.). IL PEUT AUSSI EFFECTUER DES OPÉRATIONS SPÉCIFIQUES (CONDITIONNEMENT, ASSEMBLAGE SIMPLE, EMBALLAGE, APPROVISIONNEMENT DE LIGNES DE PRODUCTION, ETC.) ET RÉALISER DES OPÉRATIONS DE VENTE AU COMPTOIR. ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL - Association - Drive en grande distribution - Entreprise artisanale - Entreprise de transport/messagerie/groupage Entreprise industrielle - Entreprise publique/établissement public - Industrie manufacturière - Plate-forme logistique Site d'entreposage - Société de services
COMPÉTENCES
- Utiliser un engin nécessitant une habilitation - Conditionner un produit - Réaliser des reconditionnements et assemblages simples, des remises en conformité de produits détériorés, etc. - Ranger des produits ou marchandises selon leurs dates de validité et les conditions de conservation - Déplacer des produits vers la zone de stockage - Contrôler la réception des commandes - Suivre l'état des stocks - Proposer un service, produit adapté à la demande client Contractualiser une vente
ACCÈS AU MÉTIER
Cet emploi/métier est accessible à partir d'un CAP/BEP en magasinage, emballage professionnel, distribution, vente. Il est également accessible sans diplôme ni expérience professionnelle. Un ou plusieurs Certificat(s) d'Aptitude à la Conduite en Sécurité -CACES- conditionné(s) par une aptitude médicale à renouveler périodiquement peu(ven)t être demandé(s).
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La fôret mahoraise, et ses ressources à protéger.
Journalistes Romain Guille Solène Peillard Grégoire Mérot Cyril Castelliti Raïnat Aliloiffa Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Thomas Lévy Comptabilité Catherine Chiggiato compta@mayottehebdo.com Secretariat Annabelle Mouhamadi Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com