Mayotte Hebdo n°932

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1 000 000 € : Sautez sur l’occasion. Dimanche 18 octobre

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Journée du Grand Steeple-Chase de paris

Super tirelire 1 000 000 €*.


LE MOT DE LA RÉDACTION

TU SERAS UNE FEMME, MA FILLE Elles sont nos mères, nos soeurs, nos filles. Elles sont au coeur de chaque société et pourtant, leur statut de femme et leurs droits sont encore entourés de tabous, de stigmatisation, d’interdits ou d’omertas. Jusque dans leur accès aux soins, les femmes ne sont pas l’égal des hommes. À Mayotte, elles vivent en moyenne neuf ans de moins qu’en métropole. Cancers, obésité, ou autre maladies endocriniennes et métaboliques, nombreux sont les facteurs à mettre leur vie en péril, d’autant plus lorsque leur situation administrative les prive d’une pleine prise en charge. Et parfois même, le simple fait de donner la vie peut briser la leur. Car comme partout ailleurs, les femmes sont encore victimes de violences : dans leur famille, sous leur propre toit, et ce jusqu’en salle d’accouchement. Elles sont nos mères, nos soeurs, nos filles. Elles portent en elles la vie, la couvent et la protègent. Mais qui les protège, elles ? Solène Peillard

PROPOSENT UNE FORMATION AU TITRE D’ASSISTANT DE VIE AUX FAMILLES A DIEPPE en MÉTROPOLE La formation d’une durée de 6 mois permet d’obtenir le titre d’assistant de vie aux familles et, ensuite, de travailler au domicile notamment auprès des personnes âgées. Aucune condition de diplôme n’est requise pour s’inscrire. Il faut néanmoins réussir l’épreuve orale. Début de la formation : janvier 2021

Renseignement : Auprès de l’IFCASS au 02.35.82.67.18 et sur son site Internet www.ifcass.fr Auprès de LADOM au 02.69.61.51.28 et sur son site Internet www.ladom.fr

Inscription sur le site Internet de l’IFCASS www.ifcass.fr jusqu’au 6 novembre 2020

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Conditions d’entrée : Être inscrit au Pôle Emploi / avoir au moins18 ans / Avoir un foyer fiscal à Mayotte dont le quotient familial est inférieur à un montant qui vous sera communiqué par LADOM / Ne pas avoir bénéficié d’une autre aide à la mobilité dans l’année / Satisfaire à l’épreuve orale.

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VENDREDI 9 OCTOBRE

FLASHBACK

Retour sur les sujets de Une des Flashs Infos de la semaine

CHRONIQUE JUDICIAIRE SIX ANS FERME POUR LE LEADER DE LA BAB

Pour tous vos communiqués et informations

Une seule adresse : rédaction@mayottehebdo.com

Incarcéré depuis bientôt un an à Majicavo, Ibrahim Azad, le chef de la “Brigade anti-bac”, ou BAB, comparaissait jeudi en appel, dans l’espoir de réduire sa peine. En octobre 2019, le tribunal correctionnel l’avait condamné à 33 mois de prison pour violences aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique. Des faits commis à Passamainty, où la bande avait semé la terreur en avril. Alors que plusieurs policiers de la BAC tentaient d’interpeller un suspect impliqué dans un récent caillassage, Azad s’était interposé, permettant la fuite du suspect. Coup de tête, morsures, mains écrasées, la scène s’échauffe rapidement, et les policiers ne tardent pas à reconnaître l’homme visé par un mandat d'arrêt. Mais, alertés par les cris, les jeunes des alentours viennent prêter mains fortes, bâtons et barres de fer au poing, à leurs camarades interpellés. Les cailloux pleuvent, les agents de police sont blessés. Mais Azad est arrêté, et n’hésitera pas à menacer les policiers à l’issue de son premier procès. La cour d’appel le condamnera finalement à six ans d’emprisonnement, assortie d’une interdiction définitive de séjour sur le territoire français.

LUNDI 12 OCTOBRE

VIOLENCES URBAINES LE BILAN D’UNE NUIT D’ANGOISSE

Un règlement de comptes entre des bandes de Doujani et Passamaïnty ont mis le feu aux poudres en fin de semaine dernière. Vendredi, les premières pierres tombent autour du collège de Passamainty, par la suite évacué, pendant qu’un barrage est érigé à proximité.Les assaillants enflamment deux cases en tôle. Au même moment, des individus armés de pierres et de couteaux déboulent dans les rues de Cavani, contraignant le supermarché Baobab à baisser le rideau pour mettre en sécurité les clients présents dans le bâtiment. Un jeune est pris à partie, cinq autres l’assènent de coups et le laisse pour mort. Il sera évacué vers le CHM dans un état critique. D’après nos informations, au moins quatre personnes auraient été hospitalisées, dont trois en réanimation. Une première victime a dû être transférée vers La Réunion le soir-même, une seconde le dimanche. En une seule nuit, l'hôpital prendra en charges une vingtaine de blessés au total. Dimanche soir, au moins trois personnes étaient placées en garde à vue : une dans le cadre de l’enquête pour les faits de Passamaïnty, les deux autres pour l’agression devant le Baobab.

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FLASHBACK

MARDI 13 OCTOBRE

DÉPARTEMENT LES LOURDS DÉFIS DE LA PMI

Lundi, le conseil départemental donnait le coup d’envoi de trois jours de réflexion autour de la protection maternelle et infantile, en compagnie des acteurs du secteur. L’objectif de cette première réunion du genre : définir les orientations stratégiques pour les trois prochaines années, avec, dans l'esprit de chacun, l’épineuse question des naissances qui ont encore battu un record en 2019. À l’issue de ces rencontres, les participants devront formuler des propositions concrètes. Et bonne nouvelle, les fonds disponibles ne manquent pas, puisque la compétence de la PMI a été transféré au Département en 2006 et que depuis, celui-ci reçoit chaque année une enveloppe dédiée d’au moins 180 millions d’euros. De quoi permettre à quatre nouvelles structures, en sus des 17 PMI déjà existantes, de sortir prochainement de terre.

MERCREDI 14 OCTOBRE

JEUNESSE L’AUTRE RÉPONSE À LA DÉLINQUANCE

Après un week-end marqué par les affrontements entre délinquants de Passamaïnty et Doujani, les vacance scolaires ont pris un autre départ mardi, avec la signature d’une nouvelle convention pour le centre de loisirs jeunes, une association de la police nationale qui veut prévenir la délinquance et favoriser l’insertion sociale des jeunes. Après le collège K1 l’année dernière, c’est désormais à Doujani de se lancer dans l’aventure, en partenariat avec la police nationale donc, mais également le rectorat. Par la nouvelle convention, le centre de loisirs pourra accueillir des jeunes de 9 à 17 ans et utiliser si besoin les infrastructures des deux établissements en période de vacances scolaires. Pour en bénéficier, rendez-vous dès 7h30 à l’entrée du collège de Doujani ou de K1.

JEUDI 15 OCTOBRE

COURSE DE PNEUS TÉLÉCHARGEZ ET ROULEZ !

Crise Covid oblige, la 37ème édition de la course de pneus n’a pas pu se tenir cette année, par ailleurs marquée par le décès de son créateur, Jack Passe. Mais l’agence Angalia, organisatrice de l’événement et son partenaire Orange ont lancé mercredi une solution alternative avec une application de jeu de mobile pour permettre aux participants d’en découdre via un tournoi en ligne. Les huit meilleurs “coureurs” s’affronteront lors d’une grande finale, le 26 novembre. Et le projet risque bien d’évoluer aux côtés des acteurs locaux de l’écosystème digital dans les prochains mois pour proposer une version encore plus proche de la réalité. En attendant, vous pouvez dès à présent télécharger gratuitement “Course de pneus” sur l’App Store ou Google Play.

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TCHAKS

L'ACTION

LA PHRASE

LE CHIFFRE 4 030 Le seuil des 4 000 contaminations au Coronavirus détectées sur l’île a été franchi. Le tout dans un contexte où les indicateurs, s’ils ne sont pas aussi alarmants que lors de la première phase épidémique, ne sont clairement pas bons et dénotent une circulation active du virus. Selon le dernier bulletin de l’Agence régionale de santé, huit clusters seraient identifiés et 118 nouveaux cas auraient été détectés en une semaine. Le taux de positivité a quant à lui doublé en un mois. Dans un contexte où les allers-retours de voyageurs s’intensifient avec les vacances scolaires, la plus grande prudence est de mise.

Rando clean : coup de propre au Mont Bénara

“Le moment est venu de faire collectivement le bilan de la départementalisation : ce qui a été efficace, ce qui a l’a été moins, ce qui doit faire, éventuellement, l’objet d’adaptations” Rédigée dans une lettre à l’attention des élus locaux et parlementaires mahorais, la phrase de Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, n’a pas manqué de susciter son lot de réactions sur le territoire. Nombreux sont en effet ceux qui s’inquiètent d’un “détricotage”, pavant la voie à des “spécificités mahoraises” propres à justifier des déséquilibres par rapport à la métropole. Toujours est-il que dans ce même courrier, Sébastien Lecornu précise qu’« il ne s’agit pas de remettre en cause le statut départemental » mais qu’un « débat doit porter sur les évolutions qui pourraient être nécessaires au regard de ce bilan et des spécificités de ce territoire». Les élus destinataires de la missive avaient jusqu’au 15 octobre pour envoyer leurs propositions au ministère concernant ce bilan de la départementalisation “les possibilités de différenciation et la méthode de consultation”.

Près de 200 personnes se sont retrouvées, samedi, sur les flancs du Mont Bénara avec deux mots d’ordre : sport et citoyenneté. Au cours d’une randonnée organisée par la jeune association Rando Clean, les bénévoles ont ainsi ramassé les déchets jonchant le plus haut sommet de Mayotte. “Nous choisissons surtout les sites touristiques de Mayotte comme le Mont Bénara, le lac Dziani, la pointe Mahabou, etc. Le but est de permettre aux parents d’emmener leurs enfants dans les randonnées afin que les petits prennent conscience de l’importance de nettoyer. Si nous leur apprenons dès le plus jeune âge, plus tard nous n'aurons presque plus besoin d’avoir des associations environnementales comme Rando Clean“, explique Patrice Meresse, le co-fondateur de l’association. “Le fait de choisir les sites touristiques nous permet d’avoir plus de monde. Par la suite, nous souhaiterions avoir des groupes de Rando clean dans tout Mayotte, qui pourront nettoyer dans les villages”, ambitionne-t-il.

LA PHOTO DE LA SEMAINE Une nouvelle convention contre l’oisiveté des jeunes Après un week-end marqué par les affrontements entre bandes rivales de Passamaïnty et de Doujani, les vacances scolaires ont pris un autre départ cette semaine, avec la signature d’une nouvelle convention entre le rectorat et le Centre de Loisirs Jeunes, une association de la police nationale qui veut prévenir la délinquance. Au collège K1 et dans celui de Doujani, activités sportives, pédagogiques et aussi citoyennes doivent rythmer les deux semaines de vacances scolaires pour quelque 700 jeunes, soit environ cinquante par jour pour les deux établissements. Certains ont déjà pu participer à une virée sur le lagon en PMT (palmes, masque, tuba). Dans les prochains jours, séance cinéma, capoeira, et atelier tressage figurent aussi au menu.

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LE TOP

LE FLOP

Le Département récompensé pour son projet de reboisement des padzas Un prix pour encourager à aller plus loin ? Pour la troisième édition du Prix national du génie écologique, portée par l’association fédérative des acteurs de l’ingénierie et du génie écologique (A-IGÉco), l’office français de la biodiversité et le ministère de la Transition écologique, le conseil départemental de Mayotte a été retenu comme lauréat dans la catégorie “protection et restauration des sols et de leurs fonctions”. Financé à 75% par le Feader, le programme “expérimentation d’itinéraires techniques de reboisement de terrains érodés utilisant des espèces indigènes et des endomycorhizes” porté par le Département pourrait être vulgairement résumé en une revégétalisation des padzas. Et ses bénéfices sont multiples : préservation de la ressource en eau, frein à la montée des eaux ou encore préservation des espèces végétales indigènes. “Ce projet a reçu le prix du génie écologique car il ambitionne de reboiser de façon optimale et de manière durable ces zones érodées sur l’ensemble de l’île, et fait appel aux dernières techniques de génie écologique sur le choix des essences”, ont souligné les organisateurs de l’événement.

ELLE FAIT L’ACTU

Quand la pluie génère des coupures d’eau On aurait pu danser pour la faire venir, et danser encore pour célébrer son arrivée tant attendue. Et pourtant, les premières pluies intenses de cette semaine n’auront pas eu tout à fait l’effet escompté, c’est à dire éloigner le spectre d’une pénurie. “À la suite des événements pluvieux de ces derniers jours, les eaux issues des captages en rivière et de la retenue sont très troubles. L’élimination de la turbidité élevée de l’eau nécessite une maintenance au niveau de l’usine sur un agitateur ainsi que sur la vidange du décanteur encrassé par les arrivées subites d’eau très chargée. Cette maintenance rend obligatoire l’arrêt momentané de l’une des deux files de traitement de l’usine, ce qui induit une baisse importante de la production d’eau”, indiquait ainsi la SMAE - Mahoraise des eaux ce mardi. C’est le prix, notamment, d’une déforestation rendant les sols incapables d’absorber l’eau. Résultat, celle-ci ruisselle en charriant la terre dans les cours d’eau, les réserves ou encore le lagon. Plus d’explication sur ce phénomène dans votre Mayotte Hebdo numéro 927 dédié à la gestion de l’eau sur l’île.

La Fédération des Associations Malgaches de Mayotte veut fédérer autour de la crise alimentaire La Fédération des Associations Malgaches de Mayotte (FAMM ) était réunie ce mercredi pour lancer une campagne de soutien aux personnes durement touchées la crise alimentaire qui sévit dans le sud de la Grande île. En partenariat avec la Croix-Rouge de la Région Androy, plusieurs associations malgaches, mais aussi le Collectif des citoyens de Mayotte et l’association mahoraise à Madagascar, la fédération a décidé d’organiser une journée de collecte ce samedi place de la République. De 9h à 17h, toutes les personnes qui le souhaitent peuvent apporter des dons financiers, vestimentaires ou alimentaires.

BRÈVES Entrée en vacances et plongée dans la violence

PROVERBE “Mutseha maradi mutseha Mungu” Celui qui se moque de la maladie se moque de Dieu.

Le début des vacances scolaire a rimé, ces vendredi 9 et samedi 10 octobre, avec des affrontements entre bandes de jeunes d’une rare violence dans plusieurs villages de Mamoudzou, principalement à Passamainty, Doujani et Cavani. On déplore une dizaine de blessés, dont un enfant de huit ans. Un autre dont le cas est jugé extrêmement préoccupant a reçu plusieurs coups de couteau, de pied et de cailloux à Cavani. Il a été transféré à La Réunion pour y être soigné. De nombreux biens, publics et privés ont également été détruits, des commerces pillés et des cases en tôle incendiées. La mairie de Mamoudzou, par la voix du maire a condamné ces agissements et a déposé plainte pour destruction et dégradation de biens publics. Deux enquêtes sont en cours, la première concernant une personne dans le cadre d’une enquête pour les faits de Passamaïnty, la seconde, concernant l’agression particulièrement violente de Cavani. Et c’est dans le cadre de cette seconde enquête que quatre personnes ont été déférées ce lundi et mises en examen pour tentative de meurtre. Trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire au centre pénitentiaire de Majicavo.

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DOSSIER

Raïnat Aliloiffa - Nasrine Haza - Solène Peillard

DIABÈTE

OBSTÉTRIQUE

SENSIBILISATION

PRÉVENSION

MAMO

CANCER 8•

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SANTÉ DES FEMMES

SOIGNER LES MAUX

“Octobre rose”. La formule peut paraître douce, mais chaque année, elle rappelle l’importance de la lutte contre le cancer du sein. D’autant plus à Mayotte, où l’accès aux soins est, pour certaines, un chemin de croix. Entre manque de médecins, de moyens et parfois de couverture sociale, le chemin à parcourir pour l’égalité des droits sera encore long. Mais sur place, plusieurs associations de santé se mobilisent déjà pour briser les tabous et la méconnaissance qui entourent le dépistage, du cancer du sein mais aussi du col de l’utérus. Car si la santé des femmes est une question si délicate, c’est bien souvent parce qu’elle relève du champ de l’intime. Pourtant, certaines osent, enfin, libérer la parole pour dénoncer les mauvais traitements médicaux qu’elles ont subis. Pour que d’autres, après elles, n’aient pas à passer par là. Alors oui, le chemin sera encore long, mais elles ont ouvert la voie.

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DOSSIER

Propos recueillis par Raïnat Aliloiffa

ENTRETIEN : TASLIMA SOULAIMANA

ACCÈS AUX SOINS, PRÉVENTION, SENSIBILISATION… LES FEMMES SONT ENCORE LOIN DU COMPTE EN THÉORIE, L’ACCÈS AUX SOINS EST UN DROIT ACCORDÉ À TOUS EN FRANCE. LA RÉALITÉ EST TOUTE AUTRE À MAYOTTE ET LES FEMMES SONT PARTICULIÈREMENT CONCERNÉES. DE NOMBREUX ÉLÉMENTS TELS QUE LA SITUATION ÉCONOMIQUE, LA BARRIÈRE DE LA LANGUE, OU ENCORE LA TRADITION, VIENNENT ENTRAVER CET ACCÈS AUX SOINS. UN CONSTAT QUE PERSONNE N’IGNORE, MAIS QUI NE TROUVE PAS DE SOLUTIONS EFFICACES SUR LE LONG TERME. TASLIMA SOULAIMANA, LA DIRECTRICE RÉGIONALE AUX DROITS DES FEMMES ET À L’ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES, APPORTE UN NOUVEAU REGARD SUR LA QUESTION. PAS DE SOLUTIONS MIRACLES EN VUE, MAIS UNE GRANDE ENVIE DE CRÉER UN MAILLAGE TERRITORIAL AVEC LES DIFFÉRENTS ACTEURS.

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Mayotte Hebdo : C’est un fait indéniable, l’accès aux soins est plus compliqué pour certaines catégories de femmes (les mineures, femmes en situation irrégulière, ou en situation de précarité). Comment peut-on faire en sorte pour que toutes les femmes résidant à Mayotte puissent accéder aux soins plus facilement ? Taslima Soulaimana : Au niveau de la politique publique égalité femmes-hommes, garantir l’accès aux soins à toutes les femmes est un de nos objectifs. Quand je parle de toutes les femmes il s’agit également de celles en situation de précarité, de handicap, ou avec une situation administrative difficile. La direction régionale des droits des femmes travaille avec les différents acteurs pour trouver des solutions sur l’accès aux soins et à l’information. La précarité est l’une des raisons qui empêchent les femmes d’accéder aux soins mais nous avons également les jeunes femmes mineures qui n’osent pas toujours se rendre dans les lieux dédiés par peur du jugement de leur proche ou des connaissances. L’une des solutions qui existe aujourd’hui c’est notre soutien financier pour l’ouverture d’un espace de vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) à Mlézi Maoré. Il s’agira d’un espace où les jeunes, mais aussi les adultes, pourront se renseigner sur leur santé sexuelle, C’est une première sur l’île dans une association. Un lieu similaire est envisagé à l’Acfav, la demande d’agrément est en cours. M.H : De nombreuses femmes ne savent pas qu’elles ont droit à un parcours de soins. Comment y remédier ? T.S : La première réponse qu’on peut apporter à ce problème est mettre en place des supports adaptés à la population car tout le monde ne maîtrise pas la langue française. Il faut aussi multiplier les canaux notamment via les réseaux sociaux. L’ouverture d’une ligne verte gratuite est également envisagée, à l’instar du numéro gratuit 5555 de l’ACFAV. Il sera dédié aux femmes. Elles pourront appeler et aborder tous types de questions concernant la santé. Elles seraient redirigées vers les professionnels de santé si c’est nécessaire. Avec une ligne téléphonique gratuite le contact est plus direct et cela permettra aux femmes qui n’ont pas accès aux réseaux sociaux, à l’ordinateur ordinateurs ou qui ne savent pas lire de pouvoir être informées. On mettrait des interlocuteurs qui maîtrisent toutes les langues parlées à Mayotte. M.H : Tous les acteurs de santé s’accordent à dire qu’on ne fait pas assez de sensibilisation et de prévention concernant les maladies dites féminines comme le cancer du sein ou celui du col de l’utérus. Selon vous, pourquoi a-t-on encore du mal à en parler ? Comment peut-on mobiliser davantage ?

T.S : Il est vrai que ces sujets sont encore très délicats. Les femmes n’en parlent pas soit par pudeur soit parce qu’elles vivent dans une société où il est difficile d’aborder ces thématiques. Pour y remédier nous devons sensibiliser plus. En parallèle, il faut développer un réseau d’acteurs. Des réunions de groupe de travail ont vues le jour y’a quelques mois, piloté par l’ARS de Mayotte sur différentes thématiques (contraception, IST, violences etc.) Nous rassemblons les différents acteurs afin de réfléchir ensemble aux actions qu’on peut mener. L’idée est de pérenniser ces rencontres pour que chacun puisse apporter des réponses. Mais il ne faut pas miser uniquement sur le domaine hospitalier ou les professionnels de santé. Chacun à son niveau peut travailler sur la sensibilisation et la prévention. Cela passe aussi par les médias qui en parlent de plus en plus. M.H : Les violences conjugales touchent aussi la santé physique et mentale des femmes. Les associations répètent que ce qui est mis en place n’est pas suffisant. De quelle manière comptez-vous améliorer la situation de ces femmes ? TS : On n’a clairement pas assez de places d’hébergement, mais la réponse s’organise. En attendant de trouver une solution pérenne sur les places d’hébergement, il faut construire un maillage territorial avec les acteurs du terrain, notamment lors des réunions de travail, pour voir ensemble quelles réponses on peut apporter. Notre objectif est de continuer à inciter les acteurs à travailler ensemble afin de permettre une lisibilité sur les réponses déjà existantes, en attendant d’en créer de nouvelles. n

DES INTERRUPTIONS VOLONTAIRES DE GROSSESSE PLUS NOMBREUSES À MAYOTTE Sur l'ensemble des IVG réalisés à Mayotte en 2018, 20,3% l'ont été sur des jeunes filles âgées de 15 à 17 ans. Un chiffre nettement supérieur à ceux que l’on trouve ailleurs sur le territoire français. À titre de comparaison, le pourcentage d’IVG réalisées en métropole par les filles de la même tranche d’âge est de 5,9%. “Une jeune fille à Mayotte n’est pas censée avoir de relations sexuelles avant le mariage, mais il faut voir la réalité en face. On voit bien avec les chiffres des IVG que les jeunes ont des rapports sexuels. Il va donc falloir discuter dans les familles”, conseille Anne-Sophie Bonin, sage-femme au Répéma. En France, une jeune fille mineure peut avoir recours à l’IVG sans l’autorisation de son responsable légal. À Mayotte, qui est un grand village où pratiquement tout le monde se connait, la mission n’est pas si simple.

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DOSSIER

Solène Peillard

TÉMOIGNAGES

VIOLENCES OBSTÉTRICALES : DONNER LA VIE, A BRISÉ LA LEUR

EN DONNANT NAISSANCE À LEUR ENFANT, ELLES SONT NOMBREUSES À AVOIR PERDU UNE PART D'ELLES-MÊMES. À PORTER ENCORE DANS LEUR CHAIR LES TRACES D'UN TRAUMATISME QUI, DANS LA PLUPART DES CAS, AURAIT PU ÊTRE ÉVITÉ. NÉGLIGENCES DU PERSONNEL MÉDICAL, MANQUE DE SUIVI, DE CONSIDÉRATION OU DE RÉACTIVITÉ, LES ORIGINES DES VIOLENCES OBSTÉTRICALES SONT VARIÉES, MAIS SOUVENT TUES. ALORS, UNE POIGNÉE DE MAHORAISES ONT OSÉ S'EXPRIMER PUBLIQUEMENT, RACONTER COMMENT CE QUI DEVAIT ÊTRE LE PLUS BEAU JOUR DE LEUR VIE EST DEVENU LE PIRE. ET DERRIÈRE LE COMBAT DE LA LIBÉRATION DE LA PAROLE, SUBSISTE ENCORE CELUI DE LA RECONNAISSANCE JURIDIQUE.

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DOSSIER

À l’autre bout du fil, les mots de Katia* sont chargés de sanglots. Le souvenir du traumatisme qu’elle a vécu, trois ans plus tôt, est encore vivace dans son esprit. Et pas seulement. Depuis son accouchement, la jeune femme est handicapée physique. En donnant la vie à son fils, la sienne a basculé : depuis ce qui devait être le plus beau jour de sa vie, cette mère, vingtenaire, a perdu l'usage de ses jambes. Son histoire, Katia peine encore à la raconter. "Mais on doit se battre, ce tabou doit cesser. Aucune femme ne mérite de subir de telles violences." Alors elle se lance et retrace la trame de son calvaire. Le soir du 20 avril 2017, la jeune femme, alors "en pleine forme", est prise en charge par le CHM. Après une grossesse sereine et sans encombre, elle s'apprête à accoucher de son premier enfant. "C'était censé être un moment merveilleux, magique. Un moment qui serait gravé pour toujours dans ma tête de maman." Elle se râcle la gorge, aspire une grande bouffée d'air. Comme pour reprendre un peu de courage. "Je n'aurais jamais imaginé qu'un accouchement puisse se passer de cette manière."

“CETTE PÉRIDURALE, ON ME L’A IMPOSÉE” Lorsque le travail commence, Katia est très claire avec le personnel de santé qui l'entoure : elle ne veut pas d'une péridurale. "La sage-femme stagiaire m'a posé plus de trois fois la question, à chaque fois, j'ai répondu non, je voulais accoucher de manière naturelle." Quelques heures plus tard, la soignante revient : "Si tu n'acceptes pas cette péridurale, tu ne vas pas accoucher." Katia ne comprend pas. "On est débordés, me dit-elle, on a beaucoup de femmes dans ton cas, et nous ne sommes pas nombreuses. Alors c'est à toi de décider." Mais la jeune femme n'aura jamais vraiment le droit de choisir. "Cette dame m'a obligée à dire oui. Cette péridurale, on me l'a imposée sans même m'expliquer pourquoi." L'anesthésiste se présente à elle. "Ils m'ont dit de me retourner." Il pique une première fois, "sans succès". Une deu-

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LES SURVIVANTES BRISENT LE SILENCE

"ON EST DÉBORDÉES, LES SAGES-FEMMES NE SONT PAS ASSEZ NOMBREUSES." xième fois, "non plus". La troisième ? "Je ne sais pas ce qu'ils ont fait, mais je les ai entendu dire que c'était très compliqué". Katia s'inquiète, interroge le personnel de santé. "On m'a juste dit de ne pas me retourner." La peur la gagne, la fatigue, aussi. "Je me suis sentie comme une vache à l'abattoir qui attendait sa fin." À bout de force, la jeune femme parvient tout de même à accoucher. "Quand mon bébé est venu au monde, les sages-femmes l'ont déposé sur mon ventre puis sont reparties très vite avec lui. Il n'avait pas poussé de cri, tout le monde paniquait." Katia, elle, se prépare à rentrer en chambre. Mais alors qu'elle tente de se mettre debout, elle s'écroule. Ses pieds ne la portent plus. Sa mère l'aide à se relever, l'accompagne jusqu'à son lit. "Une fois installée, ma mère et la soignante sont sorties de la chambre. Là, elle lui a dit que j'allais rester paralysée." La raison ? La jeune mère ne la connaîtra pas. Pas même après trois ans d'appel à l'aide lancé auprès de l'hôpital, contre qui elle a décidé d'engager des poursuites. "Je vis dans le noir, dans le sombre. J'ai l'impression de n'avoir aucun droit", explose Katia, en larmes. "Chaque jour, mon enfant me demande quand est-ce que je pourrais marcher comme les autres…" Depuis, elle a dû quitter son emploi et abandonner sa maison, dont les escaliers lui empêchaient tout accès. Il y a une poignée de mois, Katia s'est rapprochée d'une sage-femme libérale. "Elle m'a expliqué un certain nombre de choses sur mon état, notamment que je devais obligatoirement faire des rééducations." Ce que l'hôpital n'avait pourtant jamais mentionné. "Aujourd'hui encore, je ressens des douleurs. Il y a des nuits où elles sont insupportables au niveau de chaque articulation. La douleur me tue, je souffre et j'encaisse ! Ma vie est devenue un calvaire." Et la reconnaissance de son handicap, sans aucun document du CHM, un chemin de croix.

Jusqu'à la fin de sa vie, Katia portera en elle les cicatrices de ce traumatisme, dont les stigmates hantent sa vie de femme, de mère et d'épouse jusque dans les moindres détails. Mais en brisant le silence, Katia espère ouvrir une voie et donner le courage de parler à toutes les autres femmes qui, comme elle, ont souffert de négligence, d'un manque d'écoute, de transparence, de considération, le jour où elles s'apprêtaient à donner la vie.

"ON N'EST JAMAIS À L'ABRI D'UNE COMPLICATION" "Nous avons tout ce qu'il faut dans le service en termes d'équipement, mais l'activité est importante", défend le docteur Madi Abou, chef de pôle gynécologie et obstétrique du CHM. "Aucune structure en France n'accouche autant de bébés que nous avec le même nombre de médecins. D'autant plus qu'en général, ils ne restent pas longtemps, et même si on avait plus de moyens, les recrutements ne sont pas évidents." Pour le professionnel de santé, cette sur-fréquentation de la maternité, où des femmes accouchent parfois dans les couloirs, couplée à un manque d'effectif, peuvent en effet occasionner des situations exceptionnelles, ou vécues comme telles. "Oui, par manque de temps, nous manquons parfois de communication avec les patients, mais on n'impose jamais une décision médicale sans leur consentement !" En atteste, selon lui, le faible nombre de péridurales pratiquées comparativement aux autres territoires français. "En matière obstétricale, on n'est jamais à l'abri d'une complication, bien qu'elles soient très isolées. Il peut toujours y avoir des problèmes imprévisibles. Nous sommes parfois contraints de sortir un bébé en 20 minutes lorsque sa vie est menacée, et là encore, c'est la communication qui en pâti." Autre motif de complication, le manque de suivi des grossesses, notamment au moment de la première échographie. "Les premiers mois, beaucoup de femmes cachent leur grossesse, ou ne vont pas consulter parce qu'elles estiment que tout va bien, alors forcément, après, on se rend compte de certains problèmes qu'on n'avait pas vus avant…" Quoi qu'il en soit, Madi Abou assure que son service demeure pleinement disponible aux femmes qui estiment avoir vécu un accouchement traumatisant. Certaines d'entre elles, pourtant, ne sont pas du même avis.

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DOSSIER

depuis décidé d'en faire le sien en libérant la parole.

"CE N'EST QU'APRÈS PLUSIEURS SEMAINES QUE NOUS AVONS APPRIS QUE NOTRE FILS N'AURA PAS LA MÊME CHANCE QUE LES AUTRES." Le jour où la leur reposait sur des professionnels de santé. "Les plus gros problèmes viennent de la prise en charge. La plupart du temps, les patientes qui sont là pour accoucher sont confrontées à des personnels trop peu nombreux, qui agissent parfois comme des machines. Mayotte ne doit pas être un terrain d'expérimentation mais j'ai l'impression qu'il faut se battre pour mieux montrer ce que ces situations impliquent." Ce combat, Katia a

Il y a cinq mois, elle créait une page Facebook dédiée : "Stop aux violences obstétricales à Mayotte." Le soir-même, elle compte déjà 50 abonnés. Le lendemain, ils étaient 100. Au total, elle recevra une vingtaine de témoignages. "Lorsqu'on subit ces violences, on a le sentiment de ne pas pouvoir en parler, de ne pas pouvoir se manifester. Nos paroles ne sont jamais prises en compte. Mais nous avons des droits, le droit de dire non, le droit de ne pas accepter ce qu'on nous impose. Ces témoignages sont très importants, ils nous libèrent, d'autant plus que certaines femmes n'osent pas engager de poursuites, par honte d'être jugée ou par peur d'être reconduites, selon les situations." Sans compter la douleur psychologique de devoir rouvrir de vieilles plaies, de redonner vie à des souvenirs qu'elles voudraient à tout prix effacer. Pourtant, Rahamatou*, dont Katia a rendu public le témoignage, n’a jamais hésité à mener, elle aussi, ce combat. À la naissance de son fils, au CHM, son bébé lui est arraché des bras et conduit dans un autre service pour qu'il bénéficie de "soins particuliers", sans plus d'explications. Elle découvrira plus tard que son enfant souffre de séquelles neurologiques graves, jamais diagnostiquées au cours de sa grossesse, pourtant rigoureusement

UNE STRATÉGIE ENCORE À CONSTRUIRE POUR LA PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE Avec près de 10 000 naissances à l'année, Mayotte est la plus grande maternité de France, si ce n'est d'Europe. La protection maternelle et infantile (ou PMI) s'y impose donc naturellement comme une priorité. D'autant plus que les 17 centres dédiés sont en charge de 80% de la consultation prénatale. Dans ce contexte, le conseil départemental organisait cette semaine trois journée de réflexion pour définir les orientations stratégiques en la matière pour les trois ans à venir. De quoi délivrer une analyse approfondie de la situation, ce qui n'avait jamais été fait auparavant, alors que le manque de médecins, d'infrastructures et de matériel rend la tâche des professionnels de santé particulièrement ardue. Pourtant, l'argent de manque pas : chaque année, le Conseil départemental, qui a hérité de cette compétence en 2006, reçoit une coquette enveloppe de 180 millions d'euros pour la PMI, majoritairement dépensés dans la création de nouveaux centres. Quatre structures supplémentaires devraient ainsi bientôt être fonctionnels, à Acoua, Bandrélé, Combani et Kani-Kéli.

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SANTÉ PÉRINATALE : DES CHIFFRES ALARMANTS En 2018, Santé Publique France, en partenariat avec l'ARS, le CHM et le Répéma, dévoilait son troisième panel annuel des indicateurs de santé périnatale à Mayotte, et y livrait plusieurs constats sans appel. Premièrement, sur les cinq maternités de l'île, seule celle de Mamoudzou "bénéficie de la présence de médecins obstétriciens, d'anesthésistesréanimateurs et de pédiatres." Mais alors que les mères de nationalité étrangère – comoriennes et régulièrement en situation irrégulière – ont donné naissance aux trois quarts des bébés nés en 2019, leur situation administrative les prive d'un suivi rigoureux. Ainsi, le taux d'hémorragie du post-partum pour les accouchements par voie basse en maternité s'élève localement à 6,7%, un à deux points de plus qu'en métropole ou à La Réunion. Le taux de prématurité, bien que stable depuis une dizaine d'année et toujours bien en-deçà des données réunionnaises, atteignait presque les 11,8 % en 2016, contre 8% en France hexagonale. En 2018, l'indicateur "petit poids de naissance" (moins de 2,5 kilos à la naissance) s'établissait à 13,1% à Mayotte, contre, là encore, 8% en métropole et 13,9% sur l'Île Intense. Et le 101ème département demeure le plus touché par la mortalité infantile : contre 3,6‰ sur l'Hexagone et 6,1‰ à La Réunion, il est ici de 9,8‰ – cette donnée ne tient compte que des enfants domiciliés sur l'île et décédé au cours de leur première année de vie. Un constat qui s'explique souvent par l'état d'anémie ou de dénutrition de certaines femmes au moment de leur admission à la maternité. Côté mères, le bilan n'est pas plus heureux : près de 6% de leurs dossiers médicaux mentionnent une hypertension artérielle pendant la grossesse, et presque 10% des accouchantes sont atteintes de diabète gestationnel. Pourtant, 61,9% des parturientes ne disposent, à Mayotte, d'aucune couverture santé. 10 ans plus tôt, ce chiffre ne dépassait pas les 53%. Enfin, 13% des femmes qui donnent naissance sur le territoire ont moins de 20 ans, contre seulement 1,9% en métropole.

suivie. "Ce n'est qu'après plusieurs semaines et des recherches personnelles que nous avons appris que notre fils n'aura pas la même chance que les autres, c'est-à-dire aller

à l'école, dire ses premiers mots, nous raconter ses journées", égraine douloureusement Rahamtou. Là débute un long combat pour faire expertiser la pathologie du bambin et prouver la négligence lors de l'accouchement qui, selon la famille, serait à l'origine des séquelles du petit. "Nous avons entamé une procédure à l'encontre de l'hôpital. Cette procédure est longue et coûteuse tant émotionnellement que financièrement. Tout ça nous oblige à revivre cette nuit horrible constamment. Tout ce que nous voulons, c'est comprendre ce qui s'est passé et que si des erreurs ont été commises, elles soient reconnues. Mais cela ne nous enlèvera jamais la tristesse et la rage que nous ressentons envers le système qui nous a volé notre bonheur". Et les témoignages comme ceux-là sont encore nombreux.

"À MON RÉVEIL, ON M'ANNONCE LA NOUVELLE : LA MORT DE MON BÉBÉ" Le 17 juillet 2020, Roukia* se présente au dispensaire de M'Ramadoudou à 9 heures du matin pour des pertes de sang, alors que sa grossesse est à son terme. Deux heures d'attente et une prise de sang plus tard, le corps médical lui explique qu'elle présente un bouchon bénin. Qu'elle ne s'inquiète pas, elle peut rentrer chez elle sans danger. En milieu de journée, les premières contractions commencent. Roukia endure la douleur jusqu'à 20 heures. Finalement, son mari la ramène à M'Ramadoudou, où elle ne tardera pas à perdre les eaux. "C'est là que le cauchemar commence." La sage-femme détecte une grave anomalie : le cordon ombilical s'est enroulé autour du cou du bébé, l'une de ses mains coincée au-dessus de sa tête. "Prise de panique, elle appelle le CHM qui lui explique que je ne dois surtout pas essayer de pousser, sans quoi le bébé s'étranglerait. Mais pour moi, c'était impossible tant il me donnait des coups de pieds. Je ne pouvais pas me contrôler." La sage-femme rappelle l'hôpital, mais l'hélicoptère n'est pas disponible, alors qu'une ambulance ne pourra pas être envoyée avant 30 minutes. "L'attente est très longue, je me retrouve avec le bras de la sage-femme à l'intérieur de mon utérus pour essayer de maintenir le bébé en vie." Après une attente insupportable, Roukia monte enfin dans le véhicule, direction Mamoudzou, le poing de la soignante toujours nichée dans son intimité. "Elle voulait à tout prix éviter que le bébé arrête de respirer." Une demi-heure passe, les femmes arrivent au CHM. "On m'a emmenée en salle d'opération, césarienne direct." L'intervention dure une, voire deux heures. "À mon réveil, on m'annonce la nouvelle : la mort de mon bébé." Et avec lui, une partie d'elle. n * Noms d'emprunt

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Raïnat Aliloiffa

REPORTAGE

CANCERS DU SEIN, CANCER DU COL DE L’UTÉRUS : SENSIBILISER ET PRÉVENIR POUR SAUVER DES VIES LE CANCER DU SEIN EST LE CANCER LE PLUS FRÉQUENT CHEZ LES FEMMES EN FRANCE. ON PEUT EN GUÉRIR, À CONDITION D’ÊTRE DÉPISTÉE TRÈS TÔT. MÊME SON DE CLOCHE POUR LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS. IL EST MOINS FRÉQUENT MAIS TOUT AUSSI DÉVASTATEUR. POUR MIEUX SENSIBILISER LA POPULATION, IL NE SUFFIT PAS DE PORTER UN RUBAN ROSE PENDANT UN MOIS. LES INITIATIVES SE MULTIPLIENT, À L’IMAGE DE L’ASSOCIATION AMALCA ET DU RÉSEAU DE SANTÉ RÉDÉCA MAYOTTE QUI LUTTENT POUR SENSIBILISER ET PRÉVENIR CES DEUX TYPES DE CANCER. MERCREDI 14 OCTOBRE, DES PROFESSIONNELS ÉTAIENT À KOUNGOU POUR FAIRE PASSER DES MESSAGES QUI PEUVENT SAUVER DES VIES.

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Entourée de ses amies, vêtue de l’intemporel châle qui couvre le haut de son corps et de son salouva, Kaouthara se rapproche d’un pas nonchalant, du stand installé place de la poste à Koungou, sous un ciel gris. Il est vrai que le buste en silicone posé sur la table attire le regard et titille la curiosité des passants. C’était l’objectif recherché par le réseau de santé Rédéca Mayotte et l’association Amalca. Les deux organismes ont collaboré et se sont déplacés à Koungou pour faire de la prévention et de la sensibilisation autour du cancer du sein et celui du col de l’utérus. Les médiateurs présents ce jour-là accueillent le groupe de Kaouthara avec grand enthousiasme. « Venez mesdames, n’ayez pas peur ! Venez discuter avec nous ! » Elles s’approchent en fronçant les sourcils. « Qu’est-ce que c’est ? » demande Kaouthara en désignant la poitrine artificielle. L’une des médiatrices explique l’objet de cette journée de sensibilisation et sans plus attendre le groupe de femmes passe à la pratique. Kaouthara est la première à se lancer. Elle palpe les seins dans lesquels les professionnels ont volontairement inséré de petites boules similaires aux anomalies qui se trouvent sur un vrai sein malade. Après quelques secondes, la quadragénaire retire ses mains, et son visage s’assombrit. « J’ai senti une boule dans le buste que j’ai palpé. Et bizarrement quand je touche ma poitrine je sens la même chose. Cela signifie peut-être que j’ai un problème… Je vais donc rapidement voir un médecin », s'inquiète-t-elle.

Stand de sensibilisation du cancer du sein et du col de l’utérus à Koungou à l’occasion de l’Octobre Rose, par l’association Amalca et le réseau de santé Redeca.

Jusqu’à présent, Kaouthara n’avait jamais effectué de palpation de sa poitrine. Elle a pourtant rencontré tous types de professionnels de santé, notamment lors de ses grossesses, mais selon elle aucun n'a évoqué le sujet avec elle. Cette habitante de Koungou n’est pas un cas isolé à Mayotte, bien au contraire. Les associations regrettent le manque de prévention et de sensibilisation auprès de la population, particulièrement auprès des femmes qui ont moins de 50 ans. « Il n’y a pas d’âge minimum. On peut avoir la vingtaine et avoir ce cancer. Un dépistage peut sauver une vie. Plus les femmes sont dépistées tôt, plus les chances de guérison sont élevées », explique Nadjlat Attoumani, présidente de l’association Amalca. Cette ancienne malade a fait du cancer du sein son principal combat. Elle est donc particulièrement motivée à attirer du monde sur son stand, et ça marche. En l’espace d’une demi-heure les femmes affluent. Mariame Mahamoud, médiatrice au Rédéca est quant à elle chargée de diffuser les messages importants sur le cancer du col de l’utérus. À l’aide de son schéma imprimé sur une feuille, elle explique très simplement la maladie. Contrairement au cancer du sein, les femmes sont plus informées sur celui du col de l’utérus. « Quand j’ai accouché de mon dernier enfant, on m’a fait faire le frotti », indique une des mamans présentes. « La plupart des femmes qu’on a vues ont déjà fait leur premier frotti, elles savent déjà un peu ce que c’est. Mais ce n’est pas le cas de

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La médiatrice Redeca inscrit les noms et numéros des femmes qui veulent effectuer un frotti lorsque l’antenne mobile reviendra à Koungou avec une sage-femme.

tout le monde », informe Mariame Mahamoud. Elles connaissent la maladie, mais ne s’en préviennent pas assez. Pour rappel, le premier frotti doit être fait à 25 ans, et il est nécessaire de faire le deuxième un an plus tard, puis un rappel tous les trois ans jusqu’à 65 ans. Ce jour-là, pas de consultation médicale, contrairement à ce qui avait été annoncé. Mais la médiatrice du Rédéca établit une liste de noms. Celles qui se sont inscrites pourront effectuer un frotti gratuitement dans 15 jours lorsque l’antenne mobile de Rédéca reviendra dans le village avec une sage-femme.

LES HOMMES TOUT AUSSI CONCERNÉS Les femmes ne sont pas les seules à avoir été attirées par le stand installé dans leur quartier à Koungou. À la surprise générale,

les hommes sont tout aussi curieux. Ils se dirigent vers la table discrètement. Nourdine, un père de famille d’une cinquantaine d’années reste en retrait, tapi dans l’ombre. D’un œil curieux il observe ce que font les femmes postées devant lui. Lorsque les médiateurs lui demandent de s’approcher, il avance d’un pas timide. Les professionnels expliquent la raison de leur présence et incite Nourdine à passer à la pratique. Dans son boubou de prière, il s’attèle consciencieusement à palper le buste artificiel et détecte rapidement la boule placée dans l’un des seins. L’image en fait sourire plus d’un mais qu’importe, Nourdine prend les choses très au sérieux. « Aujourd’hui j’ai appris ce qu’est le cancer du sein, et j’ai surtout appris à le détecter. Il est important que les hommes soient aussi informés. Ainsi nous serons plus vigilants à la santé de nos femmes, nos filles, nos sœurs, etc. » Les plus jeunes sont également au rendez-vous. Mohamed, âgé d’une vingtaine d’années arrive sur place avec un de ses amis. Son assurance éclipse la timidité de Nourdine. Sans hésiter, il palpe lui aussi les seins en question, sous les instructions de la présidente de l’association Amalca. « C’est la première fois que je fais ça. Je ne connaissais rien sur le cancer du sein jusqu’à aujourd’hui. Maintenant je peux en parler autour de moi pour informer mon entourage parce que ça peut toucher n’importe qui », dit-il. Malgré la pluie qui menace de tomber d’un moment à l’autre, les habitants du quartier place de la poste à Koungou sont nombreux à venir se renseigner. Les médiateurs n’ont aucun moment de répit, leur mission est donc réussie. n

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Ces femmes apprennent pour la première fois à faire la palpation. L’une dit ressentir la même chose sur ses seins.

Le cancer du col de l’utérus était également au cœur de la sensibilisation.

DES INTERRUPTIONS VOLONTAIRES DE GROSSESSE PLUS NOMBREUSES À MAYOTTE Sur l'ensemble des IVG réalisés à Mayotte en 2018, 20,3% l'ont été sur des jeunes filles âgées de 15 à 17 ans. Un chiffre nettement supérieur à ceux que l’on trouve ailleurs sur le territoire français. À titre de comparaison, le pourcentage d’IVG réalisées en métropole par les filles de la même tranche d’âge est de 5,9%. “Une jeune fille à Mayotte n’est pas censée avoir de relations sexuelles avant le mariage, mais il faut voir la réalité en face. On voit bien avec les chiffres des IVG que les jeunes ont des rapports sexuels. Il va donc falloir discuter dans les familles”, conseille Anne-Sophie Bonin, sage-femme au Répéma. En France, une jeune fille mineure peut avoir recours à l’IVG sans l’autorisation de son responsable légal. À Mayotte, qui est un grand village où pratiquement tout le monde se connait, la mission n’est pas si simple.

LES FEMMES MAHORAISES, LES PLUS TOUCHÉES PAR LA SURMORTALITÉ À Mayotte, l’espérance de vie est plus faible qu’en métropole, pour toutes les tranches de la population. Alors que les hommes vivent, en moyenne, cinq ans de moins que sur l’Hexagone, cet écart grimpe à neuf ans pour les femmes. Elles sont de fait les plus touchées par la surmortalité, jugeait l’Insee en 2016. “En particulier, entre 60 et 74 ans, à Mayotte, les femmes ont un risque de décès trois fois plus important que celles vivant en métropole”, estimait alors l’institut. “Les conditions de vie précaires d’une part importante de la population et la sous-dotation en professionnels de santé peuvent expliquer cette surmortalité sur l’île.” Si 24% des décès ont, localement, une cause indéterminée, les cancers et maladies de l’appareil circulatoire, endocriniennes ou métaboliques semblent être, pour les femmes, les plus meurtriers. “ Si la structure par âge de la population de Mayotte était celle de métropole, les taux de mortalité liés à certaines causes seraient très importants, notamment quatre fois plus qu’en métropole pour les décès liés au diabète”, développe encore l’Insee. En effet, dans le 101ème département, une personne sur dix est diabétique, soit deux fois plus qu’en métropole. Surpoids, obésité, inactivité physique et mauvaise alimentation en sont les principaux facteurs, alors que 72% des femmes mahoraises sont en surpoids – contre 34% des hommes. Alors, le réseau Rediab Ylang mène régulièrement des actions de sensibilisation, mais aussi de dépistage. L’association permet également de faciliter l’accès aux soins, puisqu’elle propose elle-même une prise en charge adaptée aux besoins des malades.

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FORUM ECONOMIQUE DE MAYOTTE Mercredi 21 et Jeudi 22 Octobre 2020 Mayotte terre d’innovation, vitrine de la France dans les technologies du futur au service du développement des populations Invités : Afrique de l’Est, Océan indien et île de France

JOUR 1 : MERCREDI 21 OCTOBRE 2020

JOUR 2 : JEUDI 22 OCTOBRE 2020

8h30 - 9h00 : Accueil des participants – HEMICYCLE Younoussa BAMANA

8H00 – 8H30 : Accueil des participants- HEMICYCLE Younoussa BAMANA

09h15 – 9h45 : Discours d’ouverture du 3ème Forum économique de Mayotte Président de l’ADIM Président de la CCIM Président du Conseil Départemental Préfet de Mayotte Ministre des Outre-mer

8H30 – 10H00 : Mayotte dans l’Océan Indien et ses relations d’affaires à l’international

09h30 - 09h45 : Mayotte à l’horizon 2050 "La construction du futur et la responsabilité de chacun" Joël de Rosnay, Président exécutif de Biotics International, Docteur en sciences, Conseiller du Président d’Universcience.

aIntervention de monsieur Marcel ESCURE, Ambassadeur en charge de la Coopération Régionale et des ambassadeurs invités (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles, Afrique de l’Est) ; aIntervention du Carrefour de Entreprises de l’Océan Indien – Restitution des ateliers réalisés par les entrepreneurs de l’Océan Indien (Mayotte, Madagascar, Comores, Maurice, Réunion et Seychelles) ; aIntervention de Business France Afrique de l’Est et Inde. aLa médiation au service des relations d’affaires dans le bassin Océan Indien ;

09h50 - 10h25 : Mayotte face aux défis de l’Innovation, démarche French Tech et appels à projets Innovants Message de Cédric O, Secrétaire d’État chargé du Numérique de la République française, Gemtic et Outremer Network

10h00 – 10h15 : pause

10h30 – 10h45 : Pause

12h00 - 14h00 : Pause déjeuner

10h50 – 11h15 : Présentation des spots touristiques Mayotte tourisme d’exception, authentique et raisonné, autour des cinq hauts spots touristiques et l’économie de la mer, CDTM et les professionnels du tourisme de Mayotte

14h00 – 16h00 : Rencontres btob et Accueil des investisseurs

11h20– 11h55 : L’emploi et la formation deux enjeux majeurs pour relever les défis du développement de Mayotte Jean-Joseph Boillot, professeur agrégé de sciences économiques et docteur en économie en partenariat avec la CRESS Mayotte 12h00 - 12h15 : Echange avec les invités et participants

10h15 – 12h00 : Le projet gazier du Mozambique, les avancées et les perspectives économiques pour Mayotte

14h00 - 16h00 : Mayotte 2050, importance du lien humain, social, de l’énergie et du numérique. Atelier avec l’intervention de monsieur Joël de ROSNAY -HEMICYCLE Younoussa BAMANA 14h00 - 16h00 : Les ateliers thématiques – Maison de l’Entreprises de Mayotte- CCIM Thème 1 : Mayotte face aux défis des technologies du futur- Outremers Network-GEMTIC

12h20 - 13h55 : Pause déjeuner Thème 2 : Ouverture sur la finance islamique 14h00 – 16h00 : Rencontres btob et Accueil des investisseurs 14h00 - 16h00 : Mayotte Terre d’Innovation, et de l’innovation frugale à HEMICYCLE Younoussa BAMANA 14h00 - 16h00 : Les ateliers thématiques – Maison de l’Entreprise de Mayotte- CCIM Thème 1 : La médiation, un outil pour le développement des relations d’affaires dans l’Océan Indien et le Canal du Mozambique Thème 2 : Quelles mesures fiscales pour redynamiser le développement économique de Mayotte

14h00 – 16h00 : Découverte pays pour les investisseurs et invités extérieurs L’écosystème local « une ressource clé du développement de Mayotte » Visite du lagon Visite du port en bateau Vue aérienne de Mayotte 17h00 - 17h30 : Discours de clôture - Cocktail de fermeture Président de l’ADIM – Présentation des conclusions de la 3ème édition du Forum Économique de Mayotte Président du Conseil Départemental Préfet de Mayotte


MAYOTTE ACTEUR DE SON DÉVELOPPEMENT Mardi 20 Octobre 2020 M’roalé, au centre de l’île

Mayotte terre d’innovation, vitrine de la France dans les technologies du futur au service du développement des populations

MARDI 20 OCTOBRE 2020 8h30 - 9h : accueil des participants

12h00 - 13h45 : pause déjeuner

9h - 9h30 : Discours d’ouverture

13h50 - 14h50 : Métiers d’avenir pour le territoire de Mayotte

Mot de bienvenu du Maire de Tsingoni et du Président de l’intercommunalité 3CO Président de l’Agence de Développement et d’Innovation de Mayotte Présidents des chambres consulaires (CCI, CMA, CAPAM, CRESS) Président du Conseil départemental Préfet de Mayotte 9h35 - 9h55 : Visite des stands, rencontre avec les structures exposantes 10h00 - 10h50 : Enjeux du développement économique de Mayotte Intervenants : l’Etat, Conseil départemental, Intercommunalités (Sud, petite terre, CADEMA, 3CO, Nord), AFD, INSEE, IEDOM

Intervenants : Conseil départemental, DIECCTE, CUFR, Rectorat, Pôle emploi, RSMA Quelles solutions Mayotte peut mettre en place pour mieux répondre aux besoins des entreprises et des mahorais. 13h50 - 14h50 : Ateliers thématiques • Quel accompagnement financier pour le développement des entreprises à Mayotte ; • Structuration des filières prioritaires pour le développement de Mayotte ; 14h50 - 15h00 : Discours du Président, ouverture du premier concours innovation

Le projet de développement économique de Mayotte s’organise sur l’ensemble du territoire avec une gouvernance qui favorise la synergie entre l’Etat et les institutions. Venez découvrir la situation d’aujourd’hui et les perspectives. 11h00- 12h00 : Entreprises - Acteurs du développement économique Intervenants : MEDEF, CPME, CRESS, Entreprises Il s’agit de montrer le dynamisme des entreprises mahoraises, au niveau de la tradition et dans une logique d’innovation, expliquer les perspectives qui se présentent à elles ainsi que les défis à relever.

15h00 - 17h00 : Concours Innovation A la demande du Conseil départemental, l’ADIM en partenariat avec la CCI et les acteurs économiques lance le premier concours d’innovation, qui vise à récompenser et accompagner les entreprises mahoraises qui sont inscrites dans une démarche innovante. Poursuivons nos échanges : Forum économique de Mayotte les 21 et 22 octobre au Conseil départemental


MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@mayottehebdo.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédacteur en chef Grégoire Mérot

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Couverture :

Santé des femmes Soigner les maux

Journalistes Romain Guille Solène Peillard Raïnat Aliloiffa Constance Daire Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Thomas Lévy Comptabilité Catherine Chiggiato compta@mayottehebdo.com Secretariat Annabelle Mohamadi Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com



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