Mayotte Hebdo n°966

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La 38ème édition des journées européennes du patrimoine se déroulera le samedi 18 et le dimanche 19 septembre 2021. Le vendredi 17, certaines animations seront proposées aux publics scolaires dans le cadre de l'opération « Levez les yeux ! ». Les journées européennes du patrimoine sont l'occasion de redécouvrir cette grande richesse culturelle, qui rattache Mayotte à son histoire, mais qui se vit aussi dans le présent avec un dynamisme exceptionnel. Plus d’infos sur https://openagenda.com/jep-2021-mayotte et https://journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr/ En raison du contexte sanitaire, conformément aux mesures annoncées par le Préfet de Mayotte le 6 septembre 2021, le pass sanitaire sera demandé à tout visiteur âgé de 18 ans et plus pour accéder aux manifestations. Avec le soutien de la Direction des affaires culturelles de Mayotte

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LE MOT DE LA RÉDACTION

RETOUR À LA TERRE À Mayotte, l'agriculture souffre d'une mauvaise image : culture sur brûlis, usage excessif de pesticides et autres phytosanitaires nocifs pour la santé, érosion des sols… Aujourd'hui, il est vrai, le secteur doit composer avec des enjeux environnementaux qui ne pesaient pas encore sur les ancêtres mais sont désormais devenus prégnants pour les nouvelles générations. Alors, celles-ci reprennent le flambeau pour associer autonomie alimentaire et développement durable, car souvent, les deux se répondent. Et, du lycée agricole de Coconi, jusqu'à une petite exploitation de Barakani, tous l'ont bien compris. Cette semaine, Mayotte Hebdo vous propose de partir à la rencontre de celles et de ceux qui soignent la terre et les hommes. Un défi de taille, aux nombreux enjeux. Mais la relève, assurément, est déjà là. Bonne lecture à toutes et à tous.

TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN

Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

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FI n°3839 Lundi 7 mars 2016 St Félicie

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FI n°3822 Jeudi 11 février 2016 Ste Héloïse

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FI n°3818 Vendredi 5 février 2016 Ste Agathe

marine le Pen

environnement

Port de Longoni

ConSeil départeMental

Quel accueil se prépare pour la présiDente Du Fn ?

Le Lagon au patrimoine mondiaL de L'unesCo ?

la dsP sur la sEllEttE

pas de changement sUr l’octroi de mer

© Jonny CHADULI

Grève à Panima

TéléThon 2016

Des propositions mais toujours pas D'issue

DemanDez le programme

première parution : juillet 1999 - siret 02406197000018 - édition somapresse - n° Cppap : 0921 y 93207 - dir. publication : Laurent Canavate - red. chef : Gauthier dupraz - http://flash-infos.somapresse.com

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FI n°3997 mercredi 30 novembre 2016 St André

© CR: Gauthier Bouchet

Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.

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Économie

SÉcuritÉ

Les appeLs à projets de L'europe

Couvre-feu pour Les mineurs

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

OUI, je m’abonne

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Musique

Faits divers

Edmond BéBé nous a quitté

ViolEncE En cascadE

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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MCG VS SMart

ViCe-reCtorat

UltimatUm oU véritable main tendUe ?

l’institUtion répond aUx critiqUes

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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TCHAKS LE CHIFFRE

L'ACTION

1,7 million

Les Mahorais appelés à s’exprimer sur l’avenir de l’Europe

C’est la somme dépensée pour les 61 voyages officiels d’Annick Girardin et Sébastien Lecornu, ancienne et actuel ministres des Outre-mer. Dans un référé publié le 14 septembre, la Cour des comptes a passé au crible les dépenses de cabinet des deux derniers locataires de la rue Oudinot entre 2017 et 2020. Et avec près de 4 500 euros l’heure à bord de l’avion du gouvernement, on comprend un peu mieux pourquoi Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin ont fait le trajet jusqu’à Mayotte par le vol commercial Air Austral, le 28 août dernier. Pour réduire ces dépenses bien spécifiques aux Outre-mer, la juridiction cite des primes de fin d’années qui ne disent pas leur nom, des amendes pour infraction de circulation ou encore la mauvaise comptabilité pour les frais de bouche de la “popote” - la cantine des conseillers. Exit, donc, les déjeuners politiques en terrasse du Moana…

830 citoyens français tirés au sort ont été sollicités par le gouvernement pour participer à la première édition de la consultation européenne sur l’avenir de l’Europe. Si les 27 États membres y ont participé de manières différentes, la France a fait le choix de la consultation citoyenne. Les 18 régions de la métropole et de l’Outre-mer ont eu trois jours, de vendredi à dimanche, pour émettre leurs idées. Mayotte n’est pas en reste : trente citoyens ont répondu à l’appel ce week-end pour échanger. Et leurs préoccupations reflètent le quotidien des habitants de l’île : manque d’investissements dans les infrastructures scolaires, liées à la santé ou à la délinquance des mineurs, immigration, développement économique… Des thématiques qui seront développées directement à Paris, où six Mahorais tirés au sort ont été invités pour la synthèse de ces travaux, courant octobre prochain.

LA PHRASE

“Chacun travaille dans son coin et il n’y a pas de suivi” Entamées lundi dernier, les négociations entre les chauffeurs de bus scolaires et les élus du Département ont été particulièrement houleuses, tant les caillassages de ces véhicules se multiplient depuis la rentrée. Finalement, mardi après plus de trois heures de discussion et l’intervention du préfet, les syndicats ont accepté de reprendre le travail, à condition que les forces de l’ordre soient déployées sur les zones sensibles avant le passage des bus. Le Département a par ailleurs proposé l’installation de film anticaillassage sur les vitres et de caméras de vidéoprotection dans tous les véhicules notamment. Des mesures déjà promises précédemment mais sans aucun suivi, selon les organisations syndicales. En novembre 2020, les chauffeurs avaient entamé une grève illimitée à la suite d’agressions répétées. La grève de trois jours avait fini par trouver une issue favorable. Mais si les professionnels pensaient avoir trouvé des solutions sur le long terme, force est de constater que la situation s’est dégradée quelques mois plus tard…

IL FAIT L’ACTU Marcel, peintre emblématique, quitte Mayotte Il est le père du “Liberté, Égalité, Magnégné”. Affecté à Mayotte en 1993, Marcel Séjour n’a depuis cessé de coucher sur ses toiles les scènes de vie d’une terre pauvre et sauvage. Des images qu’il dessine en noir en blanc et orne ça-et-là de touches de couleurs sporadiques. Des bouénis du marché jusqu’aux jeunes s’entraînant dans les rues de Cavani, où il a installé son atelier, de la course de pneus aux toits de tôle, rien n’a échappé à son œil et à son pinceau en 24 ans d’observation. Mais après plus de deux décennies passées ici, Marcel Séjour quitte Mayotte. Alors, comme pour lui exprimer toute sa gratitude, le Conseil départemental organise une exposition dédiée d’une trentaine de tableaux, signés Marcel, intitulée “La vie quotidienne à Mayotte”. À retrouver tous les jours jusqu'au 25 septembre de 9h à 17h sur le parking de la salle du cinéma Alpa Joe à Mamoudzou.

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LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

LA SÉRIE FÉMINISTE DONT TOUT LE MONDE PARLE À MAYOTTE (MAIS PAS EN MÉTROPOLE) Le 15 septembre, par Mouais, le journal dubitatif (via le blog de Médiapart) “ Colocs ! ” est la première série télé 100 % mahoraise, écrite et réalisée par Jacqueline Djoumoi-Guez. Un épisode par semaine est diffusé sur Mayotte La 1ère, depuis le 6 septembre dernier. Et le moins que l'on puisse dire est que sur une île où “ une femme, dans la tradition, n'est pas indépendante sans l'homme ”, cette série féministe sur une coloc de femmes a fait grand bruit. “ Colocs ! ”, 14 épisodes de 13 minutes, est la première série télé 100 % mahoraise, écrite et réalisée par Jacqueline Djoumoi-Guez, à la tête de Clap Productions. Un épisode par semaine est diffusé sur Mayotte La 1ère, depuis le 6 septembre dernier. “ J'ai fait Colocs, me raconte la réalisatrice, parce que dans les fictions, je trouvais qu'il n'y avait personne qui me ressemblait. J'avais besoin de raconter une histoire mahoraise moderne. Je crois au pouvoir de la représentation dans les médias. Ça me construit aussi. Pour franchir le pas, il faut avoir des modèles forts. ” Que raconte cette série ? C'est l'histoire de 4 femmes, quatre amies. Trois d'entre elles sont parties pendant près de dix ans, pour leurs études puis leur travail, dans l'Hexagone, avant de revenir sur l'île. Une seule est restée faire ses études à Mayotte. Lorsqu'elles se retrouvent, elles décident de prendre une colocation toutes les quatre. Mais nous sommes face à la société mahoraise, avec tout le poids de la tradition patriarcale. Ici, la règle est simple : une femme non mariée n’a pas le droit de vivre seule. “ A l'avant-première, il y avait 150 personnes. Les femmes pleuraient. Après la diffusion du premier épisode, le 6 septembre dernier, on a eu des centaines de réactions poignantes via les réseaux, et des milliers de commentaires. Sur Twitter, le lendemain de la diffusion, 300 mahorais.e.s se sont retrouvé.e.s dans un space pendant trois heures, pour échanger, témoigner, discuter, argumenter. Du jamais vu sur l'île. Dimanche 12, un deuxième space [était] prévu, cette fois pour la jeune communauté comorienne qui connaît les mêmes difficultés. Et le lendemain, le 5/5, un bar-restaurant de Mamoudzou, la capitale de Mayotte, [prévoyait] une projection-débat pour l'épisode 2. ! ” Mayotte : l'île mystérieuse. Située à 8000 km de Paris, dans l'océan Indien, intégré à la République Française depuis 1848, seule île des quatre de l'archipel des Comores, en 1975, à ne pas vouloir de son indépendance, Mayotte, profondément attachée à la France, est un département français depuis 2011. Et pourtant, en métropole, tout le monde semble ignorer ses problématiques et son existence. “ A Mayotte, me confie Jacqueline, la Culture est vue comme un détail, non essentielle. On est dans l'urgence. On répond à nos besoins essentiels de survie. Le reste, c'est considérer comme de la distraction. On ne mobilise pas de moyens pour les professionnels, notamment dans le secteur de l’audiovisuel. Les artistes galèrent pour être subventionné.e.s. Personne ne vit de son art. Tout le monde a un taf à côté. Ma situation de productrice

est rarissime. Mais j'ai dû me battre, et le moindre projet peut vite devenir un titanesque chemin de croix. Heureusement pour le projet Colocs ! Nous avons été financés par France Télévisions et la Direction Régionale aux Droits des femmes et des hommes. Sans eux, ce projet n’aurait pas vu le jour. ” Et ici, le projet culturel est de taille. Parce qu'on va enfin mettre des mots sur ce qu'on tait depuis bien trop longtemps. “ On va semer des galets sur le chemin pour arriver à une réflexion globale ” ajoute même la réalisatrice. Parce que la série aborde avant tout le retour au pays pour des jeunes femmes indépendantes. A Mayotte, chaque année, on a à peu près 50 % de néobachelier.e.s. L'écrasante majorité d'entre elles et eux partent pour leurs études supérieures en métropole, ce pour plusieurs années. “ Lorsqu'on est une femme et qu'on revient, on se doit de rentrer chez ses parents. Et là, c'est comme si rien n'avait changé, pour eux comme pour nous. Quand on revient, on reprend la place qu'on avait avant de partir : celle d'une petite fille. Revenir habiter chez ses parents, c'est regagner sa chambre d'enfant, avec son lit une place. ” Un choc de culture. La tradition et la modernité. Plutôt que parlementer, les garants de l'ordre préfèrent taire. Quitte à encourager sa jeunesse à tricher pour surtout, en toutes circonstances, garder la face. C'est une question d'honneur. “ Alors, on se retrouve dans une société de mensonges, où on cache son envie d'indépendance et où tout ce qui n'est pas verbalisé n'existe pas. ” Jacqueline affirme donc : “ Cette série est un appel au dialogue ! ” Déjà responsable de plusieurs clips, réalisés et produits bénévolement, pour le 8 mars (Journée internationale des Droits des femmes), ou pour le 25 novembre (Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes), Clap Productions franchit ici un cap. Porté pendant deux ans “ Colocs ! ” se veut un outil de réflexion pour faire avancer les esprits. “ Une femme, dans la tradition, n'est pas indépendante sans l'homme. Elle doit toujours avoir un tuteur. Et une fois mariée, elle doit être mère. ” Un portrait cruel et réaliste d'un fossé de génération Mais la série ne s'arrête pas là. On n'est pas dans une série d'action. Ici, on privilégie les situations ou les dialogues. Et la parole est forte et fait trembler les murs. Parce qu'on va aussi aborder la véritable place de la femme mahoraise, une femme qui se doit d'obéir. Et la série dessine alors un portrait cruel et réaliste d'un fossé de génération. On y aborde aussi les violences sexuelles, le mariage comme seule reconnaissance sociale pour les femmes, ou le danger des stéréotypes. Le tout avec un savant dosage d'humour, dénonçant les hypocrites, et une réalisation très soignée. Chaque plan a un sens, une signification. L'image elle-même délivre un message. Faut-il ajouter qu'un soin particulier a été porté aux costumes et au décor ? Ou encore que l'intégralité des acteur.e.s sont mahorais.e.s et réalisent pour la plupart leur première expérience de comédien dans une série ? On ne peut se former au théâtre ou au cinéma à Mayotte. Alors, mine de rien, la production de la série met aussi subtilement le doigt là-dessus.

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LETTRE OUVERTE

"SI RIEN N'EST FAIT, NOUS CRAIGNONS LE PIRE" IL Y A UNE POIGNÉE DE JOURS, L'UNION DÉPARTEMENTALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES ALERTAIENT LES AUTORITÉS APRÈS LES VIOLENCES RÉCEMMENT COMMISES À KOUNGOU OÙ PLUSIEURS PERSONNES ET VÉHICULES ONT ÉTÉ CAILLASSÉS, ESPÉRANT PROVOQUER UNE PRISE DE CONSCIENCE ET AVEC ELLE, DE DÉCISIONS. CIDESSOUS, VOICI EN INTÉGRALITÉ LE TEXTE ENVOYÉ AU PRÉFET, AU PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL, AUX DÉPUTÉS ET SÉNATEURS LOCAUX, AINSI QU'AU PROCUREUR, AU RECTEUR ET AU PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION DES MAIRES, ET SIGNÉ DE LA MAIN DE NIZARY ALI, PRÉSIDENT DE L'UDAF. L'union Départementale des Associations Familiales (UDAF de Mayotte) tient à attirer votre attention sur les actes d'une très grande violence qui se sont passées sur la commune de Koungou à la fin de la semaine dernière. Le mode opératoire reste toujours le même. En effet les voyous ciblent particulièrement les transports scolaires et les automobilistes. Beaucoup d'innocents ont assisté d'une manière impuissante à des scènes surréalistes. Entre traumatismes, caillassages, agressions, et dégâts matériels, c'est le triste bilan de ces actes d'une très grande barbarie Pour l'Udaf de Mayotte, ces actes ont atteint un niveau inacceptable, sur un territoire français. Nous les qualifions d'actes terroristes en raison d'une part de leur ampleur, de leur caractère répétitif, mais également des conséquences qu'elles dégagent. Nous avons eu plusieurs témoignages des familles qui s'interrogent sérieusement aujourd'hui sur l'avenir de leurs enfants. Les préjudices sont incalculables pour les familles. Ces dernières commencent à perdre espoir et la peur gagne de plus en plus de terrain. Pour l'institution familiale, le drame a été évité de justesse pendant ces événements. Si rien n'est fait, l'Udaf de Mayotte craint le pire. C'est pourquoi pour l'institution, il

est extrêmement urgent qu'une solution rapide, efficace et pérenne soit trouvée pour éviter des drames. Nous comptons sur l'ensemble des autorités chargées de la question de l'insécurité à Mayotte pour trouver les voies et moyens pour mettre fin définitivement à cette situation dramatique. Nous demandons également des sanctions exemplaires non seulement pour les auteurs de ces barbaries, les personnes qui en profitent et qui commanditent, mais également pour les parents des jeunes mineurs. Sur ce volet nous attendons beaucoup de notre appareil judiciaire. Ces événements de Koungou et la situation que connaît également la commune de Tsingoni, relancent une nouvelle fois les questions de l'insécurité et de l'immigration sur notre territoire. Notre institution considère qu'aucun développement n'est possible sur un territoire miné par ces deux sujets. Et c'est malheureusement l'éducation de nos enfants qui subit lourdement les conséquences. En général ces actes de barbarie commencent au milieu de l'année scolaire pour s'accélèrent vers la fin. Cette année nous constatons qu'ils ont déjà commencé dès le début de l'année scolaire. Tout le monde se souvient de ce qui s'est passé à la cité du Nord.

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Depuis quelques années, nous observons que c'est malheureusement tout le territoire qui est concerné par ces deux problématiques. C'est pourquoi notre institution demande que des mesures soient prises assez rapidement, efficacement et en permanence pour éviter que ces actes se reproduisent une nouvelle. Cela se traduit par une sécurisation de nos établissements scolaires et certaines portions de routes.

être traitées au sommet de l'Etat. Ainsi, nous demandons encore une fois que ces deux sujets soient inscrits à l'ordre du jour du Conseil des ministres. C'est pour nous une manière efficace pour sensibiliser toute la nation, mais également pour mobiliser les moyens qui conviennent à la vue de l'ampleur des sujets.

Depuis plusieurs années notre institution alerte sur la situation insécuritaire et de l'immigration du département au plus haut niveau de l'Etat, via l'Unaf, son réseau national. Pour nous Mayotte connaît une situation inédite sur ces deux sujets au sein de la République. Aucun territoire national ou département n'a connu cette situation.

Comme vous le savez tous, les Udafs sont les représentants officiels des familles dans les départements. Cette démarche d'alerte entre dans le cadre de nos missions définies par le code de l'action sociale et des familles. Notre institution espère que les autorités prendront ces éléments très au sérieux. Elle compte l'engagement des uns et des autres sur ce sujet.

C'est pourquoi nous considérons que ces deux questions doivent être une préoccupation de toute la nation et doivent

Nizary Ali, président de l'Udaf de Mayotte (Photo d'illustration)

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PORTRAIT

Raïnat Aliloiffa

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DOCTEURE EN PHARMACIE UN PARCOURS QUI DONNE DE L'ESPOIR À 26 ans, Limouandjilati Ymamou vient d’obtenir son doctorat en pharmacie. Le parcours n’a pas été de tout repos pour cette jeune mahoraise originaire d’Acoua. Livrée à elle-même dans un monde qu’elle ne connaissait pas, la jeune femme a dû faire preuve de détermination pour réussir à gravir les échelons. Elle veut désormais être utile à son île. 9

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PORTRAIT

“ Limou est une personne ambitieuse et très exigeante avec elle-même ! ” C’est en ces mots qu’Assou Ymamou décrit sa petite sœur Limouandjilati Ymamou. Cette dernière a passé sa soutenance de doctorat en pharmacie et a relevé le défi avec brio. Elle fait la fierté de toute sa famille : “ Je suis très heureuse pour mon enfant. Je l’ai laissée partir tôt en métropole pour faire ses études et je suis heureuse qu’elle revienne avec le diplôme qu’elle voulait ”, ajoute Haffissoi, la maman. Mais le parcours universitaire de sa fille n’a pas été de tout repos. Élève studieuse à la Cité du Nord, elle obtient son baccalauréat scientifique avec la mention bien. Elle se sent alors

prête à entamer des études de santé pour devenir médecin. Mais une fois arrivée à l’université de Besançon, rien ne se passe comme prévu. “ La première année a été très difficile. Je me suis sentie différente, parce que je suis arrivée dans une ville où je ne connaissais personne. Je devais tout faire toute seule et les démarches administratives empêchent de se concentrer pleinement dans les cours ”, raconte Limouandjilati. Elle doit alors s’habituer à sa nouvelle vie loin de sa famille, et se confronter à la dure réalité des études supérieures. “ Il y a un système de sélection et les étudiants font tout pour te déstabiliser. De plus, le travail exigé à la fac n’est pas le même qu’à Mayotte. J’ai donc raté ma première année ”, continue

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Après avoir pris ses repères dans sa nouvelle vie, Limouandjilati se dévoue corps et âme à ses études. Elle valide chaque année et se spécialise en pharmacie d’officine. Elle a deux ans pour passer son doctorat, mais pressée d’en finir, elle décide de le passer en un an. “ C’est beaucoup d’heures de travail. En journée, je travaillais à la pharmacie pour me faire de l’expérience et le soir, je me penchais sur ma thèse ”, se souvient-elle. Acharnée, elle passe sa soutenance, il y a de cela une semaine, et valide son diplôme. Mais elle n’oublie pas les moments de doutes rythmés par ses études. Un phénomène qui touche la plupart des étudiants, notamment ceux en provenance de Mayotte... “ Les étudiants mahorais ont besoin de plus de préparation avant d’aller en métropole. Quand on arrive à la fac, c’est très difficile ! Beaucoup ratent leur première année, mais il ne faut pas voir cela comme un échec. C’est plutôt une année d’adaptation pour voir comment les choses fonctionnent ”, confie-t-elle comme pour donner un peu d’espoir aux étudiants mahorais.

la jeune diplômée. Déçue, elle songe un instant à abandonner, mais elle se raisonne rapidement et réussit un an plus tard le concours de PACES, exigé pour passer en deuxième année. Mais patatras. À ce moment-là, l’étudiante qui voulait être médecin se retrouve face à une autre impasse... “ Je n’étais pas admissible en médecin, car j’étais loin dans le classement, mais je pouvais aller en pharmacie. ” Ne voulant pas perdre une autre année, Limouandjilati décide de se réorienter. Une décision qu’elle ne regrette pas aujourd’hui. “ J’ai bien fait de ne pas être allée en médecin, parce que j’avais fait un tour à l’hôpital et je me suis rendue compte que je ne supporte pas le sang ”, rit-elle aujourd'hui. “ Les étudiants mahorais ont besoin de plus de préparation ”

Limouandjilati veut faire de son cas un exemple pour tous ceux qui vivront la même chose qu’elle. Sa réussite, elle la doit à son travail, à sa détermination et à rien d’autre. “ Certains pensent que j’ai réussi parce que je viens d‘une grande famille, mais ce n’est pas du tout le cas. Ma mère et mon père n’ont jamais eu l’occasion de faire des études, et je viens d’une famille modeste. Mes parents ne pouvaient même pas me payer la prépa que tous les autres faisaient en première année. Ce sont les bourses qui m’ont maintenue jusqu’au bout ”, insiste-t-elle. “ Je suis fière d’elle et de toutes mes petites sœurs car elles cassent les préjugés que l’on peut avoir sur les familles nombreuses à Mayotte et sur les ambitions des femmes mahoraises ”, ajoute sa grande sœur. La docteure en pharmacie pense désormais à la suite. Et son avenir, elle ne le voit nulle part ailleurs qu’à Mayotte. Elle est persuadée qu’elle sera plus utile à sa communauté. “ En métropole, il n’y a pas de manque de pharmaciens et en plus, les gens sont déjà habitués aux médicaments. Alors que chez nous, le travail d’un pharmacien est beaucoup plus intense et riche. Les personnes ont grandement besoin qu’on les accompagne dans leurs traitements ”, expliquet-elle. Limouandjilati a l’ambition d’ouvrir sa propre officine dans son village d’origine à Acoua, mais en attendant elle se fera la main en travaillant avec des collègues dans l'une des pharmacies de l’île. n

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DOSSIER

ENVIRONNEMENT

AGRICULTURE 2.0

Elle est un enjeu à la fois économique, sanitaire et environnemental. Et surtout, elle assure l'alimentation de toute une population. Mais à Mayotte, l'agriculture se heurte à bien des freins. Alors, entre formations professionnelles, initiatives privées et débats politiques, le sujet est défendu sur tous les fronts, et même encore il y a quelques jours, devant le Parlement européen. Entre traditions et développement durable, la nouvelle vague s'organise à Mayotte pour une agriculture saine pour la nature et les hommes.

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DOSSIER

L.G.

TÉMOIGNAGES

RENCONTRE AU SOMMET POUR LE SYNDICAT DES JEUNES AGRICULTEURS VENDREDI 10 SEPTEMBRE, LE PRÉSIDENT DU SYNDICAT DES JEUNES AGRICULTEURS DE MAYOTTE, SOUMAILA MOEVA ET SON VICE-PRÉSIDENT ANGE MICHEL DUSOM ONT RENCONTRÉ LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EMMANUEL MACRON À L’OCCASION DE LA FÊTE AGRICOLE DES TERRES DE JIM, EN PROVENCE. UN RENDEZVOUS DE DERNIÈRE MINUTE QUI A PERMIS AU SYNDICAT MAHORAIS DE METTRE EN AVANT LES DIFFICULTÉS DES AGRICULTEURS DE L’ÎLE ET DE PERMETTRE ENFIN LE DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE.

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Monter son exploitation agricole oui, mais comment ? À Mayotte, l’installation des agriculteurs peut s’avérer être un véritable parcours du combattant. “Dès mon arrivée au poste de président du syndicat des Jeunes Agriculteurs en 2018, mon objectif était d’installer plus d’agriculteurs à Mayotte. Malheureusement aujourd’hui moins d’une dizaine d'entre eux se sont installés. Le principal frein à l’installation de ceux-ci est l’investissement”, explique Soumaila Moeva. Localement, monter son exploitation agricole peut être très compliqué. Il faut d’abord posséder du foncier mais même lorsque les agriculteurs ont des terres la partie est loin d’être gagnée. “Contrairement à la métropole, ici, les terrains agricoles n’ont souvent pas de

route d’accès, pas de clôture, pas de bâtiments ou de matériel. Autant d'investissements qui coûtent cher aux agriculteurs”, explique le président du syndicat Jeunes Agriculteurs de Mayotte. De plus, les banques demeurent frileuses lorsqu’il faut prêter de l’argent aux exploitants en pleine installation. Un cercle vicieux que le syndicat souhaite aujourd’hui court-circuiter. “Les fonds européens d’aide aux agriculteurs ne sont pas adaptés à Mayotte. Il faudrait que des organismes comme la BPI ou l’AFD puissent se porter caution pour les agriculteurs auprès des banques afin qu'ils obtiennent les fonds nécessaires à leur installation”, précise-t-il encore. Un sujet qui a été abordé lors de la rencontre entre le président de la République, Emmanuel Macron, et les

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représentants du syndicat à l'occasion de la fête agricole des Terres de Jim, en Provence. “Les échanges avec Emmanuel Macron et le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie ont été assez intéressants. Ils se sont montrés à l’écoute et cette rencontre a pu enclencher le dialogue entre le ministère et notre syndicat”, se réjouit Soumaila Moeva.

STRUCTURER LA FILIÈRE Parmi les priorités du syndicat des Jeunes Agriculteurs de Mayotte, la structuration se retrouve en première ligne. “L’installation de nouveaux agriculteurs sur l’île est un

enjeu important car on nourrit la population”, s’exclame le vice-président du syndicat des Jeunes Agriculteurs de Mayotte, également président du syndicat pour la région Outremer, “Aujourd’hui on a besoin de renouveler une vieille génération d’agriculteurs proches de la retraite”, poursuit-il avant d’ajouter, “mais du fait de ce manque de structuration les établissements bancaires n’ont pas confiance et ne prennent pas le risque de prêter de l’argent aux nouveaux agriculteurs”. Des problématiques que Ange Michel Dusom a eu l’occasion de mettre en avant lors d’un premier entretien dans les bureaux nationaux du syndicat à Paris le 9 septembre, avant de les évoquer

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à nouveau lors de la rencontre du 10 septembre avec le Président de la République. À Mayotte, l’embauche d’un coordinateur a permis de structurer l’organisation syndicale qui espère aujourd’hui embaucher à nouveau. Ce poste inédit au sein du syndicat mahorais sera celui inclura le montage de projets des jeunes agriculteurs et de les accompagner dans leur installation. À l’heure actuelle le président du syndicat des Jeunes Agriculteurs de Mayotte évoque la situation de jeunes qui ont la volonté de monter leur exploitation mais n’en ont pas les moyens, “Ils sont une dizaine vers une quinzaine prêt à s’installer, si on arrive à remédier aux problèmes que nous avons évoqué avec Paris nous pourrions beaucoup avancer”, affirme-t-il.

DES ENJEUX TERRITORIAUX Une fois installés, les agriculteurs ne sont toujours pas au bout de leur peine. Voleurs et ravageurs sévissent

sur l’île. C’est pourquoi les représentants du syndicat des Jeunes Agriculteurs de Mayotte demandent aujourd’hui quelques ajustements juridiques en ce qui concerne l’île aux parfums. “Lors de notre rendez-vous avec les différents présidents de régions à Paris, beaucoup ont évoqué le problème du loup ou d’autres animaux qui mettent en difficulté le travail des agriculteurs. À Mayotte ce sont les makis qui détruisent les cultures. Les agriculteurs enregistrent beaucoup de pertes et certaines filières comme la filière agrume peinent à se développer car tous sont frileux à l’idée de voir leur travail réduit à néant par ces animaux”, explique Ange Michel Dusom. Par ailleurs, les agriculteurs n’ont bien souvent pas la possibilité de vivre sur leur exploitation et expose leurs champs à de nombreux vols. Le syndicat mahorais souhaite alors inscrire dans la Loi Mayotte ces divers points afin de permettre aux agriculteurs de clôturer leurs parcelles agricoles et d’y habiter. De nombreux projets qui permettraient au secteur de grandir et aux agriculteurs de développer leur activité. n

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ENTRETIEN AVEC STÉPHANE BIJOUX, DÉPUTÉ EUROPÉEN

"NOTRE RESPONSABILITÉ, C’EST D’ACCOMPAGNER NOS PLANTEURS, NOS ÉLEVEURS ET AUSSI NOS PÊCHEURS" LUNDI 13 SEPTEMBRE, LE DÉPUTÉ EUROPÉEN DE LA RÉUNION STÉPHANE BIJOUX PRÉSENTAIT DEVANT LE PARLEMENT DE L'UNION SON RAPPORT INTITULÉ "VERS UN RENFORCEMENT DU PARTENARIAT AVEC LES RÉGIONS ULTRAPÉRIPHÉRIQUES DE L'UNION". LE LENDEMAIN, IL ÉTAIT ADOPTÉ À UNE TRÈS LARGE MAJORITÉ EN SÉANCE PLÉNIÈRE. PARMI LES MESURES PHARES DU TEXTE, LE DÉVELOPPEMENT DE L'ACTIVITÉ AGRICOLE, AFIN DE FAVORISER L'AUTONOMIE ALIMENTAIRE DES TERRITOIRES CONCERNÉS, ET PROMOUVOIR LE SECTEUR AUPRÈS DES NOUVELLES GÉNÉRATIONS, TOUT EN TENANT COMPTE DES DÉFIS ENVIRONNEMENTAUX QUI S'IMPOSENT À ELLES. Mayotte Hebdo : Pourquoi est-ce selon vous nécessaire de renforcer le partenariat entre l'Europe et ses régions ultrapériphériques ? Stéphane Bijoux : À Mayotte comme dans tous les Outre-mer, les bouleversements d’aujourd’hui nous obligent à revoir nos priorités et nos modes d’actions. La Stratégie européenne pour les Régions Ultrapériphériques (RUP) doit impérativement intégrer les nouveaux défis et apporter des réponses concrètes aux urgences sanitaires, économiques, sociales

et climatiques qui touchent nos populations. Avec mon rapport parlementaire, j’assume de vouloir envoyer un message politique fort : nous avons besoin et nous exigeons un nouveau plan d’actions pour nos territoires ultramarins. C’est la première fois depuis 2019 que le Parlement européen fixe un cap politique pour les RUP et cet appel a été adopté à une très large majorité (avec plus de 600 voix "Pour"). La nouvelle Stratégie que je propose vise à placer les RUP, non pas en périphérie, mais au centre de l’action

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publique européenne. Pour cela, il faut généraliser un “ Réflexe Outre-mer ” dans toutes les institutions de l’Union européenne : c’est à la fois une vigilance et une exigence de résultats qui doit irriguer toutes les politiques de l’UE. M.H : Qu'est-ce que cela pourrait concrètement changer pour les RUP ? S.B : Mon rapport est construit autour de trois priorités : consolider les acquis, respecter nos spécificités et ouvrir de nouveaux horizons. Consolider les acquis : ça signifie protéger les outils qui rendent l’Europe concrète pour les Ultramarins, qui permettent de développer nos territoires, de construire des projets, de soutenir les secteurs économiques clés : le POSEI (programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insalubrité, ndlr) pour nos agriculteurs et éleveurs, le FEAMPA pour nos

pêcheurs, le FSE pour les plus fragiles, Erasmus pour nos jeunes, ou encore le FEDER pour développer nos infrastructures et soutenir l’économie. Respecter nos spécificités : c’est un impératif pour répondre aux enjeux spécifiques auxquels sont confrontés nos RUP : l’éloignement, le coût de la vie, le défi de l’autonomie alimentaire, la problématique des transports... Ouvrir de nos nouveaux horizons : c’est une urgence pour que les RUP soient considérées comme des territoires de solutions pour l’Europe, et pas seulement comme des territoires de subventions. La nouvelle stratégie que je propose invite ainsi à changer le regard sur les Outre-mer. Nous devons être vus comme des territoires moteurs de la transition écologique, de l’économie bleue, comme des pôles d’innovation et de recherche... Mon rapport propose

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ainsi de créer des campus d’excellence pour la jeunesse ultramarine, de s’appuyer sur les RUP pour déployer les énergies renouvelables et faire émerger les métiers de demain, ou encore de construire des centres de recherche sur la santé et la biodiversité. L’ambition de mon rapport, c’est de faire de l’Europe une chance pour nos Outre-mer, de nos Outre-mer des atouts pour l’Europe. M.H : Dans le volet "politique agricole", le rapport demande que soit renforcé plusieurs dispositifs spécifiques. Pourquoi ? Sont-ils à ce jour insuffisants selon vous ? S.B : Notre monde agricole a bien conscience qu’il faut engager et réussir les transitions agro-écologiques et la

Les chiffres clés de l’agriculture dans les Outre-mer Alors que les surfaces agricoles représentent 56% du territoire hexagonal, soit 29 millions d’hectares, le ministère de l’Agriculture estiment comme suit les surfaces agricoles utilisées pour chaque département d’outre-mer : • 30% pour la Guadeloupe (52 000 ha) sur 7000 exploitations agricoles ; • 20% pour La Réunion (47 000 ha) sur 7700 exploitations ; • 0,4% en Guyane (31 000 ha) sur 6000 exploitations ; • 30% en Martinique (30 0000 ha) sur 3000 exploitations ; • 20% à Mayotte (8 700 ha) sur 15700 exploitations Pour atteindre l’objectif d’autonomie alimentaire dans les DROM à l’horizon 2030 annoncé en 2019 par Emmanuel Macron, les départements ultramarins doivent étendre comme suit leur production locale de produits tropicaux et légumes afin de remplacer les importations : • 95 ha pour Mayotte ; • 178 ha pour la Guyane ; • 500 ha pour La Réunion ; • 511 ha pour la Martinique ; • 764 ha pour la Guadeloupe.

diversification. Notre responsabilité, c’est d’accompagner nos planteurs, nos éleveurs et aussi nos pêcheurs. Le cap avait été fixé par le président de la République lui-même quand, en 2019, il avait annoncé un objectif clair : travailler ensemble pour atteindre l'autonomie alimentaire dans les DROM en 2030. Mais, la même année, notre ambition a été percutée par une tentative paradoxale et unilatérale et de la Commission européenne qui a voulu baisser le mondant du POSEI, le programme européen d’aides à notre agriculture. En tant de député européen, et avec mes collègues parlementaires, nous avons immédiatement combattu cette manœuvre agressive et contre-productive qui constituait de fait, une entorse inadmissible à l’obligation européenne de respecter nos spécificités. Je défendrai toujours le POSEI. C’est un levier essentiel pour aider nos planteurs et nos éleveurs. Protéger et développer notre production locale est à la fois une nécessité et un impératif. Le POSEI, c’est surtout un outil indispensable pour aider les RUP à relever le défi de l’autonomie alimentaire : pour structurer l’agriculture et de l’élevage ultramarins, pour diversifier les filières agricoles et garantir l’attractivité des métiers agricoles notamment pour les jeunes. Au parlement européen, nous nous sommes beaucoup mobilisés et avec un soutien actif du gouvernement français, nous avons obtenu le maintien du budget du POSEI. Dans les RUP françaises, ce sont donc 278 millions d’euros qui continueront à soutenir chaque année notre modèle familial pour une agriculture de qualité. Nous avons un objectif : l’autonomie alimentaire. Nous avons une urgence : la diversification et la transition agroécologique. Les hommes et les femmes qui travaillent dur dans le monde agricole pourront toujours compter sur mon engagement. Le chemin du succès doit impérativement conjuguer développement et protection et d’ailleurs, dans mon rapport, je propose également de renforcer

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la protection de nos productions locales dans le cadre des accords commerciaux conclus par l’UE. M.H : Il y est aussi question de renforcer l'attractivité des métiers agricoles notamment. Comment ? Cela signifie-t-il que le secteur ne compte pas suffisamment de professionnels au sein des RUP ? S.B : Nos agriculteurs et nos éleveurs sont de vrais professionnels et ils ont un solide savoir-faire. Nos jeunes ont besoin de perspectives ; alors nous devons renforcer l’attractivité des métiers agricoles à la fois pour assurer la relève et pour innover. Dans le cadre de la réforme de la PAC, nous nous sommes d’ailleurs battus au Parlement européen pour mieux accompagner l’installation des jeunes agriculteurs. Face aux défis d’aujourd’hui et de demain : l’Europe doit financer des infrastructures modernes, accompagner les territoires ruraux, développer des formations en lien avec nos nouveaux besoins mais nous devons aussi trouver des solutions pour sécuriser la qualité des sols. Pour réussir, il faut des moyens financiers bien évidemment. Des outils efficaces comme le POSEI ou le FEADER doivent être consolidés mais nous devons aussi mieux coordonner les actions de tous les acteurs du secteur l'Europe, l'État, les collectivités locales et les professionnels doivent travailler ensemble et avancer dans le même sens. M.H : Comment concilier politique agricole et développement durable, alors que les territoires d'outre-mer sont plus touchés que l'Hexagone par le réchauffement climatique ? S.B : Concilier l’agriculture et le développement durable revient à concilier économie et écologie, à garantir à la fois la prospérité de nos filières et la protection de nos ressources mais aussi de la biodiversité. Les RUP sont des territoires particulièrement confrontés à ces défis, et probablement plus que les autres. Les Outre-mer abritent 80% de la biodiversité et nous sommes en première ligne des risques climatiques. Mais compte tenu de leurs spécificités géographiques, nos régions peuvent être aussi des territoires moteurs pour déployer des solutions en matière d’agriculture durable. Dans mon rapport, je propose de fixer des objectifs pragmatiques et innovants et de sécuriser des moyens pour la transition agro-écologique.

Nous avons lancé une dynamique du changement avec un culture du résultat : la nouvelle PAC que nous avons adoptée n’a jamais été aussi verte. Plus nos agriculteurs et éleveurs agiront en faveur de l’environnement et du climat et plus ils seront financièrement soutenus. L’UE a aussi proposé une stratégie “ De la ferme à la table ”, qui a pour ambition de garantir un système agricole et alimentaire européen sain et durable. Nous ferons en sorte que les agriculteurs et éleveurs ultramarins soient des partenaires incontournables de cette stratégie. Lorsqu’on parle de lien entre environnement et agriculture, il faut aussi répondre à l’enjeu de l’impact des risques climatiques sur l’agriculture et les récoltes. Ces risques sont particulièrement importants pour les RUP, qui sont régulièrement confrontées à des ouragans ou des cyclones. La semaine dernière, le président de la République a annoncé un plan national de 600 millions d'euros par an pour aider nos agriculteurs en finançant un système de gestion des risques climatiques. Ce système mobilisera des fonds nationaux et européens. Je réaffirme que nous devons jouer la carte de l’intelligence collective, de la mutualisation nos expertises, de la confiance et du partage des solutions. Plus que jamais, l’Europe est un partenaire indispensable de notre avenir. Être à la fois, Mahorais, Français et Européen est un atout considérable pour relever les défis que nous devons affronter pour nous et pour nos enfants. n

Des projets dans les cartons En mai 2021, 67 projets agricoles agroalimentaires et de la filière forêt-bois, contribuant à l'objectif d'autonomie alimentaire, ont été nommés lauréats pour le plan France Relance dans les départements d’Outre-mer, avec un soutien de l’État de près de 15 millions d’euros. À Mayotte, dans le cadre de ces projets, l'entreprise Mayotte Pépinières va moderniser son outil de production, augmenter ses rendements et diminuer la pénibilité du travail de ses collaborateurs en acquérant des tables de culture, du matériel de terrassement et une réserve d’eau. Aussi, la société Les moustaches de l’hippocampe à Pamandzi portent un projet de soutien à l’accueil des animaux abandonnés et en fin de vie.

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L.G.

REPORTAGE

IMMERSION AU CŒUR D’UNE FORMATION AGRICOLE

DU 13 AU 24 SEPTEMBRE, 17 AGRICULTEURS MAHORAIS PARTICIPENT À LA FORMATION "CONCEVOIR SON PROJET ET SON SYSTÈME AGRICOLE AVEC LA PERMACULTURE ET L’AGROFORESTERIE SUCCESSIONNELLE”. UN CURSUS PROPOSÉ PAR LE CFPPA MAYOTTE ET ANIMÉ PAR LES INTERVENANTS STEVEN WERNER ET ROMAIN CRIQUET.

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Mercredi 15 septembre, 8h, tout le monde se retrouve sur le parvis du centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Coconi prêt pour une troisième journée de formation. Dans une ambiance conviviale, la petite équipe prend la route vers la parcelle agricole de l’un des agriculteurs en formation. Sur les pentes du mont Combani, Inoussa Ahamadi accueille aujourd’hui l’ensemble du groupe afin qu’ils réfléchissent aux solutions à mettre en place pour rendre son exploitation

plus productive mais aussi plus respectueuse de l’environnement. Après un petit tour du propriétaire, élèves et formateurs prennent place sous un litchier afin de débuter le cours du jour. Première étape : l’observation. Chacun leur tour, les agriculteurs en formation font part des choses qu’ils ont remarqué sur les parcelles d’Inoussa. Sol nu, plantation ancienne d’ylang-ylang, plants plus

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ré c e n t s d e m a n i o c, l ’ e x p l o i t a t i o n semble pour l’heure bien loin des standards de l’agroforesterie. Mais Rome ne s’est pas faite en un jour et la transition peut prendre du temps. Après quelques minutes de discussions et de débats, Steven Werner se saisit de son feutre Velleda et débute la leçon. Il propose à l’assemblée des solutions aux problématiques que rencontre cet espace agricole tout en réfléchissant collectivement à adapter les méthodes au territoire mahorais. Les 17 agriculteurs qui ont choisi de suivre cette formation se montrent très studieux. Carnet et stylo à la main, ils prennent en note les conseils du formateur. “Aujourd’hui il faut remettre en question un modèle qui a montré ses failles et tendre vers une haute densité qui reproduit la nature”, explique Steven Werner. Un idéal que prône également son collègue formateur Romain Criquet, qui précise, : “Il faut apprendre à associer

les espèces en connaissant les cycles de chaque plante. Créer des strates de végétaux et apprendre à maîtriser la succession”, explique t-il en notant au tableau “étages, enchaînement, planification”. Les formations proposées par le CFPPA sont l’occasion de partager connaissances théoriques et pratiques en adaptant au mieux les techniques agro-écologiques aux enjeux de l’île aux parfums. Une fois la théorie abordée, place à la mise en pratique. Plus loin sur l’exploitation d’Inoussa, Steven Werner et Romain Criquet montrent à leurs élèves comment mettre à profit des reliefs en pente. Grâce à des techniques venues du Brésil ou encore de Madagascar, les agriculteurs apprennent à marier les espèces sur une même parcelle afin de recréer une “haute densité” d’essences différentes qui s’assemblent et se complètent. n

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Le CFPPA, porte ouverte sur la connaissance Les personnes en recherche de formations peuvent s’orienter vers le CFPPA. Tous les deux mois environ, l’organisme installé à Coconi publie un calendrier des formations à venir. Pour pouvoir prétendre à l’une d’entre elle, les candidats peuvent venir du domaine agricole et avoir un profil d’exploitant, conjoint ou aide familiale, salarié agricole, mais ils peuvent aussi être issus d’autres domaines s’ils sont chefs d’entreprises ou salariés de PME dans l’agroalimentaire, entrepreneurs de travaux agricoles et forestiers ou encore gestionnaires d’espaces naturels. Le Fonds européen agricole pour le développement rural, ou Feader, prend en charge le coût des personnes formées faisant partie des catégories professionnelles précédemment énoncées, ce qui permet aux actifs de se former gratuitement et de se tenir au courant des nouvelles innovations techniques et technologiques dans leur domaine. Comme l’explique la coordinatrice des formations au sein du CFPPA, Klelia Berger Cluzel, les profils des inscrits aux formations sont très variés : “nous recevons des agriculteurs en installation, d’autres en cours de réflexion quant au développement des techniques agro-écologiques sur leurs parcelles. En effet, même les formations qui ne sont pas purement orientées vers l’agro-écologie on toujours un lien bien ancré avec celle-ci”, explique celle qui a créé le programme de formation du CFPPA. “Pour établir la liste des différentes formations, je suis partie à la rencontre des producteurs et des professionnels du secteur pour connaître les besoins du territoire. J’ai ensuite recherché des intervenants et j’ai monté ce programme de formation”, détaille Klelia. Aujourd’hui le CFPPA propose un catalogue varié de formations courtes dispensées tout au long de l’année. Bientôt, le centre de formation proposera également une formation longue de Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole, une opportunité pour les agriculteurs de l’île d’obtenir une formation diplômante et faciliter leur installation.

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L.G.

DÉCRYPTAGE

DEVENIR AGRICULTEUR À MAYOTTE ALORS QU’AUJOURD’HUI LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT, DES SOLS OU ENCORE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE SONT DANS TOUTES LES BOUCHES, QU’EN EST-IL À MAYOTTE ? AFIN DE STRUCTURER LES FILIÈRES AGRICOLES, LES ORGANISMES DE FORMATION ET D’ORIENTATION ACCUEILLENT LES JEUNES QUI VEULENT SE METTRE AU VERT.

LE LYCÉE AGRICOLE DE COCONI, PREMIER PAS DANS LE MONDE DU TRAVAIL Bac Professionnel, CAP ou encore 2nde professionnelle, les formations sont diverses. Au lycée, les élèves peuvent se former aux techniques agricoles grâce à des programmes innovants, “Nous recevons des directives ministérielles qui demandent à ce que les formations agricoles soient en phase avec la transition agro-écologique”, explique Cécile Morelli, la chargée de mission au

sein de l’unique lycée agricole de Mayotte. “Nous avons également des projets portés par l’établissement ou les enseignants, qui prônent des modes de production respectueux de l’environnement. Comme notamment des formations sur les auxiliaires de culture pour apprendre à maîtriser les ravageurs ou encore trouver des alternatives aux pesticides, mais aussi préserver la ressource en eau”, détaillet-elle. Le lycée s’avère être également un lieu d’expérimentation avec un véritable pôle de développement. L’exploitation du lycée peut aujourd’hui afficher le label bio

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pour ses produits maraîchers. Ce lieu se définit comme un laboratoire à ciel ouvert où élèves, enseignants et professionnels peuvent travailler et expérimenter de nouvelles techniques agraires. Une dynamique qui se résume en trois mots, “Formation, exploitation et expérimentation”. Dans un lieu où tout le monde travaille en lien et en partenariat pour penser l’agriculture de demain.

LE POINT D’ACCUEIL INSTALLATION (PAI), ENTRER DANS LE VIF DU SUJET L’objectif du point accueil installation est d’accompagner toute personne désireuse de s’installer dans le domaine agricole. Ce lieu d'accueil, d’information et d’orientation est labellisé par l’État et dépend directement du ministère de l’Agriculture. A Mayotte, Hélène Berthelot, coordinatrice installation, s’occupe de l’accueil des porteurs de projets. “Depuis 2017 nous avons accueilli

350 personnes. Parmi elles, 55% avaient moins de 40 ans et la majorité d'entre elles avaient entre 34 et 44 ans. Nous réalisons un accompagnement individuel et personnalisé afin de définir un projet viable et vivable”, affirme la coordinatrice. Un outil indispensable pour les agriculteurs en herbe qui souhaitent se lancer. Par ailleurs, ceux-ci peuvent également compter sur les nombreux partenaires du PAI, comme le centre de formation professionnelle agricole (CFPPA), l’établissement public foncier et d'aménagement de Mayotte (EPFAM) mais aussi la chambre d'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture de Mayotte (CAPAM). Au CFPPA notamment, les porteurs de projet peuvent suivre des formations courtes ou s’inscrire au tout nouveau Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole qui ouvre au mois de décembre à Coconi. Un large panel de possibilités pour les Mahorais qui souhaitent se former au métier d'agriculteur en intégrant un réseau d'organismes d’accueil désireux de les aider à structurer leurs projets et tendre ensemble vers une agriculture plus verte. n

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RENCONTRE

À L’IMAGE DE LATOULDINE, LA NOUVELLE GÉNÉRATION MAHORAISE À LA MAIN VERTE À BARAKANI, LE JEUNE AGRICULTEUR LATOULDINE MADI CULTIVE LES TERRES DE SES GRANDS-PARENTS AVEC AMOUR ET PASSION. RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT, SON ACTIVITÉ EST EN PLEINE EXPANSION. PROCHAINE ÉTAPE : ACCUEILLIR DES CURIEUX DANS UNE MAISON TRADITIONNELLE EN TORCHIS CONSTRUITE SUR SON EXPLOITATION, ET AINSI POUVOIR VÉRITABLEMENT VIVRE DE SON MÉTIER.

Depuis la classe de troisième, Latouldine Madi rêve d’agriculture. Aujourd’hui, il cultive ses 3 000 mètres carrés de terrain à Barakani et espère pouvoir développer

une activité d’agrotourisme. Ananas, fruits de la passion, vanille, curcuma ou encore bananes… L’agriculteur dispose d’une collection d’espèces végétales en tout genre

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qu’il souhaite encore étoffer. “Ici, je voudrais créer une sorte de jardin forêt, avec des arbres et différentes strates d’espèces végétales”, précise-t-il d’un ton enjoué. Avant d’ajouter : “Je n’ai pas encore atteint mon objectif, je ne cultive ici que depuis deux ou trois ans. Sur YouTube, j’ai vu des jardins qui m’ont inspiré et c’est comme ça que j’ai été attiré par la permaculture.” Sur son exploitation, pas d’intrants ou de produits phytosanitaires, Latouldine s’emploie dans le respect des sols et de la nature qui l’entoure. “Je me suis tourné vers une agriculture qui ne nécessite pas trop de travail de la terre. Au temps de ma grand-mère, il fallait labourer chaque année les parcelles, alors qu’aujourd’hui, nous savons qu’en enrichissant jour après jour la terre, le sol est en meilleure santé et les plantes aussi…” Bon élève au collège, les professeurs de Latouldine lui conseillent de suivre une voie technologique au lycée de Sada, mais son envie de nature ne le quitte jamais.

“Après mon bac, j’ai suivi plusieurs formations dans le tourisme, l’agroalimentaire ou encore l’hôtellerie qui m’ont permis de voyager et de perfectionner mon anglais. Puis j’ai travaillé au sein d’une exploitation agricole et j’ai décidé de concrétiser mon projet en créant ma propre exploitation”, rembobine-t-il, avec une certaine nostalgie des années passées. Depuis, Latouldine produit essentiellement pour sa consommation personnelle et vend à quelques observateurs qui viennent lui rendre visite dans les champs. “Mon objectif est de développer mon activité et d’accueillir des personnes qui souhaitent découvrir mon modèle agricole. Mon dernier projet a été la construction d’une maison traditionnelle en torchis”, détaille-t-il en pointant la bâtisse du doigt. Un futur logement où il projette d’accueillir les curieux voulant profiter d’une nuit en toute simplicité dans la campagne mahoraise.

UN TRAVAIL RIGOUREUX Chaque jour, Latouldine se rend sur son exploitation pour tenir un carnet de bord dans lequel il réalise un suivi de chaque nouveau plant. “Je note la date et l’endroit où je l’ai planté mais aussi si elle est exposée au soleil, à l’ombre ou encore sur une parcelle en pente. J’écris ensuite quand la plante fleurit et enfin quand je procède à la récolte”, énumère-t-il De la mise en culture des espèces en pépinière jusqu’à la consommation des fruits et légumes, Latouldine est attentif à tous les paramètres afin de savoir quelle espèce est la mieux adaptée à ses besoins. “Je n’ai pas fait de formation professionnelle agricole, mais je me renseigne en permanence et fais des expérimentations”, conclut l’agriculteur. Aujourd’hui, il est plus que jamais décidé à vivre de sa passion et à la partager. n

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S.P

PORTRAIT

HODIDAGONI RAPPROCHE AGRICULTEURS ET CONSOMMATEURS

ALLIER TECHNOLOGIE, ENVIRONNEMENT, RÉMUNÉRATION PLUS JUSTE DES PAYSANS ET PRODUITS FRAIS DE QUALITÉ… LE PARI SEMBLE RISQUÉ, MAIS C'EST POURTANT CELUI QU'A RELEVÉ HODIDAGONI. LA JEUNE SOCIÉTÉ MAHORAISE PROPOSE UN CATALOGUE EN LIGNE DE PRODUITS FRAIS ISSUS D'UNE AGRICULTURE RESPONSABLE, LIVRÉS À DOMICILE. DE QUOI FACILITER LA VIE DES PRODUCTEURS ET DES CONSOMMATEURS, TOUT EN LIMITANT L'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT.

Si faire ses achats en ligne n'a plus rien de novateur, l'entreprise Hodidagoni a, en la matière, ouvert une nouvelle voie à Mayotte. Le concept ? Un large catalogue numérique

de produits frais et locaux – fruits, légumes, herbes aromatiques et même pâtisseries – livrés directement à domicile. Ainsi, la traçabilité des produits est assurée, tout en

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assurant un prix de vente plus doux que dans les grandes enseignes. Mais la formule est aussi gagnante pour les producteurs, dont la rémunération est plus juste que lorsqu'ils vendent leurs produits sur les étaux des supermarchés. Ici, pas d'intermédiaires : les produits sont récupérés directement chez le producteur avant d'être distribués selon les commandes, aux quatre coins de l'île. Mieux encore, "Nous choisissons nos agriculteurs selon des critères bien précis, comme le fait qu'ils n'utilisent pas de pesticides néfastes pour l'environnement et la santé des consommateurs", défend Dardai Gatienne M'Hadji, co-fondateur de Hodidagoni. L'idée a germé il y a une poignée d'années, lorsque les tomates vendues à Mayotte – mais généralement

produites à l'étranger – étaient placées sous surveillance de la préfecture. En cause : leur concentration en produits phytosanitaires, dépassant très largement les seuils autorisés fixés par l'Europe. "On a remarqué que les Mahorais n'avaient plus confiance vis-à-vis des agriculteurs, alors on s'est dit qu'il fallait créer quelque chose qui associe facilité, modernité via le e-commerce et surtout, qui rassure le client", défend encore l'entrepreneur, lui-même fils de paysan. Ainsi, chaque personne qui en formule le souhait peut venir visiter à la demande l'une des exploitations des agriculteurs partenaires. Et cerise sur le gâteau, les livraisons sont réalisées à vélo ou en scooter électrique, pour limiter davantage le bilan carbone de l'activité. Gagnant-gagnant sur tous les plans. n

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L.G

LES MANGROVES MAHORAISES À L’HONNEUR AU CONGRÈS MONDIAL DE LA NATURE DE L’UICN Du 3 au 11 septembre avait lieu le congrès mondial de la nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature à Marseille. L’occasion pour une délégation de Mahorais de mettre en avant les initiatives locales et de rencontrer leurs homologues venus du monde entier. Huit jours, plus de 1 000 participants, plus de 1 300 sessions interactives et plus de 160 pays représentés... Voilà ce que promettait l’édition 2021 du Congrès mondial de la nature de l’UICN. Un événement destiné à réunir les acteurs environnementaux à l’échelle planétaire afin de définir les priorités et guider les actions de conservation et de développement durable. Venu tout droit de l’île au parfum, Manrifa Moustoifa Ali est revenu avec enthousiasme sur les découvertes et les rencontres que les membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature à Mayotte ont pu faire lors de ce rendez-vous 2021. “Cet événement était très enrichissant, car nous avons vu ce qui se fait ailleurs en matière de protection

de l’environnement. En ce qui concerne les tortues par exemple, en Martinique, la sensibilisation passe par le domaine artistique. Cela nous a donné des idées et nous allons réfléchir à mettre en place des ateliers similaires”, s’extasie-t-il.

Mayotte comme modèle Directeur de l'association mangrove environnement (AME) à Tsimkoura, Boina Said a quant à lui présenté sa structure et son modèle économique innovant au congrès. “Mon objectif est de protéger la mangrove, mais pour ne pas dépendre uniquement de subventions, nous avons décidé de créer une base de kayak qui emmène petits et grands à la découverte des mangroves”, explique-t-il. Un projet

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pas les derniers et que mon modèle puisse inspirer d’autres personnes”, affirme-t-il.

Des ambassadeurs du lagon

qui a fait grande impression et qui montre que l’agrotourisme a toute sa place à Mayotte. Avec une équipe de cinq employés, composée de moniteurs de kayaks et gardiens de la biodiversité, Boina Said espère redonner à la mangrove de son village natal sa vitalité d’antan. “Quand j’étais petit, la mangrove était immense. Puis je suis parti vivre à La Réunion et en métropole... Et lorsque je suis rentré, j’ai été choqué par l’état de la mangrove. J’ai alors décidé d’agir”, confie le directeur. Modeste, le Mahorais confie avoir été étonné que des îles comme la Guadeloupe ou la Martinique ne possèdent pas de structure comme la sienne. “Je suis heureux de voir que nous ne sommes

Formé depuis quelques mois seulement, Toihir Ali-Mari, ambassadeur du lagon pour l’UICN dans la commune de Mangajou, a également pu intervenir lors du congrès mondial de la nature. “Je me sens concerné par tout ce qu’il se passe au niveau du lagon. Dans mon village, nous subissons l’érosion liée notamment à la disparition de la mangrove. À mon échelle, j’ai pu malheureusement voir ce changement”, s’attriste le pêcheur, qui se désole de l'appauvrissement des ressources halieutiques à cause de la disparition de l'habitat des poissons mais aussi d'une pêche moins respectueuse de l’environnement. “Avant, les gens pêchait pour se nourrir et non pas pour devenir riche. Les méthodes de pêche de nos grandsparents n’avaient pas l’impact négatif sur le lagon qu’ont celles qui ont été importées.” Prochainement, Toihir AliMari prendra ses fonctions de médiateurs au sein de sa commune afin de faire de la prévention auprès de la population. Grâce à son nouveau rôle, il espère ainsi participer à la préservation des ressources naturelles de Mangajou et plus largement sur l'ensemble du 101ème département. n

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LITTÉRATURE

LISEZ MAYOTTE

Les Aventures d’un adolescent mahorais, Nassur Attoumani (éditions L’Harmattan)

Ces nouvelles construites à partir de l'autobiographie de l'auteur relatent des souvenirs de l'enfance à Mayotte, durant les années 196070. A cette époque, le seul lycée de l'archipel des Comores se trouve à Moroni. Dans l'île natale de l'auteur, tout le monde se déplace à pied, une vingtaine de véhicules tout au plus parcourent les routes. Le lecteur retrouve ici le Mayotte évoqué par l'auteur dans son premier roman Le calvaire des baobabs.

LES AVENTURES D'UN ADOLESCENT MAHORAIS : DES SOUVENIRS DOUX-AMERS AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE. En 2006, Nassur Attoumani publie, dans la collection “ Lettres de l’océan Indien ” de la maison d’édition L’Harmattan, un recueil de nouvelles autobiographiques intitulée Les Aventures d’un adolescent mahorais. Dans ce recueil de vingt-trois textes brefs de la naissance de l’auteur-narrateur-personnage principal jusqu’à son accession à l’université, l’école laïque occupe une place importante, d’autant plus qu’elle est une occasion pour Nassur Attoumani d’agir à la façon d’un des personnages de conte les plus célèbres de l’archipel des Comores : Bunawasi, connu pour ses maladresses. L’auteur et son alter ego sont deux tricksters qui vont de gaffes volontaires en bourdes involontaires, conformément au type du daba : l’idiot, le naïf, le niais. Lorsque Nassur Attoumani entre au collège, à la fin des années soixante, il s’agit du seul établissement secondaire de l’île. Pour le lycée, il faut aller à Moroni en Grande Comore. Le collège de Mayotte est donc doté d’un internat pour accueillir les élèves qui viennent de la “ brousse ” et n’ont pas de famille en Petite-Terre. L’opposition entre le broussard, mtsaha en langue vernaculaire, et le citadin est, à Mayotte, une opposition forte. Premier souvenir. Dans un texte bref intitulé “ Mon premier maillot de bain ”, le protagoniste achète la pièce de vêtement éponyme qui se révèle trop grande pour lui. Mais c’est le seul maillot de bain disponible. Il le fera donc tenir

grâce à des pincettes dénichées dans une poubelle. Le texte de plaisir se mêle ici à celui de connaissance. En effet, l’écrivain permet au lecteur de se représenter la situation de Mayotte à l’époque : peu d’écoles, peu de boutiques. Mais c’est aussi et surtout un texte de plaisir, conformément au style d’un auteur qui se souvient de sa fierté lorsqu’il complète son trousseau pour le collège : “ Un pantalon, deux chemises, une culotte courte, un maillot de bain, deux draps et une paire de savates. Voici donc le sésame indispensable pour entrer à l’internat de Dzaoudzi. Mayotte ne compte alors que quatre CM2. En 1967, je suis le plus petit Maorais à réussir le concours d’entrée en sixième. ” (p. 21) Cette pièce de vêtement, qui rend l’enfant si fier, sera malheureusement volée, et le coupable ne sera pas découvert. Ce n’est pas la seule histoire de vol, ou de chapardage, du recueil. Deuxième souvenir. On en trouve une autre dans la nouvelle intitulée “ Le Maraudeur ”. Nassur Attoumani et son frère pensent dérober des oranges, mais il s’agit en réalité de pamplemousses : “ Content de mon coup, je croque mon orange à belles dents. Je la recrache aussitôt. C’est vrai, elle ressemble à une orange ; elle a la couleur d’une orange mais ce n’est pas une orange. C’est de la nivaquine écrasée. Ma bouche est amère. Celle de mon frère également. ” (p. 32) Le goût sucré attendu du fruit est remplacé par une amertume qui ressemble à celle d’un ancien médicament contre le paludisme. Troisième souvenir. De ses années collège, Nassur

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Attoumani garde notamment en mémoire des noms : celui du terrifiant principal, M. Adrover, celui des deux enseignants qui se partagent les matières scientifiques et littéraires, M. et Mme Maroleau, couple dans la vie et à l’école, sans oublier un infirmier un peu trop gentil, Maswi. L’interaction adolescente la plus effrayante de Nassur Attoumani a lieu avec le premier, lorsqu’il devient “ Le Voleur d’eau ”. En effet, l’eau manque souvent à Mayotte, ce qui fait que les élèves n’ont le droit de se laver – et encore à peine – à l’eau douce qu’une fois par semaine. Nassur Attoumani réussit à voler les clefs du paradis pour une douche supplémentaire. Mais il manque de se faire attraper : “ Le visage de M. Adrover vire au rouge. Il s’avance, dans ma direction. Il se dirige tout droit sur moi. Mon sang s’arrête brutalement de circuler. Ma tête bouillonne. Je ne sens plus mes genoux. Mes pieds sont plombés au sol. Le principal est déjà à portée de postillons de mon visage. Mon rythme cardiaque s’emballe. J’ai si peur que ne peux même pas esquisser le moindre geste. Pour ne pas que je m’écroule sous les yeux de mes camarades, ma chaise retient mes fesses. J’ai la gorge sèche. M. Adrover allonge son bras velu vers moi et sa main empoigne vigoureusement le col de la chemise de Zalahi, mon voisin de table. ” (p. 54) Il s’en est fallu de peu ! Et Nassur Attoumani se rend compte qu’il n’est pas le seul à avoir trouvé un moyen de se ruer vers l’eau… Quatrième souvenir. Dans une nouvelle intitulée “ Le Vieil homme et la mer ”, l’adolescent mahorais se souvient

comment, en classe de quatrième, on lui a imposé la lecture d’Hemingway, dont le livre a fini au fond du lagon, jeté aux requins depuis la barge. Cinquième souvenir. Dans une nouvelle dont le titre est emprunté à Molière, “ Le Malade imaginaire ”, l’infirmier du collège est un personnage clef pour Nassur Attoumani qui cherche non seulement à éviter certains devoirs, mais aussi et surtout à goûter tous les médicaments, surtout les plus sucrés. Sixième et dernier souvenir. Nous terminerons notre panorama de l’adolescence mahoraise de Nassur Attoumani en évoquant une nouvelle au titre en forme d’enthymème, c’est-à-dire de raisonnement incomplet : “ Au royaume des analphabètes… ”. Dans ce texte, l’adolescent trouve un moyen aisé d’impressionner ceux qui ne sont pas allés à l’école française : “ Je prends quelques gros galets, les enveloppe soigneusement dans mon pantalon, mes deux chemises et mon drap puis reprends en toute innocence les quelque trois kilomètres qui me séparent de la maison. Ma valise pèse au moins quinze kilos. L’après-midi, tout le monde rentre des champs. En chemin, je rencontre des amis qui ramènent leurs troupeaux de cabris à la maison. Ils m’offrent des cocos à boire et me délestent [de] mon bagage. […] Ce jour-là, j’ai compris qu’à cause d’une vieille valise en carton lestée de gros galets inutiles, j’étais, pour cette population analphabète, devenu un Pic de la Mirandole. ” (p. 107-109). Christophe Cosker

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LES #EntrepreneursDuVivant RECRUTENT. REJOIGNEZ-LES. Souveraineté alimentaire, transition écologique, alimentation saine et durable... Autant de défis pour les métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, du paysage, de la forêt, de l’aquaculture et de la pêche. Pour les relever, ils recrutent chaque année. Avec France Relance, investir dans nos métiers d’avenir, c’est ça la France qui se réalise. Rendez-vous sur entrepreneursduvivant.gouv.fr

C rédit photo : Stéphanie Tétu -

Régis et Jovany, maraîchers L’habituée, Capesterre-Belle-Eau, Guadeloupe (97)


MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@mayottehebdo.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédactrice en chef Solène Peillard

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Couverture :

Environnement Agriculture 2.0

Journalistes Romain Guille Raïnat Aliloiffa Constance Daire Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Thomas Lévy Comptabilité Catherine Chiggiato compta@mayottehebdo.com Secretariat Annabelle Mohamadi Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com

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