TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN
Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.
tidien
er quo otteL e-Mai de May sé par nt
Le 1
diffu
Diffu
Diffu
nEME
Sur Abon
0 04.fr anadoo 0269 61 2 fos@w
flash-in
tiDiEn
Er quo ottEL E-MAi DE MAy SÉ PAr nt
LE 1
nEME
Sur Abon
0 04.fr anadoo 0269 61 2 fos@w
0 04.fr anadoo 0269 61 2 fos@w
flash-in
flash-in
FI n°3839 Lundi 7 mars 2016 St Félicie
tiDiEn
Er quo ottEL E-MAi DE MAy SÉ PAr nt
LE 1
0269 61 63 55
Fax : 0269 61 63 00
Diffu
nEME
Sur Abon
0 04.fr anadoo 0269 61 2 fos@w
VERRES À VIN, COCKTAIL, COUPE À GLACE...
BP 263 - ZI Kawéni - 97600 Mamoudzou - email : hd.mayotte@wanadoo.fr
flash-in
FI n°3822 Jeudi 11 février 2016 Ste Héloïse
à partir de
9€
RENSEIGNEMENTS Tél : 0639 67 04 07 | Mail : contact@mayotte-e-velos.yt
FI n°3818 Vendredi 5 février 2016 Ste Agathe
marine le Pen
environnement
Port de Longoni
ConSeil départeMental
Quel accueil se prépare pour la présiDente Du Fn ?
Le Lagon au patrimoine mondiaL de L'unesCo ?
la dsP sur la sEllEttE
pas de changement sUr l’octroi de mer
© Jonny CHADULI
Grève à Panima
TéléThon 2016
Des propositions mais toujours pas D'issue
DemanDez le programme
première parution : juillet 1999 - siret 02406197000018 - édition somapresse - n° Cppap : 0921 y 93207 - dir. publication : Laurent Canavate - red. chef : Gauthier dupraz - http://flash-infos.somapresse.com
4100% numérique
tiDiEn
Er quo ottEL E-MAi DE MAy SÉ PAr nt
LE 1
neMe
sur abon
FI n°3997 mercredi 30 novembre 2016 St André
© CR: Gauthier Bouchet
Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.
1
Économie
SÉcuritÉ
Les appeLs à projets de L'europe
Couvre-feu pour Les mineurs
Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com
OUI, je m’abonne
1
Musique
Faits divers
Edmond BéBé nous a quitté
ViolEncE En cascadE
Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com
1
MCG VS SMart
ViCe-reCtorat
UltimatUm oU véritable main tendUe ?
l’institUtion répond aUx critiqUes
Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com
1
Pour une formule multiposte, nous demander un devis.
Bulletin d’abonnement
180 € par an g Pour vous abonner, il suffit de nous transmettre ce bon de commande, accompagné d’un virement ou d’un chèque à l’ordre de la Somapresse.
Nom : …………………………….…..…….………Prénom : ………………………..……..………………….…………. Société - Service : ……………………………………………….……….……………..….….….….……...…..…………. Adresse : ……………………………………………………….………….……………….….….….….….…..…………. Code postal : ……………….….….….….… Ville - Pays : ……………….………….……………….…….....…………. N° de téléphone : ………………….………………..E-mail :…………..….….….….…....………….……….…………….. Règlement :
c Chèque à l’ordre de SOMAPRESSE
c Virement
IBAN : FR76 1871 9000 9200 9206 6620 023 / BIC : BFCOYTYTXXX Signature, date (et cachet) : Abonnement d’un an renouvelable par tacite reconduction. Il pourra être dénoncé par simple courrier au moins un mois avant la date d’échéance.
Vous pouvez également vous abonner en ligne en vous rendant sur notre site internet à l’adresse www.mayottehebdo.com/abonnements pour la version numérique. Pour toute demande, contactez-nous : contact@mayottehebdo.com
A retourner à : SOMAPRESSE - BP.60 - 7 rue Salamani - 97600 Mamoudzou
LE MOT DE LA RÉDACTION
ENVIRONNEMENT, ESPOIR, TROPHÉES D’aucuns le défendent ardemment, d’autres ne tarderont plus à le savoir : l’île de Mayotte est un véritable joyau de biodiversité, dont le saphir de son lagon le dispute à l’émeraude de ses forêts. Cet éclat environnemental, s’il est terni par la pollution, continue de briller sous la patte de milliers de Mahorais.es, que ces personnes soient issues des milieux institutionnel, associatif, privé ou citoyen. Ce sont ces personnes que Mayotte Hebdo honore aujourd’hui et jusqu’au 4 décembre, date de la cérémonie de remise des trophées mahorais de l’environnement. Cinq catégories sont en lice : les associations, les collectivités, les entreprises, les personnalités et les scolaires. Chacune d’entre elles comporte cinq nominés, pour lesquels vous pourrez voter sur le site trophees-environnement.mayottehebdo.com. Cette semaine, la rédaction se concentre sur les associations et collectivités, qui ont multiplié les initiatives de sensibilisation et de protection de l’environnement ces derniers mois, malgré les restrictions gouvernementales liées à la crise sanitaire. Mais les obstacles importent peu dans la préservation de la biodiversité mahoraise, mais aussi mondiale, impératif ultime face au fléau du réchauffement climatique. A Mayotte cependant, ce sont aussi les mentalités qui doivent changer, les actes qui doivent se transformer au quotidien, pour éviter que l’île aux parfums ne devienne un capharnaüm nauséabond. Que ce soit pour voter ou pour agir, vous avez un rôle un jouer. Bonne lecture à toutes et à tous. Axel Nodinot
3
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
TCHAKS LE CHIFFRE 1273
C’est le nombre de cases en tôle détruites par les services de la préfecture de Mayotte depuis le 1er janvier 2021. Cette année, de vastes opérations de décasage ont effectivement été menées dans les communes de Dzoumogné, Koungou, Labattoir, Dembéni, Chirongui et Bouéni. A la suite de ces démolitions de cases en tôle, 503 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés et raccompagnés à la frontière, tandis que seules 443 personnes en situation régulière ont été hébergées. Certaines familles, quant à elles, n’ont toujours pas été relogées. « Permettre aux Mahorais d’habiter des logements dignes n’est pas négociable. Cet impératif suppose de construire et nécessite de détruire », a affirmé le préfet de Mayotte, Thierry Suquet.
L'ACTION
Un dépistage gratuit contre le diabète Durant toute la semaine, l’ARS (agence régionale de santé) de Mayotte, différents centres communaux d’action sociale, les pharmacies et l’association Rédiab Ylang 976 organisent une semaine de prévention contre le diabète. Si plusieurs actions ont été menées, la plus significative d’entre elles reste cette campagne de dépistage de la maladie, gratuite et ouverte à tous. Ainsi, du 8 au 14 novembre, date de la journée mondiale de lutte contre le diabète, les Mahorais.es pourront se faire dépister dans plusieurs pharmacies de l’île et plusieurs CCAS. Véritable fléau dans le 101ème département français, le diabète touchait en 2018-2019 plus d’une personne sur dix. Ce sont plus précisément 10,6% de Mahorais.es qui sont touchés, contre 5,4% de Français. es en 2015, et un peu plus de 6% au niveau mondial.
LA PHRASE
“La science, ce n’est pas juste émettre des opinions” A l’occasion de l’ouverture de la 30ème édition de la fête de la science, vendredi dernier, Gilles Halbout, recteur de Mayotte, a rappelé la « nécessaire commutation entre les différentes formes de savoir ». Plusieurs stands dédiés à cette fête sont dressés depuis la semaine dernière sur la place de la République, à Mamoudzou. Quatre thèmes sont en vedette pour cette édition : la découverte des écosystèmes, la découverte du volcan sous-marin, la découverte de Mayotte et la découverte de notre santé. De quoi réconcilier la population mahoraise avec la science, et impliquer les jeunes générations, puisque plusieurs classes de lycée et de collège ont été impliquées dans des projets. « La science, c’est une démarche qui consiste à accumuler des savoirs et à bâtir les nouvelles connaissances », a conclu le recteur.
ILS FONT L’ACTU Mirhane Abdallah et Victor Pétigny, arbitres en métropole Si les Jumeaux de Mzouazia affronteront le CS Plédran à Saint-Brieuc à l’occasion du 7ème tour de la Coupe de France, ils ne seront pas les seuls représentants de Mayotte en métropole. En effet, deux arbitres mahorais ont été choisis pour arbitrer des rencontres de la compétition. Il s’agit de Mirhane Abdallah, dit « Gazlacoca », qui officiera lors du match FC Saint-Julien – Poissy, et de Victor Pétigny, qui a hérité de la rencontre opposant Reims Sainte-Anne au FC Bobigny 93. Ces deux affiches auront lieu ce dimanche 14 novembre, à 16h heure de Mayotte. Quant aux Jumeaux de Mzouazia, ils joueront la veille, le samedi 13, à 16h30. Une victoire contre le CS Plédran – et donc une qualification pour le 8ème tour de la Coupe de France – serait historique, puisqu’aucun club mahorais n’a encore vaincu d’équipe métropolitaine.
4•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
LU DANS LA PRESSE
Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale
MAYOTTE : DES REFUS DE SCOLARISATION SANCTIONNÉS Le 9 novembre 2021, par François Jarraud pour Le Café pédagogique. La Ligue des droits de l'homme fait connaitre une décision du tribunal administratif de Mayotte qui condamne des refus de scolarisation dans la commune de Tsingoni. "Exigence abusive de pièces à fournir, refus d’inscription par le maire des enfants résidant sur la commune et soumis à l’obligation scolaire, pratiques discriminatoires sont des pratiques courantes des mairies", écrit la Ligue. Au delà de la mairie, la Ligue évoque aussi la condamnation du rectorat. "Le rectorat de Mayotte s’est, lui, longuement défendu… pour au final ne rien avoir à redire aux pratiques illégales de la mairie", écrit la Ligue. "Les exigences abusives de la part des services municipaux quant aux pièces à fournir pour la scolarisation des enfants dans un établissement du premier degré ? « Il n’est pas démontré que la demande inhabituelle de pièces administratives est de nature à créer la situation de refus de scolarisation rencontrée »...
Des enfants, dont le seul point commun est d’avoir un parent étranger, soumis à l’obligation scolaire et orientés « faute de place » dans une MJC 2 demi-journées par semaine ? Il ne saurait ici y avoir, selon le rectorat, une atteinte à l’exigence constitutionnelle d’égal accès à l’instruction puisqu’« il ne s’agit […] pas d’un régime particulier créé de façon discriminatoire pour la commune de Tsingoni, mais d’un déploiement général quant au territoire » et « il va de soi que le rectorat de Mayotte a pris le soin de faire valider un tel projet par les services centraux de l’Éducation nationale et que les services de circonscriptions sur le terrain sont particulièrement attentifs à la progression pédagogique des classes ». Ces refus de scolarisation ne sont pas rares en métropole. Et parfois ils s'y font aussi avec la collaboration de l'éducation nationale comme le montre l'affaire de Chilly Mazarin.
5
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
PORTRAIT
C.D
YOUMNA MOUHAMAD 6•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
AVEC NYFASI, ELLE VEUT RÉVOLUTIONNER LE SOIN DES CHEVEUX AFRO Un an après avoir reçu le prix “Womenspire 2020”, la Mahoraise est en passe de développer son produit à grande échelle. De quoi changer la façon de peigner les cheveux des femmes noires, mais aussi donner confiance à une nouvelle génération d’entrepreneur.e.s de l’île aux parfums.
7
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
PORTRAIT
“Afro hair comb inventor hopes to inspire young black women” (L’inventeure du peigne pour les cheveux afro veut inspirer les jeunes femmes noires, NDLR). Derrière ce titre élogieux, signé tout droit de la BBC, le site d’information britannique du plus ancien radiodiffuseur national du monde, se cache une jeune Mahoraise au parcours prometteur. Son nom : Youmna Mouhamad. Cette chercheuse en physique des polymères à l’université de South Wales, au Pays de Galle, qui avait remporté il y a un an le prix “Womenspire award 2020”, vient de lancer officiellement sa startup Nyfasi. Son objectif : faire du soin des cheveux afro, souvent douloureux, un souvenir au contraire agréable. “Le cheveu, c’est un moment convivial où tu connectes avec d’autres femmes de la famille. Je voulais qu’en grandissant, elle se rappelle du soin des cheveux comme un moment qu’elle passait avec sa mère, plutôt que des larmes à cause de la douleur”, raconte cette originaire de Pamandzi, en référence
à une enfant qu’elle gardait comme fille au pair pendant son doctorat. “Elle avait une chevelure magnifique, énorme, elle m’a vraiment touché cette petite. Mais elle pleurait chaque matin en disant qu’elle voulait des cheveux raides, et en queue de cheval”, déroule-t-elle, soulignant les “pressions” qui demeurent “pour se raidir le cheveu, même à Mayotte d’ailleurs.”
Un brevet déposé Cet épisode signe le top départ de son projet, pour lequel la Mahoraise a obtenu une bourse de près de 60.000 euros afin “d’amener mon invention sur le marché”. Grâce à ces fonds, versés concrètement à l’université, l’entrepreneure a bénéficié d’un accompagnement pendant 18 mois, qui lui ont permis de peaufiner son produit, son packaging et sa marque. Initialement intitulée Myana Naturals, c’est finalement sous le nom de Nyfasi Deluxe Detangler, que Youmna Mouhamad aura déposé son invention. “J’ai déposé un brevet et j’ai une
8•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
réponse favorable. Ce n’est pas définitif, mais cela veut dire qu’il y a bien une invention ici, c’est une très bonne nouvelle”, poursuit-elle, en espérant que cette validation pèse dans la balance dans l’optique d’une prochaine levée de fonds.
la physicienne de formation place beaucoup d’espoir dans sa levée de fonds. “C’est le moment crucial, je vais avoir besoin des Mahorais”, glisse-t-elle.
L’objet se présente comme un simple peigne, aux branches assez épaisses, dans les tons rose et violet. Il se compose de trois parties, dont les formes ont évolué au gré de tests effectués auprès d’une cinquantaine de femmes depuis bientôt deux ans. Sous le couvercle violet, un rouleau fonctionne sur le même principe qu’un stylo à bille. “Tu mets l’après-shampoing dedans, tu fermes, et cela permet d’appliquer sur le cheveu et directement sur le nœud, pour démêler en toute facilité”, décrit-elle. “Au tout début, j’avais fait un test sur trente personnes, parmi elles 76% disaient vouloir acheter le produit. Il y en a même une qui ne voulait plus me le rendre !”, s’amuse-t-elle. Dans les retours, beaucoup de testeuses ont aussi évoqué leur méconnaissance des techniques de soin pour leurs cheveux, ce qui donne déjà des idées pour la suite à la jeune startuppeuse. “Si tout se passe bien, dans trois ans, je proposerai une gamme entière pour que le produit fonctionne parfaitement !” En attendant,
Mais Youmna Mouhamad voit aussi les choses en grand. Outre son peigne afro, la jeune femme veut inspirer une jeunesse qui fait face à de nombreuses pressions. “La culture mahoraise peut être assez pesante, la façon dont on nous élève… Je suis avec beaucoup de jeunes, et j’arrive à un stade où je vais pouvoir offrir du coaching à des jeunes qui ont du potentiel”, annonce celle qui a elle-même bénéficié de l’accompagnement d’un coach dans les moments les plus difficiles de son parcours. Comme le note par ailleurs la BBC, moins de 2% des ingénieurs sont des femmes issues des minorités éthniques. Et si elle a quitté Mayotte à l’âge de huit ans, et n’a pas pu rendre visite à sa famille depuis au moins trois ans, à cause de la crise sanitaire, la femme de sciences n’en oublie pas ses origines. “Mon rêve ultime, c’est de devenir moi-même coach de vie. C’est là où j’espère pouvoir contribuer au développement de Mayotte, et revenir sur l’île”, conclut-elle. n
Inspirer la jeunesse mahoraise
9
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
ÉVÈNE
III TR DE L'ENVIRO ÈMES
Société éditrice de Mayotte Hebdo et Flash Infos, la la troisième édition des désormais trad Cet événement a pour but de mettre en lumière et de ré associations, entreprises, collectivités, scolai qu'ils mènent ou ont menées dans la protecti Découvrez leurs portraits et votez pour votr
EMENT
ROPHÉES ONNEMENT
a Somapresse organise le samedi 4 décembre 2021 ditionnels trophées de l'environnement. écompenser les différents acteurs de la vie mahoraise ires ou même citoyens - à travers les actions ion et la valorisation de notre environnement. re favori dans chacune des cinq catégories.
III ÈMES TROPHÉES DE
CATÉGORIE : COLLECTIVITÉS
COLLECTIVITÉS
PETITE-TERRE MAIS GRANDES ACTIONS POUR LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES Opérations de nettoyage et de ramassage, vélos électriques, déchetterie, composteurs… De nombreuses actions sont menées par la Communauté de communes de Petite-Terre pour « reconquérir la biodiversité » de la deuxième île de Mayotte.
Si Petite-Terre ne jouit que d’une superficie de 11km², ce sont presque 30 000 habitants qu’elle abrite en son sein. Dans ce contexte, la CCPT (Communauté de communes de PetiteTerre) a fort à faire pour préserver les richesses environnementales de l’île. Et ces derniers mois, les 300 agents de l’intercommunalité n’ont pas chômé. L’année dernière, à l’occasion de la fête de la science 2020, une sortie découverte pour des écoliers avait eu lieu sur la vasière des Badamiers. Celleci a également bénéficié d’une opération de nettoyage cet été, lors de la journée internationale pour la conservation de l'écosystème de la mangrove. Plus de 10 tonnes de déchets ont ainsi été évacués, rejoints par 15 autres tonnes le 19 septembre, lors d’une opération de nettoyage organisée à l’occasion du World Clean Up Day.
La CCPT cible aussi sa population : des kits de compostage ont été distribués à 20 foyers, et une déchetterie a été créée en mars 2020. Ouverte tous les derniers samedis du mois, elle a permis l’évacuation de plus de 54 tonnes de déchets, mais aussi et surtout la sensibilisation de la population de Petite-Terre. C’est dans la même optique que la communauté de communes a décidé de créer une brigade bleue, qui a pour mission de nettoyer et collecter les déchets sur les plages, et une police intercommunale de l’environnement, qui peut notamment verbaliser les dépôts de déchets sauvages. En outre, la CCPT a aussi offert à ses agents 15 vélos électriques, dédiés à leurs déplacements professionnels.
12•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
E L'ENVIRONNEMENT
CATÉGORIE : COLLECTIVITÉS LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU SUD FAIT LA POLICE
La « Brigade Intercommunale de l’Environnement ». Tel est le nom officiel de cette unité, qui ne comptait au départ que trois policiers municipaux. Secondée par trois agents de surveillance de la voie publique (ASVP) assermentés et dix médiateurs « ambassadeurs de l’environnement », cette brigade officie sur le territoire des communes de Bandrélé, Chirongui, Bouéni et Kani Kéli, en sillonnant les routes du Sud à bord de leur 4x4 personnalisé. Les missions de cette police de l’environnement sont diverses. Si ses agents sont évidemment des garants de la médiation et de l’éducation de la population, ils peuvent également réprimer les plus graves atteintes à l’environnement comme les pollutions diverses et dangereuses, les brûlis, les dépôts sauvages de déchets, l’atteinte aux
espèces végétales et animales protégées, ou encore les constructions illégales sur espace naturel. Dotée de pouvoir de police administrative et judiciaire, la Brigade Intercommunale de l’Environnement peut, en lien avec la gendarmerie nationale et le parquet spécialisé, procéder au contrôle, à la verbalisation ou à l’interpellation des contrevenants. Les agents de la Communauté de communes du Sud ont aussi été présents lors des incendies du mont Bénara, et permettent d’assurer une surveillance plus dense des sites tels que les plages de Mbouanatsa et Mzouazia.
13
COLLECTIVITÉS
Avec sa police de l’environnement, créée en octobre 2019, la Communauté de communes du Sud est en mesure de dresser des contraventions lors d’atteintes à l’environnement. Un investissement qui s’avère payant, deux ans plus tard.
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
III ÈMES TROPHÉES DE
CATÉGORIE : COLLECTIVITÉS
COLLECTIVITÉS
LA 3CO UNIT LE SPORT ET LA NATURE Avec son programme sport-nature, lancé depuis presque deux années, la Communauté de communes du Centre-Ouest fait tout pour proposer à ses administrés des activités alliant effort physique et sensibilisation à l’environnement.
Les cascades de Soulou, de Barakani, de Ouangani, le lac Karihani, la mangrove, les forêts… C’est une région regorgeant de richesses que celle du Centre-Ouest, qui relie Mtsangamouji à Sada en passant par Tsingoni et Ouangani. Pour valoriser ce patrimoine naturel remarquable, la Communauté de communes du Centre-Ouest a donc choisi, en 2019, de promouvoir la pratique du « sportnature », ou comment profiter d’une activité physique pour découvrir et protéger le lieu dans lequel on la pratique. Depuis, le programme est l’un des fers de lance de la 3CO, qui avait souhaité dès le départ que les sports nature soient « un des piliers du développement économique et touristique du territoire ». L’intercommunalité a notamment développé une formation en partenariat avec la Direction de la Jeunesse et des Sports (DJSCS) de Mayotte. Grâce à cette dernière, 12 jeunes stagiaires œuvrant en centre d’accueil collectif des mineurs (centres de loisirs, par exemple) ont eu accès
à différents sports-nature afin qu’ils en reproduisent ensuite l’activité sur leur lieu de travail. Si ces douze jeunes personnes étaient mahoraises, une autre douzaine venait de l’étranger, et notamment de Madagascar, La Réunion, les Seychelles, Djibouti, Maurice et les Comores, afin de les amener également à découvrir et s’approprier les éléments de mise en place d’encadrement et d’animation des sports de la nature. La 3CO peut se targuer d’avoir joint les actes aux paroles, puisqu’elle a acheté des valises de course d’orientation, des paddles, des kayaks ou encore une vingtaine de VTT. Ces derniers sont d’ailleurs l’outil de VTT Centre, jeune association qui propose des sorties en vélo le week-end sur les différents sentiers de Mayotte, tout en sensibilisant le public à la protection de l’environnement. La visite des cascades de Barakani et de Ouangani a notamment permis à quelques cyclistes de prendre conscience de la richesse de la biodiversité du Centre-Ouest.
14•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
E L'ENVIRONNEMENT
CATÉGORIE : COLLECTIVITÉS UNE BOUÉNI EN MISSION POUR L’ENVIRONNEMENT
Si le Sud se définit comme la « perle de Mayotte », la commune de Bouéni n’est pas étrangère à son éclat. Concernés par les enjeux environnementaux, ce sont notamment les habitants de la municipalité du sud-ouest qui agissent pour la préservation de leur environnement. A l’image de celles et ceux du village de Moinatrindri, qui ont bataillé durant plusieurs années pour reboiser les padzas des alentours, désormais renommés « parc botanique Mdoumbajou ». Ces parcelles de terre aride, véritables fléaux naturels, ont été comblés par le travail acharné des villageois.es, regroupés au sein de l’ACEEM (association culturelle, environnementale et éducative de Moinatrindri). Mais la commune de Bouéni elle-même n’est pas en reste. Ces derniers temps, la ville a effectivement multiplié les panneaux solaires sur les toitures des
équipements et bâtiments publics, permettant une consommation d’énergie plus écoresponsable. Les services de la municipalité ont aussi été en première ligne dans la bataille contre les carcasses de véhicules hors d’usage jonchant les bords des routes, en faisant de leur évacuation une priorité.
COLLECTIVITÉS
Isolée au sud-ouest de l’île, la commune de Bouéni et ses sept villages agissent durablement pour préserver leur patrimoine naturel et leur biodiversité.
A l’occasion de la récente course de laka, (pirogue) à Bambo-Ouest, dont la commune de Bouéni était co-organisatrice, une sensibilisation à l’environnement a aussi eu lieu. Avec la volonté de mener une journée sans plastique, les participants en pirogue ont chacun reçu une gourde, et les énergies durables ont aussi été prônées lors de l’événement. Sur le territoire de Bouéni, toutes les occasions sont bonnes pour sensibiliser à l’écologie et à la préservation de la biodiversité !
15
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
III ÈMES TROPHÉES DE
CATÉGORIE : COLLECTIVITÉS
COLLECTIVITÉS
LA CADEMA BALAIE DEVANT SA PORTE Au travers de son programme « Cadema Urahafu », la Communauté d’agglomérations Dembéni – Mamoudzou suit un vaste plan d’action contre les déchets, qui empoisonnent l’environnement et le bien-être des habitants des deux communes.
L’année 2021 aura été celle des bonnes résolutions environnementales pour la Cadema. En janvier dernier, les représentants de la communauté d ’ ag g l o m é ra t i o n s s e ré u n i s s a i e n t effectivement à Dembéni pour présenter le programme Urahafu, destiné à lutter contre les trop nombreux déchets jonchant les allées de Mamoudzou et de Dembéni. Ainsi, plusieurs opérations de ramassage et de nettoyage des rivières ont eu lieu ces derniers mois, et ce malgré les restrictions gouvernementales suite à la crise sanitaire. La Cadema a néanmoins réussi à agir sur plusieurs fronts. Une déchetterie mobile a notamment été déployée sur le territoire de la communauté d’agglomérations, permettant une récolte effective des déchets des particuliers. De plus, la sensibilisation et la communication
o n t é t é a u c œ u r d e l a s t ra t é g i e environnementale de la collectivité, avec plusieurs campagnes de publicité et un soutien apporté aux associations du secteur. En outre, la création d’une brigade de l’environnement, à l’image d’autres collectivités mahoraises, a permis d’être au plus près de la population, afin de l’accompagner dans l’adoption de gestes plus responsables. Enfin, la promotion des producteurs locaux a été assurée par la tenue, toujours malgré le Covid, de marchés agricoles. Si celui d’Hajangoua est devenu un rendezvous mensuel presque incontournable, d’autres initiatives, à l’image de la foire agricole de Kawéni, ont permis de mettre en lumière les agriculteurs de la région. Mais aussi et surtout d’éduquer la population des deux municipalités aux richesses de la terre, et à la nécessité de les protéger.
16•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
E L'ENVIRONNEMENT
CATÉGORIE : ASSOCIATIONS RANDOCLEAN À LA CHASSE AUX DÉCHETS
Envie de découvrir les sites naturels, touristiques et historiques tout en participant à une activité éco-citoyenne ? Alors chaussez vos baskets et rejoignez la team des randocleaners ! Une fois par mois, les bénévoles de l’association organisent une marche de ramassage de déchets aux quatre coins de l’île. En musique, les marcheurs évoluent au cœur des paysages mahorais. Avec eux les membres de l'équipe donnent le rythme et chacun a son rôle à jouer. Guide, hôte d’accueil, animateur, accompagnateur, photographe ou encore responsable communication chargé de la diffusion en direct des événements, la jeune association ne manque pas d'organisation. De plus, le président de l'association, Faissal Said Adinane, le sait, pour pérenniser son activité il faut bien s’entourer. La structure multiplie alors depuis ses débuts
les partenariats avec diverses structures de l’île. Les mairies, les communautés d e c o m m u n e s, l e s a s s o c i a t i o n s environnementales, le Sidevam mais aussi Citeo participent de manière ponctuelle ou régulière aux actions de ramassage de déchets lancées par Randoclean.
ASSOCIATIONS
Depuis le 5 septembre 2020, l’association Randoclean et ses bénévoles organisent des “ploggings” ou “écojoggings” tout autour de l’île aux parfums. Le principe ? Mobiliser un large public autour d’une activité qui combine randonnée et ramassage de déchets.
Résultat ? Grâce à leur communication et leur implication, les bénévoles rassemblent aujourd'hui une centaine de participants de tous horizons à chaque édition. Mais attention, pour acheminer tout ce petit monde, pas question de polluer davantage. Les randocleaners sont tenus de se rendre sur les lieux de randonnée en covoiturage afin de mettre en avant des modes de déplacement moins polluants pour l’environnement. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que Randoclean met en avant le patrimoine de l’île au lagon et sa préservation.
17
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
III ÈMES TROPHÉES DE
CATÉGORIE : ASSOCIATIONS
ASSOCIATIONS
LES JEUNES VOLONTAIRES DE WENKA CULTURE ACTEURS POUR L’AVENIR DE MAYOTTE Depuis 2019, l'association Wenka Culture a été agréée structure d'insertion par l'activité économique et structure d'accueil de volontaires en service civique. Dans le cadre de son activité, elle gère deux ateliers en chantier d'insertion, portant sur des actions à caractère environnemental, mais aussi sur de la poterie et de la céramique.
“Sensibiliser c’est notre métier !” L’association Wenka Culture emploie une trentaine d'agents en insertion et une vingtaine de volontaires en service civique. En août 2021, elle a lancé une campagne de sensibilisation des habitants du quartier de Mahabourini, à Kawéni. L’objectif ? Aller au plus près de la population et attirer son attention sur les problématiques environnementales liées à l’insalubrité, au tri et au cycle des déchets. Au q u o t i d i e n , l e s vo l o n t a i re s e n service civique font du porte à porte pour aller au plus près des habitants. “Géographiquement, le quartier se situe très loin des points de collecte des déchets et demeure difficile d’accès”, explique le directeur de la structure, Omar Saïd. Petite particularité, le lit de l’un des cours d’eau de l’île traverse et prend sa
source directement dans le quartier. Un point non négligeable et un écosystème à protéger. En partenariat avec la préfecture, la DRAJES, la DEETS, la ville de Mamoudzou, la Cadema, l’ARS ou encore la CRESS, les jeunes volontaires en service civique œuvrent chaque jour pour préserver l'environnement de l’île aux parfums. Par le biais de leurs interventions, les membres de l’association permettent à cette dernière d'avoir une activité continue et de toucher toutes les générations. De plus, ils peuvent aujourd’hui se féliciter d’avoir des sollicitations directes de la part des habitants, qui demandent à réaliser des actions ponctuelles ou connaître les mobilisations à venir. Pour poursuivre cette démarche, les membres de Wenka Culture pensent déjà à mobiliser d'autres structures associatives de l’île.
18•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
E L'ENVIRONNEMENT
CATÉGORIE : ASSOCIATIONS OULANGA NA NYAMBA AU SERVICE DES TORTUES DE MAYOTTE
Si rien ne sert de courir, l’association Oulanga Na Nyamba est arrivée à point nommé pour protéger les tortues de Mayotte. Bien que l’animal à carapace soit présent en nombre dans les eaux turquoises du lagon, sa protection n’en demeure pas moins une priorité pour l’équilibre de la biodiversité. Les passionnés des tortues marines ont alors décidé d’unir leurs forces pour sensibiliser la population de Mayotte à la protection de ces animaux mais aussi alerter quant au braconnage important de ces espèces protégées sur les plages de l'île. Chaque année, l'association basée en Petite-Terre compte entre 200 et 250 adhérents. Oulanga Na Nyamba mène quotidiennement des actions de suivi des pontes, de surveillance des plages pour lutter contre le braconnage, et anime divers ateliers de sensibilisation. S’il n’y a presque plus besoin de les présenter,
les membres de l’association n’ont de cesse de se mobiliser, et leurs actions ont déjà permis l’arrestation de plusieurs braconniers condamnés par la justice. De plus, si l’essentiel de leurs activités se passe dans les communes de DzaoudziLabattoir et Pamandzi, les bénévoles n’hésitent pas à voir plus grand. Dernière manifestation en date ? La fête de la tortue dans la commune de Sada. Malgré une météo morose, l’événement réussit à rassembler divers acteurs privés et publics, mais aussi de nombreux visiteurs autour de l’emblématique animal ovipare.
ASSOCIATIONS
Depuis 1998, l’association Oulanga Na Nyamba lutte pour la préservation des tortues marines de l’île aux parfums. Comme son nom shimaoré l’indique, l’organisation s’engage activement pour la protection de l’environnement, “Oulanga”, et des tortues marines, “Nyamba”, de Mayotte.
Enfin, Oulanga Na Nyamba participe activement à l’édification du premier centre de soins des tortues à Mayotte : la Kaz’a Nyamba. Lequel sera accompagné d’une maison de la tortue, un espace pédagogique dédié à ces animaux endémiques.
19
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
III ÈMES TROPHÉES DE
CATÉGORIE : ASSOCIATIONS
ASSOCIATIONS
LES KAYAKS AU SERVICE DE LA BIODIVERSITÉ AVEC L’ASSOCIATION MANGROVE ENVIRONNEMENT Protection, préservation, éducation et aménagement de la mangrove, voilà les raisons d’être de l’association Mangrove Environnement basée à Tsimkoura, dans la commune de Chirongui.
Sensibilisation, reboisement, nettoyage, kayak, apiculture… L’association Mangrove Environnement, dirigée par Boina Saïd, ne se contente pas d’un seul champ d’action. Des ruches dans les mangroves ! Voilà la grande nouveauté de l’année 2021 pour l’association Mangrove Environnement. Grâce à l’un de ses employés, formé spécialement dans ce domaine, l'association compte déjà une ruche et surveille deux essaims présents dans la forêt de palétuviers. Pour goûter au miel en revanche, rendezvous l’année prochaine, le temps de laisser les petites ouvrières ailées s’installer confortablement. En parallèle, deux jeunes volontaires en service civique assurent le reboisement de cette zone humide afin de lui redonner sa vivacité d'antan. En effet, depuis 2015, la structure environnementale lutte pour la
préservation de la mangrove de Tsimkoura, au sud de l’île, en réalisant diverses activités de plantation et de nettoyage. Envie de faire des balades pédagogiques et sportives ? N'attendez plus ! Chaque semaine, les quatre salariés de l’association emmènent les jeunes et les moins jeunes à la découverte de cet écosystème complexe. Visite à pied ou en kayak, tout est fait pour rendre cette promenade interactive et adaptée à tous. Pour les plus téméraires, des kayaks sont également disponibles à la location chaque jour pour une promenade en tête à tête avec la nature. Bientôt, grâce à leur fourgon et leur remorque, financées à l’aide de la DRAJES, de l’agence nationale du sport et de la fédération française de canoëkayak, les moniteurs viendront à la rencontre des jeunes de l’île pour leur faire découvrir leur patrimoine culturel au détour d’une séance de sport nature.
20•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
E L'ENVIRONNEMENT
CATÉGORIE : ASSOCIATIONS LA COCO DANS TOUTE SA SPLENDEUR AVEC KAJA KAONA
Créer du beau avec des jeunes éloignés de l’emploi ? C’est le défi que s’est lancé l’association Kaja Kaona. La structure développe une activité économique à vocation sociale, solidaire et culturelle. A Tsoundzou, les locaux de l'association sont un lieu de vie qui se veut être un espace convivial, collaboratif, participatif et ouvert à tous. Mais alors quelles sont les cordes à l’arc de Kaja Kaona ? Les activités sont pléthore et se concentrent autour de six thématiques. Tout d’abord, le maraîchage, avec un jardin-potager biologique en permaculture et agroécologie. Puis, la restauration, avec une cuisine écologique proposant des produits cultivés et transformés sur place, selon le concept de «la graine à l'assiette». Ensuite, l'artisanat, qui se traduit par une production d’objets manufacturés à base de matériaux locaux, naturels ou recyclés. Et puis, les activités culturelles, les scènes de spectacles, les projections cinématographiques,
ou encore les ateliers de lecture. Sans oublier l'autoconstruction, le local de l'association étant auto et éco-construit avec des matériaux locaux et naturels, des techniques traditionnelles locales, du recyclage et de la récupération de matériaux. Enfin, l'accompagnement scolaire et administratif, avec des ateliers d'alphabétisation, de soutien scolaire ou encore d'informatique.
ASSOCIATIONS
Kaja Kaona, ou "Si tu ne viens pas, tu ne sauras pas". Soucieuse de créer à Mayotte un renouveau économique respectueux de la nature, de la culture et des solidarités humaines, l’association lutte pour l’insertion des jeunes dans la société en mettant en avant des activités qui ont du sens.
Selon une philosophie éminemment humaine, les membres de l’association espèrent ramener les jeunes défavorisés dans le droit chemin, ou du moins leur éviter d’y entrer. Pour cela, ils font appel aux traditions locales d'entraide “musada”, de mutualisation de moyens “shikoa” ou encore de transmission de savoirs “fundi”. Une belle philosophie qui fleurit sur l’île aux parfums et qui repose sur les principes de l'économie sociale et solidaire et de la permaculture, “prendre soin de l'humain, prendre soin de la terre et partager équitablement”.
21
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
L.G
Mayotte Nature Environnement
RÉDUIRE ET AMÉLIORER L’UTILISATION DES PESTICIDES, L’OBJECTIF DU PLAN ECOPHYTO Du 5 au 10 novembre, sur le parvis de l’office du tourisme de Mamoudzou, l'équipe Ecophyto Mayotte reçoit petits et grands pour découvrir et apprendre à reconnaître les ravageurs, les auxiliaires et les plantes de services que l’on croise tous les jours. “La chouette : amie ou ennemie des cultures ? Et le tangue ? Et la guêpe ?” Face à son petit public de CE1, venu du quartier de Cavani, la chargée de mission animation pour le plan Ecophyto à Mayotte, énumère les différents habitants des jardins mahorais. “On les connaît peu et pourtant, ils sont partout”, s’amuse Sarah Bunel. Des petits voisins discrets, mais qui jouent un rôle essentiel dans l'équilibre des systèmes agricoles, parfois même à l'échelle microscopique. Maquettes, affiches, jeux interactifs... Tout est fait pour capter l’attention du public et le sensibiliser aux problématiques environnementales induites par l'usage des produits phytosanitaires. Des écoliers aux professionnels de l'agriculture, tout le monde peut venir se renseigner et découvrir
des solutions innovantes. L’objectif du plan Ecophyto à terme ? Réduire de 50% l’utilisation des pesticides à l’horizon 2025. “Notre but à Mayotte est de proposer plus d’alternatives pour utiliser le moins possible les produits phytosanitaires sur les cultures”, explique Loïc Larroche, chef de projet Ecophyto. Un travail de longue haleine qui se fait en réseau avec les cultivateurs et qui passe surtout par la sensibilisation de la population.
De la documentation à destination de tous En tête de gondole sur le stand Ecophyto se retrouvent étalés des manuels d’utilisation, des flyers et des plaquettes de communication expliquant comment
22•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
manipuler et appliquer les produits phytosanitaires en réduisant les risques pour l'Homme et la nature. Préférer des intrants produits de bio-contrôles aux produits chimiques de synthèse, lire les étiquettes, mettre des gants, des masques, des lunettes... Le traitement des cultures n’est pas un jeu d’enfants et nécessite des précautions encadrées par la règlementation. “La formation certiphyto pour les agriculteurs permet de leur apprendre comment utiliser ces intrants sur leurs parcelles et comment se protéger, mais aussi trouver des alternatives grâce aux auxiliaires de culture par exemple”, détaille Loïc Larroche.
Plan d’action national et spécificités régionales Porté par les ministères de l’Agriculture et de l’alimentation, de la Transition écologique et solidaire,
des Solidarités et de la santé, et de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, le plan Ecophyto s’est structuré en quatre pôles d’activités à Mayotte. Tout d’abord, l'animation régionale. Avec la mobilisation des acteurs et la communication sur la réduction des produits phytosanitaires. Puis, la surveillance biologique du territoire. “Nous produisons chaque mois un bulletin de santé du végétal afin de réaliser un suivi des bioagresseurs au fil de l’année”, précise l’ingénieur spécialisé en protection des plantes en horticulture. Ensuite, on retrouve les réseaux Déphy Ferme qui accompagnent des agriculteurs volontaires afin d’éprouver, valoriser et déployer des systèmes de cultures durables économes en pesticides. Enfin, l’action transfert à travers le projet « A-PIC » permet de diffuser vers des groupes plus larges des techniques qui ont fait leurs preuves dans le cadre de programmes de recherche et développement. n
23
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
LITTÉRATURE
LISEZ MAYOTTE
DIS-MOI OÙ TU HABITES, JE TE DIRAI QUI TU ES
Quel habitat pour Mayotte ? Monique Richter (aux Editions L'Harmattan, 2005) La réflexion sur la densification de l'habitat à Mayotte s'inscrit dans un contexte où l'accès au foncier devient de plus en plus difficile. Parallèlement, l'urbanisation amorcée depuis peu pose la question des modèles de développement urbain, en particulier en termes de logement. Le développement spatial envisagé Mayotte ne saurait se faire au hasard ou conformément à des modèles de conception purement occidentaux. En effet, la population mahoraise a un mode de vie spécifique exprimant une culture qui lui est propre.
AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE. Indépendamment du plaisir éprouvé à regarder des mabanga ou à en lire des descriptions, certains textes de connaissance, comme La Vie quotidienne à Mayotte (1990) de Sophie Blanchy, permettent de remettre les choses à leur place et dans leur contexte. Ainsi la banga a-t-elle été replacée dans la perspective de l’habitat à Mayotte par Monique Richter, dans un essai paru en 2005 sous le titre : Quel habitat pour Mayotte ? L’auteur, architecte et urbaniste, publie son ouvrage dans la collection « Villes et entreprises » de la maison d’édition L’Harmattan, avec pour sous-titre : « Architecture et mode de vie ». L’un des intérêts de l’essai est la façon dont il pose d’emblée un questionnement interculturel au profit de Mayotte : « Comment se définit la société mahoraise d’aujourd’hui ? Quel est l’impact de la société moderne occidentale ou des représentations liées à l’image de ce type de société sur les Mahorais ? Quels sont les modèles de développement servant de référence face à l’amélioration des conditions de vie ? De nouveaux besoins sont-ils apparus ? Ont-ils un impact sur le rapport à l’habitat ? » (p. 7-8) Monique Richter pense en effet que la question de l’habitat et de l’aménagement est indissociable de celle de l’identité culturelle. En d’autres termes, on ne construit pas que des maisons, mais un lieu de vie. Ainsi s’explique une méthode fondée sur des « entretiens non directifs […] permettant d’explorer les transformations en œuvre dans la société, ainsi que leur signification. » (p. 8) qui
nuance la définition habituelle de la banga comme case d’une seule pièce : « Arrivé à l’âge de la puberté, la cohabitation entre le jeune garçon, la mère et les sœurs est jugée peu souhaitable. L’adolescent va ainsi construire son banga (case d’une pièce) à la périphérie du village. Le banga symbolise le passage à l’indépendance de l’adolescent. La construction de bangas constitue les prémices de l’extension du village. » (p. 22) L’analyse des entretiens menés par Monique Richter aboutit aux conclusions suivantes et fait émerger de nouvelles voix sur cet objet. La première rupture est que de moins en moins d’adolescents construisent des mabanga parce qu’ils disposent, au sein du foyer familial, d’une chambre à eux : « La plupart des adolescents restent vivre dans la maison familiale où ils disposent seuls ou à plusieurs garçons d’une chambre séparée de celles des filles. Monsieur AD qui a treize ans n’aurait pas souhaité vivre dans un banga. Il se sent bien mieux au sein de la famille. Monsieur E qui a seize ans aurait aimé vivre dans un banga pour avoir plus d’indépendance, mais ses parents ont décidé que les garçons resteraient vivre dans la maison. » (p. 205) Ainsi la mort des mabanga, annoncée par Josy Cassagnaud, semble réelle en 2005. Le rituel automatique a disparu et la citation qui précède laisse entendre le débat familial qui a eu lieu autour de l’éventuelle construction d’une banga. On voit aussi que le désir de banga se comprend comme une négociation entre amour de la famille et désir de liberté,
24•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
l’une des problématiques de l’adolescence. Mais qu’en est-il du discours féminin sur la garçonnière ? Et que pensent les mères à l’idée de laisser leurs fils vivre seuls. Après la voix de Faïdati visitant la banga de son frère Nafuhondine, écoutons la voix de quelques femmes de Mayotte : « Les jeunes filles quant à elles sont peu favorables au banga. Mademoiselle NS est catégorique. Si elle a un fils, il restera vivre à la maison jusqu’au bac, puis il partira en métropole faire ses études, après il se mariera et c’est à ce moment qu’il va quitter la maison. Les garçons qui vivent dans des bangas ne pensent ‘qu’à courir après les filles’ et ils négligent leurs
études. Or ce qui compte aujourd’hui, c’est d’être sérieux dans sa scolarité pour réussir dans ses études et cela paraît inconciliable avec la vie dans un banga pour mademoiselle NS. » (p. 205-206) C’est donc un changement de mode de vie qui est à l’origine de la disparition de la coutume de la banga. À un mode de vie traditionnel qui apparaît peut-être à tort comme insouciant succède un modus vivendi moderne tournée vers une carrière…
Christophe Cosker
25
• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1
MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@mayottehebdo.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédactrice en chef Solène Peillard
# 974
Couverture :
IIIèmes Trophées de L'environnement
Journalistes Romain Guille Raïnat Aliloiffa Constance Daire Lise Gaeta Axel Nodinot Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Thomas Lévy Comptabilité Catherine Chiggiato compta@mayottehebdo.com Secretariat Annabelle Mohamadi Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com
26•
M ay o t t e H e b d o • N ° 9 7 4 • 1 2 / 1 1 / 2 0 2 1