Mayotte Hebdo n°975

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LE MOT DE LA RÉDACTION

A VOS VOTES C’est le samedi 4 décembre qu’aura lieu la troisième cérémonie des trophées mahorais de l’environnement, organisée par la Somapresse, société éditrice de Flash Infos et de Mayotte Hebdo. De nombreux partenaires se sont joints à l’événement, à l’image de la préfecture de Mayotte, du Conseil départemental, de l’ARS, du Sidevam, d’EDM ou encore de l’Europe s’engage à Mayotte. Mais il en est qui sont encore plus nombreux, et qui seront mis à l’honneur ce 4 décembre. Ce sont évidemment les acteurs de la lutte pour la préservation de la biodiversité de l’île au lagon, des Mahoraises et Mahorais qui agissent au quotidien pour que leurs forêts et récifs coralliens gardent leurs couleurs. Vingt-cinq de ces acteurs sont nominés pour ces trophées de l’environnement, répartis en cinq catégories : les associations, les collectivités, les entreprises, les personnalités et les scolaires. Vous pouvez voter pour chacune de ces catégories, et ainsi agir, même si ce n’est qu’avec quelques clics, pour que Mayotte reste ce joyau de biodiversité que nous aimerions toutes et tous voir briller plus intensément encore. Pour apporter votre pierre à l’édifice, il suffit de se rendre sur trophees-environnement.mayottehebdo. com, où sont répertoriés tous les nominés, et de tout simplement voter pour vos favoris. Il est désormais inconcevable de penser que les Mahorais n’agissent pas pour leur terre. Ni même de dire que les enjeux environnementaux et le développement économique de l’île sont incompatibles, à en juger par les nombreuses initiatives que nous vous présentons ici. Bonne lecture à toutes et à tous. Axel Nodinot

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TCHAKS LE CHIFFRE 8%

C’est environ le pourcentage d’enfants de moins de six ans souffrant de dénutrition – ou malnutrition par carence – à Mayotte. C’est à l’occasion de la semaine nationale de la dénutrition, du 12 au 21 novembre, que l’ARS de Mayotte organise des ateliers de sensibilisation et des échanges avec la population. Cette forme de malnutrition, au même titre que le diabète ou l’obésité, peut provoquer chez les jeunes enfants des séquelles physiques ou mentales, telles que des retards de croissance, du développement cérébral, ou des troubles comportementaux. L’objectif de cette semaine, mais aussi du dispositif déployé sur l’île depuis 2018, est de proposer un parcours de soins et un accompagnement social des enfants touchés par ces maux. En métropole, ce sont plus de 2 millions de personnes qui souffrent de dénutrition.

L'ACTION

LA PHRASE

“C’était le chaos total”

C’est le constat alarmant de l’un des professeurs du lycée Gustave Eiffel de Kahani, à la suite des affrontements ayant eu lieu lundi dernier dans l’enceinte de l’établissement. Au petit matin, des dizaines de jeunes se caillassaient et brandissaient des tiges en métal ou des chombos, provoquant une véritable émeute. Ce sont plus de 80 gendarmes qui ont été dépêchés sur place, ainsi qu’un hélicoptère, pour disperser les belligérants à l’aide de grenades lacrymogènes et apaiser progressivement la situation. Si le lycée de Kahani est coutumier de ce genre de faits, l’ampleur de la situation lundi a provoqué la fermeture de l’établissement jusqu’à mercredi. Jeudi matin, des mères d’élèves opéraient néanmoins un blocus devant ses grilles, pour protester contre l’insécurité menaçant constamment leur village.

Un réaménagement de la plage de Mtsanga Jiva Située entre les villages de Hamjago et Mtsamboro, au nord-ouest de Mayotte, Mtsanga Jiva attire de nombreuses personnes chaque semaine, étant notamment située en face des îlots Choizil. Mais l’attrait touristique n’est pas son seul point fort, puisque le lieu bénéficie aussi d’une biodiversité importante, et plus précisément de récifs coralliens à protéger. C’est pour l’ensemble de ces facteurs que la municipalité de Mtsamboro a décidé d’agir, et de proposer un réaménagement du front de mer de cette plage, progressivement polluée par l’érosion, des pousses sauvages non maîtrisées, mais aussi et surtout par les déchets des particuliers. Ainsi, une promenade, un passage piéton et de nombreux équipements vont être mis en place par la commune. Parmi ces derniers sortiront de terre cinq farés, deux aires de stationnement, deux snacks, une aire de jeux, un parcours santé et une tour de guet pour un sauveteur en mer. De quoi améliorer le farniente des plagistes.

IL FAIT L’ACTU Olivier Brahic, nouveau directeur de l’ARS Mayotte C’est le lundi 22 novembre que le nouveau directeur de l’Agence régionale de santé de Mayotte prendra ses fonctions. Jusqu’à présent sous-directeur de la veille et de la sécurité sanitaire au Ministère de la santé, l’homme de 45 ans a dû faire face à l’épidémie de Covid-19, pilotant le centre de crise sanitaire depuis janvier 2020. A Mayotte, il remplacera donc Dominique Voynet, première directrice de l’ARS locale, qui avait elle aussi hérité de toutes les problématiques liées au virus. L’ancienne ministre de Lionel Jospin était devenue l’une des personnalités emblématiques de l’île aux parfums, s’y démenant, ainsi qu’en métropole, pour y assurer un dépistage et une vaccination efficients. Si la crise sanitaire semble désormais passée, Olivier Brahic aura néanmoins fort à faire sur un territoire en proie à la malnutrition et aux maladies saisonnières telles que la dengue ou la grippe, mais aussi en interne, puisque des tensions persistaient au sein de l’ARS entre Mahorais et métropolitains.

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LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

PROJECT’ÎLES : NOUVEL ARCHIPEL LITTÉRAIRE À L’HORIZON Le 17 novembre 2021, par Anaïs Heluin pour Politis. ambitions. Avec Deux malles et une marmite d’Ananda Devi, l’autrice mauricienne la plus célèbre (publiée un temps chez -Gallimard, elle l’est aujourd’hui chez Grasset et a obtenu plusieurs prix, dont celui des Cinq -Continents en 2006 pour son puissant Ève de ses décombres), les deux éditeurs inaugurent leur collection « Quel est ce mystère d’écrire ? ».

Créées par Nassuf Djailani et Jean-Luc Raharimanana, les éditions Project’îles défendent, depuis Mayotte, les littératures indianocéanes. D’origine mahoraise pour l’un et malgache pour l’autre, les auteurs Nassuf Djailani et Jean-Luc Raharimanana dressent sur le paysage littéraire de leurs îles respectives des constats similaires. Ils déplorent la difficulté pour les écrivains de Mayotte et des Comores à faire connaître leur œuvre sur leur territoire. Ils regrettent le manque de reconnaissance de leurs écritures au-delà de l’océan Indien, qui, selon Nassuf Djailani, « isole chaque île dans une bulle et place les auteurs dans un face-à-face avec la métropole française qui est appauvrissant en termes d’imaginaires ». Ce constat, l’écrivain le fait dès son arrivée en France en 1990, pour suivre des études d’histoire et de journalisme qui le mènent jusqu’à France Télévisions, où il travaille aujourd’hui. « C’est en quittant Mayotte que j’ai découvert de nombreux auteurs de l’océan Indien dont je ne soupçonnais pas l’existence. J’ai alors constaté que d’autres avaient déjà exploré les sujets auxquels je voulais me consacrer : la colonie et la post-colonie. » Nassuf Djailani comme Jean-Luc Raharimanana construisent leur œuvre sur la base de ces connaissances acquises hors de leurs îles. Et c’est pour que d’autres, surtout les jeunes générations, puissent faire de même sans forcément passer par la métropole que le premier fonde en 2011 la revue Project’îles. Grâce à des articles de fond, des dossiers et des critiques détaillées, lui et ses collaborateurs entendent offrir aux écrivains ainsi qu’au plus large public la possibilité d’explorer des littératures à la fois très diverses et traversées par des thèmes récurrents, liés au partage d’un même océan, d’une même histoire et des mêmes dominations. C’est via cette publication que Nassuf Djailani rencontre Jean-Luc Raharimanana, dont la poésie et le théâtre ont alors déjà acquis une certaine notoriété : il lui consacre un dossier et entame avec lui un riche dialogue. De cette amitié naît aujourd’hui une maison d’édition sise à Mayotte, qui porte le même nom que la revue. Deux Project’îles vont plus loin qu’un seul. Les cinq titres qui marquent la naissance de la nouvelle venue dans le milieu de l’édition en expriment bien les

La beauté et l’intelligence de la réponse d’Ananda Devi à cette question disent beaucoup de l’importance qu’elle accorde à Project’îles. « Il était très important pour moi de participer à l’aventure éditoriale dans laquelle se sont lancés Nassuf et Jean-Luc. J’ai eu l’occasion d’aller aux Comores et à Mayotte, et j’y ai rencontré des écrivains formidables, mais dont la voix n’était guère entendue à l’extérieur de leurs îles. Il existe des maisons d’édition qui éditent régulièrement ces auteurs, mais le volet diffusion fait défaut », explique-t-elle. Son dialogue entre deux versions d’elle-même, une adolescente entrant en écriture et une adulte ayant construit une œuvre, côtoie dans le catalogue de Project’îles un roman et trois recueils de poésie. Le premier, Lorsque les cerfs-volants se mettront à crier, est signé d’une autre autrice mauricienne, Davina Ittoo. Plus jeune en âge et en écriture qu’Ananda Devi, qu’elle considère comme « [son] initiatrice, celle qui [lui] a insufflé des vérités pleines de mélancolie et de fureur et [l_’]_a fait entrer plus profondément dans [son] propre pays », elle fait partie des plumes émergentes accompagnées par Nassuf Djailani et les membres de sa revue. « Alors que mon premier roman, Misère, prenait son envol, les éditions Project’îles m’ont contactée pour me proposer d’éditer ma nouvelle qui a obtenu le prix Jean Fanchette en 2015, présidé par J. M. G. Le Clézio. La nouvelle est devenue roman au fil du temps, après une réécriture assidue, bien encadrée par les éditeurs de Project’îles », explique-t-elle. Ces derniers voient en effet plus grand que leur maison : c’est d’un archipel qu’ils rêvent. Ils tentent de le créer en mettant en place les fondations d’une chaîne du livre, quasi inexistante dans chaque île, de même qu’à l’échelle de l’océan Indien. Les deux éditeurs ne se font pas d’illusion, « cela prendra du temps ». Ils prendront celui qu’il faut pour faire vivre leurs cinq titres par an, qui depuis l’océan Indien, où ils sont édités et diffusés, devront trouver leur place sur le dense marché métropolitain. Ils savent aussi que la tâche sera plus simple pour certains que pour d’autres. Comme Deux malles et une marmite d’Ananda Devi, Rêve en carton de Dieudonné Niangouna, auteur et metteur en scène congolais reconnu sur les scènes françaises, devrait plus facilement trouver son lectorat en métropole que les recueils de poèmes du Comorien Saindoune Ben Ali et du Mahorais Nadjim Mchangama. La publication de Dieudonné Niangouna n’obéit toutefois pas à une logique de marché pour -Project’îles, ni au seul désir de désenclaver les littératures de l’océan Indien, important pour les deux éditeurs. « Nos cultures sont nourries par un héritage africain que nous souhaitons honorer », commente Nassuf Djailani. L’horizon de la toute jeune maison est vaste ; il s’élargira bientôt encore avec l’accueil d’auteurs écrivant dans différentes langues de l’océan Indien : le malgache, le swahili ou encore le bantou, qui seront traduits en français. Nous attendrons qu’ils arrivent jusqu’à nous.

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PORTRAIT

Axel Nodinot

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LIMA WILD

DIVA LIBRE

Icône de la chanson mahoraise, Halima Boura a fait briller sa voix d'or sur des thèmes tels que la femme, la société ou l'amour, sur des mélodies qui rythment encore les souvenirs de plusieurs générations. Après une pause nécessaire sur laquelle elle revient sans concession, l'artiste a récemment enregistré un concert et un nouvel album pour son grand retour. Rencontre avec Lima Wild, vingt ans de carrière, mais aussi de joie de vivre, de passion et de détermination.

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PORTRAIT C'est dans un modeste appartement de Kawéni, inversement proportionnel à sa popularité, que la pétillante diva nous reçoit, en avouant toutefois vivre entre ici, Tsingoni

et Petite Terre, là où elle a grandi. “ J'ai eu une enfance normale, heureuse, chouchoutée par la famille et surtout par Papa ”, se rappelle-t-elle. La cinquième d'une fratrie de huit enfants

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était en effet la préférée de son père, qui l'emmenait partout, “ en laissait un peu ” pour elle quand il mangeait. C'est un autre homme, son arrière-grand père plus exactement, qui lui a donné l'amour du chant. “ Le grand-père de ma mère chantait tout le temps, je pense que c'est lui qui m'a poussé à le faire, affirme-t-elle. Quand j'étais petite, c'était un rêve, je me suis dit qu'un jour, je sortirai un album. ”

“ J'ai eu des insultes, des menaces de mort ” Plus d'une vingtaine d'années plus tard, ses rêves les plus fous se sont réalisés. Mais le chemin pour y arriver n'a pas été de tout repos, comme le retrace Lima : “ Les années ont passé, et je me suis sentie malheureuse alors que j'avais tout pour être heureuse : j'étais mariée, j'avais mes enfants... J'ai réalisé que c'était la chanson qui me manquait, je me sens bien quand j'écoute de la musique. J'ai donc tout fait pour sortir un album ”. Quitte à tout laisser derrière elle. La future diva quitte le père de ses enfants, et doit vivre en centre d'hébergement le temps de trouver un autre logement. C'est entre ces murs qu'elle commence à chanter, et que les autres femmes la complimentent et l'encouragent.

Malgré un talent inné, l'artiste a dû se battre pour acquérir son succès. “ Ce n'était pas facile, pour une femme musulmane, d'embrasser la scène en temps que lead, déclare-t-elle. C'était mal vu par certaines personnes. J'ai eu des insultes, des menaces de mort. J'ai résisté, montré que je savais ce que je voulais faire et que j'étais déterminée. C'est aussi pour cela que je me suis appelée Lima Wild, pour montrer que je suis venue me battre et que je ne me laisserai pas faire ! ” Une détermination sans faille qui, à l'image de sa passion, transpire sur scène, et a poussé d'autres jeunes Mahoraises à chanter. La Tsingonienne Zily, qui a connu le succès avec son titre nostalgique mais dansant “ Tsika ”, n'hésite pas à citer Lima Wild

dans ses influences. “ C'est une victoire, se félicite l'intéressée. J'ai démarré seule, j'ai vécu beaucoup d'épreuves, et maintenant la relève est assurée. ”

Se relever, et revenir Mais la diva ne restera pas sur le côté pour autant. Lima Wild vient en effet d'enregistrer un concert et un album pour fêter ses vingt ans de carrière. “ C'est un spectacle complet que je propose, affirme-t-elle. J'y parle du cancer, de l'ancienne époque, de la femme battue, de l'amour, de la départementalisation, de Mayotte et de la

vie tout simplement. ” Enregistrés en 2012 à Zanzibar, les morceaux de ce nouvel opus auront surtout pour but de “ rattraper le temps perdu ”. Pendant presque dix ans, la chanteuse a effectivement dû s'occuper de graves problèmes familiaux, qui lui ont aussi coûté personnellement. Sans grande aide ni de solution miracle à l'époque, elle a inévitablement dû laisser son art. “ Ma fille a eu des problèmes très sérieux, qui m'ont fait sombrer aussi, confie Lima. Je n'ai que deux enfants, et j'ai déjà chanté, donc il fallait que je la sauve avant de penser à la musique. ” Aujourd'hui, tout va mieux pour sa fille et sa petite-fille, “ hamdoullah ”. Mais pour elle aussi, qui peut maintenant se concentrer sur sa retraite et surtout sa musique. Si elle avoue ne plus avoir la force d'enchaîner les concerts, comme avant, la chanteuse ne dit pas non à une vingtaine d'années supplémentaires. “ Je sortirai un album de temps en temps ”, plaisante celle qui a écumé les scènes de Mayotte, de métropole et d'Afrique.

“ Je chante sincèrement ” Lima Wild promet d'ailleurs un autre album pour l'année prochaine, ce qui devrait ravir ses nombreux fans. Ces derniers, sur les réseaux sociaux, ne cessent de dire à quel point sa musique les a marqué. “ Ça fait du bien, mais c'est parfois embêtant, parce que tu ne peux pas sortir tranquille, comme tout le monde, affirme l'artiste. J'ai dépassé ça, mais je tombe toujours sur des gens qui ne m'ont jamais vue en chair et en os. La dernière fois, pour la captation du concert, ça m'a choqué, on m'a rendu hommage comme si j'étais morte ! ” Il faut dire que les morceaux de Lima ont bercé plusieurs générations, les parents, les enfants... “ Et même les petits-enfants, s'amuse-t-elle. Je pense que je compose et je chante sincèrement, ça sort du fond de mon c?ur et ça les touche. Je développe les sujets que j'aborde, et je dis les choses comme je les perçois. ” Une authenticité qui paie, à la lumière du succès constant des titres de Lima Wild, ayant éclairé la piste pour les futur.e.s artistes de Mayotte. Désormais, celle qui est aussi présidente de l'association S'Apromay (prononcer ça promet) attend une salle de spectacle sur l'île : “ C'est le minimum, ça fait vingt ans qu'ils la promettent ! ”. Ce qui n'a pas empêché Lima de s'imposer durant ces vingt ans, et de toujours rester sauvage et libre face aux obstacles. n

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ÉVÈNE

III TR DE L'ENVIRO ÈMES

Société éditrice de Mayotte Hebdo et Flash Infos, la la troisième édition des désormais trad Cet événement a pour but de mettre en lumière et de ré associations, entreprises, collectivités, scolai qu'ils mènent ou ont menées dans la protecti Découvrez leurs portraits et votez pour votr


EMENT

ROPHÉES ONNEMENT

a Somapresse organise le samedi 4 décembre 2021 ditionnels trophées de l'environnement. écompenser les différents acteurs de la vie mahoraise ires ou même citoyens - à travers les actions ion et la valorisation de notre environnement. re favori dans chacune des cinq catégories.


III ÈMES TROPHÉES DE

CATÉGORIE : ENTREPRISES

ENTREPRISES

UNE MEILLEURE GESTION DE L'EAU GRÂCE À ITAC TECHNOLOGIES Depuis 2011, l'entreprise intervient à Mayotte dans le secteur de l'eau et de l'assainissement en proposant exclusivement des solutions sur mesure aux entreprises, collectivités et particuliers. Un savoir-faire particulièrement précieux sur un territoire où les ressources en eau sont limitées. Installée à Mayotte, et plus précisément à Mamoudzou, depuis dix ans, la société ITAC Technologies est spécialisée dans le secteur de l'eau et de l'assainissement. Ses ingénieurs et techniciens proposent ainsi des solutions sur mesure allant de l'étude, la conception au stade d'avantprojet jusqu'à la mise en œuvre et la maintenance des installations. Son champ de compétence est vaste, puisqu'il couvre hydraulique, pompage, eau potable, traitement de l'eau, aquaculture et bien plus encore… "Pour tous nos projets, nous recherchons le juste compromis pour l'environnement avec toutes les autres contraintes liées à la conception du produit", développe l ' e n t re p r i s e é g a l e m e n t i m p l a n t é e aux Comores et à La Réunion. Une préoccupation d'autant plus importante qu'à Mayotte, les pénuries d'eau sont particulièrement récurrentes et les solutions d'économie existantes sont souvent coûteuses ou peu efficientes. Alors, ITAC propose des systèmes intelligents liés aux chasses d'eau, à l'arrosage ou au nettoyage de véhicules. Ainsi, pendant la crise de l'eau en 2017 et alors que le sud de l'île était sévèrement impacté avec une coupure tous les trois jours, la Deal a mandaté ITAC Technologies pour la mise en place de plusieurs réserves. "Aujourd'hui, la subdivision de Tsimkoura bénéficie d'une autonomie en eau d'une durée de 3 jours et peut réaliser une économie d'eau potable jusqu'à un mètre cube par jour", appuie la PME qui emploie huit personnes localement.

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E L'ENVIRONNEMENT

CATÉGORIE : ENTREPRISES MAY'LAV'ÉCO FAIT RIMER PROPRETÉ ET PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

Nettoyer sa voiture, oui, mais pas avec n'importe quel produit ! Spécialisée dans le nettoyage écologique, la société May'lav'éco confectionne elle-même ses propres produits biologiques labellisés et sans danger pour la santé et pour l'environnement. En plus de nettoyer l'intérieur et l'extérieur de votre véhicule (sièges, plafond, moteur, etc.) à domicile ou directement sur votre lieu de travail, la PME fondée en 2018 assure également le nettoyage de locaux, du sol au plafond, et même des ameublements comme des canapés en tissu ou en cuir ou des matelas. Le tout sur rendez-vous, sans avoir à se déplacer. Mieux encore, May'lav'éco a aussi à cœur d'économiser la ressource en eau du territoire. Alors que le nettoyage d'un véhicule consomme, en moyenne, 50 à 200 litres selon le système utilisé,

l'entreprise tient à démontrer l'efficacité du lavage sec. Ainsi, en octobre dernier, la société pamandzienne organisait une démonstration de nettoyage de véhicules à Tsingoni, sur tirage au sort, le tout sans utiliser la moindre goutte d'eau, en se servant exclusivement de produits écologiques soufflés par un vaporisateur. Boue, poils de chiens, poussières, tâches tenaces, rien ne résiste à May'lav'éco. Preuve que les produits écologiques sont tout aussi efficaces que les autres, alors que près de la moitié des produits d'entretien traditionnels sont fabriqués à base de composés nocifs pour la santé. L'impact environnemental de ces derniers est aussi largement décrié puisqu'une fois rejetés dans les eaux usées, ceux-ci peuvent causer une importante pollution de l'eau et menacer sérieusement la faune et la flore aquatique.

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ENTREPRISES

Un nettoyage optimal, sans eau, et en utilisant exclusivement des produits écologiques, c'est possible ! Depuis 2018, May'lav'éco propose de nettoyer véhicules, ameublements, et locaux avec des nettoyants biologiques qu'elle fabrique elle-même. De quoi limiter l'impact sur la santé et l'environnement, tout en économisant des centaines de litres d'eau.

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III ÈMES TROPHÉES DE

CATÉGORIE : ENTREPRISES

ENTREPRISES

SAZILE SCOOTERS, LA MOBILITÉ PRATIQUE ET ÉCOLOGIQUE Envie d’un petit tour en deux roues économique et écologique ? Ne cherchez plus ! L’entreprise Sazile Scooters Location a la solution et vous propose des scooters électriques en libre-service de Passamaïnty à Majicavo.

Une barge à prendre ? Un rendez-vous en ville ? Pas de taxis à l'horizon et déjà, des bouchons à perte de vue ? Pas de panique, Sazilé va vous simplifier la vie… Et la route ! Le concept est simple : depuis l'application mobile, localisez-vous et trouvez le scooter en libre-service le plus proche de votre emplacement. Une fois devant, déverrouillez-le sans clé, uniquement à l'aide de votre smartphone, qui vous donnera également accès au top case où se trouve un casque, une charlotte et des gants quotidiennement désinfectés. Roulez où vous le souhaitez de Passamaïnty à Majicavo au prix de 20 centimes la minute, puis garez le deux-roues et finalisez votre session

depuis l'application. De quoi le rendre à nouveau disponible pour le prochain utilisateur ! Le tout sans clé, ni borne, ni abonnement. Ce service, complètement inédit à Mayotte, n'est pas que pratique, il est aussi écologique : toute la flotte de Sazile Scooters fonctionne à l'électricité, alors que le transport routier constitue l'une des principales sources de pollution atmosphérique. Peur de manquer de batterie sur votre scooter Sazile ? Que nenni ! Chaque soir, les employés de la société récupèrent les deux-roues pour les recharger directement dans leurs ateliers, avant de les remettre en service le lendemain matin.

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E L'ENVIRONNEMENT

CATÉGORIE : ENTREPRISES LVD ECO TOUR, NETTOYAGE ET TOURISME ÉCOLOGIQUES

Créée en octobre 2020 à Mayotte par trois amis, la société LVD Eco Tour est une entreprise agissant sur plusieurs secteurs d'activité, mais toujours en mettant en avant l'écologie, et la préservation de l’environnement. Un tour de force assuré par un fort esprit entrepreneurial et, sans doute, une influence de la région Sud de l'île, résolument tournée vers les enjeux environnementaux.

en excursions terrestres, randonnées, bivouacs, observations de pontes de tortues, ou encore en sorties bateau sur lagon. L'entreprise est aussi compétente dans le domaine de la restauration, puisqu'elle propose des barbecues, voulés et autres tchak-tchaks. Enfin, LVD Eco Tour assure aussi l’entretien des espaces verts pour particuliers, entreprises et administrations.

ENTREPRISES

Basée à Kani Kéli, dans le sud du 101ème département français, l'entreprise LVD Eco Tour propose de multiples services, dont des nettoyages de véhicules à sec, des excursions écologiques, de la restauration et de l'entretien d'espaces verts.

L'activité principale de la société est le nettoyage à sec. LVD Eco Tour propose en effet cette formule de nettoyage, bien moins coûteuse en ressources naturelles et notamment en eau, ce qui est primordial à Mayotte. Ainsi, voitures, vélos, motos ou encore meubles peuvent être nettoyés à sec par l'entreprise locale. Mais cette dernière propose bien plus de services. Le tourisme écologique est une autre de ses facettes, déclinée

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III ÈMES TROPHÉES DE

CATÉGORIE : ENTREPRISES

ENTREPRISES

POT CONCEPT VEUT REVERDIR MAYOTTE Pot concept est le nom d'une société mahoraise ayant pour but la protection et la valorisation de la végétation et de l'environnement à Mayotte. L'entreprise a pour activités la production de plantes, l'aménagement paysager et l'entretien des espaces verts.

Entreprise agricole à responsabilité limitée, Pot concept a depuis sa création acquis « la maîtrise de la production végétale » sur le sol de l'île aux parfums. L'environnement paysager n'a plus de secrets pour cette société, qui ne se contente pas de ce secteur, puisqu'elle fournit également des plantes à fleurs et des plantes, que ce soit pour les particuliers, les entreprises ou les collectivités. En tant qu’aménageur et acteur de la préservation des milieux naturels à Mayotte, Pot concept considère comme un devoir celui de porter à la connaissance publique toute la richesse végétale mahoraise que l'entreprise étudie et essaie de préserver tant bien que mal. L'équipe de Pot concept, qui agit depuis de nombreuses années pour rendre le sol du 101ème département français plus vert, porte en effet un message fort en faveur de la préservation environnementale. Leur credo est de laisser la nature dans le même état que nos ancêtres l'ont connu, pour la léguer à nos enfants et petits-enfants. La société, sur ses réseaux sociaux, n'hésite d'ailleurs pas à citer une célèbre formule d'Antoine de SaintExupéry en ce sens : « Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ».

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E L'ENVIRONNEMENT

CATÉGORIE : SCOLAIRES UN JOURNAL ENVIRONNEMENTAL CRÉÉ PAR LES LYCÉENS DE SADA Entre janvier et juin 2021, les élèves de Seconde parcours du lycée de Sada ont écrit et publié un journal pour sensibiliser à la cause environnementale. Une véritable petite gazette contre la pollution, encadrée par deux professeurs de l'établissement.

Les nommés d'aujourd'hui rédigeront-ils les portraits des nommés de demain ? C'est tout ce que l'on peut espérer en voyant le journal environnemental réalisé par la classe de Seconde parcours du lycée de Sada. Sobrement intitulé « La pollution et la protection du lagon », ce magazine

Une expérience qui ne peut donc être que bénéfique pour ces élèves de Seconde parcours ayant travaillé quatre heures par semaine pendant six mois à l'élaboration de ce journal. Et une fierté pour l'établissement, qui a tiré ce numéro riche en images à cinquante exemplaires, afin de garnir le CDI du lycée et la bibliothèque de ses auteurs. En espérant que ces derniers aient découvert une vocation qui les poussera à préserver le joyau de biodiversité qu'est Mayotte, ou à noircir de nombreuses autres pages !

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SCOLAIRES

d'une vingtaine de pages évoque plusieurs problématiques liées à l'environnement et basées sur des cas pratiques évidemment mahorais. Toutes les étapes de la démarche journalistique y était pour ces élèves : de la recherche d'informations sur leur patrimoine naturel, qui a permis à certaines et certains d'en apprendre plus sur un territoire parfois méconnu, à la rédaction et la mise en page, leur permettant de s'améliorer sur le fond ainsi que sur la forme.

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III ÈMES TROPHÉES DE

CATÉGORIE : SCOLAIRES L'ÉCRIN VERT DU LYCÉE AGRICOLE DE COCONI

SCOLAIRES

En termes d'éducation et de préservation de l'environnement, le lycée agricole de Coconi est une valeur sûre. Études, travaux et projets concrets : les pensionnaires de l'établissement ne chôment pas pour valoriser le patrimoine biologique de leur île.

Les initiatives en faveur des joyaux vert et bleu que sont la forêt et le lagon de Mayotte abondent, dans l'enceinte du lycée agricole de Coconi. L'établissement est devenu, au fil des ans, le rendez-vous incontournable des projets écologiques du Centre-Ouest de l'île. Le jardin se garnit progressivement de plantations, selon des modèles parfois avantgardistes, destinés à être reproduits en milieu naturel afin de lutter contre le fléau de la déforestation. Replanter, c'est le combat de ces lycéennes et lycéens, qui ne veulent de la terre aride des padzas, de la mauvaise irrigation des sols et des cultures illégales ruinant la biodiversité mahoraise.

De nombreux ateliers de sensibilisation ont été menés à Coconi, notamment au sujet de l'érosion, des pluies et du ruissellement. Cette année, le lycée a aussi abordé la préservation des plantes et des arbres, en les soignant de manière plus efficace grâce aux auxiliaires de cultures, qui sont pour la plupart des insectes. Mais l'établissement est également le théâtre, tous les premiers samedis du mois, du désormais célèbre marché paysan de Coconi. Herbes aromatiques, produits artisanaux, fruits et légumes frais, on y trouve du local et rien que du local. Un véritable pôle écologique donc, qui promet de belles choses pour les futurs titulaires des différentes formations proposées par le lycée.

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E L'ENVIRONNEMENT

CATÉGORIE : SCOLAIRES UNE CLASSE ÉCOLOGIE AU COLLÈGE DE KOUNGOU Le collège Frédéric d'Achery, à Koungou, a lancé l'année dernière une « classe écologie ». l’objectif ? Permettre à des élèves de troisième d'avoir un parcours dédié à l'environnement mahorais et ainsi de les sensibiliser.

SCOLAIRES Une année entière à étudier le lagon, son écosystème, et les nombreuses menaces qui le guettent. Tel est la récompense des quelques élèves de la classe écologie du collège Frédéric d'Achery de Koungou. Ce parcours a pu être mis en place à l'aide du Parc naturel marin de Mayotte, qui labellise durant chaque année scolaire des projets de « p'tits foundis du lagon ». Ces derniers, au collège de Koungou du moins, ont ainsi pu apprendre de nombreuses choses sur la biodiversité exceptionnelle que renferme leur île, l'île aux parfums. Ateliers ludiques, découvertes de la mangrove, de la forêt et du lagon lors de sorties en mer... Les élèves de ces classes écologie ont pu découvrir la richesse de leur environnement, mais aussi sa fragilité,

et s'impliquer ainsi dans sa préservation. À Koungou, les élèves de troisième ont aussi étudié les espèces endémiques du 101ème département français. Et leur attention, de tous les instants lors de ce parcours écologie, a été portée sur les dangers menaçant leur patrimoine naturel, tels que la déforestation, la surpêche, ou encore la pollution. Le but de la manœuvre, qui allie la théorie et la pratique, est d’attirer l’attention d’une poignée de jeunes femmes et hommes sur ces problématiques pour qu'ils partagent ensuite leur expérience avec leurs camarades. Parce que l'environnement est de la responsabilité de tous, même des enfants.

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III ÈMES TROPHÉES DE

CATÉGORIE : SCOLAIRES UN PRIX POUR LES ÉCO-DÉLÉGUÉS DE BAMANA

SCOLAIRES

Dans le cadre des élections d'éco-délégués ayant lieu dans toutes les classes de France, les élèves du lycée Younoussa Bamana de Mamoudzou se sont démarqués en recevant des distinctions aux niveaux académique et national.

Les classes de collège et de lycée de la France entière élisent des éco-délégués pour participer activement à la mise en œuvre du développement durable dans leurs établissements. À travers ces élections et les projets éco-responsables menés toute l'année, les élèves deviennent acteurs à part entière pour faire des établissements des espaces de biodiversité, à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique. Les éco-délégués sont les ambassadeurs de cette vision qui unit le respect de la planète, le respect du vivant et le respect de l'autre. Ils ont quatre missions essentielles, qui sont : la construction de projets, un rôle d'ambassadeur auprès des services, des responsables et des instances de l'établissement, ainsi que des

partenaires extérieurs, une restitution des actions menées, et, enfin, une transmission d'informations et de connaissances à leurs camarades. Il faut croire que ces missions ont été assimilées et menées de bien belle façon par les éco-délégués du lycée Younoussa Bamana de Mamoudzou. Ces derniers ont en effet eu l'honneur de recevoir un prix de l'académie de Mayotte ainsi que des félicitations au niveau national. Une belle reconnaissance pour ces élèves qui se bougent pour l'environnement, et ont participé à plusieurs réunions impliquant des acteurs institutionnels et associatifs de l'île.

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CATÉGORIE : SCOLAIRES L'ADPEP ÉVEILLE LES ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP À L'ENVIRONNEMENT

Présente à Mayotte depuis 2015, l'ADPEP a pour vocation de participer à l’éducation et à la formation physique, intellectuelle et morale des enfants et des jeunes en situation de handicap, ainsi que leurs parents. Animée par des bénévoles, elle a permis à de nombreuses et nombreux élèves de l'île d'agir en faveur de l'environnement. « C'est une action sur le long terme, précise Halima Houzali, coordinatrice de l'ADPEP à Mayotte. Des sorties sont organisées, en déchetterie par exemple. Les enfants sont accueillis toute la journée, et mangent sur le site. » Lors de ces sorties, les jeunes peuvent être éduqués au tri sélectif, à la fabrication du compost, ou encore à la plantation de fleurs et de plantes aux abords des routes et lieux publics.

SCOLAIRES

L'Association départementale des pupilles de l’enseignement public (ADPEP) de Mayotte permet à de jeunes filles et garçons en situation de handicap de se sensibiliser à la collecte et la valorisation des déchets, ainsi qu'à la préservation du patrimoine végétal mahorais.

Plusieurs sorties de ce genre ont déjà été organisées ces derniers mois, et des ateliers sont également organisés. Ceux-ci ont pour objectif la fabrication d'objets basés sur de la récupération de déchets ou d'électroménager, malheureusement trop présents sur les bords de routes mahorais. Une action forte et utile donc que celle menée par l'ADPEP, qui permet aux enfants et adolescents en situation de handicap de participer, au même titre que leurs camarades valides, à la préservation de la biodiversité de l'île au lagon.

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III ÈMES TROPHÉES DE

CATÉGORIE : PERSONNALITÉS

PERSONNALITÉS

UN COLLECTIF DE CITOYENS STOPPE LA PISTE DE MAJIMBINI Au mois d'août, de nombreux habitants des villages de Doujani et Mtsapéré s'étaient révoltés contre l'ouverture d'une piste illégale dans la forêt de Majimbini. Les lanceurs d'alerte ont permis l'arrêt de ces travaux non-déclarés, et, ainsi, la protection de la flore du secteur.

C'est au début du mois d'août que les choses s'emballent. Sur les réseaux sociaux, de nombreux riverains observent avec effroi que des travaux pour une piste dans le quartier Majimbini, à Doujani, provoquent la destruction de centaines d'arbres. Habités d'une conscience écologique à saluer, les riverains publient photos et vidéos témoignant de la déforestation de la zone, celle-ci étant un bassin précieux de biodiversité du fait de la présence de la rivière Majimbini. Suite à ces alertes, la FMAE (Fédération mahoraise des associations environnementales) s'est saisie de l'affaire. Il s'avère que la société Tétrama, basée à Mamoudzou, menait ces travaux sans aucune autorisation ! Immédiatement, la préfecture a ordonné via un arrêté la suspension des travaux pour cette piste, qui détruisait tout sur son passage. Mais également l'interdiction d'utiliser la piste, l'évacuation des engins, et le rétablissement immédiat de la continuité écologique du cours d’eau. Le quartier de Majimbini, bénéficiant d'un plan de reboisement depuis 2004 et mis sous régime forestier depuis novembre 2020, est absolument nécessaire à la survie de plusieurs espèces animales et végétales. Et ses résidents l'ont bien compris, en s'émouvant d'activités illégales portant gravement atteinte à leur environnement.

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CATÉGORIE : PERSONNALITÉS BOINA SAID BOINA, UN HOMME AUX MULTIPLES CASQUETTES

Lorsque Boina Said Boina revient à Mayotte en 2014 c’est le choc. La forêt de palétuviers de son enfance va mal, très mal et si rien n’est fait, bientôt, il ne restera plus rien de ce petit bout de verdure entre deux eaux. En 2015, il crée l’association Mangrove environnement, dont il restera le président jusqu’en 2020. En 2021, il quitte son emploi pour se consacrer entièrement à sa passion pour la nature et devient le directeur d’AME. Avec son association, il multiplie les actions dans la mangrove de Tsimkoura. Reboisement, sensibilisation, apiculture, location de kayaks et visite à la rame. Cet ancien maitre-chien redouble d’imagination pour préserver et faire découvrir la forêt qu’il chérit tant. “Je n’aurais jamais pensé faire de cette activité mon métier. Plus j’en apprends sur la mangrove et plus cela me motive à protéger cet écosystème complexe. C’est un

trésor, un monde magnifique qu’il faut préserver”, s’exclame t-il. Grâce à sa persévérance et ses diverses actions, Boina Said Boina a réussi aujourd’hui à embaucher quatre personnes, toutes titulaires d’un diplôme de moniteur de kayak. Son activité sportive lui permet à la fois de payer ses employés tout en faisant connaître et reconnaître l’importance de la préservation de l'environnement à Mayotte.

PERSONNALITÉS

Certains se contentent de rêver au monde de demain, Boina Said Boina agit pour le rendre meilleur. Le directeur de l’Association Mangrove environnement se consacre aujourd’hui à 100% à la préservation de cet écosystème fragile à Mayotte.

Passionné par son métier, Boina Said Boina ne compte pas s’arrêter là. Dans 5 ou 10 ans, il espère redonner à la mangrove sa beauté d'antan, mais aussi rendre ce milieu attractif, créer de l'emploi grâce à l’agrotourisme, développer l’apiculture en mangrove et multiplier les actions de sensibilisation auprès du grand public.

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III ÈMES TROPHÉES DE

CATÉGORIE : PERSONNALITÉS

PERSONNALITÉS

TOIHIR ALI MARI, AMBASSADEUR DU LAGON Pêcheur depuis de nombreuses années, l'homme originaire du village de Mangajou, dans la commune de Sada, a été catapulté « ambassadeur du lagon » pour l'UICN, 'Union internationale pour la conservation de la nature.

C'est lors du congrès mondial de la nature, organisé cette année à Marseille, que Toihir Ali Mari a pu s'exercer pour l'une de ses premières interventions. Formé depuis quelques mois seulement à son nouveau rôle, le pêcheur se sent « concerné par tout ce qu’il se passe au niveau du lagon ». « Dans mon village, nous subissons l’érosion liée notamment à la disparition de la mangrove, regrette-t-il. À mon échelle, j’ai pu malheureusement voir ce changement. » Il faut dire qu'il n'y a pas mieux placé que le Sadois pour juger les pratiques nocives pour l'environnement, et notamment dans le secteur de la pêche. Cette dernière, pas toujours respectueuse des espèces du lagon, provoque un appauvrissement des ressources halieutiques de l'île, comme il en témoigne.

« Avant, les gens pêchaient pour se nourrir et non pas pour devenir riche, déplore Toihir Ali Mari. Les méthodes de pêche de nos grands-parents n’avaient pas l’impact négatif sur le lagon qu’ont celles qui ont été importées. » Cette conscience écologique et cet engagement ont permis à M. Ali Mari de devenir ambassadeur du lagon auprès de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Désormais, il joue un rôle de médiateur au sein de sa commune, afin de faire de la prévention et de la sensibilisation auprès de la population. Grâce à son nouveau rôle, il espère ainsi participer à la préservation des ressources naturelles de Mangajou, et plus largement de l’ensemble du 101ème département français.

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E L'ENVIRONNEMENT

CATÉGORIE : PERSONNALITÉS HOULAM CHAMSSIDINE VIT DE FORÊTS ET D'EAU FRAÎCHE

Son rôle à lui seul le place dans la liste de potentiels nominés pour ces trophées mahorais de l'environnement. En temps que président de la fédération MNE, Houlam Chamssidine a fait de la protection du patrimoine naturel de Mayotte un combat primordial pour l'avenir de l'île. Avec, au c?ur de ses réflexions, la préservation des forêts, l'or vert du 101ème département français. Celui qui se félicite de la réserve de forêts de 2 800 hectares répartie sur 13 communes ne se repose pas pour autant sur ses lauriers, et continue de lutter contre la déforestation et les cultures illégales. Ces dernières sont également nocives pour les rivières, alimentées par la végétation, comme il le rappelle souvent. Celui qui est aussi président du Conseil scientifique du patrimoine naturel de Mayotte signait aussi une « motion d'alerte »

conjointe avec le Conseil national de protection de la nature en janvier dernier, pour alerter sur ces maux. S'il en est qui agissent dans l'ombre, et d'autres qui prennent la parole sans y joindre les actes, Houlam Chassidine veut faire les deux, et porter ses combats sur la place publique. Aux dernières élections municipales, en 2020, il représente la liste « Hima » dans la commune de Mamoudzou. Là encore, le président de MNE fait la part belle aux projets en adéquation avec l'environnement. « Nous voulons renforcer le caractère économique de Kaweni, et y créer un musée de la mangrove, avait-il déclaré à l'époque. Nous voulons un ponton à Passamainty, ainsi que de l’écotourisme à Vahibé. »

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PERSONNALITÉS

Président de la fédération d'associations Mayotte Nature Environnement, Houlam Chamssidine est l'un des plus fervents protecteurs de la biodiversité mahoraise. Engagé sur les sujets de l'accès à l'eau et de la reforestation, l'homme porte ses combats jusque sur le terrain politique.

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III ÈMES TROPHÉES DE L'ENVIRONNEMENT

CATÉGORIE : PERSONNALITÉS

PERSONNALITÉS

FAISSAL SAID ADINANE ACTEUR ENGAGÉ DANS LE RAMASSAGE DE DÉCHETS À MAYOTTE En septembre 2020, Faissal Said Adinane devient le président de l'association Randoclean. Policier, hôtesse de l’air ou encore instituteur, les membres fondateurs de la structure ont décidé d’unir leurs forces et de lutter activement pour la préservation de l’environnement à Mayotte.

Nettoyer c’est la santé ! Pour Faissal Said Adinane, activités sportives et environnementales vont de pair. En juillet 2020, à la sortie du premier confinement, cet enseignant du second degré décide de lancer avec un groupe de bénévoles leur première action de nettoyage. Des gants, des sacs, une paire de basket et beaucoup de bonne volonté, Randoclean est née. “A l'origine, j'ai posté une vidéo de moi en train de ramasser des déchets au niveau de la pointe de Koungou. J’ai reçu beaucoup de réactions positives sur les réseaux sociaux et un an plus tard nous rassemblons en moyenne 150 participants à chacune de nos éditions”, se réjouit le l'enseignant au collège Labattoir. Si rien ne prédestinait Faissal Said Adinane à agir dans le domaine environnemental, sa sensibilité écologique et son attachement à Mayotte l’ont mené à Randoclean.

Après une formation de comptabilité et gestion, il se tourne finalement vers un master métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation qu’il réalise à l’université de Dembéni. Aujourd’hui il consacre une grande partie de son temps libre à la cause qui fait battre son coeur, le patrimoine naturel mahorais. Chaque mois les randocleaners découvrent ou redécouvrent des sites remarquables de l’île armés de leurs sacs poubelles. L’occasion de mettre en valeur ces lieux naturels tout en les nettoyant. Si l’association n’est sortie de terre que très récemment, elle multiplie les partenariats et mutualise lors de ses éditions les moyens financiers, techniques et humains pour offrir à Mayotte un avenir plus vert.

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LITTÉRATURE

LISEZ MAYOTTE

LA BANGA, IDENTITÉ ADOLESCENTE ET ÉROTISME

Bruno Villeneuve, Mayotte de A à Z, Editions Ylang images, 2011

C'est après 10 ans de recherches, partages et rencontres locales, que ce Mahorais d'adoption, bien connu sur l'île, peut enfin livrer le fruit de son travail colossal et minutieux, dans deux guides intemporels et inédits. Enrichi d'anecdotes vivantes et croustillantes, ce guide culturel vous invite à connaître une société traditionnelle, en pleine mutation, longtemps méconnue, décrite ici avec réalisme et humanité.

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE. Parmi les références qui aident à comprendre – et à goûter – Mayotte, nous n’avons pas encore cité Bruno de Villeneuve, auteur prolifique et fondateur d’une éphémère maison d’édition appelée Ylang images. Parmi les nombreux livres publiés par celui qui se présente comme un “ écrivain d’images ”, on trouve notamment Mayotte de A à Z (2011), un ouvrage en deux volumes respectivement intitulés “ Grand guide illustré, encyclopédique et culturel ” et “ Grand guide illustré, encyclopédique et touristique ”. Mayotte possède donc son encyclopédie de poche dans laquelle on trouve une notice intitulée banga et, conformément aux goût et habitude de l’auteur, abondamment illustrée. Elle se compose de trois mouvements. Le premier, qui est le moins original, mais qui est toutefois nécessaire, est un rappel des sens du terme banga : “ Le terme banga désigne une petite case d’une seule pièce. Il y a donc plusieurs types de banga, notamment dans le shandza, la cour principale dans laquelle les différents espaces de vie sont présents. Il y a notamment la cuisine (banga lao pishia) et le banga du (ou des) fils de la famille. Mais c’est surtout avec la case des célibataires que le terme est connu. Le banga représente, pour tout jeune garçon, pubère et célibataire, un rite ancestral de passage de l’enfant à l’adulte. Il pétrit de ses mains son futur cocon de métamorphose dans lequel il va grandir. Sans cuisine ni douche, l’adolescent reste dépendant de ses parents pour prendre ses repas et se laver. Mais il développe son autonomie et le sens des responsabilités, grâce

à la liberté qui lui est accordée. C’est également lorsque la famille est composée de garçons et de filles que le banga a son importance. Car à la puberté, la cohabitation entre la mère, les sœurs et le garçon n’est plus souhaitable. Il faut éviter toute pulsion et notamment l’inceste entre frères et sœurs. C’est pourquoi il est bon d’éloigner le jeune homme avant son mariage pour qu’il se forge sa propre identité sans commettre l’irréparable. ” (p. 38) Bruno de Villeneuve rappelle la définition de Sophie Blanchy et précise en effet que la cour d’une maison recèle, à Mayotte, plusieurs cases, de la garçonnière à la cuisinière. Il en fait le lieu d’apprentissage de la vie d’homme par le jeune garçon. Le deuxième mouvement, plus original, se comprend par rapport à deux ouvrages qui n’ont pas vu le jour, ou dont nous n’avons pas réussi à nous procurer un exemplaire, à savoir les beaux livres de photographies intitulés Comment faire son banga et Comment vivre en banga : “ Le banga est aussi important à Mayotte que la Tour Eiffel n’est [sic] à Paris ! […] En partant à la campagne chercher le bois, le bambou et la paille, avec l’aide d’amis, il peut alors débuter le chantier, généralement pendant les vacances. Au commencement, il faut planter des bâtons droit dans le sol. L’armature en bambou permet de consolider le tout. Les murs sont ensuite remplis de torchis, un mélange de terre, de paille et d’eau. Puis le toit est recouvert de palmes de coco tressées. De nos jours, les palmes sont toujours remplacées par de la tôle ondulée. Plus aucun

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jeune ne prend le temps de tresser le coco, car ce toit doit alors se changer tous les ans ou tous les deux ans. Une fois l’opération terminée, il ne reste plus qu’à offrir un bon vule aux amis et à s’installer à l’intérieur, progressivement, pour se mettre à son aise et équiper le banga. De nos jours, les jeunes sont paresseux et n’ont plus l’énergie de construire un banga traditionnel, mais plus souvent en tôles. ” (p. 40) Selon Bruno de Villeneuve, la banga est à Mayotte ce que la Tour Eiffel est à Paris. Nous laisserons le lecteur tomber ou non d’accord et rappellerons qu’à un moment donné, il existait près de l’embarcadère et du débarcadère de la barge à Mamoudzou une réplique miniature de la Tour Eiffel dont certaines anciennes photographies ont gardé la trace. La construction de la garçonnière est l’occasion d’éprouver la vigueur de la musada, cette entraide culturelle caractéristique de Mayotte. Le troisième et dernier mouvement rappelle la dimension esthétique et érotique du banga et nous paraît influencé par la lecture du premier beau livre des éditions du Baobab sur le thème : “ L’aménagement intérieur est capital, car un jeune peut y rester dix ou vingt ans ! Mais il arrive souvent que le jeune homme habite et fabrique plusieurs mabanga (pluriel de banga) au

cours de sa jeunesse. Ces ‘beaux gosses’ feront alors tout pour attirer les filles et draguer la gent féminine qui passe devant le banga. C’est pour cette raison qu’on l’appelle aussi ‘piège à fille’. Ils les invitent dans leur beau ‘château’ et dévoilent tous leurs charmes de grands séducteurs… Au préalable, l’intérieur a été pensé ‘fille’. Des fleurs colorées sont posées sur une table, des parfums et déodorants sont toujours à proximité, des lamba colorés tapissent les murs et le lit est toujours fait et bien propre pour proposer aux filles un véritable coin feutré de paradis. À l’extérieur, le jardin fleuri est un premier élément d’attirance et d’invitation pour venir visiter ‘le paradis de l’amour’. Tous les jeunes sont unanimes : la vie en banga est agréable. ” (p. 45) Enfin, comme dans tous les dictionnaires et encyclopédies, l’auteur renvoie à d’autres notices. Nous les lisons comme autant de figures des fragments d’un discours amoureux de Mayotte et nous les livrons au lecteur, pour lui donner envie de les consulter, comme une liste à la Prévert : “ Jeunesse ”, “ Je t’aime ”, “ Téléphone portable ”, “ Télévision ”, “ Shandza ”, “ Buledi ”, “ Amour ”, “ Beauté ”, “ Wanatsa ”, “ Bweni ”, “ Sexualité ”, “ Malavuni ”, “ Bambou ” et enfin “ Je viens de ”.

Christophe Cosker

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MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@mayottehebdo.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédacteur en chef Axel Nodinot

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Couverture :

IIIèmes Trophées de L'environnement

Journalistes Romain Guille Raïnat Aliloiffa Constance Daire Lise Gaeta Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Thomas Lévy Comptabilité Catherine Chiggiato compta@mayottehebdo.com Secretariat Annabelle Mohamadi Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com

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