Mayotte Hebdo n°981

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DOSE DE RAPPEL Covid-19

Grâce au rappel vaccinal, je renforce ma protection face au virus

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Pourquoi une dose de rappel est nécessaire ? La dose de rappel permet de renforcer l'immunité et éviter notamment les formes graves de la maladie La vaccination permet de nous protéger individuellement et collectivement et préserver notre territoire d'une nouvelle vague épidémique Elle permet également de conserver son pass sanitaire et donne ainsi la possibilité d'aller au restaurant et dans la plupart des lieux publics et de voyager plus facilement.

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Qui peut recevoir la dose de rappel ? Toutes les personnes de plus de 18 ans ayant un schéma vaccinal complet

Quand puis-je recevoir ma dose de rappel ? 3 mois après ma dernière injection ou 3 mois après une infection au Covid-19.

Retrouvez la carte des centres de vaccination sur le site de l'ARS MAYOTTE Pour le moment, même vaccinés, continuons à respecter les gestes barrières


LE MOT DE LA RÉDACTION

AU PAYS DES DROITS DE L'HOMME VACCINÉ En cette nouvelle année, on ne peut adresser à Mayotte que des vœux d'humanité et de solidarité, qualités essentielles à la race humaine, tant les prochains mois s'annoncent décisifs. Être solidaire, ce n'est pas seulement aider son prochain et empêcher les haines de se propager. C'est aussi refuser l'instauration d'un pass vaccinal liberticide et discriminatoire. À moins de cent jours de l'élection présidentielle, comment laisser en place un homme qui méprise et veut "emmerder" le peuple, au point de sous-entendre l'idée d'une déchéance de citoyenneté dans ses propos ? L'adage "diviser pour mieux régner" n'aura jamais mieux été incarné que par ce pouvoir, jouant sur le clivage et la peur du virus afin de légitimer des actions, des mesures, des candidatures. Sur l'île aux parfums, 2022 sera synonyme d'espoir, comme d'habitude. Le projet de loi Mayotte, examiné dans quelques jours par le Conseil des ministres, sera ainsi très attendu par une population exaspérée de payer certains biens et services plus cher que dans l'Hexagone, tout en percevant bien moins de prestations sociales. Ces injustices systémiques se ressentent jusque dans l'accueil des jeunes isolés, que le département doit gérer sans grande aide de l'Etat. Un désengagement qui en occasionne un autre, celui de certains accueillants, qui maltraitent les enfants et adolescents à leur charge. L'espoir est donc de mise en 2022, comme depuis 1789, quand l'on écrivait que les Hommes naissaient et demeuraient libres et égaux en droits. Bonne lecture à toutes et à tous.

Axel Nodinot

TOUTE L’ACTUALITÉ DE MAYOTTE AU QUOTIDIEN

Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

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FI n°3839 Lundi 7 mars 2016 St Félicie

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BP 263 - ZI Kawéni - 97600 Mamoudzou - email : hd.mayotte@wanadoo.fr

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FI n°3822 Jeudi 11 février 2016 Ste Héloïse

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RENSEIGNEMENTS Tél : 0639 67 04 07 | Mail : contact@mayotte-e-velos.yt

FI n°3818 Vendredi 5 février 2016 Ste Agathe

marine le Pen

environnement

Port de Longoni

ConSeil départeMental

Quel accueil se prépare pour la présiDente Du Fn ?

Le Lagon au patrimoine mondiaL de L'unesCo ?

la dsP sur la sEllEttE

pas de changement sUr l’octroi de mer

© Jonny CHADULI

Grève à Panima

TéléThon 2016

Des propositions mais toujours pas D'issue

DemanDez le programme

première parution : juillet 1999 - siret 02406197000018 - édition somapresse - n° Cppap : 0921 y 93207 - dir. publication : Laurent Canavate - red. chef : Gauthier dupraz - http://flash-infos.somapresse.com

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FI n°3997 mercredi 30 novembre 2016 St André

© CR: Gauthier Bouchet

Diffusé du lundi au vendredi, Flash Infos a été créé en 1999 et s’est depuis hissé au rang de 1er quotidien de l’île.

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Économie

SÉcuritÉ

Les appeLs à projets de L'europe

Couvre-feu pour Les mineurs

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

OUI, je m’abonne

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Musique

Faits divers

Edmond BéBé nous a quitté

ViolEncE En cascadE

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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MCG VS SMart

ViCe-reCtorat

UltimatUm oU véritable main tendUe ?

l’institUtion répond aUx critiqUes

Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - APE 5813Z - Édité par la Somapresse - Directeur de publication : Laurent Canavate - http://flash-infos.somapresse.com

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TCHAKS LE CHIFFRE 18

C'est le nombre de plages mahoraises où la baignade y est interdite, selon le récent contrôle des eaux de l'ARS (Agence régionale de santé) pour la saison 2022. Sur 48 plages contrôlées (40 en Grande Terre et 8 en Petite Terre), 21 sont donc impropres à la baignade, en y incorporant les 3 sites ayant une qualité de l'eau "insuffisante" : Ambato, Koungou collège et les 3 Baobabs. Parmi les plages fermées sont recensées celles des communes de Mtsamboro et Acoua, la cascade de Soulou, ou encore celles des villages de Mbouini, Dapani, Nyambadao et Hamouro. En Petite Terre, la plage des pêcheurs, Sandravoingui, Vantail et Petit Moya sont interdites. L'ARS recommande en outre d'éviter la baignade lors des trois jours suivant un épisode pluvieux, en raison des déchets, d'assainissement ou non, rejetés dans le lagon par les ondées.

LA PHRASE

“ Il va falloir faire le dos rond " Gilles Halbout, recteur de Mayotte, l'avoue : le secteur de l'éducation s'apprête à "vivre un mois compliqué à Mayotte". En cause, les nouvelles restrictions sanitaires émanant du ministère et visant les élèves cas contacts, ces derniers devant présenter une batterie de tests négatifs pour reprendre les cours. Autre problématique, le nombre d'enseignants ne pouvant revenir de leurs vacances, étant positifs au Covid. Face à ces défis, le recteur, qui s'est entretenu avec Jean-Michel Blanquer il y a quelques jours, assure que le ministère de l'Education nationale lui a "garanti des moyens illimités". L'occasion pour le rectorat de "décharger au maximum [ses] personnels sur des aspects administratifs" lors de ce mois charnière, comme l'a promis Gilles Halbout à Flash Infos.

L'ACTION

Oulanga na Nyamba redouble de vigilance en 2022 Nul n'ignore le sort que subissent encore beaucoup trop de tortues sur l'île au lagon, victimes de braconniers qui les tuent ou les mutilent pour leur chair. Face à ces horreurs, les acteurs associatifs ne renonceront pas à sillonner les plages mahoraises lors de cette nouvelle année. C'est par exemple le cas des membres d'Oulanga na Nyamba, qui étaient sur les côtes de l'ouest de Mayotte mercredi dernier. Leur objectif était de recenser les carapaces vides sur les plages, afin que le REMMAT connaisse davantage les habitudes des braconniers. Si ces derniers sont évidemment coupables de ces actes, il ne faudrait pas oublier celles et ceux qui achètent et consomment la viande de tortue. Des personnes qui peuvent se le permettre, étant donné le tarif au kilo (environ 50 euros) de cette denrée illégale.

ILS FONT L'ACTU Six artistes mahorais aux Mauritius Music Awards La deuxième édition des Mauritius Music Awards, qui aura lieu en ce début d'année 2022, et plus précisément en mai prochain, s'ouvre aux têtes d'affiche de l'île au lagon. Ambitionnant de mettre en lumière non seulement les artistes mauriciens, mais aussi ceux de l'Océan Indien, les MMA créent donc une catégorie "Best Island artist Mayotte". Pour cette première cuvée, de grands noms sont ainsi au rendez-vous : Zily, Meiitod et Terrell Elymoor (dont le portrait est proposé dans nos pages) seront les trois poids lourds de ces nominés, également composés du rappeur Walter, de Naid et de la chanteuse Annice. Plus d'une vingtaine de catégories seront présentées au public lors de ces Mauritius Music Awards, qui comporteront aussi des artistes de Madagascar, Rodrigues, La Réunion et les Seychelles. Pour voter, rendezvous sur https://www.vote-mma.mu avant le 20 janvier 2022.

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LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

LE PRÉFET DE MAYOTTE COUPÉ DANS SON ELAN : AVANT DE RASER UN QUARTIER, ENCORE FAUT-IL PRÉVOIR DE RELOGER LES HABITANTS

Le 29 décembre 2021, par la LDH, Fasti, Gisti et Médecins du Monde sur le Blog de Mediapart.

Décembre 2021 : le préfet de Mayotte s’apprêtait à mettre à exécution le 12e arrêté portant évacuation et démolition d’un quartier pris en application de l’article 197 de la loi ELAN – un dispositif dérogatoire qui permet, à Mayotte et en Guyane, de faciliter l’expulsion des occupant-e-s de terrain sans droit ni titre. Les habitant-e-s, soutenu-e-s dans cette démarche par la Ligue des droits de l’homme, le Gisti, la Fasti, la Cimade et Médecins du Monde, ont contesté cet arrêté devant le tribunal administratif de Mayotte. Le 23 décembre 2021, le juge des référés de ce tribunal a ordonné la suspension de la mesure, estimant qu’un doute sérieux pesait sur sa légalité dès lors qu’en méconnaissance des dispositions législatives, elle ne comportait aucune véritable proposition de relogement ou d’hébergement d’urgence adaptée à chaque occupant-e. C’est la première fois qu’un arrêté de ce type est contesté devant un juge et censuré, alors que les onze mesures précédentes étaient manifestement entachées de la même illégalité sans que les habitant-e-s des 1 503 logements détruits depuis la mise en œuvre de la loi Elan aient pu faire valoir leur droit à se voir proposer une solution de relogement adapté. Car depuis le mois d’octobre 2020, la préfecture de Mayotte s’entête à multiplier les arrêtés d’évacuation et de démolition sans que des solutions pérennes de relogement soient proposées. Propositions qui doivent être « adaptées », c’est-à-dire permettre aux habitants de maintenir la scolarité des enfants, le suivi médical, le suivi social et l’intégration professionnelle engagés, … Le plus souvent, les familles délogées n’ont d’autre

choix que d’aller déboiser un autre bout de forêt pour s’y installer, encore plus loin, d’autres forment la cible parfaite pour des marchands de sommeil qui demande un loyer conséquent pour un logement encore plus insalubre que leur précédent. Est-il encore nécessaire de prouver que les conditions de vie ont un impact sur la santé ? Nous savons que les expulsions ne font que l’aggraver, en rompant les parcours de vie, les parcours de soins et avec des atteintes sur la santé mentale des personnes. La Délégation interministérielle pour l’hébergement et l’accès au logement (DIHAL) elle-même le dit : « Insuffisamment anticipées et mal préparées, les évacuations aboutissent systématiquement à la reconstitution d’autres bidonvilles tout en freinant les effets des actions conduites localement sur ces sites. » Nos associations exigent le retrait sans délai de tous les arrêtés non encore exécutés concernant différentes communes de Mayotte et qui sont entachés des mêmes illégalités. Elles demandent aussi l’application de la circulaire du 26 août 2012 et de l’instruction du gouvernement du 25 janvier 2018 relatives à la résorption des campements illicites et des bidonvilles qui transposent des principes protecteurs contenus dans le code de l’action sociale et des familles et qui visent à la « réduction durable du nombre de bidonvilles dans les 5 ans à venir. » Plutôt que de financer des démantèlements, le préfet de Mayotte ferait mieux de consacrer les crédits de l’Etat à une résorption de l’habitat insalubre (lequel ne peut pas être durable).

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PORTRAIT

Axel Nodinot

TERRELL ELYMOOR

RAPPER LA BONNE PAROLE Fraîchement nommé aux Mauritius Music Awards dans la catégorie « Best Island Artist Mayotte », Terrell Elymoor devient petit à petit l'une des têtes d'affiche de la nouvelle scène musicale mahoraise. Posant sa voix aigüe sur des morceaux tantôt rap, tantôt dancehall, l'artiste propose des messages d'espoir et de raison à la jeunesse de l'île, en tentant de gérer une notoriété nouvelle qu'il n'a jamais voulu sienne.

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PORTRAIT Il est de coutume de dire que les meilleurs dirigeants sont ceux qui ne veulent pas du pouvoir. Cette maxime s'appliquerait-elle au domaine artistique ? C'est en tout cas ce que l'on pourrait penser en discutant avec Terrell Elymoor, qui n'a jamais voulu être connu. « J'aimais la musique, je voulais chanter, mais pas que les gens me connaissent, qu'ils sachent qui j'étais », affirme-t-il. C'est ainsi à l'ombre du succès que le jeune homme veut d'abord rester, tout comme il restait à l'ombre du Mont Choungui, dans son village de coeur. « J'ai passé toute mon enfance à Choungui, au fin fond du Sud de Mayotte, s'amuse-t-il. Je suis un vrai campagnard. On était un groupe de potes, il y avait tout le temps des choses à faire : après l'école coranique, on allait jouer au foot ou on allait faire de la musique.

PREMIERS POTES, PREMIERS PAS La musique, Terrell l'aime et la pratique depuis tout petit. Son grand frère l'y initie, au sein du foyer familial, là même où il accueille ses amis pour écouter et tenter de créer. « Le premier artiste que j'ai écouté était Booba, on était à fond sur lui », témoigne-t-il. Comme souvent, l'amour du rap ne cessera de brûler en lui, au point de le pousser à pratiquer le même style que celui du « Duc de Boulogne ». À son retour de métropole, où il était parti après avoir

« Dans 5 ans, dans 10 ans, je voudrais être le Puff Daddy de Mayotte ! » empoché son baccalauréat, il ambitionne encore de faire de la musique. Mais sans que les gens, et ses parents particulièrement, ne le sachent. « J'avais de l'appréhension, puisque mes parents ne voulaient pas que je chante », explique-t-il. Paradoxalement son frère l'incite à sortir ses morceaux, Terrell a alors recours à un subterfuge.

Pourquoi Terrell Elymoor ?

« C'est ma petite soeur qui m'a donné le surnom Terrell. À ce jour, elle ne m'en a jamais donné la raison. Elle me disait juste que j'avais une tête à m'appeler Terrell. Elymoor est une combinaison de mes deux prénoms, Elyjah et Mourid. » Du nom d'une marque de vêtements que la fratrie souhaitait créer, il prend le nom de « Barbe Noire », qui devient rapidement un groupe composé de ses proches, ainsi qu'un certain Reed Blowz, qui est aujourd'hui un artiste bien connu des amateurs de rap mahorais. « C'est moi qui l'ai fait entrer dans le groupe, affirme-t-il. Mais à un certain moment, nous n'avions plus la même vision des choses. On s'est juste dit que l'on allait arrêter de travailler ensemble. Mais, humainement, on est toujours présents l'un pour l'autre, on s'appelle. » Point de tension entre les deux hommes donc, qui deviennent progressivement des artistes reconnus à Mayotte.

« MÊME DANS LA MERDE, ON PEUT VOIR DU POSITIF » Cette célébrité, Terrell Elymoor y est désormais pleinement, qualifié de « titan » lors d'un showcase à Combani, ou encore nommé pour la deuxième édition des Mauritius Music Awards. De ces réalisations, le chanteur n'en tire que du plaisir, et de la fierté, même s'il ne court pas après la notoriété. « Mon but n'est pas d'être connu ou d'être une star, déclare-t-il. C'est d'inspirer les gens, et surtout les jeunes qui m'écoutent. J'essaie de les motiver, de toujours leur amener du positif. » Le morceau « Hima », sorti fin 2020, est exactement dans cette veine, enjoignant les nouvelles générations de Mayotte à refuser la délinquance et à se lever pour leur île et pour elles-mêmes. « On connaît tous la situation actuelle de notre territoire,

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La réaction de ses parents et le but est aussi de changer ça, explique Terrell. Même dans la merde, on peut voir du positif. Donc le but est de pousser les jeunes à faire quelque chose de leurs vies. » La paix est donc le mot d'ordre de l'artiste, qui compte sur sa musique pour élever les jeunes et les unir. Au point de briser les barrières entre Mayotte et les Comores ? « Je pense que la musique rassemble, réfléchit-il. Mais même ceux qui essaient d'arranger les choses sont pris pour cible par des gens. Personnellement, je n'ai jamais eu de souci là-dessus. Mon équipe, mes potes d'ici ou de métropole sont composés de Comoriens. On a grandi ensemble, on a la même vision des choses, c'est tout. »

DES PROJETS COURTS POUR S'ADAPTER AU STREAMING Désormais, l'artiste se concentre sur sa réussite professionnelle. « Je suis un entrepreneur, j'ai une société de location de voitures, déclare Terrell Elymoor. Je fais de la musique quand j'ai le temps, ça a toujours été comme ça. Et je me produis moi-même, j'ai le matériel pour le faire. Dans cinq, dans dix ans, je voudrais être le Puff Daddy de Mayotte ! » Si l'ambition est immense, la musique n'est donc jamais très loin. Le rappeur a d'ailleurs annoncé la parution de l'EP « Mharamia part. 2 » pour le mois de février, suivant la partie 1, qui était composée de trois morceaux. « Ce sera un quatre titres cette fois, annonce-t-il. Il y aura en tout quatre parties pour Mharamia. » L'album studio attendra donc la

« À un moment donné, j'étais obligé d'expliquer la situation à ma mère. On a parlé et elle me soutient depuis ce jour, elle m'appelle, me demande comment ça se passe, même si elle ne va pas écouter mes sons. Par contre, on ne parle jamais de musique avec mon père. » sortie de ces petites séries de morceaux, qui devraient être distillées tout au long de l'année 2022. Cette stratégie a été pensée pour mieux coller aux nouveaux modes de consommation de la musique, sur les plateformes de streaming et sur YouTube, cette dernière étant particulièrement prisée par les auditrices et auditeurs de l'île au lagon, même si cela ne profite pas à l'artiste. « On a remarqué que les gens ne consomment pas mes sons comme on le voudrait, affirme Terrell Elymoor. Il y a tellement de morceaux sur un projet que les auditeurs en choisissent quelques-uns et n'écoutent que ceux-là. » Avec trois ou quatre morceaux distribués tous les deux ou trois mois, le temps est ainsi laissé aux auditeurs pour qu'ils multiplient les écoutes des morceaux, et donc les streams, pour finalement augmenter les revenus. Un plan semblable à celui de... Booba, le rappeur n'ayant pas hésité à stopper le format album pour ne plus sortir qu'un morceau de temps en temps. n

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DOSSIER

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ENFANCE

EN FAILLITE D'ACCUEIL

Le dévouement des familles d'accueil et des assistantes sociales, dans l'Hexagone autant qu'à Mayotte, n'est plus à prouver. Seulement, les sommes de sacrifices de ces accueillants, pleins de bonne volonté, se heurtent à de nombreux obstacles sur l'île au lagon. Entre un manque de professionnels qualifiés, une participation de l'Etat aux dispositifs d'accueil jugée trop faible, et un nombre exponentiel de mineurs isolés à gérer, l'accueil à Mayotte patine. Analysée en compagnie du Conseil départemental et de professionnels du secteur, cette situation problématique doit être traitée sérieusement afin d'éviter les éventuels abus, préjudiciables pour les jeunes accueillis.

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DOSSIER

Axel Nodinot

SOCIÉTÉ

À MAYOTTE, " TELLEMENT " D'ENFANTS POUR SI PEU DE FAMILLES D'ACCUEIL AVEC PLUS DE 10 000 NAISSANCES EN 2021, LE 101ÈME DÉPARTEMENT FRANÇAIS A ÉTABLI UN NOUVEAU RECORD DE NATALITÉ. COUPLÉS À L'ARRIVÉE DE NOMBREUX MINEURS IMMIGRÉS SUR L'ÎLE, CES CHIFFRES SUBMERGENT LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL, QUI DOIT GÉRER LE PLACEMENT DES ENFANTS ISOLÉS DANS LES BONNES STRUCTURES. MALHEUREUSEMENT, LES ACCUEILLANTS SONT RARES À MAYOTTE, QUI SOUFFRE D'UN MANQUE DE MOYENS ET DE PROFESSIONNELS QUALIFIÉS.

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DOSSIER

Il est aisé d'avoir une vision angéliste des familles d'accueil, garantes de stabilité émotionnelle et matérielle, mais aussi de fraternité et de solidarité. Seulement, l'accueil des mineurs ou des jeunes de moins de 21 ans est un véritable système administratif dont les rouages tournent à plein régime. C'est particulièrement le cas à Mayotte, où les acteurs de l'action sociale doivent gérer un flux de naissances incroyablement élevé. Le Conseil départemental, premier de ces

UNE RÉMUNÉRATION COMPLEXE Chaque département fixe la rémunération des assistants familiaux, équivalente à 120 heures de Smic au minimum, soit 1268,40€ bruts mensuels par personne accueillie. Il faut y ajouter de nombreuses indemnités, frais d'entretien et frais de sujétion facultatifs. En France, en 2020, le salaire net et les différentes indemnités représentaient une rémunération mensuelle brute comprise entre 1 500 € et 1 800 € par personne accueillie.

acteurs, est noyé sous les demandes de placement de mineurs. Dans l'ensemble des dispositifs d'accueil du CD, "on est passés de 300 jeunes il y a quelques années à 1200 aujourd'hui", constate Madi Moussa Velou, vice-président chargé des solidarités, de l'action sociale et de la santé.

SEULEMENT 9 MILLIONS DE L'ETAT, SUR UN DISPOSITIF QUI EN COÛTE 30 Celui qui est aussi vice-président de l'aide sociale à l'enfance déplore une situation démographique intenable sur l'île au lagon. "On ne connaît pas la même pression démographique et migratoire sur les autres territoires, explique-t-il. Environ la moitié des jeunes que nous recevons sont issus de la filière clandestine." L'élu de Dembéni repose aussi son argumentaire sur une contribution trop faible de la part de l'Etat, pour un dispositif d'accueil extrêmement coûteux : "C'est le Conseil départemental qui se doit d'accompagner les enfants, et donc tous les jeunes de moins de 18 ans. Si l'Etat nous aidait, ça nous aiderait beaucoup dans leur prise en charge. Il y en a tellement… C'est un dispositif qui coûte cher, qui ne peut pas être à la solde du Conseil départemental." L'ensemble du dispositif d'accueil des enfants et mineurs à Mayotte s'élève en effet à plus de 30 millions d'euros par an. Sur cette somme, le CD ne perçoit qu'une compensation annuelle de 9 millions d'euros de la préfecture. "On est encore très loin de la réalité", constate amèrement Madi Moussa Velou. Autre problématique freinant l'accueil optimal des nombreux jeunes isolés, le manque de professionnels qualifiés sur l'île. "Un éducateur s'occupant de 200 jeunes, c'est tout simplement impossible, continue-t-il. Nous avons les moyens de recruter une vingtaine de personnes, la volonté de le faire, mais nous faisons face à une absence de professionnels qualifiés sur le territoire, d'éducateurs spécialisés et d'assistants sociaux."

COMMENT DEVENIR ACCUEILLANT ? Quant à celles et ceux qui désirent passer de famille à famille d'accueil, ils devront affronter un véritable parcours du combattant. La demande d'accueil, limité à trois enfants sauf autorisation exceptionnelle, est traitée par le département et le service de protection

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C'est le nombre de jeunes placés au sein des 231 familles d'accueil de l'île, en novembre 2021.

maternelle et infantile (PMI). Ce dernier juge notamment les conditions d'accueil de la famille candidate, qui doit garantir la sécurité, la santé et l'épanouissement – physique, intellectuel et affectif – des enfants accueillis. C'est ensuite la PMI qui délivre l'agrément à la famille. Mais les choses ne s'arrêtent pas là, comme l'explique Madi Moussa Velou : "Une fois l'agrément passé, une commission que je préside, en tant que vice-président de l'action sociale, accepte ou pas

la famille, s'assure que ce n'est pas quelqu'un qui veut juste profiter d'un salaire." L'accueillant exerce en effet sa profession en tant que salarié des services du département. L'agrément, accordé pour 5 ans, oblige d'ailleurs son titulaire à suivre un stage préparatoire à l'accueil d'une durée de 60 heures, dans les deux mois qui précèdent l'accueil du premier enfant. Puis, dans un délai de trois ans après la signature du premier contrat de travail avec le Conseil départemental, l'assistant familial doit suivre une formation dispensée en alternance sur une période de 18 à 24 mois. Ces précautions n'empêchent pas une poignée de familles d'accueil de profiter du système, et notamment de la rémunération, bien souvent aux détriments des enfants, qui doivent déjà faire face à une situation pour le moins difficile, voire traumatisante. n

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DOSSIER

Raïnat Aliloiffa

TÉMOIGNAGES

PROTÉGER LES ENFANTS D’AUTRUI, LE CHOIX D’UNE VIE CHOISIR D’ÊTRE UNE FAMILLE D’ACCUEIL OU UN LVA, LIEU DE VIE ET D’ACCUEIL, EST UN ENGAGEMENT DE CHAQUE INSTANT. LES PROFESSIONNELS QUI S’ENGAGENT DANS CETTE VOIE DOIVENT SOUVENT FAIRE DES SACRIFICES POUR DES ENFANTS QUI NE SONT PAS LES LEURS. C’EST LE CHOIX QU’ON FAIT DELAYDE HASSANI, RESPONSABLE D’UN LVA, ET LILIANE HOAREAU, ASSISTANTE FAMILIALE. LES DEUX FEMMES SE VOUENT PLEINEMENT À LEURS MÉTIERS, MAIS FORCE EST DE CONSTATER QUE LE SYSTÈME N’EST PAS TOUJOURS IDÉAL ET QU’ELLES DOIVENT COMPOSER AVEC SES DIFFICULTÉS. Delayde Hassani a fait le choix d’ouvrir les portes de sa maison aux enfants qui ont besoin d’être protégés alors qu’elle n’avait que 24 ans. Cela fait maintenant deux ans qu'elle a transformé son foyer en lieu de vie et d’accueil (LVA) et toute sa famille est mise à contribution. S’engager dans cette profession était comme une évidence pour elle qui a grandi dans ce milieu. « Ma mère était assistante familiale. Aujourd’hui notre maison a la capacité d’accueillir encore plus d’enfants

et de faire un accompagnement plus large, c’est ce qui différencie un LVA d'une famille d’accueil », argumente-t-elle. Delayde et son mari n’accueillent que les jeunes filles et les adolescentes qui sont déjà mères. Les aider à construire leur vie de jeunes adultes est la principale source de motivation du couple. Des convictions que partage Liliane Hoareau, une assistante familiale qui exerce depuis bientôt cinq ans. « Ce n’est

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pas toujours facile, c’est un grand bouleversement pour ma famille. On a bousculé nos habitudes, mais c’est important de le faire, car les enfants que nous accueillons ont besoin de cadre, d’encouragement, de personnes qui les valorisent. On ne peut pas sauver tout le monde mais si on peut en sauver quelques-uns c’est déjà bien », déclare la mère de famille. Mais cela requière des sacrifices et un investissement total puisque ces professionnelles n’ont pas d’horaires. « Je travaille de jour, de nuit, les week-ends, les jours fériés, je ne compte pas mes heures parce que les enfants sont constamment avec nous », rappelle Delayde Hassani. Un aspect que l’on ne voit pas de l’extérieur. Alors lorsque l’on accuse les familles d’accueil de profiter du système pour gagner de l’argent facilement, la gérante du LVA riposte. « Ce n’est pas ça qui me motive parce que si je devais baser ma rémunération sur mes heures travaillées le compte n’y est pas du tout ! Et puis quand on travaille tous les jours, à n’importe quelle heure, je peux comprendre que l’on demande un salaire à la hauteur », continue Delayde Hassani.

CHAQUE ENFANT EST UN NOUVEAU COMBAT Afin de mener à bien leur mission, la confiance entre la famille d’accueil et le jeune placé est primordiale. Une étape qui n’est pas toujours évidente pour ces enfants qui ont un passé lourd et compliqué. « C’est plus facile avec les petits, ils s’adaptent rapidement. Avec les adolescents c’est une autre histoire ! », admet Liliane Hoareau. Mais il n’y a pas de mode d’emploi, chaque enfant nécessite un accompagnement personnalisé pour pouvoir s’en sortir et c’est là tout l’enjeu de ce métier. « Pour travailler avec eux, je laisse la confiance s’installer naturellement. Chaque enfant a ses problèmes, son caractère et j’ai aussi le mien. Alors je m’adapte à eux, à leur histoire, je leur montre qu’ils sont dans un cadre sécurisant », précise l’assistante familiale. Et à Delayde Hassani d’ajouter, « Chacun nécessite un accompagnement particulier. Parfois, il faut refaire toute leur éducation. Mais le problème à Mayotte, c’est que l’on détecte assez tard les enfants. La moyenne d’âge en métropole c’est 6 ans, ici c’est quand ils sont ados

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DOSSIER

ou préados. » Conséquence, le processus d’adaptation est donc plus compliqué. Si certains jeunes adhèrent au système, ce n’est pas le cas pour tous.

DES DIFFICULTÉS QUI PERSISTENT Les enfants qui sont dans les familles d’accueil et les LVA sont placés par l’Aide Sociale à l’Enfance et la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Le conseil départemental doit s’assurer du bien-être de ces jeunes, mais à Mayotte la réalité est quelque peu différente. « Le système

n’est pas idéal parce que l’ASE n’a pas assez d’effectifs, pas assez d’éducateurs qui peuvent faire le suivi de manière correcte. Quand ils placent les jeunes ils pensent qu’ils ont fait leur travail alors qu’ils doivent continuer à les suivre » dénonce la responsable du LVA. Notamment pour les questions administratives. Les jeunes en situation irrégulière sont les plus touchés par ce manque de réactivité. « Si l’éducateur de l’ASE ne s’investit pas assez, le jeune n’est pas régularisé et ça engendre pleins d’autres problèmes. On est obligés de le faire nousmêmes pour permettre à ces jeunes d’avoir

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un avenir meilleur. C’est dommage parce que beaucoup ont du potentiel mais ils ne peuvent rien faire parce qu’ils sont sans papiers », témoigne Delayde Hassani. La santé des enfants placés est également source de problème. Le département est supposé payer tous les frais mais l’accompagnement ne suit pas toujours. « La plupart des enfants qu’on a sont issus de l’immigration et n’ont pas de sécurité sociale. Parfois ils nécessitent des soins plus spécifiques et très couteux et le département ne suit pas forcément », affirme Liliane Hoareau. Dans ces cas, elle n’a d’autre choix que d’assumer elle-même les charges si l’allocation versée ne suffit pas.

Même si ces deux professionnelles doivent composer avec autant de sacrifices et de difficultés, elles sont persuadées d’avoir trouvé leur voie et d’être utiles à la société. La réussite de certains jeunes est leur plus belle récompense. « Quand vous avez un enfant qui arrive avec un visage fermé et qu’au bout de quelques semaines il parle et rigole, ça n’a pas de prix. Ou bien quand il arrive en étant en échec scolaire et qu’il repart de chez vous avec un diplôme, c’est ce qu’il y a de plus valorisant pour nous », sourit Liliane Hoareau. Et pour toutes ces raisons, elle le promet, elle continuera à accueillir les enfants qui ont besoin d’aide chez elle tant qu’elle le pourra. n

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DOSSIER

Raïnat Aliloiffa et Axel Nodinot

ABUS

UNE MALTRAITANCE MARGINALE MAIS BIEN RÉELLE S'IL CONVIENT DE DIRE QU'ILS NE REPRÉSENTENT QU'UNE FRANGE MINORITAIRE DES NOMBREUSES FAMILLES D'ACCUEIL FRANÇAISES, CERTAINS ACCUEILLANTS PEU SCRUPULEUX N'HÉSITENT PAS À MALTRAITER LES ENFANTS. MENACES, INSULTES OU SIMPLES MANQUES D'ATTENTION DEVIENNENT AINSI LE QUOTIDIEN D'UNE POIGNÉE DE JEUNES, QUI PEUVENT AUSSI "TESTER LES LIMITES" DE LEUR NOUVELLE FAMILLE. DES FAITS QUI SONT NUANCÉS PAR LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL ET LES PROFESSIONNELLES QUE NOUS AVONS RENCONTRÉ. L'une des conditions d'accueil d'un jeune dans une famille est la capacité de celle-ci à lui fournir un cadre stable, physiquement et émotionnellement. Mais ces promesses, pas toujours tenues par les familles d'accueil, sont synonymes de désillusion pour l'enfant ou l'adolescent

accueilli, qui sombre alors dans un malêtre pour le moins regrettable, sinon destructeur. À Mayotte, il est difficile de trouver des traces des faillites des accueillants, qui existent bel et bien malgré leur rareté. Seules quelques allusions sont lancées de-ci de-là, ternes

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reflets d'une triste réalité. Il y a quelques mois, lorsque des violences éclataient aux abords du lycée de Kahani, Haïdar Attoumani Saïd, président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) à Mayotte, déclarait : "Il y a dans le lycée des jeunes suivis par la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), des jeunes en famille d'accueil qui ne sont pas suffisamment encadrés". Des propos qui exaspèrent les principaux concernés. « Les gens qui nous accusent de maltraitance se méprennent sur le métier. On accueille des enfants qu’on ne connait pas, ils arrivent avec un bagage, beaucoup de problèmes. Il faut instaurer une confiance et c’est vrai que ce n’est pas évident alors peut-être que d’un point de vue extérieur on peut penser que c’est de la maltraitance », éclaire Liliane Hoareau, assistante familiale. Pourtant, parfois les accusations proviennent directement des enfants. Mais selon Delayde Hassani, responsable d’un lieu de vie et d’accueil, tous ne disent pas la vérité. «

Il y a des enfants qui racontent des choses fausses, ils disent qu’on les laisse mourir de faim, qu’on les maltraite. Heureusement l’Aide Sociale à l’Enfance vérifie tout. »

DES OUTILS DE CONTRÔLE DES ACCUEILLANTS Il n'est pas difficile d'imaginer que certaines personnes peu scrupuleuses se tournent vers le métier d'accueillant en n'ayant pour objectif que la rémunération, parfois jugée attractive, abandonnant leur rôle auprès des jeunes. Interrogé à ce sujet, Madi Moussa Velou, vice-président du Conseil départemental de Mayotte chargé de l'action sociale, dit ne constater "aucun abus" depuis son arrivée, il y a six mois. "Je considère comme abus ce qui est transmis au procureur de la République et qui arrive devant le juge, affirme-t-il. Après la procédure de sélection et l'accueil des enfants, nous avons des services qui s'occupent d'évaluer les familles, les suivent de près." En outre, une commission départementale peut être réunie pour

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DOSSIER

sortir les familles fautives du dispositif d'accueil, à l'initiative des services sociaux ou d'une dénonciation ayant des preuves à l'appui. Pourtant, les dérapages ne sont pas exclus, les deux professionnelles l’admettent à demi-mot. Et ils sont parfois liés à la mésentente entre les jeunes et les assistants familiaux. « Quelquefois, l’enfant teste les limites pour voir jusqu’où il peut aller. Il peut être violent pour nous tester et en voulant les calmer on peut être maladroit, il y a de la maltraitance des deux côtés sans

le vouloir. En voulant bien faire parfois on fait mal », reconnait Lilianne Hoareau. C'est ainsi que peuvent se développer des abus. Un éducateur de Mayotte, travaillant avec plusieurs dizaines de jeunes, témoigne : "Quand ça ne va pas, les jeunes n'hésitent pas à se livrer, à me raconter leur passé. L'un d'entre eux, qui était en famille d'accueil auparavant, m'a dit qu'il était obligé de vendre du bangué pour ne pas se faire virer de la maison !" Certaines familles d'accueil n'hésiteraient donc pas à faire pression sur les accueillis, proférant des menaces à des personnes déjà fragiles émotionnellement.

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"TELLEMENT DE TRAUMATISMES QUE LE TRAVAIL EST CONSÉQUENT" Autre facteur possible de mésentente entre accueillants et accueillis : la charge que représente ce métier, constante, intense, et que certains ne parviennent pas à saisir en se lançant. « Il ne s’agit pas simplement de nourrir l’enfant et lui donner un endroit où dormir, explique Delayde Hassani. Il faut faire toute son éducation et certaines personnes ne réalisent pas qu’il y a tout ce travail à faire. Élever son enfant et élever un enfant placé ce n’est pas la même chose. Celui qu’on accompagne est dépaysé, déraciné de sa famille.

"OBLIGÉ DE VENDRE DU BANGUÉ POUR NE PAS SE FAIRE VIRER DE LA MAISON" Ils ont tellement de traumatismes que le travail est conséquent. » Les dérapages seraient-ils donc liés à un manque de préparation mentale ? Cela dépend vraisemblablement de chaque famille d’accueil. Mais une chose est sûre, les abus de certains assistants familiaux ne sont pas une généralité. « S’il y avait de gros problèmes dans les familles d’accueil, ça se saurait très vite parce qu’on doit tout le temps rendre des comptes à l’ASE. Croyez-moi, tout le monde fait de son mieux ». Désormais, on ne peut que souhaiter que les victimes de ces abus trouvent le courage de parler. n

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L.G

UN NOUVEL ENVOL POUR LA PROTECTION DES OISEAUX L’office français de la biodiversité (OFB) vient de dévoiler pour l’année 2022 les 42 projets lauréats de la session de l’appel à projets “MobBiodiv’Restauration 2021”. Parmi eux, le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY) a obtenu une subvention pour le développement de refuges avec l'appellation LPO (ligue de protection des oiseaux). Souimanga de Mayotte, Chouette effraie, Héron garde-bœufs… Autant d’oiseaux que vous côtoyez chaque jour sans même vous en rendre compte et qu’il faut pourtant protéger. Dans le cadre du plan France Relance, l'office français de la biodiversité (OFB) a octroyé au groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (GEPOMAY) une subvention de 20.000 euros pour le développement de refuges labellisés par la ligue de protection des oiseaux (LPO) sur l’année 2022. Des lieux préservés destinés à restaurer la biodiversité en ville. “Cette somme nous permettra de tester des actions de restauration sur deux

sites pilotes à Mayotte” se réjouit Mariane Harmand, chargée de la communication et de la vie associative au GEPOMAY. En effet, un refuge LPO peut être un jardin, un balcon, une cour, une terrasse, mais aussi des espaces verts communaux ou d'entreprises, des établissements publics ou privés. Pour créer un refuge, rien de plus simple ! Il suffit de s'engager à respecter les quatre principes de la charte des refuges LPO : créer des conditions propices à l’installation de la faune et de la flore sauvages, renoncer aux produits chimiques, réduire son impact sur l’environnement, faire de son refuge un espace sans chasse pour la biodiversité. Sur l’île aux parfums, les deux premiers

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refuges LPO verront le jour dans le jardin du club de plongée Happy Divers à Mtsangamouji ainsi qu’à la Pointe Mahabou à Mamoudzou.

Insectes, chauves-souris, oiseaux… Pour le GEPOMAY, il est l’heure de se retrousser les manches ! Dans un premier temps, un état des lieux sera nécessaire. Le projet refuge LPO débutera avec la réalisation d’un inventaire des espèces sur les sites pilotes. Auront lieu ensuite des plantations d’espèces indigènes, mais aussi l’arrachage d’espèces exotiques invasives et la lutte contre les rats. Puis le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte et ses partenaires assureront l’entretien des sites tout

en sensibilisant les usagers aux gestes à adopter pour préserver la biodiversité. “Nous souhaitons installer des refuges pour les insectes, les chauves-souris et les oiseaux. L’objectif étant de limiter l’impact de l’urbanisation croissante sur les espèces”, détaille Mariane Harmand. Avant d’ajouter : “Nous aurons également pour mission de créer une charte LPO adaptée à Mayotte afin de pouvoir multiplier le nombre de sites refuges à l’avenir.” En bref, ce projet sera l’occasion d’agir de manière générale sur la biodiversité de l’île aux parfums et de concilier développement urbain et préservation des espèces indigènes. Un coup de pouce pour l’environnement qui, on l'espère, donnera des ailes à la sauvegarde de la faune locale. n

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LITTÉRATURE

LISEZ MAYOTTE

S'INTÉGRER PAR LE PROVERBE

Claire Fauveau, Vincent Fauveau Replier, Yves Alembik, Mayotte, coutumes et traditions, éditions Udir, 1984.

Mayotte, c’est un peuple avec sa religion et ses croyances parallèles, ses langues diverses et ses coutumes, ses légendes et ses traditions, ses interdits et ses richesses ancestrales. Nous comprenons donc pourquoi l’unité du peuple mahorais réside davantage dans « une communauté de lieu de vie, de religion (l’Islam), de mode de vie et de culture. » Et si le m’zungu (l’étranger) rencontre sur son chemin un Mahorais portant sa veste à l’envers, il doit savoir que ce dernier agit ainsi pour tromper le génie qui s’amuse à égarer le voyageur… Toute une philosophie de la vie, une certaine inconstance, une parfaite modestie, un sens des traditions lui permettent, non seulement de déjouer le mauvais œil et les esprits malfaisants, mais surtout de participer pleinement à la fête de la vie.

APRÈS L’ÉCOLE ET LA BANGA, LE PROVERBE EST NOTRE TROISIÈME FIL CONDUCTEUR, À LA FOIS PAR SON INTÉRÊT INTRINSÈQUE ET PARCE QU’IL EST L’UNE DES PORTES D’ENTRÉE PLAISANTES DE LA CONNAISSANCE DE MAYOTTE. EN EFFET, TOUT LE MONDE PEUT GOÛTER LES PROVERBES QUI LUI RESTENT EN TÊTE ET QUI, INDÉPENDAMMENT DE LA LEÇON QU’ILS DONNENT, FASCINENT PAR LEUR FORMULATION ET LES HORIZONS QU’ILS OUVRENT. ON PEUT ICI RAPPELER QUE LES RECHERCHES SUR LES PROVERBES FONT PARTIE DES PREMIERS TRAVAUX SUR MAYOTTE. EN EFFET, L’ARTICLE INAUGURAL DE SOPHIE BLANCHY SUR L’ÎLE AUX PARFUMS, PARU EN 1981 DANS LE TREIZIÈME VOLUME DES CAHIERS DE LITTÉRATURE ORALE DE L’ASEMI – ASIE DU SUD-EST ET MONDE INSULINDIEN -, S’INTITULE “ ISLAM ET LITTÉRATURES DANS L’ARCHIPEL DES COMORES ”. C’EST, DANS L’ÉTAT ACTUEL DE NOS RECHERCHES, LE PREMIER ARTICLE SCIENTIFIQUE SUR L’ÎLE SOUS LE TITRE : “ PROVERBES MAHORAIS ”. La connaissance n’est pas, contrairement à une opinion admise, quelque chose de gravé dans le marbre, discriminant le vrai du faux. Elle est au contraire un processus dynamique qui se construit notamment au fil des recherches et des livres. C’est la raison pour laquelle on parle, de façon scientifique, « d’état(s) de la connaissance ou des connaissances ». Ce préambule n’est pas digressif, parce que nous sommes, ou plutôt nous en étions, à la dernière chronique d’une série sur les proverbes et sur le point d’aborder ce que nous considérons comme les classiques de Mayotte. Et c’est à ce moment que nous avons pu découvrir, de première main, un ouvrage discret, dont nous avions entendu parler, mais que nous n’avions pu jusqu’à présent, consulter. C’est maintenant chose faite et Mayotte : coutumes et traditions (1984) se place précisément à l’intersection entre discours proverbial et discours classique sur Mayotte. Il est le fruit de trois auteurs : Vincent et Claire Fauveau, avec la collaboration d’Yves Alembik. Il est publié par un éditeur local, non loin de Mayotte, à savoir l’UDIR de JeanFrançois Samlong – qui rappelle que 1984 est l’année où le cyclone Kamisy frappe Mayotte -, autrement dit l’Union pour la

Défense de l’Identité Réunionnaise qui est aussi l’éditeur du livre fondamental - dont nous parlerons dans la prochaine série et avec lequel il entretient des rapports étroits. Le but de l’ouvrage est de présenter Mayotte à celui qui vient d’ailleurs, de la France métropolitaine et lointaine, le mzungu : « Afin de pouvoir éviter aux futurs arrivants à Mayotte certains écueils dans les relations, écueils presque toujours dus à une méconnaissance des Mahorais. Il semblait d’ailleurs nécessaire de tenter de combler en partie le vide d’informations sur les Mahorais : une rapide bibliographie en fin de brochure montrera qu’en effet la curiosité du visiteur, du VAT, du contractuel ou du fonctionnaire débarquant à Mayotte, trouve peu de sources d’assouvissement. (Chacun sait que c’est en début de séjour qu’on préfère en apprendre le plus…). » (p. 4-5)

LE BON PROVERBE, AU BON MOMENT L’ouvrage se compose de quatre chapitres dont les trois premiers posent des questions : « Qui sont les Mahorais ? », « Que croient les Mahorais ? » et « Que font les Mahorais ? », avant de terminer par un chapitre sur « les relations entre « M’zungu

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et Mahorais ». Mais c’est la deuxième annexe qui, en fin d’ouvrage, retient notre attention. En effet, elle contient vingt-trois proverbes qu’elle suggère au mzungu d’essayer d’utiliser à bon escient pour s’intégrer : « à Mayotte, comme ailleurs, énoncer au bon moment le bon proverbe est une preuve de connaissance, d’intérêt et d’humour, très appréciée » (p. 94). La liste commence, de façon négative, par Nya m’bi fumo – la mauvaise intention est une sagaie. Elle se poursuit ensuite de façon ambivalente par Shondra ya matamani kayihodzo – Blessure désirée ne fait pas mal. Nous choisissons enfin de citer les deux proverbes suivants : Tsingiziu ufa ba uhali wahe et Maji ya shijavo ujiva shijavo-ni. Le premier se traduit par « le gingembre meurt avec son piquant » (p. 95) dont le sens allégorique est que « plus on vieillit, plus les passions s’exacerbent ». Le second signifie « L’eau de coco n’est délicieuse que bue dans le coco », ce que les auteurs glosent de façon religieuse par « mieux vaut s’adresser à Dieu qu’à ses saints,… pas d’intermédiaires… » (p. 96). Quant à nous, nous y voyons surtout une incitation à aller à Mayotte de façon pratique puis, de

manière plus intellectuelle, à toujours chercher les sources et à replacer les éléments de connaissance en leur contexte. Nous terminerons cette chronique en indiquant que Mayotte : coutumes et traditions (1984) n’est pas l’ouvrage folklorique que le titre peut suggérer ; c’est au contraire une enquête ethnographique sérieuse qui propose un ensemble de savoirs coordonnés et cohérents sur Mayotte. Ouvrage fondamental, nous lui consacrerons sans doute une autre chronique, peut-être la suivante, parce qu’il se présente comme un dictionnaire de Mayotte qui identifie une grande partie des thèmes de l’île aux parfums et dont l’influence se ressent sur le contenu de Mayotte : légendes et histoires drôles (1986) de Youssouf Saïd, mais aussi sur le plan et le contenu de Wano (1993) d’Ousséni Maandhui et enfin sur la méthode lexicale et sociologique de Sophie Blanchy dans La Vie quotidienne à Mayotte (1990).)

Christophe Cosker

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SPORT

CLASSEMENTS & MATCHS

FOOTBALL Régional 1 Trêve hivernale

Régional 2 Trêve hivernale

Equipe

Pts

J

G

N

P

Dif

1

Jumeaux de Mzouazia

46

19

15

1

3

25

2

FC Mtsapéré

43

20

13

4

3

31

3

AS Rosador

30

20

9

4

7

-1

4

USCP Anteou

29

20

8

6

6

8

5

AS Bandraboua

28

19

7

7

5

1

6

Tchanga SC

27

20

7

6

7

3

7

ASJ Moinatrindri

23

20

6

5

9

-8

8

AS Sada

22

20

6

4

10

-9

9

Diables noirs de Combani

21

20

6

4

10

-9

10

UCS de Sada

20

20

5

6

9

-14

11

ASC Kawéni

19

20

7

2

10

-13

12

USCJ Koungou

13

20

3

5

12

-13

Equipe

Pts

J

G

N

P

Dif

1

AJ Kani Kéli

40

20

10

10

0

16

2

Bandrélé FC

37

20

11

4

5

18

3

ASC Abeilles

36

20

10

7

2

16

4

AS Neige de Malamani

32

20

9

5

6

4

5

FC Dembéni

28

20

7

8

4

6

6

FC Majicavo

26

19

8

3

8

0

7

Olympique Miréréni

25

20

7

4

9

-3

8

Foudre 2000

24

20

7

4

8

-5

9

USC Kangani

20

19

6

3

10

-7

10

AS Kawéni

19

20

5

4

11

-9

11

Enfants de Mayotte

18

20

6

1

13

-23

12

FC Labattoir

17

20

4

5

11

-13

Equipe

Pts

J

G

N

P

Dif

1

FC Mtsapéré

50

20

16

2

2

50

2

Jumelles de Mzouazia

47

19

14

5

0

71

3

Club Unicornis

35

19

10

5

4

11

4

USC Labattoir

32

18

9

5

4

10

Régional 1 féminines

5

28

18

9

2

6

4

Trêve hivernale

Entente Ol. Miréréni / FCO Tsingoni

6

ASJ Handréma

25

19

8

4

7

10

7

Olympique de Sada

24

20

8

3

8

-24

8

Devils Pamandzi

15

20

5

2

11

-42

9

Racine du Nord

14

19

3

5

11

-17

10

ASO Espoir Chiconi

11

18

2

7

8

-28

11

Entente Abeilles / EFF / AJM

-1

19

0

2

14

-44

Equipe

Pts

J

G

P

Dif

VOLLEY

1

VCM

27

9

9

0

24

2

ZAMFI

21

9

7

2

16

Régionale 1 masculine

3

VCT

15

9

5

4

4

4

LAREEC

14

9

5

4

0

Trêve hivernale – Reprise le 15 janvier 2022

5

MAV

14

9

5

4

-2

6

VCV

13

9

4

5

1

7

SPORTOUS

4

9

1

8

-18

8

VBM

0

9

0

9

-25

28•

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BASKET Prénationale masculine

Trêve hivernale – Reprise le 22 janvier 2022

Prénationale féminine Trêve hivernale – Reprise le 22 janvier 2022

Equipe

Pts

J

G

P

Diff.

1

Rapides éclairs

17

9

8

1

170

2

Gladiator de Doujani

16

10

7

2

141

3

Vautour club de Labattoir

15

8

7

1

213

4

Fuz'Ellips de Cavani

14

9

5

4

-30

5

Basket club de Mtsapéré

13

8

5

3

70

6

Colorado Beetle Mtsahara

13

10

3

7

-45

7

Etoile bleue de Kawéni

12

8

4

4

43

8

Koropa Fusion

11

9

3

5

-53

9

Tonic club Omnisport

10

8

3

4

-86

10

Scolo Dunks

10

8

2

6

-203

11

ABS Sada

9

9

1

7

-200

Equipe

Pts

J

G

P

Diff.

1

Golden Force

12

6

6

0

138

2

Fuz'Ellips de Cavani

8

4

4

0

328

3

Chicago club de Mamoudzou

8

5

3

2

-81

4

Basket club Iloni

8

6

2

4

-19

5

Magic Basket Passamainty

7

4

1

3

61

6

Vautour club de Labattoir

7

6

1

5

-168

7

Wakaïdi 2015

7

7

0

7

-303

8

Basket club de Mtsapéré

6

4

2

2

44

Equipe

Pts

J

G

N

P

Diff.

HANDBALL

1

CH Combani

21

7

7

0

0

85

2

AJH Tsimkoura

16

7

4

1

2

29

Prénationale Poule A

3

Tchanga Handball

15

6

4

1

1

35

4

TCO Mamoudzou

15

7

4

0

3

58

07/01 à 19h : CH Combani – HC Passamainty 08/01 à 16h : TCO Mamoudzou – Tchanga Handball 08/01 à 17h30 : AJH Tsimkoura – HC Labattoir 09/01 à 16h : HC Acoua – Tsingoni Handball

5

HC Acoua

12

6

3

0

3

10

6

HC Labattoir

12

7

3

0

4

-22

7

HC Passamainty

9

7

1

0

6

-75

8

Tsingoni Handball

7

7

0

0

7

-120

Equipe

Pts

J

G

N

P

Diff.

1

ASC Tsingoni

19

7

6

0

1

70

Prénationale Poule B

2

PC Bouéni

19

7

6

0

1

48

3

HC Bandrélé

17

7

5

0

2

24

07/01 à 19h : HC Bandrélé – AJH Koungou 07/01 à 19h30 : PC Bouéni – AC Chiconi 08/01 à 17h30 : ASC Tsingoni – HC Kani Kéli 08/01 à 17h30 : Alakarabu Hand – Sohoa Handball

4

AJH Koungou

15

7

4

0

3

8

5

AC Chiconi

13

7

3

0

4

-7

6

Sohoa Handball

11

7

2

0

5

-34

7

HC Kani Kéli

11

7

2

0

5

-14

8

Alakarabu Hand

7

7

0

0

7

-95

Prénationale féminine 08/01 à 17h : USM Mbouanatsa – CH Combani 08/01 à 17h30 : PC Bouéni – HC Bandrélé 08/01 à 17h30 : Moinatrindri HC – Haima Sada 09/01 à 16h : TCO Mamoudzou – AJH Tsimkoura 09/01 à 17h30 : ASC Tsingoni – HC Kani Kéli Exempté : HC Passamainty

Equipe

Pts

J

G

N

P

Diff.

1

ASC Tsingoni

18

6

6

0

0

105

2

PC Bouéni

18

6

6

0

0

57

3

HC Bandrélé

16

6

4

2

0

24

4

AJH Tsimkoura

16

7

4

1

2

33

5

CH Combani

16

6

5

0

1

31

6

TCO Mamoudzou

11

6

2

1

3

-15

7

Moinatrindri HC

10

6

2

0

4

-44

8

HC Passamainty

9

7

1

0

6

-62

9

Haima Sada

8

6

1

0

5

-21

10

HC Kani Kéli

8

6

1

0

5

-24

11

USM Mbouanatsa

6

6

0

0

6

-84

29

• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 8 1 • 0 7 / 0 1 / 2 0 2 2


MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@mayottehebdo.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédacteur en chef Axel Nodinot

# 981

Couverture :

Enfance : faillite d'accueil

Journalistes Axel Nodinot Romain Guille Raïnat Aliloiffa Lise Gaeta Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato compta@mayottehebdo.com Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com


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Réalisé dans le respect des protocoles sanitaires. Continuons de respecter les gestes barrières. Continuons de porter un masque partout où il est recommandé par les autorités scientifiques.

En 2021, nous avons pu compter sur les entreprises pour embaucher un très grand nombre d’apprentis. Merci ! Les aides exceptionnelles à l’apprentissage sont prolongées jusqu’au 30 juin 2022 : 5 000 euros pour un jeune de moins de 18 ans et 8 000 euros pour un majeur. En 2022, continuons à nous mobiliser !

PMU G.I.E. SIREN 775 671 258 RCS PARIS. © Kalle Gustafsson/TRUNK ARCHIVE.

Un apprenti, ça peut changer votre vie !


Toute l’équipe de la

vouu souhaite une belle année 2022 !


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