Mayotte Hebdo n°982 by Mayotte Hebdo

DOSE DE RAPPEL Covid-19

Grâce au rappel vaccinal, je renforce ma protection face au virus

Pourquoi une dose de rappel est nécessaire ? La dose de rappel permet de renforcer l'immunité et éviter notamment les formes graves de la maladie La vaccination permet de nous protéger individuellement et collectivement et préserver notre territoire d'une nouvelle vague épidémique Elle permet également de conserver son pass sanitaire et donne ainsi la possibilité d'aller au restaurant et dans la plupart des lieux publics et de voyager plus facilement.

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Qui peut recevoir la dose de rappel ? Toutes les personnes de plus de 18 ans ayant un schéma vaccinal complet

Quand puis-je recevoir ma dose de rappel ? 3 mois après ma dernière injection ou 3 mois après une infection au Covid-19.

Retrouvez la carte des centres de vaccination sur le site de l'ARS MAYOTTE Pour le moment, même vaccinés, continuons à respecter les gestes barrières

LE MOT DE LA RÉDACTION

HAUT LES MASQUES ! Le coronavirus aura lui aussi, malheureusement, pris de sombres résolutions pour Mayotte en 2022. C'est en effet tambour battant qu'il a attaqué l'année, ainsi que les corps de la population de l'île. Face à l'augmentation galopante du nombre de cas positifs à la Covid, seules la vigilance et la vaccination semblent être efficaces. Encore faut-il amener le bras des plus sceptiques à la seringue. Ceux-ci, l'Organisation Mondiale de la Santé conseille aux dirigeants de les convaincre, plutôt que de les contraindre. Sourd à cette consigne, le gouvernement français impose, exclut, "emmerde", continuant de restreindre les libertés des non-vaccinés, les tenant comme coupables des potentielles saturations futures menaçant l'hôpital français. Ce même hôpital saturé qui, sous le quinquennat d'Emmanuel Macron, s'est fait sucrer 4900 lits en 2017, 4200 en 2018, 3100 en 2019 et 5700 en 2020. Ces 17 900 lits supprimés en quatre ans ne rendent cependant pas le président de la République plus scrupuleux, lorsqu'il se félicite de son bilan face au virus. Ce mépris de l'intelligence des Français est le même qui vise les enseignants, les élèves, ainsi que leurs parents, leur imposant des protocoles si changeants qu'ils nécessiteraient de leur part l'attention d'un trader envers ses actions. Ces incessants revirements sont autant de raisons de la colère qui animait les enseignants ce jeudi 13 janvier, certains des uns foulant le pavé de métropole, certains des autres restant chez eux à Mayotte. Quoi qu'il en soit, il faut bien avancer, alors haut les coeurs ! Et les masques...

Axel Nodinot

Préparez le terrain pour l’Amérique. Les week-ends du 8 au 23 janvier à partir de 14 h

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PMU G.I.E. SIREN 775 671 258 RCS PARIS. © Kalle Gustafsson/TRUNK ARCHIVE.

Bonne lecture à toutes et à tous.

TCHAKS LA PHRASE

“ Une insulte à notre population et nos élus ” Le collectif des citoyens de Mayotte, dans ses propos comme dans sa réflexion, n'est pas habitué à la demimesure. Dans une lettre ouverte datée du 9 janvier, le groupuscule dénonce “ l'absence totale de crédibilité ” du projet de Loi Mayotte, dont il juge qu'il lui fait “ perdre notre temps sur cette bafouille politicienne en pleine trêve des confiseurs et explosion épidémique ”. Tout au long de cette missive, le collectif dresse un portrait au vitriol de ce projet de loi, qui est pourtant très attendu par la population mahoraise. Si nombre de constats apportés par le collectif des citoyens de Mayotte sont malheureusement véridiques, l'intervention de ses membres dans le processus législatif est on ne peut plus tardive. Pour rappel, les premières consultations des élus et des villageois mahorais avaient débuté au printemps 2021.

LE CHIFFRE 340

C'est le nombre de tremblements de terre non ressentis ayant eu lieu au large de Mayotte, ou en Petite Terre, en décembre 2021, selon le bulletin volcanologique du Revosima (Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte). Cette intense activité sismique émane de la chambre magmatique présente à l'Est de Mayotte. L'activité volcanique de la zone provoque notamment un enfoncement de l'ensemble de l'île au lagon, qui s'est en effet immergée de 10 à 19 centimètres depuis juillet 2018. Autre phénomène, son déplacement vers l'Est et la chambre magmatique. Toujours depuis juillet 2018, Mayotte s'est ainsi déplacée de 21 à 25 centimètres ! S'ils paraissent minimes, ces changements occasionnent néanmoins des transformations importantes sur le long-terme : des déformations de la surface de la terre, des sorties de gaz et des coulées de lave sont régulièrement recensées par le Revosima.

L'ACTION

L'Etat agit pour les femmes en Outre-mer À l'occasion de la nouvelle année, le ministère des Outre-mer vient d'annoncer les lauréats de son appel à projets “ Mobilisés contre les discriminations et les violences faites aux femmes en Outre-mer ”, datant de juillet 2021. Ainsi, 38 lauréats ont été désignés, pour bénéficier du fonds de 325 000 euros dédié à cet appel à projets. Trois d'entre eux se situent à Mayotte. Il s'agit du CDAD (Conseil départemental d'accès au droit), du REPEMA (Réseau périnatal de Mayotte) et de Mlezi Maoré. Sur l'île au lagon, les violences faites aux femmes, et notamment intra-familiales, particulièrement ciblées par cet appel à projets, sont légion. L'objectif de cette enveloppe sera donc de freiner ces abus, et de permettre aux femmes victimes de violence d'avoir un meilleur accès à la justice et à la protection.

ELLE FAIT L'ACTU SGAR à Maxime Ahrweiller Adousso Elle était jusqu'ici sous-préfète à la Relance. Mais, le lundi 17 janvier, Maxime Ahrweiller Adousso deviendra la nouvelle secrétaire générale pour les affaires régionales (SGAR) de la préfecture de Mayotte. Celle qui est sortie diplômée de l'ENA en 2013 connaît le 101ème département français depuis 2018, devenant chargée de mission en charge de la coordination des politiques publiques au secrétariat général pour les affaires régionales de Mayotte. Avant cela, elle officiait au sein de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est donc une nouvelle étape pour la jeune femme, qui continue d'écumer les postes à responsabilités de l'administration territoriale. Sur l'île au lagon, Madame Ahrweiller Adousso endossera ses fonctions dans un contexte de crise sanitaire et de constitution du tant attendu projet de Loi Mayotte.

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LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

CE COUPLE S'EST INSTALLÉ ICI APRÈS 11 ANS À MAYOTTE Le 13 janvier 2022, par Adrien Masson pour Ouest-France. La famille Halliez est arrivée dans le Nord-Mayenne en août 2020, en provenance de Mayotte. Un an et demi plus tard, ils sont heureux en Mayenne, malgré le froid. Une maison à la campagne avec du terrain pour cultiver un bout de jardin. C’était le projet d’Hélène et Benoît Halliez et Juliette, leur fille de 10 ans, après 11 ans passés à Mayotte (département et région française, situé près de Madagascar). En août 2020, ils se sont installés à Oisseau. “ Ce qui nous a motivés à rentrer après plus de 10 ans, c’est la volonté d’acheter une maison. C’était notre rêve et à Mayotte, les prix de l’immobilier étaient trop élevés ”, explique Hélène Halliez. Elle est professeure des écoles à Désertines et lui a son salon de tatouages dans une pièce de la maison. C’est donc une maison de la famille d’Hélène, originaire de la Mayenne, qui a attiré l’attention du couple. “ On est bien à la campagne. On retrouve une certaine liberté ”, sourit la mère de famille. Difficulté d’adaptation au froid Plus de barreau aux fenêtres sur la maison d’Oisseau. “ C’est agréable. À Mayotte, toutes les maisons en sont équipées pour lutter contre les cambriolages. On fait attention à plein de choses. Par exemple, on ne téléphone pas dans la rue pour éviter de se faire voler son portable ”, détaille le couple. Il précise que c’est surtout de la

petite délinquance. “ Le plus souvent, les voleurs font ça pour se nourrir. ” Si l’insécurité qui peut régner dans les rues de Mayotte ne manque pas aux néoMayennais, les plages paradisiaques et le climat ont plus de mal à se faire oublier. “ Benoît a du mal avec le froid. Pour moi ça va, les collègues se moquent juste de moi car je suis plus habillée et que j’ai toujours froid. À Mayote, le thermomètre ne descend que très rarement sous les 30 degrés ”.Leur fille Juliette a vu de la neige pour la première fois en février 2021. “ C’était son rêve. Mais on a dû la préparer pour qu’elle ne s’attende pas à voir de la neige pendant trois semaines, comme c’est le cas dans les films ”. Très bien accueillis en Mayenne La prochaine étape sera les montagnes enneigées en décembre 2022. Elle était plus habituée aux sorties bateaux ou encore à nager avec les dauphins lors de plongées sous-marines. “ L’accès facile à la culture ” et la nature mayennaise à portée de main ont le mérite de consoler la famille. Et, élément essentiel pour une bonne intégration, les Halliez ont été “ très bien accueillis ” dans la commune. “ Les commerçants, par exemple, ont été chaleureux avec nous et nous avons noué des liens d’amitié avec plusieurs habitants ”, explique Hélène Halliez. “ On a tout ce qu’il faut, nous sommes vraiment heureux en Mayenne ”, conclut la famille.

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PORTRAIT

Raïnat Aliloiffa

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SHEFO BOY

L’ÉTOILE MONTANTE DE LA CHANSON MAHORAISE S'il est connu en tant que mister météo Mayotte, Shefo Boy est bien plus que cela. Il est avant tout un chanteur parti de rien qui a réussi à se frayer un chemin dans le monde de la musique mahoraise. Fier de son parcours, il est néanmoins conscient qu’il lui reste encore beaucoup à faire, l’artiste ne cessant de se dépasser et de relever les défis. Le dernier en date ? Sa participation au concours Nyora, qui rassemble des chanteurs des quatre îles de l’archipel des Comores.

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PORTRAIT Le petit garçon qui jouait dans les rues de Tsingoni a bien grandi. À 28 ans, Shefo Boy en a parcouru du chemin ! Et la musique a toujours été l’élément constant dans sa vie depuis qu’il a découvert cet univers à l’âge de 12 ans grâce à son cousin. “ Il avait un groupe et un jour ils étaient en studio, j’étais avec eux. Il m’a demandé d’improviser sur une instru. Ça ne ressemblait à rien, mais je l’ai fait ! ” L’adolescent qu’il était y prend goût et cherchera par tous les moyens à continuer. Il enregistre sa première chanson avec l’un de ses amis appelé Platini la même année et tourne un clip pour s’amuser. Le jeune homme se passionne de plus en plus pour la musique, et, à 14 ans, il se réunit avec un groupe d’amis pour faire de la musique ensemble. Au fil des années, ils se séparent, chacun prend un chemin différent et Shefo Boy rejoint la Métropole pour poursuivre ses études. “ On ne fait plus de sons ensemble mais on a gardé ce lien de fraternité ”, souligne l’artiste.

Des années plus tard, un EP et une carrière qui décolle Une fois dans l’hexagone, le jeune homme vit mal la séparation avec son entourage. “ Je voulais rentrer chez moi, on m’a déraciné de tout ce que que j’avais et connaissais ”, raconte-t-il. La seule chose qui le motive est la musique qui lui tiendra compagnie durant ces longues

“ Ma famille a eu du mal à accepter la musique dans ma vie ” années. Une fois de retour sur son île natale, Shefo Boy se consacre plus sérieusement à sa carrière, et sort un EP de sept chansons en juillet 2020, intitulé “ Base vie ”, disponible sur toutes les plateformes. “ Je parle des relations amicales, amoureuses, de l’insécurité, du lien de Mayotte avec les Comores, bref de la vie en général. ” Et une chanson est particulièrement plébiscitée par le public. “ Il s’agit de Mdjeni,

Son prénom restera inconnu “ Shefo signifie “ chef ”. J’ai eu droit à ce pseudo lors d’un voyage à Madagascar, je devais avoir 10 ans. Depuis, tout le monde m’appelle comme ça, même ma mère. Et je n’ai pas envie de dévoiler mon vrai prénom parce que je ne veux pas que le pseudo soit éclipsé ”

qui signifie étranger. J’évoque l’insécurité qui sévit sur l’île et de nos relations avec les personnes d’origines étrangères qui viennent des Comores, de l’Afrique. ” Shefo Boy pointe du doigt cette notion d’étranger qui a pris une connotation négative dans le département. Au delà de ce message, l’artiste n’a qu’une seule ambition, celle de pouvoir vivre de sa passion. Pour l’instant, “ ce n’est pas encore ça ”, admet-il, même s'il continue à travailler dur pour y arriver et ne fait plus de cadeaux. “ Désormais je fais payer mes prestations parce que j’investis de l’argent dans ce que je fais ”, explique-t-il. Shefo Boy a définitivement changé de stratégie.

Le concours Nyora, une expérience inoubliable Dans sa logique de faire décoller sa carrière, Shefo Boy voit au-delà des frontières mahoraises et veut séduire les pays voisins. C’est la raison pour laquelle il a participé au concours Nyora, qui regroupe plusieurs chanteurs des quatre îles de l’archipel des Comores. “ Je voulais élargir mon public tout en représentant Mayotte ”, indique-t-il. Et c’est mission accomplie puisque grâce aux votes du public, le candidat a pu aller jusqu’en demi-finale. Un résultat inespéré pour ce Mahorais qui était inconnu au début de la compétition. Cette expérience marque un

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nouveau tournant dans sa carrière, et rien ni personne ne peut lui enlever la fierté qu’il ressent, pas même la polémique qui le vise avec l’autre participante mahoraise Kueena. Les deux artistes sont accusés de participer à un concours comorien au détriment de Mayotte. “ Je n’y prête pas attention. Il ne faut pas tout ramener à la politique. Nous sommes des artistes et la musique n’a pas de frontière. Nous sommes unis pour la culture. ” Un message que certains ont du mal à comprendre. Si Shefo Boy a toujours été soutenu par ses amis, sa famille a eu plus de difficulté à le faire notamment à

cause de son passé de jeune prodige de “ Dahira ” (chants religieux musulmans). “ J’en ai fait de mes 8 ans à mes 12 ans. Mais j’ai fini par le délaisser petit à petit et ma famille a eu du mal à accepter la musique dans ma vie. ” La transition entre le Dahira et la musique plus conventionnelle n’a pas été de tout repos pour l’entourage familial de Shefo Boy, mais aujourd’hui les relations sont plus apaisées. “ Maintenant on n’en parle pratiquement jamais. Ils savent que c’est ma passion et ne me disent plus rien. ” Aujourd’hui, le chanteur espère rassurer sa famille en décrochant les étoiles dans l’univers impitoyable de la musique. n

Si on devait le définir en un mot… “ Je me définirais plutôt en deux mots : paix intérieur. Je suis comme ça, je n’aime pas être en conflit, c’est nettement mieux d’être en paix avec les autres et surtout avec soi-même. ”

La surprise au concours Nyora “ Quand j’ai accepté de participer à Nyora, je pensais que chacun allait chanter ses propres chansons, et en fait, il fallait faire des reprises. Je ne suis pas un bon interprète, d’ailleurs j’ai toujours eu du mal à retenir les paroles des chansons des autres. Mais j’ai travaillé et finalement ça l’a fait. ” 9

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COVID

ÉPISODE 2022

Les saisons se suivent et se ressemblent, à Mayotte comme ailleurs. Après un début d'année 2021 qui aura marqué l'île par sa violence, puis quelques mois de calme durant lesquels le variant Delta a été refusé au casting, 2022 voit apparaître un nouveau protagoniste : Omicron. Ce nouveau grand méchant, après s'être imposé de force dans le script mahorais, donne désormais la réplique aux soignants. Ces derniers, qui parvenaient à peine à sortir la tête de l'eau, ont bien du mal à se projeter dans un avenir proche, où le CHM menace d'être saturé une fois de plus. La préfecture, quant à elle, doit prendre le grand angle pour ménager la population et les entreprises, et que ni l'une ni les autres ne connaissent un clap de fin avant le générique.

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DOSSIER

Axel Nodinot

RESTRICTIONS

MAYOTTE RETOMBE SOUS COUVRE-FEU

EN PROIE À UNE ÉNIÈME VAGUE DE CONTAMINATIONS AU COVID-19, AGGRAVÉE PAR LE VARIANT OMICRON, LE 101ÈME DÉPARTEMENT FRANÇAIS DOIT FAIRE FACE DEPUIS QUELQUES JOURS À UN NOUVEL ÉTAT D'URGENCE SANITAIRE. RETOUR SUR LES MESURES QUI, EN ATTENDANT DE FREINER LA PROPAGATION DU VIRUS, OBLIGENT LES MAHORAIS À S'ADAPTER UNE FOIS DE PLUS.

LES MESURES EN VIGUEUR À MAYOTTE - Couvre-feu de 20 heures à 5 heures avec dérogation pour la livraison à domicile et pour l’accès aux restaurants sous passe sanitaire jusqu’à 22 heures ; - Jauge dans les commerces (50 % de leur capacité et 4m2 par personne) ; - Interdiction de fréquentation des îlots ; - Jauge pour les sorties en mer (50 % de la capacité du bateau) ; - Interdiction des activités de prestation à domicile de traiteurs, de location de chapiteaux, tentes ou barnums à des particuliers, d’animateurs de soirée à domicile, ainsi que du transport de matériel de sonorisation.

CUVÉE OMICRON 2022 Le 7 janvier, c'est aussi la date du communiqué de presse promulgué par Thierry Suquet, après avoir rencontré les

“ forces vives du territoire ”, dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire régnant sur Mayotte. Face à ces chiffres alarmants, le préfet du 101ème département français n'a eu d'autre choix que de rétablir des mesures

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OÙ SE FAIRE DÉPISTER À MAYOTTE ? Si vous souhaitez vous faire tester sans attendre, vous pouvez faire appel à un.e infirmier.e libéral.e PHARMACIES

MÉDECINS

MAISON DE SANTÉ PLURIDISCIPLINAIRE

KINÉSITHÉRAPEUTES

INFIRMIERS

SUR RENDEZ-VOUS ABDOU CARPENTIER MIFTAHOU

MAISON DE SANTE DU LAGON

SUR RDV - 06 39 69 23 99

SUR RDV - 06 39 03 94 43

CABINET DAKA SANS RDV - 06 39 69 80 98

MSP JARDIN CRÉOLE SUR RDV 02 69 62 94 32

SANS RENDEZ-VOUS PHARMACIE VANILLE

PHARMACIE DES YLANGS 02 69 61 37 68

02 69 63 36 79

PHARMACIE DES MAKIS

ZABI ASSEF

02 69 60 75 75

SUR RENDEZ-VOUS

LUNDI AU SAMEDI MATIN SANS RDV - 06 39 27 48 73

PHARMACIE DU LAGON 02 69 61 40 75

JOUADI MOHAMED-SOPHIAN

SANS RDV - 02 69 66 45 31

CABINET DES HAUTS VALLONS SUR RDV - 02 69 60 19 49 MILLET MARTIN SUR RDV - 06 39 69 59 51

MAISON DE SERVICE D'HAMJAGO

PHARMACIE DES BADAMIERS SANS RDV - 02 69 62 75 58

SANS RDV - 06 39 00 61 22 PHARMACIE DE PETITE TERRE SUR RDV - 02 69 60 17 69

PHARMACIE DE PAMANDZI SANS RDV - 02 69 60 17 02

M'TSANGAMOUJI PHARMACIE MANTA SUR RDV - 02 69 62 17 63

CABINET MÉDICAL

PHARMACIE DE COMBANI

SUR RDV - 06 39 25 83 13 SUR RDV - 06 39 69 53 95

SUR RDV - 02 69 61 78 06

PHARMACIE DE M'TSAPERE SANS RDV - 02 69 64 87 27

MAISON DE SANTÉ SUIHA NDJEMMA

BAUWE EMELINE

SUR RDV

06 39 00 22 84

SUR RDV 06 39 22 00 24

CABINET INFIRMIER PASSAMAINTY

LAY PAULINE SUR RDV 06 95 74 24 64

SUR RDV - 06 39 29 19 82 SUR RDV - 06 39 29 87 89

PHARMACIE SOUIMANGA SADA SUR RDV - 02 69 61 60 14

MAISON MÉDICAL DE PETITE TERRE SUR RDV - 06 39 69 53 95

MOHAMED BIBI RATUA

SUR RDV - 06 39 27 32 78

CABINET DE KINÉSITHÉRAPIE QUARTIER BANDRANI

PHARMACIE DES DAUPHINS SANS RDV - 02 69 64 64 60

SUR RDV - 06 39 60 12 17

CABINET MÉDICAL DE TSARARANO

PHARMACIE DES TORTUES

Sans RDV - 02 69 62 62 00

SUR RDV - 02 69 62 25 25

TESTS PCR

CABINET SUIHA BOUÉNI

Pour les personnes présentant des symptômes :

SANS RDV - 06 39 67 66 55

Au Centre Hospitalier de Mayotte, au dessus des consultations externes de chirurgie. Du lundi au vendredi de 8h à 14h, SANS RENDEZ-VOUS

CABINET INFIRMIER MRAMADOUDOU

Dans les centres médicaux de référence (Kahani, Dzoumogné, M'ramadoudou, Dzaoudzi). Du lundi au vendredi de 7h à 15h, SANS RENDEZ-VOUS

SUR RDV - 06 39 20 40 40 CABINET INFIRMIER CHIRONGUI SUR RDV - 06 39 20 40 40

Uniquement pour les voyageurs :

Les tests antigéniques de moins de 48 heures sont désormais acceptés pour voyager vers la Réunion et la métropole. Les tests PCR sont réalisés à l'école Cavani Sud 2 de 7h30 à 13h00 mardi (PCR), mercredi (PCR), jeudi (PCR), samedi (PCR + antigénique) et dimanche (uniquement antigénique) jusqu'à la fin des vacances de fin d'année.

Laboratoire MayoBio - Hauts Vallons (rond-point Mbiwi)

PHARMACIE DE CHIRONGUI

SUR RENDEZ-VOUS - 02 69 60 67 10 Du lundi au vendredi de 9h à 13h30 / samedi de 8h à 12h30.

SUR RDV - 02 69 62 44 35

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strictes, afin d'y endiguer la progression du virus. Depuis ce dimanche 9 janvier, le couvre-feu est donc de retour à Mayotte, de 20 heures à 5 heures du matin. Cette mesure n'avait plus été appliquée sur l'île depuis le mercredi 19 mai 2021. Les Mahoraises et

Mahorais se réadaptent donc difficilement à cette vie restreinte, ce quotidien amputé de plusieurs heures de liberté, avec un certain ras-le-bol en arrière-goût.

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Depuis le début de l'épidémie, 186 personnes sont décédées à Mayotte. Ce bilan, la majorité de la population l'a bien en tête, parfaitement consciente des efforts à fournir. Néanmoins, l'amertume est bel et bien palpable lorsque sont abordés les sujets des voulés et des manzarakas. En cette fin d'année 2021, les grandes cérémonies ont été légion sur l'île au lagon, à l'image

“ Sur le mois de janvier, ça représente une perte de 90% de mon chiffre d'affaires ! ” du village de Tsingoni. L'ancienne capitale de Mayotte a en effet accueilli plusieurs fêtes ayant rassemblé des centaines de personnes, alors même qu'elles étaient déjà interdites, et que le variant Omicron était de plus en plus présent. Après ces inattentions, presque compréhensibles tant le taux d'incidence local demeurait bas depuis plusieurs mois, c'est désormais l'ensemble du peuple qui doit faire avec les nouvelles mesures sanitaires en vigueur.

UN ARSENAL DE MESURES “ GRAVEMENT HANDICAPANT ” Les commerçants, notamment, doivent réduire de moitié leur capacité, avec une jauge imposant un difficile 4m2 par client. Mais les principales cibles de ces nouvelles restrictions préfectorales sont bien évidemment les rassemblements. Les représentants de l'Etat à Mayotte ont tenté de ne laisser aucune marge aux organisateurs en interdisant les traiteurs, les animateurs, la location de chapiteaux, de tentes et de barnums, ainsi que le transport de matériel de sonorisation. Les loisirs tels que les sorties en mer sont aussi lourdement handicapés par une jauge d'occupation sur les bateaux et une interdiction des îlots mahorais. La situation paraît impensable, sur un territoire tel que celui de Mayotte, regorgeant de richesses naturelles agrémentant habituellement le quotidien de ses habitants. “ C'est n'importe quoi ! Je ne sais pas comment je vais faire ”, peste Denis Fabre, dirigeant de Lagon Aventure. L'opérateur défend l'ensemble des prestataires nautiques, “ lésés ” et “ pas du tout consultés ” par la préfecture. “ Avec une jauge à six personnes, on dépasse à peine le seuil de rentabilité d'un navire, continue-t-il. C'est gravement handicapant. Nous avions prévu 11 bateaux ce mois-ci, on perd une somme phénoménale. Sur le mois de janvier, ça représente une perte de 90% de mon chiffre d'affaires ! ” Désormais, Denis Fabre espère bénéficier de dispositifs d'aide aux entreprises, ainsi que d'une dérogation concernant l'interdiction des îlots : “ Je suis quasiment sûr que la préfecture les a interdit pour éviter les bivouacs le soir ”. L'année dernière, il avait fallu une dizaine de semaines de couvre-feu et de confinement pour ralentir le virus. Espérons qu'en 2022, Mayotte ne connaisse pas de confinement, et réussisse à endiguer Omicron en quelques semaines. n

60,2% C'est le pourcentage de personnes de plus de 75 ans ayant reçu deux doses à Mayotte. 77,7% de la population de plus 12 ans témoigne d'un schéma vaccinal complet. 15

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Propos recueillis par Axel Nodinot

ENTRETIEN

"NE BAISSONS PAS LA GARDE" LARGEMENT POPULARISÉE DEPUIS LE DÉBUT DE LA PANDÉMIE, LA PROFESSION D'INFECTIOLOGUE EST REPRÉSENTÉE PAR QUATRE PERSONNES SUR L'ÎLE AU LAGON. EXERÇANT SES FONCTIONS AU SEIN DE L'AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ DE MAYOTTE, APRÈS QUATRE ANS AU CHM, LE DOCTEUR MAXIME JEAN NOUS ÉCLAIRE SUR SON RÔLE ET SUR L'EXPLOSION RÉCENTE DU CORONAVIRUS DANS LE DÉPARTEMENT, ENJOIGNANT LES MAHORAIS À TROQUER LE SCEPTICISME POUR LA VACCINATION, ESSENTIELLE POUR EMPÊCHER UNE RECRUDESCENCE DE FORMES GRAVES DU COVID. ET DONC D'HOSPITALISATIONS. Mayotte Hebdo : Les infectiologues sont relativement nombreux à Mayotte. Pourriezvous détailler vos missions sur un territoire tel que le nôtre ?

M. H. : Comment analysez-vous la recrudescence exceptionnelle du virus à Mayotte, portée notamment par le très contagieux variant Omicron ?

Maxime Jean : C'est une lapalissade, mais nous sommes chargés de la prise en charge des maladies infectieuses et tropicales. Nous avons trois grandes activités : la prise en charge des maladies bactériennes, comme les méningites ou les infections de la peau, qui font des ravages à Mayotte, la prise en charge des maladies virales chroniques, comme le VIH et l'hépatite B, et la prise en charge des maladies tropicales, telles que la leptospirose ou la typhoïde. Nous sommes deux infectiologues inscrits à l'Ordre des Médecins, en plus d'un troisième, arrivé récemment, et d'un autre non-inscrit mais ayant une validation des acquis. La prise en charge des maladies infectieuses et tropicales est donc un secteur où il y a du monde à l'hôpital. Ce n'est pas étonnant, puisque les infectiologues préfèrent en général être sous les tropiques, plutôt que de s'occuper du paludisme à Paris, Marseille, Lyon ou Bordeaux.

M. J. : Il est vrai que nous voyons le nombre de cas exploser extrêmement rapidement. Cela a vraiment désorganisé la filière de soins en ville, obligeant beaucoup de libéraux à se réorganiser dans la prise en charge de leurs patients, dans l'augmentation de l'offre de dépistage. Il y a aussi une désorganisation de l'offre de soins ambulatoires, de l'hôpital, car beaucoup de patients hospitalisés avaient des tests Covid positifs, ce qui nécessitait de sectoriser les patients et d'avoir des personnels dédiés.

"PRÊTS À ACCUEILLIR UN ÉVENTUEL AFFLUX DE PATIENTS" La deuxième chose, c'est que nous voyons dans les chiffres récents que le taux d'incidence augmente beaucoup chez les plus âgés, en particulier chez les plus de 65 ans. On sait

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qu'il y a toujours un décalage entre l'augmentation des indicateurs et la répercussion sur le système de soins. Typiquement, pour le Covid, les cas s'aggravent au bout de cinq ou six jours. Donc si, effectivement, les chiffres ont augmenté depuis un certain temps sans avoir d'impact en termes d'afflux de malades jusqu'à présent, nous restons cependant très vigilants aujourd'hui encore, car nous savons que le taux d'incidence augmente beaucoup chez ceux qui sont le plus à risque sur les formes sévères. Il faut donc que l'on reste prêts à accueillir un éventuel afflux de patients. C'est donc rassurant jusqu'à présent, mais nous restons extrêmement vigilants.

M. J. : Reprenons d'abord la définition de la Covid, la "coronavirus disease" en anglais, la maladie dûe au Coronavirus. Ce n'est pas simplement le fait d'avoir un coton-tige positif au bout du nez. Depuis un an, nous sommes informés que la vaccination n'empêchait pas d'avoir un test positif. Cela ne veut pas dire que le vaccin ne sert à rien ! C'est la raison pour laquelle les vaccinés observent les gestes barrières, parce qu'ils peuvent toujours héberger le virus. Ce qui a été prouvé, c'est que l'intérêt du vaccin est de protéger contre les formes sévères du coronavirus. Si cela nous évite d'aller en réanimation, je pense que l'intérêt y est.

M. H. : Comment expliquer alors cette absence actuelle d'impact sur le CHM ?

"ON SE FICHE DE SA SANTÉ INDIVIDUELLE, IL EST IMPORTANT DE PENSER À LA COLLECTIVITÉ"

M. J. : L'explication, que je ne peux pas donner de manière raisonnable et scientifique puisque ce variant est très récent, peut trouver plusieurs hypothèses. Peut-être que la jeunesse de la population nous préserve. Peut-être que la vague Delta, qui a touché beaucoup de personnes l'année dernière, nous préserve de formes graves. Enfin, peut-être que le variant sud-africain donne moins de formes sévères, il semblerait que ce soit le cas. Dans tous les cas, il ne faut pas se dire que cela fait deux ou trois semaines que le variant explose sans toucher l'hôpital. Ne soyons pas encore complètement rassurés de ce constat, dans la mesure où les plus à risque d'aller à l'hôpital sont actuellement en train de s'infecter. Ne baissons pas la garde. M. H. : On le sait, être vacciné n'empêche pas la contamination. Face à ce constat, un certain scepticisme s'installe chez certains vis-à-vis de la vaccination. Que leur diriez-vous ?

13 997 C'est le nombre de doses de rappel injectées à Mayotte. Un chiffre encore trop bas, au vu des 50 000 à 60 000 doses attendues par l'ARS. La population mahoraise commence cependant à prendre conscience de l'enjeu : 3 000 personnes se sont fait administrer la dose de rappel la semaine dernière, contre 1500 à 1700 les semaines précédentes.

La dernière chose, c'est que, comme dans toutes les thérapeutiques qui existent en médecine, il n'y a aucune prise en charge chirurgicale, aucun traitement, aucun vaccin, qui n'ait une efficacité de 100%. Si quelqu'un fait un infarctus du myocarde, prend de l'aspirine, et refait un infarctus du myocarde, remettra-t-on en cause l'intérêt de l'aspirine dans la prévention secondaire ? Jamais de la vie, l'aspirine ayant fait tellement de bien à ces personnes. Oui, on peut avoir des tests positifs en étant vacciné. Mais on se fiche de sa santé individuelle, il est important de penser à la collectivité. Oui, on peut avoir des symptômes en étant vacciné. Mais le vaccin a potentiellement évité pire. Oui, certains patients ont des formes sévères en étant vaccinés. Est-ce que cela remet en question le fait que l'immense majorité des vaccinés n'en auront pas ? Et bien je dirais que non, moi. M. H. : Pour finir, trouvez-vous personnellement que les mesures prises par la préfecture de Mayotte soient efficaces pour endiguer la progression du virus ? M. J. : Effectivement, c'est le préfet qui s'en charge, et pas l'ARS. Après, il existe toujours des dissensions entre la santé et le reste du monde, mais même la santé est capable d'arrondir les angles. Ce qui est important, aujourd'hui, c'est de faire en sorte de préserver la santé collective sans impacter de façon trop négative la société. Ce qui est certain, c'est que si l'on m'avait demandé ma solution, j'aurais dit "on reconfine tout, on ferme les écoles, on ferme les commerces, on attend que ça passe". Mais ce n'est pas possible. Il faut continuer de faire de l'éducation aux enfants, il faut donner aux restaurateurs la possibilité de faire leur job. Donc heureusement qu'on ne m'a pas posé la question, et qu'il y a des gens ayant une vision plus large que la mienne, pour globalement essayer de ménager la chèvre et le chou. n

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DOSSIER

Raïnat Aliloiffa

RESTAURATION

OUVRIR JUSQU’À 22 HEURES, “ C’EST MIEUX QUE RIEN ” 22 HEURES, C’EST L’HEURE À LAQUELLE LES RESTAURANTS DOIVENT FERMER LEURS PORTES AU PUBLIC PENDANT LA PÉRIODE DE COUVRE-FEU. UNE EXCEPTION FAITE PAR LE PRÉFET AUX PROFESSIONNELS DÉJÀ TRÈS TOUCHÉS FINANCIÈREMENT PAR LA PANDÉMIE DEPUIS DEUX ANS. CE PETIT CADEAU ATTRIBUÉ PAR LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT À MAYOTTE PERMET DE LIMITER LA CASSE, MAIS N’EST PAS LA SOLUTION À TOUS LES PROBLÈMES. Couvre-feu. La notion était redoutée par les travailleurs de nuit tels que les restaurateurs, mais elle n’a pas pu être évitée. Ils n’ont d’autre choix que de respecter l’arrêté préfectoral et fermer leurs établissements à 22 heures au plus tard. Cette décision est un soulagement pour les professionnels qui avaient peu d’espoir. “ L’horaire de couvre-feu était initialement posé pour 18 heures et on ne pouvait pas travailler le soir ”, raconte Charles Henri Mandallaz, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Mais quelques jours avant la sortie de l’arrêté, le préfet a sollicité une réunion avec

les représentants des différents corps de métiers afin d’échanger avec eux. Même si Charles Henri Mandallaz n’y croyait plus, il a entamé des négociations avec le délégué du gouvernement. “ J’ai demandé un horaire étendu jusqu’à 22h30, ce qui avait déjà été le cas par le passé, mais en ce moment le taux d’incidence est assez exceptionnel et le préfet n’a pas souhaité aller au delà de 22 heures, ce qui était déjà inespéré vu la configuration de la situation ”, témoigne le président de l’UMIH. Ce dernier se réjouit d’avoir permis à ses confrères de pouvoir travailler le soir et de limiter la casse.

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Daniel Madi Souffou, le gérant du restaurant bar La Renaissance Alpajoe essaye de relativiser. Son établissement ferme habituellement entre 23 heures et minuit, alors il enregistrera sans aucun doute un manque à gagner. “ 22 heures c’est tôt mais c’est mieux que

rien. L’année dernière on a eu des périodes où on ne pouvait même pas travailler le soir alors on ne peut que se réjouir de cette nouvelle. ” Une nouvelle saluée également par Tanchiki Maore, le propriétaire du restaurant Le Trévani, mais il ne le cache pas, le couvre-feu le met également

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DOSSIER

en difficulté puisqu’en temps normal il fait deux services. “ Là il n’y aura pas de deuxième couvert. On pourra prendre les réservations de 19h à 20h mais pas ceux de 20h30 à 21h. Ce n’est pas possible parce que nos clients prennent le temps de manger ”, explique-t-il.

LA LIVRAISON, UNE ALTERNATIVE QUI N’EST PAS À LA PORTÉE DE TOUS Parmi les exceptions accordées par la préfecture figure également la livraison des repas. Si cette solution est considérée comme une bonne alternative par le gouvernement, les professionnels de la restauration ont un

tout autre avis car tout le monde ne pourra pas en faire. “ Pour les pizzas c’est possible mais quand on fait de la gastronomie c’est plus compliqué de livrer ”, souligne Charles Henri Mandallaz, lassé des sacrifices qu’on leur demande de faire depuis le début de la pandémie. “ On nous dit qu’il faut nous adapter mais on ne peut pas se réinventer éternellement ”, souffle-t-il. Faire de la livraison est une chose, mais encore faut-il avoir les moyens humains et matériels de le faire. Ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. “ C’est un système que je ne faisais pas avant. Si je veux le mettre en place, je devrais embaucher un salarié et

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fournir un véhicule, je ne peux pas me le permettre ”, indique le propriétaire du Trévani. Et même lorsque cela est possible, la livraison ne compense pas les pertes dues à la fermeture prématurée des établissements. “ On livre surtout le midi. Le soir nous ne le faisons pas à cause de l’insécurité ”, déclare le gérant de La Renaissance Alpajoe. Par précaution, en effet, il préfère garder ses employés dans son restaurant. À cela s’ajoute le télétravail d’au moins trois jours, imposé par le gouvernement. Cela a un impact sur les recettes des restaurateurs qui voient par là une baisse de leur clientèle.

LES AIDES DE L’ÉTAT TRÈS ATTENDUES POUR COMPENSER LES PERTES Malgré l’autorisation d’ouvrir jusqu’à 22 heures pendant le couvre-feu, les restaurateurs le savent, ils feront des pertes durant cette période. D’autres ont déjà beaucoup perdu à l’image de Tanchiki Maore, le propriétaire du Trévani qui a l’habitude d’organiser de grands événements dans son établissement. À l’occasion des fêtes de fin d’année 2021, il s’apprêtait à accueillir 600 personnes lors d’un concert, mais il a dû revoir

ses ambitions à la baisse et n’a pu en recevoir qu’une cinquantaine. “ C’était un événement que j’organisais depuis des mois, j’avais déjà engagé des frais et en décembre on me dit que je ne peux pas le faire. Ce sont des frais qu’on ne me remboursera jamais ”, regrette-t-il. Alors, à l’image de tous les restaurateurs de Mayotte, il espère pouvoir bénéficier de certaines aides de l’État et la demande a été formulée par l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. “ On a demandé au préfet de réactiver la totalité du panel d’aides qui avait été mis en place lors du confinement pour aider les entreprises à passer ce cap. C’est acté à Paris et une batterie d’aides va être remise en route ” assure le président de l’UMIH. Seulement, il sera plus difficile de les obtenir cette fois-ci puisque les conditions d’obtention ont été durcies. “ On sent bien qu’il y a un net ralentissement. Le ministre Bruno Le Maire l’a dit, le “ quoi qu’il en coûte ” c’est terminé. Il y a plus de contrôles, plus de latence alors qu’on n’a pas le temps d’attendre. ” Pour l’heure, la profession n’a d’autre choix que de se plier aux mesures prises par la préfecture, en espérant que tous les professionnels jouent le jeu et que certains ne trichent pas, mais là encore c’est une autre paire de manches. n

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DOSSIER

L.G

EDUCATION

GRÈVE DE L’ÉDUCATION NATIONALE : 87 ÉCOLES FERMÉES JEUDI 13 JANVIER 2022, LES SYNDICATS AVAIENT APPELÉ À LA GRÈVE DES PROFESSIONNELS DE L'ÉDUCATION NATIONALE SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE FRANÇAIS. DANS LE 101E DÉPARTEMENT, LE SNUIPP-FSU MAYOTTE ET LA FSU MAYOTTE ONT ÉTÉ REÇUS PAR LE RECTEUR, GILLES HALBOUT, LE JOUR-MÊME EN FIN DE MATINÉE. “Une grève suivie par plus de 55% des collègues du 1er degré et avec au moins 87 écoles fermées”, voilà ce qu’annonçait jeudi soir le syndicat SNUipp-FSU Mayotte. Alors que les élèves n’ont repris le chemin de l’école que depuis lundi, pour certains les revendications vont bon train. En début de semaine le recteur annonçait les nouvelles mesures mises en place

afin de jongler entre maintien du service public d’éducation et crise sanitaire. Pour répondre aux besoins spécifiques du territoire, l'institution inaugurait en lien avec l’agence régionale de santé (ARS) des lieux dédiés au dépistage au sein même de certains établissements scolaires. “A Mayotte plus qu’ailleurs pour les élèves comme pour les personnels, l'accès aux tests peut s’avérer compliqué. C’est

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Et dans l'Hexagone ? Dans la France entière, elles et ils sont 77 500 personnes à avoir manifesté contre les mesures sanitaires à l'école, dont 8200 à Paris, d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur. Dans l'enseignement primaire, le SNUipp-FSU a en outre dénombré 75% de grévistes ce jeudi, contre 38,48% d'après l'éducation nationale.

pourquoi nous souhaitons offrir à chacun la possibilité de se faire dépister et ainsi garantir la sécurité de tous”, expliquait le recteur, Gilles Halbout.

COVID ET CLASSES VIDES Si pour certains professeurs Mahorais la grève à quelques jours de la reprise des cours ne méritaient pas d’être suivie pour d’autres il était important de se faire entendre. “Faire respecter les gestes barrières alors qu’il y a des coupures d’eau… Comment voulez-vous ?”, témoigne Alice* professeur dans le second degré. “Nous devrions avoir du gel hydroalcoolique dans toutes les classes et au lieu de cela nous passons notre temps à courir après des kits distribués dans les administrations”, s’indigne t-elle. Des problèmes d’organisations qui compliquent le travail des personnels déjà peu nombreux car pour une grande partie malade du coronavirus. Par ailleurs, afin de clarifier la situation, le recteur, a annoncé qu’au-delà de “20% de cas positifs dans une classe”, celle-ci sera considérée comme un cluster et donc fermée.

UN TRAVAIL “AU JOUR LE JOUR” Comme il l’avait annoncé précédemment, le rectorat travaille “au jour le jour” avec les moyens du bord. Si le recrutement de personnel afin de remplacer les agents testés positifs a bien été mis en place, les candidats manquent à l’appel. La réunion avec les syndicats a permis de confirmer que les autorisations spéciales d'absences peuvent être accordées aux personnels fragiles. Les difficultés matérielles de manque de savon liquide ou de solution hydroalcoolique, l’absence de nettoyage et de désinfection, continueront quant à elles à être gérées au cas par cas en lien avec les mairies de l’île. Enfin, concernant les désormais célèbres masques FFP2… “Nous ne souhaitons pas créer une surenchère dramatique et imposer le port systématique du masque dans les établissements scolaires. Les personnels à risque ou qui le souhaitent pourront recevoir ces masques”, affirme le recteur. De quoi calmer la grogne des professeurs las de l’ingérence du ministre de l’Education national, Jean-Michel Blanquer… n

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L.G

À TSIMKOURA, 5000 PALÉTUVIERS PLANTÉS EN UN AN

En janvier 2021, l’association Mangrove environnement avait lancé un grand plan de reboisement dans la mangrove de Tsimkoura, au sud de l’île. Un an après, où en est l’équipe ? Quels sont les résultats ? Réponse avec Boina Said Boina, directeur de la structure et lauréat des Trophées mahorais de l'environnement en décembre 2021, dans la catégorie personnalité de l’année. Fleur, rouge, jaune, blanc, gros poumon, pomme ou encore petites feuilles... La mangrove de Tsimkoura offre une biodiversité unique avec pas moins de sept espèces différentes de palétuviers ! “On me demande souvent pourquoi je me concentre uniquement sur cet endroit”, s’amuse Boina Said Boina. “Mais si j’arrive à restaurer cette mangrove, je serai en capacité de venir en aide à toute autre mangrove de Mayotte”, affirme-t-il. Dans son laboratoire à ciel ouvert, le trentenaire expérimente jour après jour de nouvelles méthodes pour tenter de sauvegarder cet écosystème qu’il aime tant. Au total, 5000 plants ont été mis en terre depuis un an. Au gré des vents et des marées, certains n’ont pas survécu tandis que d’autres arborent fièrement de jeunes feuilles d’un vert très tendre.

“Selon les zones où nous avons planté, les palétuviers ont plus ou moins tenu et aujourd’hui, j’ai bon espoir pour ceux qui poussent”, se réjouit le directeur de l’association Mangrove environnement.

La main verte Après un tour dans son terrain de jeu favori, Boina Said Boina révèle sa méthode de travail. “En temps normal, les palétuviers devraient se régénérer eux-mêmes. Mais à cause de l’érosion, du réchauffement climatique et de nombreux facteurs extérieurs, nous sommes obligés de donner un coup de pouce à la nature et de mettre en terre nous-mêmes les plantules.” Sous les palétuviers en fleurs, Tadjidine Madi oeuvre quotidiennement pour le reboisement des parcelles entre terre et mer. Habitant de la commune

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depuis de nombreuses années, il a vu le paysage se détériorer… "Là, la mangrove allait beaucoup plus loin. Et ici avant, il y avait des poissons”. Autant de souvenirs d’une nature préservée, que l’on peine par endroits à imaginer.

Une “course contre la montre” Heureusement, tels des médecins urgentistes, les membres de l’association Mangrove environnement viennent panser les plaies de cet écosystème trop souvent mis à mal. “Nous ne nous rendons pas compte de tous les rôles qu’a la mangrove”, affirme Boina Said Boina. Barrière naturelle contre les marées, les tsunamis et l’érosion, captation de carbone, nurserie de poissons… Les forêts de palétuviers sont des écosystèmes primordiaux pour l’île au lagon, une richesse unique très difficile à recréer. “À cause du

réchauffement climatique, beaucoup de plantes sont cuites sur place. Les crabes sont aussi nos grands ennemis car ils n’ont pas de prédateurs et raffolent des petites feuilles de palétuviers. Ajoutez à cela la pollution liée à l’activité humaine... Nous avons encore du pain sur la planche”, annonce le directeur. Grâce à divers financements, la structure associative espère pouvoir bientôt reconquérir une vingtaine d'hectares et freiner l’érosion des côtes. “Ce sera un projet sur trois ans, nous souhaitons commencer les travaux au plus vite car c’est une véritable course contre la montre pour sauvegarder notre patrimoine naturel.” Toujours motivé, Boina Said Boina reste positif et se félicite du travail déjà accompli, entre vase et lagon. Son rêve, à présent, est de voir fleurir les palétuviers par milliers au pays des makis… n

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LITTÉRATURE

LISEZ MAYOTTE

LES CLASSIQUES : FAIRE DÉCOUVRIR MAYOTTE AUX ÉTRANGERS

Claire Fauveau, Vincent Fauveau Replier, Yves Alembik, Mayotte, coutumes et traditions, éditions Udir, 1984.

Mayotte, c’est un peuple avec sa religion et ses croyances parallèles, ses langues diverses et ses coutumes, ses légendes et ses traditions, ses interdits et ses richesses ancestrales. Nous comprenons donc pourquoi l’unité du peuple mahorais réside davantage dans “ une communauté de lieu de vie, de religion (l’Islam), de mode de vie et de culture. ” Et si le m’zungu (l’étranger) rencontre sur son chemin un Mahorais portant sa veste à l’envers, il doit savoir que ce dernier agit ainsi pour tromper le génie qui s’amuse à égarer le voyageur… Toute une philosophie de la vie, une certaine inconstance, une parfaite modestie, un sens des traditions lui permettent, non seulement de déjouer le mauvais ?il et les esprits malfaisants, mais surtout de participer pleinement à la fête de la vie.

APRÈS L’ÉCOLE ET LA BANGA, LE PROVERBE EST NOTRE TROISIÈME FIL CONDUCTEUR, À LA FOIS PAR SON INTÉRÊT INTRINSÈQUE ET PARCE QU’IL EST L’UNE DES PORTES D’ENTRÉE PLAISANTES DE LA CONNAISSANCE DE MAYOTTE. EN EFFET, TOUT LE MONDE PEUT GOÛTER LES PROVERBES QUI LUI RESTENT EN TÊTE ET QUI, INDÉPENDAMMENT DE LA LEÇON QU’ILS DONNENT, FASCINENT PAR LEUR FORMULATION ET LES HORIZONS QU’ILS OUVRENT. ON PEUT ICI RAPPELER QUE LES RECHERCHES SUR LES PROVERBES FONT PARTIE DES PREMIERS TRAVAUX SUR MAYOTTE. EN EFFET, L’ARTICLE INAUGURAL DE SOPHIE BLANCHY SUR L’ÎLE AUX PARFUMS, PARU EN 1981 DANS LE TREIZIÈME VOLUME DES CAHIERS DE LITTÉRATURE ORALE DE L’ASEMI – ASIE DU SUD-EST ET MONDE INSULINDIEN -, S’INTITULE “ ISLAM ET LITTÉRATURES DANS L’ARCHIPEL DES COMORES ”. C’EST, DANS L’ÉTAT ACTUEL DE NOS RECHERCHES, LE PREMIER ARTICLE SCIENTIFIQUE SUR L’ÎLE SOUS LE TITRE : “ PROVERBES MAHORAIS ”. Il nous semble en effet nécessaire de consacrer une deuxième chronique à Mayotte : coutumes et traditions (1984), chronique qui inaugure la série des classiques de l’île aux parfums. C’est d’abord par leur statut d’origine que certains textes sont érigés par nous en classiques. C’est ensuite pour leur fécondité, c’està-dire pour leur influence, consciente ou inconsciente, sur les livres à venir. En effet, Mayotte : coutumes et traditions (1984) nous apparaît comme un répertoire du discours mahorais. Il précède de deux ans, chez le même éditeur, Mayotte : légendes et histoires drôles (1986) et contient la même histoire originelle de la colonisation de Mayotte fondée sur la savoureuse incompréhension française de l’interjection vernaculaire bwi. Il annonce également Wano (1993), notamment en ce qui concerne la mise en lumière des realia – comme le très symbolique cocotier -, ainsi que la thèse en ethnographie de Sophie Blanchy intitulée La Vie quotidienne à Mayotte (1990) et fondée sur la langue vernaculaire de l’île. Approfondissons encore ce caractère originel. Dans Mayotte : coutumes et traditions (1984), il est question de banga, avant le beau livre publié en 1989 par les éditions du Baobab.

Les thèmes de la mort et de la sexualité y sont abordés avant, respectivement, Mayotte : une appartenance double (2011) de Salim Mouhoutar et Les M?urs sexuelles à Mayotte (2005) de Bacar Achiraf. D’autres thèmes ethnographiques sont encore visibles, notamment dans les domaines de la musique et de la danse, comme, plus tard dans Mayotte : l’île hippocampe (1993) de Nassur Attoumani, sans oublier le surnaturel et le mariage comme dans l’essai du même auteur : Mayotte identité bafouée (2004). Le rituel de la circoncision y est détaillé par le menu avant Concours littéraire pour Ouessant (2007) d’Ambass Ridjali. La légende de Mtsapere, la ville de l’anneau, y est rappelée comme dans Ilina la clandestine (2015) de Mihidjaé Maliki. La coquille d’escargot qui sert aux récoltes est mentionnée avant de trouver place au début de Brûlante est ma terre (1991) d’Abdou Salam Baco. L’une des ambitions de l’ouvrage est de donner à connaître aux Métropolitains l’art de vivre des Mahorais. Or, l’interaction entre les deux communautés y est traitée de façon irénique, tandis que le discours littéraire d’Abdou Salam Baco en explore les aspects dysphoriques. L’ouvrage procède

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également à l’ouverture d’un espace interculturel entre tradition mahoraise et modernité mzungu. En d’autres termes, ce que les Mahorais ont, font et disent est mis en regard avec ce que les Métropolitains introduisent dans l’île aux parfums et à quoi Bruno de Villeneuve est particulièrement attentif. On trouve aussi des savoirs plus rares, comme certaines unités de mesure vernaculaires équivalant aux coudée et brassée : “ le sibiri : écartement maximum des doigts du bout du pouce au bout du majeur (environ 20 cm). Le muhono : du poing au coude (environ 35 à 40 cm). Le pima : bras écartés, du bout des doigts d’une main à celui d’une autre main, utilisé pour les pirogues, les lignes, les cordes d’ancre. ” (p. 35) On trouve aussi une typologie des broderies - du ressele au peta damba en passant par le peta kufe – et une autre des bijoux : upetro (chaîne en argent massif), shipini (boucle de narine), kavi (boucle d’oreilles), kekea (larges bracelets ciselés), kuku (bracelets ouverts en argent massif) et beri (bracelet de cheville). Nous ne résistons pas au plaisir de rapporter la combinaison du récit de la chute de Lucifer et de celle de l’humanité, réécrit en contexte polygame et aidé d’un miroir : “ Sheitwan, à l’origine était un archange favori de Dieu [sic], lequel lui a demandé de se prosterner devant Adam. Ayant refusé, il a été maudit et chassé du ciel. Tombé sur la Terre, il s’est promis de détourner l’homme du bien, et son premier acte fut de faire manger la pomme à Ève (Bibi Hawa). L’histoire mérite d’être contée : Sheitwan a montré un miroir à l’innocente Ève

et lui a déclaré que l’image qu’elle voyait dans ce miroir était celle de la seconde épouse qu’Adam s’était choisi et à qui il destinait la pomme. Furieuse, et dans un premier élan historique de jalousie, elle fit une scène à son mari, et exigea de croquer la pomme !... ” (p. 47) Enfin, deux hypothèses permettent de rendre compte du rapport entre ce livre et ceux qui le suivent. La première est celle du paragone ou rivalité. Les ouvrages mahorais suivants se réapproprient la matière de l’île, présente dans Mayotte : coutumes et traditions (1984) et problématisent les thèmes de façon endogène. La seconde hypothèse consiste à voir dans cet ouvrage le modèle du texte mahorais, lu ou non par ceux qui le prennent ensuite en charge, écrivains qui, étant passés par l’école française, développent, à la façon d’écrits d’imagination – rédactions romanesques – ou d’écrits de réflexion – dissertations théoriques – le réservoir des thèmes présents dans l’ouvrage. Nous signalerons enfin le style simple des descriptions qui s’appuient sur un vocabulaire vernaculaire précis dans un ouvrage rendu agréable également par ses illustrations photographiques. Nous préférons voir dans la suite du texte mahorais une entreprise de développement conforme à l’esprit scientifique plus qu’une concurrence visant à disqualifier tout point de vue extérieur jugé inauthentique par rapport au point de vue authentique du natif. Les deux discours ont plus à gagner en collaborant à enrichir la connaissance de Mayotte qu’à s’opposer pour s’exclure.

Christophe Cosker

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SPORT

CLASSEMENTS & MATCHS

FOOTBALL Régional 1 Trêve hivernale

Régional 2 Trêve hivernale

Equipe

Pts

Dif

Jumeaux de Mzouazia

FC Mtsapéré

AS Rosador

-1

USCP Anteou

AS Bandraboua

Tchanga SC

ASJ Moinatrindri

-8

AS Sada

-9

Diables noirs de Combani

-9

UCS de Sada

-14

ASC Kawéni

-13

USCJ Koungou

-13

Equipe

Pts

Dif

AJ Kani Kéli

Bandrélé FC

ASC Abeilles

AS Neige de Malamani

FC Dembéni

FC Majicavo

Olympique Miréréni

-3

Foudre 2000

-5

USC Kangani

-7

AS Kawéni

-9

Enfants de Mayotte

-23

FC Labattoir

-13

Equipe

Pts

Dif

FC Mtsapéré

Jumelles de Mzouazia

Club Unicornis

USC Labattoir

Régional 1 féminines

Trêve hivernale

Entente Ol. Miréréni / FCO Tsingoni

ASJ Handréma

Olympique de Sada

-24

Devils Pamandzi

-42

Racine du Nord

-17

ASO Espoir Chiconi

-28

Entente Abeilles / EFF / AJM

-1

-44

Equipe

Pts

Dif

VOLLEY

VCM

ZAMFI

Régionale 1 masculine

VCT

LAREEC

Trêve hivernale – Reprise le 15 janvier 2022

MAV

-2

VCV

SPORTOUS

-18

VBM

-25

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BASKET Prénationale masculine

Trêve hivernale – Reprise le 22 janvier 2022

Prénationale féminine Trêve hivernale – Reprise le 22 janvier 2022

Equipe

Pts

Diff.

Rapides éclairs

170

Gladiator de Doujani

141

Vautour club de Labattoir

213

Fuz'Ellips de Cavani

-30

Basket club de Mtsapéré

Colorado Beetle Mtsahara

-45

Etoile bleue de Kawéni

Koropa Fusion

-53

Tonic club Omnisport

-86

Scolo Dunks

-203

ABS Sada

-200

Equipe

Pts

Diff.

Golden Force

138

Fuz'Ellips de Cavani

328

Chicago club de Mamoudzou

-81

Basket club Iloni

-19

Magic Basket Passamainty

Vautour club de Labattoir

-168

Wakaïdi 2015

-303

Basket club de Mtsapéré

Equipe

Pts

Diff.

HANDBALL

CH Combani

AJH Tsimkoura

Prénationale Poule A

Tchanga Handball

TCO Mamoudzou

07/01 à 19h : CH Combani – HC Passamainty 08/01 à 16h : TCO Mamoudzou – Tchanga Handball 08/01 à 17h30 : AJH Tsimkoura – HC Labattoir 09/01 à 16h : HC Acoua – Tsingoni Handball

HC Acoua

HC Labattoir

-22

HC Passamainty

-75

Tsingoni Handball

-120

Equipe

Pts

Diff.

ASC Tsingoni

Prénationale Poule B

PC Bouéni

HC Bandrélé

07/01 à 19h : HC Bandrélé – AJH Koungou 07/01 à 19h30 : PC Bouéni – AC Chiconi 08/01 à 17h30 : ASC Tsingoni – HC Kani Kéli 08/01 à 17h30 : Alakarabu Hand – Sohoa Handball

AJH Koungou

AC Chiconi

-7

Sohoa Handball

-34

HC Kani Kéli

-14

Alakarabu Hand

-95

Prénationale féminine 08/01 à 17h : USM Mbouanatsa – CH Combani 08/01 à 17h30 : PC Bouéni – HC Bandrélé 08/01 à 17h30 : Moinatrindri HC – Haima Sada 09/01 à 16h : TCO Mamoudzou – AJH Tsimkoura 09/01 à 17h30 : ASC Tsingoni – HC Kani Kéli Exempté : HC Passamainty

Equipe

Pts

Diff.

ASC Tsingoni

105

PC Bouéni

HC Bandrélé

AJH Tsimkoura

CH Combani

TCO Mamoudzou

-15

Moinatrindri HC

-44

HC Passamainty

-62

Haima Sada

-21

HC Kani Kéli

-24

USM Mbouanatsa

-84

• M ay o t t e H e b d o • N ° 9 8 2 • 1 4 / 0 1 / 2 0 2 2

MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros 7, rue Salamani Cavani M’tsapéré BP 60 - 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 61 20 04 contact@mayottehebdo.com Directeur de la publication Laurent Canavate canavate.laurent@mayottehebdo.com Directeur de la rédaction Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com Rédacteur en chef Axel Nodinot

# 982

Couverture :

Covid Episode 2022

Journalistes Axel Nodinot Romain Guille Raïnat Aliloiffa Lise Gaeta Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato compta@mayottehebdo.com Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960 Site internet www.mayottehebdo.com

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